Thème 4 - Colonisation et décolonisation (7

publicité
Thème 4 - Colonisation et décolonisation (7-8 heures)
Questions
Mise en œuvre : analyse de documents, dossier documentaire, réalisation d’une
composition, réalisation de schéma
Le temps des
dominations
coloniales
Pourquoi et comment l’Europe exerce-t-elle son hégémonie
sur les peuples colonisés ?
La décolonisation
Que nous apprennent la fin de l’empire des Indes et la guerre
d’Algérie sur le processus de décolonisation ?
- Le partage colonial de l'Afrique à la fin du XIXème siècle : En quoi le partage colonial
de L’Afrique montre-t-il le temps des dominations coloniales ? 1h
- L'Empire français au moment de l'exposition coloniale de 1931, réalités,
représentations et contestations : Comment l’exposition coloniale de 1931 rend-telle compte des réalités et des représentations de l’Empire colonial français ? 2H
Deux études :2 à 3H
- La fin de l'empire des Indes : Pourquoi peut-on dire que la fin de l’Empire des Indes
montre la voie de la décolonisation ?
- La guerre d'Algérie : La guerre d’Algérie : des événements à la guerre : comment
acquérir son indépendance ?
Conclusion :
Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 1
Pourquoi et comment l’Europe exerce-t-elle son hégémonie
sur les peuples colonisés ?
En quoi le partage colonial de L’Afrique montre-t-il le temps
des dominations coloniales ?
I. Le partage de l’Afrique est le résultat d’une « spectaculaire
ruée »des pays européens sur l’Afrique
Comptoir.org
Avant années 1870, les Européens s’intéressent peu à l’Afrique. Leur présence se limite à :



Des comptoirs
Des points d’appui sur les côtes
2 territoires connaissent une véritable colonisation : l’Algérie pour les Français depuis 1830 + l’Afrique du
Sud (Les Britanniques cherchent à imposer leur domination aux Boers depuis 1814).
Au début des années 1880, la situation change :



La France impose un protectorat à la Tunisie en 1881(contre les intérêts italiens).
Le Royaume-Uni intervient en Égypte en 1882, pour sécuriser la voie maritime qui mène à l’Inde via le canal
de Suez. Une véritable course à la conquête s’engage : c’est le scramble.
L’essentiel du continent est colonisé entre 1881 et la fin du siècle ; les États africains étant rayés de la carte
II. Dont les causes sont multiples

Une quête de prestige : La France, vaincue en 1870-1871, cherche à s’affirmer grâce à son empire.
L’Italie réclame « une place au soleil », l’Allemagne entend mener une Weltpolitik. Le Royaume-Uni veut
conserver son rang de première puissance mondiale Chacun craint d’être distancé par les autres.
Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 2

Un remède contre la crise : Grande Dépression de 1873 à 1896.La recherche de colonie peut peut-

être permettre la reprise. CF. Jules Ferry: «la politique coloniale est fille de la politique industrielle». Les
colonies sont considérées comme des réservoirs de matières premières (caoutchouc, minerais, bois,
arachide) et des débouchés pour les entreprises de la métropole.
La mission civilisatrice. Les Européens tentent selon eux d’apporter la civilisation à des peuples
africains qualifiés de « primitifs » ou de « sauvages ». Cf. la lutte contre l’esclavage et la traite (pratiqués
par les Africains après que les Européens y ont eux-mêmes renoncé). = un argument ambigu, humanitaire
et raciste qui permet de minorer ou de légitimer la violence de la colonisation.
III. Et qui organise l’ordre européen en Afrique
Les règles du jeu colonial de la conquête: La compétition entre les puissances coloniales ne débouche
jamais sur la guerre entre elles.
Une volonté d’organisation :


La conférence de Berlin = organisation de la colonisation de l’Afrique en 1884-1885 : peur de l’affrontement
qui pourrait déboucher sur une guerre européenne.
Des crises : Les crises entre la France et le Royaume-Uni (Fachoda en 1898) ou entre la France et
l’Allemagne à propos du Maroc (1905-1906,1911-1912) sont réglées par la diplomatie.
Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 3
La pacification :



Les armées européennes (bien armées et bien organisées) s’opposent à des armées africaines (sans
matériel, divisée par les luttes tribales).
L’homme blanc s’impose : défaite est rare ( Italiens, battus par les Éthiopiens à Adoua en 1896).
Colonisation : les Européens doivent en organiser l’administration et l’éventuelle pacification.
Un soutien croissant des populations des métropoles :


La colonisation est encouragée dans chaque pays par un parti colonial qui regroupe des politiciens, des
hommes d’affaires, des marins, des géographes et des missionnaires.
L’opinion = hostile ou indifférente à la colonisation de l’Afrique.
Parfois la colonisation peut provoquer des crises politiques : En France, le gouvernement de Jules Ferry est
renversé deux fois à cause de sa politique coloniale (1881 et 1885).
Mais à partir des années 1890, l’idéologie colonialiste imprègne toute la société européenne.

empires coloniaux au XXe siècle, etudescoloniales.canalblog.com


Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 4
Comment l’exposition coloniale de 1931 rend-t-elle compte des
réalités et des représentations de l’Empire colonial français ?
I. L’exposition coloniale de 1931 met en scène « la plus grande
France »
En 1931, la République organise une grande exposition coloniale dont le succès montre l’adhésion des masses à
l’idée coloniale. L’Exposition coloniale de Paris attire des millions de visiteurs.
« La plus grande France » :



L’Empire français atteint alors son extension maximale, avec plus de 12 millions de km2 et plus de 60 millions
d’habitants en 1931 La métropole et son empire forment la «plus grande France» de 100 millions
d’habitants.
Composition : un protectorat sur la Tunisie (1881), l’Union indochinoise (1887), Madagascar (1897) et un
regroupement des conquêtes africaines au sein de deux grandes fédérations : l’Afrique Occidentale
française (AOF) en 1895 et l’Afrique Équatoriale française (AEF*) en 1910.
La IIIe République se dote progressivement d’institutions comme le ministère des Colonies (1884) et l’École
coloniale (1889). En 1914, l’Empire colonial français est le deuxième au monde (l’Empire britannique qui est
trois fois plus grand).
Histoire de cet empire :



Le premier Empire colonial français date du XVIIe siècle. La France possède des îles dans les Antilles, le
Canada et la Louisiane en Amérique du Nord, et des comptoirs en Inde. Le traité de Paris signé en 1763 avec
l’Angleterre et l’Espagne chasse la France de la plus grande partie de ses colonies américaines.
En 1830, la France entame la conquête de l’Algérie. Sous Napoléon III, la France étend sa domination en
Afrique. L’impulsion coloniale est donnée par Jules Ferry, président du Conseil de 1883 à 1885 : colonisation
de la Tunisie, en Afrique noire et en Indochine. La puissance et la taille de son empire permet à la France de
faire partie des grandes puissances mondiales
1ère Guerre Mondiale : Les colonies allemandes sont partagées entre les vainqueurs: la France reçoit le Togo
et le Cameroun oriental, et reçoit mandat de la SDN sur la Syrie et le Liban après le démembrement de
Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 5
l’Empire ottoman. Le rôle joué par les soldats coloniaux pendant la Première Guerre mondiale se traduit
après la guerre par un attachement plus fort des Français à leur Empire, et contribue à l’essor d’une
véritable culture coloniale qui imprègne les mentalités.
La vision de l’Empire :


La Première Guerre mondiale a convaincu beaucoup de Français de l’utilité de l’empire. Les colonies, en
fournissant à la métropole 550 000 soldats et 180 000 travailleurs, ont largement contribué à l’effort de
guerre. Le tirailleur sénégalais est devenu une figure familière Par ailleurs, la SDN a confié les mandats du
Togo, du Cameroun et du Levant (Syrie et Liban) à la France, légitimant ainsi sa «mission civilisatrice»
Beaucoup voient dans la colonisation un remède à la crise économique commencée en 1929 les échanges
avec les colonies pourraient compenser l’effondrement du commerce mondial. La pression sur les colonies
s’accentue.
Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 6
II. Elle montre le succès du colonialisme en métropole
Un large soutien politique.






Un fort consensus se dégage en faveur de la colonisation.
La droite nationaliste, longtemps réticente, voit désormais dans l’empire un élément de puissance.
La gauche radicale et socialiste condamne les excès du colonialisme, mais rarement son principe.
En 1885, Jules Ferry a théorisé la colonisation en la justifiant par des arguments économiques,
diplomatiques et «humanitaires»
Cette conception a d’abord été défendue par un «parti colonial» composé de militaires, de commerçants,
de missionnaires, de savants et de géographes favorables aux conquêtes et partisans de l’impérialisme.
Le «parti colonial» s’oppose alors aux milieux industriels qui estiment la colonisation trop coûteuse, à
certains républicains qui contestent son bien-fondé, et aux nationalistes qui craignent que l’idée coloniale
ne détourne les Français de la «revanche» sur l’Allemagne.
Une opinion convaincue.


Les Français = de plus en plus réceptifs à la propagande coloniale, qui culmine avec la célébration du
centenaire de l’Algérie française en 1930 et l’Exposition coloniale de 1931
L’empire fournit de multiples thèmes exotiques à la publicité, à la chanson ou au cinéma ou à l’art (cf. à
travers affiches, expositions et des publications diverses.)
Un anticolonialisme minoritaire.


Le fait du Parti communiste, qui dénonce l’impérialisme comme une forme de l’exploitation capitaliste
Certains intellectuels d’avant-garde, comme les surréalistes, veulent réhabiliter «l’art «nègre» et
s’opposent à la propagande coloniale
III. Mais aussi l’envers du décor de la colonisation
Une diversité de statuts met à mal le principe d’égalité
L’empire est composé de :
 Colonies, administrées par le ministère des Colonies
 Protectorats qui relèvent du ministère des Affaires étrangères.
 L’Algérie, seule colonie où se trouve une importante population européenne, est assimilée à la métropole.
Composée de trois départements, elle est gérée par le ministère de l’intérieur.
La théorie :
 La métropole emploie un mode de gestion, l’assimilation, différente de l’association pratiquée par les
Britanniques. Cela signifie que chaque territoire est comparable à un département et que chaque indigène
doit théoriquement se transformer en un Français.
 Toutefois, malgré un projet du gouvernement de Léon BIum en 1937 en faveur des musulmans d’Algérie,
aucun peuple colonisé n’obtient la citoyenneté française.
Une même oppression.




Partout la réalité est la même les intérêts de la France sont imposés aux populations indigènes. Celles-ci ne
sont guère associées à la gestion de Ieur territoire, malgré les déclarations officielles. L’idéal de
l’assimilation est toujours repoussé: les colonisés sont privés de droits par le Code de l’Indigénat (depuis
1881, donc en situation d’infériorité) et soumis au travail forcé.
L’économie locale est centrée sur l’exportation des matières premières au bénéfice des colons et des
entreprises de la métropole. Donc la France exploite les matières premières minérales ou bien agricoles
(latex en lndochine) en favorisant la monoculture dans les colonies et en soumettant ces dernières aux
variations de cours des matières premières.
La gestion des territoires est aux mains des métropolitains : Tous les pouvoirs remontent à la métropole, à
travers les fonctionnaires dirigés par un gouverneur, comparable à un préfet.
D’ailleurs, entre les deux guerres, la France se replie sur son Empire. Pour échapper aux difficultés
économiques consécutives à la Grande Guerre, l’activité du pays se tourne de plus en plus vers les colonies.
La montée des contestations.
La tutelle française est de moins en moins bien supportée :
 La guerre du Rif embrase le nord du Maroc de 1921 à 1926 : les révoltés, dirigés par Abd el-Krim, sont
écrasés par les armées française et espagnole avec l’aide de l’aviation.
 De graves révoltes ont lieu au Levant en 1925 et 1936, en lndochine (de Ho Chi Minh) en 1930
Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 7

Partout, les nationalistes se radicalisent en créant des mouvements qui réclament l’indépendance, comme
l’Étoile nord-africaine fondée par Messali Hadj en Algérie en 1926 ou le Néo-Destour fondé par Habib
Bourguiba en Tunisie en 1934.
Dans le même temps, les premiers scandales coloniaux éclatent en métropole.
 Des voix, encore minoritaires, dénoncent les méfaits de la colonisation: conditions inhumaines du travail
forcé justice arbitraire des administrateurs coloniaux.
 Le Parti communiste et les anarchistes sont alors officiellement anticolonialistes, mais certains militants
socialistes ou chrétiens s’interrogent sur la justification de la domination coloniale.
 À Paris, des intellectuels noirs, comme Léopold Sédar Senghor, inventent le concept de négritude.
Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 8
Que nous apprennent la fin de l’empire des Indes et la guerre
d’Algérie sur le processus de décolonisation ?
Pourquoi peut-on dire que la fin de l’Empire des Indes montre
la voie de la décolonisation ?
I. La fin de l’Empire des Indes est possible grâce au contexte
nouveau de la Seconde Guerre mondiale
La situation avant la guerre :

Les Indes sont considérées comme le «joyau » de l’Empire britannique à cause des richesses produites
comme le thé ou le coton et des 350 millions d’hommes qui y vivent. Pour alléger le coût de
l’administration, les Britanniques se sont appuyés très tôt sur les autorités locales.
 Le Parti national du Congrès est le principal parti d’opposition à la colonisation. Créé par des notables
indiens en 1883, il revendique l’autonomie interne de l’Inde en 1906 mais se heurte à l’intransigeance du
colonisateur. Au même moment, une ligue musulmane se constitue pour revendiquer les droits de cette
importante minorité.
Gandhi s’appuie sur la non-violence pour affirmer la volonté d’indépendance. Son action lui vaut une immense
popularité et il rallie la population à sa cause. Des campagnes de désobéissance civile sont organisées en 1920 et
en 1932-1934. En 1930, pour protester contre l’impôt britannique sur le sel, Gandhi commence une marche de près
de 400 kilomètres. Il est rejoint par des milliers d’indiens. Londres décide alors de faire des concessions en
instituant l’India Act Resolution(autonomie des provinces + il conditionne son soutien à la métropole à la reconnaissance de l’indépendance du pays) en 1935.
L’impact de l’occupation japonaise.


Après avoir attaqué les États-Unis à Pearl Harbor (décembre 1941), le Japon se pose en libérateur de l’Asie.
Il s’empare en 1942 des Philippines et des colonies européennes de l’Asie du Sud-Est, notamment les
colonies britanniques de Malaisie et de Birmanie
L’Empire des Indes est alors menacé, d’autant que certains nationalistes indiens voient dans l’alliance avec
le Japon un moyen d’obtenir l’indépendance. De son côté, le parti du Congrès profite de la situation pour
durcir le ton. En représailles à ce que le Royaume-Uni perçoit comme une provocation, 100 000 militants
nationalistes sont arrêtés, dont les leaders du Congrès, Gandhi et Nehru.
II. Elle montre qu’une décolonisation peut être négociée
Le retrait britannique...




En 1945, le travailliste Clement Attlee succède à Churchill au poste de Premier ministre britannique. Vite
convaincu du caractère inéluctable des indépendances et avant tout soucieux de préserver les intérêts
commerciaux britanniques dans la région, Attlee se résout à négocier avec les indépendantistes.
Le processus est compliqué par les rivalités Indiennes. La négociation des modalités de l’indépendance est
cependant compliquée par les divisions internes du mouvement nationaliste indien.
D’un côté, le Congrès est dirigé par des hindous mais prône la création d’une Inde multiconfessionnelle. De
l’autre, la Ligue musulmane, dirigée par Ali Jinnah, ne s’adresse qu’aux seuls Indiens musulmans. Elle milite
pour la création d’un État qui leur serait réservé.
Le Royaume-Uni est représenté par Lord Mountbatten, nommé vice-roi des Indes en mars 1946.
Les Indes britanniques sont divisées entre hindous et musulmans. Le parti du


Congrès, majoritairement composé d’hindous, est dirigé par Gandhi et Nehru, et la Ligue musulmane par
Ali Jinnah.
Les heurts se multiplient entre les deux communautés religieuses. Devant la menace d’une guerre civile, la
partition des Indes est décidée contre l’avis de Gandhi.
Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 9
III. Mais elle montre aussi les limites de l’action par une
indépendance dans la partition
La division en deux Etats:




L’opposition entre les deux partis entraîne des violences interreligieuses qui compliquent un peu plus
l’élaboration d’un compromis. Faute d’un accord, le Parlement britannique vote en juillet 1947 l’India
Independance Act qui instaure deux États indépendants. Effectif au 15 août 1947
L’Union indienne est multiconfessionnelle mais peuplée majoritairement d’hindous.
Le Pakistan est un État islamique, divisé en deux parties distantes l’une de l’autre de 1 700 km (la partie
orientale fait sécession en 1971 et devient le Bangladesh)
En 1948, deux autres territoires britanniques accèdent à l’indépendance l’île de Ceylan et la Birmanie.
Malgré la perte de l’empire des Indes, les Britanniques ont su préserver leurs intérêts car les nouveaux États
restent dans le Commonwealth
Un lourd bilan.


Cette partition entraîne un gigantesque transfert de populations entre les deux nouveaux États,
accompagné de nombreuses violences (10 à 15 millions de personnes déplacées, causant entre 300 000
à500 000 morts).
Gandhi incite les musulmans à demeurer dans l’Union indienne, ce que font un tiers d’entre eux. Il
proteste contre les violences exercées par les hindous contre les musulmans et est assassiné le 30
janvier1948 par un extrémiste hindou.
Un antagonisme qui perdure.


Les deux nouveaux États entrent immédiatement en conflit à propos du Cachemire. Cette principauté, dont
la population est aux trois quarts musulmane, est dirigée par un maharaja (prince) hindou qui hésite, puis
se rallie à l’Union Indienne. Les armées pakistanaise et indienne s’affrontent alors au Cachemire. L‘ONU
impose une ligne de cessez-le-feu, qui, depuis le 1er janvier 1949, divise toujours le Cachemire et reste un
lieu de fortes tensions entre l’Inde et le Pakistan.
Ensuite : une deuxième guerre indo-pakistanaise éclate en 1965. En 1971, l’Inde encourage le soulèvement
des Bengalis au Pakistan oriental, ce qui débouche sur la création du Bangladesh.
Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 10
La guerre d’Algérie : des événements à la guerre : comment
acquérir son indépendance ?
I. Un système colonial en échec
Une colonie à part.



Annexée à la France à partir de 1830, avant Nice ou la Savoie, l’Algérie est considérée comme partie
intégrante du territoire national
Divisée en trois départements, son administration dépend du ministère de l’intérieur et non de celui des
Colonies.
Seule colonie française de peuplement: en 1954, à côté des 9 millions d’Arabes et de Kabyles
majoritairement musulmans et des 150 000 juifs, vivent 1 million de pieds-noirs.
Une société inégalitaire.




Les pieds-noirs ont longtemps été les seuls à bénéficier de la citoyenneté française.
Les juifs l’ont obtenue en 1870
Les musulmans seulement en 1944.
Mais le droit de vote est exercé de manière inégalitaire. En vertu du statut de 1947, les pieds-noirs élisent
autant de députés que les musulmans, pourtant beaucoup plus nombreux. Et les élections sont truquées
en faveur des musulmans favorables à la France.
La montée de la violence.




Après 1945, l’idée d’indépendance devient alors évidente pour une majorité croissante d’Algériens
Une manifestation nationaliste le 8 mai 1945 à Sétif et à Guelma dans le Constantinois : la répression fait
plusieurs milliers de victimes.
Le 1er novembre 1954, un nouveau mouvement, le FLN déclenche une vague d’attentats(30 attentats
contre des objectifs militaires ou de police sont perpétrés par le FLN) dans toute l’Algérie : c’est la «Toussaint rouge » qui marque le début de la guerre d’Algérie.
Après l’échec de la guerre d’Indochine, une d’indépendance est inconcevable pour le gouvernement qui
répond par l’envoi de renforts militaires en Algérie. En 1956, le président du Conseil Guy Mollet se rend à
Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 11
Alger décidé à négocier. Devant l’accueil hostile des colons, il renonce à la négociation et décide l’envoi du
contingent. À la fin de l’année 1956, les effectifs de l’armée sont passés de 54 000 à 350 000 hommes.
II. Trois guerres en une
Une guerre franco-algérienne.


Paris se contente d’abord de donner des moyens supplémentaires à la police pour maintenir l’ordre, puis
décide en 1956 de faire appel au contingent. L’armée s’engage dès lors dans une lutte sans merci contre le
FLN, recourant à la torture pour parvenir à ses fins. La guerre devient vite impitoyable.
En Algérie, l’Armée de Libération Nationale (ALN), bras armé du FLN, est implantée dans les campagnes et
mène des actions de guérilla contre l’armée. Il décide aussi de porter la guerre au cœur des villes en
multipliant les attentats contre les civils, ce qui traumatise durablement les Pieds-noirs. Pour vaincre le
FLN, l’armée française s’attache à détruire ses soutiens dans la population en déplaçant des villages
entiers.
Une guerre algéro-algérienne.


Tous les Algériens ne soutiennent pas le FLN. Certains se rangent du côté de la France allant parfois comme
les harkis jusqu’à combattre à ses côtés contre les insurgés.
D’autres militent au MNA, parti nationaliste rival, auquel le FLN livre une guerre féroce en Algérie et en
métropole.
Une guerre franco-française.



L’opinion publique métropolitaine est d’abord indifférente au conflit. L’opinion publique découvre peu à
peu la violence de la guerre qui n’a plus rien à voir avec un simple maintien de l’ordre ou à des
« événements ». Elle s’inquiète de l’enlisement du conflit qui semble sans issue. La pratique de la torture est
devenue courante depuis une loi d’urgence de 1955. Elle est dénoncée en France par des intellectuels et par
une partie de la presse. En 1958, le communiste Henri Alleg la dénonce dans un livre, La Question, interdit
de parution mais diffusé clandestinement.
Donc l’opinion devient de plus en plus hostile à mesure que les jeunes Français sont réquisitionnés pour
combattre en Algérie et que la presse révèle les exactions dont se rendent coupables certains militaires.
L’opposition d’une partie des pieds-noirs à la politique algérienne menée par Paris aboutit à la création de
I’OAS qui recourt au terrorisme jusque sur le sol métropolitain
L’enlisement provoque une grave crise politique. L’impuissance des gouvernements français provoque une
émeute à Alger le 13 mai 1958. Le général de Gaulle est alors rappelé par le président René Coty pour diriger
le gouvernement. C’est la fin de la IVème République.
III. Une douloureuse indépendance
La marche vers l’Indépendance :



Le 16 septembre 1959, de Gaulle accorde l’autodétermination aux Algériens, après avoir hésité et semblé
prendre parti pour l’Algérie française. (« je vous ai compris »)
En métropole, il est soutenu par l’opinion. Mais en Algérie, une partie des Pieds-noirs et de l’armée crée
l‘OAS pour s’y opposer par des actions terroristes.
En avril 1961, des généraux tentent un putsch à Alger qui échoue car l’armée ne les suit pas.
Les accords d’Évian.


L’agitation des partisans de l’Algérie française, dans un climat proche de la guerre civile, entraîne le retour
au pouvoir du général de Gaulle en mai 1958. Celui-ci finit par penser que la décolonisation est inévitable.
Les accords signés à Évian entre le gouvernement français et le FLN le 18 mars 1962, ratifiés par
référendum en France et en Algérie, conduisent à la proclamation de l’indépendance de l’Algérie le 5
juillet 1962 après sept années de guerre.
Bilan : Règlements de compte et exil.




Le 5 juillet 1962, à Oran, des dizaines de pieds-noirs sont assassinés alors que, dans toute l’Algérie,
s’engage une campagne d’élimination des harkis.
Pris de panique, juifs et pieds-noirs quittent l’Algérie dans la précipitation. Les harkis sont abandonnés par
la France : seules 43 000 personnes parviennent à fuir l’Algérie et sont installées en France dans des camps.
En Algérie, le conflit a provoqué la mort de centaines de milliers d’hommes et l’économie est désorganisée.
Les querelles pour le pouvoir à l’intérieur du FLN retardent la reconstruction du pays.
Cette guerre a marqué une génération de jeunes hommes, ces deux millions d’appelés du contingent
embarqués pour une « sale guerre ».
Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 12
Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 13
Synthèse:
La décolonisation : Un mouvement ancien renforcé par la Seconde Guerre mondiale





L’opposition à la domination coloniale a toujours existé mais c’est dans l’entre-deux-guerres que la
contestation se structure grâce aux élites indigènes.
Les puissances coloniales sortent affaiblies de la Seconde Guerre mondiale.
Le contexte international d’après-guerre apparaît favorable à la décolonisation. L’URSS, au nom de la
doctrine communiste, rejette toute forme d’impérialisme. Les États-Unis, ancienne colonie, défendent le
principe d’émancipation des peuples, mais craignent que les puissances émancipées ne rejoignent le camp
communiste.
La création de I’ONU fait espérer le triomphe des droits de l’homme pour lesquels les Alliés se sont battus.
La Charte de San Francisco pose en principe le droits des peuples à disposer d’eux-mêmes : L’ONU devient
un lieu de contact pour les revendications de peuples dominés.
Les pays issus de la décolonisation s’organisent. En 1955, lors de la conférence de Bandung (Indonésie), ils
appellent à la décolonisation et à la formation d’un groupe de pays non-alignés sur les deux Grands, le
«Tiers-Monde» .
Des décolonisations différentes selon le type de colonisation

La première vague de décolonisation touche l’Asie entre 1945 et le milieu des années
 1950. Les Britanniques mènent aux Indes une politique d’association et négocient l’indépendance en août 1947 avec le Parti du Congrès.
 En 1949, en Indonésie, les Néerlandais renoncent, faute de moyens financiers, à se maintenir
face au leader indépendantiste Soekarno.
 Hô Chi Minh déclare l’indépendance du Vietnam dès 1945; la guerre d’Indochine entre la
France et le Vietminh dure jusqu’en 1954.

La deuxième vague de décolonisation touche l’Afrique dans les années 1950.
 Les Britanniques se retirent entre 1957 et 1966, le plus souvent pacifiquement, comme pour le
Ghana du leader N’Krumah (1957), qui s’inspire des méthodes de Gandhi aux Indes.
 La France accorde l’indépendance à ses protectorats du Maroc et de Tunisie en 1956, et aux
colonies d’Afrique noire après référendum en 1960.
 Mais elle refuse toute négociation pour l’Algérie, où vivent un million d’Européens. La guerre
d’Algérie (1954-1962) bouleverse la vie politique française.
 En 1975, L’Angola et le Mozambique deviennent libres à l’issue d’une guerre contre le Portugal.
Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 14
Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 15
Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 16
Mme Murphy-Chanéac, CS, Histoire, 1S, Colonisation, décolonisation
Page 17
Téléchargement