Etudiants 3EII Groupe A : GAGET Aurélien CHATILLON Thibaud LUCAS Pierre WEN Feng Enseignante : Mme Valérie DERRIEN-REMEUR DOSSIER DE MONOGRAPHIE UNE EUROPE A DEUX VITESSES : LES DISTORSIONS NORD - SUD 1 Remerciements Nous tenons à remercier : Madame Valérie DERRIEN-REMEUR et Monsieur Simon Le BAYON pour leur aide et leurs conseils à la bonne réalisation de ce dossier. Madame Sylvie GOULARD, et Madame Danielle CHARLES-LE-BIHAN, qui ont accepté de répondre à nos questions lors de leurs interviews respectives. 2 Introduction ......................................................................................................................................5 I. L’Union Européenne, l’état des Lieux ..............................................................................................6 I.1 L’histoire de l’Europe .............................................................................................................6 I.1.1 La création ............................................................................................................................... 6 I.1.2 Evolution et instauration des traités fondamentaux .............................................................. 7 I.1.3 Élargissement et nouvelle monnaie ........................................................................................ 8 I.2 L’évolution de la crise financière ............................................................................................8 I.2.1 Les causes ................................................................................................................................ 8 I.2.1.a La crise des subprimes ..................................................................................................... 9 I.2.1.b Une dimension financière & économique ....................................................................... 9 I.2.1.c Les dettes européennes inquiètent ............................................................................... 10 I.2.1.d Une perte de confiance envers les institutions ............................................................. 12 I.2.1.e Fonctionnement du parlement européen ..................................................................... 12 I.2.2 Quels scénarios pour demain ? ............................................................................................. 13 I.2.2.a Vers l'exclusion des pays en difficulté ? Étude de la Grèce ........................................... 13 I.2.2.b Un renforcement des prérogatives de l'UE est-elle une solution ?............................... 15 I.2.2.c Faut-il continuer l'austérité ? ......................................................................................... 16 I.2.3 Synthèse ................................................................................................................................ 17 II. Des disparités de plus en plus préoccupantes................................................................................ 19 II.1 Au niveau géographique-économique ................................................................................. 19 II.1.1 D’importantes distorsions nord/sud .............................................................................. 19 II.1.1.a Évolution du taux de chômage ..................................................................................... 20 II.1.1.b PIB par habitant en SPA ................................................................................................ 21 II.1.1.c Opinions des habitants ................................................................................................. 23 II.1.2 D'autres discordances en Europe ......................................................................................... 23 II.1.2.a Écart entre l'Est et l'Ouest ............................................................................................ 24 II.1.2.b Distorsions centre-périphérie de l'Europe ................................................................... 24 II.2 Des disparités politique....................................................................................................... 25 I.2.1 L’entrée controversée de la Turquie ..................................................................................... 25 I.2.2 Les volontés indépendantistes .............................................................................................. 27 Conclusion : Quel avenir pour l’Europe ? .................................................................................................. 35 Bibliographie .............................................................................................................................................. 36 3 ANNEXES ..................................................................................................................................................... 39 ANNEXE n°1 : Interview de Sylvie Goulard, député européenne de l’Ouest. ....................................... 40 ANNEXE n°2 : Interview de Danielle Charles-Le Bihan, professeur de droit public à Rennes 2 ............. 41 ANNEXE n°3 : Extrait du traité budgétaire européen ......................................................................... 43 ANNEXE n°4 : Comparaison Espagne - Catalogne ............................................................................... 44 Abstract ........................................................................................................................................... 45 Résumé ........................................................................................................................................... 45 4 Introduction L’Union européenne (UE) est une coopération à la fois politique et économique entre 27 pays qui font tous partie du continent européen. Les prémices de l’UE sont apparues dès la fin de la seconde guerre mondiale. Puis, au fur et à mesure, de nouvelles alliances ont été scellées, les partenariats ont évolués. Cette association couvre des domaines allant de la sécurité (intérieure et extérieure), la solidarité économique et sociale pour chaque état membre, la préservation de l’identité et de la diversité des différents pays face à la mondialisation, les droits de l’homme, l’harmonie entre les traditions et le progrès... Porteuse d’un message et d’un modèle, l’UE ne cesse de s’élargir et est ouverte à tous les Etats européens qui remplissent les critères démographiques et économiques nécessaires. Cependant, cette entente se montre fragile sur certains points. En effet, la crise financière qui touche l’UE en ce moment même fait ressurgir des questions qui pourraient orienter cette coopération vers une direction totalement différente de ce qu’elle était. La réponse tardive des institutions européennes mises sous pression n’a pas empêché l’accroissement des déficits publics de la plupart des Etats membres de l’UE. Depuis peu, les médias ne cessent de parler d’Europe à deux vitesses, de distorsions européennes, du retard du sud par rapport au nord... D’où vient cette crise qui nous a frappé durement ? Quelles sont les solutions proposées par le gouvernement européen pour s’en sortir au plus vite ? Les disparités européennes en partie dues à la crise financière vont-elles mener à une solide alliance des pays concernés ou au contraire à un éclatement de l’UE ? Quels impacts sur l’avenir auront les limites géographiques de ces distorsions ? Doit-on accueillir de nouveaux pays pour aider à redresser une Europe bancale ? Les volontés indépendantistes qui se manifestent doivent-elles être inhibées ? Encouragées ? Notre propos est simple : un continent qui vient de recevoir le Prix Nobel de la Paix a des comptes à rendre. En effet, est-il tolérable de constater l’existence d’une Europe à deux vitesses ? D’ailleurs, cette dichotomie n’est-elle pas réductrice ? Nous allons essayer d’y voir plus clair dans ce continent appartenant au Vieux Monde, mais doté d’une unité politique récente. 5 I. L’Union Européenne, l’état des Lieux I.1 L’histoire de l’Europe Pour commencer, il nous semble fondamental de rappeler les grandes étapes qui ont permis la création de l’UE que nous connaissons aujourd’hui. Elle a connu des hauts et des bas pendant plus de cinquante ans mais a toujours réussi à finalement maintenir la coopération entre les différents pays la composant. Pourquoi aujourd’hui des distorsions seraient-elles apparues ? I.1.1 La création L’Europe a des milliers d'années d'histoire derrière elle, allant de l’Empire Romain à maintenant l'Union Européenne, l'histoire n’a cessé d’évoluer. Le changement de l’Europe s’est étendu sur près de 1000 ans, procurant à chaque pays une histoire à part entière et des caractéristiques ethniques uniques. Nous ne pouvons oublier la civilisation romaine et la suprématie maritime de l'Espagne et du Portugal, la prospérité du Royaume-Uni, le célèbre Napoléon Ier ainsi que la Révolution Industrielle. L’origine de l’UE est dans la post-Seconde Guerre mondiale. En 1948, l’Organisation Européenne de Coopération Économique (OECE) est créée afin d’aider à la reconstruction de l’Europe, grâce au financement apporté par les américains (plan Marshall). En 1951, le plan de R. Schumann (ministre des affaires étrangères français), sur l’idée de Jean Monet, permet la création de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA) qui regroupe 6 pays : la Belgique, la France, l'Allemagne (RFA), l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas. En 1958, le traité de Rome met en place la Communauté Économique Européenne (CEE), communément appelée " marché commun" ainsi que la Communauté Européenne de l’Energie Atomique (CEEA). Image 2 : Photo de Jean Monnet, père de l’Europe http://www.biography.com/people/jean-monnet-9411987 6 I.1.2 Evolution et instauration des traités fondamentaux Dans les années 60, l’impôt sur les droits de douanes de ces 6 pays est supprimé, autorisant un commerce florissant. La croissance économique des prémices de l’UE est en marche. La Convention de Rome, signé en 1957, La création de la politique régionale de l'UE, elle est divisée en trois volets pour réduire les disparités régionales, renforcer la compétitivité régionale et de renforcer la collaboration entre l'UE. Le Danemark l'Irlande et le Royaume-Uni rejoignent l'Union européenne en 1973. Grâce à cette politique d'aide régionale, ils aident l'Irlande à ce moment-là considérée comme le plus pauvre parmi eux à créer le miracle irlandais. Cela a permis de passer d'un pays agricole traditionnel à un pays industriel, et d’obtenir un grand succès dans le domaine socioéconomique. La Grèce rejoint l’UE en 1981 (Europe des dix) et est bientôt rejointe par l’Espagne et le Portugal en 1986. Les accords de Schengen sont signés entre les six (sauf l’Italie), permettant la libre circulation des personnes. Ensuite, la Grèce, l’Espagne et le Portugal qui sont moins développés se joignent à l’UE, et les problèmes de cohésion économique et sociale se font plus ressentir. En 1988, les États membres ont décidé à l'unanimité que les sections orientation du Fond européen de développement régional, le Fonds social européen, le Fonds européen d'orientation et de garantie soient fusionnés dans les fonds structurels pour atteindre un revenu de base ; la compétitivité et la situation de l'emploi de chaque région sont similaires, et permettront une réalisation de la solidarité sociale. L’Acte Européen, qui mettra en place le marché unique (les marchandises circuleront sans besoin de contrôles spécifiques) est signé en 1985. S’ensuit la signature du traité de Maastricht en 1992. Celui-ci crée l’Union Européenne, composée de trois piliers : la Communauté Européenne qui remplace la CEE, la Politique Étrangère et de Sécurité Commune (PESC), ainsi que la coopération policière et judiciaire (JAI). L’Union Économique et Monétaire (UEM) est également lancée. Image 3 : Signature du traité de Maastricht h http://raphislea.free.fr/UE/Pages/histoire.htm 7 En 1993, après la réunification de l’Allemagne, le marché unique est adopté. L’UE devient l’Europe des 15 en 1995, avec l’adhésion de l’Autriche, la Finlande et la Suède. Le traité d’Amsterdam est signé en 1997, puis appliqué en 1999. C’est l’incorporation des accords de Schengen à l’UE, l’accroissement des pouvoirs du parlement européen, une coordination au niveau des politiques de l'emploi... En 1999, onze pays vont plus loin que l’UEM en adoptant l’Euro, monnaie unique de l’UE. Un an plus tard, le traité de Nice est adopté. Il modifie les principes et l’évolution du système institutionnel en fonction de l’élargissement de l’UE. I.1.3 Élargissement et nouvelle monnaie En 2002, l’Euro est mis en circulation, et en 2004 et 2007 douze pays rejoignent l’UE (Chypre, République tchèque, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, Malte, Pologne, Slovaquie, Slovénie, Bulgarie, Roumanie). En 2008, une crise économique mondiale va obliger un renforcement de la coopération économique européenne. Le traité de Lisbonne entre en vigueur en 2009 et modernise les institutions ainsi que les méthodes de travail. Une crise financière touche l’économie mondiale en septembre 2008, donnant lieu à un renforcement de la coopération économique entre les pays de l’UE. Le traité de Lisbonne est ratifié par tous les pays de l’UE avant d’entrer en vigueur le 1er décembre 2009. Il dote l’UE d’institutions modernes et de méthodes de travail plus efficaces. Aujourd’hui, une fois de plus, l’Europe traverse une crise économique importante. L’occasion de renforcer une nouvelle fois la coopération européenne est primordiale si l’Union veut s’en sortir. Nous allons maintenant détailler cette crise financière qui touche l’Europe de plein fouet. I.2 L’évolution de la crise financière I.2.1 Les causes La première étape lorsque l'on a un sujet à traiter, c'est d'analyser chacun des mots et d'essayer de comprendre quel est son importance. Le mot Europe place notre problématique dans le domaine géographique ainsi que temporel (c’est à dire de 1945, avec la construction de l'Europe, à aujourd'hui). La notion de vitesse nous fait penser à une dynamique en marche et à donc à réfléchir sur les possibles futurs de la zone euro. Cette partie n'a pas pour objectif d'expliquer en détail tout le processus de la crise financière, mais plutôt de donner aux lecteurs des outils et des bases qui leur permettront de mieux comprendre la crise que nous traversons et de poursuivre plus loin s'ils le veulent. Nous allons partir de l'Amérique pour arriver en Europe, d'une crise des subprimes pour parvenir à une crise des dettes. 8 I.2.1.a La crise des subprimes Il est admis que la crise telle que nous la vivons en 2008 car "on a tendance à se focaliser sur septembre 2008 pour dater le début de la crise financière car la faillite de Lehman Brothers a frappé l'opinion"(réf. Michel Aglietta, Zone Euro: Éclatement ou fédération). L’impact économique sur les citoyens s’est fait ressentir dès le début de la crise des subprimes. Qu'est-ce qu'une subprime ? C'est un prêt immobilier qui est qualifié de prêt toxique à cause de sa grande rentabilité et de la grande part de risques prise par les banques. Ces prêts ont été accordés sans réelle garantie à des personnes qui n'avaient pas les moyens de rembourser. Les banques se sont ainsi retrouvées en manque de liquidités et ont été dans l'incapacité de financer leurs opérations en bourse. Ceci a conduit à l’effondrement des indices boursiers et à posteriori à une crise boursière. I.2.1.b Une dimension financière & économique La crise des subprimes a principalement eu un impact dans le domaine immobilier mais, dès lors que la crise a contaminé les bourses ce sont tous les secteurs de l'économie qui ont été touchés. Cette crise financière a atteint son apogée lors de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers. À l'heure de la mondialisation, les économies des pays sont interconnectées. Les Etats-Unis en tant que 1ère économie mondiale, tiennent un rôle prépondérant dans ce schéma. Lorsque les valeurs boursières américaines ont plongé, les indices des autres bourses ont également baissé ce qui a provoqué une récession à l'échelle mondiale. Lorsque l'activité financière a baissé, les banques sont devenues moins enclines à prêter aux particuliers et aux entreprises. La consommation ainsi que la production de biens et de services a donc pâti de ce fait, ce qui s'est traduit par la montée du chômage aux États-Unis. 9 Le graphe suivant illustre bien cet affaiblissement de l'économie américaine. Durant la seule année 2008, le chômage est passé de 4,8% à 7,6% (soit une augmentation de 160%). Image 4 : Taux de chômage aux USA http://www.bls.gov/opub/ted/2009/feb/wk2/art02.htm I.2.1.c Les dettes européennes inquiètent Les premiers effets de la crise en Europe ont été les mêmes qu’aux États-Unis : baisse de l'activité économique ainsi que montée du chômage. Il y toutefois une différence notable entre ces entités qui expliquent que actuellement ce sont les pays européens qui subissent une crise de la dette et pas les États-Unis. Culturellement, les sociétés européennes ont une tradition de modèle social et consacrent donc une grande part de leurs richesses à ce secteur. Pour financer ces programmes, ces états ont donc dû emprunter aux banques et donc contracter une dette. Pour rembourser cette dette avec les intérêts, les états ont dû encore emprunter à ces banques. Par cercle vicieux, la dette des pays en Europe atteint désormais des hauteurs astronomiques (120% de son PIB pour l'Italie par exemple). Le graphique qui suit montre que la dette française a augmenté avant que la crise ne se déclare, et ce à un rythme constant. 10 Image 5 http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATTEF08337&page=graph Parmi ces pays, la Grèce est celui qui possède la plus grande dette en comparaison avec son PIB. Ainsi lorsque la crise a éclaté et que les banques ont commencé à assainir leurs comptes, la Grèce fut l'une des premières victimes, ce qui s'est traduit par une augmentation de ses taux d'intérêts et donc à un alourdissement du poids de la dette. Il fut bientôt évident que la Grèce se retrouverait incapable de payer ses créanciers. Les taux d'intérêts sont fixés par les marchés. Plus un pays est considéré comme apte à rembourser ses emprunts, plus il pourra emprunter à des taux bas. Inversement un pays considéré comme faible économiquement devra emprunter à plus grands coûts. 11 La zone euro est particulièrement interconnectée, le malaise grec s'est rapidement répandu, ce qui a provoqué une hausse générale des taux d'intérêts. Les États-Unis ont également une dette conséquente mais leur économie est considérée comme plus solide que celles des pays en Europe, ce qui leur permet d'emprunter à moindre coût. I.2.1.d Une perte de confiance envers les institutions Outre le plan financier et économique, cette crise a eu aussi un impact sur la confiance accordée aux dirigeants de la part de leurs électeurs. De nombreux chefs d'états en Europe n'ont pas été réélus, L. Zapatero en Espagne, S. Berlusconi en Italie et N. Sarkozy en France pour ne citer qu'eux. L’Union Européenne n'y échappe pas : on est bien loin actuellement de l'euphorie qui a suivi la construction européenne dans les années 50. Il existe plusieurs raisons à cela. Pierre Moscovici dans son livre "L’Europe est morte, vive l'Europe" en résume certaines. "L’Europe a manqué ses trois derniers grands rendez-vous politiques: elle n'a pas su soumettre l'expansion de l'Union à une architecture stratégique d'ensemble, elle n'est pas parvenue à réformer ses institutions, elle n'a pas su conclure un accord satisfaisant sur les perspectives financières 20072013." P. Moscovici montre que l'Europe, qui était parvenue à réunir les pays d'Europe après deux guerres mondiales, n'est plus adaptée aux défis actuels. L'absence d'amélioration depuis le début de la crise est perçue par tous comme un aveu d'impuissance, de la part des marchés boursiers comme des citoyens. Cette crise qui a pour origine des emprunts immobiliers aux États-Unis a conduit à une récession mondiale ainsi qu'à une crise des dettes en Europe. La crédibilité de l’UE a également été mise à mal. Rien dans l'immédiat ne permet de dire si la sortie est proche, particulièrement en Europe. Actuellement plusieurs solutions sont proposées pour résoudre cette crise. Elles seront exposées dans la prochaine partie. I.2.1.e Fonctionnement du parlement européen Le parlement européen détient le pouvoir législatif avec le conseil de l'Union Européenne (composé de ministres des états-membres). Il est constitué à ce jour de 754 députés élus au suffrage universel lors des élections européennes. et ce tous les cinq ans. Son siège se situe en 12 France, à Strasbourg. C'est lui qui produit les directives européennes; comme par exemple sur la qualité de l'eau. Son fonctionnement est similaire à celui de notre assemblée nationale. Les députés sont rassemblés dans des commissions parlementaires avec différents sujets (transport, culture, commerce etc.). On en dénombrait 22 en 2009. Au fur et à mesure de la construction européenne, ses prérogatives se sont diversifiées, au détriment du conseil de l'Union Européenne. Au départ un simple symbole, le parlement européen joue désormais un rôle actif dans le paysage européen. I.2.2 Quels scénarios pour demain ? De même que les avis divergent sur l'origine de la crise, les experts n'ont pas statué sur un moyen d'en sortir. Actuellement on se pose la question de savoir s'il est vraiment raisonnable de laisser les pays en difficulté comme la Grèce ou l'Espagne dans la zone euro, voire de l'Union Européenne. Ces pays en difficultés se sont vu imposer une rigueur budgétaire dont les effets ne sont pas encore notables. Faut-il continuer dans cette direction ou au contraire effectuer des investissements dans des secteurs-clés ? On peut s'interroger sur les acteurs qui seraient impliqués dans chacun de ces scénarios. Pour éviter cette situation ne se reproduise il faut manifestement apporter des changements au fonctionnement des institutions européennes. Serait-il plus judicieux d'accorder plus de pouvoirs à ces institutions (Banque Centrale Européenne, Parlement Européen) ou au contraire de laisser plus d'autonomie aux états qui décideraient alors de leur propre politique à suivre ? I.2.2.a Vers l'exclusion des pays en difficulté ? Étude de la Grèce Au fur et à mesure que l'Europe s'enfonçait dans la crise, des voix de plus en plus nombreuses se sont élevées pour demander une sortie de la Grèce de la zone euro. Cette question est cruciale autant pour la zone euro que pour la Grèce. En effet, il est nécessaire de se poser la question de savoir si une exclusion serait bénéfique non seulement pour les autres pays, mais aussi pour la Grèce. Cette question est cruciale pour l'avenir de la zone euro et de l'Europe en général. Une sortie réussie (sur le plan économique comme politique) de la Grèce encouragerait d'autres pays comme l'Italie ou l'Espagne à suivre. Actuellement, il n'existe aucune législation qui prévoit une sortie d'un état de la zone euro. Le traité de Lisbonne signé fin 2009 permet à un état de sortir de l'Union Européenne, et ce en 13 négociant avec les instances concernées. Par conséquent, cela entraînerait une sortie automatique de la zone euro. Une fois cette sortie effectuée, le pays en question pourrait ensuite redemander son adhésion à l'UE sans forcément entrer dans la zone euro. Image 6 : La crise grecque, manifestions et changement de gouvernement http://toute-lactu.com/2011/06/16/crise-grecque-manifestations-et-changement-de-gouvernement/ Politiquement, une exclusion d'un pays, que ce soit de la zone euro ou de l'UE, serait perçue comme un aveu d'impuissance pour les responsables européens. Les marchés y verraient un échec de la politique d'intégration et de solidarité de l'Europe, ce qui fragiliserait encore la situation des pays en difficulté économique. La construction européenne, rappelonsle, a pour ambition première de rassembler des pays déchirés par deux guerres mondiales en une seule entité, et ce afin d'assurer une paix durable. C’est cette démarche a été récompensée par le Prix Nobel de la paix en 2012. Que se passerait-il si d'un point de vue économique la Grèce abandonne l'euro pour reprendre sa monnaie, la drachme ? Elle n'aurait d'autre choix pour réduire la taille de sa dette, que de pratiquer une politique de dévaluation de monnaie. Nous retrouvons là l'exemple de la crise argentine des années 2000 dont la dévaluation de la monnaie a eu d’importantes conséquences sur le pays. Au premier semestre 2002, le pays a connu une récession de l'ordre de 15% également, et une inflation de 30% (réf. Michel Aglietta, Zone Euro: Éclatement ou fédération). Il y a toutefois des différences entre ces deux cas. Au bout de six mois, l'Argentine a réussi à renouer avec la croissance, portée par ses exportations et son industrie. Hormis le tourisme, la Grèce ne dispose pas d'industrie tournée vers l'extérieur qui pourrait l'aider à soutenir une croissance. D'un autre côté, garder la Grèce dans la zone euro implique pour le pays de longues années de rigueur avec une assistance de la part de l'Europe. Outre un effort budgétaire, la Grèce a également des progrès à faire en matière de lutte contre l'évasion fiscale ainsi que la corruption. En 2012 l'ONG Transparency International a publié un classement des pays les plus 14 corrompus. La Grèce, qui se classe 94ème sur 197, est le pays le plus corrompu en Europe selon ce classement. I.2.2.b Un renforcement des prérogatives de l'UE est-elle une solution ? Depuis le début de la crise, de nombreux sommets se sont succédés, certains concluants d'autres moins. Toutefois ce qu'il faut retenir c'est qu'il y a eu concertation entre les pays d'Europe et qu’une sortie de cette crise ne pourrait se faire que si tous les pays travaillent ensemble. Des opinions discordantes fragilisent cette union apparente. Chaque sommet s'accompagne de rudes négociations entre les chefs d'états. On observe un rejet fort de l'austérité dans les pays concernés (Espagne, Portugal ...), certains courants politiques dans les pays réclament une sortie de l'Europe (par exemple le FN de Mme Le Pen en France), et on observe des tendances indépendantistes dans d'autres pays. Ces distorsions sont révélatrices d'une des plus grandes faiblesses de l'Europe : son incapacité à parler d'une seule et même voix. Il lui manque en effet un leader qui serait reconnu par tous comme le représentant de l'Union Européenne. Cette union est pour le moment perçue comme une multitude d'états et non comme une entité. Faut-il renforcer les pouvoirs de l'Union européenne au détriment de la souveraineté des états, ou alors accorder plus de liberté aux pays et les laisser gérer la crise ? Les pays de l'Union ont pris position sur cette question et ont fait un pas en avant en produisant un nouveau Traité Budgétaire Européen. Ce traité qui a été ratifié par 25 des 27 pays de l'UE (le Royaume-Uni ainsi que la République Tchèque ne l'ont pour l'instant pas encore ratifié) se veut comme un signal fort adressé à la communauté international ainsi qu'aux marchés. Ce texte oblige les pays signataires à avoir un budget à l'équilibre ou à l'excédent. Il autorise néanmoins un déficit équivalent à 0,5% du PIB de l'état concerné. L'article 3 du traité stipule que les pays qui se retrouveraient dans cette situation auraient l'obligation "de mettre en œuvre des mesures visant à corriger ces écarts sur une période déterminée". Autrement dit, ce traité cautionne les politiques d'austérité en cours. Si un état a un déficit dépassant les limites autorisées et ne prend pas de mesures pour le diminuer, il risque "le paiement d'une somme forfaitaire ou d'une astreinte adaptée aux circonstances et ne dépassant pas 0,1 % de son produit intérieur brut" (article 8 du traité). En résumé, un pays qui éprouve des difficultés financières se verra sanctionner par des amendes. On peut espérer que pour les éventuels pays concernés cette sanction ne sera pas systématiquement appliquée. Ces sanctions ne feraient qu'aggraver leurs situations. 15 Le texte comporte également une partie croissance dans l'article 9. Cet article stipule qu'en plus de l'austérité, l'Union Européenne ainsi que l'état en question " s'engagent à œuvrer conjointement à une politique économique qui favorise le bon fonctionnement de l'Union économique et monétaire et qui promeut la croissance économique grâce au renforcement de la convergence et de la compétitivité ". Ce traité, qui est rentré en vigueur le 1er janvier 2013, marque une nouvelle étape dans la construction européenne. Après les intégrations commerciales (CECA), politiques (l'UE) et monétaires (traité de Maastricht), voici une intégration budgétaire. Bien que ce texte ne remette pas en cause l'austérité, ce que certains pourront regretter, il envisage cependant une politique de croissance, ce qui illustrera notre prochaine partie. I.2.2.c Faut-il continuer l'austérité ? Les pays en Europe traversent la crise de manière différente. On peut citer l'Allemagne qui a conservé une croissance positive et de l'autre coté la Grèce qui est en récession depuis 2009 . Pour redresser leurs finances, certains de ces pays ont entamé ce que l'on peut appeler une politique d'austérité. Cette rigueur se traduit par une hausse des prélèvements (taxes, impôts) accompagnée par une baisse des dépenses de l'état, ce qui a pour objectif de réduire les déficits du pays. Toutefois, si l'état en question réduit ses dépenses, cela peut impacter la consommation des ménages et par conséquent l'état engrange moins d'argent provenant de taxes, (TVA par exemple) . De même s'il augmente les impôts, les entreprises étrangères pourraient être moins enclines à s'installer, impliquant de ce fait un manque à gagner pour le pays ainsi qu'une montée du chômage. L'austérité est donc un outil qu'il faut manier avec modération. Si nous prenons une nouvelle fois l'exemple de la Grèce, nous voyons que la crise associée avec la cure de rigueur a fait exploser le chômage. En effet, "le taux de chômage en Grèce a plus que doublé depuis le début de la crise de la dette en 2010" (Le Monde, édition du 11 octobre 2012). Pour rappel, la Grèce rentre dans sa cinquième année de récession. Le même phénomène s'observe dans d'autres pays certes mais dans des proportions mineures. Les défenseurs de l'austérité arguent que la réduction des déficits étant un processus s'étalant sur des années, il est normal que nous n'ayons pas encore perçu d'amélioration. Mais les peuples qui sont les premières victimes ne semblent pas disposés à attendre : on ne compte plus les grèves ou les manifestations qui se produisent dans les pays concernés qui remettent en cause cette rigueur. Il peut être intéressant d'envisager d'autres alternatives à l'austérité, pour permettre aux pays d'assainir leurs situations sans provoquer un choc économique et social. L’hypothèse de 16 lever des investissements massifs, autrement dit un second plan Marshall pour l'Europe, a été lancée, mais aucun pays en Europe n'a actuellement les moyens de participer à une telle opération. Les États-Unis ont eux aussi des problèmes avec une dette abyssale. La Chine qui détient déjà une partie de la dette américaine peut-être? Image 7 : Ex-Premier ministre chinois Wen Jiabao en compagnie d'Herman Van Rompuy, président du Conseil européen, et de Jose Manuel Barroso, président de la Commission. http://www.europe1.fr/International/La-crise-une-opportunite-pour-la-Chine-787007/ I.2.3 Synthèse Toutes les crises quelles qu'elles soient, sont l'occasion de remettre en cause le modèle prédominant et de chercher de nouvelles manières de fonctionner pour éviter que la situation ne se répète. Celle-ci ne fait pas exception. La crise des dettes que nous vivons actuellement est due à l’inexistence de contrôle sur les budgets ainsi qu'à l'absence de coordination au niveau européen. En outre il faut saluer les réactions des politiques européens qui ont rapidement mis en place une aide aux pays en difficultés avec la création du Fond Européen de Stabilité Financière (FESF) ainsi que leur volonté claire de n'exclure aucun pays de l'UE ou de la zone euro. La construction européenne traverse actuellement une panne et cette crise a permis de relancer le processus avec notamment l'adoption du traité budgétaire européen, même si l'on peut regretter que le Royaume-Uni ainsi que la République Tchèque ne l'aient pas signé. Malgré ces avancées, la situation est encore loin d'être réglée. Il faut toutefois relativiser, en effet la Grèce a reçu une bonne nouvelle pour les fêtes de fin d'année : l'agence de notation Standard & Poor's a annoncé avoir remonté "de six crans la note 17 de la Grèce, de défaut sélectif (SD) à B–". Cette décision approuve la volonté affichée des états européens à aider leurs voisins et entérine la confiance dans le fonctionnement du processus européen. Même s'il est trop tôt pour s'en rendre compte, peut-être est-ce là le premier signe d'une amélioration de la Grèce, et de ce fait de l'Europe ? 18 II. Des disparités de plus en plus préoccupantes II.1 Au niveau géographique-économique L'expression la plus importante de notre sujet est l'affirmation selon laquelle il existe des distorsions Nord-Sud, ce qui prend toute sa signification si on se réfère à l'actualité. Nous serions tentés de séparer les pays de l'UE en deux blocs : d'un coté les pays qui ont des problèmes à assumer leurs déficits et leurs dettes tels que l'Espagne, la Grèce, le Portugal et l'Italie et d'un autre coté ceux qui parviennent à assurer une croissance positive tels que l'Allemagne et les pays scandinaves. Cependant la notion de distorsions en Europe nous amène à penser qu'il existe certainement d'autres distorsions au moins aussi importante que celles entre le nord et le sud. II.1.1 D’importantes distorsions nord/sud Dans cette partie, nous allons tenter de nuancer, de savoir s'il est aussi facile de distinguer les pays de l'UE et si on retrouve cette séparation Nord-Sud. Comme tous les pays de l'Union Européenne ne sont pas au même niveau de développement, il peut être intéressant de les comparer avec des critères comme le PIB/hab ou encore par l'intermédiaire de sondage reflétant l'opinion des habitants en Europe sur certains sujets importants. C'est pourquoi nous avons choisi des critères qui illustreraient au mieux les différentes dynamiques au niveau européen. Nous avons sélectionné des données comme le PIB/hab ou encore le taux de chômage et les comparer sur plusieurs années, ce afin d'illustrer au mieux l'évolution temporelle de ces différents indicateurs et par extension des pays. Un autre critère à observer est sans doute l'opinion des habitants des différentes parties de l’Europe. Par l’intermédiaire de sondages les habitants des pays du nord et du sud ont donné leurs avis sur la politique et l'économie de ses dernières années. Nous avons sélectionné comme principale source d'information le site Eurostat qui dispose des bases de données les plus récentes et surtout les plus fiables ainsi que les résultats de sondages. 19 II.1.1.a Évolution du taux de chômage La première donnée que nous avons exploitée afin de comparer les pays du nord et du sud de l’Europe est le taux de chômage. Nous avons donc décidé de comparer l'évolution du taux de chômage de 2007 à celui de 2011. Nous avons pris comme échantillon les 27 pays membres de l'Union Européenne plus la Norvège et la Croatie. Par souci de lisibilité, nous avons représenté les données en deux graphiques. Le premier contenant la liste des dix plus mauvaises évolutions et le second des dix meilleurs. Image 8 Nous sommes partis du postulat selon lequel les pays seraient différenciés en deux parties Nord-Sud. Les donnés que nous avons recueillies par l'intermédiaire du site Eurostat nous permettent de discuter la validité de cette hypothèse. Nous retrouvons dans les dix plus grandes montées de chômage, l'Espagne et la Grèce qui ont vu leurs taux de chômage plus que doubler. Remarquons que le nombre de chômeurs en Irlande a également augmenté de manière alarmiste (plus que triplé en cinq ans). Jusque-là, les valeurs observées sont en accord avec l’opinion générale, la Doxa. Mais ce qui peut interpeller, c'est de retrouver l'Estonie et la Lituanie, ainsi que le Danemark dans ce classement alors que ce sont géographiquement des pays du Nord. La situation du Danemark peut être compréhensible comparé à d'autres pays développés, les résultats baltes (1er et 3ème) sont décevants car ils ont encore un potentiel de développement que n'ont plus des pays comme l'Espagne ou le Danemark. Il convient donc de vérifier les performances de ces pays dans les prochains graphiques. 20 Image 9 Là encore, nous n'avons pas de surprise : c'est l'Allemagne qui a résisté le mieux à la crise en réduisant son chômage d'un tiers suivie par sa voisine l'Autriche qui a peut-être bénéficié des retombés de la santé économique de l'Allemagne. La Belgique a également réussi à réduire son chômage tandis que celui de Malte restait inchangé. Hormis ces cinq-là, tous les pays européens ont vu leur nombre de chômeurs plus ou moins augmenter. Si on classe les pays géographiquement, on remarque que 7 des 10 pays qui s'en sortent le mieux sont des pays du Nord. Ceci est la première classification que nous faisons, c'est pourquoi il convient de relativiser les résultats obtenus. Nous remarquons pour l'instant que la limite Nord-Sud possède une certaine validité avec au nord des pays plus dynamiques que leurs voisins sudistes. Mais nous voyons cependant certaines "irrégularités" apparaître, plus particulièrement le cas des pays baltes. II.1.1.b PIB par habitant en SPA Le second critère que nous avons exploité afin de différencier les pays du nord et du sud est le PIB (Produit Intérieur Brut) par habitant en SPA (standard de pouvoir d'achat). Le SPA étant une unité monétaire artificielle qui élimine les différences de niveaux de prix entre les pays. Le PIB par habitants en SPA est donc un critère qui tient remarquablement bien compte des contrastes entre les pays. C'est donc un outil qui nous sera utile dans notre analyse. 21 Le PIB en SPA est le résultat de production d'une entité comme un pays ou une entreprise et peut être assimilé à la richesse produite par un ensemble fermé. Il peut donc sembler intéressant de l'utiliser tel quel. Mais si on veut comparer plusieurs pays entre eux, il faut toutefois prendre en compte la taille de chaque pays, autrement dit sa démographie. C'est pourquoi il semble plus pertinent de choisir comme critère le PIB par habitants. Toutefois, ce n'est pas suffisant pour garantir une analyse objective car il ne tient pas en compte les différences de pouvoir d'achats qui existent entre les différents pays. Deux personnes qui gagnent le même salaire n'auront pas le même niveau de vie suivant les pays où elles vivent. C'est pourquoi on a institué une monnaie équivalente appelée le Standard de Pouvoir d'Achat (SPA) qui tient compte de l'inflation, et qui par conséquent varie suivant le pays. Avec un SPA on peut acheter la même quantité de biens et de services quelque soit le pays dans lequel on se trouve. Plus le SPA d'un pays donné est élevé, plus ses habitants auront la capacité d'acheter des marchandises. Image 10 Ce graphique qui nous indique le PIB par habitant en SPA des différents pays de l'UE et nous permet d'observer qu'il y a une certaine différence entre le Nord et le Sud. Des pays au nord comme le Royaume-Uni, la Suède, la Norvège, l'Allemagne ou encore la Finlande possèdent un PIB en SPA bien supérieur à des pays du sud comme le Portugal, 22 l'Espagne, la Grèce ou encore l’Italie. Nous remarquons selon ce graphique que la France fait quant à elle plutôt partie des pays du sud. Les deux analyses que nous venons d'effectuer reflètent assez bien la situation économique actuelle de l’Europe. Cela confirme notre idée selon laquelle il existe deux zones : une au Nord avec des pays possédant une bonne évolution du taux de chômage et un bon PIB par habitant en SPA et une au sud avec des pays ayant une évolutions du taux de chômage important ainsi qu'un mauvais PIB par habitant en SPA. Cependant il est nécessaire de relativiser la situation. Ces données peuvent être faussées car il existe au sud des tendances d’évasion fiscale et de travail au noir bien plus présentes qu’au nord. II.1.1.c Opinions des habitants Le troisième critère que nous avons utilisé est la diversité d'opinions entre les pays du nord et du sud. Cet autre critère montre les différences de mentalité entre les habitants du nord et du sud. Des diversités d’opinions se font et se sont fait fortement ressentir entre les pays de l'Europe. Un exemple flagrant a été le sauvetage de la Grèce lors de la crise. Lors de la décision du plan d'aide à la Grèce les opinions concernant sont sauvetage était mitigé. D'une part la France représentée par Nicolas Sarkozy ainsi que des pays du sud comme l’Italie ou encore l’Espagne étaient pour un sauvetage de la Grèce, d'autre part Allemagne et des pays du nord ont été plus réticents. Ces différents points de vue peuvent s'expliquer assez facilement. Les Allemand et les pays scandinaves telle que la Finlande ou encore les Pays-Bas se sentent moins concernés et considèrent qu'ils ont fourni des efforts plus importants sur de nombreux dossiers (retraites, modération salariale...). De ce fait ils rechignent à aider un pays comme la Grèce qui, lui, a laissé ces dossiers en jachère. Quant aux pays du sud ils soutiennent la Grèce car ils ont une sorte de peur de contagion. Ils pensent être les prochains sur la liste en cas de chute de la Grèce. Ceci a été montré lors de plusieurs sondages d'opinion. II.1.2 D'autres discordances en Europe On a vu qu’il existait des disparités entre le Nord et le Sud de l'Europe. Cependant il existe au sein de l'Europe d'autres discordances dont on parle moins mais qui ont une importance de même envergure. 23 II.1.2.a Écart entre l'Est et l'Ouest Il existe en Europe une disparité ancrée depuis longtemps, celle entre l'Est et l'Ouest. L’Est comprenant les pays tels que la Roumanie, Bulgarie, Serbie ou bien encore la Pologne. On peut facilement relever cette disparité grâce à de nombreux indicateurs économiques, sociaux et démographiques. Historiquement différents choix ont été pris dans les pays de l'Est et les pays de l'Ouest de l'Europe. Dès le XVIème siècle des différences politiques se sont créées. Les pays de l'Ouest décident de mettre en place un processus d'industrialisation qui participe notamment à l’expansion de l'Europe alors que les pays de l'Est se spécialisent dans la production de céréales et dans d'autres matières premières. Des différences se ressentent déjà et s'accentuent dans le temps principalement après l'instauration du rideau de fer créant une rupture entre l'Est et l'Ouest. Au cours des cinquante dernières années et suite à la chute du communisme la croissance européenne est demeurée dans une moyenne qui lui a permis de combler le fossé avec les grandes puissances mondiales. Cependant malgré une croissance rapide, la vitesse de développement d'un pays à l'autre a varié significativement. Aujourd’hui le bilan de l'écart entre l'Est et l'Ouest de l’Europe révèle de larges disparités. On remarque que l'écart de PIB par habitant est assez proche de celui qui existait au début de l'ère communiste. D'autre part, on remarque que l'entrée des pays de l'Europe dans l'Union Européenne s'est effectuée chronologiquement de l'Ouest vers l'Est. Les nouveaux pays de l'Union Européenne sont principalement des pays venant de l'Est de l'Europe. On remarque que ces « nouveaux » états membres et les pays candidats possèdent un pouvoir d'achat très en deçà (à peine 55 %) de la moyenne européenne. Cette disparité entre l'Est et l'Ouest se reflète également dans d'autres facteurs tels que les problèmes de logement, d'accès aux soins de santé... C'est aussi dans ces pays que la satisfaction à l'égard de la vie est le plus faible. II.1.2.b Distorsions centre-périphérie de l'Europe Aujourd’hui en Europe on remarque que de fortes distorsions et disparités existent entre le centre de l’Europe et sa périphérie. Le centre de l’Europe est caractérisé par une forte densité d'hommes et d'activités. Il possède une bonne maîtrise technologique et c'est ici que se concentre l'essentiel de l'activité économique. Ce centre peut être situé entre le nord ouest de l’Angleterre au centre de l'Italie en passant par le Benelux, l’Allemagne, le nord et l'est de la France ainsi que la Suisse. Cette zone de l’Europe est aussi communément appelé « Mégalopole Européenne ». C'est à l’intérieur de cette mégalopole que la production de richesses et les flux sont les plus importants en Europe. Elle peut être considérée comme le centre économique de l’Europe. 24 A l'inverse, les périphéries européennes (Irlande, péninsule ibérique, sud de l'Italie, Balkans) sont des zones où les densités de population et d'activités sont plus faibles. Image 11 : Le Cœur Européen II.2 Des disparités politiques I.2.1 L’entrée controversée de la Turquie La controverse turque refait surface depuis peu. Les disparités européennes ainsi que les élections françaises ou américaines ont ravivé le débat sur l'adhésion turque à l'Union Européenne. Ce débat ne date pas d’hier ; depuis une cinquantaine d’années l’Europe est divisée sur le sujet. Nous allons tenter d’éclaircir cette controverse turque, tout en mesurant l’impact que son adhésion générerait sur l’UE. Image 12 : Caricature de Plantu concernant l’élargissement de l’Europe http://www.cvce.eu/obj/caricature_de_plantu_sur_la_question_de_l_elargissement_de_l_ue_a_la_turquie_13_octobre_2005-fr-84469386cbb3-47ff-8045-bdac22895de1.html 25 La promesse faite par les États européens en 1987 d’intégrer la Turquie n’a toujours pas été tenue. Dans le contexte actuel, l’arrivée d’un pays dont les résultats économiques de 2012 sont en recul par rapport aux années précédentes pourrait ne pas aider à dénouer la crise européenne. Étant située aux limites des frontières, son entrée engendrerait un élargissement territorial non négligeable, qui pourrait pousser l’Israël, le Maroc… à vouloir rentrer également. Cela conduirait à un éclatement de l’Europe encore plus important qu’il ne l’est aujourd’hui. Image 13 : L’élargissement des frontières européennes http://turquie-dans-europe.over-blog.com/photo-323404-turquie-ecjs-2_jpg.html Selon l’opinion européenne, c’est la grande différence culturelle et religieuse qui existe entre européens et turcs qui s’opposent à l’intégration de la Turquie. La non-reconnaissance de certaines minorités religieuses et les discriminations envers les chrétiens sont encore trop présentes. La Commission Européenne affirme que tant que le génocide arménien ainsi que les différends Chypre/Turquie ne sont pas résolus, il est inutile de continuer le processus d’intégration. Notre ancien président, Nicolas Sarkozy était formellement opposé à l’entrée de la Turquie dans l’UE, en particulier à cause du négationnisme turc face au génocide arménien. Notre nouveau président François Hollande partage le même avis. Le dossier concernant l’adhésion turque ne sera pas rouvert tant que "la question des droits de l'homme et la reconnaissance du génocide arménien" n’aura pas été résolue. (La position de Hollande sur la Turquie entre ouverture et fermeté, Le Monde, Avril 2012). Le président américain, Barack Obama est quant à lui pour l’adhésion turque : “des siècles d'histoire, de culture et de commerce partagés (entre l'Europe et la Turquie) qui vous unissent” (Turquie dans l’UE Obama persiste et signe, Le Figaro, Avril 2009). 26 Image 14 : La Turquie, en attente de rentrée dans l’UE http://turquie-dans-europe.over-blog.com/1-index.html http://turquie-dans-europe.over-blog.com Cependant, les bonds en avant lors des deux années précédentes (+9.2% et +8.5% pour le PIB du pays) montrent la rapidité de réaction de ce pays face à une crise économique, ainsi que son potentiel de croissance important. Cela mènerait à un agrandissement positif des marchés européens. Elle remonte peu à peu dans le classement des plus grandes puissances économiques mondiales, étant classée 17ème actuellement. Historiquement, la Turquie appartient à l’ensemble européen, des liens économiques forts les unissent déjà. Les richesses culturelles et spirituelles qu’en retirerait l’Europe sont remarquables Le renforcement du bloc européen serait ainsi non négligeable. L’amélioration des relations avec le Proche et Moyen Orient montre les efforts réalisés par l’ancien Empire Ottoman pour rejoindre l’UE. “Son intégration dans l’Union européenne et au commerce mondial est très forte [...] La jeunesse de sa population constitue un gage de durabilité pour le développement de ce pays.” (Situation économique et politique de la Turquie, Philippe CREVEL, Avril 2012). Nous pensons que l’entrée de la Turquie dans l’UE ne serait pas bienvenue. En effet, l’UE est en crise, et y intégrer un pays qui cherche à y adhérer depuis 50 ans ne nous semble pas être une solution, même à la vue des résultats économiques turcs. Le pour et le contre sont plutôt équilibrés, mais nous ne souhaitons pas envisager une intégration turque tant que leur vision des Droits de l’Homme ne sera pas juste. L’image qu’ils offrent aux pays occidentaux est plutôt mauvaise. Une fois qu’elle sera améliorée, et donc que les efforts qui ont déjà commencé à être entrepris continueront sur leur lancée, la question de l’adhésion pourra être reposée. I.2.2 Les volontés indépendantistes Les distorsions européennes ne se manifestent pas seulement au niveau nord/sud. La preuve en est avec les volontés indépendantistes, qui ne semblent pas avoir de frontières particulières. Ces volontés ne datent pas d’hier. Elles se sont mises à faire la une des tabloïds récemment, en raison notamment de la crise financière qui touche l’Europe actuellement. En outre, cette crise n’est semble-t-il pas la raison principale de ces distorsions, elle vient 27 simplement s’additionner à diverses autres raisons, politiques, linguistiques voire même culturelle. Trois principaux pays européens sont concernés par ces demandes d’indépendance. L’Espagne, avec la Catalogne, qui revendique maintenant son indépendance depuis plusieurs dizaines d’années. La moitié de catalans semblent vouloir être une province complètement indépendante (cf annexe 4 : Le match Espagne – Catalogne) Néanmoins, est-ce un bon plan d’avenir, alors qu’une politique d’austérité a été instaurée afin de se redresser financièrement ? Le motif économique est mis en avant pour promouvoir leur indépendantisme. Cependant, c’est la région la plus endettée d’Espagne, avec 44 milliards d’euros de dettes. Elle a même été obligée d’appeler Madrid (le gouvernement central) à l’aide, avec un prêt de 5 milliards de dollars l’été dernier. Leur indépendance pourrait conduire à leur perte, en assumant leur part de la dette espagnole. Image 15 : Sondage effectué sur les Catalans en 2010 http://www.courrierinternational.com/breve/2010/07/28/les-catalans-preferent-l-autonomie-a-l-independance Il ne faut pas non plus négliger les conséquences qu’un boycottage du marché catalan par le reste de l’Espagne entraînerait sur cette région. Les points de vue divergent quant à l’avenir de la Catalogne dans l’UE si elle obtient son indépendance. Doit-elle intégrer l’UE immédiatement ? Déposer sa candidature ? Ne pas pouvoir l’intégrer car étant une simple région ? L’Espagne est totalement contre l’indépendance de la Catalogne, qui est un des piliers économiques du pays. L’article 4.2 du traité de l’Union européenne indique clairement que l’UE “doit respecter l’intégrité territoriale de ses membres” et "ne peut pas reconnaître une déclaration unilatérale d’indépendance d’une partie d’un État membre". 28 Cela nous amène au cas de l’Écosse, qui souhaite quitter le Royaume-Uni, et retourner à son état d’antan (indépendantisme au 18ème siècle). Elle souhaiterait malgré tout rester dans l’UE, et ce tout particulièrement pour des raisons économiques (cf image 9) ce qui serait automatiquement le cas selon Alex Salmond, premier ministre écossais. Le président de la Commission européenne, José Manuel, indique que le nouvel État devrait demander son adhésion à l'UE. En outre, un accord passé entre Alex Salmond et David Cameron, qui est farouchement opposé au départ de l’Écosse a permis de lancer l’idée d’un référendum qui aura lieu en 2014, où les Ecossais décideront de leur avenir. Même si les raisons de cette séparation sont historiques, l’impact économique sur le Royaume-Uni serait désastreux, (environ ⅓ de superficie en moins, la disparition de l'essentiel de son pétrole...) tout particulièrement au sortir de la crise financière. Cela mènerait-il à l’éjection du Royaume-Uni de l’UE ? Selon Jacques Delors, ancien président de la Commission européenne, la sortir du Royaume Uni de l’UE serait une bonne chose. "Les Britanniques s'intéressent seulement à leurs intérêts économiques, à rien de plus. On pourrait leur proposer une autre forme de partenariat. Le Royaume-Uni n’appartient pas à l’Espace Schengen mais peut bénéficier de ces avantages quand il le souhaite, sous certaines conditions. Le Royaume-Uni peut participer à tout ou partie des dispositions de l’acquis de Schengen après un vote du Conseil à l’unanimité des États parties aux accords et du représentant du gouvernement de l’État concerné." (Interview dans le quotidien économique allemand Handelsblatt). Image 16 : Comparaison Ecosse et Royaume-Uni http://www.directmatin.fr/infographies/ecosse-un-referendum-sur-lindependance-en-2014-171813 29 De plus, David Cameron aurait indiqué récemment qu’il souhaiterait voir la mise en place d’un nouvel accord qui permettrait au Royaume-Uni de ne pas se prononcer sur certains problèmes clés. En quelque sorte, il cherche à trier les politiques proposées, à conserver celles qui lui plaisent et à rejeter les autres. C’est contraire au principe même de l’Europe et cela mènerait rapidement à son délitement, si chaque pays choisissait les politiques qu’il souhaiterait appliquer. Nous remarquons ici que des volontés indépendantistes se manifestent de chaque côté (pays et UE), des distorsions sont donc bien présentes au niveau politique. Pour terminer, une autre des importantes scissions européennes concernée, la Belgique. C’est un de six pays qui a contribué à la création de l’UE. État fédéral depuis 1993 avec trois régions, la Flandre, la Wallonie et la région Bruxelloise, il est revenu depuis peu sous le feu des projecteurs. En effet, les élections municipales belges ont été remportées par les indépendantistes flamands. Leur parti politique (NVA) est le mieux représenté au Parlement. La scission flamande se base sur des raisons qui se voudraient économiques, mais qui sont en réalité plus historiques. Cependant, la séparation flamande créerait un début de crise politique grave, qui se répercuterait sur les pays voisins, et par conséquent l’UE. Selon nous, d’un point de vue européen, si ces volontés indépendantistes se concrétisent, cela serait totalement contraire au principe même de l’Europe. Le morcellement des pays la composant n’est pas envisageable et conduirait à une crise politique grave, qui s’ajoutera à la crise financière. Pour nous, il est quelque peu dangereux de parler d’indépendance aujourd’hui. L’UE fait de son mieux pour sauver les institutions déjà en place, et l’implosion d’un ou plusieurs État/Pays, même si un véritable enjeu économique est présent derrière, conduirait au déclin de l’Europe. Des identités fortes doivent être reconnues (exemple avec la Bretagne, Corse…) mais un indépendantisme total n’est pas envisageable. Cependant, si nous nous mettons à la place des citoyens concernés, nous pourrions penser que si leur pays/région de voit amputé d’une partie, le pouvoir serait plus proche d’eux. L’influence qu’ils exerceraient alors serait plus importante que celle qu’ils exercent sur l’UE. L’impression de ne rien pouvoir faire pour sortir de cette crise a, semble-t-il, décuplé les volontés indépendantistes. 30 III. Analogie en Orient : Les disparités est – ouest en Chine On a un membre chinois dans notre groupe, il a effectué la comparaison des disparités en Europe avec la Chine. Nous allons voir non seulement les disparités en Chine, mais nous pouvons aussi mentionner le reste du monde, avec par exemple l’Afrique, l’Amérique etc. Après 60 ans d’existence, la République Démocratique de Chine est confrontée au même problème que celui de l'Union européenne. Le développement économique est très inégalitaire selon les régions du territoire. De nombreux clivages naturels, culturels et régionaux existent entre l’Ouest et l‘Est de la Chine. Les conditions naturelles à l’Est font que le développement économique et social est beaucoup plus important. La proximité avec la mer permet le développement d’un commerce plus actif. Le climat plus agréable et la région peu montagneuse, composée presque exclusivement de plateaux, facilite les transports et les cultures. A l’Ouest, le territoire est très montagneux, le climat est trop humide et la région est beaucoup moins ouverte. Les conditions naturelles font que le développement économique est beaucoup plus important à l’Est qu’à l’Ouest. Image 17: PIB en chaque région chinois http://www.de1919.com/wp-content/uploads/2011/03/Which-Chinese-province-do-you-live-in_21.jpg 31 La situation économique de l'est de la Chine est beaucoup moins précaire qu’à l'ouest. L’Est de la Chine a été occupé il y a un siècle par les pays européens et américains actuels. La côte orientale a ainsi eu le potentiel pour devenir le centre économique de la Chine. Depuis Décembre 1978, le premier ministre Deng Xiaoping a mis en œuvre des réformes permettant l'ouverture politique. L'économie chinoise a connu une croissance d’une une vitesse stupéfiante qui a conduit à une différenciation économique de l'Est et de l'Ouest de la Chine. L’accélération de la mondialisation, l’ouverture du commerce mondial et l'impact de la révolution technologique sont des facteurs qui pourront augmenter les disparités Est-Ouest pour la Chine. L’écart entre zones rurales et urbaines se creuse. Les conséquences économiques et sociales sont nombreuses. Dans les zones rurales, l’illettrisme est plus important, le matériel industriel utilisé est beaucoup moins moderne, les traditions jouent toujours un rôle primordial dans la société et le défi environnemental actuel n’est pas pris en compte. L’exode rural est toujours important. Tous ces facteurs produisent donc de nouvelles différences encore plus importantes entre l’Ouest et l’Est. L’Est est en pleine mutation tandis que l’Ouest stagne. Afin de réduire cet écart, à partir de 2000, un plan a été mis en œuvre pour permettre le développement économique et social de l’Ouest. Depuis 10 dernières années, les directives du gouvernement chinois continuent d'accroître le soutien pour la région de l'Ouest dans les domaines de la planification, le soutien politique, le financement, la disposition du projet, les échanges de personnel. Les fonds et subventions spéciales pour la région de l'Ouest s’élèvent à plus de 3,5 milliards de yuans En Europe, on a observé le même phénomène qu’en Chine. La BCE s’appuie sur des forces économiques comme la France et l'Allemagne, et aident les pays européens beaucoup moins développés, comme la Grèce. Deux territoires aussi vastes que la Chine et l’Europe sont confrontés aux mêmes défis économiques et sociaux : l’équilibre régional recherché est similaire. 32 Image 18 : Les deux drapeaux, européens et chinois http://www.natureculture.org/wiki/index.php?title=Mondialisation Le système politique de cohésion de l’UE ne peut pas être appliqué à celui de la Chine, étant donné leurs différences. Mais, l’UE peut quand même tirer quelques enseignements de la politique de développement économique interne chinoise, pour améliorer son système. En Chine, une classification est faite entre tous les comtés existants. Les critères suivants sont pris en compte pour établir ce classement : ressources économiques, ressources naturelles, facteurs environnementaux et capacité à se développer durablement économiquement. Grâce à cette classification, des politiques correspondants aux besoins précis des comtés sont mises en place : par exemple, dans certains cas, l’accent est mis sur l’éducation, dans d’autres sur l’industrialisation… Dans l’UE, le système politique de cohésion est différent : il n’y a pas de classification spéciale, l’ensemble des pays est divisé en deux catégories. La première correspond aux régions dites de convergence. Ces régions ont un PIB par habitant inférieur à 75% de la moyenne communautaire. La deuxième correspond aux régions compétitives et attractives. Les fonds récoltés dans les régions appartenant à la deuxième catégorie permettent de financer le développement économique des régions de la première catégorie. Cette classification binaire porte moins ses fruits que la classification chinoise. En effet, sur le long terme, le développement économique et régional de l’Union Européenne ne peut être mesuré avec cette classification, contrairement à la classification chinoise. Les politiques développées par les deux géants économiques mondiaux ne sont pas contrôlées par les mêmes personnes/institutions. Dans l'UE, l'évaluation interne d’un projet est faite par la Commission européenne ou les Etats européens membres de l'Union. En Chine, on procède à une auto-évaluation de la politique nationale, réalisée par des experts économiques internationaux et parfois, la Banque Mondiale. Ainsi, un système de classification à la chinoise semblerait plus adapté pour l’UE. 33 Pour réduire les inégalités sociales, l’UE cherche à développer une politique de décentralisation et de transparence. Une politique décentralisée permet aux régions et aux villes de l’UE de décider de manière autonome des politiques de développement qui seront les plus adaptées. La Chine cherche également à développer cette politique. Le programme décennal de lutte contre la pauvreté de l’UE et la Chine (jusqu’en 2020) utilise cette politique de décentralisation. En s’orientant vers une structure plus fédérale, la Chine et l’UE donnent plus de pouvoirs à leurs pays/régions, et des mesures adaptées sont prises en fonction des forces et faiblesses de celles-ci. 34 Conclusion : Quel avenir pour l’Europe ? En 1950, Robert Schuman scelle l’acte de naissance de la construction de l’UE en annonçant : « L’Europe ne se fera pas d’un coup, mais par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait ». Aujourd’hui, cette formule garde encore toute sa valeur. Dans une Union qui comptera bientôt plus de 30 membres, dont toutes les cultures et histoires sont diverses, serait-il encore possible de réinstaurer le principe d’égalité des droits et de respects des minorités qui a fait le succès de la CEE ? Accorder plus de pouvoirs aux institutions européennes ou laisser plus d’autonomie aux Etats membres, voici la vraie question que nous devrions nous poser. Quoiqu’il en soit, une crise de ce type ne devrait plus se reproduire, l’absence de contrôle sur les budgets ayant été comblée. Les distorsions que l’on observe, que ce soit au niveau économique entre le nord et le sud, l’ouest et l’est, ou culturelles avec les volontés indépendantistes de plus en plus présentes conduisent l’UE sur un chemin ardu et semé d’embûches. Sans objectifs et discipline communs, les Etats membres ne pourront pas tirer profit d’une Europe forte. Cependant, les termes tels que Europe à deux vitesses et distorsions nord-sud sont à utiliser avec précaution. Bien que l’on distingue en effet des différences nord-sud, il faut tenir compte de chiffres faussés par l’évasion fiscale, de la présence de nombreuses autres distorsions... Nous avons ici prouvé la différence entre des termes employés souvent à mauvais escient par les médias, et la réalité. L’UE, bien que ouverte sur le Monde et sans cesse en quête d’agrandissement, ne souhaite pas pour le moment accueillir en son sein d’autres pays. Les solutions miracles face à une Europe mal en point et qui consisteraient en l’adhésion turque n’aboutirait à rien et ne ferait que précipiter la fin de l’Europe. La manifestation de volontés indépendantistes ne devrait également pas aboutir. Cela serait le point de départ de l’implosion de l’Europe. Un délitement de la sorte n’est pas envisageable et contredit les trois piliers européens. Selon François Hollande, l’Europe ne peut plus être en retard. Pour jouer son rôle au niveau mondial et rivaliser avec les grandes puissances, elle se doit d’être plus unie, de progresser vers l’Union Politique. Peser sur la scène internationale, rétablir l’équilibre dans ses finances, garantir la sécurité de ses citoyens, tout ce que l’Europe se doit d’effectuer si elle veut rester une source d’inspiration pour le monde. Image 19 : L’Europe est entre nos mains... http://vivrelinternational.blogspot.fr/2011/05/bonne-journee-de-leurope-tous.html 35 Bibliographie AFP, 2012a. Jacques Delors suggère au Royaume-Uni de quitter l’UE. In : Le Monde.fr [en ligne]. 28 décembre 2012. [Consulté le 22 décembre 2012]. Disponible à l’adresse : http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/12/28/jacques-delors-suggere-au-royaume-unide-quitter-l-ue_1811217_3214.html. Dans un entretien, l’ancien président de la Commission européenne a déploré l’attitude des Britanniques, qu’il juge uniquement intéressés par « leurs intérêts économiques ». AFP, 2012b. Plus d’un quart des actifs grecs au chômage. In : Le Monde.fr [en ligne]. 11 octobre 2012. [Consulté le 22 décembre 2012]. Disponible à l’adresse : http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/10/11/le-fmi-juge-necessaire-d-accorder-deuxans-supplementaires-a-la-grece_1773271_3234.html. Le FMI a estimé jeudi qu’il était « nécessaire » d’accorder à la Grèce un délai supplémentaire de deux ans, pour réduire ses déficits. AFP, 2012c. S&P remonte la note de la Grèce de six crans, la Bourse d’Athènes bondit. In : Le Monde.fr [en ligne]. 20 décembre 2012. [Consulté le 22 décembre 2012]. Disponible à l’adresse : http://www.lemonde.fr/europe/article/2012/12/18/standard-poor-s-remonte-lanote-de-la-grece-de-six-crans_1808087_3214.html. La décision de l’agence de notation Standard &amp; Poor’s fait suite à la conclusion de l’opération de rachat par Athènes d’une partie de sa dette au tiers de son prix. AGLIETTA, Michel et ROBERT, Richard, 2011. Zone euro : éclatement ou fédération. 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A la veille du conseil européen des 18 et 19 octobre, le président français expose au « Monde » et à cinq autres journaux européens sa vision d’une zone euro renforcée pour relancer l’Union. LENTZ, Valéry-Xavier, 2012. Catalogne, prochain État de l’Europe ? In : Le Taurillon, magazine eurocitoyen [en ligne]. 19 septembre 2012. [Consulté le 18 décembre 2019]. Disponible à l’adresse : http://www.taurillon.org/5166. La diada du mardi 11 septembre 2012, a été marquée par une démonstration de force des indépendantistes autour du slogan « Catalogne, prochain État de (...) MOREL, Sandrine, 2012. Comment la Catalogne a pris le virage indépendantiste. In : Le Monde.fr [en ligne]. 25 novembre 2012. [Consulté le 18 décembre 2012]. Disponible à l’adresse : http://www.lemonde.fr/international/article/2012/11/16/catalogne-le-virageindependantiste_1791987_3210.html. Le projet d’un « Etat souverain » proposé par Artur Mas a mobilisé les électeurs, reléguant, provisoirement, la problématique économique au second plan. MOSCOVICI, Pierre, 2006. L’Europe est morte, vive l’Europe! Paris : Perrin. ISBN 2262024634 9782262024635. POMMIER, Anne-Hélène, 2010. Forts écarts de richesse dans l’Union Européenne. In : Le Figaro [en ligne]. 24 juin 2010. [Consulté le 7 décembre 2012]. Disponible à l’adresse : 38 http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/06/23/04016-20100623ARTFIG00426-forts-ecartsde-richesse-dans-l-union-europeenne.php. INFOGRAPHIE - Les écarts de richesse entre les citoyens des 27 pays de l’Union européenne restent très importants. La part du produit intérieur brut par habitant est notamment sept fois plus élevée au Luxembourg qu’en Bulgarie. ROUSSELIN, Pierre, 2012. La Catalogne met en péril l’unité de l’Espagne. In : Le Figaro [en ligne]. 26 novembre 2012. [Consulté le 18 décembre 2012]. Disponible à l’adresse : http://www.lefigaro.fr/international/2012/11/26/01003-20121126ARTFIG00428-la-catalognemet-en-peril-l-unite-de-l-espagne.php. DÉCRYPTAGE - La région a beau être la plus endettée du royaume, les autorités barcelonaises rejettent la faute sur Madrid et affirment de plus en plus son désir d’indépendance. VIDELIER, Philippe, 2011. Génocide arménien. Décryptage avec l’historien Philippe Videlier Histoire - ouest-france.fr. In : ouest-france.fr [en ligne]. 23 décembre 2011. [Consulté le 30 décembre 2012]. Disponible à l’adresse : http://www.ouestfrance.fr/actu/actuDet_-Genocide-armenien.-Decryptage-avec-l-historien-PhilippeVidelier_39382-2025534_actu.Htm. ZAPPI, Sylvia, 2012. La position de Hollande sur la Turquie : entre ouverture et fermeté. In : Le Monde.fr [en ligne]. 2 mai 2012. [Consulté le 30 décembre 2012]. Disponible à l’adresse : http://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2012/article/2012/04/12/la-position-dehollande-sur-la-turquie-entre-ouverture-et-fermete_1684445_1471069.html. Il n’y aura pas d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne lors du prochain mandat, assure le candidat PS. ANNEXES 39 ANNEXE n°1 : Interview de Sylvie Goulard, député européenne de l’Ouest. Selon vous, y aurait-il des distorsions remarquables en Europe, qu’elles soient de l’ordre politique ou économique ? L’emploi du terme Europe à deux vitesses vous semble-t-il justifié ? L’Europe fait preuve d’une grande hétérogénéité, c’est son fondement lui-même qui veut ça. Quant au terme ‘deux vitesses’, il est nécessaire de l’utiliser avec précaution. Les médias l’emploient souvent, mais il n’est pas significatif. Une Europe à ‘plusieurs vitesses’ serait plus adaptée. Tout d’abord concernant la réalité juridique des traités : L’ €euro est la devise que toute l’UE devrait utiliser. Or, le Danemark et le Royaume-Uni ont conservé leur propre monnaie. Voici déjà un premier exemple d’une Europe à vitesses multiples. Ensuite, l’espace de libre échange (espace Schengen). La Suisse, qui est extérieure à l’UE l’a cependant rejoint. Pourquoi le nord de l’Europe parait plus riche que le sud ? Des tendances d’évasion fiscale et de travail au noir sont beaucoup plus présentes dans le sud de l’Europe qu’au nord (exemple en Grèce). Ainsi, des sommes importantes sortent de ces pays et les font paraître moins riches. C’est pourquoi il est très difficile aujourd’hui d’affirmer que le nord est plus riche que le sud, à moins de tenir compte de l’économie souterraine, et de la performance par tête, et non globale. L’adhésion turque permettrait-elle d’avoir une UE plus forte aujourd’hui ? Le processus d’adhésion est en cours depuis 2005. Les négociations qui sont en cours ne se basent plus sur le contexte actuel des choses, le dossier est pour le moment bloqué. Bien que ce pays émergent soit composé d’une main d’œuvre plutôt jeune, que son économie s’améliore au fur et à mesure ; il ne faut pas oublier que la Turquie possède sa propre monnaie, le pays est à la fois très grand (équivalent à l’Allemagne) et très pauvre, des failles importantes sont à combler au niveau des Droits de l’Homme, des couvertures sociales etc. La question de l’adhésion turque a donc été reculée, et, quoiqu’il en soit, n’aurai pas été une solution miracle à la crise financière qui nous touche actuellement. Accorder l’indépendance aux états demandeurs (exemple avec la Catalogne) ne ferait-il pas imploser l’UE ? Si l’UE accorde l’indépendance à un ou plusieurs états, cela reviendrait à un délitement complet de l’UE, c’est contraire à son principe même de base. Ce sont les régions les plus riches qui veulent se séparer de leurs pays. L’Europe, contre l’indépendantisme, laisse se manifester ces différentes volontés, mais prévient : le nationalisme et le régionalisme ne triompheront pas. 40 ANNEXE n°2 : Interview de Danielle Charles-Le Bihan, professeur de droit public à Rennes 2 De quels outils législatifs faudrait-il doter l'Union Européenne pour renforcer ses prérogatives au regard des budgets des états? L'Union Européenne n'est pas une fédération et ne dispose pas des compétences en ce qui concerne les budgets des états membres. Le traité européen a pour vocation d'y remédier. Ce traité a été signé par tous sauf le Royaume-Uni et la république tchèque, ce qui lui confère une légitimité. Ces deux pays, qui n'ont pas signé, subissent la pression des autres et il y a un espoir qu'un jour, les 27 états membres signent ce traité. Le premier objectif de ce traité est de coordonner la politique économique des états. Il impose l'austérité en cas de non-respect des contraintes budgétaires imposés par ce même traité. Et si l'austérité n'est pas respectée, des amendes sont prévues. Voir l'annexe n° 4, "Extrait du traité budgétaire européen" pour plus de précision. En terme de législation du travail, y a t-il des différences significatives entre le nord et le sud de l'Europe? Le clivage, notamment en matière de sécurité sociale, est surtout visible entre l'Ouest et l'Est. Certains pays n'ont pas de sécurité publique (prise en charge par les entreprises en Allemagne par exemple). 20 pays sur 27 ont un salaire minimum, un smic. Il va de 123€ en Bulgarie jusqu'à 1700 au Luxembourg (brut). Les pays scandinaves sont réputés pour ce que l'on appelle la flexi-sécurité, une aisance à embaucher ainsi qu'à licencier ce qui est inconnue plus au sud. Cette flexi-sécurité s'est construit avec des acquis sociaux, les syndicats y sont puissants et il existe un historique de négociation alors qu'en France on cède volontiers à la grève. En contrepartie le sud de l'Europe a un retard social dû à leur passé de dictature récent (par exemple Franco en Espagne). L’Irlande a elle une fiscalité avantageuse qui lui vaut d'être considéré comme un paradis fiscal. L'avancement social (comme les conditions de travail) est dû en grande partie aux directives européennes. 41 Les textes législatifs actuels permettent-ils une sortie de pays de la zone euro? Le traité de Lisbonne signé en 2007 prévoit une sortie de l'Union Européenne, mais pas de la zone euro. Si un pays voulait sortir de la zone euro mais toutefois rester dans l'UE, il pourrait demander une sortie de l'UE (ce qui l'exclurait automatiquement de la zone euro), puis redemander son adhésion à l'UE. Même si aucune disposition n'est prévue, le droit international autorise n'importe quelle pays à sortir d'une organisation dont il fait partie. Le droit international étant prépondérant au droit européen, une sortie est toujours possible. Toutefois, il est impossible d'exclure un pays contre sa volonté. Si les gouvernements européens voudraient qu'un pays quitte, il faudrait passer par des transactions. Mais un sortie imposée n'est pas possible légalement. 42 ANNEXE n°3 : Extrait du traité budgétaire européen ARTICLE 3 1. e) un mécanisme de correction est déclenché automatiquement si des écarts importants sont constatés par rapport à l'objectif à moyen terme ou à la trajectoire d'ajustement propre à permettre sa réalisation. Ce mécanisme comporte l'obligation pour la partie contractante concernée de mettre en œuvre des mesures visant à corriger ces écarts sur une période déterminée. ARTICLE 8 2. Lorsque, sur la base de sa propre évaluation ou de celle de la Commission européenne, une partie contractante considère qu'une autre partie contractante n'a pas pris les mesures nécessaires pour se conformer à l'arrêt de la Cour de justice visé au paragraphe 1, elle peut saisir la Cour de justice de l'affaire et demander que des sanctions financières soient infligées selon les critères établis par la Commission européenne dans le cadre de l'article 260 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne. Si la Cour de justice conclut que la partie contractante concernée ne s'est pas conformée à son arrêt, elle peut lui infliger le paiement d'une somme forfaitaire ou d'une astreinte adaptée aux circonstances et ne dépassant pas 0,1 % de son produit intérieur brut. Les montants dont le paiement est infligé à une partie contractante dont la monnaie est l'euro sont à verser au mécanisme européen de stabilité. Dans les autres cas, les paiements sont versés au budget général de l'Union européenne. ARTICLE 9 Sur la base de la coordination des politiques économiques définie dans le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, les parties contractantes s'engagent à œuvrer conjointement à une politique économique qui favorise le bon fonctionnement de l'Union économique et monétaire et qui promeut la croissance économique grâce au renforcement de la convergence et de la compétitivité. À cette fin, les parties contractantes entreprennent les actions et adoptent les mesures nécessaires dans tous les domaines essentiels au bon fonctionnement de la zone euro, en vue de réaliser les objectifs que constituent le renforcement de la compétitivité, la promotion de l'emploi, une meilleure contribution à la soutenabilité des finances publiques et un renforcement de la stabilité financière. 43 ANNEXE n°4 : Comparaison Espagne - Catalogne 44 Abstract European disparities are in part due to the financial crisis: will it lead them to a strong alliance of the countries concerned, or a collapse of the EU? We will explore the specific phenomenon of the European gap, and we will first do it from the point of view of history. Did this disparity already exist, when the EU had just been established? And we will also discuss why the differences between all the countries have been so obvious from the founding of the European Union to the current financial crisis. What is the cause for today’s disparity? Is it because of cultural reasons, geographic reasons or political reasons? Should we continue to expand to new member States of the European Union? Like Turkey? And some of the countries want independence from the EU : is it better or worse? Will The EU take measures to keep stable development? We also include a comparison between the EU and China, an economic powerhouse with serious east and west disparity. Although we have different policies of different countries, our goals are consistent with common prosperity. Résumé Les disparités européennes sont en partie dues à la crise financière qui nous touche en ce moment. Vont-elles mener à une alliance plus forte qu’elle ne l’est actuellement entre les différents pays, ou bien à un délitement de l’UE ? L’étude que nous avons réalisée part d’un bref rappel historique sur l’UE et montre que nous avons déjà surmonté plusieurs crises financières dans le passé. L’analyse des causes et des solutions de cette crise nous a conduit à étudier les disparités européennes et ce à plusieurs niveaux. Le sujet concernant l’adhésion de la Turquie à l’UE est revenu sur le tapis, remettant en cause les frontières européennes ainsi que sa dynamique. Les manifestations des volontés indépendantistes internes à l’UE prennent une nouvelle ampleur, engendrant des distorsions supplémentaires. Une analogie entre la Chine de l’ouest et la Chine de l’est montre que le phénomène de disparités existe en dehors de l’Europe. 45