La valorisation et le questionnement, en référence à la

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Mémoire de Master 2
Le SUFCO
l’IFCEES de Montpellier
Domaine : Sciences Humaines et Sociales
Mention : Sciences de l’Education
Spécialité : Responsable d’Evaluation, de Formation et d’Encadrement
(REFE)
Formation continue professionnelle en partenariat entre l’IFCEES
et l’Université Paul Valéry-Montpellier 3
La valorisation et le questionnement,
en référence à la réglementation,
des pratiques des aides-soignants et des
pratiques des infirmiers
Soutenu par : Annie Cestier
Sous la direction de
Franck GATTO
Maître de Conférences en Sciences de l’Education, HDR, Directeur du département
des Sciences de l’Education de l’Université Paul Valéry Montpellier 3 et de
Marie-Christine MORET Cadre de Santé formateur à Avignon.
Année Universitaire 2012-2013
Je remercie Franck Gatto, Maître de Conférences en sciences de l’éducation, HDR, Université
Montpellier 3 pour la qualité de son enseignement, le partage des savoirs.
Je remercie Sophie Vincent pour la qualité de son accompagnement, son écoute, sa
disponibilité et son soutien.
Je remercie Eric Pastor pour nous avoir accueillis.
Je remercie Dominique Parent pour toutes les attentions qu’elle nous a apportées.
Je remercie Marie-Christine Moret pour avoir accepté la direction de mon mémoire et avoir
su me guider lorsque c’était nécessaire.
Je remercie Carmen Blond, Directrice du GIPES Avignon et Pays de Vaucluse, et mon
employeur, le Centre Hospitalier d’Avignon, pour m’avoir permis d’effectuer cette formation.
Je remercie toutes les directions d’établissements, les aides-soignants et infirmiers qui ont
accepté de consacrer un peu de leur temps précieux à mon travail, Martine et Sonia les
secrétaires de la Direction des Soins du Centre Hospitalier d’Avignon qui ont centralisé le
retour des questionnaires, les élèves de l’Institut de Formation d’Aides-Soignants.
Je remercie mes collègues formateurs pour leur aide active ou leur soutien tout au long de
cette année, et en particulier Nicole, Nathalie, Odile, Fabienne, Michèle, Hélène, Lydie et
Christian.
Je remercie mes parents pour les valeurs qu’ils m’ont transmises, ma famille, mes neveux
Kévin et Florent, mes amis.
Je remercie tous les collègues de la promotion et en particulier, Claudine, Annie, MariePierre, les Pascale, Véronique, Alain, Georges qui ont contribué à faire de cette année une
année d’échanges et d’ouverture.
Merci à Nicole et Olivier pour leur aide précieuse en informatique.
A Serge, pour sa patience, sa précieuse présence dans les moments de doute.
Sommaire
1.
Contexte et thème du mémoire .................................................................................................................. 1
1.1.
Parcours professionnel ................................................................................................................. 1
1.2.
Projet de formation en Master 2.................................................................................................... 4
1.3.
Projet professionnel...................................................................................................................... 5
1.4.
Thème de la recherche.................................................................................................................. 5
2.
L’utilité sociale de la recherche ................................................................................................................. 6
3.
Etat des lieux de la recherche et problématisation théorique ....................................................................... 7
4.
3.1.
Histoire de la profession infirmière............................................................................................... 7
3.2.
Histoire de la formation infirmière.............................................................................................. 13
3.3.
Historique de la profession d’aide-soignant ................................................................................ 18
3.4.
La formation d’aide-soignant...................................................................................................... 22
3.5.
Le cadre réglementaire et législatif ............................................................................................. 25
3.6.
Les modèles de la posture........................................................................................................... 26
3.6.1.
La posture d’agent...................................................................................................................... 27
3.6.2.
La posture d’acteur .................................................................................................................... 28
3.6.3.
La posture d’auteur .................................................................................................................... 29
3.6.4.
Articulation des postures ............................................................................................................ 29
3.7.
Les modèles de la compétence.................................................................................................... 30
Matrices théoriques ................................................................................................................................. 35
4.1.
Les modèles de la posture........................................................................................................... 35
4.2.
Les modèles de la compétence.................................................................................................... 36
5.
Question de recherche ............................................................................................................................. 37
6.
Méthode de recherche.............................................................................................................................. 37
6.1.
Question d’enquête n°1 .............................................................................................................. 37
6.1.1.
La population de l’enquête n°1 ................................................................................................... 37
6.1.3.
Protocole de recueil des données enquête n°1 ............................................................................. 48
6.1.4.
Traitement des données .............................................................................................................. 48
6.1.5.
Résultats des questionnaires ....................................................................................................... 49
6.2.
Enquête n°2 ............................................................................................................................... 62
6.2.2.
La population de l’enquête n°2 ................................................................................................... 62
6.2.3.
L’outil d’enquête théorisé........................................................................................................... 62
6.3.
Protocole de recueil des données enquête n°2 ............................................................................. 71
7.
Résultats qui répondent à la question de recherche ................................................................................... 83
8.
Critiques du dispositif de recherche ......................................................................................................... 84
9.
Intérêts et limites des résultats pour la pratique professionnelle ................................................................ 84
10. Perspectives de recherche à partir des résultats obtenus ............................................................................ 85
Bibliographie .................................................................................................................................................. 86
Liste des abréviations
AFGSU : Attestation de Formation aux Gestes et Soins d’urgence
AS : Aide-Soignant
BEP : Brevet d’Etudes Professionnelles
CAFAS : Certificat d’Aptitude à la Fonction d’Aide-Soignant
CHA : Centre Hospitalier d’Avignon
CLIN : Comité de Lute contre les Infections Nosocomiales
CSP : Code de la Santé Publique
DE : Diplôme d’Etat
DEA : Diplôme d’Etat d’Ambulancier
DEAMP : Diplôme d’Etat d’Auxiliaire Médico-Psychologique
DEAP : Diplôme d’Etat d’Auxiliaire de Puériculture
DEAS : Diplôme d’Etat d’Aide-Soignant
DEAVS : Diplôme d’Etat d’Auxiliaire de Vie Sociale
DPAS : Diplôme professionnel d’Aide-Soignant
EHPAD : Etablissement d’Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes
GIPES : Groupement d’Intérêt Public des Etablissements de Santé d’Avignon § du Pays de
Vaucluse
HSPT : Hôpital Santé Patient Territoire
IDE : Infirmier Diplômé d’Etat
IFAS : Institut de Formation d’Aides-soignants
IFSI : Institut de Formation en Soins Infirmiers
MSP : Mise en Situation professionnelle
SSIAD : Service de Soins Infirmiers à Domicile
SSR : Service de Soins de Suite et de Réadaptation
VAE : Validation des Acquis de l’Expérience
Tout au long du document lire les termes AS et IDE aussi bien au masculin qu’au féminin.
1
1. Contexte et thème du mémoire
1.1. Parcours professionnel
J’ai eu la chance, à l’âge de 5 ans en classe de cours préparatoire, d’intégrer une petite
école de quartier, composée seulement de deux classes où j’ai pu bénéficier de l’enseignement
par la pédagogie Freinet. J’ai poursuivi ensuite ma scolarité jusqu’à l’obtention du
baccalauréat.
Mon projet professionnel bien construit, j’ai présenté le concours d’entrée aux Instituts de
Formation en Soins Infirmiers (IFSI) d’Arles et d’Avignon. Ayant réussi les deux concours,
j’ai opté pour l’IFSI d’Avignon.
Titulaire du diplôme d’Etat d’Infirmière en 1982 j’ai travaillé d’abord au pool de
remplacement au sein de l’Hôpital d’Avignon (CHA). Ce poste nécessitait entre autre une
adaptabilité aux différentes prises en charges des patients selon leur pathologie, l’organisation
des services.
J’ai occupé ensuite un poste d’infirmière en service de Néphrologie. Nous étions
constamment en relation avec le service d’hémodialyse afin d’optimiser la prise en charge des
patients souffrant
de pathologies rénales.
J’ai pu développer
mes compétences
organisationnelles et relationnelles.
Ensuite j’ai poursuivi mon activité toujours au sein de ce même service dans l’unité de
Dialyse Péritonéale de 1992 à 1993 (Unité ambulatoire). J’étais la seule infirmière sous la
responsabilité du cadre de Néphrologie.
Cette unité s’occupait du suivi de patients en Dialyse Péritonéale (DP) depuis
l’information pré-dialyse, leur éducation, leur installation à domicile et leur suivi en
consultation à l’hôpital. J’assurais aussi la formation à la dialyse des infirmières libérales.
Un aspect fondamental du travail soignant relevait de l’éducation thérapeutique.
Cette éducation, élément capital du traitement des pathologies chroniques, est sans
doute le soin le plus difficile à appréhender. Cela m’a permis de présenter le dossier de soins
du patient en DP, à Rouen lors d’un congrès AFIDTN (Association Française des Infirmiers
de Dialyse, Transplantation et Néphrologie) en 1993.
J’avais mis en place un cycle de formation continue s’adressant à nos collègues
infirmiers libéraux du Vaucluse, Nord des Bouches du Rhône et du Gard. J’intervenais
également à l’IFSI d’Avignon pour donner des cours aux étudiants infirmiers. Avec un cadre
2
formateur nous avions mis en place un module optionnel « soins infirmiers en dialyse » qui
fut reconduit deux années de suite.
Très investie dans la formation en 1988, j’ai fait partie d’un groupe de travail sur le
thème de « l’encadrement des élèves infirmières » au sein du Centre Hospitalier d’Avignon.
Ce travail sera poursuivi ultérieurement sur le thème : « Réflexion IFSI-CHA sur
l’encadrement des étudiants et la mise en place d’un tutorat ».
En 1994, j’ai obtenu le Certificat Cadre de Santé, filière infirmière, à l’Institut de
Formation Cadres de Marseille ainsi qu’une licence Administration Economique et Sociale
« Gestion des Ressources Humaines ».
J’ai occupé mon premier poste de Cadre de Santé en service de Gastro-entérologie toujours au
Centre Hospitalier d’Avignon.
J’ai été élue en 1995, en qualité de représentante des Cadres du CHA pour siéger au
Conseil Technique de l’IFSI d’Avignon-Montfavet. Le Directeur du Service de Soins
Infirmiers et le Médecin Chef du département Néphrologie Dialyse m’ont sollicitée pour être
Cadre de Santé en unité « dialyse péritonéale, suivi de greffe, hôpital de jour de
Néphrologie », ce poste étant une création.
C’est toujours dans l’objectif d’améliorer la qualité des soins et la qualité de vie des
dialysés et avec les compétences acquises à l’école des cadres que j’ai développé et organisé
un cycle de formation des nouveaux personnels du service de Néphrologie qui recevaient les
patients « en repli » lorsqu’ils devaient être hospitalisés, avec une évaluation annuelle des
pratiques professionnelles.
En effet comme je l’ai mentionné plus haut, l’unité de DP, était une unité
ambulatoire. Avec l’aide du cadre du service de Néphrologie, je programmais un recyclage
annuel du personnel de jour et de nuit, avec des grilles d’évaluation. En conformité avec la
cellule qualité, nous avons rédigé tous les protocoles infirmiers concernant les différents
changements de poche de dialyse péritonéale. Ces protocoles étant validés par le CLIN
(Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales) et diffusés à tous les acteurs de la prise
en charge des patients dialysés.
De 1995 à 2000, j’ai dispensé des cours concernant la dialyse péritonéale, aux
étudiants infirmiers à l’IFSI d’Avignon et d’Arles. J’ai participé à différents registres
nationaux de surveillance, notamment celui des infections du site d’émergence du cathéter de
dialyse avec évaluation des pratiques professionnelles et études comparatives avec les autres
centres.
3
J’ai également publié des articles dans une revue spécialisée « Bulletin de la Dialyse
Péritonéale », organisé et participé à différentes réunions interrégionales, nationales, en
présentant différentes communications. J’ai participé en qualité d’intervenante à des sessions
de formation spécifiques.
En 1998, j’ai été élue par mes pairs au niveau national à la Commission des Bonnes
Pratiques de la Dialyse Péritonéale.
De 2000 à 2004, j’ai exercé mes fonctions de cadre de santé en service de
dermatologie. Pendant toutes ces années sur le terrain, j’ai participé à de nombreuses mises
en situation professionnelle pour des élèves aides-soignants, des étudiants infirmiers, des
élèves de BEP Carrières Sanitaires et Sociales, des techniciens de laboratoire, des infirmiers
diplômés hors CEE en vue d’obtenir un diplôme d’aide-soignant ce qui a renforcé une
certaine expertise en évaluation.
J’ai intégré différents groupes de travail multidisciplinaire et multi catégoriel
travaillant sur des problématiques de l’établissement (escarres, douleur….) et notamment, en
participant à l’élaboration du projet de soins infirmiers (1995-2000) et à sa mise en place.
J’ai participé très activement à l’évaluation transversale de l’établissement sur le Référentiel
« Gestion des Vigilances » : accréditation version 1 en mars 2001.
De 1999 à 2001 j’ai été membre d’un trinôme composé d’un médecin et d’un directeur
chargé d’évaluer chaque service de l’hôpital sur ce référentiel selon les recommandations de
l’Agence Nationale d’Evaluation en Santé. Cela a demandé en outre, le respect de la
méthodologie et un sens relationnel. J’ai assumé une mission transversale d’encadrement des
agents embauchés sous la forme de Contrats Emploi Solidarité (CES) pour 4 unités du CHA.
Depuis le 1er septembre 2004, j’ai intégré en tant que formateur permanent, l’équipe
pédagogique de l’Institut de Formation d’Aide-Soignant (IFAS) du GIPES Avignon/Pays de
Vaucluse. Cet institut accueille 100 élèves en formation initiale et des élèves en cursus
passerelle ou VAE sur 2 sites : Avignon (75 élèves) et Apt (25 élèves). J’ai participé à la mise
en place du nouveau programme de formation des aides-soignants (arrêté du 22 octobre
2005). J’ai eu ensuite la responsabilité de 3 modules de formation : « Les soins », « Hygiène
des locaux » et « Transmission des informations ».
Depuis 2010, je participe également à l’enseignement d’anatomie physiologie, des
mathématiques ainsi qu’à la préparation à l’oral dans la formation préparatoire à
l’accessibilité au concours d’entrée en Institut de Formation d’Aide-Soignant auprès d’un
public en échec scolaire.
4
Depuis 2009 je suis responsable de la formation préparatoire à l’accessibilité au
concours d’entrée en Institut de Formation en Soins Infirmiers pour les aides-soignants
diplômés depuis plus de 3 ans. J’ai également une expérience de jury lors des procédures de
validation des diplômes de ressortissants étrangers (hors CEE) pour l’obtention du diplôme
d’état d’aide soignant et de jury VAE, à l’Agence Régionale de Santé à Marseille pour des
aides-soignants.
A la demande de Madame la directrice du GIPES, j’ai intégré l’équipe pédagogique de
l’IFSI en 2011 et assumé la responsabilité ou la coresponsabilité de plusieurs Unités
d’Enseignement, participé aux différents travaux dirigés (TD) concernant aussi bien les
étudiants de première, deuxième ou troisième année.
Depuis janvier 2013, j’ai réintégré l’IFAS en qualité de coordinatrice de l’équipe
pédagogique, où je continue à assurer des cours, le suivi pédagogique d’un groupe d’élèves.
J’organise par ailleurs la planification des six stages cliniques pour les cent élèves de
l’institut, ainsi que des élèves en cursus partiel, en tenant compte de leur lieu d’habitation, du
covoiturage, du parcours professionnel antérieur. Le stage dans une structure optionnelle est
organisé en fonction du projet professionnel de l’élève.
Depuis 1994, aussi bien sur le terrain qu’en institut de formation, j’ai accueilli et
tutoré des étudiantes cadres de différents instituts de formation (Aix, Grenoble, Marseille,
Montpellier) et même une collègue cadre de santé de Cordoba en Argentine, dans le cadre
d’un partenariat entre les hôpitaux des deux villes.
Durant ce parcours riche d’expérience professionnelle j’ai toujours été passionnée, par
la formation aussi bien des patients, des collègues, des élèves, des étudiants. Depuis le début
de ma carrière et jusqu’à ce jour je prends beaucoup de plaisir à m’occuper de tous ces futurs
professionnels. La finalité, pour moi est le patient, il est donc primordial que la formation
(aussi bien celle concernant les élèves AS, IDE et autres) permette aux futurs professionnels,
de développer des potentiels et d’acquérir de nouveaux savoirs.
1.2. Projet de formation en Master 2
Mon inscription dans ce Master Professionnel en Sciences Humaines et Sociales,
mention « Sciences de l’Education » spécialité « Responsable de l’Evaluation, de Formation
et d’Encadrement », correspond aussi bien à une demande institutionnelle, qu’à une aspiration
personnelle.
5
Au regard du nouveau référentiel de formation de l’arrêté du 31 juillet 2009 relatif au
diplôme d’état d’infirmier, il est recommandé que les formateurs aient un niveau master.
Ce temps de formation me donne l’opportunité de poursuivre un travail réflexif, déjà
entamé, autour des problématiques éducatives et de management d’équipe.
Ce Master 2 me permet d’acquérir de nouveaux savoirs scientifiques, d’élargir mes
compétences, de valoriser mon expérience et de m’approprier des modèles et des théories des
Sciences de l’Education.
1.3. Projet professionnel
Dans un premier temps:
Mettre en œuvre les théories et les modèles de l’éducation:
•
Dans la formation au sein de l’IFAS
•
Dans la fonction de coordinatrice de l’équipe pédagogique
•
Saisir les opportunités d’évolution de carrière tant en matière de formation
Puis:
que de management.
1.4. Thème de la recherche
Les pratiques des aides-soignants en unités de soins
Pour le grand public lorsqu’on évoque les soins auprès des patients, l’image du
médecin prévaut toujours, puis celle de l’infirmière, des masseurs kinésithérapeutes, des
assistantes sociales, très rarement celle des aides-soignants.
Pourtant malgré leur importance en termes d’effectifs dans l’institution hospitalière
notamment et la proximité relationnelle qu’elles ont avec les malades, les aides-soignantes
restent dans l’ombre. Lors de reportage télévisé, d’interview ou auprès du patient, elles sont
souvent confondues avec les infirmières. Comme le mentionne Ardoino (2012), dans les
séries télévisées qui ont l’hôpital pour décor, les locaux et les malades sont propres sans que
le personnel chargé de cet entretien soit mêlé aux intrigues.
Est-ce un métier invisible pour un personnel invisible au sein de l’hôpital ?
6
2. L’utilité sociale de la recherche
•
Assurer la sécurité du patient et la qualité des soins
•
Améliorer le dispositif de formation et l’apprentissage des stagiaires AS
•
Valoriser et améliorer les pratiques des formateurs
•
Valoriser et développer la démarche qualité de l’Etablissement Régional de Formation
des Professions Paramédicales (ERFPP)
•
Améliorer le travail interprofessionnel entre IDE et AS
La collaboration avec la profession infirmière, au travers du lien de subordination encadré
juridiquement, a toujours existé entre ces deux métiers.
La fonction d’aide-soignante est souvent associée aux tâches délaissées par les infirmières, ce
qu’Arborio (2001) nomme « le sale boulot » ou « dirty work », terme emprunté à Everett C.
Hugues (1996).
Cependant, dire que l’aide-soignante se consacre exclusivement aux « soins d’hygiène
et de confort » est inexact et réducteur, au vu de l’ensemble des tâches dont elle s’occupe.
Dans son travail auprès du malade, dans sa relation avec lui, l’aide-soignante est amenée à
mette en œuvre une compétence pratique où intervient ce que l’on pourrait nommer le
« savoir-soigner », « un savoir profane » au sens où il se distingue de la science des
professionnels. Ce savoir, il est vrai est encore peu pris en compte (Arborio, 2012).
Les infirmiers, de plus en plus, accaparés par des gestes techniques et par des activités
administratives ont laissé peu à peu les missions de soutien et d’aide à leurs précieux
collaborateurs que sont les aides-soignants.
Pour Gatto (2006) « La qualité de vie est maximale quand les besoins fondamentaux et
les demandes du sujet sont satisfaits et minimale quand ils ne peuvent pas l’être ». Les aidessoignants constituent donc, un pilier essentiel dans la recherche d’une meilleure qualité de
vie, en ce sens qu’ils contribuent à la satisfaction des besoins fondamentaux.
7
3. Etat des lieux de la recherche et problématisation théorique
Nous ne pouvons pas parler de l’histoire de la profession aide-soignante sans parler de celle
des infirmières tant leurs histoires sont liées.
3.1. Histoire de la profession infirmière
Le mot « enfermier » apparait au XIIIème siècle, mais c’est à la charnière du XIe et du
XXe siècle que l’appellation d’infirmière sera officiellement reconnue. Le terme viendrait du
latin « in firmus » qui signifie faible, malade, mais également ce qui n’est pas ferme ou qui
s’occupe des infirmes.
De l’antiquité au Moyen Âge
La notion de soignante remonte à l’antiquité. A la fin de l’Empire Romain, ce sont des
dames nobles qui s’occupaient des malades.
De l’Antiquité jusqu’au Moyen Âge, les soins issus de savoirs empiriques sont assurés
et transmis par « les femmes guérisseuses ». Les femmes n’ayant pas accès au savoir et à
l’écriture, les soins se transmettent de façon orale.
Du Moyen Âge au XIXe siècle
Du fait du christianisme, du développement de la doctrine chrétienne, de la vie
monastique et du vœu de chasteté, le corps considéré comme impur et donc dangereux, se
voit frappé d’interdit et n’est pas étudié. La chair est méprisée. On reprochera à la femme
d’être : « … impure et tentatrice, vecteur et symbole de la sexualité : d’avoir une
connaissance vécue et suspecte du corps et d’avoir un pouvoir de vie et de mort (à l’égal de
Dieu) et enfin une connaissance empirique des plantes et de la nature : connaissance
incontrôlable, donc suspecte » (Collière, 1982).La seule possibilité pour pouvoir pratiquer des
soins est d’entrer dans les ordres.
Le modèle dominant de la femme soignante est la religieuse ou « femme consacrée »
qui n’a plus besoin d’avoir enfanté pour soigner l’autre. Au contraire, vierge divine affranchie
des contraintes de sa propre famille d’origine, elle pourra consacrer tout son temps à la prière
et aux soins. Les soins sont liés à la notion de charité. Ils sont donc gratuits et dispensés par
des religieuses et se concentrent avant tout sur les corps souffrants, dignes d’attention à
8
l’image du corps souffrant du Christ. Saint Vincent de Paul (1581-1660) demandait aux
« filles de la charité » de remplir auprès de leurs malades, un rôle d’aide et de conseil et de les
soutenir au moment de leur mort. « Les saintes filles assument (…) les soins répugnants, les
souffrances irrémédiables, l’angoisse de l’agonie » (Kniebiehler, 2008).
Les qualités de la soignante de l’époque étaient la disponibilité, le dévouement,
l’obéissance et l’abnégation. A la fin du XIXe siècle les découvertes de Pasteur, Charcot et
Claude Bernard entraineront un déclin de la puissance religieuse au sein des hôpitaux. La
médecine prométhéenne issue des découvertes de Pasteur nécessite de nouvelles
connaissances techniques de plus en plus perfectionnées pour les soignantes, en particulier en
matière d’hygiène et de stérilisation.
De nouveaux instruments stérilisables, de nouvelles techniques de pulvérisation,
d’inhalation et de fumigation apparaissent. Les religieuses, avec un dévouement sans limites,
possédaient un savoir empirique, cependant elles faisaient preuve de conservatisme et
d’indépendance vis-à-vis de l’autorité médicale. Il sera difficile d’expliquer aux religieuses
l’antisepsie qui les oblige à s’intéresser aussi bien à leur hygiène personnelle qu’à celle des
malades et futurs opérés.
Le vêtement religieux (robes, voiles) ainsi que la pudeur congrégationniste constituent
des freins supplémentaires. La révolution pasteurienne remet en cause l’ancien système de
soins et l’objectif du corps médical est de combattre l’emprise du clergé dans le monde
hospitalier, « l’obscurantisme des cornettes », d’arracher le personnel soignant à cette
influence et donc de laïciser les statuts, de séculariser les formations. Cette évolution des
connaissances scientifiques et médicales va opérer une mutation des rôles des médecins. En
acquérant de plus en plus de savoirs, leur fonction s’élargit et se complexifie. Ils expriment le
souhait d’être secondés et réclament des auxiliaires médicaux.
Il existe une volonté de plus en plus affichée par le courant républicain d’arriver à la
séparation de l’Eglise et de l’Etat. C'est en partie sous l’impulsion républicaine, dont les
représentants politiques n’acceptent pas l’obscurantisme religieux, que les choses vont
évoluer. Ces messieurs « n’acceptent pas qu’on voit dans la souffrance un moyen de
rédemption […] La résignation les exaspère. Ils croient au progrès » (Knibiehler, 2008). A la
notion de charité se substitue bientôt celle de solidarité. Les progrès de la médecine et de la
chirurgie associés au courant républicain intensifient le processus de laïcisation des hôpitaux
et l’émergence de la profession.
A la même période, le féminisme s’organise en mouvement social. En vertu de la
devise républicaine, la gente féminine revendique une égalité des droits. A la fin du XIXe
9
siècle, F. Nightingale (1820-1910), infirmière anglaise, convaincue que pour soigner il faut
avoir appris, met en place la formation des infirmières de Londres. Elle met en place une
formation pratique, étayée par des cours théoriques dispensés par des médecins. La guerre de
Crimée en 1854, va lui permettre de démontrer l’efficacité des personnes formées.
En effet, la qualité des soins apportés aux blessés anglais est remise en question. Le
ministre la charge d’organiser avec un groupe d’infirmières la prise en charge de ces blessés.
En apportant sa vision des soins tant sur le plan organisationnel que de l’hygiène et des règles
d’asepsie, elle va démontrer que la mortalité n’est pas seulement causée par les blessures mais
également par la malnutrition et le défaut d’hygiène. Elle définit un rôle propre de la nurse.
Le nursing est basé sur une observation attentive et l’écoute des besoins des patients. Son
apport aux soins infirmiers modernes est considérable. Elle sera une des premières à
conceptualiser le soin.
En France, c’est au début de la IIIe République que naissent les premières écoles
d’infirmières : celles de la Salpêtrière et de Bicêtre en 1878, puis celle de la Pitié en 1881.
Des écoles publiques et privées voient ainsi le jour de 1876 à 1920. Sous l’impulsion du
Docteur Bourneville (1840-1909), médecin neurologue et anticlérical farouche, naissent les
premières écoles d’infirmières des hôpitaux publics.
L’orientation des cours est purement médicale : cours d’anatomie, physiologie,
techniques de soins, hygiène. Le contenu est exclusivement dispensé par les médecins qui
désirent une complète subordination de leur auxiliaire. Cette dernière doit faire preuve d’une
grande valeur morale, en ce sens elle ressemble toujours à la religieuse. Les médecins et les
politiques ont élaboré un modèle populaire, celui des infirmières de l’Assistance Publique,
recrutées dans les milieux pauvres et les classes laborieuses. Elles bénéficient de la gratuité
des études, sont nourries et logées même après l’obtention de leur diplôme, mais en
contrepartie sont astreintes à vivre sur place. Il souhaite « un personnel instruit, jeune et
malléable, capable de rendre, pendant longtemps des services à l’administration ».
En France, Léonie Chaptal (1873-1937) développe l’idée que la connaissance du
malade concerne l’infirmière et celle de la maladie le médecin. Elle crée une des premières
écoles d’infirmières en France en 1905. Véritable militante et assumant ses idées syndicales,
elle participera à la création de l’Association Nationale des Infirmières Diplômée d’Etat
Français (ANIDEF) le 22 juin 1924.
En 1905, la loi de séparation de l'Eglise et de l'Etat entérine le mouvement de
laïcisation et apparait donc le personnage infirmier laïc. « La laïcisation des soins scelle bien
10
l'acte de naissance de la profession d'infirmière, mais dans la pratique l’infirmière est
identifiée à une sainte laïque » (Knibiehler, 2008).
Néanmoins les religieuses resteront dans les lieux de soins encore de nombreuses
années. La morale de la nouvelle infirmière laïque est calquée sur le modèle religieux : elle
n’est pas une salariée comme les autres, elle doit être animée d’une vocation. Pour Collière
(1982), on assiste à la superposition, puis au passage « d’une filiation religieuse matrilinéaire
à une filiation médicale patrilinéaire ».
La grande guerre, une réelle promotion de l’image infirmière.
La 1ère Guerre Mondiale va marquer d’une empreinte forte l’histoire de la profession.
Beaucoup de femmes se découvrent des aptitudes soignantes, spontanément, elles se
mobilisent pour soigner les blessés, qu’il s’agisse de soignantes qualifiées ou de bénévoles
volontaires, midinettes sans travail ou bourgeoises. La formation est rudimentaire, c’est une
« formation sur le tas, l’acquisition d’un savoir par l’imitation des professionnelles »
(Knibiehler, 2008). Mais les dames blanches montrent l’image de femmes vaillantes, de
mères patriotes, mères courage, mères efficaces aussi bien sur le front des combats qu’à
l’arrière où elles ont un rôle social, assistant les femmes et les enfants affectés par la guerre et
touchés également par des maladies dont la tuberculose. Elles sont considérées comme des
héroïnes.
L’archétype de l’infirmière à cette époque, est l’infirmière de la Croix Rouge qui
évoque : la douceur et le dévouement, le bénévolat, l’obéissance et la discipline militaire,
mais leur compétence demeure restreinte à un rôle d’auxiliaire. « Au lendemain de la Grande
Guerre, le prestige acquis par les femmes soignantes, l’estime et la reconnaissance qu’on
leur manifeste, permettent à quelques fortes personnalités d’imposer une reconnaissance
officielle de la profession » (Knibiehler, 2008).
En 1922 est votée la première qualification des infirmières diplômées de l'Etat
français. Le décret du 27 juin 1922 reconnait trois brevets de capacité : infirmière
hospitalière, infirmière visiteuse de la tuberculose et infirmière visiteuse de l’enfance. Au
travers du diplôme il s’agit d’une reconnaissance officielle. A partir de ce premier diplôme
d'infirmier, l'histoire de la profession sera étroitement liée à l'histoire de sa formation.
L’arrêté du 24 juin 1924 uniformise le programme d’enseignement. Les contenus
portent presque exclusivement sur l'enseignement pratique. Le rôle de monitrice apparait. En
1938, le diplôme d’infirmière visiteuse disparait. Il est créé un diplôme d’infirmière en deux
11
ans et un diplôme d’assistante sociale en trois ans, avec une première année commune.
Bien que le diplôme d’État soit reconnu et nécessaire pour exercer les fonctions
d’infirmière, sur le terrain aucun délai n’est imposé aux hôpitaux pour recruter des diplômées.
La seconde Guerre Mondiale : début de l’affranchissement de l’infirmière
Le développement de nouvelles thérapeutiques (sulfamides, antibiotiques, examens
biologiques) et leur banalisation progressive, intensifient les gestes techniques (piqûres
intraveineuses, prises de sang, sondes..). Les médecins ne peuvent plus matériellement
exécuter seuls ces actes de soins et vont se trouver dans l’obligation de les déléguer. Les
infirmières vont apprendre ces gestes, ce qui a pour conséquence de donner « à l’infirmière
plus d’estime pour elle-même et plus d’ambition » (Knibiehler, 2008). Les soins dispensés en
série sont centrés sur l’organe atteint, sur la maladie. Une hiérarchie professionnelle se
construit à partir de cette hypertechnicité. La division du travail devenue une nécessité,
accompagnée d’un grand besoin de professionnalisation, va amener les infirmières à déléguer
les soins du corps à des professionnels sans qualification. C’est ce qu’Arborio appelle la
notion de « sale boulot » ou de « dirty work » empruntée à Everett C. Hugues (1996). C’est
sur cette base que le métier d’aide-soignant a été créé en 1949. Dès 1946, le gouvernement
propose une définition de l’infirmière et fixe les conditions d’exercice.
Arrêté du 04/08/1954 : programme toujours sur deux ans, mais essentiellement axé sur
la pratique. Les monitrices occupent une grande place dans la dispensation de l’enseignement.
Cependant l’infirmière reste une exécutante dans l’ombre des médecins. On assiste à une
volonté de conjuguer les principes d’abnégation hérités d’un passé religieux et les impératifs
de technicité comme forme de revendications professionnelles.
« Le métier d’infirmière reste une ascèse individuelle au lieu de devenir une fonction
sociale » (Knibiehler, Leroux-Hugues, Dupont-Hess et Tastayre, 1984).
De la libération de la femme à l’universitarisation
Le tournant de la formation s’amorce à partir des années 60 où l’on assiste à une
reconnaissance de la femme dans la société. L’infirmière se libère peu à peu du joug médical.
Comme les autres professions, les infirmières ont pris part aux évènements de mai 1968.
« Cette crise de 68 a permis aux soignants de s’intégrer au monde du travail, avec les mêmes
moyens de pression : grèves, revendications…Surtout elle nous a fait prendre conscience que,
12
sans faillir à notre tâche, nous pouvions avoir les mêmes avantages que d’autres professions
et que le temps des bénévoles ou assimilé était révolu » (Knibiehler, 1984).
La formation connait des remaniements successifs, que nous développerons plus loin.
Après 1968, l’hôpital devient une entreprise. La maitrise de l’évolution des dépenses
de santé est au cœur des transformations de l’hôpital à partir des années 80. L’intensité accrue
de l’activité, la gestion rationnelle du travail, le maintien des effectifs constants vont peser sur
la gestion du personnel soignant et plus particulièrement sur celle des infirmières. De fortes
mobilisations ont lieu de1988 à 1991. L’objectif des ces mouvements était la reconnaissance
des compétences et qualifications, l’amélioration des conditions de travail, une revalorisation
des grilles salariales. Ces mouvements déboucheront sur la création d’une Coordination
Nationale Infirmière. Les manifestations avaient pour slogan : « ni nonnes, ni bonnes, ni
connes », avec comme désir l’émancipation de la double tutelle : l’une morale avec l’image
des religieuses et l’autre médicale.
Droit et exercice de la profession
La législation repose sur le Code de la Santé Publique qui codifie les règles
professionnelles ainsi que les actes professionnels.
Le décret n° 2004-802 du 29 juillet 2004 modifié, définit les différents rôles de l’infirmière. Il
définit les trois types d’actes :

Les actes du rôle propre : l’infirmier a compétence pour l’initiative et l’exécution

Les actes sur prescription : la mise en œuvre relève de la compétence exclusive de
l’infirmière

Les actes avec un médecin à proximité : concernent les soins techniques.
Dans un seul et même texte sont réunis le décret du 16 février 1993 relatif aux règles
professionnelles des infirmiers, qui précise les devoirs envers les patients, les collègues, ainsi
que le Décret de compétence n° 2002-194 du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels
et à l’exercice de la profession.
Ce texte a été complété par l’arrêté du 13/04/2007 fixant la liste des dispositifs
médicaux que les infirmiers sont autorisés à prescrire et l’arrêté du 29/08/2009 fixant la liste
des personnes pouvant bénéficier de l’injection du vaccin antigrippal effectuée par l’infirmier,
élargissant le champ d’activité. Pour exercer la profession d’infirmier il faut être muni d’un
diplôme mentionné dans l’article L.4311-3 et l’exercice illégal est un délit puni par l’Article
L.4314-4 du Code de la Santé Publique.
13
L’Article L. 4311-1 (Modifié par Loi n° 2011-2012 du 29 décembre 2011 art. 5
journal Officiel du 30 décembre 2011) du Code la Santé Publique définit :
« Est considérée comme exerçant la profession d’infirmière ou d’infirmier toute
personne qui donne habituellement des soins infirmiers sur prescription médicale ou
conseil médical ou en application du rôle propre qui lui est dévolu. L’infirmière ou
l’infirmier participe à différentes actions, notamment en matière de prévention,
d’éducation de la santé et de formation ou d’encadrement. »
3.2. Histoire de la formation infirmière
La loi du 15 juillet 1943 assure la protection du titre et renvoie au Code Pénal pour
l'exercice illégal de la profession. Elle contraint les hôpitaux à recruter du personnel diplômé
et à créer leurs écoles. Cependant, la pénurie est déjà là et des infirmières autorisées
continuent à exercer en dehors des hôpitaux jusque dans les années 70. En 1947 création de la
première spécialité, celle d'infirmière puéricultrice. En 1949, la profession d'aide-soignante
voit le jour, « posant la question des positionnements mutuels de ces deux groupes
professionnels » (Chaboissier, 2009).
L'arrêté du 04 août 1954 : toujours un programme sur deux ans, surtout axé sur la
pratique (plus de dix mois de stage par an). L’enseignement fait par les monitrices occupe une
plus grande place, toujours sous-tendu par une certaine « morale professionnelle ».
L’infirmière reste une exécutante.
Arrêté du 17 juillet 1961 : l’enseignement débute par l’étude de l’homme sain, la santé
publique se développe. A la morale se substitue l’éthique professionnelle.
Arrêté du 5 septembre 1972 : en lien avec l’accord Européen de 1967, la formation est
allongée, elle se déroule en 28 mois. Le programme permet un équilibre entre théorie et
pratique, reconnait à l’élève le statut de stagiaire en apprentissage et est organisé en six
périodes. Un mémoire est demandé en fin de formation. La particularité de ce programme est
d’être centrée sur la santé et la personne et non plus exclusivement sur la maladie. Les soins
ne sont plus uniquement techniques, mais éducatifs et psychologiques. L’infirmière passe
ainsi d’auxiliaire médicale qualifiée à éducatrice de santé.
Arrêté du 12 avril 1979 : la durée de formation passe à 33 mois, elle répond à des
accords européens. Elle est divisée en modules. La première année est consacrée à l’homme
sain. La notion de démarche de soins apparait, complétant celle de rôle propre1 posé en 1978
1
Il est le symbole de l’autonomie infirmière. Il reconnaît à l’infirmière sa capacité de jugement et de prise
d’initiatives qui engage sa responsabilité au regard de certains soins bien définis par les textes.
14
et complété 15 ans plus tard par les transmissions ciblées2. En 1991 est mise en place dans les
Hôpitaux une Direction des Soins Infirmiers.
Arrêté du 23 mars 1992 : la durée de la formation passe à 3 ans et 3 mois. La fusion
des programmes des soins généraux et psychiatriques s’effectue, avec une large autonomie
laissée à chaque école pour orienter son enseignement. Apparait la notion de diagnostic
infirmier 3.
Les écoles deviennent des « Instituts de Formation en Soins Infirmiers », les élèves
des étudiants et les monitrices des formatrices.
Ce programme sera suivi de l’actualisation des décrets d’actes : décret d’actes de
1993, de 2002, abrogé par celui de 2004. C’est le Code de la Santé Publique qui régit depuis
l’exercice de la profession infirmière.
Créé en 2006, l’Ordre National Infirmier (O.N.I.) sera opérationnel en 2009 et
connaîtra rapidement des difficultés de reconnaissance au sein-même de la profession.
L'arrêté du 31/07/2009 met en place l’universitarisation des études d’infirmier.
Règlementation et nouveau programme de formation
Le processus d’universitarisation des études d’infirmier, réclamé depuis longtemps par
les professionnels de santé et les étudiants infirmiers, a été initié en 1998 et officialisé en
1999 par les accords de Bologne portant sur l’enseignement supérieur et la formation
continue. Lisibilité et comparabilité des diplômes favoriseront, de fait, la mobilité des
professionnels dans l’espace européen. L’universitarisation concerne aussi d’autres
formations du secteur de santé.
La mise en application des accords européens de Bologne passe par la mise en place d’un
cadre commun dont les trois points-clés sont :
- un cursus unifié après le baccalauréat avec le système LMD (Licence en 3 ans,
Master en 5ans, Doctorat en 8 ans).
- un système commun de crédits : ECTS (Système de Transfert de Crédits Européens).
- la mise en place d’un supplément au diplôme.
2 Méthode qui sert à organiser et structurer les informations écrites concernant le patient de manière
relationnelle pour en assurer une lecture rapide et efficace (DAR = données-actions-résultats).
3
C’est « l'énoncé d'un jugement clinique sur les réactions aux problèmes de santé présents ou potentiels d'une
personne, d'un groupe ou d'une collectivité ». (ANADI : Association Nord Américaine des Diagnostics
Infirmiers, 1986). Centré sur les besoins de la personne, il vient en complément du diagnostic médical, centré sur
la pathologie.
15
C’est ainsi que la formation préparant au diplôme d’infirmier a fait l’objet de profonds
remaniements. Le référentiel de formation s’est construit selon les normes universitaires.
L’arrêté du 31/07/2009 stipule qu’à l’issue de cette formation il sera délivré « aux
étudiants en soins infirmiers […] conjointement au diplôme d’Etat, le grade licence ».
Deux ministères se partagent la tutelle des formations et métiers de la santé : le Ministère
chargé de la Santé et le Ministère de l’Education Nationale.
Arrêté du 31/07/2009 relatif aux études d’infirmier.
Le référentiel de formation est fondé sur une approche par compétences, compétences à
acquérir pour pouvoir exercer la profession d’infirmier. La définition du terme compétence
est empruntée au répertoire des métiers de la Fonction Publique Hospitalière : « La
compétence est la maitrise d’un savoir-faire opérationnel relatif aux activités (tâches) d’une
situation déterminée, requérant des connaissances et des comportements. Elle est inséparable
de l’action et ne peut être appréhendée qu’au travers de l’activité ».
Cette approche permet de positionner la profession dans la société actuelle, de
répondre la plus efficacement possible aux enjeux du système de santé relatifs aux besoins en
santé (population vieillissante, accroissement des maladies chroniques..), aux contraintes
économiques et règlementaires (loi HPST, ARS)4.
Ces compétences, au nombre de dix, sont listées et détaillées avec critères et
indicateurs dans le référentiel de compétences.
1. Evaluer une situation clinique et établir un diagnostic dans le domaine infirmier
2. Concevoir et conduire un projet de soins infirmiers
3. Accompagner une personne dans la réalisation de ses soins quotidiens
4. Mettre en œuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique
5. Initier et mettre en œuvre des soins éducatifs et préventifs
6. Communiquer et conduire une relation dans un contexte de soins
7. Analyser la qualité des soins et améliorer sa pratique professionnelle
8. Rechercher et traiter des données professionnelles et scientifiques
9. Organiser et coordonner des actions soignantes
10. Informer et former des professionnels ou des personnes en formation
4
LOI HSPT : loi Hôpital Patients Santé et Territoire loi n 2009-879 du 21 juillet 2009,
ARS : Agence Régionale en Santé
16
Finalités de la formation.
Le référentiel de formation indique qu’au terme de sa formation, l’étudiant sera « un
praticien autonome, responsable et réflexif », c'est-à-dire capable d’analyser une situation de
santé, de prendre des décisions dans les limites de son rôle et de mener des interventions seul
et en équipe pluri professionnelle.
Exercés au raisonnement clinique et à la réflexion critique, les professionnels formés
seront compétents, capables d’intégrer plus rapidement de nouveaux savoirs et de s’adapter à
des situations variées.
Le référentiel de formation a pour objet de professionnaliser le parcours de l’étudiant,
de lui permettre de construire les éléments de sa compétence.
Toutes ces compétences sont à développer par le biais d’une alternance IFSI-stages.
Tout au long de son cursus, « il (l’étudiant) développe des ressources en savoirs, habiletés
gestuelles et en capacités relationnelles […] apprend à reconnaitre ses émotions […],
développe une éthique professionnelle ».
Le processus d’apprentissage repose en grande partie sur l’étude de situations clés
professionnelles (en IFSI et sur le terrain) et comprend trois paliers : comprendre, agir,
transférer à des situations nouvelles ou encore inconnues. D’autre part il est notifié que « Le
parcours de formation tient compte de la progression de chaque étudiant ».
Organisation générale de la formation.
Le système européen est basé sur des années universitaires, ainsi la durée de la
formation est réduite à 3 ans, plus précisément elle passe de 4760 heures à 4200 heures,
auxquelles se rajoutent 900 heures estimées de travail personnel.
Chaque année est divisée en deux semestres. Chaque semestre est validé par
l’obtention de 30 ECTS. Le Diplôme est délivré lorsque l’étudiant a cumulé 180 ECTS au
cours de sa formation.
17
La formation théorique.
Elle ne se fait plus par modules et par familles de pathologies mais par Unité
d’Enseignement (UE) qui sont de quatre types :
- des unités d’enseignement dont les savoirs sont dits « contributifs » aux savoirs
infirmiers. Ce sont ces UE dont les cours doivent être obligatoirement dispensés par des
professeurs d’université afin de valider le grade universitaire de licence
- des unités d’enseignement de savoirs constitutifs des compétences infirmières
- des unités d’intégration des différents savoirs et leur mobilisation en situation
- des unités de méthodologie et de savoirs transversaux (NTIC5 et Anglais)
La formation clinique.
L’alternance tient une place essentielle dans le nouveau dispositif.
« Le stage doit permettre à l’étudiant d’acquérir des connaissances, une posture
réflexive, d’exercer son jugement et ses habiletés gestuelles, de centrer son écoute sur
la personne soignée et proposer des soins de qualité, de prendre progressivement des
initiatives et des responsabilités, de reconnaitre ses émotions, et les utiliser avec la
distance qui s’impose, de prendre de la distance nécessaire et de canaliser ses
émotions, de mesurer ses acquisitions dans chacune des compétences, de confronter
ses idées, ses opinions, et ses manières de faire avec celles des professionnels et
autres étudiants ».
Le parcours de l’étudiant est transcrit dans son portfolio qui l’accompagnera durant
toute sa formation, assurant ainsi la traçabilité des actes et activités effectués ainsi que
l’acquisition des éléments de chaque compétence, graduée selon une échelle (acquis, encours
d’acquisition, à améliorer).
Le schéma d’encadrement est maintenant bien formalisé.
Les stages sont organisés autour :
- du maître de stage : il représente la fonction organisationnelle et institutionnelle du
stage
- le tuteur de stage : il représente la fonction pédagogique du stage. Il est volontaire
pour exercer cette fonction. Il assure un accompagnement des étudiants et évalue leur
progression lors d’entretiens réguliers
- les professionnels de proximité : ils représentent la fonction d’encadrement
pédagogique au quotidien.
5
NTIC : Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication
18
La durée des stages.
Elle a diminué mais les périodes de stage sont plus longues (en moyenne 10
semaines), ceci pour permettre une meilleure intégration du futur professionnel et une
construction plus efficiente de ses compétences.
L’étudiant va obligatoirement faire un stage représentatif de quatre « familles de situations » :
- Soins de courte durée
- Soins en santé mentale et en psychiatrie
- Soins de longue durée et soins de suite et de réadaptation
- Soins individuels ou collectifs sur des lieux de vie
Dans la charte d’encadrement il y a obligation pour les lieux de stage de créer un livret
d’accueil.
L’évaluation en stage.
Il n’y a plus de note. L’outil d’évaluation est le portfolio centré sur l’acquisition des
compétences, des activités et des actes. Le tuteur doit procéder au bilan du stage avec
l’étudiant. Chaque semestre, le formateur de l’IFSI responsable du suivi pédagogique de
l’étudiant fait le point avec celui-ci, l’accompagne pour la suite de son parcours.
Les IFSI désignent un « formateur référent » pour chacun des stages. L’approche par
compétence positionne l’étudiant en tant qu’acteur de sa formation et favorise la
professionnalisation.
3.3. Historique de la profession d’aide-soignant
Nous emploierons aussi bien le terme au masculin (aide-soignant) qu’au féminin
(aide-soignante). Comme son nom l’indique, l’aide-soignante aide « la soignante ». Elle est
donc la collaboratrice de l’infirmière et comme le stipule l’Arrêté du 22 octobre 2005
modifié : « dispense sous sa responsabilité des soins liés aux fonctions d’entretien et de
continuité de la vie visant à compenser un manque ou une diminution d’autonomie de la
personne ».
La profession aide-soignante est née de l'impératif d'hygiène réclamée par l'institution
hospitalière et de l'incapacité pour les patients à assumer leurs besoins élémentaires comme se
laver, s'habiller et manger seuls.
19
Ces tâches, attribuées autrefois à un personnel sans formation, aux "infirmières",
lorsque ce terme désignait toute personne travaillant à l'hôpital, ont été déléguées à ce
personnel spécialisé, dans le cadre d'une division du travail qui s'est complexifiée au sein du
système hospitalier.
La création de cette nouvelle catégorie permet en effet de protéger la profession
d'infirmière et son Diplôme d'Etat créé en 1946.
La loi n°46-630 du 8 avril 1946 exige la possession exclusive du Diplôme d’Etat pour
détenir l'autorisation d'exercer comme infirmière. Il s'agit de reclasser les « servantes » des
hôpitaux (c’est le terme employé à l’époque) c'est-à-dire les infirmières non diplômées qui,
depuis 1946, ne peuvent plus exercer sans diplôme d'État (Arborio, 2001).
Le risque, pour les hôpitaux, est de se retrouver privé de ce personnel « infirmier »,
nombreux, formé sur le tas, non diplômé mais expérimenté. Pour pallier la pénurie, des
mesures transitoires sont envisagées, comme la création d'une catégorie intermédiaire, « la
catégorie d'aide-soignante », au départ provisoire, visant au reclassement statutaire et
indiciaire d'une partie du personnel. Mais, se révélant peu à peu un moyen commode d'assurer
la promotion du « petit personnel » hospitalier que réclament les syndicats, la catégorie
d'aide-soignante est alors retenue.
La création de la catégorie d'aide-soignante est une conséquence du processus de
professionnalisation des infirmières, en effet, elle est une invention de l'administration
hospitalière en 1949 (arrêté du 3 février 1949). Le terme est au féminin à l’origine.
Le rôle de l’aide-soignante consiste à « seconder les infirmiers et les infirmières notamment
en ce qui concerne les soins à donner aux hospitalisés » (Arrêté préfectoral du 14 avril 1949).
Cependant, ses fonctions ne sont pas définies de façon très précise, elle aide
l’infirmière aux soins mais participe également au ménage et aux gros travaux.
« L’ambigüité réside dans le fait que les fonctions restent définies comme intermédiaires : le
contact avec les malade la « range » du côté des soignants, mais ses tâches concernant
l’entretien la rend proche de celui des agents de service » (Arborio, 2002).
Il n’existe pas de formation, seule l’ancienneté auprès des malades dans
l’établissement compte.
L’acte de naissance officiel du métier d’aide-soignant remonte à l’arrêté du 23 janvier
1956 (Journal Officiel du 25 janvier 1956) qui crée le Certificat d’Aptitude aux Fonctions
d’Aide-Soignant (CAFAS).
Le CAFAS correspond à une formation de dix mois dont 40 heures de théorie.
20
La création du CAFAS et surtout la parution du programme de formation par la circulaire du
27 mai 1957 ont permis aux aides-soignants de développer leur exercice et d’évoluer.
Le rôle de l’aide-soignant apparait peu à peu : « de simple instrument de promotion
professionnelle du personnel hospitalier, le titre d’aide-soignante s’est vu associé à une
fonction précise dans l’équipe soignante » (Arborio, 2001).
En 1960, la loi rend obligatoire le CAFAS pour pouvoir exercer la profession d'aidesoignante. Parallèlement, pour améliorer le recrutement des aides-soignants, l'Education
Nationale instaure un BEP Sanitaire et Social.
Au mois de juillet 1971, le déroulement de la formation est redéfini par arrêté. Le
programme de formation est centré sur les besoins fondamentaux de l’homme. La durée est
portée à 12 mois, dont 120 heures de théorie et 100 heures de pratique.
Le texte précise que l’aide-soignant exécute des soins sous l’autorité et la
responsabilité de l’infirmière.
En 1978, l’aide-soignant est autorisé à exercer en service de psychiatrie.
En 1981, par décret, les aides-soignants sont autorisés à travailler en secteur extra
hospitalier et au maintien des personnes âgées. Ils peuvent ainsi travailler dans les services de
soins à domicile (SSIAD) mais toujours sous la responsabilité des infirmiers.
Dans les textes légiférant la profession d'infirmière apparaît la fonction aide-soignante.
L’arrêté du 1er février 1982 instaure un nouveau programme de formation, basé sur le
modèle de l’alternance. La formation s’étale sur 12 mois, dont 350 heures de théorie et 24
semaines de stage.
Il est précisé que l'aide-soignant assure par délégation de l'infirmière, sous sa
responsabilité et sous son contrôle, l'humanisation des conditions de vie de la personne
soignée ou de la personne âgée.
En 1989, une modification de l’arrêté du 1er février 1982 fixant le programme relatif
au certificat d’aptitude aux fonctions d’aide-soignant est effectuée.
Toujours en 1989, le décret du 18 avril permet aux agents hospitaliers, réunissant au
moins huit années d’exercice en cette qualité, d’accéder au grade d’aide-soignant et de suivre
la formation.
21
L’arrêté du 22 juillet 1994
En 1994, l’arrêté du 22 juillet (publié au J.O. du 24 juillet 1994) précise le programme
des études conduisant au certificat d’aptitude à la fonction d’aide-soignant. Cet arrêté abroge
celui du 23 janvier 1956.
Le recrutement des élèves et le programme des études sont modifiés ; 12 mois dont
630 heures de théorie et 27 semaines de stage sont nécessaires. Ce programme, découpé en 12
modules d’enseignement théoriques, comporte un tronc commun avec les auxiliaires de
puériculture pendant les 6 premiers mois de formation.
Six modules sont spécifiques à la formation des aides-soignants.
La formation se déroule sur un an. Elle comprend 1575 heures d’enseignement : 630 heures
de théorie et 27 semaines de stage (10 semaines de stage identiques et 17 semaines de stage
spécifiques aux aides-soignants).
Le diplôme Professionnel d’Aide-Soignant (DPAS)
Au mois de janvier 1996 paraît la circulaire DGS/PS3 n°96-31 du 19 janvier 1996
relative au rôle et mission des aides-soignants et des auxiliaires de puériculture dans les
établissements hospitaliers. C’est le premier texte officiel sur la fonction aide-soignante.
Le 12 août de la même année, un décret abolit le CAFAS pour le DPAS (Diplôme
Professionnel des Aides-soignants).
L’arrêté du 22 octobre 2005 modifié relatif à la formation conduisant au diplôme
d’état d’aide-soignant, définit dans son annexe I le référentiel de formation, et dans son
annexe II la fiche d’évaluation des compétences en stage.
Les aides-soignants seront les premiers professionnels de santé à être formés à partir
d'un référentiel de compétences. « Une personne compétente est une personne qui sait agir
avec pertinence dans un contexte particulier » (Le Boterf, 1994).
La validation des acquis et de l’expérience (VAE)
L’arrêté modifié du 22 octobre 2005 relatif à la formation conduisant au Diplôme
d’Etat d’aide-soignant fait aussi apparaitre les modalités d’organisation de la validation des
acquis et de l’expérience pour l’obtention du diplôme d’état d’aide-soignant. La profession est
marquée par une réelle révolution. Désormais, ce n’est plus uniquement la formation
académique qui peut conduire au diplôme mais également les activités antérieures qui sont
22
considérées et qui peuvent être validées. La valeur de la formation et de du développement de
compétences du travail est enfin reconnue comme principe fondateur.
Le métier est accessible par deux filières :
-
une formation initiale de dix mois après passage du concours
-
ou bien, pour les candidats qui remplissent les critères, par la VAE, c'est-à-dire une
formation modulaire. Les modules sont validés par un jury après remplissage d’un
livret administratif, validation d’une formation obligatoire puis présentation d’un
second livret avec argumentation.
Le Diplôme d’Etat d’Aide-Soignant (DEAS)
Le 31 aout 2007, le Diplôme Professionnel d’Aide-Soignant devient un Diplôme
d’Etat d’Aide- Soignant (DEAS) par l’arrêté n°2007-1301 relatif aux diplômes d’aidesoignant, d’auxiliaire de puériculture et d’ambulancier et modifiant le Code de la Santé
Publique publié au J.O. n°203 du 2 septembre 2007.
Ce décret spécifie que, désormais, les personnes titulaires du CAFAS ou du DPAS
sont considérées comme titulaires du DEAS.
Dans son article 1 : « Les mots diplôme professionnel d’aide-soignant sont remplacés
par diplôme d’état d’aide-soignant » (Légifrance.fr).
3.4. La formation d’aide-soignant
Référentiel de formation des aides-soignants du 22 octobre 2005
(Arrêté du 22 octobre 2005 modifié relatif à la formation conduisant au diplôme d’état d’aidesoignant).
Les compétences des aides-soignants ont évolué depuis ces dernières années,
notamment grâce au référentiel de formation du 22 octobre 2005. (Annexe I)
Ce référentiel de formation a bouleversé l’approche du métier et de son enseignement.
Dans sa construction, ce référentiel s’appuie sur l’exercice professionnel, à savoir les activités
concrètes du métier, puis les compétences, pour ensuite conduire au programme de formation.
Le métier d’aide-soignant va s’articuler autour de 8 compétences.
« La compétence est la mise en œuvre de savoirs, savoir-faire et savoir être en situation
pratique » (Le Boterf, 2002). Pour lui, le fait d’agir avec compétence dans une situation de
travail repose à la fois sur les ressources personnelles de l’aide-soignant (connaissances,
savoir-faire, savoir-faire relationnel et expérience) mais également sur des ressources externes
23
(les collègues, les protocoles). C’est la combinaison des deux ressources qui crée la
compétence.
Les conditions d'admission
Le candidat doit être âgé de 17 ans au moins à la date d'entrée en formation. Aucune
dispense d’âge n’est accordée et il n’est pas prévu d’âge limite supérieur.
Les épreuves de sélection
L’épreuve écrite d’admissibilité (aucune condition de diplôme n’est requise pour se
présenter à cette épreuve).
Sont dispensés de cette épreuve :
-Les candidats titulaires d’un titre ou diplôme homologué au minimum au niveau IV
ou enregistré à ce niveau au répertoire national de certification professionnelle, délivré dans le
système de formation initiale ou continue français.
-Les candidats titulaires d’un titre ou diplôme de secteur sanitaire ou social homologué
au niveau minimum V, délivré dans le système de formation continue initiale ou continue
français.(Jusqu’à présent, l’accès à la formation privilégiait les personnes possédant le BEP
carrières sanitaires et sociales (diplôme niveau V). L'arrêté du 22 octobre 2005 relatif au
DPAS permet l’accès à des personnes possédant un diplôme de niveau IV et plus.
-Les candidats titulaires d’un titre ou diplôme étranger leur permettant d’accéder à des
études universitaires dans le pays où il est obtenu.
-Les étudiants ayant suivi une première année d’études conduisant au diplôme d’état
d’infirmier et n’ayant pas été admis en deuxième année.
L’épreuve écrite se décompose en 2 parties :
A partir d’un texte de culture générale d’une page maximum et portant sur un sujet
d’actualité d’ordre sanitaire et social, le candidat doit : dégager les idées principales du
texte et commenter les aspects essentiels du sujet traité sur la base de 2 questions au
maximum. Cette partie est notée sur 12 points et a pour objet d’évaluer les capacités de
compréhension et d’expression du candidat.
Une série de 10 questions à réponse courte :
-
5 questions portant sur des notions élémentaires de biologie humaine
-
3 questions portant sur les 4 opérations numériques de base
-
2 questions d’exercice de mathématiques de conversion
24
Cette partie a pour objet de tester les connaissances du candidat dans le domaine de la
biologie humaine ainsi que ses aptitudes numériques. Elle est notée sur 8 points.
Les candidats ayant obtenu une note supérieure ou égale à 10 sur 20 sont déclarés
admissibles.
L’épreuve orale d’admission est notée sur 20 points.
Principes et méthodes pédagogiques
-
La progression : les instituts de formation sont responsables de la progression
pédagogique de l’élève dans le cadre du projet pédagogique. Le découpage des
modules de formation centrés autour de l’acquisition de compétences incite à
l’aménagement de parcours professionnels personnalisés.
-
L’initiative : les objectifs pédagogiques sont déclinés au sein des instituts de formation
dans un projet pédagogique qui tient compte du contexte et des ressources de l’institut
de formation.
-
Les modalités de formation et les méthodes pédagogiques s’attachent à développer
chez la personne en formation des capacités d’initiatives et d’anticipation visant à un
exercice professionnel responsable.
-
L’individualisation : un suivi pédagogique personnalisé est instauré. Il permet à
l’élève de mesurer sa progression. L’équipe pédagogique met à la disposition de
l’élève des ressources et des moyens qui le guident dans son apprentissage.
Durée et caractéristiques de la formation
L’ensemble de la formation comprend 41 semaines soit 1435 heures d’enseignement
théorique et clinique en institut de formation et en stage, réparties comme suit :
-
Enseignement en institut de formation : 17 semaines, soit 595 heures
-
Enseignement en stage clinique : 24 semaines, soit 840 heures
L’enseignement en institut de formation et les stages cliniques se font sur la base des 35
heures par semaine.
Cet enseignement comprend des cours, des travaux dirigés, des travaux de groupe et des
séances d’apprentissages pratiques et gestuels.
25
Modules de formation et stages
Le diplôme peut s’acquérir soit par le suivi et la validation de l’intégralité de la
formation en continu ou discontinu, soit par le suivi et la validation d’une ou de plusieurs
unités de formation (module et stage) correspondant à une formation complémentaire en
fonction du mode d’accès au diplôme (cursus VAE ou passerelles).
Les modules de formation
Ils correspondent à l’acquisition des huit compétences du diplôme.
Module 1 : Accompagnement d’une personne dans les gestes de la vie quotidienne.
4 semaines (140 heures).
Module 2 : L’état clinique d’une personne. 2 semaines (70 heures).
Module 3 : Les soins.5 semaines (175 heures)
Module 4 : Ergonomie.1 semaine (35 heures)
Module 5 : Relation-communication. 2 semaines (70 heures).
Module 6 : Hygiène des locaux hospitaliers.1 semaine (35 heures).
Module 7 : Transmission des informations.1 semaine (35 heures).
Module 8 : Organisation du travail.1semaine (35 heures).
Les stages
Dans le cursus complet de formation, les stages sont au nombre de six, de 140 heures
chacun, soit 4 semaines. Ils sont réalisés dans des structures sanitaires, sociales ou médicosociales.
Leur insertion dans le parcours de formation est prévue dans le projet pédagogique de
l’institut de formation et permet l’acquisition progressive des compétences par l’élève.
Les lieux de stage sont choisis en fonction des objectifs d’acquisition de la compétence.
3.5. Le cadre réglementaire et législatif
Définition du métier d’aide-soignant
L’aide-soignant exerce son activité sous la responsabilité de l’infirmier, dans le cadre
du rôle propre dévolu à celui-ci, conformément aux articles R. 4311-3 à R. 4311-5 du Code de
la Santé Publique.
« Dispenser, dans le cadre du rôle propre infirmier, en collaboration avec lui et sous sa
responsabilité, des soins de prévention, de maintien, de relation et d’éducation à la santé
26
pour préserver et restaurer la continuité de la vie, le bien-être et l’autonomie de la
personne ».
Dans ce cadre, l’aide-soignant réalise des soins liés aux fonctions d’entretien et de
continuité de la vie visant à compenser partiellement ou totalement un manque ou une
diminution de l’autonomie de la personne ou d’un groupe de personnes. Son rôle s’inscrit
dans une approche globale de la personne soignée et prend en compte la dimension
relationnelle des soins. L’aide-soignant accompagne cette personne dans les activités de sa vie
quotidienne, il contribue à son bien-être et à lui faire recouvrer, dans la mesure du possible,
son autonomie.
Travaillant le plus souvent dans une équipe pluri professionnelle, en milieu hospitalier ou
extrahospitalier, l’aide-soignant participe, dans la mesure de ses compétences et dans le cadre
de sa formation, aux soins infirmiers préventifs, curatifs ou palliatifs. Ces soins ont pour objet
de promouvoir, protéger, maintenir et restaurer la santé de la personne, dans le respect de ses
droits et de sa dignité.
La définition même de la profession nous amène à convoquer les modèles et théories de la
posture et de la compétence, afin de mieux appréhender ce métier.
3.6. Les modèles de la posture
Le mot posture est apparu au XIVe siècle avec des attributs à la position. A. Rey le
définit dans le dictionnaire de la langue française d’une part comme « une attitude
particulière du corps » et d’autre part « ….état où est quelqu’un par rapport à sa situation
morale ou sociale, à son crédit ».
« La posture n’est pas une position choisie et qu’on voudrait conserver, c’est
davantage une façon d’être, une attitude c'est-à-dire une façon d’aborder la chose, dans tel
ou tel état d’esprit et qui va donner lieu à une série de variantes, de figures possibles, de
variations dans les aléas de la temporalité » (Donnadieu, Genthon et Vial, 1998).
Dans le Littré, le mot « posture » vient du latin postura « position, disposition »,
dérivé du participe passé positus du verbe ponere « poser ».
Dans l’histoire de la sociologie française on distingue deux pensées ou deux
paradigmes opposés attribués à E. Durkheim et M. Weber : le premier où l’homme est un être
passif, la société prime sur l’individu, et le second où l’homme est un être actif, la société est
façonnée par l’homme, l’individu prime sur la société, c’est un acteur social.
27
Plus récemment, R. Boudon donne aux individus un certain pouvoir d’analyse, de conscience
de la situation, d’adaptation à l’environnement. Les individus sont acteurs dans leurs
décisions et leurs agissements. Selon lui, les individus sont des acteurs dotés de la capacité de
faire des choix rationnels.
Ainsi l’école française de sociologie a réduit de manière symétrique les sujets en
élaborant la distinction entre agent et acteur.
« Les notions d’agent et d’acteur aboutissent ainsi à la reconnaissance implicite d’une
frontière entre deux ordres de représentations : celui du système pour lequel l’agent,
partie des agencements, (…) reste essentiellement agi (…) celui d’une situation
sociale (…) où l’acteur, pourvu de conscience et d’initiative, capable de stratégies,
retrouve un degré élevé d’intentionnalité (…). Du même coup, l’acteur est reconnu
comme producteur de sens » Ardoino (2000).
Ardoino, en 2000, dans son ouvrage « Les avatars de l’éducation » complète le
diptyque « Agent-Acteur » pour en faire un triptyque : « Agent-Acteur-Auteur ».
Selon lui, les impératifs du chercheur que sont « diviser l’objet de recherche » et d’étudier les
« bouts » séparément sont particulièrement contre productifs lorsqu’il s’agit d’étudier les
systèmes réputés complexes tels : l’individu, le groupe ou le système social. Ardoino
s’intéresse à l’holisme en tant que méthode qui « voit d’abord le tout avant de voir les
parties ».
Par la nomination de ces postures Ardoino (2000) veut y « entendre le système
d’attitudes et de regards vis-à-vis des partenaires, des situations, des objets dans le cadre des
recherches ou des pratiques sociales. Posture est pris au sens de position ».
Au sein d’une société la personnalité s’exprime à travers une pluralité de postures. Selon
Ardoino, le sujet peut être à la fois agent, acteur, auteur.
Les modèles de la posture ne renvoient pas directement à des connaissances mais à des
façons d’être et de faire. Il est donc intéressant de les repérer, et donc forcément les connaître
et les utiliser à bon escient. Ces postures sont adoptées à tour de rôle en fonction des
situations et dans toutes les relations sociales.
3.6.1. La posture d’agent
Dans ce modèle, l’agent exécute les tâches prescrites, il est en position de soumission,
d’obéissance à une hiérarchie, à des méthodes, des protocoles, des recommandations et des
durées préétablies, « Le sujet subit, il est spectateur, usager ou pire, assujetti. Il n’a pas de
pouvoir sur les règles du jeu qui déterminant son action. Il est en position de soumission et
28
d’application » (Ardoino, 2000). L’erreur est une faute, et s’il existe un écart entre la tâche
prescrite et la réponse, l’acteur est sollicité. Nous développerons la posture d’acteur plus loin.
Obéissant à un modèle mécaniciste, l’individu est assujetti et ne s’implique pas dans le
projet. L’agent est la personne à qui on confie des tâches à réaliser et qui ne possède ni les
théories ni les modèles.
Lorsque l’individu est agent, Gatto (2005) précise : « Les pratiques sont protocolisées
et systématisées. Les demandes, les ressources et les savoirs pré-existants expérientiels ne
sont pas pris en compte, « qu’il n’a pas droit à la décision » ce qui ne laisse que peu de place
aux possibilités de créativité ».
Dans le modèle béhavioriste de la formation, l’élève est agent lors des cours
magistraux.
L’agent comme dit Gatto (2005) « s’assène les savoirs scientifiques actuels que les
chercheurs ont produit (savoirs-savants, recommandations scientifiques…). Les savoirs préexistants expérientiels du thérapeute doivent être évacués pour se conformer à la norme des
pensées, des discours et des pratiques professionnelles dictées par les scientifiques ». Le
chercheur est celui qui dit ce qu’il dit, ce qu’il faut faire et qui crée l’action de soins.
L’infirmier, l’aide-soignant, dans cette posture appliquent passivement la prescription,
le protocole, les recommandations. Ils exécutent et ne donnent pas leur avis. Ils ne prennent
aucune initiative. Il n’y a pas ou peu de place à la recherche de sens et au questionnement. Le
sens de l’action à réaliser est extérieur, ils ne sont que les maillons d’une chaîne d’actions
dont l’objectif est d’arriver à un produit fini. C’est la posture que l’aide-soignant doit adapter
lors de situations précises, lorsqu’il doit appliquer des consignes ou protocoles précis ou
planifier son activité en fonction des autres intervenants, notamment dans le respect de ses
compétences et de la collaboration infirmier - aide-soignant.
3.6.2. La posture d’acteur
« L’acteur est reconnu comme co-producteur de sens, il est pourvu de conscience et
d’initiative, capable de stratégie » (Ardoino, 2000).
« Il se situe dans un registre d’interprétation. Pourvu de conscience et d’initiative, il
est capable de stratégie » (Gatto, Garnier et Viel, 2007).
Le sujet possède une certaine marge de manœuvre et d’initiative. Il possède une liberté
relative qui pourra s’exprimer dans certaines procédures. L’acteur s’assure de la bonne
compréhension de la tâche prescrite à l’agent et vérifie si ce dernier possède les moyens
physiques, matériels et la formation nécessaire pour la réaliser.
29
Dans le contexte des services de soins, l’acteur est le cadre de santé : lien entre
l’infirmier agent et le médecin auteur.
Malgré tout s’il subsiste un écart entre la tâche à effecteur et le résultat attendu, il fera
appel à l’auteur.
Pour faciliter la lisibilité, cette posture intermédiaire ne sera pas utilisée pour la
création des matrices théoriques.
3.6.3. La posture d’auteur
Selon Ardoino (2000), c’est « celui qui réussit à se situer lui-même comme étant à
l’origine, à la source de son propre devenir ».
« Le sujet invente innove. Il se situe à la source et produit du sens. Il est prescripteur,
décideur, responsable et autonome ».
Il détient le savoir théorique et par conséquent, le pouvoir. Il crée et développe « un
processus d’autorisation ».
« La capacité, essentiellement acquise, autant par le travail et les effets complexes de
l’éducation qu’à travers l’expérience de la vie, de se faire soi-même son propre auteur ;
c’est-à-dire, de décider, en connaissance de cause, des moyens dépendant effectivement de
nous, comme des principes qui gouvernent notre existence » (Ardoino, 2000).
L’auteur se situe dans le paradigme phénoménologique et le modèle de la santé global.
Ce modèle peut être corrélé avec la loi du 4 mars 2002, qui oblige le soignant à construire
avec le patient des objectifs et un programme éducatif commun. L’infirmier, le patient
deviennent « co-auteurs, co-évaluateurs, co-décideurs et co-constructeurs de l’ensemble du
travail réalisé dans la limite de leurs compétences réglementaires » (Gatto, 2006).
Ce modèle phénoménologique de posture est caractérisé par la compréhension en
cheminant, l’incertitude, le scepticisme, le relativisme, l’écoute, l’initiative, l’invention,
l’innovation.
L’auteur confronte une ou plusieurs théories ou modèles de champs scientifiques.
3.6.4. Articulation des postures
La diversité des situations de soins, implique la nécessité d’adopter des postures
différentes.
Ainsi, dans les unités de soins le professionnel peut agir dans une posture conforme à
la situation de soins, soit agent lors d’application de protocole conforme à la réglementation et
30
aux références scientifiques, soit auteur dans une relation de soins où sa posture réflexive lui
permettra d’accompagner le patient à être lui-même co-auteur des décisions.
Le triptyque Agent-Acteur-Auteur est utilisable dans les situations d’apprentissage,
d’évaluation, de soins, de formation ou d’éducation et il semble donc évident de pouvoir
passer d’une posture à une autre. Il n’y a donc pas une hiérarchie établie, fixe.
C’est le contexte ou la personne elle-même qui induit telle ou telle posture et non pas
un rapport de force où un seul individu aurait le pouvoir sur les autres.
Les postures interagissent et des passages de l’une à l’autre s’opèrent continuellement
à l’intérieur de chacun. Ces passages sont soit en lien avec ce qui nous est extérieur
(contraintes imposées), soit en lien avec ce qui nous est propre (personnalité).
Le formateur doit connaître les modèles afin qu’il adapte sa posture en fonction des
différentes situations pédagogiques en prenant parfois une posture d’agent (en regard de la
législation) ou une posture d’auteur (accompagnement de l’étudiant).
3.7. Les modèles de la compétence
La compétence est une notion complexe à définir tant son champ sémantique est large.
Vient du latin (competere) au sens de « rechercher concurremment, revenir à ».
Elle a donné lieu à une littérature abondante.
Plusieurs approches se présentent pour définir ce terme de compétence, nous en avons relevé
quelques-unes susceptibles d’éclairer notre recherche.
Définitions extraites du Dictionnaire des concepts clés en pédagogie. (Raynal et Rieunier,
1997) :
-
« Articulation routinière ou originale des ressources internes (savoirs, savoirfaire, attitudes, connaissances, savoir inventer) ou externes (réseaux personnels,
bases de données, internet…) pour traiter efficacement une situation particulière
appartenant à une famille de situations ».
-
Pour le GESIM (Groupement des industries sidérurgiques et minières) (2004): « la
compétence est un savoir-faire opérationnel validé ».
-
Pour Clelland, cité par Bellier (2004): « La compétence est la faculté d’une
personne de mener à bonne fin une tâche déterminée dans une situation
déterminée ».
31
-
Pour Hadji (1992) : elle permet « d’associer correctement des outils qu’on repère
comme tels, avec des situations qu’on comprend, et qu’on repère par leur
structure ».
L’usage du terme de « compétence » s’est largement développé dans le domaine socioéconomique. Il vient des Anglo-Saxons et arrive en France en 1930 pour définir une personne
qui rendait service. Mais c’est dans les années 1980 que ce terme de compétence apparait en
France dans le domaine de l’éducation et du travail. A cette époque il s’imposait d’améliorer
la compétitivité des entreprises et de changer l’organisation du travail. Le taylorisme, jusqu’à
lors pratiqué, n’était pas efficace face aux situations devenues complexes. Le travail d’analyse
de l’activité par les ergonomes de l’activité a permis de se rendre compte que l’initiative
humaine était importante pour la résolution de problèmes.
Le terme de compétence fait référence à la maitrise d’une activité professionnelle et à la
capacité de mobiliser ses savoirs théoriques à bon escient.
La commission européenne, dans le cadre de la certification pour l’apprentissage, définit
la compétence de la façon suivante : « Ensemble des caractéristiques individuelles
(connaissances, aptitudes et attitudes) qui permettent à une personne d’exercer son activité
de manière autonome, de perfectionner sans cesse sa pratique et de s’adapter à un
environnement rapide » (2006).
Pour Le Boterf (2008), la compétence « est un savoir agir et interagir en situation
professionnelle ». C’est aussi : « non seulement être capable de faire ou d’agir, mais c’est
aussi pouvoir analyser et expliquer sa façon de faire et d’agir ».
Le Boterf (2010) nous rappelle que longtemps la compétence a été définie comme une
somme, une addition, une application de savoirs, savoirs faire et savoirs être. Il suffisait dans
les référentiels de faire le listing, l’énumération de ces savoirs divers pour affirmer une
compétence.
Pour lui, il ne s’agit pas d’une somme mais « d’une combinatoire où chaque élément se
modifie en fonction des caractéristiques de ceux auxquels il s’associe ».
Pour Le Boterf, les compétences ne peuvent se réduire à des listes. « Suffit-il de posséder une
liste de savoirs, savoirs faire et de savoirs être pour être reconnu compétent ? » et d’ajouter :
« ce qui existe, ce sont des personnes, des équipes ou des réseaux qui agissent avec plus ou
moins de compétences ».
32
Au-delà de ces notions de savoirs et situations, il est nécessaire pour parler de
compétence de parler de processus. « Il ne s’agit pas seulement d’un état, il s’agit d’un
processus, d’un lien reliant une combinaison de ressources » (Le Boterf, 2000).
Wittorski (1998) définit la compétence comme : « un savoir agir reconnu », qui « ne
se donne pas à voir » et qui « s’exprime dans l’action ». Pour lui : « La compétence est
davantage un processus qu’un état » (…) « processus générateur du produit fini qu’est la
performance ».
Enfin, « la compétence est à l’intersection de trois champs : la parcours de la
socialisation, la biographie, l’expérience professionnelle et la formation ».
En référence à Wittorski, nous pouvons aussi affirmer que la compétence est « un
savoir agir » reconnu. C’est ce que revendiquent les aides-soignants.
Il insiste aussi sur le fait que : « on ne se déclare pas soi-même compétent » (Wittorski, 1998).
La compétence se construit autour du sujet (ou de plusieurs si l’on considère la notion
de compétences collectives), à partir de ce qu’il est, non seulement sur la plan professionnel
mais également en fonction de son histoire de vie. Elle apparaît donc singulière au regard du
sujet, en fonction du contexte ou de la situation.
Dans leur article « La compétence : du « mot-valise » au concept opératoire » Gilbert et
Parlier (1992) mettent en exergue deux termes dans la définition de la compétence :
-
« singulière » pour préciser que la compétence s’exprime de façon spécifique en
situation. La compétence permet d’agir. C’est dans l’action que l’on repère la
compétence. Elle est contextuelle et indissociable de l’activité par laquelle elle se
manifeste.
-
« combinaison » pour signifier que la compétence est un ensemble d’éléments
complexes qui s’associent et se décomposent.
Pour Perrenoud (2000) : « Une compétence est la faculté de mobiliser un ensemble de
ressources cognitives (savoirs, capacités, informations, etc… pour faire face avec pertinence
et efficacité à une famille de situations ».
Pour cet auteur, en 1996:
« la compétence a donc une double face : un ensemble de ressources et la capacité de
s’en servir en situation […] la compétence est la capacité d’un sujet de mobiliser tout
ou partie de ses ressources cognitives et affectives pour faire face à une famille de
situations complexes […] penser en terme de compétences c’est penser la synergie,
l’orchestration de ressources cognitives et affectives diverses».
33
Zarifian (1999) donne plusieurs définitions de la compétence :
-
« Prise d’initiative et de responsabilité de l’individu sur des situations
professionnelles auxquelles il est confronté » (1999).
-
« La compétence est une intelligence pratique des situations qui s’appuie sur des
connaissances acquises et les transforme, avec d’autant plus de force que la diversité
des situations augmente » (1999).
Le Boterf (2008) distingue :
-
« avoir des compétences» qui signifie « avoir des ressources (connaissances, savoirfaire, méthodes de raisonnement, aptitudes,…) pour agir en compétence » et
-
« être compétent » qui signifie « mettre en œuvre un pratique professionnelle
pertinente tout en mobilisant une combinatoire appropriée de ressources ».
« Etre compétent, c’est également agir avec autonomie, c’est à dire être capable
d’autoréguler ses actions, de savoir compter sur ses propres ressources mais
également de rechercher des ressources complémentaires, d’être en mesure de
transférer, c’est à dire de réinvestir ses compétences dans des contextes distincts. »
(Le Boterf, 2002).
« Les compétences sont définies comme des « savoirs en action » (Cannac, 1985).
« un ensemble de connaissances et de manières d’être qui se combinent
harmonieusement pour répondre aux besoins d’une situation donnée à un moment
donné. Alors que les diplômes valident des savoirs, les compétences renvoient à un
mélange de savoirs et de comportements qui donne une place prépondérante aux
« savoir-être » et à l’investissement psychologique. Alors que les diplômes sont acquis
une fois pour toutes, donnant à la notion de qualification une dimension stabilisatrice,
la compétence, par définition « inqualifiable » (Stroobants, 1994), est de l’ordre du
conjoncturel et ne peut être considérée comme un attribut définitif. » (Roquet, 1999).
Pour Malgaive (1990) la compétence combinerait le savoir théorique, le savoir procédural,
le savoir pratique lié à l’expérience et la capitalisation d’un savoir en situation de travail et
enfin le savoir-faire (les habiletés).
D’Iribarne (1989) met en évidence dans ses travaux trois niveaux distincts de compétences :
« Les compétences d’imitation » : reproduction à l’identique d’actions répétitives,
automatisées selon des procédures spécifiques sans que l’individu en comprenne les
principes. C’est ce que Le Boterf (1995) qualifie de « savoir-faire ».
« Les compétences de transposition » : face à des situations différentes mais proches,
le sujet va raisonner de façon analogique. Il va donc adapter, ajuster des démarches bien
maitrisées, acquises par l’expérience.
34
« Les compétences d’innovation » : il s’agit d’une situation de résolution de problème
où l’individu doit rechercher une solution, concevoir et créer une stratégie nouvelle.
« C’est à partir de différents savoirs et techniques que le masseur-kinésithérapeute autonome
invente, conceptualise et régule son action en situation. Les actes de masso-kinésithérapie ne
peuvent donc se définir et s’évaluer comme des actes techniques simples. Il ne s’agit pas de la
mise en œuvre de compétence d’imitation mais d’innovation » (Gatto, 2007).
35
4. Matrices théoriques
4.1. Les modèles de la posture
MODELES
DE LA
CRITERES
INDICATEURS
AUTEURS
POSTURE
Prescription
Soumis,
Il est « agi »
Soumission
Applique
des
règles,
protocoles, prescriptions
N’a
Exécution
MODELE
DE LA
POSTURE
pas
de
pouvoir
décisionnel
ARDOINO
Conformité aux règles, aux Pas de réflexivité.
normes
Fonctionnement mécaniciste
(2000)
Exerce son pouvoir par ses
AGENT
compétences techniques.
GATTO
Statut de l’erreur
L’erreur est une faute.
Non prise en compte des
Pas de prise en compte de la
ressentis
et
des
(2005)
savoirs singularité du sujet
préexistants
Ne possède pas les théories ni
les modèles
Questionnement,
remise
en Capacité de s’autoriser à
cause
inventer, conceptualiser
Responsabilité, Autonomie
modifie ses comportements
Ne subit pas la prescription
Recherche et production de Utilise les théories et modèles
MODELE DE
LA POSTURE
AUTEUR
sens
pertinents
Prise d’initiatives, stratégie
Propose
Pouvoir et autorité reconnus
Est à l’écoute
Prise en compte de la personne
S’appuie
(2000)
sur
GATTO
les
savoirs
préexistants de la personne
L’erreur
Statut de l’erreur
ARDOINO
progression
est
source
de
(2005)
36
4.2. Les modèles de la compétence
MODELES
DE LA
CRITERES
INDICATEURS
AUTEURS
COMPETENCE
Reproduction
l’identique
IMITATION
à
d’actions
Utilisation
de
procédures
spécifiques prédéfinies
requiert
PERRENOUD
sans en comprendre les
Ne
aucune
principes
élaboration nouvelle, aucun
Savoir-faire
ajustement
(2000)
LE BOTERF
Procédures
(2008)
Gestes techniques
Modèles
D’IRIBARNE
(1989)
Faire
TRANSPOSITION
face
situations
à
des
différentes
mais proches
S’appuie
sur
des
savoirs
ROQUET
préexistants
Raisonne de façon analogique
(1999)
Maitrise les démarches
WITTORSKI
(1998)
Faire
face
à
un Absence
de
modèles
problème nouveau en appliquer
répondant
solution
INNOVATION
par
une Rechercher, concevoir, créer
inconnue
à
Résolution de problème
partir de connaissances
Initiative
Réflexion
Conceptualisation
Savoir théorique et
savoir-faire utilisés en
adéquation avec la
situation, le contexte
à
ZARIFIAN
(1999)
37
5. Question de recherche
A partir des champs, modèles et théories convoqués, il est cherché à

repérer

questionner

et valoriser les pratiques des AS en unités de soins
6. Méthode de recherche
La méthode choisie est une enquête scientifique issue du paradigme positiviste ayant une
logique quantitative.
6.1. Question d’enquête n°1
Il est cherché à repérer les connaissances conformes et non conformes des AS concernant leur
droit d’exercice et l’utilisation conforme et non conforme de ces connaissances en situation de
soin.
6.1.1. La population de l’enquête n°1
L’enquête porte sur une population d’aides-soignantes(e)s diplômé(e)s d’Etat des
régions Provence Alpes Côte d’Azur, Rhône Alpes et Languedoc-Roussillon.
Nous n’avons pas déterminé de critère d’exclusion.
Ces AS travaillent dans des services de chirurgie, médecine, réanimation,
hémodialyse, urgences, psychiatrie, en SSR (Soins de Suite et de Réadaptation), en USLD
(Unités de Soins de Longue Durée), en structure SSIAD (Service de Soins Infirmiers A
Domicile) ou en EHPAD (Etablissement
d’Hébergement
pour Personnes
Agées
Dépendantes).
6.1.2. L’outil d’enquête théorisé
Le questionnaire a été testé auprès de quatre personnes, dont deux détentrices d’un
master 2 en Sciences de l’Education. Cela a donné lieu à quelques modifications dans la
formulation des questions. Nous avons choisi un questionnaire théorisé comprenant deux
parties :
-
une partie de 15 questions administratives et générales renseignant sur les
caractéristiques de la population étudiée (sexe, âge…)
38
-
une deuxième partie concernant la situation professionnelle, composée de 15 questions
(questions 16 à 30) sous forme de QCM, en lien avec les champs et modèles
convoqués (cadre réglementaire, modèles de la posture, référentiel d’activités et
référentiels de compétence)
-
Questions 16 à 23 : tests de connaissance en lien avec le champ juridique et le
référentiel de compétences des aides-soignants
-
Questions 24 à 30 : tests de situation en lien avec les modèles de la posture
-
Une question ouverte (question 31) concernant la représentation sociale de la
population aide-soignante.
Pour chaque question de type QCM, quatre choix étaient proposés : deux choix conformes
et deux choix non conformes, concernant les champs et modèles convoqués.
Pour chaque question, deux réponses étaient attendues.
Pour faciliter la lecture, nous présenterons le questionnaire avec les champs ou modèles
convoqués et les critères de conformité retenus.
39
IFCEES et Université Paul Valéry de Montpellier
Master 2 professionnel
Spécialité : Sciences de l’Education
Mention : Responsable d’évaluation, de formation et
d’encadrement
Madame, Monsieur,
Dans le cadre du travail de mémoire en Master 2 Sciences de l’Education que je réalise à
l’IFCEES à Montpellier, j’ai choisi comme thème de mémoire les pratiques des
aides-soignantes(e)s afin de mettre en évidence leurs compétences et valoriser cette
profession.
Je vous propose de remplir ce questionnaire qui comporte deux parties :

la 1ère partie concerne votre situation personnelle

la 2ème partie comprend une série de questions sous forme de QCM
Pour sa validité, je vous remercie de répondre à toutes les questions en respectant les
consignes données. Chaque question est importante, en effet si une ou plusieurs questions ne
sont pas renseignées, je ne pourrais pas prendre en compte votre questionnaire.
Tous les questionnaires seront traités de manière totalement anonyme et ne serviront qu’à
des fins de recherche.
Je vous remercie de l’intérêt porté à mon enquête et du temps que vous y consacrerez.
Le mémoire sera en ligne dès la soutenance sur le site de l’IFCEES de Montpellier.
Annie Cestier
[email protected]
Pour des raisons de facilité, le mot aide-soignant est remplacé par AS et le mot infirmier par
IDE, et les termes IDE et AS s’entendront aussi bien au masculin qu’au féminin.
40
1e partie : Situation personnelle
Merci de cocher la case qui correspond à votre situation personnelle :
1. Vous êtes :
|__| Un homme
|__| Une femme
2. Votre âge :
|__| 18- 25 ans
|__| 26-30 ans
|__| 31-35 ans
|__| 36 -40 ans
|__| 41-45 ans
|__| 46- 50 ans
|__| 51-55 ans
|__| 56 et plus
3. Année d’obtention de votre diplôme d’état d’AS ou votre CAFAS ou votre DPAS
|__| |__| |__| |__|
4. Avez-vous obtenu votre diplôme d’AS par cursus partiel ?
|__| Oui
|__| Non
Si oui : |__| VAE
Autre diplôme : précisez lequel :
5. Possédez-vous d’autres diplômes ?
|__| Oui
|__| Non
Si oui : lequel ou lesquels :
6. Avez-vous exercé un (des) autre(s) métier (s) ?
|__| Oui
|__| Non
Si oui : précisez lequel ou lesquels :
7. Aviez-vous déjà travaillé dans un établissement de santé avant d’obtenir votre
diplôme d’AS ?
|__| Oui
|__| Non
41
8. Quelle est votre ancienneté d’exercice dans la profession ?
9. Depuis quand travaillez-vous dans la structure ou l’établissement ?
10. Dans quel service exercez-vous actuellement ?
|__| Médecine
|__| Chirurgie
|__| Urgences
|__| Réanimation
|__| Psychiatrie
|__| Hémodialyse
|__| SSIAD
|__| EHPAD
|__| USLD
|__| Soins de suite et de réadaptation
11. Date d’entrée dans ce service :
12. Travaillez-vous en binôme : IDE/AS ?
|__| Oui le plus souvent
|__| Non
13. Y-a-t-il des plages horaires où il n’y a pas d’IDE présente dans le service ?
|__| Oui
|__| Non
Si oui : |__| Le jour
|__| La nuit
14. Avez- vous participé à des journées de formation continue depuis l’obtention de votre
diplôme ?
|__| Oui
|__| Non
Si oui, précisez les thèmes :
-Avez-vous un projet de devenir IDE d’ici 5 ans ?
|__| Oui
|__| Non
42
2ème Partie : Situation professionnelle
Questions d’enquête en lien avec le champ juridique et les compétences de l’aidesoignant :
Critères de conformité : textes législatifs : loi du 4 mars 2002, loi HPST, code de la Santé
publique, arrêtés réglementaires, référentiel de compétences
Légende : C (Conforme), NC (Non Conforme)
Merci de cocher les 2 réponses qui correspondent le plus à votre pratique
Merci de répondre le plus spontanément possible.
15. Dans l’accompagnement d’une personne dans les actes de la vie quotidienne,
vous pouvez:
|__| Effectuer un soin de bouche à l’Hextril® (NC)
|__| Assurer l’entretien journalier d’une colostomie cicatrisée et appareillée (C)
|__| Poser un étui pénien et changer le sac collecteur d’urines (C)
|__| Couper les ongles d’un patient sous anticoagulant (NC)
16. Apprécier l’état clinique d’une personne :
|__| Vous constatez que votre patient est en anurie, votre rôle se limite au contrôle
d’émissions d’urines ultérieures et à transmettre cette information à l’IDE (NC)
|__| Vos connaissances vous permettent d’apprécier l’état clinique du patient et d’évaluer les
risques potentiels (C)
|__| Vous mesurez les paramètres : pulsations, pression artérielle, température, saturation,
volume urinaire, fréquence respiratoire (NC)
|__| Vous transcrivez la mesure des paramètres vitaux et réalisez des courbes de surveillance
(C)
17. Réalisation de soins adaptés à l’état clinique de la personne
|__| Vous posez des bas de contention (C)
|__| Vous constatez une rougeur au sacrum et vous placez un pansement hydro colloïde (type
Comfeel®) pour protéger la peau (NC)
43
|__| Vous préparez le matériel à oxygénothérapie, le montez, réglez le débit,
assurez
l’entretien et la surveillance, (NC)
|__| Vous aidez le kinésithérapeute au premier lever d’une personne opérée (C)
18. Lors de la manutention de personnes à mobilité réduite
|__| Vous connaissez et utilisez les outils de manutention mis à disposition dans votre unité
(C)
|__| Vous installez le lit en position haute afin d’éviter que la personne assise sur le fauteuil
chute en voulant se recoucher (NC)
|__| Vous connaissez et utilisez les 2 postures et les 3 gestes qui constituent les fondamentaux
en ergonomie (C)
|__| Bien que la mobilisation d’un patient grabataire soit planifiée à deux soignants dans le
plan de soins, il vous arrive de le lever seul par manque de temps ou d’effectif (NC)
19. Relation communication
|__| Dans une situation de crise et de violence vous mettez en place une contention (NC)
|__| Vous reformulez un diagnostic médical lorsque le patient vous confie ne rien avoir
compris « au jargon médical » (NC)
|__| Vous pouvez établir une démarche éducative avec un patient qui nécessite des
informations dans le cadre de sa prise en charge (C)
|__| Vous prévenez, repérez des signes de maltraitance et transmette aux personnes
compétentes (C)
20. Hygiène des locaux
|__| Le bionettoyage ne s’adresse qu’aux agents des services hospitaliers (ASH) (NC)
|__| Vous pouvez remplir un formulaire d’évènement indésirable face à un dysfonctionnement
dans votre pratique professionnelle (C)
|__| La responsabilité de l’IDE, ne peut pas être engagée si vous ne respectez les dilutions
d’un produit de pré désinfection recommandées par le fabricant (NC)
|__| Vous pouvez siéger au comité d’hygiène et de sécurité (C)
44
21. Transmission des informations
|__| Vous écrivez sur le dossier de soins ou consignez vos transmissions en utilisant des outils
informatisés (C)
|__| Vous participez au recueil de données au cours du séjour du patient (C)
|__| Vous renseignez la famille sur l’état de santé du patient ou du résident (NC)
|__| Tout document concernant la traçabilité doit être obligatoirement renseigné par l’IDE
(NC)
22. Organisation du travail
|__| Seul un IDE peut être tuteur d’un élève AS (NC)
|__| Vous pouvez participer à différents groupes de travail et contribuer à l’élaboration de
projets (C)
|__| Vous travaillez en collaboration et sous la responsabilité de l’IDE, mais seul l’IDE
engage sa responsabilité (NC)
|__| Depuis la réforme (arrêté du 22 octobre 2005), vous pouvez participer aux MSP (Mise en
Situation Professionnelle) après deux ans de votre diplôme (C)
Questions d’enquête en lien avec les modèles de la posture:
Critères de conformité : loi du 4 mars 2002, textes législatifs : loi HPST, code de la Santé
publique, arrêtés réglementaires, référentiel de compétences, modèles de la posture (Agent,
Auteur), paradigme positiviste et paradigme phénoménologique.
Légende : Au (Auteur), Ag (Agent), C (Conforme) NC (non Conforme)
Merci de cocher les 2 réponses qui correspondent le plus à votre pratique
23. Monsieur R. doit regagner son domicile ce jour dès que sa perfusion est terminée. Les
ambulanciers et son épouse sont déjà dans la chambre et commencent à s’impatienter.
L’IDE a donné les papiers de sortie : ordonnances, bon de transport, rendez-vous...
45
Dès la sortie de ce patient le nettoyage de la chambre doit être effectué rapidement car un
patient attend sur un brancard aux urgences de votre établissement. La perfusion est terminée.
Vous
|__| Clampez la perfusion et appelez votre collègue IDE (Au NC)
|__| Clampez la perfusion et dites au patient que vous allez revenir enlever le cathéter et faire
un pansement (Au NC)
|__| Dites au patient que vous allez rapidement transmettre à votre collègue IDE que la
perfusion est terminée (Ag C)
|__| Allez voir votre collègue IDE et lui dites que la perfusion est terminée (Ag C)
24. Vous vous occupez d’une personne, cohérente, entrée la veille dans le service. Elle
arrive de son domicile. Lors de la toilette, elle vous demande de lui appliquer une
pommade : Biafine® (trolamine), qui fait partie de son traitement habituel et que
l’auxiliaire de vie lui mettait tous les jours.
Vous
|__| Allez consulter le dossier médical avant de lui mettre la pommade (Au NC)
|__| Avertissez votre collègue IDE (Ag C)
|__| Lui appliquez la pommade puisque cela fait partir de son traitement habituel (Au NC)
|__| Prévenez la patiente que votre collègue IDE assurera ce soin (Ag C)
25. Vous prenez en charge un patient pour la toilette. L’IDE est occupé. Le médecin a
prescrit un laxatif type Microlax®. En effet cette personne se plaint de douleurs
abdominales et de constipation depuis 5 jours,
|__| Afin de ne pas mobiliser la personne à plusieurs reprises, vous profitez du change pour
effectuer le soin (Au NC)
|__| Vous organisez votre soin en fonction de la charge en soins de l’IDE afin que le patient
puisse avoir son traitement et ne soit pas mobilisé plusieurs fois (Au C)
|__| Vous voyez en collaboration avec l’IDE qui vous donne le Microlax®, à faire après la
toilette (Ag NC)
|__| Vous effectuez la toilette en binôme avec l’IDE qui pourra ainsi administrer le Microlax®
(Ag C)
46
26. Vous signalez au médecin que vous avez trouvé une patiente avec une hyperthermie à
39°C, accompagnée de frissons. De plus, vous pensez que cette personne souffre
d’une pollakiurie. En effet elle sollicite très souvent le personnel pour une mise sur le
bassin. Le médecin du service vous demande de faire partir immédiatement un
examen cytobactériologique des urines (ECBU), et prescrit également des
hémocultures pour l’IDE.
Vous
|__| Dites à la patiente d’appeler l’IDE dès qu’elle aura envie d’uriner (Ag C)
|__| Apportez tout le matériel et expliquez le déroulement du soin (Au NC)
|__| Effectuez l’ECBU (Au NC)
|__| Vous allez voir votre collègue IDE pour qu’elle planifie l’organisation de l’examen (Ag
C)
27. Un patient de votre unité de soins perturbe les autres patients toutes les nuits
(déambule dans les couloirs, crie, s’introduit dans les chambres…)
Vous
|__| L’enfermez dans sa chambre (Au NC)
|__| L’attachez sur le lit avec pose de barrières (Au NC)
|__| Prévenez l’IDE (Ag C)
|__| Restez à ses côtés en mettant en place une relation d’aide (Ag C)
28. Deux patients sont hospitalisés dans la même chambre. Leur toilette au lit est
terminée et ils doivent être levés et installés au fauteuil ensuite, comme tous les jours.
Le premier doit porter des bas de contention et le second des bandes élastiques de
contention.
Vous
|__| Posez les bas de contention au premier patient (Ag C)
|__| Posez les bandes élastiques de contention au second patient (Au NC)
|__| Ne posez ni les bandes ni les bas (Au NC)
|__| Posez les bas de contention et appelez l’IDE pour dérouler les bandes élastiques de
contention (Ag C)
47
29. Un patient sonne. Vous le trouvez en sueurs, pâle avec des frissons et des nausées.
Vous
|__| Prévenez l’IDE (Au C)
|__| Prenez les pulsations, pression artérielle et la fréquence respiratoire (Au C)
|__| Faites un Hémoglucotest® et vérifiez sa température (Au NC)
|__| Contrôlez la pression artérielle, les pulsations et la saturation avec un appareil de mesure
électronique (Au NC)
Donnez les 3 premiers mots qui vous viennent à l’esprit pour qualifier un AS
_
_
_
Merci de votre participation
48
6.1.3. Protocole de recueil des données enquête n°1
Après accord des différentes directions des structures, les questionnaires papier ont été
distribués auprès des cadres lors des mises en situation d’élèves aides-soignants soit par nous,
soit par nos collègues de l’IFAS ou de la promotion Master 2 2012-2013 IFCEES
Montpellier. La récupération des questionnaires s’est effectuée soit de la même façon, c'est-àdire lors de visite sur le terrain ou lors des séquences d’enseignement à l’IFCEES. En ce qui
concerne le Centre Hospitalier d’Avignon les cadres de santé transmettaient les questionnaires
remplis aux secrétaires de la Direction des Soins. Quelques élèves nous les ont rapportés au
retour de stage.
Un cadre, possédant un Master 2 en Sciences de l’Education, a souhaité vivement participer à
cette enquête et nous lui avons fait parvenir le questionnaire par courrier électronique, le
retour des questionnaires s’est fait par courrier.
Les questionnaires ont été diffusés :
En région PACA : dans un Centre Hospitalier Spécialisé, deux Centres Hospitaliers
Généraux, quatre EHPAD, six SSIAD dont deux associatifs.
Dans la région Languedoc Roussillon : dans un Centre Hospitalier Régional Universitaire et
deux SSIAD.
Dans la région Rhône Alpes : dans un centre associatif à but non lucratif.
140 questionnaires AS ont été diffusés, 130 ont été récupérés et 6 écartés pour les mêmes
raisons, ce qui nous laisse 124 questionnaires exploitables, soit 88,5 %.
Un tel retour peut s’expliquer par différentes raisons : beaucoup de professionnels AS ont été
très intéressés et « touchés » car il y a peu d’enquêtes qui les concernent, de plus en tant que
formateurs nous avons des réseaux : anciens élèves et collègues cadres de santé sur les
terrains.
6.1.4. Traitement des données
Le traitement des données a été effectué avec le logiciel Excel.
49
6.1.5. Résultats des questionnaires
Question n°1 : Répartition de la population d’enquête par sexe
Sexe
Effectifs
Hommes
19
Femmes
105
Total
124
Figure 1 : Répartition des AS par sexe
Hommes
15%
Tableau n°1 :
Répartition des AS par sexe
Femmes
85%
La population étudiée est principalement féminine : 85% pour seulement 15% d’aidessoignants.
Ceci est un échantillon relativement représentatif, les chiffres sont en adéquation avec un
rapport d’étude du 30 juin 2010 publié par l’INSEE-ORM Région.
Mais le profil de la profession change : augmentation du nombre d’hommes.
Question n°2 : Répartition par tranche d’âge
Tranche d’âge
Effectif
Pourcentage
18-25 ans
10
8
26-30 ans
18
14
31-35 ans
20
16
36-40 ans
23
19
41-45 ans
22
18
46-50 ans
15
12
51-55 ans
10
8
56 ans et plus
6
5
Tableau n°2 :
Répartition par tranche d’âge
50
Figure 2 : Répartition par tranche d'âge
56 ans et plus
6
51-55 ans
10
46-50 ans
15
41-45 ans
22
36-40 ans
23
31-35 ans
20
26-30 ans
18
18-25 ans
10
Les 18-25 ans représentent 8% de la population enquêtée, ce qui correspond au rapport
INSEE cité plus haut. Par contre, il est à noter que les personnes de plus de 50 ans ne
représentent que 13 % au lieu des 21 % constatés dans le rapport de l’INSEE, ou plus de 25%
dans la moitié des régions françaises, constat établi dans une étude démographique de
Kranklader et de Minodier (DREES n° 8466 juillet 2013). Dans notre étude, les AS dont l’âge
se situe entre 40 et 60 ans représentent 43 % de la population ciblée, contre 57% dans l’étude
précédemment citée.
Question n°3 : Ancienneté du diplôme :
Nous faisons le choix de regrouper les années en fonction de la dénomination du diplôme
obtenu :

avant 1996 : diplômes initialement obtenus sous le terme de CAFAS

de 1996 à 2005 : DPAS

depuis 2006 : nouveau programme.
Dates
Effectif
Pourcentage
Avant 1996
16
13
De 1996 à 2005
44
35
Depuis 2006
64
52
Tableau n°3 :
Ancienneté du diplôme
51
Question n°4 : Répartition de la population d’enquête par mode d’obtention du diplôme
96 % des AS ont suivi un cursus intégral des études, c'est-à-dire en formation initiale.
Depuis l’arrêté du 22 octobre 2005, il est possible d’obtenir le diplôme par cursus partiel,
VAE ou autre diplôme (DEA, DEAP, DEAVS, Assistant de vie aux familles, DEAMP)
permettant de valider les modules manquants. Cependant la mise en place des dispositifs
d’accueil de ces élèves dans les IFAS s’est effectuée très progressivement, avec il est vrai une
capacité d’accueil très restreinte. Ce qui peut expliquer que l’on ne retrouve que 4% de
l’échantillon qui a suivi une formation en cursus partiel, dont 3% par VAE.
Question n°5 : Répartition par diplômes
Diplôme
Effectif
Pourcentage
De niveau V hors BEP Carrières Sanitaires et Sociales
29
23
BEP Carrières Sanitaires et Sociales
27
22
Baccalauréat
29
23
Niveau Baccalauréat + 2
3
3
Diplôme 2ème et 3éme cycle universitaire
3
2
Autres diplômes professionnel (diplômes d’Etat d’ambulancier,
9
7
Autre diplôme (anglais)
1
1
Non Diplômé
23
19
auxiliaire de puériculture et d’auxiliaire de vie sociale)
Tableau n°4 :
Répartition par diplômes
Nous remarquons que 81 % de la population possède un autre diplôme, 19 % en est
dépourvue. 27 % possèdent le BEP carrières sanitaires et sociales qui était le diplôme
permettant d’accéder, avant la réforme de 2005, directement à l’épreuve orale d’admission.
Les chiffres sont sensiblement les mêmes que ceux du rapport d’études n° 30, publié en juin
2010 de l’INSEE (source DRASS PACA, enquête Ecoles sanitaires 2007. Traitements ORM)
23 % de la population étudiée est titulaire du baccalauréat. Si nous affinons un peu l’analyse,
nous constatons que 3 % seulement des diplômés avant 1996 ont le baccalauréat, ce
pourcentage passe à 31 % entre 1996 et 2005, et à 56 % depuis 2006. On assiste donc à une
augmentation du niveau scolaire.
52
A l’avenir, la présence de bacheliers pourrait encore s’accentuer avec l’ouverture prochaine
(2014) d’un nouveau Baccalauréat Professionnel intitulé « Accompagnement, Soins et
Services à la Personne » comportant deux options : « à domicile » et « en structure ». En
effet, les titulaires de ce nouveau diplôme pourraient être tentés de passer le Diplôme d’Etat
d’Aide-Soignant pour pouvoir exercer en milieu hospitalier.
Question n°6 : Expérience de travail avant l’obtention du diplôme
73 % ont exercé un ou plusieurs métiers avant d’être aide-soignant.
17 % ont travaillé comme agent des services hospitaliers et 8% dans l’aide à la personne.
Question n°7 : Expérience de travail dans un établissement de santé avant l’obtention
du diplôme
52% ont travaillé dans un établissement de soins avant de suivre la formation qui apparait
comme un élément de promotion.
Question n°8 : Ancienneté dans la profession
Ancienneté Effectif
Pourcentage
0-7 ans
59
48
8-17 ans
44
35
18-30 ans
15
12
31-35 ans
6
5
Figure 3 : Ancienneté dans la
profession
59
44
15
6
0-7 ans
Tableau n°5 :
Ancienneté dans la profession
8-17 ans
18-30 ans
59 personnes, soit 48 %, ont obtenu le diplôme depuis moins de 8 ans.
31-35 ans
53
Question n°9 : Ancienneté dans l’établissement ou la structure
Ancienneté
Effectif
Pourcentage
0-5 ans
50
40
6-10 ans
28
23
11-15 ans
25
20
16-20 ans
8
7
21-25 ans
9
7
26-30 ans
3
2
31-35 ans
1
1
Figure 4 : Ancienneté
dansl'établissement ou la structure
60
40
20
0
0-5 6-10
11-15 16-20
ans ans
21-25 26-30
ans ans
31-35
ans
ans
ans
Tableau n°6 :
Ancienneté dans l’établissement
40 % des AS ont une ancienneté dans la structure inférieure à 6 ans, ce que
corroborent les chiffres de l’enquête INSEE ORM-région 2010 (36 % en région PACA et
37 % en France métropolitaine).
Question n°10 Service d’exercice actuel
Service
Effectifs
Médecine
21
Chirurgie
15
Urgences
4
Réanimation
15
Psychiatrie
13
Hémodialyse
7
SSIAD
21
EHPAD
16
USLD
4
SSR
8
Figure 5 : Lieu d'exercice
SSR
USLD
EHPAD
SSIAD
Hémodialyse
Psychiatrie
Réanimation
Urgences
Chirurgie
Médecine
8
4
16
21
7
13
15
4
15
21
Tableau n°7 :
Service d’exercice actuel
21 aides-soignants, soit 17 %, travaillent en SSIAD, ce qui n’est pas du tout représentatif mais
lié à la distribution des questionnaires. Un rapport de 2007 publié en septembre 2009, de
Amrane (DRASS) et de la Rochère (INSEE) mentionne un pourcentage de 5 % pour les AS
exerçant dans des SSIAD de la région Aquitaine.
54
Question n°11 : Ancienneté dans le service
Ancienneté
Effectifs
Pourcentage
0-5 ans
59
48
6-10 ans
39
31
11-15 ans
17
14
16-20 ans
4
3
21-25 ans
4
3
26-30 ans
0
0
31-35 ans
1
1
Tableau n°8 :
ancienneté dans le service
Pour faciliter le traitement des réponses, nous avons choisi de les faire apparaître par tranche
d’année et non par année de diplôme.
Question n°12 : Travail en binôme
51 % ont déclaré travailler le plus souvent en binôme.
Question n°13 : Absence de l’IDE
34 questionnaires ont mentionné l’absence d’IDE à certaines plages horaires. Seulement 19
ont été retenus, car 15 concernaient l’absence d’IDE la nuit en SSIAD, ce qui est un
fonctionnement habituel du service.
Au total l’absence (nuit, week-end ou coupure) concerne 15% des lieux : EHPAD, SSR et
USLD.
Question n°14 : Formation Continue
La quasi-totalité des 116 agents (soit 94 %) a participé à différentes journées de formation.
Figure 6 : Formation continue
6%
oui
non
94%
55
Concernant l’analyse des résultats sur la formation, nous avons choisi, pour des commodités
de lecture, de regrouper certains thèmes.
Intitulé de la formation
Effectif
Soins palliatifs et accompagnement du mourant
33
Gestes et soins d’urgence, chariot d’urgence
28
Manutention, prévention des lombalgies
26
Différentes pathologies
25
Toucher relationnel
19
Sécurité incendie
18
Prise en charge de la douleur
18
Gestion du stress
17
Maladie d’Alzheimer, les personnes âgées démentes, troubles du comportement
16
chez la personne âgée
Relation soignant soigné famille
14
Nutrition
12
Hygiène, prévention des maladies nosocomiales
12
Bientraitance /maltraitance
12
Aide-soignant en psychiatrie
11
Gestion des conflits, de l’agressivité
5
Communication
5
Humanitude
5
Développement personnel
4
Assistant en soins en gérontologie
4
Encadrement des stagiaires
4
Informatique
4
Dossier de soins, Transmissions ciblées
4
Rire
3
Snoezelen
3
Hypnose
3
Accueil des populations étrangères
2
Animation
2
Handicap
2
Soins esthétiques en oncologie
2
Responsabilité juridique de l’AS
1
Rôle de chacun dans une équipe de soins
1
Anglais
1
Génogramme
1
Ethnopsychiatrie
1
Tableau n°9 :
Formations
56
Certains thèmes sont communs à l’ensemble de la population étudiée, alors que
d’autres sont plus spécifiques à l’établissement ou au service (exemples : AS en psychiatrie,
maladie d’Alzheimer...).
Parmi les 116 agents qui ont suivi une ou plusieurs formations, 33 agents, soit 22%, ont suivi
une formation concernant les soins palliatifs et l’accompagnement du mourant. Différents
plans et notamment le programme du développement des soins palliatifs (2008-2012) ont été
lancés ces dernières années.
19 % ont suivi une formation sur les gestes et soins d’urgence. Le décret du 6 mars 2006,
explicite la nécessité de former tous les personnels de santé inscrits dans la IVème partie du
Code de la Santé Publique aux gestes et soins d’urgence. Ceci a été complété par la circulaire
n° DHOS/P1/2007/453. relative à l’obligation d’obtenir l’attestation de formation aux gestes
d’urgence pour l’exercice de certaines professions de santé et depuis 2010 la détention de
l’attestation de Formation aux Gestes et Soins d’Urgence.
11 % ont bénéficié d’une formation sur la maladie d’Alzheimer, maladie déclarée grande
cause nationale plan 2008-2012.
Le questionnaire ne permet pas de savoir si les thèmes ont été choisis par les agents ou
imposés par les institutions.
Projet de devenir IDE d’ici 5 ans
85 AS, soit 69 %, ont déclaré ne pas avoir ce projet.
Connaissances en lien avec le champ juridique
Questions 16 à 23
Question 16 : Accompagnement d’une personne dans les actes de la vie quotidienne
64 % des aides-soignants ont une pratique conforme à leur référentiel.
Cependant 61 % effectuent un soin de bouche médicamenteux, en opposition au référentiel
qui donne seulement le droit aux AS d’effectuer un soin de bouche non médicamenteux.
Question 17 : Appréciation de l’état clinique
61 % ont une pratique non conforme : ils mesurent les paramètres vitaux en sachant que la
mesure de la saturation n’est pas de leur compétence. Il est à noter que dans les services
57
hospitaliers, le personnel paramédical utilise des appareils de mesure automatiques des
paramètres vitaux, ce qui peut expliquer le non-respect de la réglementation.
Question 18 : Réalisation de soins adaptés à l’état clinique
63 % apportent des soins adaptés.
Dans les réponses non conformes, 6 AS seulement ont donné 2 réponses non conformes (un
travaillait en réanimation, un en EHPAD et quatre en chirurgie).
Parmi les réponses non conformes : 23 % des AS étaient affectés en médecine, 15 % en
EHPAD, 16 % en chirurgie, 14 % en SSIAD, 11 % en réanimation, 8 % en SSR, 5 % en
psychiatrie, 3 % aux urgences, 3 % en USLD, 2 % en hémodialyse.
Il est vrai que les AS n’ont pas le droit de régler le débit du matériel à oxygénothérapie, sauf
en cas d’urgence, ce qui a pu modifier la réponse.
Question 19 : Manutention
73 % des réponses attendues sont conformes. Un module ergonomie de 35 heures est dispensé
aux AS diplômés depuis la réforme du 22 octobre 2005 et 19 % de la population interrogée a
suivi une formation sur la manutention et/ou la prévention des lombalgies. Ils connaissent et
utilisent les méthodes et outils de manutention.
Question 20 : Relation communication
La conformité des réponses s’élève à 78 %.
76 % ont bien intégré qu’ils avaient les compétences pour établir une démarche d’éducation.
Question 21 : Hygiène des locaux
78 % également des réponses obtenues sont conformes.
Question 22 : Transmission des informations
88 % des réponses sont conformes. Les AS transmettent les observations réalisées sur le
dossier de soins et participent au recueil de données sur le patient, en lien avec la
compétence : rechercher, traiter et transmettre les informations pour assurer la continuité des
soins.
4%, soit uniquement 5 AS, renseignent la famille sur l’état de santé du patient ou du résident.
58
Question 23 : Organisation du travail
86 % des réponses sont conformes.
9 AS, soit seulement 7%, pensent que seule la responsabilité de l’IDE est engagée, et parmi ce
groupe 4 ont moins de 2 ans de diplôme et bien que le thème de la responsabilité soit traité
pendant la formation.
Synthèse des résultats concernant le champ juridique
Conforme
Non
conforme
Score de
conformité
Score de non
conformité
Q 16
Q 17
Q 18
Q 19
Q 20
Q 21
Q 22
Q 23
Total
159
96
156
182
194
193
218
214
1412
89
152
92
66
54
55
30
34
572
64 %
39 %
63 %
73 %
78 %
78 %
88 %
86 %
71 %
36 %
61 %
37 %
27 %
22 %
22 %
12 %
14 %
29 %
Tableau n° 10 :
Synthèse des résultats concernant le champ juridique
Sur l’ensemble des questions concernant le champ juridique, 71 % des aides-soignants
possèdent des connaissances conformes à la réglementation.
Figure 7: Synthèse des résultats concernant
le champ juridique
Conforme
Non Conforme
29%
71%
59
Questions en lien avec les modèles de la posture
Question 24
83 % des AS sont agents conformes, ne clampent pas la perfusion et vont prévenir leur
collègue IDE. 5 AS, soit 4 % seulement, enlèvent le cathéter du patient. On pourrait parler de
compétence par imitation, mais dans cette situation ce n’est pas légalement autorisé.
Question 25
35 % sont auteurs non conformes, ils appliquent la pommade Biafine®, bien que ce soit un
médicament sur prescription.
Les lieux retrouvés sont essentiellement en SSIAD (22 %), en EHPAD (17%), en médecine
(15 %) et en psychiatrie (13 %).
Question 26
66 % effectueront la toilette en binôme avec l’IDE qui administrera le Microlax®, afin de ne
pas mobiliser le patient douloureux. Les AS organisent leurs soins en fonction de la charge de
travail de leurs collègues IDE, et se positionnent dans une posture d’auteur conforme.
35 % sont auteurs non conformes, en administrant un médicament et pas n’importe lequel
puisqu’il s’agit d’un laxatif. Il est vrai que les AS effectuent en majorité les soins d’hygiène et
l’aide à l’élimination, « le sale boulot » comme dit Arborio, tâches délaissées par les IDE.
Question 27
55 % effectuent ou expliquent le déroulement de l’examen cytobactériologique des urines et
sont donc auteurs non conformes. Est-ce parce que l’acte technique n’est pas invasif et est
effectué réellement par le patient sur les conseils de l’IDE ? Là encore, on pourrait parler de
compétence par imitation, mais dans cette situation ce n’est pas légalement autorisé.
Question 28
92 % des AS sont agents conformes en prévenant l’IDE et en mettant en place une relation
d’aide, en lien avec leurs compétences et savoir-faire associé : « identifier les limites de son
champ d’intervention dans des situations de crise, de violence ». On peut dire qu’ici les AS
font preuve de compétence d’innovation : ils mettent en place, de leur propre initiative, une
relation d’aide.
60
Question 29
92 % des aides-soignants ont une posture d’agent conforme pour la réalisation d’un soin
spécifique auprès d’un patient, en appliquant les prescriptions et en identifiant leur propre
champ de compétence au regard des compétences infirmières.
Question 30
77 % des aides-soignants adoptent une posture d’auteur conforme en lien avec la
compétence : apprécier l’état clinique d’une personne, en mesurant les différents paramètres
vitaux, en évaluant les risques vitaux et prévenant l’IDE. Ils utilisent des savoirs théoriques
qu’ils transfèrent à la situation. On peut parler de compétence de transposition.
Question 31
Les
mots
le
plus
souvent
retrouvés
sont :
écoute,
empathie,
relationnel/aide,
accompagnement/disponibilité.
Synthèse des résultats concernant les modèles de la posture
73 % des AS ont des résultats conformes aux modèles de la posture en lien avec leur
référentiel d’activités et de compétences.
Q 24
Q 25
Q 26
Q 27
Q 28
Q 29
Q 30
Conformes
205
162
164
112
229
204
192
1268
Non conformes
43
86
84
136
19
44
56
468
Score de conformité
83 %
65 %
66 %
45 %
92 %
82 %
77 %
73 %
17 %
35 %
34 %
55 %
8%
18 %
33 %
27 %
Score de non
conformité
Tableau n°11 :
Synthèse des résultats concernant les modèles de la posture
Figure 8 : Synthèse des résultats concernant les modèles de la
posture
Conforme
Non Conforme
27%
73%
Total
61
Résultats pour l’ensemble des champs et modèles convoquées
72 % des AS ont des savoirs et pratiques conformes dans l'ensemble des champs,
modèles et théories convoqués (champ juridique, modèles de la posture, de la
compétence) ainsi qu’au regard des référentiels d’activités et de compétence.
Figure 9 : Résultats pour l'ensemble des champs et modèles
convoqués
72%
28%
Conforme
Non Conforme
Statistiques inférentielles
Il nous a semblé intéressant de voir s’il y a un lien de dépendance entre le lieu
d’exercice et les scores obtenus par les aides-soignants aux différents champs, modèles et
théories. Nous avons souhaité nous intéresser aux AS qui travaillent en EHPAD, SSIAD,
USLD, SSR, lieux où il y a des plages horaires, dans l’organisation, où l’IDE est absent.
Nous nous sommes intéressés un peu plus précisément à la population AS bachelière, on
obtient un taux de 82 % de conformité. L’élévation du niveau scolaire serait donc en lien avec
une meilleure prise de conscience des responsabilités de chacun et donc un plus grand respect
de la législation.
Champ
Modèles de la
Juridique
posture
Total
Conformes
550
488
1038
Non Conformes
234
198
432
Score de Conformité
70 %
77 %
73,5%
Score de Non Conformité
30 %
23 %
26,5 %
Tableau n° 12 :
synthèse générale des résultats
Les chiffres retrouvés sont comparables à ceux observés dans la totalité de la population.
Ce qui signifie que les AS qui respectent leurs décrets le font même en absence d’IDE.
62
6.2. Enquête n°2
6.2.1. Question d’enquête n°2
Il est cherché à repérer les connaissances conformes et non conformes des IDE concernant le
droit d’exercice des AS.
6.2.2. La population de l’enquête n°2
L’enquête porte sur une population d’infirmier(e)s diplômé(e)s d’Etat des régions Provence
Alpes Côte d’Azur, Rhône Alpes et Languedoc-Roussillon.
Nous n’avons pas déterminé de critère d’exclusion.
Ces IDE travaillent dans des services de chirurgie, médecine, réanimation, hémodialyse,
urgences, psychiatrie, SSR, USLD, structure SSIAD ou EHPAD.
6.2.3. L’outil d’enquête théorisé
Le questionnaire a été testé auprès des mêmes personnes que celui des AS.
Le questionnaire est similaire, à l’exception de la question concernant le cursus partiel des
études, puisqu’il n’existe pas à ce jour de possibilité de validation du diplôme par VAE, ou de
possibilité de cursus partiel pour la formation. La question n° 19 concernant la manutention
de personnes à mobilité réduite, dans le questionnaire destiné aux AS, n’a pas été reconduite.
Ce questionnaire comprend :
-
une partie de 14 questions administratives et générales renseignant sur les
caractéristiques de la population étudiée (sexe, âge…)
-
une deuxième partie concernant la situation professionnelle, composée de 14 questions
(questions15 à 21) sous forme de QCM, en lien avec les champs et modèles convoqués (cadre
réglementaire, modèles de la posture, référentiel d’activités et référentiels des compétences).
o Questions 15 à 21 : tests de connaissance en lien avec le champ juridique et le
référentiel de compétences des aides-soignants
o Questions 22 à 28 : tests de situation en lien avec les modèles de la posture
o Une question ouverte (question 29) concernant la représentation sociale de la
population aide-soignante
Pour chaque question de type QCM, quatre choix étaient proposés : deux choix conformes
et deux choix non conformes. Pour chaque question deux réponses étaient attendues.
Pour faciliter la lecture, nous présenterons le questionnaire avec les champs ou modèles
convoqués et les critères de conformité retenus.
63
IFCEES et Université Paul Valéry de Montpellier
Master 2 professionnel
Spécialité : Sciences de l’Education
Mention : Responsable d’évaluation, de formation et d’encadrement
Madame, Monsieur
Dans le cadre de mon travail de mémoire en master 2 Sciences de l’Education que je
réalise à l’IFCEES à Montpellier, j’ai choisi comme thème de mémoire les pratiques des
aides-soignantes(e)s afin de mettre en évidence leurs compétences et revaloriser cette
profession.
Je vous propose de remplir ce questionnaire qui comporte deux parties :

la 1° partie concerne votre situation personnelle

la 2° partie comprend une série de questions sous forme de QCM
Pour sa validité, je vous remercie de répondre à toutes les questions en respectant les
consignes données. Chaque question est importante, en effet si une ou plusieurs questions ne
sont pas renseignées, je ne pourrais pas prendre en compte votre questionnaire.
Tous les questionnaires seront traités de manière totalement anonyme et ne serviront qu’à
des fins de recherche.
Je vous remercie de l’intérêt porté à mon enquête et du temps que vous y consacrerez.
Le mémoire sera en ligne dès la soutenance sur le site de l’IFCEES de Montpellier.
Annie Cestier
[email protected]
Pour des raisons de facilité, le mot aide-soignant est remplacé par AS et le mot infirmier par
IDE, et les termes IDE et AS s’entendront aussi bien au masculin qu’au féminin
64
1° partie : Situation personnelle
Merci de cocher la case qui correspond à votre situation personnelle :
1
Vous êtes :
|__| Un homme
2
|__| Une femme
Votre âge :
|__| 18- 25 ans
|__| 26-30 ans
|__| 31-35 ans
|__| 36 -40 ans
|__| 41-45 ans
|__| 46- 50 ans
|__| 51-55 ans
|__| 56 et plus
3
Date d’obtention du DE |__||__||__||__|
4
Possédez-vous d’autres diplômes ?
|__| Oui
|__| Non
Si oui : lequel ou lesquels :
5
Avez-vous exercé un (des) autre(s) métier (s) ?
|__| Oui
|__| Non
Si oui : précisez lequel ou lesquels :
6
Aviez-vous déjà travaillé dans un établissement de santé avant d’obtenir votre diplôme
d’IDE ?
|__| Oui
|__| Non
7
Quelle est votre ancienneté d’exercice dans la profession ?
8
Depuis quand travaillez-vous dans la structure ou l’établissement ?
65
9
Dans quel service exercez-vous actuellement ?
|__| Médecine
|__| Chirurgie
|__| Urgences
|__| Réanimation
|__| Psychiatrie
|__| Hémodialyse
|__| SSIAD
|__| EHPAD
|__| USLD
|__| Soins de suite et de réadaptation
10 Date d’entrée dans ce service :
11 Travaillez-vous en binôme : IDE/AS ?
|__| Oui le plus souvent
|__| Non
12 Y-a-t-il des plages horaires où il n’y a pas d’IDE présente dans le service ?
|__| Oui
|__| Non
Si oui : |__| Le jour
|__| La nuit
13 Avez-vous participé à des journées de formation continue depuis l’obtention de votre
diplôme ?
|__| Oui
|__| Non
Si oui, précisez les thèmes : _
_
14 Avez-vous un projet de devenir Cadre de Santé d’ici 5 ans ?
|__| Oui
|__| Non
66
2° Partie : Situation professionnelle
Questions d’enquête en lien avec le champ juridique et les compétences de l’Aide-soignant :
Critères de conformité aux textes législatifs : loi du 4 mars 2002, loi HPST, code de la Santé
publique, arrêtés réglementaires, référentiel de compétences
Légende : C (Conforme), NC (Non Conforme)
Merci de cocher les 2 réponses qui correspondent le plus à votre pratique
Merci de répondre le plus spontanément possible
15 Dans l’accompagnement d’une personne dans les actes de la vie quotidienne,
l’AS peut :
|__| Effectuer un soin de bouche à l’Hextril® (NC)
|__| Assurer l’entretien journalier d’une colostomie cicatrisée et appareillée (C)
|__| Poser un étui pénien et changer le sac collecteur (C)
|__| Couper les ongles d’un patient sous anticoagulant (NC)
16 Apprécier l’état clinique d’une personne:
|__| Si l’AS constate que le patient est en anurie, son rôle se limite à contrôler l’émission
d’urines ultérieures et à vous transmettre cette information (NC)
|__| Ses connaissances lui permettent d’apprécier l’état clinique du patient et d’évaluer les
risques potentiels (C)
|__| Il mesure les paramètres : pulsations, pression artérielle, température, saturation, volume
urinaire, fréquence respiratoire (NC)
|__| Il transcrit la mesure des paramètres vitaux et réalise des courbes de surveillance (C)
17 Réalisation de soins adaptés à l’état clinique de la personne,
l’AS
|__| Pose des bas de contention (C)
|__| S’il constate une rougeur au sacrum, place un pansement hydro colloïde (type Comfeel®)
pour protéger la peau (NC)
|__| Il prépare le matériel à oxygénothérapie, le monte, règle le débit, assure l’entretien et
surveillance (NC)
|__| Aide le kinésithérapeute au premier lever d’une personne opérée (C)
67
18 Relation communication
l’AS
|__| Dans une situation de crise et de violence peut mettre une contention (NC)
|__| Reformule un diagnostic médical lorsque le patient lui confie ne rien avoir compris « au
jargon médical » (NC)
|__| Etablit une démarche éducative avec un patient qui nécessite des informations dans le
cadre de sa prise en charge (C)
|__| Prévient, repère des signes de maltraitance et les transmet aux personnes compétentes (C)
19 Hygiène des locaux
|__| Le bio nettoyage ne s’adresse qu’aux agents des services hospitaliers (ASH) (NC)
|__| L’AS peut remplir un formulaire d’évènement indésirable face à un dysfonctionnement
dans sa pratique professionnelle (C)
|__| Votre responsabilité n’est pas engagée si l’AS n’a pas respecté les dilutions
recommandées par le fabricant (NC)
|__| L’AS peut siéger au comité d’hygiène et sécurité (C)
20 Transmission des informations,
l’AS
|__| Peut écrire sur le dossier de soins ou consigner ses transmissions en utilisant des outils
informatisés (C)
|__| Participe au recueil de données au cours du séjour du patient (C)
|__| Peut renseigner la famille sur l’état de santé du patient ou du résident (NC)
|__| Tout document concernant la traçabilité doit être obligatoirement renseigné par l’IDE
(NC)
21 Organisation du travail
|__| Seul un IDE peut-être tuteur d’un élève AS (NC)
|__| L’AS peut participer à différents groupes de travail et contribuer à l’élaboration de projets
(C)
|__| L’AS travaille en collaboration et sous votre responsabilité, mais seul l’IDE engage sa
responsabilité (NC)
68
|__| Depuis la réforme (arrêté du 22 octobre 2005), l’AS peut participer aux MSP (Mise en
Situation Professionnelle) après deux ans de diplôme (C)
Questions d’enquête en lien avec les modèles de la posture:
Critères de conformité : loi du 4 mars 2002, textes législatifs : loi HPST, code de la Santé
publique, arrêtés réglementaires, référentiel de compétences, modèles de la posture (Agent,
Auteur), paradigme positiviste et paradigme phénoménologique.
Légende : Au (Auteur), Ag (Agent), C (Conforme), NC (non Conforme)
22 Monsieur R doit regagner son domicile ce jour dès que sa perfusion sera terminée. Les
ambulanciers et son épouse sont déjà dans la chambre et commencent à s’impatienter.
Vous avez donné les papiers de sortie : ordonnances, bon de transport, rendez-vous...
Dès la sortie de ce monsieur le nettoyage de la chambre doit être effectué rapidement car un
patient attend sur un brancard aux urgences de votre établissement.
La perfusion est terminée. L’AS :
|__| Clampe la perfusion et vous appelle (Au NC)
|__| Clampe la perfusion et dit au patient qu’elle va revenir enlever le cathéter et faire un
pansement (Au NC)
|__| Dit au patient qu’elle va vous prévenir que la perfusion est terminée (Ag C)
|__| Vous transmet que la perfusion est terminée (Ag C)
23 L’AS s’occupe des soins d’hygiène et de confort d’une personne, cohérente, entrée la
veille dans le service. Cette personne arrive de son domicile. Lors de la toilette elle lui
demande de lui appliquer une pommade : Biafine® (trolamine), qui fait partie de son
traitement habituel et que l’auxiliaire de vie lui mettait tous les jours.
L’AS :
|__| Consulte le dossier médical avant de lui mettre la pommade (Au NC)
|__| Vous avertit (Ag C)
|__| Lui applique la pommade puisque cela fait partie du traitement habituel de cette dame
(Au NC)
|__| Prévient la patiente que vous assurerez ce soin (Ag C)
69
24 L’AS prend en charge un patient pour la toilette. Vous êtes occupé. Le médecin a
prescrit un laxatif type Microlax®. En effet cette personne se plaint de douleurs
abdominales et de constipation depuis 5 jours.
|__| Afin de ne pas mobiliser la personne à plusieurs reprises, l’AS profitera du change pour
effectuer le soin (Au NC)
|__| L’AS organisera le soin en fonction de votre charge en soins afin que le patient puisse
avoir son traitement et ne soit pas mobilisé plusieurs fois (Ag C)
|__| Vous donnez le Microlax®, à faire après la toilette à votre collègue AS (Au NC)
|__| Elle effectue la toilette en binôme avec vous et vous pourrez ainsi administrer le
Microlax® (Ag C)
25 L’AS signale au médecin, qu’une patiente présente une hyperthermie à 39°C,
accompagnée de frissons. De plus, votre collègue AS pense que cette personne souffre
d’une pollakiurie. car elle sollicite très souvent le personnel pour une mise sur le
bassin. Le médecin du service, lui demande de faire partir immédiatement un examen
cytobactériologique des urines (ECBU) et prescrit également des hémocultures.
L’AS
|__| Dit à la patiente de vous appeler dès qu’elle aura envie d’uriner (Ag C)
|__| Lui apporte tout le matériel et lui explique le déroulement du soin (Au NC)
|__|Effectue l’ECBU (Au NC)
|__| Vient vous voir pour que vous puissiez planifier l’organisation de l’examen (Ag C)
26 Un patient de votre unité de soins perturbe les autres patients toutes les nuits
(déambule dans les couloirs, crie, s’introduit dans les chambres…)
L’AS
|__| L’enferme dans sa chambre (Au NC)
|__| L’attache sur le lit avec pose de barrières (Au NC)
|__| Vous prévient (Ag C)
|__| Reste à ses côtés en mettant en place une relation d’aide (Ag C)
70
27 Deux patients sont hospitalisés dans la même chambre. Leur toilette au lit est terminée
et ils doivent être levés et installés au fauteuil ensuite, comme tous les jours. Le
premier doit porter des bas de contention et le second des bandes élastiques de
contention.
L’AS
|__| Pose les bas de contention au premier patient (Ag C)
|__| Pose les bandes élastiques de contention au second patient (Au NC)
|__| Ne pose ni les bandes ni les bas (Au NC)
|__| Pose les bas de contention et vous appelle pour dérouler les bandes élastiques de
contention (Ag C)
28 Un patient sonne. L’AS le trouve en sueurs, pâle avec des frissons et des nausées.
L’AS
|__| Vous prévient (Au C)
|__| Prend les pulsations, la pression artérielle et la fréquence respiratoire (Au C)
|__| Fait un Hémoglucotest® et une vérification de la température (Au NC)
|__| Contrôle la pression artérielle, les pulsations et la saturation avec un appareil de mesure
électronique (Au NC)
29 Donnez les trois premiers mots qui vous viennent à l’esprit pour qualifier un AS
_
_
_
Merci de votre participation
71
6.3. Protocole de recueil des données enquête n°2
La distribution et la récupération des questionnaires ont été effectuées selon les mêmes
modalités que celle de l’enquête N°1.
Les questionnaires ont été diffusés dans les mêmes lieux.
100 questionnaires IDE ont été distribués. 92 ont été récupérés, dont 87 exploitables.
Les 5 non exploitables l’ont été pour non-respect des consignes : plus de deux réponses
étaient cochées pour certaines questions. Ce qui donne un total de 87% de questionnaires
exploitables.
6.4. Traitement des données
Le traitement des données a été effectué avec le logiciel Excel.
6.5. Résultats de l’enquête n°2
Question n°1: Répartition par sexe
93 % de la population étudiée est de sexe féminin, ce qui est supérieur aux chiffres avancés
(88%) dans l’enquête sur la situation démographique des infirmiers en France de Barlet et
Cavillon en novembre 2010.
Figure 10 : Répartition par sexe de la population IDE
7%
Femmes
Hommes
93%
72
Question n°2 : Répartition par tranches d’âge
Tranches d’âge
Effectif
Pourcentage
18-25 ans
15
17
26-30 ans
33
38
31-35 ans
1
1
36-40 ans
10
11
41-45 ans
11
13
46-50 ans
4
5
51_55 ans
12
14
56 ans et plus
1
1
Tableau n°13 :
Répartition par tranches d’âge
Figure 11 : Répartition par tranches d'âge
56 ans et plus
1
51-55 ans
12
46-50 ans
4
41-45 ans
11
36-40 ans
31-35 ans
10
1
26-30 ans
18-25 ans
33
15
15 % de la population a un âge supérieur à 50 ans, chiffre malgré tout inférieur à celui
avancé dans ce rapport.
73
Question n°3 : Ancienneté du diplôme :
Nous faisons le choix de regrouper les années en fonction des réformes de 1992 et 2009 avec
sorties des diplômés en 1995 et 2012.
Dates
Effectif
Avant 1995
22
De 1995 à 2011
59
2012
6
Tableau n°14 :
Ancienneté du diplôme
Question n°4 : Répartition par diplômes
Nous avons retenu le diplôme le plus élevé.
Effectif
Pourcentage
Baccalauréat
68
79
Niveau baccalauréat + 2
1
1
Diplôme 2e et 3e cycle universitaire
10
11
Autres diplômes professionnels (AS, DEAVS)
6
7
Non diplômés
2
2
Tableau n°15 :
Répartition par diplômes
La population étudiée a majoritairement le baccalauréat (79 %), score nettement supérieur à
celui retrouvé dans la population AS (23 %).
Question n°5 : Expérience de travail avant l’obtention du diplôme
41 personnes, soit 47 % de l’échantillon, ont exercé un métier avant d’être infirmier.
Parmi elles, 11 ont été AS et 7 ASH.
Question n°6 : Expérience de travail dans un établissement de santé avant l’obtention
du diplôme
23 personnes avaient déjà exercé dans un établissement de santé avant leur diplôme, soit 26 %
de la totalité de la population enquêtée.
74
Question n°7 : Ancienneté dans la profession
Ancienneté Effectifs
Pourcentage
0-7 ans
44
50
8-17 ans
20
23
18-30 ans
18
21
31-35 ans
5
8
Figure 12 : Ancienenté dans la
profession
44
20
18
5
0-7 ans 8-17 ans 18-30 ans 30-35 ans
Tableau n°16 :
Ancienneté dans la profession
Question n°8 : Ancienneté dans l’établissement ou la structure
Ancienneté Effectifs
Pourcentage
0-5 ans
49
56
6-10 ans
17
20
11-15 ans
8
9
16-20 ans
4
5
21-25 ans
3
3
26-30 ans
4
5
31-35 ans
2
2
Tableau n°17 :
Ancienneté dans l'établissement
Plus de la moitié des IDE a moins de 5 ans d’ancienneté dans la structure, ce qui semble
logique au vu des chiffres relatant l’ancienneté dans la profession.
75
Question n°89 : Service d’exercice actuel
Service
Effectifs
Médecine
25
Chirurgie
14
Urgences
5
Réanimation
12
Psychiatrie
5
Hémodialyse
4
SSIAD
7
EHPAD
9
USLD
3
SSR
3
Figure 13 : Lieux d'exercice
SSR
3
USLD
3
EHPAD
9
SSIAD
7
Hémodialyse
4
Réanimation
12
Urgences
5
Chirurgie
14
Médecine
25
Tableau n°18 :
Service d'exercice actuel
Question n°10 : Ancienneté dans le service
Ancienneté
Effectifs
Pourcentage
0-5 ans
48
55
6-10 ans
28
32
11-15 ans
4
5
16-20 ans
0
0
21-25 ans
4
5
26-30 ans
30
3
31-35 ans
0
0
Tableau n°19:
Ancienneté dans le service
Question n°11 : Travail en binôme
32 % des IDE ont déclaré travailler en binôme, chiffre inférieur à celui annoncé par les AS.
Question n°12 : Absence de l’IDE
Dans 16 % des cas, l’IDE est absente sur certaines plages horaires, chiffres et services
comparables à ceux trouvés dans l’enquête auprès des AS.
76
Question n°13 : Formation Continue
93 % des IDE ont participé à une ou plusieurs journées de formation, chiffre tout à fait
superposable à celui rencontré chez les AS.
Nous avons choisi, pour des commodités de lecture, de regrouper certains thèmes de
formation.
Intitulé de la formation
Effectifs
Relation soignant-soigné-famille
21
Différentes pathologies
20
Prise en charge de la douleur
13
Gestes et soins d’urgence, chariot d’urgence
12
Soins Palliatifs et accompagnement du mourant
10
Maladie d’Alzheimer, les personnes âgées démentes
10
Education thérapeutique
5
Gestion du stress
5
Nutrition
5
Hygiène, prévention des maladies nosocomiales
5
Hémovigilance
5
Gestion des conflits, de l’agressivité
5
Manutention, prévention des lombalgies
4
Bientraitance /maltraitance
4
Dossier de soins, transmissions ciblées
4
Encadrement des stagiaires
4
Plaie et cicatrisation
4
Toucher relationnel
3
Elaboration de projet
3
Incendie
3
Informatique
3
Humanitude
1
Rire
1
Gestion des plannings
1
Responsabilité juridique de l’IDE
1
Tableau n°20 :
Formations
77
Par rapport aux thèmes de formation retrouvés dans la population des AS, nous
constatons, chez les IDE, une place plus importante concernant des formations spécifiques
aux pathologies.
Pour les mêmes raisons que chez les AS, nous retrouvons la formation concernant les
soins d’urgence. Respect de la mise en conformité avec la législation ?
Comme chez les AS, le questionnaire ne permet pas de savoir si les thèmes ont été choisis par
les agents ou imposés par les institutions.
Question n°14 : Projet de devenir cadre de santé d’ici 5 ans
17 % ont un projet de devenir cadre de santé d’ici 5 ans.
Connaissances en lien avec le champ juridique
Questions 15 à 21
Question 15: Accompagnement d’une personne dans les actes de la vie quotidienne
68 % des réponses sont conformes. Les IDE délèguent le soin de bouche à l’Hextril ®,
produit médicamenteux aux AS, soin qui n’est pas de la compétence de ces derniers. Chez les
AS également, c’était la pratique de ce soin non autorisée qui prévalait dans le non-respect de
la législation.
Question 16 : Appréciation de l’état clinique
41 % des réponses sont conformes, résultat comparable à celui observé chez les AS.
Comme chez les AS, c’est essentiellement la mesure des paramètres (dont la saturation en
oxygène) qui est non conforme. Il est vrai que dans les services, le personnel se sert
d’appareillage électronique pour mesurer les paramètres. Les IDE peuvent donc montrer une
confiance dans la fiabilité de la mesure des paramètres. Les AS positionnent le matériel pour
obtenir les pulsations et par la même occasion relèvent le chiffre de la saturation au risque que
ce chiffre soit faussé par un mauvais positionnement du matériel, une cyanose…
Question 17 : Réalisation de soins adaptés à l’état clinique
On compte 69 % de conformité.
Cependant, il nous a semblé intéressant de connaître quelle pratique n’était pas conforme.
Nous remarquons qu’il s’agit de la mise en place d’un pansement hydro colloïde, lorsque
78
l’AS constate une rougeur au sacrum. Or les compétences de l’AS n’interviennent que dans la
prévention des escarres. La rougeur étant le premier stade de l’escarre, le traitement n’est pas
de la compétence AS.
De plus, les résultats font apparaître que :

c’est en psychiatrie, où on dénombre peu d’escarres, que la réglementation est la plus
respectée (seulement 3 % de non respect).

c’est en médecine et en chirurgie, où il y a le plus de probabilités que le patient alité
présente des escarres, que la législation est le plus transgressée.
Pouvons-nous conclure que les IDE reconnaissent aux AS une compétence dans l’action
comme le dit Wittorski? Peut-on dire que lorsque les IDE laissent poser une plaque de
Comfeel® à leurs collaboratrices, elles font confiance au « savoir profane » des AS comme le
dit Arborio ?
Peut-on alors parler d’absence de compétence si on ne réalise pas les actions ?
Lieux
Effectifs
Pourcentage
Médecine
11
32 %
SSIAD
6
17 %
Chirurgie
5
15 %
Réanimation
4
12 %
Urgences
3
9%
Hémodialyse
2
6%
EHPAD
2
6%
Psychiatrie
1
3%
Tableau n°21 :
Lieux de non conformité
Question 18 : Relation communication
85 % des réponses sont conformes. Il est à noter que 62 % des IDE interrogées savent que
l’AS peut établir une démarche éducative.
Question 19 : Hygiène des locaux
Le score de conformité est de 85 %.
79
Question 20 : Transmission des informations
94 % des IDE interrogées reconnaissent les compétences des AS dans la recherche, le
traitement et la transmission des informations pour assurer la continuité des soins.
Question 21 : Organisation du travail
86 % des réponses sont conformes.
Seuls 2 IDE pensent qu’un AS ne peut pas être tuteur d’un élève AS, bien que le module 8 :
« Organisation du travail » de la formation AS fasse référence, aussi bien dans les savoirs
associés que dans les savoirs pratiques, à l’encadrement des stagiaires ou de nouveaux
collègues.
Synthèse des résultats concernant le champ juridique
Q 15
Q 16
Q 17
Q 18
Q 19
Q 20
Q 21
Total
Conforme
118
72
120
132
148
163
150
903
Non conforme
56
102
54
42
26
11
24
315
68 %
41 %
69 %
76 %
85 %
94 %
86 %
74 %
non 32 %
59 %
31 %
24 %
15 %
6%
14 %
26 %
Score de conformité
Score
de
conformité
Tableau n°21 :
Synthèse des résultats dans le champ juridique
Figure 14 : Synthèse concernant les résultas du champ juridique
26%
Conforme
Non Conforme
74%
74 % des IDE interrogées possèdent des connaissances conformes à la législation
concernant les différents référentiels spécifiques à la profession AS. Il faut tout de même
rappeler que les AS travaillent en collaboration et toujours sous la responsabilité des
infirmiers.
80
Questions en lien avec les modèles de la posture
Question 22
85 % des réponses sont conformes à la réglementation et à la posture de l’AS.
Un seul IDE laisse l’AS clamper la perfusion et enlever le cathéter.
Question 23
Les ¾ des réponses sont conformes.
Néanmoins, 22 % des IDE laissent l’AS appliquer la pommade Biafine®. Ce protecteur
cutané, non soumis à prescription médicale, n’autorise pas cependant l’AS à l’appliquer en
structure de soins.
Question 24
78 % des IDE demandent à l’AS de faire le soin, bien que le Microlax® fasse partie des
médicaments et que cela soit après une prescription médicale.
Les IDE délèguent-elles facilement cette pratique car elle renvoie aux tâches non nobles
laissées aux AS, ce fameux « sale boulot » ou « dirty work » évoqué par Arborio ?
Les AS effectuent la majorité des soins d’hygiène et aident la personne pour l’élimination
fécale. « En délégant les tâches considérées comme les plus sales, les plus dégradantes, en
particulier celles qui ont trait aux déjections du corps, les catégories de personnel
supérieures, les « professionnels », s’excluent du dirty work absolu » Ardoino (2012).
Question 25
Dans 69 % des cas, l’AS est agent conforme.
Par contre, 31 % des IDE délèguent ce soin aux AS, non habilités à prendre en charge la
réalisation de prélèvements stériles d’urines.
Là aussi, on s’interroge sur les raisons d’un écart entre le prescrit et le réel.
Est-ce dû au fait que l’exécution de cet examen peut paraître simpliste, que c’est la personne
hospitalisée qui va réaliser le soin après explication du personnel paramédical, ou est-ce là
encore parce que cela peut être assimilé aux « sales besognes » que les IDE abandonnent à
leurs collègues et collaboratrices ?
Question 26
95 % des AS sont agents conformes en prévenant l’IDE et en mettant en place une relation
d’aide, en lien avec leurs compétences. Résultats tout à fait comparables à ceux trouvés dans
l’enquête auprès des AS.
81
Question 27
86% des IDE connaissent la posture d’agent conforme de l’AS, pour la réalisation d’un soin
spécifique auprès d’un patient.
Question 28
67 % des IDE reconnaissent les compétences de l’AS pour apprécier l’état clinique du patient,
mesurer les différents paramètres vitaux et évaluer les risques vitaux. Elles reconnaissent la
posture d’auteur conforme de l’AS. La répartition des tâches, leur délimitation comme
domaine privilégié de telle ou telle catégorie de personnel, font l’objet de remaniements
fréquents et en particulier dans le domaine médical, avec des répercussions chez les
paramédicaux. Il fut un temps où le thermomètre apparaissait comme un « instrument sacré »
et était interdit aux infirmières. De même l’appareil à tension fut longtemps le monopole des
médecins avant d’être laissé aux infirmiers. « Il y a un glissement constant des tâches
techniques de la profession médicale vers les autres gens du système » Hugues (1961).
Ces remaniements se sont succédés et les AS, aujourd’hui, sont chargés de la surveillance des
températures et sont habilitées à mesurer la tension artérielle.
Question 29
Nous avons opéré un tri pour ne retenir que les mots les plus cités par les IDE pour qualifier
leurs collègues. Dans l’ordre d’importance en nombre, on trouve :
-
collaboration/écoute,
-
relationnel/compétence/nursing,
-
soins de confort/aide,
-
accompagnement/indispensable.
Synthèse des résultats concernant les postures
Q 22
Q 23
Q 24
Q 25
Q 26
Q 27
Q 28
Total
Conformes
148
130
124
120
166
150
116
954
Non conformes
26
44
50
54
8
24
88
264
85 %
75 %
71 %
69 %
95
86 %
67 %
78 %
14 %
33 %
22 %
Score
de
%
conformité
Score
de
non
15 %
25 %
29 %
31 %
5%
conformité
Tableau n°13 :
Synthèse des résultats concernant les postures
82
Figure 15 Synthèse concernant les modèles de la
posture
Conforme
Non conforme
22%
78%
78 % des IDE interrogées ont des connaissances conformes concernant les postures des AS,
en reconnaissant la posture d’auteur lorsque la situation le permet. Conformément à la
législation l’AS dispense sous la responsabilité de l’IDE, des soins liés aux fonctions
d’entretien et de continuité de la vie visant à compenser un manque ou une diminution
d’autonomie de la personne. Les IDE connaissent donc les référentiels d’activités et de
compétence des AS.
Résultats pour l’ensemble des champs et modèles convoqués chez les IDE
Figure 16 : Synthèse en pourcentage de l'ensemble des champs et
modèles convoqués
76
24
Conforme
Non Conforme
Les résultats obtenus sont tout à fait comparables à ceux retrouvés dans l’enquête
réalisée auprès des AS.
83
76 % des IDE ont des savoirs et pratiques conformes dans l'ensemble des
champs, modèles et théories convoqués (champ juridique, modèles de la posture, de la
compétence) ainsi qu’au regard des référentiels d’activités et de compétence des aidessoignants.
Elles reconnaissent les compétences des AS au regard de la législation.
Parmi les 17 % d’IDE qui ont un projet de devenir cadre de santé dans les 5 ans, 80%
ont des savoirs conformes concernant la législation et les modèles de la posture : chiffre
légèrement supérieur à celui rencontré dans l’ensemble de la population IDE étudiée.
7. Résultats qui répondent à la question de recherche
A la suite de ces deux enquêtes, il apparait que les aides-soignants ont des savoirs et
pratiques conformes, notamment en ce qui concerne le champ juridique (71 %) et les
compétences demandées.
En ce qui concerne les modèles de la posture, on retrouve un score de conformité de
73 %. Les actes et soins dispensés par les AS relèvent toujours du rôle propre de l’infirmière.
L’AS exerce, toujours, son activité sous la responsabilité de l’infirmier. Ceci a eu pour
conséquence de faire des AS des agents soumis, mais on constate que l’AS se positionne en
auteur lorsque la situation l’exige.
Les IDE ayant répondu à cette enquête reconnaissent les compétences, la place en
équipe pluri professionnelle et la posture d’auteur des AS lorsque la situation l’exige.
A ce jour, les AS réclament toujours la reconnaissance d’un rôle propre, en quelque sorte la
reconnaissance de ce « savoir profane ».
En fonction de la situation de soins, 77 % des aides-soignants apprécient l’état clinique d’une
personne, en mesurant les différents paramètres vitaux, en évaluant les risques vitaux et
prévenant l’IDE. L’AS n’est donc pas que « le sous-produit d’un processus de délégation en
chaîne » Ardoino (2012).
Confrontés à une situation de crise et de violence, 92 % des AS mettant en place une relation
d’aide de leur propre initiative.
Strauss (1963) écrit que les AS d’un hôpital psychiatrique de Chicago, mettent en avant leur
relation quotidienne et intime avec le malade pour se positionner également comme partie
prenante du processus thérapeutique, bien que les médecins ne leur accordent qu’une place
secondaire.
84
Comme le dit Ardoino (2012) « certaines compétences de l’AS sont peut-être le produit de
savoirs informels acquis au cours de la trajectoire sociale et professionnelle de l’AS avant
son entrée à l’hôpital, d’autres forgées par la fréquentation permanente de la maladie, des
malades, des médecins, de l’institution… constituant une sorte de savoir-soigner profane ».
78 % des IDE interrogées connaissent les référentiels d’activités et de compétence des AS.
Cela veut également dire que les IDE ne leur délèguent pas uniquement le « sale boulot ».
La compétence savante et technique des AS est reconnue par leurs supérieurs hiérarchiques
que sont les infirmiers.
8. Critiques du dispositif de recherche
Bien que valorisant les pratiques des aides-soignants, les résultats doivent être
pondérés.
Le questionnaire, outil d’enquête utilisé, reprend ce que les aides-soignants et
infirmiers ont déclaré faire et pas forcément la réalité. Une analyse des pratiques pourrait
permettre d’étayer les résultats.
D’autres outils, l’entretien par exemple, aurait pu permettre de confirmer certains de
ces résultats.
L’observation pourrait être un outil de recueil de données utilisé en complément (Gatto,
Ravestein, 2008).
9. Intérêts et limites des résultats pour la pratique professionnelle
Ces deux enquêtes nous montrent que les AS, en ayant développé de réelles
compétences, sont reconnues, par les IDE, comme des collaboratrices fiables.
Les réformes successives du programme de formation des aides-soignants, puis du
programme infirmier, tendent à former des professionnels réflexifs.
Le contexte évolue avec notamment l’arrivée sur le marché du travail, en 2014, de
diplômés issus du Baccalauréat Professionnel « Accompagnement, Soins et Service à la
personne ». On assiste à l’émergence de nouveaux métiers, comme celui d’assistant en soins.
Certaines activités du rôle propre infirmier sont attribuées en autonomie à ces nouveaux
métiers.
L’évolution des besoins de la population vieillissante et dépendante, les contraintes
budgétaires, les périmètres de compétences des différentes professions (loi HSPT, 2009) et la
85
dimension européenne vont nécessairement conduire à des évolutions du métier d’AS et
imposer une réflexion sur sa formation.
Assisterons-nous à un transfert limité d’activités infirmières vers le référentiel
d’activités des AS, ce qui équivaudrait à une évolution des référentiels d’activités et par
conséquent des formations IDE et AS (savoir et savoir-faire) ?
Y aura-t-il une évolution des compétences AS, avec un rôle propre aide-soignant,
réclamé depuis très longtemps par la profession, avec des activités autonomes, avec une
responsabilité propre, et une reconnaissance de nouvelles activités placées sous la
responsabilité des infirmiers ?
La formation des formateurs en Sciences de l’Education semble être la plus appropriée
pour se préparer à ces nouveaux challenges, et ainsi améliorer la formation des élèves aidessoignants.
10. Perspectives de recherche à partir des résultats obtenus
Ces résultats mériteraient d’être complétés :
-
d’une part en exploitant plus à fond les données recueillies, en particulier en croisant
les résultats des différentes questions (ex : jeunes diplômés IDE, ancienneté des
diplômes, ancienneté dans le service et connaissances dans le champ juridique et
modèles de la posture)
-
d’autre part en établissant un comparatif entre les résultats et des observations
menées sur le terrain.
86
Bibliographie
Ouvrages
Arborio, A-M. (2012) 2° édition Un personnel invisible à l’hôpital. Paris. Editions
Economica Anthropos
Arborio, A-M. (2001) Un personnel invisible à l’hôpital. Paris. Editions Economica
Anthropos
Ardoino,J. (2000) Les avatars de l’éducation. Paris PUF
Bellier, S. (2004) Le savoir être dans l’entreprise. Vuibert. Paris
Bourneville, D. M. (1878) Manuel pratique de la garde-malade et de l’infirmière. Paris : aux
bureaux du Progrès Médical.
Collière, M.-F. (1998). Soigner, le premier art de la vie. Paris : Masson Inter Editions.
Collière, M.-F. (1982). Promouvoir la vie Editions Masson Inter Editions
Donnadieu, B., Genthon, M., Vial, M. Les théories de l’apprentissage, quel usage pour les
cadres de santé ? Paris. Inter Editions
Gatto, F. et Ravestein, J. (2008). Le mémoire : Penser, écrire, soutenir, réussir. Montpellier :
Sauramps Médical.
Gatto, F (2005) Enseigner la santé. Paris. L’Harmattan. Collection : technologie de l’action
sociale
Gatto, F, Garnier, A., § Viel, E. (2OO7) Education du patient en kinésithérapie. Montpellier.
Sauramps 197 p
Hadji, Ch. (1992) L’évaluation des actions éducatives. PUF. Paris
Hughes, E.C. (1996). Le regard sociologique : Essais choisis. Paris : Editions de l’Ecole des
Hautes Etudes en Sciences Sociales
Knibiehler, Y. (2008). Histoire des infirmières : En France au XXe siècle. Paris : Hachette
Knibiehler, Y., Leroux-Hugues, V., Dupont-Hess, O., et Tastayre, Y. (1984) Cornettes et
blouses blanches. Les infirmières de la société française (1880-1980). Paris. Hachette
Le Boterf, G. (2011) Ingénierie et évaluation des compétences. Paris. Editions d’Organisation
Groupe Eyrolles
Le Boterf, G. (2010) Construire les compétences individuelles et collectives. Paris : Editions
d’Organisation Groupe Eyrolles
Le Boterf, G. (2008) Repenser la compétence Paris. Editions d’Organisation Groupe Eyrolles
87
Le Boterf, G. (2002) Développer la compétence des professionnels. Paris. Editions
d’Organisation Groupe Eyrolles
Le Boterf, G. (1995) De la compétence. Essais sur un attracteur étrange. Paris : Edition
d’organisation Groupe Eyrolles
Malglaive, G. (1990) Enseigner aux adultes. Paris : PUF
Raynal, F et Rieunier, A (1997) (9° édition). Pédagogie, dictionnaire des concepts clés.
Apprentissage, formation, psychologie cognitive. Issy les Molineaux : ESF Editions
Strauss, A.L., (1963) Hospital and its negociated order, in, (Freidson, 1963, p 147-168),
traduit in (Strauss, 1992, p 87-112)
Zarifian, P. (1999) Objectif compétence Paris : Editions Liaisons
Articles
Chaboissier, M. (2009) Profession infirmière, un siècle de professionnalisation. Revue Soins,
732, 1-2.
Gilbert, P., Parlier, M., (1992) La compétence du « mot valise » au concept opératoire »
Actualité de la formation permanente. N°116 p 14-18
Légifrance, articles démographie
Publications
Commission européenne (2006) Propositions de recommandations du parlement européen et
du conseil établissant le cadre européen des certifications pour l’apprentissage tout au long
de la vie.COM.479 final. Bruxelles
Perrenoud, P.(septembre 2000). « Construire des compétences ».Université de Genève.
Propos recueillis par Paola Gentile et Roberta Bencin. Texte original d’un entretien « A Arte
de construir competências » paru en portugais dans Nova Escola (Brasil) pp 19-31
Enquêtes, Etudes, Rapports
Eric Amrane (DRASS) Bernadette de le Rochère INSEE « Les aides-soignants dans les
hôpitaux, les maisons de retraite et dans les services de soins à domicile » Les quatre pages
NSEE Aquitaine n°186 Septembre 2009
Muriel Barlet et Marie Cavillon « La profession infirmière : situation démographique et
trajectoires professionnelles ».Série Etudes et Recherche N°101 novembre 2010
88
Elodie Kranklader, Christelle Minodier, avec la participation de Nathalie Fourcade
« Etablissements de santé : le personnel soignant de plus en plus âgé » Direction de la
recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), Ministère de l’Economie et
des Finances, Ministère des Affaires sociales et de la Santé, Ministère du Travail, de
l’Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social. N°846 Juillet 2013
Insee-ORM-Région 2010 « Dynamique des métiers de la santé, de l’action sociale, culturelle
et sportive » Insee- rapport d’étude- n°30 juin 2010
Revues
Perrenoud, P. (1996) L’analyse des pratiques en vue du transfert des réussites. Cahiers
pédagogiques n°346 p14-16
La valorisation et le questionnement,
en référence à la réglementation,
des pratiques des aides-soignants et des
pratiques des infirmiers
Résumé de mémoire de Master 2 professionnel en sciences humaines et sociales, spécialité : sciences de
l’éducation (Université Paul Valéry Montpellier III).
Mémoire dirigé par Franck Gatto (MCF HDR, Directeur du département Sciences de l’Education, Université
Paul Valéry Montpellier III) et Marie-Christine Moret (cadre de santé formateur à Avignon) et soutenu
publiquement devant un jury d’universitaires et de professionnels le 28 septembre 2013 par Annie Cestier, cadre
de santé formateur à Avignon.
Contexte : Universitarisation des études conduisant à la profession d'infirmier. Emergence d’un baccalauréat
professionnel « Accompagnement, Soins et Service à la Personne ».
Question de recherche :
Il est cherché à repérer, à questionner et à valoriser les pratiques des AS en unités de soins.
Outils d’enquête et population : L’outil utilisé a été le questionnaire. Les enquêtes ont porté sur 124 Aidessoignants et 87 IDE exerçant en service de Médecine, Chirurgie, Psychiatrie, Urgences, Réanimation,
Hémodialyse, Unité de Soins de Longue Durée, Service de Soins de suite et de Réadaptation dans les structures :
Services de Soins à Domicile ou en EHPAD, des régions PACA, Languedoc Roussillon et Rhône Alpes.
Traitement des données :
Logiciel Microsoft Excel® pour les questionnaires.
Résultats qui répondent à la question de recherche :
A la suite de ces 2 enquêtes, il apparait que 74 % des aides-soignants et 76% des infirmiers ont des savoirs et
pratiques conformes, notamment en ce qui concerne le champ juridique. Les actes et soins dispensés par les AS
relèvent toujours du rôle propre de l’infirmière, ce qui a eu pour conséquence de faire des AS des agents soumis.
Lorsque l’individu est agent, Gatto (2005) précise : « Les pratiques sont protocolisées et systématisées. Les
demandes, les ressources et les savoirs pré-existants expérientiels… ne sont pas pris en compte ». Bien que la
définition du métier mentionne toujours que l’AS exerce son activité sous la responsabilité de l’infirmier, les
résultats montrent que l’AS se positionne en auteur lorsque la situation l’exige. Les IDE ayant répondu à cette
enquête reconnaissent les compétences de leurs collaborateurs. Pour Le Boterf (2008) la compétence « est un
savoir agir et interagir en situation professionnelle ». C’est aussi : « non seulement être capable de faire ou
d’agir, mais c’est aussi pouvoir analyser et expliquer sa façon de faire et d’agir ».
Limite du dispositif de recherche :
Le questionnaire est un outil d'enquête à pression normative.
Apports des résultats à la pratique et perspectives :
Assisterons-nous à un transfert limité d’activités infirmières vers le référentiel d’activités des AS, ce qui
équivaudrait à une évolution des référentiels d’activités et donc de formation (savoir et savoir-faire)? Y aura-t-il
une évolution des compétences AS, avec un rôle propre aide-soignant, réclamé depuis très longtemps par la
profession, avec des activités autonomes, avec une propre responsabilité, et une reconnaissance de nouvelles
activités placées sous la responsabilité des infirmiers ?
Références bibliographiques:
Le Boterf, G.(2008) Repenser la compétence. Paris :Editions d’organisation
Gatto, F. (2005) Enseigner la santé. Paris : Edition l’Harmattan
Mots Clés : Aides-soignants, infirmiers, compétence, posture, référentiel.
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