124 © Magnard, 2015 – Histoire Géographie 2de – Livre du professeur
Géo p.8-35 / Hist-Géo p.264-291
Chapitre 1 Du développement
au développement durable
Mettre en œuvre la question
La question Du développement au développement durable s’insère dans le
thème introductif Les enjeux du développement. Comme l’indique la problé-
matique du programme, cette question doit permettre à partir d’un état de la
planète de dégager les grands enjeux du développement conduisant à une
réflexion sur des modes plus durables de développement pour l’ensemble
des sociétés de la planète. Il est abordé à partir de trois problématiques dont
l’étude s’appuie sur des exemples.
Problématiques Séquences Supports Pour aller plus loin
Quelles inégalités de développement dans
le monde ?
Des contrastes de développement existent
entre les pays du Nord et du Sud, mais aussi
au sein de ces deux ensembles, à toutes les
échelles.
En dépit de l’amélioration des conditions de
vie, la lutte contre la pauvreté reste un objec-
tif prioritaire.
Le développement s’accompagne de maux
de toutes sortes pour l’environnement et les
sociétés.
1
Un développement
inégal et
déséquilibré
Exemple
1. Le Mexique : un déve-
loppement inégal à toutes
les échelles, p. 16 / p. 272
Cours du manuel
1. Un développement iné-
gal et déséquilibré,
p. 18 / p. 274
•  Doc. clé : Des Nords, des Suds,
p. 19 / p. 275
•  Cartes enjeux :
Les inégalités de développement,
p. 12 / p. 268
Des facettes du mal-développe-
ment, p. 14 / p. 270
•  Carte : La richesse mondiale : pro-
duit intérieur brut (PIB) (2013),
p. 32 / p. 288
•  Dessin de presse : Nord-Sud : des-
sin d’Ysope (2009), p. 34 / p. 290
Quels sont les enjeux de la croissance de
la population ?
Répartition et croissance des populations
sont inégales aux différentes échelles spa-
tiales : aujourd’hui, la majorité de la popula-
tion vit dans les pays dits du Sud et dans les
villes. Ces tendances vont se renforcer.
Satisfaire les besoins croissants et nouveaux
de plus de 9 milliards d’hommes en 2050 reste
un défi majeur de développement.
Ces besoins ont et auront des effets sur les
ressources, les activités économiques, les
espaces…
2
De nouveaux
besoins pour plus
de 9 milliards
d’hommes en 2050
Exemple
2. Le Nigeria : gérer la
forte croissance démo-
graphique ?, p. 22 / p. 278
Cours du manuel
2. De nouveaux besoins
pour plus de 9 milliards
d’hommes en 2050,
p. 24 / p. 280
•  Doc. clé : L’évolution de la popula-
tion mondiale, p. 25 / p. 281
•  Carte enjeux : La population mon-
diale en 2030, p. 20 / p. 276
•  Photographie : Une question majeure
de développement durable : la forte
pollution du littoral chinois,
p. 9 / p. 264
Comment définir le développement durable ?
Quelles sont ses différentes modalités de
mise en œuvre ?
Le développement durable est un projet qui vise
à mieux gérer les ressources et les espaces, à
réduire les inégalités socio-spatiales en alliant
protection de l’environnement, développement
économique et spatial et meilleur partage des
ressources et des richesses.
Ce projet s’adresse à tous les acteurs de
l’échelle planétaire à l’échelle locale.
Sa mise en œuvre est difficile mais progresse
selon diverses modalités.
3
Mettre en œuvre
des modes durables
de développement
Exemple
3. Copenhague : mettre en
œuvre le développement
durable, p. 28 / p. 284
Cours du manuel
3. Vers des modes durables
de développement ?,
p. 30 / p. 286
•  Doc. clé : Mettre en œuvre le déve-
loppement durable au niveau local :
l’Agenda 21 de la ville de Bischheim,
p. 31 / p. 287
•  Cartes enjeux : Des indicateurs pour
mesurer le développement durable,
p. 26 / p. 282
•  Doc. clé : Västra Hamnen, quartier
durable de Malmö (Suède),
p. 153 / p. 409
•  Étude de cas : Vancouver, une
métropole américaine durable ?,
p. 126 / p. 382
125
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 2de – Livre du professeur
caractérisent notre monde) et la qualité environnementale
(qui inclut la fin des pollutions, des excès de prélèvements
des ressources naturelles).
Le développement durable ainsi envisagé est un objet
politique, sa mise en œuvre dépend largement des choix
politiques des États, des régions… de chaque citoyen.
Sorte d’utopie pour aujourd’hui et le futur, le dévelop-
pement durable conduit à réfléchir à nos pratiques, aux
modes de gestion des ressources, des territoires, il a une
dimension opérationnelle… Il devrait conduire à corriger
certains excès, à faire la part de ce qui est modifiable dans
nos activités et nos modes de vie pour permettre un par-
tage plus équitable, un meilleur usage de la planète, pour
une vie meilleure de chacun.
La réflexion sur le développement durable doit contribuer
à mettre en garde l’élève contre les discours simplistes,
contre les solutions toutes faites et applicables partout,
contre les «il n’y a qu’à » schématiques et idéologique-
ment connotés, contre les discours catastrophistes et
passéistes. Elle conduira donc à pratiquer l’incertitude, à
mettre en évidence la difficulté à envisager des solutions
définitives.
L’ analyse géographique en insistant sur les acteurs, les
jeux d’acteurs, les conflits, les enjeux, les débats concer-
nant tel ou tel mode d’aménagement ou de gestion des
territoires – doit faire prendre conscience aux élèves de
leur future place dans la société et dans les choix de ges-
tion des ressources et des territoires.
Le développement durable constitue le fil directeur du
programme de géographie de Seconde. Le thème 1 «Les
enjeux du développement durable» est obligatoire et pre-
mier car, d’une part, il introduit la problématique du déve-
loppement durable en la mettant en perspective à partir
de l’inégal développement et des besoins des sociétés,
d’autre part, il donne les clés de lecture des questions des
trois autres thèmes.
La première question «Quelles inégalités de développe-
ment dans le monde?» permet de faire un constat des
fortes inégalités et des objectifs du développement. Ce
premier constat, confronté aux dynamiques de la popu-
lation mondiale, autorise ensuite à poser la question
«Comment faire face aux besoins de plus de 9 milliards
d’hommes en 2050?»: des besoins futurs croissants en
raison de la charge démographique qui devrait augmenter
de plus de 2 milliards d’habitants mais aussi des mutations
des sociétés. Dès lors, la question «Mettre en œuvre des
modes durables de développement?» inscrit la réflexion
dans une perspective de développement durable.
Le développement durable doit être envisagé dans toute
sa complexité, résultat de la nécessaire intégration de
trois aspects : le développement économique (qu’il faut
distinguer de la croissance économique, celle-ci consis-
tant à accroître les disponibilités financières notamment
de l’État, tandis que le développement inclut aussi une
amélioration de la qualité de vie) ; la justice sociale (qui
implique que soit mis fin aux intolérables inégalités qui
Question
sur…
Trois questions
sur le développement des sociétés p.10-11/ p.266-267
Cours : documents clés Corrigés p. 19, 25, 31 / p.275, 281, 287
Des Nords, des Suds (doc.1 p.19 / p.275)
1. Les pays les plus développés se situent en Amérique du
Nord, en Europe du Nord-Ouest et en Océanie.
2. Les pays les moins développés au Nord se situent en
Europe centrale et orientaleanciennement communiste:
Bulgarie, Roumanie, Russie…
3. Les pays émergents se situent dans le Sud: par exemple,
en Amérique latine(Mexique, Brésil), en Afrique(Maroc,
Afrique du Sud), en Asie(Inde, Chine).
4. C’est le continent africain qui compte le plus grand
nombre de PMA.
5. Les inégalités Nord-Sud demeurent une réalité mais des
inégalités apparaissent aussi dans ces deux ensembles.
L’hétérogénéité du Sud est particulièrement marquée,
allant de pays à très hauts revenus comme les pays pétro-
liers jusqu’aux pays les plus pauvres (PMA).
L’évolution de la population mondiale
(doc.2 p. 25 / p.281)
1. Entre l’an 1000 et le début du XIXe siècle (huit siècles),
la population mondiale est passée de 300 millions à 1 mil-
liard (triplement); entre 1800 et 2014 (214 ans), elle a été
multipliée par 7, passant de 1 à 7,2 milliards.
2. La période «d’explosion démographique» se place entre
1960 et 2000. En 40 ans, la population mondiale a doublé,
en passant de 3 à 6 milliards. On assiste ensuite à un ralen-
tissement de la croissance; les prévisions pour 2050 sont
de 9,5milliards. Le taux de croissance annuel a commencé
à baisser à partir de 1965 passant de 2% à 1,2% en 2010.
3. La durée de vie moyenne a progressé de 22 ans de 1950
à 2014.
4. La population urbaine a dépassé la population rurale
en 2009.
5. La population mondiale continue d’augmenter mais le
rythme de la croissance s’est ralenti; cette population est
de plus en plus urbaine et elle vieillit.
Mettre en œuvre le développement durable
au niveau local: l’Agenda 21 de la ville
de Bischheim (doc.1 p.31 / p.287)
1. Les élus municipaux de la ville de Bischheim sont à l’ori-
gine de cet Agenda 21.
2. Trois grands objectifs sont portés par cet Agenda :
impulser le développement local; améliorer la qualité de
vie et la solidarité entre les habitants; assurer une meil-
leure gestion des ressources.
3. Le premier objectif correspond au pilier économique,
le second au pilier social, le troisième au pilier environ-
nemental.
4. Les responsables veulent développer une ville qui pos-
sède toutes les qualités pour répondre aux exigences du
développement durable.
126 © Magnard, 2015 – Histoire Géographie 2de – Livre du professeur
Exemple 1
Le Mexique: un développement
inégal à toutes les échelles p. 16-17 / p.272-273
Problématique
Le Mexique est significatif des inégalités de développe-
ment. Pays émergent, sa croissance économique a permis
un relatif développement, mais les inégalités restent fortes
à toutes les échelles, ainsi que le mal-développement.
Corrigés
1. Le Mexique est devenu la deuxième puissance écono-
mique d’Amérique latine. Les indicateurs socio-économiques
(cf. doc.3) le situent dans une position moyenne traduisant
une élévation du niveau de vie, de santé et d’éducation.
Une classe moyenne a émergé et une frange croissante des
classes populaires accède au logement.
2. Le Mexique reste confronté à tous les maux du mal-dé-
veloppement: très fortes inégalités de revenus; pauvreté
(la moitié de sa population vit en dessous du seuil de
pauvreté) et tous les problèmes qui y sont associés(loge-
ments précaires ou informels, insalubrité, manque de
services de santé et d’éducation, violence et criminalité).
3. Les inégalités régionales sont fortes. Les États les plus
pauvres sont ceux du sud ou du centre (sauf la zone métro-
politaine de Mexico); ce sont des États agricoles, à forte
population indigène (ex.: l’État du Chiapas). Les États les
plus développés sont les États frontaliers des États-Unis
(industrie manufacturière) et ceux de la presqu’île du Yuca-
tan (tourisme). Dans l’agglomération, les espaces centraux
plus riches s’opposent à ceux de la périphérie.
4. Ces documents montrent que les inégalités sociales
et spatiales sont massives. Dans les métropoles comme
Mexico, la prospérité des quartiers centraux ne peut dis-
simuler ni l’entassement des populations pauvres à leur
périphérie ni la violence qui y règne.
Exemple 2
Le Nigeria: gérer la forte
croissance démographique? p. 22-23 / p.278-279
Exemple 3
Copenhague: mettre en œuvre
le développement durable p. 28-29 / p. 284-285
Problématique
Le Nigeria connaît une très forte croissance de la population
dans un contexte de pauvreté qui empêche la majorité des
habitants de mener une vie décente.
Corrigés
1. Le Nigeria est à la fin de la phase 1 de la transition démo-
graphique: baisse de la mortalité et maintien de la nata-
lité. Cela produit un accroissement naturel très fort qui se
concentre dans les villes. Le maintien de la natalité s’ex-
plique par la jeunesse de la population et par la mortalité
infantile. L’évolution positive réside dans l’accroissement du
PIB/habitant. Cette richesse peut servir au développement:
recul de la sous-alimentation et baisse de la natalité.
2. Masse démographique et urbanisation sont patentes.
Lemarché est installé sur un échangeur routier faute de
politique d’urbanisme et congestionne le trafic. Le loge-
ment est marqué par une certaine verticalité, témoin d’un
effort de densification. Les réseaux électriques sont pré-
sents. Les logements, même médiocres, sont construits
en dur. Ce n’est pas un quartier pauvre.
3. La pauvreté vient d’une mauvaise répartition des
richesses. L’espérance de vie et la mortalité traduisent un
état sanitaire insuffisant (manque de soins et malnutri-
tion). Le manque d’éducation condamne toute une par-
tie de la jeunesse au chômage. L’ensemble produit une
violence quasi permanente avec des émeutes au Nord et
l’implantation de Boko Haram.
4. Le Nigeria doit favoriser une meilleure distribution de
la richesse pour réduire la pauvreté, garantir la sécurité
alimentaire de sa population, lutter contre la violence.
Problématique
Copenhague, capitale du Danemark, pays scandinave
avancé sur les questions environnementales, ambitionne
de fournir un modèle durable de développement urbain.
Corrigés
1. La ville a reçu le prix 2014 du fait de ses efforts en
matière de transports (transports en commun, pistes
cyclables), de réduction des émissions de CO2 (isolation,
système de chauffage), de gestion des déchets et d’es-
paces verts (agrément et biodiversité urbaine). Regard
critique: il s’agit de la couverture d’une plaquette de pro-
motion qui met en valeur la verdure, qui ne constitue pas
un élément crucial de la durabilité.
2. Les innovations techniques sont mises au service de
l’environnement. L’action publique (normes, subven-
tions, politique d’achats) privilégie la qualité du cadre
de vie (baignade, parcs, vélo), la réflexion sur l’alimen-
tation (circuits courts), le traitement de l’eau (toitures
végétalisées, dépollution).
3. Les axes choisis pour le quartier concernent les déchets,
l’eau, la biodiversité et les énergies renouvelables, dans
un contexte de démocratie participative. Mais le fonction-
nement des équipements n’est pas assuré (solaire, eau,
économies d’énergie) et la population d’origine est chas-
sée par le montant des loyers.
4. La mise en œuvre de la dimension environnementale du
développement durable fait de Copenhague une des villes les
plus écologiques. Mais la mixité sociale n’a pas fonctionné.
127
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 2de – Livre du professeur
Carte enjeux 1 Les inégalités
de développement p. 12-13 / p.268-269
L’IDH est un indice composite calculé par le PNUD depuis
1990 : il oscille entre 0 et 1. Le planisphère se prête bien à
une analyse emboîtant les échelles :
à l’échelle mondiale, coupure Nord-Sud ;
à l’échelle des masses continentales, différenciation des
Suds, de l’Amérique du Sud à l’Afrique en passant par l’Asie ;
à l’échelle d’un continent, contraste par exemple pour
l’Afrique entre les deux extrémités Nord et australe par
rapport à l’Afrique noire occidentale et centrale.
Utiliser la carte interactive
Saisir l’adresse du lien indiqué sur la page pour accéder
librement à la carte
Grâce à la légende interactive, on peut sélectionner des figurés et organiser l’analyse de la carte par type d’information. Pour
une carte complexe, on peut exploiter cette possibilité pour sélectionner les informations majeures à retenir pour le schéma.
Un exemple de démarche pour analyser la carte en favorisant le passage au schéma:
L’IDH moyen de l’humanité étant estimé à 0,7, on peut, en partant du fond de carte, ne faire apparaître que les pays
apparemment les plus favorisés (aplats bleu moyen: 0,7 à 0,8 et bleu foncé: > 0,8). Cette planète bleue chevauche la
limite N/S, notamment sur le continent américain. Elle intègre aussi des pays en développement du nord de l’Afrique, du
Moyen-Orient et de l’Asie Orientale. On peut faire le lien avec la plage bleue simplifiée du schéma qui accompagne la carte.
Inversement, en partant du fond de carte, on afche seules les plages jaunes et orangées qui localisent les pays les
moins favorisés (0,3 à 0,7), une planète jaune centrée sur l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud et du Sud-Est. On
visualise la plage jaune simplifiée du schéma qui accompagne la carte.
En retirant la plage colorée orange (0,5 à 0,7), on souligne la gravité de la situation de nombreux pays d’Afrique subsaha-
rienne, où la croissance démographique reste vive (cf. La population mondiale en 2030, p.20 / p.276).
www.lienmini.fr/magnard-hg2-108
Le pluriel de la limite Nords-Suds se justifie par l’hé-
térogénéité des situations de part et d’autre de cette
limite: au Nord, voir l’IDH plus faible de l’Europe orien-
tale anciennement communiste; au Sud, voir l’émer-
gence de quelques pays en Amérique latine (Argentine,
Chili…) et en Asie (Malaisie, Thaïlande…) qui tranche
avec la faiblesse encore très répandue. À noter le cas
particulier des monarchies pétrolières du golfe Persique,
peu peuplées.
Carte enjeux 2 Des facettes
du mal-développement p. 14-15 / p.270-271
Carte 1 – Une image de la pauvreté humaine
Comme l’IDH, l’indice de pauvreté multidimensionnelle
(IPM) est aussi un indicateur statistique composite qui
mesure la pauvreté dans les pays en développement. Il a
été utilisé pour la première fois par le PNUD en 2010 pour
compléter la mesure de pauvreté monétaire (1,25$ au
moins par jour). Cet indice prend en compte les privations
aigües dans les trois domaines (niveau de vie, santé, édu-
cation), à partir de dix composantes (biens mobiliers, sol
de l’habitation, électricité, eau, toilettes, combustibles de
cuisine, mortalité infantile, nutrition, années de scolarité,
nombre d’enfants inscrits à l’école). Son intérêt est de
mettre en évidence l’étendue de l’extrême pauvreté dans
le monde: près de 1,5 milliard de personnes vivant dans
les 91 pays couverts par l’IPM.
À l’échelle mondiale, deux zones d’extrême pauvreté se
détachent : l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud. LAfrique
est le continent de la plus grande pauvreté; en Asie, même
si la pauvreté a reculé, l’Inde, vu sa masse démographique,
est le pays qui compte le plus de pauvres dans le monde.
Carte 2 – La richesse mondiale inégalement
partagée (2014)
La carte de la richesse établie à partir du PIB par État et du
PIB par habitant permet de repérer de multiples opposi-
tions, d’autant qu’il s’agit d’une carte par anamorphose:
– entre les pays du Nord riches ou très riches (pays déve-
loppés industrialisés à hauts revenus) et les pays du Sud
(pays en développement);
– au sein de chaque grand ensemble: au Nord, des pays
au PIB très élevé (ex.: Amérique du Nord, Europe du Nord)
et des pays au PIB moins élevé (ex. : en Europe de l’Est
ou en Russie); au Sud, une grande hétérogénéité entre
les continents, au sein des continents, entre les États. On
peut donc croiser avec profit cette carte avec celle de l’IDH.
Carte 3 – La suralimentation
L’obésité est définie par l’OMS comme un excès de masse
grasse entraînant des conséquences néfastes pour la santé.
Elle est mesurée par l’indice de masse corporelle (poids
en kilogrammes divisé par la taille en mètres, portée au
carré). Souvent considérée comme un « excès de déve-
loppement» dû à une surconsommation dans les sociétés
riches (les États-Unis sont le pays le plus touché en nombre
absolu et en valeur relative), l’obésité se répand rapidement
dans les pays du Sud, liée à des régimes alimentaires spéci-
fiques comme en Amérique centrale, au Proche-Orient et en
Afrique du Nord. À l’inverse, l’Asie est le continent le moins
touché par un phénomène que l’OMS considère comme
une maladie depuis 1997.
128 © Magnard, 2015 – Histoire Géographie 2de – Livre du professeur
Carte enjeux La population mondiale
en 2030 p. 20-21 / p.276-277
L’opposition Nord-Sud apparaît nettement au plan du
taux de croissance annuel. À noter la situation extrême de
régression démographique traduisant les effets du vieil-
lissement (Japon, Italie), conjuguée à une mortalité plus
forte (quelques républiques de l’ex-URSS), ou les ravages
du Sida (Afrique australe).
L’hétérogénéité des situations apparaît dans une ana-
lyse plus fine : certains pays du Sud ont achevé leur
transition démographique avec une croissance faible,
Utiliser la carte interactive
Saisir l’adresse du lien indiqué sur la page pour accéder
librement à la carte
Grâce à la légende interactive, on peut sélectionner des figurés et organiser l’analyse de la carte par type d’information
en repartant du fond de carte. Mais il faut aussi bien comprendre la nature de la représentation utilisée pour ce thème.
Lorsqu’il s’agit, comme ici, d’une représentation par anamorphose, le «fond de carte» ne correspond pas à une
représentation des États selon la superficie, ce qui est le cas le plus courant, avec les réserves à faire selon la pro-
jection utilisée. Dans cette représentation, les formes géométriques sont proportionnelles à l’estimation des popu-
lations des États en 2030. Le passage «visuel» au schéma n’est donc pas aisé puisque celui-ci présente, même de
façon très simplifiée, les espaces selon leur superficie.
En afchant le «fond de carte» sans plages colorées, on met en évidence les grandes masses démographiques prévues
en 2030, le poids énorme de l’Asie orientale et du Sud avec la Chine, l’Inde et l’Indonésie, et le poids de plus en plus
important de l’Afrique. L’Europe occidentale, l’Amérique, le Moyen-Orient pèsent peu par rapport à ces grandes masses.
En revanche, en afchant seules les plages orangées (taux de croissance > 1%), on souligne les dynamiques démo-
graphiques très fortes de l’Afrique et du Moyen-Orient par rapport au bloc de l’Asie orientale et du Sud.
En y ajoutant la plage jaune (0 à 1%), on s’aperçoit que la Chine ou l’Indonésie partagent des croissances modérées
comme en Europe occidentale, en Amérique du Nord ou au Brésil.
En afchant seules les plages bleues (taux de croissance <0) et les plages orange moyen et foncé (taux > 2%), on
montre les dynamiques démographiques les plus divergentes de part et d’autre de la Méditerranée.
www.lienmini.fr/magnard-hg2-109
comme la Chine ou l’Uruguay, alors que la plus grande
partie de l’Afrique noire, du Proche et du Moyen-Orient
gardent un taux de croissance élevé.
La traduction de cette croissance en temps de double-
ment de la population permet de mieux saisir le défi en
termes de développement pour les pays concernés par
un doublement de leur population en moins de 35 ans ;
beaucoup sont des PMA.
Carte enjeux Des indicateurs pour mesurer
le développement durable p. 26-27 / p.282-283
Carte 1 – L’empreinte écologique
Elle mesure la pression de l’humanité sur la biosphère en
évaluant combien d’hectares sont en moyenne nécessaires
pour fournir les ressources biologiques dont chaque humain
a besoin, ainsi que pour assurer l’absorption des rejets de
son activité, essentiellement le CO
2
. C’est une autre façon
d’envisager les inégalités de développement: un Américain
a besoin de 9,5 ha, un Français 5,2 ha, un Chinois 2 ha, un
Indien 0,9 ha, pour une moyenne mondiale de 2,7 ha alors
que la biocapacité disponible de la Terre est de 1,8 ha par
habitant. Eu égard à cet indicateur, nous surconsommons
les ressources naturelles, et les principaux responsables
seraient avant tout les pays développés.
Carte 2 – L’espérance de vie
Comme les autres planisphères, celui-ci se prête à l’opposi-
tion Nord-Sud et à une analyse multiscalaire à des échelles
de plus en plus fines (à l’échelle continentale des Suds, à
l’échelle de chaque continent). À noter, à l’échelle mondiale,
la situation dramatique de l’Afrique subsaharienne qui abrite
l’ensemble des pays de la première classe, à espérance de
vie à la naissance inférieure à 56 ans. À l’inverse, la situation
du continent latino-américain est la plus proche des pays du
Nord (Chili). La Russie, avec 68 ans, est en décalage avec la
situation des pays du Nord. L’espérance de vie en Chine est
supérieure de 9 ans à celle de l’Inde (75,3 ans contre 66,4).
La confrontation de ce planisphère avec celui de l’empreinte
écologique montre que les pays à faible empreinte écolo-
gique par personne sont ceux qui ont la plus faible espé-
rance de vie. À l’intérieur du groupe de pays à espérance de
vie élevée, l’empreinte écologique varie, signe que l’on peut
réduire son impact sur la nature tout en vivant bien.
Carte 3 – La «qualité de vie»
Publié chaque année par la société irlandaise International
Living, cet indice reflète par ses critères la vision amé-
ricaine de la qualité de vie : il ne prétend donc pas être
synthétique mais cherche à susciter une réflexion sur les
critères de mesure du développement en incorporant, par
exemple, les critères de liberté, de sécurité et de risques.
Les pays du Moyen-Orient se trouvent ainsi pénalisés par
l’introduction de ces critères.
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