L`INTERVENTION DE L`ETAT : LIMITES ET NECESSITE A • LES

BTS AGTL1 3ème partie chapitre 10 suite Economie
L’INTERVENTION DE L’ETAT : LIMITES ET NECESSITE
A
LES LIMITES
La crise des années
1970
a coïncidé avec une remise en cause profonde des conceptions de l'État,
avec la perte d'efficacité des instruments nationaux qui ne peuvent aujourd'hui enrayer la progression du
chômage et le ralentissement de la croissance.
Les politiques keynésiennes et le modèle de l'État interventionniste sont profondément critiqués
par les économistes libéraux (supériorité des mécanismes du marché et carence de l'État). En même
temps, la mondialisation de l'économie pose le problème de l'efficacité des politiques économiques
nationales.
En effet, les contraintes liées
à
l'environnement international, et plus spécifiquement
à
l'Europe, se
sont amplifiées. La politique budgétaire relève de l'État national mais la coordination avec l'Europe est une
nécessité. En effet, depuis 1991 et la signature du traité de Maastricht, l'Europe a imposé des marges.de
manœuvre étroites aux pays signataires et notamment l'obligation de maintenir le déficit public en dessous
de 3 % du PIB et de la dette publique en dessous de 60 % du PIB. Mais les règles ne sont pas toujours
respectées. Ces critères semblent correspondre davantage
à
un pacte de stabilité et de croissance pour
éviter les dérives économiques nationales.
D'autre part, la politique monétaire relève désormais de la Banque centrale européenne qui
concentre son action sur la maîtrise de l'inflation de façon
à
maintenir les grands équilibres. Mais, compte
tenu de l'appréciation de l'euro face au dollar, l'inertie des politiques économiques est dommageable. En
effet, une hausse de l'euro ralentit la croissance économique européenne, notamment par la baisse des
exportations. Cependant depuis janvier 2009
le dollar américain est en hausse. Peut-on croire
à
une
reprise?
B
UNE INTERVENTION NECESSAIRE ?
L'arrivée de la crise en 2008
modifie le comportement des États. L'État américain d'un côté privatise
les banques, l'État français prête 360 milliards d'euros
à
13 banques pour éviter leur faillite et sauvegarder
l'épargne des Français. On mobilise alors l'argent public pour racheter les titres « toxiques
»,
garantir les
prêts interbancaires ou renforcer le capital des banques voire pour nationaliser certaines d'entrées elles.
Les États ont mis en place un plan de sauvetage important pour assurer la stabilité des marchés
financiers qui n'a pas freiné pour autant la récession. Les agents économiques disposant de liquidités ont
cherché des placements sûrs en achetant des titres publics (obligations). Ainsi, la dette publique s'est
substituée
à
la dette privée.
La stimulation de l'économie passe alors par un plan de relance budgétaire que mettent en place
des pays tels le Japon, les États-Unis, la Chine, l'Inde ou encore certains pays de l'Union européenne. Le
plan de relance semble être la clé de la reprise avec une diminution des impôts et une augmentation des
dépenses publiques.
L'État français a souhaité prendre de nombreuses mesures sociales pour favoriser l'emploi et enrayer
la crise en faveur:
des ménages les plus modestes (suppression des deux acomptes de l'impôt sur le revenu en
2009 pour un revenu fiscal inférieur
à 11 673
par part de quotient familial, versement de bons d'achat de
services
à
la personne de 200 €) ;
des familles (versement d'une prime exceptionnelle de 150
pour les familles bénéficiant
de la prime de rentrée scolaire) ;
des salariés faiblement rémunérés ou en situation de précarité (indemnisation de l'activité
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partielle jusqu'à 75 % du salaire brut, incitation
à la formation professionnelle pour les salariés en activi
partielle, attribution d'une prime forfaitaire de 500 pour les demandeurs d'emploi notamment,
négociation avec les banques pour étaler les échéances pour le remboursement des prêts immobiliers pour
les salariés en activité partielle) ;
des jeunes (former les jeunes sans qualification, développer les formations en alternance,
accentuer le suivi des jeunes dans la recherche d'emploi) ;
des entreprises et des salariés (le comité d'entreprise sera informé et consulté lors de
l'attribution d'aides par l'État, par les collectivités territoriales, par l'Union européenne. Les dirigeants
d'entreprises en difficulté devront s'engager
à
ne pas percevoir un bonus de rémunération. Suppression de
la taxe professionnelle).
Toutes ces mesures doivent permettre une relance de l'économie. Cependant les effets escomptés
peuvent ne pas être obtenus. En effet, les agents économiques peuvent privilégier l'épargne au détriment
de la consommation. C'est pourquoi les mesures prises concernent surtout les ménages à forte propension
à consommer.
Par ailleurs, la relance peut profiter aux pays étrangers car les agents économiques peuvent
privilégier la consommation de biens importés plutôt que les biens nationaux ce qui n'aura aucun effet sur
l'emploi, la production et le revenu national.
Parallèlement, le gouvernement mène la relance par l'investissement. Ainsi ont été validés des
investissements prévus depuis de nombreuses années, liés aux grandes entreprises publiques pour
moderniser et développer les infrastructures ferroviaires (construction de 4 lignes TGV), à l'énergie et aux
services postaux ou encore des investissements massifs dans l'enseignement supérieur et la recherche.
1 000
projets ont ainsi été validés et répartis dans les régions. L'objectif étant de relancer l'activi
économique, l'emploi et la compétitivité des territoires.
Pour qu'il soit efficace, ce plan doit être pensé au niveau européen et international.
À
défaut, certains
pays se comporteront comme des « passagers clandestins» et tireront profit des relances effectuées par les
autres pays par l'augmentation des exportations sans avoir à gérer une dette publique importante.
La France a surtout travaillé seule notamment sur des secteurs fortement fragilisés comme
l'automobile. L'État français souhaite une relocalisation des entreprises automobiles. Pour des raisons de
coûts, les entreprises concernées ont délocalisé leur production à l'étranger et notamment dans des pays
européens comme la République tchèque. L'Angleterre, qui subit elle aussi la crise de plein fouet, a préféré
laissé flotter sa monnaie pour bénéficier d'une baisse des prix des produits nationaux et ainsi favoriser ses
exportations.
En France, est-il nécessaire d'augmenter le déficit public déjà important (plus de 40 milliards d'euros)
pour enrayer la récession ? Compte tenu des engagements pris par le gouvernement français en février
2009,
le déficit public devrait dépasser 70
% du produit intérieur brut. Un seuil qui dépasse de loin les
critères de convergence imposés par Maastricht. Cependant, même si la France est le pays de l'Union dont
la dette a le plus augmenté, c'est le pays dont le montant de la dette est le moins élevé. L'intervention de
l'État dans la résorption de la crise semble être une nécessité pour réduire la récession ou tout du moins
pour éviter que le pays n'entre dans une récession encore plus importante. Les mesures prises paraissent
cependant insuffisantes. Il est recommandé en cas de grave récession, d'augmenter davantage les
dépenses plutôt que de diminuer les impôts car les effets attendus sont atteints plus rapidement.
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