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tivement bas dans la plupart des PM, accroît enco-
re l’effort puisque atteindre le taux d’activité
moyen de l’Union réclamera 50,3 millions
d’emplois supplémentaires.
Parvenir à cet objectif ne pourra se faire
sans poursuivre la stabilisation macroécono-
mique. Les PM ont maintenant acquis une véri-
table maîtrise de leurs grands équilibres, notam-
ment dans le contrôle de l’inflation et du déficit
budgétaire (à l’exception du Liban et de la
Turquie). Les politiques monétaires rigoureuses
employées s’avèrent saines et leur permettent
d’éviter le recours au seigneuriage. Malgré des
taux de chômage encore importants et des taux de
croissance du PIB positifs mais insuffisants vis-à-
vis du besoin de création d’emploi, la région dispo-
se là d’un véritable actif qu’il faut absolument
préserver pour bâtir une stratégie de développe-
ment soutenable. Atout acquis par un chemine-
ment progressif, ce qui l’a ancré dans les pratiques
gouvernementales, il a permis aux PM de préser-
ver leur cohésion sociétale malgré la succession de
chocs internes (sécheresses) et externes (diminu-
tion du tourisme, hausse des cours du pétrole)
qu’ils viennent de subir en peu de temps.
La consolidation de cet actif va nécessiter en pre-
mier lieu de repenser l’action des gouvernements
sur le plan de la structure budgétaire et de leurs
stratégies d’emplois dans le secteur public.
La fiscalité est un point où les PM peuvent res-
taurer certaines marges de manœuvre sans
remettre en cause la stabilisation macro-écono-
mique, car les principales rigidités auxquelles ils
doivent faire face peuvent rapidement être réso-
lues. Côté recettes, la perte due à l’abaissement
des droits de douanes semble parfaitement soute-
nable en regard des expériences de la Jordanie et
de la Tunisie, où l’augmentation de l’activité liée à
l’ouverture engendre les recettes fiscales compen-
sant les pertes inititales. Encore faut-il que le sys-
tème fiscal combine de manière optimale la fiscali-
té directe et indirecte. Côté dépenses, on ne peut
ignorer le poids de la situation politique qui
implique un montant de dépenses de défense gros-
sièrement équivalent aux investissements étran-
gers entrant dans la région. S’y ajoute celui de la
dette externe, dont le paiement du service ôte des
circuits économiques locaux d’importants mon-
tants financiers. Toutefois, la plus grande contrain-
te entièrement du ressort des PM reste la charge
que représentent les salaires des emplois publics.
Dans les PM, l’emploi public civil atteint presque
17% de l’emploi total (contre 11% en moyenne
dans le monde) et les salaires versés absorbent
près de 27% des dépenses publiques totales. Mais,
plus que le poids que cela représente dans le bud-
get, c’est la stratégie même de l’État
employeur en dernier ressort qui pose, à
terme, plus de problèmes qu’elle n’en résout
dans la situation des PM, notamment en biaisant les
marchés du travail et en entraînant des effets néga-
tifs dans la sphère réelle. D’une part, les salaires
offerts dans la fonction publique sont nettement
plus élevés que dans le secteur privé, ce qui draine
les plus hautes qualifications vers les administra-
tions et prive le secteur privé en général, les sec-
teurs nouveaux en particulier, des ressources
humaines nécessaires à leur compétitivité. D’autre
part, en cas de ralentissement économique, un tel
niveau de dépenses courantes, qui ne peut être
réduit, oblige à baisser les dépenses d’investisse-
ment et/ou à recourir à l’endettement public.
En second lieu, il reste encore deux points néga-
tifs du point de vue macroéconomique auxquels il
faut rapidement remédier : la fragilité structu-
relle de la méthode d’équilibrage des comptes
extérieurs et la faiblesse de la croissance.
Au niveau des comptes extérieurs, les PM expéri-
mentent toujours un déséquilibre commercial. Ce
n’est pas le déficit qui pose problème. Il est sou-
vent le lot des pays en transition et correspond à
un déficit d’épargne qui traduit notamment le fait
que la population est jeune et l’écart de dévelop-
pement à combler important. Mais, il est compen-