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le versement d’un capital au moment du départ à la retraite (cf. La Lettre de l’Observatoire
des Retraites [2013]). Cependant, ce modèle de retraite a connu d’énormes difficultés dans ces
économies anglophones à cause de l’inexistence de marchés financiers performants et d’une
stabilité monétaire incertaine.
La faible rentabilité des placements, l’obligation d’investir uniquement dans le pays et, bien
souvent, dans des réalisations immobilières et des sociétés nationales non viables pour
soutenir la politique gouvernementale sont les principales causes du déficit des systèmes de
retraite anglophones fonctionnant par capitalisation. Pour assurer la viabilité de ces régimes,
l’Afrique anglophone a évolué vers une grande diversité de solutions notamment le modèle
bismarckien. Ainsi, Le régime tanzanien qui n’effectuait qu’un paiement unique et forfaitaire,
verse désormais des pensions auxquelles s’ajoute au moment du départ à la retraite, un capital
représentant deux années de pension. Le Libéria a complété l’adoption d’un régime
bismarckien par un mécanisme d’assistance pour les personnes âgées les plus pauvres. Le
Ghana, en 1991, le Nigéria, en 1994 et la Tanzanie en 1998, ont transformé leurs fonds
nationaux de prévoyance en régimes bismarckiens à prestations définies. Sous l’influence de
la Banque mondiale, le Nigéria a ensuite adopté en 2005, le modèle chilien de comptes
individuels en capitalisation, tandis que le Ghana optait, en 2008, pour le modèle chilien «
mixte » en ajoutant au régime de base bismarckien un deuxième étage d’épargne retraite
obligatoire et un troisième d’épargne retraite volontaire (cf. La Lettre de l’Observatoire des
Retraites [2013]). Certes, certains pays ont évolué d’un modèle par capitalisation à un modèle
bismarckien, en revanche, d’autres pays comme le Botswana, le Lesotho, l’île Maurice, la
Namibie et les Seychelles ont plutôt opté pour un régime « Beveridgien » en versant une
pension forfaitaire sous condition de résidence (cf. La Lettre de l’Observatoire des Retraites
[2013]).
Les régimes de retraite en Afrique sont confrontés, tout comme les pays développés, à des
défis causés par la dynamique des risques. Parmi ces défis, nous avons :
Les défis démographiques : Selon l’Association Internationale de la Sécurité Sociale
(AISS), il y a environ 40 millions de personnes âgées d’au moins 60 ans (âge à la
retraite dans de nombreux pays) sur le continent et seulement 5% des actifs
contribuent effectivement à un régime de retraite en Afrique subsaharienne. Ce chiffre
devrait doubler en 2030 et atteindre les 200 millions en 2050.
Les défis économiques : Malgré des taux de croissance relativement élevés, l’Afrique
possède l’économie la moins développée (2,4% du PIB mondial en 2012). C’est