Note d’intention
La timidité.. quel curieux trait de caractère que celui-ci. Certains vous diront qu’ une pommette
devenue écarlate, un regard au sol ou un balbutiement non contrôlé fait d’une personne timide une
personne au charme irrésistible. Charmante certes, mais que cela peut-être embarrassant. Jules
Frémissin et M.Thibaudier, nos deux protagonistes masculins, en sont le parfait exemple. Leur manque
d’assurance commun ne leur permet pas, l’un comme l’autre, d’arriver à leur fin.
Timide, je le suis depuis tout petit. J’ai donc débuté le théâtre pour remédier à ce défaut, car pour
moi c’est un défaut. Les plus timorés d’entre nous n’ont, en effet, pas toujours la vie facile. De
nos jours, il faut avoir du cran, avoir de l’audace, ne pas avoir froid aux yeux.
Jeune homme effarouché je me suis lancé pourtant sur les planches et ce qui devait être un remède
est devenu une passion, puis un métier : comédien, le mien.
Dès ma première lecture, il y a des années de cela, “Les deux timides” sonnèrent comme une
évidence: ma première mise en scène serait celle de cette pièce, de ce sacré saint Jules Frémissin,
aussi incertain que le jeune que j’étais.
Comment ses deux personnes à la timidité maladive arrivent-elles à s’en sortir, à atteindre leur but,
à s’affirmer? Comment vont-elles aller à la rencontre des autres, les appréhender ? Vont -elles
savoir dire non à ce qu’elles ne veulent pas et savoir répondre oui quand la vie leur sourit ?
Deux hommes, un peu gauches, mais au grand coeur; deux hommes attachants; deux hommes lancés
dans la croisade de la vie, entourés de leurs opposés; deux hommes empourprés, passant leur temps à
balbutier; deux hommes, à tous jamais, intimidés.
3