Revue économique du 12 août 2011.pub

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Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération
Direction de la Communication
Revue Économique hebdomadaire
N° 31 du 12 août 2011
SOMMAIRE
Zoom international
Zoom national
Label’Vie switche
vers Carrefour Market
Finance: Le S&P 500
à la loupe
05
09
Presse économique nationale
07
02
02
02
08
Désordres collatéraux
Fatal
La phobie des classements nous rend
machiavéliques
Le port de Tanger Med cartonne
OCP : 7 milliards de DH de plus à l’export
IDE au plus bas depuis 2006
Presse économique internationale
Le krach évité de justesse
Brèves Eco
08
08
08
Trichet presse les Gouvernements « de faire leur
travail »
Colère de Pékin après l’abaissement de la note des
États-unis
Liquidité: BAM sert 28 milliards de DH
La commission européenne veut responsabiliser
les 8000 banques européennes
Les pays du G20 prêts à agir de concert pour
stabiliser les marchés
Nouveau record pour l’once d’or
Facture sucrée salée pour le Ramadan
08
Or: retour vers le futur
L’Amérique sur la pente grecque
08
Cette crise est plus qu’une récession
08
La vraie leçon de la crise de l’euro
Critique de la raison économique
Eco zoom
La gouvernance: facteur de risque ou de progrès ?
09 Label’Vie switche vers Carrefour Market
Page Finances
09 Un bouleversement
07 Le raffinage de pétrole moins cher en juin
07 Le S&P 500 à la loupe
04
04
05
05
06
6
07
Analyse: La vraie leçon
de la crise de l’euro
Un Bouleversement
03
03
03
09
Revue Nationale: Éditoriaux et Chroniques
Désordres
collatéraux
tangibles de printemps. D’abord les
décorations qui sont
allées au différents
corps de sécurité, y
compris les renseignements, récompensent leur patience et leur savoir faire. Maintenir la liberté en
même temps que la sécurité n’est
pas une affaire d’amateurs. Ensuite, le discours de SM Mohammed VI a remis sur l’agenda des
évidences économiques et sociales perdues de vue dans les désordres ambiants. Les équilibres
financiers doivent à nouveau
guider une politique économique,
qui doit elle-même être remise sur
pieds. Les emplois doivent être
productifs de valeurs, l’enseignement doit redevenir utile, la couverture médicale doit redevenir
efficiente… Le Discours Royal
est allé jusqu'à employer l’expression de « nouveau pacte » économique, attentif à l’appareil productif, à la liberté d’initiative et à
la libre entreprise. Reste maintenant à faire descendre des références de base jusque dans la vie
de tous les jours.
Ils étaient, ils sont,
fort nombreux ceux
qui s’inquiètent de
voir monter les nouvelles formes de passe-droit: recrutement sans concours ni diplôme ni budget, occupations des
espaces publics par des marchants
au noir , audience judiciaires violemment perturbé par des employés du Ministère de la Justice,
des services publics essentiels
(santé, éducation, conservation
foncière, transports…) paralysés
par des minorités activistes, des
usines attaquées en plein jour par
des bandes armées… Les citoyens avaient bien compris que
l’Etat, craignant de fabriquer un
martyre, ait battu en retraite. Il a
gravement négligé le principe de
base qui veut que la solidarité
nationale passe d’abord et avant
tout par des services publics compétents, efficaces et disponibles.
Cette fête du Trône devrait marquer la réinstallation des références de la vie en société. Et, il fait
espérer, la fin des désordres collatéraux aux avancées fortes et L’Économiste
Mur de son
La facture sociale envoie depuis un moment des signaux inquiétants, et cela ne
semble pas troubler le gouvernement. La
cote d’alerte vient d’être franchie avec les
contractuels de l’OFPPT (Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion
de Travail) qui ont donc obtenu leur titularisation de force. Alors que pareil établissement public de formation est probablement attendu sur l’amélioration de ses indicateurs de productivité, de service, et
non sur le gonflement de sa masse salariale, cette mesure peut faire tiquer légitimement entreprises et contribuables que
nous sommes. D’abord sur l’idéologie.
Maintenant que les campings des grévistes
sur le boulevard Ba Hmad (siège de l’OFPPT à Casablanca) ont porté leurs fruits,
Fatal
L’investissement et le climat des
affaires dépendent, certes, de la justice, de l’équité et de la stabilité,
mais aussi et surtout de la sécurité. Le Maroc, qui entame son processus de démocratisation avec sérénité
et assurance, ne devrait surtout pas
sous-estimer les derniers incidents.
Les qualifier de simples faits divers serait une erreur fatale.
Certes, les annonces d'intention d'investissement de la part
de nouveaux partenaires tels que les Britanniques sont un
bon signe. La stabilité politique a certes été un des facteurs
stimulants d’une telle décision, de l’aveu même de ces derniers, mais cela ne constitue nullement un chèque en blanc.
Les derniers incidents et agressions constatés ces derniers
jours devraient interpeller à plus d'un titre. Les crimes commis à Casablanca, à Fès, à Rabat, à Oujda et dans plusieurs
autres villes posent avec acuité la problématique sécuritaire.
Cette situation est des plus inquiétantes, si l'on considère que
parallèlement, avec les signaux de désordre, de pagaille et
d'atteinte à la liberté du travail qui commençaient déjà à peser, il y a de quoi faire fuir les investisseurs les plus déterminés et les touristes les plus fidèles. L'anarchie a atteint son
summum avec la prolifération de grèves aléatoires et de sitin improvisés, avec en prime, l’interdiction d’accès aux sites
d’exploitation décrétée par les grévistes. Jamais le Maroc n’a
connu une pareille situation. Il est plus qu'urgent de prendre
les devants et d'envoyer des signaux rassurants. C'est maintenant qu'il faut agir, car prendre des mesures après coup équivaudrait à mettre un cautère sur une jambe de bois.
Les Échos (Maroc)
demain, à qui le tour et
pour demander quoi? Le
Gouvernement, visiblement tétanisé par le
contexte du printemps
arabe, et en manque de
volonté pour redresser la
situation du pays, se
borne à éteindre les feux
d’incendie, même s’il
piétine au passage le
fonctionnement normal
du marché de l’emploi. A l’issue de cette
tournure, il ne faut pas s’étonner si l’intérim en prend un coup, les entreprises hésitant à recruter par ce biais, de peur d’avoir
à gérer ce genre de situation. Ensuite, sur
le fond. Cette titularisation, il faut bien que
quelqu’un en paye la facture. Et à ce titre,
c’est faire preuve de myopie que de croire
que le modèle social marocain dispose de
manoeuvres inépuisables
de financement. Le budget est sous pression, on
le sait. En plus des nombreux fronts sociaux, qui
se sont ouverts, il faut
peut-être compter aujourd’hui avec les menaces sérieuses qui planent
sur les cotisations des
régimes
institutionnels
d’assurance maladie et de
retraite, l’Etat risquant probablement de ne
pas verser ses parts à temps. Nos régimes
sont sans doute habitués depuis longtemps
aux lourds déficits mais cela risque de
s’aggraver. Le mur du son de la paix sociale a été franchi. Gare à celui de la paix
économique.
Maroc Eco
P2
Analyses
Le port de Tanger Med cartonne
Plus de 2.900 mouvements de navires sont
projetés au port Tanger Med passagers à
l’issue de cet été 2011. La superstructure
garantit une très grande fréquence des dessertes maritimes pour la traversée du détroit. Ce qui fait de la ligne Tanger Med/
Algésiras un véritable pont maritime entre
les deux rives, affirme le directeur du port
Tanger Med passagers. D’un investissement de 2,2 milliards de DH, le port Tanger Med passagers, second port du complexe Tanger Med, assure un accès portuaire entièrement dédié au trafic ferry et roulier sans interface nautique
avec les autres trafics de commerce (Tanger Med 1 et Tanger Med 2). Actuellement, 10 ferries et 2 fast-ferries desservent en lignes régulières le port
d’Algésiras, soit une rotation de 46 navires quotidiens, assurés par 5 compagnies maritimes. Initié au mois de mai 2010, le transfert des trafics passagers et roulier du port de Tanger Ville vers Tanger Med passagers s’est
achevé le 15 janvier 2011, avec le transfert de la totalité des lignes ferries
et fast-ferries desservant Algésiras, Sète, Barcelone et Gênes. Ce port a
totalisé 1.156.731 passagers, 384.667 véhicules et 5.010 autocars, faisant
progresser la part du trafic détroit de et vers Tanger de 5,4%, en l’établissant à près de 60% de l’ensemble du trafic détroit contre 56% un an auparavant. Le trafic roulier s’est élevé, quant à lui, à 99.518 unités TIR contre
34.555 en 2009. Pour sa part, le port Tanger Med (commerce) a réalisé en
2010 un trafic global de 23 millions de tonnes, soit le double du trafic traité en 2009, et a enregistré un trafic de plus de 2 millions de conteneurs, en
hausse de 68,4% par rapport à 2009. Le port Tanger Med a continué sur ce
trend haussier au cours du premier semestre 2011, totalisant un trafic de
16,3 millions de tonnes, soit une augmentation de 82% par rapport au premier trimestre de l’année passée et 1.246.321 conteneurs manipulés.
Les Échos (Maroc)
Les IDE au plus bas depuis échanges. D’un
autre côté, la cam2006
L’On s’en doutait dans les milieux économiques. Les mouvements sociaux du 20
février et ceux qui ont suivi n’ont certainement pas rassuré les investisseurs étrangers,
surtout dans un contexte régional marqué
par l’instabilité. Les investissements et
prêts privés étrangers sont donc ressortis à
11 milliards de DH à fin juin, en baisse de
15% sur un an. C’est le volume le plus faible enregistré sur les six premiers mois de
l’année depuis 2006. Un niveau qui traduit
le non transfert des investissements prévus
dans les pays de la région vers le Maroc
compte tenu de leur situation politique. En
témoigne aussi l’évolution des indices bousiers de la place casablancaise (-12% depuis
le début de l’année) et le faible niveau des
OCP: 7 milliards
de DH de plus à
l’export
des phosphates et dérivés à
hauteur de 50,1%. A lui
seul, le phosphate brut a
enregistré une hausse de
ses ventes de l’ordre de
47,3% (5,7 milliards de
DH contre 3,8 milliards de
DH à fin juin 2010). Toutefois, en volume, les exportations de phosphates ont
chuté de 2%. Cette variation est attribuée essentiellement à la hausse du cours
du phosphate. Ce surplus
d’exportation, de 7 milliards, sera le bienvenu
pour financer les différents
investissements et surtout
favoriser la paix sociale
dans les différents sites où
le groupe opère. Sur ce
registre, l’opération «OCP
Skills» lancée par l’Office
pour promouvoir l’emploi
dans les régions d’implantation, semble enfin prendre forme. Pour rappel,
cette opération est venue
débloquer une situation de
crise qui avait violemment
éclaté dans la ville de
Khouribga en mars.
Malgré les tensions sociales que traverse l’Office
chérifien des phosphates
(OCP), celui-ci affiche
d’excellentes performances. Au premier semestre,
les exportations des phosphates et dérivés ont enregistré une hausse de plus
de 44% (22,8 milliards de
DH contre 15,8 milliards
de DH à fin juin 2010).
Ainsi, l’OCP aura augmenté la valeur de ses exportations de plus de 7 milliards
de DH. Cette performance
a dopé l’ensemble des exportations de marchandises
du Maroc. Au terme du
premier semestre, les exportations se sont chiffrées
à 84,6 milliards de DH
contre 70,6 milliards à fin
juin 2010, enregistrant ainsi une progression de
19,8% (soit un surplus de
près de 14 milliards de
DH). Cette progression est La Vie Eco
imputable aux exportations
s’il est vrai que
cette liste est composée essentiellement de pays pétroliers ou, de façon générale, qui
disposent de ressources minières
importantes. Les
cours de ces matières premières qui
volent de sommet
en sommet depuis des mois nourrissent
davantage l’intérêt pour ces pays. Pour le
Royaume, l’objectif est de rallier les investisseurs à ses projets structurants, le plan
Émergence, le plan Maroc Vert, Halieutis,
le tramway ou encore Casablanca Finance
City. La tâche n’est pas aisée.
pagne de communication des autorités à l’étranger
durant la première
moitié de l’année
n’a pas donné des
résultats concrets,
pour
l’instant.
Après Paris en
mars, une délégation marocaine conduite par Salaheddine
Mezouar s’est rendue à New York à la National association of securities dealers automates quotations (Nasdaq) pour marqueter
le produit Maroc. Au-delà de la conjoncture, le Maroc a encore du mal à attirer les
capitaux étrangers. L’année dernière, il était
par exemple absent du top 10 du continent, L’Économiste
selon un classement de la Cnuced. Même
P3
Revue internationale: Éditoriaux et Chroniques
Or: retour vers le futur...
seurs publics de toute nature n'avaient accumulé autant d'or. Jusqu'à la Corée, qui a
Comment expliquer la flambée actuelle de triplé ses réserves en or au cours des deux
l’or sinon par la sensation de fragilité finan- derniers mois, effaçant ainsi le triste souvecière extrême que renvoient les
pays développés, États–Unis en
tête? Le fait même que la Maison-Blanche et le Sénat aient
laissé jouer l’opinion et les marchés avec l’hypothèse d’un défaut des États-unis est le signe
que, même si les Gouvernements
veulent donner l’impression
qu’ils gardent la main, la situation n’a jamais été aussi précaire, et les solutions proposées
partielles, provisoires et imprécises. Les transactions sur l’or ont
d’ores et déjà atteint 200 tonnes
cette année. Nous sommes presque au record de 1981, période de grand trouble sur nir de la crise financière de 1997-1998 lorsles marchés où 276 tonnes d’or s’étaient que les Coréens faisaient don de leurs biéchangées. Jamais depuis la fin des accords joux en or à la banque centrale pour aider
de Bretton Woods, en 1971, les banques au redressement du pays... Autre fait remarcentrales, les fonds souverains, les investis- quable: les nouvelles classes moyennes
indiennes et chinoises achètent de l'or, par-
L’Amérique sur la pente grecque
fois sur l'instigation de leur Gouvernement,
particulièrement en Chine où des campagnes de publicité financées par l'État ont
fait la promotion de l'achat d'or auprès des
épargnants. Chinois et Indiens ont
représenté 58% de la demande
physique d'or au cours du premier
semestre de cette année. Ainsi en
Inde, autrefois concentré dans les
périodes de fêtes religieuses et à la
saison des mariages, entre septembre et décembre, l'achat d'or fait
maintenant partie de la stratégie de
gestion de patrimoine de la classe
moyenne. Le retour de l'or comme
valeur refuge n'est pas une bonne
nouvelle. Elle est le signe d'une
grande circonspection devant la
capacité des économies développées à gérer conjointement une faible croissance et une forte dette et surtout à démontrer leur volonté de poser des actes politiques forts pour restaurer la confiance.
La Tribune
rable de leur rythme de croissance. Le Congress Budget Office,
dont les prévisions font autorité en matière de finances publiques,
prévoit par exemple une croissance moyenne de 3,2% dans les cinq
années à venir. Or l’activité a monté d’à peine 1,7% l’an lors de la
dernière décennie. Les chiffres publiés ont révélé que l’Amérique
avait connu non pas une, mais deux années de récession, que la
chute entre le pic et le creux à été de 5%, et
non de 4%, et que l’activité n’a pas encore
retrouvé son niveau d’avant crise après deux
ans de redémarrage, du jamais vu depuis les
années 1930. L’Amérique sort de la récession sur un chemin de croissance moins soutenu qu’avant la catastrophe financière. Il y
a vingt ans, l’économiste devenu depuis
chroniqueur Paul Krugman avait écrit un
livre titré « The Age of Diminished Expectations », l’ère des anticipations rapetissées. Mais l’essor des technologies de l’information a dopé les années 1990. Puis la dette a
sauvé les années 2000. Aujourd’hui, il n’y a plus de relais et la
dette est à rembourser. L’Amérique va devoir vivre pendant des
années avec une croissance anémiée. Les rentrées fiscales seront
moins abondantes que prévu, les dépenses sociales plus élevées. Le
trou va donc se creuser. Ce scénario méconnu et pourtant imparable se déroule en ce moment même en Grèce, où la croissance ne
cesse de décevoir
L’Amérique ne s’est finalement pas cogné la tête dans le plafond.
Les débats enflammés de ces derniers jours au Congrès des Étatsunis ayant débouché sur un accord, ils ne laisseront guère de traces
dans l’histoire. Le Trésor va continuer d’emprunter des dizaines de
milliards de dollars sans le moindre problème. Comme les investisseurs et les banques centrales du monde entier continuent
de bousculer au portillon, le Gouvernement
Fédéral peut lever de l’argent pour un taux
d’intérêt modique moins de 3% à dix ans. Il
serait cependant illusoire de croire que la
dette publique américaine cesse d’être un
problème majeur qui menace jusqu'aux fondements de la finance mondiale. Car l’accord trouvé à grande peine par les parlementaires américains ne
suffira pas à mettre les finances publiques du pays sur un chemin
soutenable à long terme. Bien sûr, l’effort de réduction est conséquent, puisqu’il porte sur 2.500 milliards de dollars d’économies en
dix ans, 1.000 milliards déjà définis et 1.500 milliards encore à
préciser. Mais les Américains ont pris de piètres habitudes budgétaires. Ils se prélassent pour la troisième année consécutive dans un
déficit de plus de 10% du PIB, alors que l’Europe impose à ses
membres de revenir à 3% sans traîner. Et, surtout, ils n’ont pas
encore pris la mesure d’un changement majeur: l’abaissement du- Les Échos (France)
P4
Analyses
Cette crise est plus qu’une auquel il sera impossible de
remédier rapidement sans la
récession
Pourquoi continuons-nous de qualifier la
dernière crise financière de « Grande Récession » ? Après tout, le terme repose sur
une grave erreur de diagnostic des problèmes auxquels sont confrontés les États-unis
et d'autres pays, à l'origine des prévisions
erronées et des politiques inappropriées.
L'expression « Grande Récession » répand
l'idée selon laquelle l'économie actuelle
suivrait les contours d'une récession classique, certes plus sévère, un peu comme on
souffrirait d'un très mauvais rhume. C'est
en cela que les prévisionnistes et les analystes qui, tout au long de la crise, ont tenté
d'établir des analogies avec les récessions
américaines d'après-guerre, sont dans l'erreur la plus grossière. Par ailleurs, bon
nombre de décideurs politiques se sont
appuyés sur la conviction qu'il s'agirait
simplement en fin de compte d'une récession profonde, qu'il serait possible de maîtriser en recourant abondamment aux outils
politiques conventionnels tels que les mesures budgétaires ou les plans de sauvetage
massif. Pourtant le vrai problème n'est
autre que l'endettement catastrophique qui
touche l'économie à l'échelle mondiale et
mise en place d'un système
de transfert de la richesse des
créanciers aux débiteurs, en
recourant soit au choix du
non-paiement, soit de la répression financière, soit de
l'inflation. Bien que peu rassurant, le terme
plus précis de « Seconde Grande Contraction » désigne la crise actuelle de manière
plus appropriée. Il repose sur un diagnostic
de la crise comme étant celui d'une crise
financière classique très sérieuse, et non
d'une récession classique très sérieuse. La
première « Grande Contraction » remonte
bien évidemment à l'épisode de la Grande
Dépression, comme l'ont montré les travaux d'Anna Schwartz et du regretté Milton Friedman. La contraction ne concerne
pas seulement la production et l'emploi,
comme c'est le cas dans une récession normale, mais également la dette et le crédit,
ainsi que le désendettement, qui nécessite
généralement plusieurs années. Pourquoi
argumenter sur la sémantique ? Eh bien,
imaginez que vous ayez une pneumonie,
mais vous pensiez qu'il s'agit seulement
d'un mauvais rhume. Vous pourriez aisément vous tromper de remède, et vous vous Les Échos (France)
La vraie leçon de la crise de ble fondé sur des activités
supposées non délocalisal’euro
La leçon fondamentale des crises de la
zone euro n’est pas la fragilité de celle-ci
(finalement pas si grande). Elle est que
l’euro n’est pas une assurance tout risque
permettant une gestion insouciante. La
contrainte extérieure, que l’on croyait écartée, est de retour à travers les écarts de coût
du financement de la dette souveraine. Et
ces écarts sont indexés sur la compétitivité
des pays. Ainsi, à travers les écarts de taux
sur les dettes souveraines, les marchés réintroduisent de salutaires différenciations
internes à la zone euro. En effet, ces écarts
sont la mesure de l’efficacité perçue des
politiques de compétitivité des pays européens. Ce faisant, ils rappellent à leurs dirigeants politiques quelques principes simples. Le premier est que 80 % du commerce mondial porte sur des échanges de
biens. En exporter est donc indispensable
pour l’équilibre de la balance courante.
Pour tout pays qui n’est pas richement doté
de produits de base, cela signifie l’obligation d’exporter des produits industriels. Il
n’y a pas de modèle économique soutena-
attendriez certainement à un
rétablissement bien plus
prompt qu'il n'est en réalité
possible. Dans une récession
classique, la reprise de la
croissance s'effectue dans un
retour raisonnablement rapide
à la normalité. L'économie
retombe non seulement sur ses pattes, mais
retrouve en un an une tendance croissante à
long terme. Les lendemains d'une crise
financière classique et profonde sont quelque chose de totalement différent. De nombreux commentateurs soutiennent que la
relance budgétaire a considérablement
échoué, non pas parce qu'elle était menée
de manière incorrecte, mais parce qu'elle
n'était pas suffisante pour s'attaquer à une
« Grande Récession ». Pourtant, dans une
« Grande Contraction », c'est la dette qui
constitue le problème numéro un. Le seul
moyen pratique d'écourter la douloureuse
période de désendettement et de croissance
ralentie à venir consisterait en un recours
modéré à l'inflation, disons de 4 à 6 %. A
cet égard, l'inflation frappera quoi qu'il
arrive, d'une manière ou d'une autre, et
c'est ce que l'Europe est en train de comprendre dans la douleur.
bles comme les services à
la personne, la construction, l’immobilier ou le
tourisme. Tout simplement parce qu’il en résulte un déficit commercial chronique qui engendre un déficit tout
aussi chronique et croissant de la balance
courante. Qui ne se finance alors que par
endettement. Le deuxième est que la régulation “à l’ancienne” est effectivement périmée. Dans un monde ultra- concurrentiel et
ouvert, il n’est pas raisonnable de compter
sur la limitation volontaire des plus excédentaires , ni sur l’appauvrissement contrôlé des plus déficitaires. Il n’y a pas d’échappatoire à la compétitivité et plus précisément à la compétitivité industrielle. Le
troisième est que ces déséquilibres n’ont
aucune raison de se résorber spontanément
comme nous le constatons. Les exportateurs puissants sont de plus en plus riches
et les importateurs chroniques de plus en
plus fragiles et dépendants de leurs créanciers et des marchés financiers. Cela résulte
de ce que la compétitivité industrielle est
une accumulation de recherche, d’innova-
tion, d’investissement, de
savoir… Comme une espèce en voie d’extinction
dont les reproducteurs sont
trop rares pour se rencontrer assez, si les entreprises capables de ces efforts sont trop peu nombreuses, elles ne suffisent plus à diffuser
assez d’innovation, d’investissement et de
gains de productivité pour restaurer la compétitivité. Un récent rapport estime que
certains pays européens pourraient en être
là, ce qui expliquerait la difficulté à faire
remonter les dépenses de leurs entreprises
malgré des politiques publiques reconnues
comme intelligentes et volontaristes. Le
quatrième est que la solidité de la zone euro
suppose effectivement une meilleure intégration politique. Il n’y a pas moyen d’y
échapper comme est en train de le découvrir l’Allemagne. Mais la réciproque est
également vraie : il n’y a pas moyen non
plus d’échapper à la convergence des politiques économiques vers le modèle le plus
vertueux car c’est en référence à lui que se
calculent les écarts de coût de financement.
Ainsi, l’Allemagne n’est plus un exemple
mais une norme.
P5
Analyses
Critique de la raison écono- Eh bien, la réponse est positive.
Car c'est une réflexion assez
mique
novatrice que nous proposent
Les critiques acérées des hypothèses sur
lesquelles repose la réflexion économique
dominante, notamment celles de la rationalité sans faille des acteurs et de la recherche par homo oeconomicus de son seul
intérêt personnel, ne manquent pas, de Karl
Marx dénonçant «les eaux glaciales du
calcul égoïste » à Amartya Sen parlant
des « idiots rationnels ». Et l'on pourrait
en citer bien d'autres. Pourtant, tout cela n'a
pas empêché la pensée dominante de poursuivre imperturbablement son chemin et de
conquérir la pensée économique «aussi
complètement que la Sainte Inquisition
avait conquis l'Espagne », pour reprendre
l'expression de John Maynard Keynes à
propos de l'affirmation de la pensée qu'il
qualifiait de « classique », selon laquelle
il ne pouvait exister de chômage involontaire. Aussi, est-ce avec un certain scepticisme que le lecteur pouvait légitimement
aborder cet ouvrage : à quoi bon dénoncer
une fois de plus, et sans plus d'effet, une
construction idéologique qui, toute critiquable qu'elle soit, parvient à se faire passer pour scientifique ? Bases réductrices.
certains économistes. Leur
intention n'est en effet pas de
tout jeter de cette pensée dominante, mais de la relativiser,
afin de mettre en cause ses prétentions à la
scientificité. Une phrase résume le propos : « La fiction de l'homo rationalis,
aussi commode que séduisante, affaiblit la
« science » économique, car l'édifice classique est bâti sur des idées claires mais
réductrices ». Il ne s'agit donc pas d'affirmer que la démarche économique n'a rien
de scientifique, mais de souligner qu'elle
repose sur des bases réductrices, qui ne
rendent pas parfaitement compte de la
complexité humaine. En d'autres termes, il
existe incontestablement une part de vérité
dans l'approche économique classique (ou
dominante), mais une part de vérité ne suffit pas à expliquer, justifier ou légitimer les
conclusions que les économistes en tirent.
Elle repose sur de nombreuses hypothèses
qui sont loin d'être toutes et toujours vérifiées, si bien, par exemple, qu'il est loin
d'être certain que l'équilibre concurrentiel
soit le meilleur ou même qu'il soit possible. Alternatives Économiques
Simili-science. L'économie est aussi, pour
La gouvernance: facteur de a pris corps autour de « bonnes
pratiques » convergentes internarisque ou de progrès?
Il est encore trop tôt pour savoir quelles
sont les initiatives que l’Union européenne
va prendre dans les mois à venir dans le
domaine de la gouvernance d’entreprise,
mais on peut s’attendre à quelques mesures
structurantes. Le sujet n’est-il pas identifié
dans le livre vert sur « The EU Corporate
Governance Framework » comme un «
élément essentiel » de la confiance des Européens à l’égard du marché unique? La
consultation lancée sur ce document vient
juste de s’achever. Elle abordait trois thèmes placés par la Commission « au coeur »
de la gouvernance: le conseil d’administration, l’implication des actionnaires et l’application de l’approche « Comply or Explain ». Si ce document a le mérite d’avoir
ouvert un large débat, il comporte deux
lacunes importantes. La première porte sur
une préconisation aveugle de pratiques
dont l’efficacité n’a pas toujours été démontrée par la recherche académique.
Grâce à l’action de grands investisseurs
anglo-saxons, la gouvernance d’entreprise
une autre part, une " science
humaine ", ce que nie l'approche impérialiste car il faudrait
alors faire place aussi à l'irrationalité des comportements grégaires, au poids des désirs, à la
difficulté de la connaissance.
Cela ne signifie pas qu'il faille rejeter la
formalisation mathématique ou l'effort de
scientificité, mais prendre acte de ce que
cette formalisation repose sur des bases
fragiles et, surtout, réductrices, toujours en
raison de la complexité des sociétés humaines. Les mathématiques apparaissent
comme le garde-fou d'un discours économique mou, susceptible d'affirmer tout et
son contraire. "Mélange de rationalité et
d'idéologie, l'économie ne sera jamais
qu'une «simili-science», comme toutes les
sciences humaines. Ce discours mesuré fait
mouche. Reste à espérer qu'il ébranle un
peu tous ceux qui pensent que la
« science » économique définit objectivement les normes de fonctionnement de
toute société, et qui qualifient de « pensée
magique » tout ce qui ne va pas dans ce
sens.
texte que leurs vertus ne sont pas
démontrées, mais il ne faut les mettre
en place qu’après avoir mené une
véritable réflexion au sein du conseil
sur leur utilité pour la société. Seconde lacune, la focalisation exagérée sur
l’administrateur/contrôleur au détriment de
l’administrateur/conseil de la direction générale. La gouvernance d’entreprise part du
principe que le dirigeant d’entreprise non
actionnaire doit être strictement contrôlé
par ses mandants afin d’éviter qu’il ne les
lèse. Nos conseils ont donc adopté une approche essentiellement disciplinaire. Cette
philosophie a été renforcée par les crises
successives qui ont toutes montré l’insuffisance des réglementations et ont incité les
régulateurs à augmenter sans cesse le pouvoir de contrôle des conseils. À l’heure où
nos économies sont à la recherche d’une
croissance plus forte, les régulateurs pourraient peut-être se demander non pas comment nos conseils peuvent éviter la prochaine crise, mais plutôt comment ils peuvent contribuer à la relance de nos entreprises.
tionalement. Quelle que soit sa
taille, sa nationalité ou son secteur,
la société cotée est invitée à respecter certains principes dans la constitution de son conseil d’administration: séparation du président et du directeur général,
diversité et indépendance des administrateurs, limitation des mandats, etc.… Mais
la recherche académique, pourtant prolixe
sur ces questions, est loin d’être affirmative
sur les bénéfices supposés de ces principes
d’organisation. On en trouvera une excellente revue dans un livre qui vient d’être
publié par David Larcker et Brian Tayan, «
Corporate Governance Matters ». Si les
études convergent sur quelques questions
comme les bienfaits de l’indépendance des
comités, de la présence d’experts financiers
ou les dangers du cumul des mandats, elles
ne sont pas conclusives sur les bénéfices de
certaines recommandations comme l’indépendance du président ou des administrateurs ou la féminisation des conseils. Il ne
s’agit pas de remettre en cause systématiquement ces « bonnes » pratiques sous pré- L’Expansion
P6
Finances
Le raffinage de pétrole moins cher en Maroc. A fin juin, la facture énergétique a avoisiné les 44 milliards de DH avec 15 milliards de DH dédiés au pétrole brut.
juin
Cette baisse des coûts atténue un tant soit peu la pression sur la
Caisse de compensation qui risque d’être
Après une hausse continue durant les
à sec les prochains moins si la flambée
derniers mois, l’indice des prix à la prodes cours internationaux se poursuit. A
duction industrielle, énergétique et minil’origine de cette variation, la fluctuation
ère (IPPEM) a enfin affiché une baisse à
du cours du baril. Pour rappel, l’activité
fin juin. Un léger recul de 0,8% qui
avait enregistré des hausses record de
concerne le secteur des industries manu8,7% en mars. La tendance s’est inversée
facturières. Selon les résultats de l’endepuis mai. Toutefois, les tensions actuelquête mensuelle du Haut-commissariat
les sur la dette américaine réduisent la
au plan (HCP) sur les IPPEM, cette
visibilité sur le prix de l’or noir. A ce tibaisse est attribuée au recul du coût du
tre, il convient de signaler que plusieurs
raffinage de pétrole de 2,8%. L’indice est
enquêtes du HCP confirment la grande
passé de 403,7 à 392,5. Ainsi, cette activité est la seule à avoir vu ses prix de production baisser. Une dépendance de l’économie nationale à la conjoncture internatioréduction qui ne peut être que la bienvenue lorsque l’on tient nale.
compte de l’importance de la facture énergique sur le budget du L’Économiste
Le S&P 500 à la loupe
Wall Street confirme sa surperformance par rapport aux bourses européennes et notamment au marché parisien. Son indice de référence, le S&P 500, gagne un peu plus de 3%
depuis le début de l’année, pendant que le Cac 40 évolue en territoire légèrement négatif
sur la même période. Moins sensible à la problématique des dettes souveraines, qui
concerne pourtant les États-Unis, la Bourse américaine reste soutenue par la qualité des
publications des sociétés pour le deuxième trimestre et par les mouvements de fusions/
acquisitions. L’indice S&P 500 évolue à 4% de ses records annuels, atteints début mai à
1363 points, alors que la Bourse de Paris accuse encore un retard de plus de 12% par rapport à ses sommets. La configuration du S&P 500 reste neutre à court terme à l’intérieur d’une zone de fluctuations comprise
entre 1305 et 1363 points. Le sens de la sortie de cette figure d’accumulation sera déterminant pour la tendance à plus long terme.
Le franchissement de la résistance à 1363 points libérerait un potentiel haussier et permettrait au marché américain de rallier un
objectif fixé à 1404 points correspondant au niveau de mai 2008. Il s’attaquerait ensuite au record d’octobre 2007, à 1556 points.
Toutefois, en cassant son support à 1305 points, l’indice a pris une configuration plus négative qui pourrait le ramener sur un
soutien à 1257, déjà testé à deux reprises mi-mars après la catastrophe de Fukushima, en début juin. A long terme, la configuration reste haussière au dessus du support des 1200 points.
Valeurs Actuelles
Le krach évité de justesse
les marchés, mais aussi sur les économies, encore en convalescence. Les places asiatiques ont toutes clôturé nettement dans le
rouge, tandis que le pétrole poursuit son plongeon. Le baril de
« light sweet crude » pour livraison en septembre s'échange à 83,02 dollars, en recul de 3,89
dollars par rapport à vendredi. L'or continue
son envole dépassant la barre des 1.700 dollars
au fixing du matin contre 1.658,75 dollars.
Jusqu'ici, la mobilisation du G7, du G20 et
surtout de la BCE a permis d'éviter le krach.
Or, il ne faut exclure le fait que les ingrédients
d'un autre malaise économique sont réunis.
Vers 13h, l'AFP relevait que l'euro repartait à la baisse face au
dollar, dans un marché empreint d'inquiétudes à propos de la
vigueur de la reprise économique mondiale. Dans le même
temps, peu avant l'ouverture de Wall Street, la Bourse de Paris
perdait plus de 3%.
Après l’une des semaines boursières les plus
inquiétantes depuis la crise des subprimes, puis
la dégradation de la note souveraine du pays de
l’Oncle Sam par Standard & Poor’s à la clôture
des Bourses occidentales, la tension est arrivée
à son paroxysme, vendredi soir. Sur fond de
crise des dettes d’État, les groupements des
puissances mondiales ont organisée dans l'urgence plusieurs réunions pour tenter de sauver
les meubles. Après le G7 samedi dernier, c'était au tour du G20
pour une réunion téléphonique et avant que les membres de la
Banque centrale européenne (BCE) ne prennent la relève dans
l'après midi et ce, le lendemain Dans ce contexte, le spectre d'un
début de semaine noir à la réouverture des cotes planait encore
il y a quelques heures avec insistance. Et cela non seulement sur Les Échos (Maroc)
P7
Brèves Eco
Brèves Eco
Trichet
presse les
gouvernements « de
faire leur travail »
oeuvre aussi rapide que possible
du plan européen
annoncé le mois
dernier. Face à la
chute des marchés
financiers internationaux, la
BCE a infléchi sa politique ce
week-end en relançant son
plan d'achats d'obligations
d'État sur les marchés, un
geste qui devrait profiter principalement à l'Italie et à l'Espagne
Le président de la Banque
centrale européenne, JeanClaude Trichet, a appelé mardi l'ensemble des gouvernements de la zone euro à réduire leurs déficits budgétaires et a souhaité une mise en Les Échos (France)
Brèves Eco
Colère de Pékin après
l’abaissement de la note des
États-unis
Contrairement à d’autres capitales plus prudentes, la Chine a réagi avec colère à l’abaissement de la note souveraine des États-unis par Standard & Poor’s,
fustigeant la politique économique de la « seule superpuissance
mondiale ». « Le Gouvernement américain doit se résigner à un
état de fait douloureux: le bon vieux temps où il n’avait qu’à
emprunter pour se tirer du pétrin qu’il avait lui-même créé est
terminé », a estimé l’agence officielle Chine nouvelle dans un
commentaire particulièrement virulent.
La Vie Financière/Money Week
Liquidités: BAM sert 28 milliards de DH
Léger recul, à la fois, des interventions de Bank Al-Maghrib et de la demande des banques sur le marché
secondaire. Au cours de l’appel d’offres du 27 juillet 2011, BAM a, ainsi servi 28 milliards de DH au titre
des avances à 7 jours au taux de 3,25%, près de la totalité du montant demandé par les banques. Un montant qui s’est chiffré à plus de 28,5 milliards de DH.
L’Économiste
La Commission européenne veut responsabiliser les 8000 banques
européennes
La Commissions Européenne a présenté des propositions « visant à modifier le comportement des 8 000 banques présentes en Europe ». Selon le communiqué publié par la CE, « les banques sont au centre de la crise financière à laquelle l'économie mondiale est confrontée depuis 2008. Des enseignements ont été tirés de cette crise et il ne faut pas
que les erreurs du passé se reproduisent ». Ces établissements vont devoir être plus forts et plus responsables. Bruxelles parle
même de « renforcer la résilience du secteur bancaire dans l'Union européenne ». Pour ce faire, les banques présentes en Europe
(qui pèsent 53% des actifs mondiaux) devront détenir davantage de fonds propres, de meilleure qualité pour résister par ellesmêmes aux futurs chocs et devront se conformer à l'accord Bâle III sur les ratios de solvabilité.
Econostrum
Les pays du G20 prêts à agir de concert pour sta- Facture
sucrée
biliser les marchés
salée pour
Les pays du G20 ont déclaré cette semaine être prêts à le Ramadan
agir de concert pour stabiliser les marchés financiers et
protéger la croissance, dans un communiqué conjoint,
contribuant à apaiser les marchés européens. Le communiqué a été publié par la Corée du Sud après les nettes
baisses enregistrées par les Bourses asiatiques. Les États membres vont rester
en contact rapproché au cours des prochaines semaines et agir de manière à
«assurer la stabilité financière et des liquidités sur les marchés financiers»,
indiquent-ils.
de 29.000 tonnes, pour des
besoins estimés à 20.000
tonnes pour le présent
mois, soit une différence fragile de près de
8.000 tonnes. Le ministère ajoute pourtant que
«l'approvisionnement
du marché national est
largement assuré, et les
prix des dattes les plus
consommées restent à
des niveaux très raisonnables, équivalant ceux
de 2010».Les légumineuses alimentaires font
également état de la
même stabilité générale
des prix affichés, en
comparaison avec le
Ramadan précédent.
Le Ministère de l’Agriculture et de la pêche
maritime vient de livrer
son traditionnel état des
lieux sur la situation
dans les marchés, au vu
des productions relevées et des stocks disLa Vie Eco
ponibles des principaux
produits
de
base
Nouveau record pour l’once d’or
consommés pendant le
L'or flambe toujours. Le prix de l'once est monté à 1.782 dolRamadan. Constat génélars en début de semaine avant de redescendre à 1.772 dollars, ce qui repré- ral : l’offre couvre «de
sente une hausse de 3,4% par rapport à la veille. Les indices boursiers dans le justesse» la demande
rouge, les investisseurs reportent en effet leur confiance sur cette « valeur pour certains produits
refuge ». Depuis plusieurs mois, le métal jaune s'apprécie régulièrement. La phares, tandis que d'audégradation de la note des États-unis par l'agence Standard & Poor"s ainsi tres pèchent en qualité.
que la crise des dettes souveraines en Europe accélère ce mouvement.
La filière des dattes Les Échos
affiche une disponibilité (Maroc)
La Tribune
P8
Ecozoom
National
Labal’Vie switche vers Carrefour Market
La guerre est-elle déclarée dans le secteur de la grande distribution des produits alimentaires? S’interroge L’Économiste. En
tout cas, l’événement Label’Vie ne passera pas inaperçu, renchérit le quotidien. L’ensemble des magasins de la chaîne Label’Vie bascule dans l’enseigne Carrefour Market. Un projet à
l’étude depuis la signature en 2009
du partenariat métier avec Carrefour,
numéro 2 mondial de la grande distribution. Le concept a déjà été appliqué dans cinq magasins il y a six
mois dans le cadre de l’approche de
convergence des enseignes. Une
démarche qui consiste à réunir sous
la même marque Carrefour tous les
magasins à dominance alimentaire,
couvrant ainsi différents formats de
distribution (hypermarchés et supermarchés). Cette phase de test a permis d’évaluer la réaction du marché
et apporter les ajustements dictés par les exigences du consommateur marocain. Pour le top management, les tests ont été
concluants : le chiffre d’affaires a progressé de 10 à 15% selon
les magasins. Il s’agit d’ailleurs d’une condition fixée par Hyper
SA avant de basculer dans l’enseigne Carrefour. Pas moins de
40 millions de DH seront nécessaires pour financer le remodeling des magasins, l’achat de nouveaux équipements… Concrètement, le nouveau concept, qui a été déployé au niveau de 12
magasins depuis fin 28 juillet, consiste en la reconfiguration des
International
magasins pour une meilleure circulation de la clientèle. La
conversion des 22 magasins restants est prévue avant fin 2011.
«Notre objectif est d’élargir notre assortiment de produits grâce
au compactage qui consiste en l’optimisation de l’espace pour
accueillir une plus grande offre de produits diversifiés. Ce qui
permet de gagner jusqu’à 20% de
linéaire sans aucune extension»,
explique-t-on auprès du management de la chaîne. Le basculement
des magasins Label’Vie sous la
bannière Carrefour ne manquera
certainement pas d’avoir des répercussions sur le secteur de la grande
distribution au bonheur du client.
Le management a bien déclaré les
hostilités en affichant sa détermination à jouer plusieurs cartes. Il s’agit d’abord de l’application de prix
compétitifs sur plus de 2.000 produits de grande consommation. En outre, les 1.300 produits badgés Carrefour doivent obligatoirement être positionnés moins
chers de 20% par rapport aux produits référencés de la même
catégorie. Par ailleurs, la chaîne s’engage à respecter les prix
affichés sur les rayons. Cela va de soi, mais il arrive souvent que
le prix indiqué sur un produit n’est pas le même qu’à la caisse.
En cas d’écart de prix, Label’Vie remettra à ses clients un bon
d’achat de 10 DH. Mieux encore, la chaîne introduit le concept
satisfaits ou remboursés, admet L’Économiste.
Un bouleversement
En abaissant pour la première
fois
depuis
soixante-dix ans la note
de la dette publique des
États-unis, l'agence Standard & Poor's bouleverse
la finance mondiale, Et,
au-delà, l'économie et même la politique,
pointe Les Échos (France). Et d’expliquer
que la finance mondiale est bâtie sur une
idée simple : la dette des États-unis est
sûre à 100 %. Tous les produits financiers
se définissent par des écarts de taux d'intérêt et donc de risque par rapport aux
obligations fédérales américaines. Bien
sûr, la notation n'est pas une parole
d'évangile. Ce n'est qu'un avis parmi d'autres. Mais elle proclame une évidence :
l'Amérique ne peut pas continuer sur cette
lancée, avec un déficit public maximal
(plus de 10 % du PIB cette année pour la
troisième fois de suite) et une croissance
minimale (moins de 1 % en rythme annuel sur la première moitié de 2011). Pour
la première fois depuis plus de deux siè-
cles, elle risque de ne plus
pouvoir rembourser sa
dette. Avec l'annonce de
Standard & Poor's, banquiers, assureurs et investisseurs du monde entier ne
peuvent plus fermer les
yeux sur cette réalité dérangeante. Ils vont
devoir réviser toute leur politique d'allocation du capital, un mouvement qui va
faire valser des milliers de milliards de
dollars au cours des semaines et des mois
à venir( les Chinois ont déjà exprimé leur
fureur). Les régulateurs vont, eux aussi,
devoir reprendre tous leurs calculs. L'argent va fatalement devenir plus cher.
Même si, dans un premier temps, nombre
d'investisseurs auront le réflexe paradoxal
d'acheter de la dette publique américaine
pour se protéger des turbulences du marché, ce qui pourrait contenir les taux d'intérêt américains dans un premier temps et
donc rassurer les myopes. Mais la finance
n'est pas la seule à être secouée. Car c'est
la dette publique qui est en cause et donc
la politique. La démocratie représentative
dans laquelle nous vivons est née il y a
trois siècles autour d'une idée elle aussi
simple : pour éviter une spirale de la dette
qui mène à la faillite, les comptes publics
doivent être contrôlés par des représentants du peuple et non laissés au bon plaisir du roi. Aujourd'hui, cette mission fondatrice n'est plus menée à bien aux Étatsunis, qui furent pourtant longtemps considérés comme le modèle de cette démocratie représentative. Et, dans notre vieille
Europe, le doute monte aussi sur la capacité des États à assumer leurs engagements financiers, comme on l'a vu la semaine dernière sur les marchés. Les dirigeants politiques multiplient les propos
rassurants, mais ils perdent leur crédibilité
au fur et à mesure que la dette publique
grandit. Pour ramener la confiance, il faut
des actes plus que des paroles. Il en va
non seulement de la santé des marchés
financiers, mais aussi de l'avenir de la
démocratie, conclut Les Échos (France).
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