l.18 ‘tu as eu longtemps l’avantage de croire’
= verbe ‘croire’ fait écho au paraître que Roxane a su créer
= à l’image d’elle-même qu’Usbek avait
- ‘un coeur comme le mien’ ≠ coeur comme les autres
= coeur d’une femme habile, libre, affranchie
- ironie visible ‘Nous étions tous deux heureux’ (l.24)
= se moque de la naïveté d’Usbek qui croyait être aimé
ici chiasme & inversion des pronoms personnels (l.24-25)
= ‘tu me croyais trompée’ (Usbek sujet & Roxane objet)
> ‘je te trompais’ (Roxane devient le sujet)
>> c’est bien elle, la maîtresse des illusions
Cette lettre est donc bien l’occasion de faire éclater la vérité, et de
montrer que, malgré la soumission physique, la liberté intellectuelle de
Roxane n’a jamais été mise à mal. C’est l’inversion des rapports de
force entre Roxane et Usbek, entre le dominant et le dominé.
Montesquieu montre donc une chose bien révolutionnaire : l’inversion
peut avoir lieu, il lui donne vie dans cette lettre. La femme est investie
du pouvoir du langage et elle dit tout ce qu’elle a à dire.
Nous sommes alors très loin de l’image qu’on nous avait décrite
jusqu’à présent dans ces Lettres Persanes, avec une Roxane
vertueuse, véritable modèle féminin (‘La seule Roxane est restée dans
le devoir et conserve la modestie’ lettre 51). Cette femme dont la
vraie vertu a été bafouée avait une revanche à prendre et c’est
chose faite. Brillantissime manipulatrice, elle a dupé tout le monde :
c’est elle qui haïssait le plus Usbek et qui a entraîné le chaos au sérail.
Roxane ne s’en tient pas aux pensées et aux paroles puisqu’arrive la
libération ultime, fidèle au destin tragique d’une femme, qui a tout
d’une héroïne romanesque moderne.
III) Un adieu au monde qui libère
- met en valeur le caractère inédit de ces prises de position
= ‘Ce langage, sans doute te paraît nouveau.’ (l.26)
> une femme parle, sans être interrompue (grâce au genre)
>> elle a tout avoué et revendiqué sa liberté
>>> idéal d’émancipation des Lumières (LIBERTÉ cô fondement)