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LA REGULATION PAR L’ETAT ET LES POLITIQUES ECONOMIQUES ............................................186
INTRODUCTION .....................................................................................................................186
I.
POURQUOI L’ETAT REGULE-T-IL L’ECONOMIE ? ................................................187
A. QU’EST-CE QUE LA REGULATION DE L’ECONOMIE PAR L’ETAT ?.......................187
1. La définition..........................................................................................................................187
2. Les mutations du rôle économique de l’État français ........................................................187
3. L’État régule-t-il l’économie ? ............................................................................................190
B. LES 3 FONCTIONS DE L’ETAT ............................................................................................191
C. LES OBJECTIFS ECONOMIQUES DE L’INTERVENTION DE L’ETAT........................191
II.
LES INSTRUMENTS D’INTERVENTION DE L’ETAT.............................................191
A. LES POLITIQUES DE REGULATION ..................................................................................191
1. Présentation des politiques économiques............................................................................191
2. Politiques conjoncturelles, politiques structurelles : quelles différences ? .......................192
3. Chaque nation se fixe des objectifs économiques prioritaires ...........................................193
B. LA POLITIQUE DE L’EMPLOI ..............................................................................................193
1. La politique de l’emploi est d’abord la lutte contre le chômage .......................................193
2. La distinction politique active/politique passive ................................................................193
3. Les actions sur le marché du travail ....................................................................................194
4. Les politiques de l’emploi, leur coût et leur impact sur le chômage.................................194
III. POLITIQUES BUDGETAIRES ET MONETAIRES ....................................................196
A. LA POLITIQUE BUDGETAIRE .............................................................................................196
1. Le budget est l’instrument privilégié de l’État ...................................................................196
2. Le mécanisme du multiplicateur keynésien ........................................................................197
3. La politique budgétaire est contracyclique .........................................................................199
4. Les limites de la politique budgétaire..................................................................................199
B. LA POLITIQUE MONETAIRE ...............................................................................................199
1. Principes ................................................................................................................................200
2. La politique monétaire aujourd’hui en Europe ...................................................................200
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LA REGULATION PAR L’ETAT
ET LES POLITIQUES ECONOMIQUES
Objectifs
1. Présenter les objectifs de l’intervention de l’État (§ I). (1 h)
2. Distinguer les politiques conjoncturelles des politiques structurelles (§ II). (2 h)
3. Présenter les politiques budgétaires, monétaires et de l’emploi (§ II et III). (45 min)
4. Apprécier les limites de la régulation par l’État (Conclusion). (15 min)
MOTS CLES
§ I : régulation par le marché, allocations de ressources, stabilisation de l’économie, carré magique.
§ II : politiques économiques, politiques conjoncturelles, politiques structurelles, politiques budgétaires,
multiplicateur keynésien, politique monétaire.
§ III : politique d’emploi passive, active, sur l’offre et la demande.
INTRODUCTION
Entrée en matière
Nous allons étudier, pour ce dernier cours de cette étape de formation, la régulation par l’État comme
alternative à la régulation par le marché.
Je pense que vous êtes en mesure de comprendre l’humour de ce petit poème écrit par des économistes
anonymes recueilli dans le livre de Fourçans, L’économie expliquée à ma fille :
André FOURÇANS
L’économie expliquée à ma fille
L’idée sous-jacente de ce poème est que l’économie est duale voire manichéenne. Ainsi l’économie peut être
régulée par le marché comme nous l’avons vu, mais aussi par l’État (même si en réalité la gestion de
l’économie est un mélange des deux !).
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Définition et intérêt du sujet
La régulation par l’État signifie qu’il intervient pour pallier les grands déséquilibres, comme l’inflation, les
déficits publics, le chômage… par des instruments qui sont les politiques économiques.
Mais cette première définition est trop rudimentaire pour entrevoir les enjeux de la régulation par l’État.
Problématique
Qu’est-ce que la régulation par l’État ?
Présentation du plan
Pour répondre à cette question, nous verrons :
– pourquoi l’État intervient dans l’économie (§ I),
– comment l’État intervient dans l’économie grâce aux politiques économiques (§ II),
– l’action sur l’emploi grâce à la politique de l’emploi (§ III).
I. POURQUOI L’ETAT REGULE-T-IL L’ECONOMIE ?
A. QU’EST-CE QUE LA REGULATION DE L’ECONOMIE PAR L’ETAT ?
1.
La définition
La régulation est une action qui vise à assurer un bon fonctionnement. La régulation de l’économie par l’État
signifie que la puissance publique agit pour assurer le bon fonctionnement de l’économie afin qu’il n’y ait
pas de déséquilibre.
2.
Les mutations du rôle économique de l’État français
Voici un article sur l’histoire du rôle de l’État français au XXe siècle.
Question
Repérez les étapes essentielles.
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Sciences humaines, « Les métamorphoses de l’État », n° 133, p. 30-31 décembre 2002
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Votre réponse
Réponse
Nous pouvons synthétiser ainsi l’évolution de l’intervention de l’État (résumé de l’article) :
– Avant les années 1930 : le pouvoir de l’État est centralisateur et interventionniste ; l’économie s’appuie
sur les effets de la Première Guerre mondiale.
– 1930 : l’intervention de l’État devient volontariste en appliquant des politiques keynésiennes.
– 1945-1960 : l’État français devient un « État providence » en protégeant les citoyens des risques sociaux
par la Sécurité sociale qu’il gère mais aussi en instaurant un salaire minimum garanti pour tous, et en
développant les droits d’accès à la culture et l’éducation.
– 1960-1980 : l’État renforce son interventionnisme par des politiques colbertistes par lesquelles il gère des
entreprises et impulse la politique industrielle.
– 1980-2005 : sous l’influence du libéralisme, dans un contexte de mondialisation :
• L’État se désengage progressivement de la politique industrielle par les privatisations et la libéralisation
des services publics.
• Les politiques sont moins keynésiennes, et deviennent pour certaines de plus en plus libérales.
• Il y a un transfert de compétences vers un niveau local avec la décentralisation, mais aussi au niveau
européen.
Malgré ces changements, l’État reste le garant des intérêts collectifs.
3.
L’État régule-t-il l’économie ?
C’est à Keynes que l’on doit l’intervention de l’État dans l’économie. Comme nous l’avons vu dès le premier
chapitre, il pense que la régulation par le marché, pour être efficace, doit s’accompagner de l’intervention de
l’État car :
– l’État joue un rôle centralisateur dans l’activité économique et s’impose aux individus comme
représentant de l’intérêt général tout en ne défavorisant pas l’initiative privée ;
– la politique économique doit permettre de maintenir en équilibre la consommation, l’investissement,
favoriser la croissance et donc l’emploi, car le libre jeu du marché conduit au sous-emploi, donc au
chômage, à la baisse du pouvoir d’achat et par conséquent, aux crises de surproduction.
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B. LES 3 FONCTIONS DE L’ETAT
C’est à Musgrave que l’on doit cette synthèse des fonctions économiques de l’État en 1959. L’État a
3 fonctions qui sont :
ALLOCATION DES
RESSOURCES
pour pallier des
défaillances du marché
REDISTRIBUTION
DE REVENUS
pour lutter contre les
inégalités
STABILISATION DE
L’ÉCONOMIE pour corriger
les déséquilibres provoqués
par le mécanisme du marché
(croissance, plein-emploi,
stabilité des prix, équilibre
extérieur)
C. LES OBJECTIFS ECONOMIQUES DE L’INTERVENTION DE L’ETAT
Kaldor propose de déterminer les objectifs économiques du rôle de l’État sous forme de carré : le carré
magique. Il représente les buts à atteindre.
Pour atteindre ces objectifs, l’État utilise des instruments et les met en pratique grâce aux politiques
économiques.
II. LES INSTRUMENTS D’INTERVENTION DE L’ETAT
A. LES POLITIQUES DE REGULATION
1.
Présentation des politiques économiques
La régulation étatique consiste en une intervention visant à soutenir ou rétablir les équilibres fondamentaux
et améliorer le bien-être social.
Les politiques économiques se définissent comme des décisions prises par les pouvoirs publics à l’aide
d’instruments pour atteindre les objectifs économiques, dont voici un schéma de synthèse.
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POLITIQUES ECONOMIQUES
POLITIQUES CONJONCTURELLES
Régulation à court terme sur les
fluctuations de l’activité économique
POLITIQUES STRUCTURELLES
Action sur le long terme sur les
structures économiques et sur les
relations entre les acteurs
Politiques budgétaires
Politiques monétaires
Politiques de changes
Politiques de revenus
Politiques fiscales
Politiques pour l’emploi
Planification
Politique industrielle et de la
concurrence
Politiques sociales
2.
Politiques conjoncturelles, politiques structurelles : quelles différences ?
En économie, la notion de temporalité est importante. Voici la répartition la plus fréquente :
– Court terme : 0 à 2 ans.
– Moyen terme : 2 à 7 ans.
– Long terme : + de 7 ans.
Les politiques conjoncturelles
La conjoncture est la situation de l’économie au moment actuel. Les politiques conjoncturelles sont des
politiques de court terme car elles ont pour but de remédier au plus vite à un problème économique.
On dit aussi qu’elles sont contracycliques car elles agissent en contresens du cycle.
Par exemple, en période de chômage, l’État peut intervenir en proposant des mesures avantageuses pour les
entreprises qui favorisent l’embauche ou créer un dispositif d’emplois aidés comme les emplois jeunes. Il
peut améliorer les revenus des ménages par des mesures fiscales avantageuses comme la baisse de la TVA,
la prime pour l’emploi…
En général, elles sont liées à des politiques structurelles.
Les politiques structurelles
Elles visent à transformer les structures de l’économie sur du long terme. Il faut du temps pour les mettre en
place et pour qu’elles soient opérationnelles.
Par exemple, actuellement, il est question de relancer la politique industrielle par la promotion de pôles de
compétitivité, la mise en place de l’Agence nationale pour l’innovation industrielle…
L’objectif est donc d’agir aujourd’hui, sachant que la mise en place de ces politiques sera longue et que les
résultats ne seront effectifs que plus tard.
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3.
Chaque nation se fixe des objectifs économiques prioritaires
Étant donné qu’il est difficile d’atteindre simultanément les quatre objectifs économiques, chaque nation se
fixe des objectifs économiques prioritaires.
Par exemple, les objectifs économiques de l’Europe et de la France sont actuellement la maîtrise de
l’inflation et la croissance, alors que les États-Unis ajoutent, en plus de ces 2 premiers, celui du plein-emploi.
Nous allons maintenant analyser les politiques essentielles à la régulation de l’économie par l’État.
Commençons par les politiques de l’emploi.
B. LA POLITIQUE DE L’EMPLOI
La politique de l’emploi désigne l’ensemble des interventions de l’État qui affectent directement le marché
du travail.
1.
La politique de l’emploi est d’abord la lutte contre le chômage
Depuis les années 1970, le chômage est un véritable phénomène endémique qui n’arrive pas à être résolu
malgré les interventions de l’État, quoique l’on pense de leur bien-fondé.
L’évolution du chômage en France depuis 1970
J.-Y. CAPUL et Olivier GARNIER
Dictionnaire d’économie et de sciences sociales, édition Hatier, p. 525-536
2.
La distinction politique active/politique passive
POLITIQUES ACTIVES
POLITIQUES PASSIVES
Aider les chômeurs et limiter la population
Réduire les déséquilibres du marché de l’emploi
– Aides financières aux entreprises (subventions, – Indemnisation du chômage totale et partielle (l’État
baisse des charges sociales).
complète un travail partiel pour des raisons
– Actions de formation, de réinsertion des salariés.
techniques ou économiques).
– Créations directes d’emploi.
– Préretraites.
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3.
Les actions sur le marché du travail
ACTION SUR L’OFFRE (les
employés)
– Réduction du nombre d’actifs (allongement de la
scolarité, politique d’émigration, abaissement de
l’âge de la retraite, préretraite).
– Indemnisation chômage.
– Formation, insertion : congé de conversion, stage
de formation et d’insertion, formation en
alternance.
– Réduction du temps de travail.
4.
ACTION SUR LA DEMANDE
(les employeurs)
– Flexibilité salariale (CDD, intérim, annualisation
du temps de travail).
– Réduction du coût salarial : des charges sociales,
contrat aidés.
– Créations directes d’emploi : CES, emplois-jeunes.
– Incitation à la création d’emploi : chèques-services.
Les politiques de l’emploi, leur coût et leur impact sur le chômage
Question 1
Combien de personnes bénéficient de l’ensemble des politiques de l’emploi (politique active et passive) ?
Question 2
Combien coûtent-elles à la société ?
Question 3
Quels sont, en 2005, les principaux choix en matière de politiques actives ?
Question 4
Que pensez-vous de l’efficacité des politiques de l’emploi aujourd’hui ?
Votre réponse
Question 1
Question 2
Question 3
Question 4
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INSEE, Tableaux de l’économie française, 2004-2005, p. 83
Les politiques de l’emploi sont donc complexes à mettre en œuvre car soumises à une contrainte de
financement sans avoir malheureusement les effets attendus. Aujourd’hui, l’optimisme des citoyens en
matière de lutte contre le chômage n’est plus très vif, mais il faut continuer à croire en l’action de l’État pour
la promotion de l’emploi par des interventions pensées et complexes, la preuve étant les bas taux de chômage
atteints dans des pays européens voisins.
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Réponse
Question 1
Plus de 5 millions de personnes bénéficient des politiques de l’emploi, soit près d’un actif sur 5
(28 millions – 23 millions = 5 millions).
Question 2
Les politiques de l’emploi coûtent presque 60 milliards à la société et jusqu’à 75 milliards si sont inclus les
allégements (baisse des cotisations sur les bas salaires, réduction du temps de travail et loi Fillion), soit
environ 1/20e du PIB.
Question 3
En 2005, la priorité a été donnée à la formation (contrat en alternance + formation des demandeurs d’emploi
= 941 000 bénéficiaires) et aux emplois non marchands (309 000 bénéficiaires).
Question 4
Le coût des politiques de l’emploi est exorbitant. Or, comme le disait F. Mitterrand, « en matière d’emploi
on a tout essayé ». Il faut alors reconnaître que la résorption du chômage passe en partie par la croissance.
Actuellement, les intentions du gouvernement seraient de déréguler et de flexibiliser le travail comme nous
avons pu le voir pendant la crise du CPE (Contrat première embauche). Mais ce thème sera approfondi au
cours de la séquence 12 : Les enjeux des politiques de l’emploi.
En attendant, nous allons découvrir un autre mode de régulation par l’État : les politiques monétaires et
budgétaires.
III. POLITIQUES BUDGETAIRES ET MONETAIRES
Les politiques budgétaires et monétaires sont deux moyens grâce auxquels l’État intervient.
A. LA POLITIQUE BUDGETAIRE
1.
Le budget est l’instrument privilégié de l’État
Effets escomptés de l’action sur le budget de l’État.
Dépenses
publiques
(les keynésiens)
Demande
effective
Relance de
la production
des exportations
Création
d’emplois
Croissance
Impôts
(les libéraux)
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2.
Le mécanisme du multiplicateur keynésien
Pour Keynes, l’État en intervenant dans l’économie, injecte de l’argent public qui se « propage » : c’est le
multiplicateur keynésien.
Question
Expliquez succinctement le principe du multiplicateur keynésien.
Votre réponse
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J. GÉNÉREUX
Les politiques économiques, édition Seuil, p. 15-16, 1996
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Réponse
Une augmentation des dépenses publiques conduit à une augmentation de l’activité engendrant des revenus
supplémentaires qui, à leur tour, vont alimenter une hausse de la consommation, permettant ainsi une
nouvelle augmentation de l’activité et des revenus.
Il s’agit donc d’un processus en chaîne où, à chaque étape, la partie du revenu qui est consommée entraîne la
distribution de nouveaux revenus.
Mais le processus du multiplicateur n’est pas infini car les revenus distribués sont à chaque étape moins
importants à cause de l’épargne. D’où la conception keynésienne selon laquelle l’épargne est mauvaise pour
l’économie (cf. séquence 8).
3.
La politique budgétaire est contracyclique
La politique budgétaire est contracyclique car elle agit à contre-tendance du cycle économique.
En période de dépression
Augmentation des dépenses publiques (keynésien) ou baisse des impôts (libéraux) pour lancer la production,
créer de la richesse et de l’emploi.
Exemples
– politiques de grands travaux (années 1930 aux USA) ;
– politique de relance en 1981 en France.
En période d’expansion
Freiner l’augmentation des prix en cas de risque d’inflation.
Exemples
– politique de rigueur avec désindexation des salaires (années 1980) ;
– politique d’austérité avec encadrement du crédit (années 1980) ;
– désinflation compétitive avec augmentation des taux d’intérêt et franc fort (années 1990) ;
– maîtrise de l’augmentation des prix avec l’Union européenne (milieu des années 1995-2005).
4.
Les limites de la politique budgétaire
Malheureusement, la politique budgétaire n’est pas aussi mécanique, donc elle n’est pas toujours efficace car
les résultats escomptés ne sont pas atteints :
– équilibre du marché monétaire : des dépenses budgétaires de l’activité économique du
besoin de monnaie du taux d’intérêt si l’offre de monnaie est insuffisante cela pénalise
l’activité ;
– équilibre extérieur : des dépenses budgétaires si l’offre intérieure n’est pas adaptée à la demande
intérieure, alors, elle peut s’orienter vers l’extérieur. Donc des importations, du déficit extérieur ;
– équilibre des finances publiques : des dépenses budgétaires si les recettes publiques n’augmentent
pas, l’État devra financer les déficits publics par l’emprunt, ce qui augmentera à terme le volume de la
dette publique et donc les impôts futurs (rappelez-vous, au cours de la série 07, nous avons vu que la dette
représente 20 % des dépenses des administrations centrales).
B. LA POLITIQUE MONETAIRE
Nous n’insisterons pas sur la politique monétaire car nous la reverrons l’année prochaine.
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1.
Principes
ACTION SUR LA QUANTITE DE MONNAIE EN CIRCULATION DANS L’ECONOMIE
EN FONCTION DES BESOINS DE FINANCEMENT DE L’ECONOMIE
Pour les libéraux
– Moyen de lutte contre l’inflation.
– Objectif : stabilité des prix.
– Action sur les taux d’intérêt.
2.
Pour les keynésiens
– Instrument de régulation conjoncturelle.
– Objectif : croissance et emploi.
– Action par de faibles taux d’intérêt pour stimuler les
dépenses par l’investissement et la consommation et
donc favoriser la production.
La politique monétaire aujourd’hui en Europe
La politique monétaire est aujourd’hui, en Europe, complètement indépendante des gouvernements
nationaux. La Banque centrale européenne s’occupe de surveiller la stabilité des prix en utilisant le
maniement des taux d’intérêt.
Un des objectifs, peut-être pas prioritaire en terme de politique économique, mais majeur d’un point de vue
économique et social, est celui de la politique de l’emploi.
Résumé
Parce que la régulation de l’économie coûte cher et n’est pas toujours efficace, elle est remise en cause.
Depuis le retour en force du paradigme libéral, dans les années 1980 avec l’avènement des États-Unis
comme modèle d’économie hégémonique, les États interventionnistes aux politiques keynésiennes ne font
plus autorité sur la scène internationale, voire manquent de crédibilité.
À cela s’ajoutent les effets de la mondialisation qui posent le problème du pouvoir des États-nations et de
l’efficacité de leurs politiques économiques nationales. Les marchés internationaux communiquant, les
politiques budgétaires étant fortement tributaires des conjonctures internationales, une politique de relance
peut provoquer une dégradation des équilibres extérieurs sans grand résultat pour la croissance. Quant à la
Banque centrale européenne qui, en matière de politique monétaire, paradoxalement, se veut indépendante,
elle reste en fait dépendante de la globalisation financière et des marchés de capitaux étrangers. Cette perte
de pouvoir de l’État est aussi ravivée par le poids des firmes multinationales dont certaines réalisent un
chiffre d’affaires supérieur aux budgets nationaux, ce qui peut perturber les politiques de l’emploi et de
soutien à la croissance.
Pour cela, l’État et les citoyens inventent de nouvelles formes d’intervention pour garantir l’intérêt général et
le mieux-être pour tous. L’État dirigiste essaye de trouver un compromis dans ses actions publiques. Dans un
sens, le pouvoir de l’État national est centralisé à un niveau supranational pour une meilleure efficacité :
c’est l’Europe. Dans un autre cas, l’État délègue son pouvoir aux collectivités territoriales : c’est la
décentralisation.
Ouverture
Un phénomène nouveau, qui témoigne d’un progrès social, accompagne aussi l’État dans son objectif
d’intérêt général : la notion de citoyenneté des individus s’affirme de plus en plus. Les individus-citoyens,
conscients de leur responsabilité collective, s’organisent en associations militantes et soutiennent le travail
des ONG. Ils constituent une nouvelle forme de contre-pouvoir qui contribuerait à solidariser l’économie
nationale, européenne et internationale et qui répondrait mieux à ce que je pense être l’objet de l’économie
« nourrir, soigner, cultiver et libérer les hommes » (F. PERROUX).
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POUR CEUX QUI VEULENT ALLER PLUS LOIN
Pour en savoir plus sur les politiques économiques, je vous propose de lire l’article « Le fonctionnement de
l’économie, la politique économique », in Comprendre l’économie, concepts et mécanismes, Les Cahiers
français, n° 315, p. 56 à 61.
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Les Cahiers français, n° 315
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