Chapitre 1 - Géographie 2de (2015)

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Chapitre 1
Du développement
au développement durable
➤ Géo p. 8-35 / Hist-Géo p. 264-291
La question Du développement au développement durable s’insère dans le
thème introductif Les enjeux du développement. Comme l’indique la problématique du programme, cette question doit permettre à partir d’un état de la
planète de dégager les grands enjeux du développement conduisant à une
réflexion sur des modes plus durables de développement pour l’ensemble
des sociétés de la planète. Il est abordé à partir de trois problématiques dont
l’étude s’appuie sur des exemples.
◗◗ Mettre en œuvre la question
Problématiques
Séquences
• Quelles inégalités de développement dans
le monde ?
Des contrastes de développement existent
entre les pays du Nord et du Sud, mais aussi
au sein de ces deux ensembles, à toutes les
échelles.
En dépit de l’amélioration des conditions de
vie, la lutte contre la pauvreté reste un objectif prioritaire.
Le développement s’accompagne de maux
de toutes sortes pour l’environnement et les
sociétés.
1
• Quels sont les enjeux de la croissance de
la population ?
Répartition et croissance des populations
sont inégales aux différentes échelles spatiales : aujourd’hui, la majorité de la population vit dans les pays dits du Sud et dans les
villes. Ces tendances vont se renforcer.
Satisfaire les besoins croissants et nouveaux
de plus de 9 milliards d’hommes en 2050 reste
un défi majeur de développement.
Ces besoins ont et auront des effets sur les
ressources, les activités économiques, les
espaces…
• Comment définir le développement durable ?
Quelles sont ses différentes modalités de
mise en œuvre ?
Le développement durable est un projet qui vise
à mieux gérer les ressources et les espaces, à
réduire les inégalités socio-spatiales en alliant
protection de l’environnement, développement
économique et spatial et meilleur partage des
ressources et des richesses.
Ce projet s’adresse à tous les acteurs de
l’échelle planétaire à l’échelle locale.
Sa mise en œuvre est difficile mais progresse
selon diverses modalités.
124
Un développement
inégal et
déséquilibré
2
De nouveaux
besoins pour plus
de 9 milliards
d’hommes en 2050
Supports
Pour aller plus loin
Exemple
• Doc. clé : Des Nords, des Suds,
1. Le Mexique : un dévep. 19 / p. 275
loppement inégal à toutes • Cartes enjeux :
les échelles, p. 16 / p. 272 – Les inégalités de développement,
p. 12 / p. 268
Cours du manuel
1. Un développement iné- – Des facettes du mal-développement, p. 14 / p. 270
gal et déséquilibré,
• Carte : La richesse mondiale : prop. 18 / p. 274
duit intérieur brut (PIB) (2013),
p. 32 / p. 288
• Dessin de presse : Nord-Sud : dessin d’Ysope (2009), p. 34 / p. 290
Exemple
• Doc. clé : L’évolution de la popula2. Le Nigeria : gérer la tion mondiale, p. 25 / p. 281
forte croissance démo- • Carte enjeux : La population mongraphique ?, p. 22 / p. 278
diale en 2030, p. 20 / p. 276
• Photographie : Une question majeure
Cours du manuel
2. De nouveaux besoins de développement durable : la forte
pour plus de 9 milliards pollution du littoral chinois,
p. 9 / p. 264
d’hommes en 2050,
p. 24 / p. 280
3
Mettre en œuvre
des modes durables
de développement
Exemple
• Doc. clé : Mettre en œuvre le déve3. Copenhague : mettre en loppement durable au niveau local :
œuvre le développement l’Agenda 21 de la ville de Bischheim,
durable, p. 28 / p. 284
p. 31 / p. 287
• Cartes enjeux : Des indicateurs pour
Cours du manuel
3. Vers des modes durables mesurer le développement durable,
p. 26 / p. 282
de développement ?,
• 
Doc. clé : Västra Hamnen, quartier
p. 30 / p. 286
durable de Malmö (Suède),
p. 153 / p. 409
• Étude de cas : Vancouver, une
métropole américaine durable ?,
p. 126 / p. 382
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 2de – Livre du professeur
Question
sur…
Trois questions
sur le développement des sociétés
Le développement durable constitue le fil directeur du
programme de géographie de Seconde. Le thème 1 « Les
enjeux du développement durable » est obligatoire et premier car, d’une part, il introduit la problématique du développement durable en la mettant en perspective à partir
de l’inégal développement et des besoins des sociétés,
d’autre part, il donne les clés de lecture des questions des
trois autres thèmes.
La première question « Quelles inégalités de développement dans le monde ? » permet de faire un constat des
fortes inégalités et des objectifs du développement. Ce
premier constat, confronté aux dynamiques de la population mondiale, autorise ensuite à poser la question
« Comment faire face aux besoins de plus de 9 milliards
d’hommes en 2050 ? » : des besoins futurs croissants en
raison de la charge démographique qui devrait augmenter
de plus de 2 milliards d’habitants mais aussi des mutations
des sociétés. Dès lors, la question « Mettre en œuvre des
modes durables de développement ? » inscrit la réflexion
dans une perspective de développement durable.
Le développement durable doit être envisagé dans toute
sa complexité, résultat de la nécessaire intégration de
trois aspects : le développement économique (qu’il faut
distinguer de la croissance économique, celle-ci consistant à accroître les disponibilités financières notamment
de l’État, tandis que le développement inclut aussi une
amélioration de la qualité de vie) ; la justice sociale (qui
implique que soit mis fin aux intolérables inégalités qui
Cours : documents clés
1. Les pays les plus développés se situent en Amérique du
Nord, en Europe du Nord-Ouest et en Océanie.
2. Les pays les moins développés au Nord se situent en
Europe centrale et orientale anciennement communiste :
Bulgarie, Roumanie, Russie…
3. Les pays émergents se situent dans le Sud : par exemple,
en Amérique latine (Mexique, Brésil), en Afrique (Maroc,
Afrique du Sud), en Asie (Inde, Chine).
4. C’est le continent africain qui compte le plus grand
nombre de PMA.
5. Les inégalités Nord-Sud demeurent une réalité mais des
inégalités apparaissent aussi dans ces deux ensembles.
L’hétérogénéité du Sud est particulièrement marquée,
allant de pays à très hauts revenus comme les pays pétroliers jusqu’aux pays les plus pauvres (PMA).
L’évolution de la population mondiale
(doc. 2 p. 25 / p. 281)
caractérisent notre monde) et la qualité environnementale
(qui inclut la fin des pollutions, des excès de prélèvements
des ressources naturelles).
Le développement durable ainsi envisagé est un objet
politique, sa mise en œuvre dépend largement des choix
politiques des États, des régions… de chaque citoyen.
Sorte d’utopie pour aujourd’hui et le futur, le développement durable conduit à réfléchir à nos pratiques, aux
modes de gestion des ressources, des territoires, il a une
dimension opérationnelle… Il devrait conduire à corriger
certains excès, à faire la part de ce qui est modifiable dans
nos activités et nos modes de vie pour permettre un partage plus équitable, un meilleur usage de la planète, pour
une vie meilleure de chacun.
La réflexion sur le développement durable doit contribuer
à mettre en garde l’élève contre les discours simplistes,
contre les solutions toutes faites et applicables partout,
contre les « il n’y a qu’à » schématiques et idéologiquement connotés, contre les discours catastrophistes et
passéistes. Elle conduira donc à pratiquer l’incertitude, à
mettre en évidence la difficulté à envisager des solutions
définitives.
L’analyse géographique – en insistant sur les acteurs, les
jeux d’acteurs, les conflits, les enjeux, les débats concernant tel ou tel mode d’aménagement ou de gestion des
territoires – doit faire prendre conscience aux élèves de
leur future place dans la société et dans les choix de gestion des ressources et des territoires.
Corrigés
Des Nords, des Suds (doc. 1 p.19 / p. 275)
1. Entre l’an 1000 et le début du XIXe siècle (huit siècles),
la population mondiale est passée de 300 millions à 1 milliard (triplement) ; entre 1800 et 2014 (214 ans), elle a été
multipliée par 7, passant de 1 à 7,2 milliards.
2. La période « d’explosion démographique » se place entre
1960 et 2000. En 40 ans, la population mondiale a doublé,
en passant de 3 à 6 milliards. On assiste ensuite à un ralen-
➤ p. 10-11 / p. 266-267
➤ p. 19, 25, 31 / p. 275, 281, 287 tissement de la croissance ; les prévisions pour 2050 sont
de 9,5 milliards. Le taux de croissance annuel a commencé
à baisser à partir de 1965 passant de 2 % à 1,2 % en 2010.
3. La durée de vie moyenne a progressé de 22 ans de 1950
à 2014.
4. La population urbaine a dépassé la population rurale
en 2009.
5. La population mondiale continue d’augmenter mais le
rythme de la croissance s’est ralenti ; cette population est
de plus en plus urbaine et elle vieillit.
Mettre en œuvre le développement durable
au niveau local : l’Agenda 21 de la ville
de Bischheim (doc. 1 p. 31 / p. 287)
1. Les élus municipaux de la ville de Bischheim sont à l’origine de cet Agenda 21.
2. Trois grands objectifs sont portés par cet Agenda :
impulser le développement local ; améliorer la qualité de
vie et la solidarité entre les habitants ; assurer une meilleure gestion des ressources.
3. Le premier objectif correspond au pilier économique,
le second au pilier social, le troisième au pilier environnemental.
4. Les responsables veulent développer une ville qui possède toutes les qualités pour répondre aux exigences du
développement durable.
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 2de – Livre du professeur
125
Exemple 1
Le Mexique : un développement
inégal à toutes les échelles
◗◗ Problématique
Le Mexique est significatif des inégalités de développement. Pays émergent, sa croissance économique a permis
un relatif développement, mais les inégalités restent fortes
à toutes les échelles, ainsi que le mal-développement.
◗◗ Corrigés
1. Le Mexique est devenu la deuxième puissance économique d’Amérique latine. Les indicateurs socio-économiques
(cf. doc. 3) le situent dans une position moyenne traduisant
une élévation du niveau de vie, de santé et d’éducation.
Une classe moyenne a émergé et une frange croissante des
classes populaires accède au logement.
2. Le Mexique reste confronté à tous les maux du mal-développement : très fortes inégalités de revenus ; pauvreté
(la moitié de sa population vit en dessous du seuil de
Exemple 2
Le Nigeria connaît une très forte croissance de la population
dans un contexte de pauvreté qui empêche la majorité des
habitants de mener une vie décente.
◗◗ Corrigés
1. Le Nigeria est à la fin de la phase 1 de la transition démographique : baisse de la mortalité et maintien de la natalité. Cela produit un accroissement naturel très fort qui se
concentre dans les villes. Le maintien de la natalité s’explique par la jeunesse de la population et par la mortalité
infantile. L’évolution positive réside dans l’accroissement du
PIB/habitant. Cette richesse peut servir au développement :
recul de la sous-alimentation et baisse de la natalité.
2. Masse démographique et urbanisation sont patentes.
Exemple 3
Copenhague, capitale du Danemark, pays scandinave
avancé sur les questions environnementales, ambitionne
de fournir un modèle durable de développement urbain.
◗◗ Corrigés
1. La ville a reçu le prix 2014 du fait de ses efforts en
matière de transports (transports en commun, pistes
cyclables), de réduction des émissions de CO2 (isolation,
système de chauffage), de gestion des déchets et d’espaces verts (agrément et biodiversité urbaine). Regard
critique : il s’agit de la couverture d’une plaquette de promotion qui met en valeur la verdure, qui ne constitue pas
un élément crucial de la durabilité.
➤ p. 22-23 / p. 278-279
Le marché est installé sur un échangeur routier faute de
politique d’urbanisme et congestionne le trafic. Le logement est marqué par une certaine verticalité, témoin d’un
effort de densification. Les réseaux électriques sont présents. Les logements, même médiocres, sont construits
en dur. Ce n’est pas un quartier pauvre.
3. La pauvreté vient d’une mauvaise répartition des
richesses. L’espérance de vie et la mortalité traduisent un
état sanitaire insuffisant (manque de soins et malnutrition). Le manque d’éducation condamne toute une partie de la jeunesse au chômage. L’ensemble produit une
violence quasi permanente avec des émeutes au Nord et
l’implantation de Boko Haram.
4. Le Nigeria doit favoriser une meilleure distribution de
la richesse pour réduire la pauvreté, garantir la sécurité
alimentaire de sa population, lutter contre la violence.
Copenhague : mettre en œuvre
le développement durable
◗◗ Problématique
126
pauvreté) et tous les problèmes qui y sont associés (logements précaires ou informels, insalubrité, manque de
services de santé et d’éducation, violence et criminalité).
3. Les inégalités régionales sont fortes. Les États les plus
pauvres sont ceux du sud ou du centre (sauf la zone métropolitaine de Mexico) ; ce sont des États agricoles, à forte
population indigène (ex. : l’État du Chiapas). Les États les
plus développés sont les États frontaliers des États-Unis
(industrie manufacturière) et ceux de la presqu’île du Yucatan (tourisme). Dans l’agglomération, les espaces centraux
plus riches s’opposent à ceux de la périphérie.
4. Ces documents montrent que les inégalités sociales
et spatiales sont massives. Dans les métropoles comme
Mexico, la prospérité des quartiers centraux ne peut dissimuler ni l’entassement des populations pauvres à leur
périphérie ni la violence qui y règne.
Le Nigeria : gérer la forte
croissance démographique ? ◗◗ Problématique
➤ p. 16-17 / p. 272-273
➤ p. 28-29 / p. 284-285
2. Les innovations techniques sont mises au service de
l’environnement. L’action publique (normes, subventions, politique d’achats) privilégie la qualité du cadre
de vie (baignade, parcs, vélo), la réflexion sur l’alimentation (circuits courts), le traitement de l’eau (toitures
végétalisées, dépollution).
3. Les axes choisis pour le quartier concernent les déchets,
l’eau, la biodiversité et les énergies renouvelables, dans
un contexte de démocratie participative. Mais le fonctionnement des équipements n’est pas assuré (solaire, eau,
économies d’énergie) et la population d’origine est chassée par le montant des loyers.
4. La mise en œuvre de la dimension environnementale du
développement durable fait de Copenhague une des villes les
plus écologiques. Mais la mixité sociale n’a pas fonctionné.
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 2de – Livre du professeur
Carte enjeux 1
Les inégalités
de développement
L’IDH est un indice composite calculé par le PNUD depuis
1990 : il oscille entre 0 et 1. Le planisphère se prête bien à
une analyse emboîtant les échelles :
–à
l’échelle mondiale, coupure Nord-Sud ;
– à l’échelle des masses continentales, différenciation des
Suds, de l’Amérique du Sud à l’Afrique en passant par l’Asie ;
– à l’échelle d’un continent, contraste par exemple pour
l’Afrique entre les deux extrémités Nord et australe par
rapport à l’Afrique noire occidentale et centrale.
➤ p. 12-13 / p. 268-269
Le pluriel de la limite Nords-Suds se justifie par l’hétérogénéité des situations de part et d’autre de cette
limite : au Nord, voir l’IDH plus faible de l’Europe orientale anciennement communiste ; au Sud, voir l’émergence de quelques pays en Amérique latine (Argentine,
Chili…) et en Asie (Malaisie, Thaïlande…) qui tranche
avec la faiblesse encore très répandue. À noter le cas
particulier des monarchies pétrolières du golfe Persique,
peu peuplées.
Utiliser la carte interactive
✔S
aisir l’adresse du lien indiqué sur la page pour accéder
librement à la carte
www.lienmini.fr/magnard-hg2-108
Grâce à la légende interactive, on peut sélectionner des figurés et organiser l’analyse de la carte par type d’information. Pour
une carte complexe, on peut exploiter cette possibilité pour sélectionner les informations majeures à retenir pour le schéma.
Un exemple de démarche pour analyser la carte en favorisant le passage au schéma :
• L’IDH moyen de l’humanité étant estimé à 0,7, on peut, en partant du fond de carte, ne faire apparaître que les pays
apparemment les plus favorisés (aplats bleu moyen : 0,7 à 0,8 et bleu foncé : > 0,8). Cette planète bleue chevauche la
limite N/S, notamment sur le continent américain. Elle intègre aussi des pays en développement du nord de l’Afrique, du
Moyen-Orient et de l’Asie Orientale. On peut faire le lien avec la plage bleue simplifiée du schéma qui accompagne la carte.
• Inversement, en partant du fond de carte, on affiche seules les plages jaunes et orangées qui localisent les pays les
moins favorisés (0,3 à 0,7), une planète jaune centrée sur l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud et du Sud-Est. On
visualise la plage jaune simplifiée du schéma qui accompagne la carte.
• En retirant la plage colorée orange (0,5 à 0,7), on souligne la gravité de la situation de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, où la croissance démographique reste vive (cf. La population mondiale en 2030, p. 20 / p. 276).
Carte enjeux 2
Des facettes
du mal-développement
Carte 1 – Une image de la pauvreté humaine
Comme l’IDH, l’indice de pauvreté multidimensionnelle
(IPM) est aussi un indicateur statistique composite qui
mesure la pauvreté dans les pays en développement. Il a
été utilisé pour la première fois par le PNUD en 2010 pour
compléter la mesure de pauvreté monétaire (1,25 $ au
moins par jour). Cet indice prend en compte les privations
aigües dans les trois domaines (niveau de vie, santé, éducation), à partir de dix composantes (biens mobiliers, sol
de l’habitation, électricité, eau, toilettes, combustibles de
cuisine, mortalité infantile, nutrition, années de scolarité,
nombre d’enfants inscrits à l’école). Son intérêt est de
mettre en évidence l’étendue de l’extrême pauvreté dans
le monde : près de 1,5 milliard de personnes vivant dans
les 91 pays couverts par l’IPM.
À l’échelle mondiale, deux zones d’extrême pauvreté se
détachent : l’Afrique subsaharienne et l’Asie du Sud. L’ Afrique
est le continent de la plus grande pauvreté ; en Asie, même
si la pauvreté a reculé, l’Inde, vu sa masse démographique,
est le pays qui compte le plus de pauvres dans le monde.
Carte 2 – La richesse mondiale inégalement
partagée (2014)
La carte de la richesse établie à partir du PIB par État et du
PIB par habitant permet de repérer de multiples opposi-
➤ p. 14-15 / p. 270-271
tions, d’autant qu’il s’agit d’une carte par anamorphose :
– entre les pays du Nord riches ou très riches (pays développés industrialisés à hauts revenus) et les pays du Sud
(pays en développement) ;
– au sein de chaque grand ensemble : au Nord, des pays
au PIB très élevé (ex. : Amérique du Nord, Europe du Nord)
et des pays au PIB moins élevé (ex. : en Europe de l’Est
ou en Russie) ; au Sud, une grande hétérogénéité entre
les continents, au sein des continents, entre les États. On
peut donc croiser avec profit cette carte avec celle de l’IDH.
Carte 3 – La suralimentation
L’obésité est définie par l’OMS comme un excès de masse
grasse entraînant des conséquences néfastes pour la santé.
Elle est mesurée par l’indice de masse corporelle (poids
en kilogrammes divisé par la taille en mètres, portée au
carré). Souvent considérée comme un « excès de développement » dû à une surconsommation dans les sociétés
riches (les États-Unis sont le pays le plus touché en nombre
absolu et en valeur relative), l’obésité se répand rapidement
dans les pays du Sud, liée à des régimes alimentaires spécifiques comme en Amérique centrale, au Proche-Orient et en
Afrique du Nord. À l’inverse, l’Asie est le continent le moins
touché par un phénomène que l’OMS considère comme
une maladie depuis 1997.
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 2de – Livre du professeur
127
Carte enjeux
La population mondiale
en 2030
L’opposition Nord-Sud apparaît nettement au plan du
taux de croissance annuel. À noter la situation extrême de
régression démographique traduisant les effets du vieillissement (Japon, Italie), conjuguée à une mortalité plus
forte (quelques républiques de l’ex-URSS), ou les ravages
du Sida (Afrique australe).
L’hétérogénéité des situations apparaît dans une analyse plus fine : certains pays du Sud ont achevé leur
transition démographique avec une croissance faible,
➤ p. 20-21 / p. 276-277
comme la Chine ou l’Uruguay, alors que la plus grande
partie de l’Afrique noire, du Proche et du Moyen-Orient
gardent un taux de croissance élevé.
La traduction de cette croissance en temps de doublement de la population permet de mieux saisir le défi en
termes de développement pour les pays concernés par
un doublement de leur population en moins de 35 ans ;
beaucoup sont des PMA.
Utiliser la carte interactive
✔S
aisir l’adresse du lien indiqué sur la page pour accéder
librement à la carte
www.lienmini.fr/magnard-hg2-109
Grâce à la légende interactive, on peut sélectionner des figurés et organiser l’analyse de la carte par type d’information
en repartant du fond de carte. Mais il faut aussi bien comprendre la nature de la représentation utilisée pour ce thème.
• Lorsqu’il s’agit, comme ici, d’une représentation par anamorphose, le « fond de carte » ne correspond pas à une
représentation des États selon la superficie, ce qui est le cas le plus courant, avec les réserves à faire selon la projection utilisée. Dans cette représentation, les formes géométriques sont proportionnelles à l’estimation des populations des États en 2030. Le passage « visuel » au schéma n’est donc pas aisé puisque celui-ci présente, même de
façon très simplifiée, les espaces selon leur superficie.
• En affichant le « fond de carte » sans plages colorées, on met en évidence les grandes masses démographiques prévues
en 2030, le poids énorme de l’Asie orientale et du Sud avec la Chine, l’Inde et l’Indonésie, et le poids de plus en plus
important de l’Afrique. L’Europe occidentale, l’Amérique, le Moyen-Orient pèsent peu par rapport à ces grandes masses.
• En revanche, en affichant seules les plages orangées (taux de croissance > 1 %), on souligne les dynamiques démographiques très fortes de l’Afrique et du Moyen-Orient par rapport au bloc de l’Asie orientale et du Sud.
• En y ajoutant la plage jaune (0 à 1 %), on s’aperçoit que la Chine ou l’Indonésie partagent des croissances modérées
comme en Europe occidentale, en Amérique du Nord ou au Brésil.
• En affichant seules les plages bleues (taux de croissance < 0) et les plages orange moyen et foncé (taux > 2 %), on
montre les dynamiques démographiques les plus divergentes de part et d’autre de la Méditerranée.
Carte enjeux
Des indicateurs pour mesurer
le développement durable
Carte 1 – L’empreinte écologique
Elle mesure la pression de l’humanité sur la biosphère en
évaluant combien d’hectares sont en moyenne nécessaires
pour fournir les ressources biologiques dont chaque humain
a besoin, ainsi que pour assurer l’absorption des rejets de
son activité, essentiellement le CO2. C’est une autre façon
d’envisager les inégalités de développement : un Américain
a besoin de 9,5 ha, un Français 5,2 ha, un Chinois 2 ha, un
Indien 0,9 ha, pour une moyenne mondiale de 2,7 ha alors
que la biocapacité disponible de la Terre est de 1,8 ha par
habitant. Eu égard à cet indicateur, nous surconsommons
les ressources naturelles, et les principaux responsables
seraient avant tout les pays développés.
Carte 2 – L’espérance de vie
Comme les autres planisphères, celui-ci se prête à l’opposition Nord-Sud et à une analyse multiscalaire à des échelles
de plus en plus fines (à l’échelle continentale des Suds, à
l’échelle de chaque continent). À noter, à l’échelle mondiale,
la situation dramatique de l’Afrique subsaharienne qui abrite
l’ensemble des pays de la première classe, à espérance de
128
➤ p. 26-27 / p. 282-283
vie à la naissance inférieure à 56 ans. À l’inverse, la situation
du continent latino-américain est la plus proche des pays du
Nord (Chili). La Russie, avec 68 ans, est en décalage avec la
situation des pays du Nord. L’espérance de vie en Chine est
supérieure de 9 ans à celle de l’Inde (75,3 ans contre 66,4).
La confrontation de ce planisphère avec celui de l’empreinte
écologique montre que les pays à faible empreinte écologique par personne sont ceux qui ont la plus faible espérance de vie. À l’intérieur du groupe de pays à espérance de
vie élevée, l’empreinte écologique varie, signe que l’on peut
réduire son impact sur la nature tout en vivant bien.
Carte 3 – La « qualité de vie »
Publié chaque année par la société irlandaise International
Living, cet indice reflète par ses critères la vision américaine de la qualité de vie : il ne prétend donc pas être
synthétique mais cherche à susciter une réflexion sur les
critères de mesure du développement en incorporant, par
exemple, les critères de liberté, de sécurité et de risques.
Les pays du Moyen-Orient se trouvent ainsi pénalisés par
l’introduction de ces critères.
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 2de – Livre du professeur
Exercices
Corrigés
Analyser une carte
➤ p. 32-35 / p. 288-291
➤ p. 32 / p. 288
Analyser la carte de façon détaillée
4. Au Nord de la limite Nord-Sud, les valeurs sont élevées
(supérieures en moyenne à 15 000 dollars) ; au Sud, elles
sont globalement plus faibles.
5 et 6. Au Nord, l’Amérique du Nord, l’Europe de l’Ouest, le
Japon, l’Australie ont des valeurs du PIB/habitant élevées
(supérieures à 30 000 dollars) : ce sont les pays anciennement industrialisés. En Europe centrale et en Russie anciennement communistes, le PIB/habitant est plus faible.
Au Sud, on peut distinguer :
– des pays au PIB très élevé ou relativement élevé : pays
pétroliers (Arabie Saoudite, par exemple), pays émergents (comme la Turquie, l’Argentine, le Chili, la Malaisie) ;
– des pays au PIB moyen : Chine, Brésil…, pays dont le
développement est récent ;
– des pays au PIB faible ou très faible : en Afrique subsaharienne (majorité de PMA) et en Asie du Sud (sauf l’Inde).
Ces contrastes de richesse dans les pays du Nord
comme du Sud font qu’il faut parler de Nords et de Suds,
au pluriel.
Produire un schéma
Sélectionner les informations
Identifier le type, la source, la date de la carte
1. La carte est une carte en figurés de surface sous forme
de plages colorées. Les valeurs représentées sont de 2013
et proviennent d’une organisation internationale, l’ONU.
2. L’information fournie par la légende est l’inégale richesse
du monde au travers du PIB par habitant : le PIB est la
valeur de la production réalisée pendant un an à l’intérieur
d’un État par l’ensemble des agents économiques (y compris les entreprises étrangères).
3. Le dégradé de couleurs rend compte de l’inégale richesse,
du plus clair (plus pauvre) vers le plus foncé (plus riche).
Analyser la carte de façon globale
➤ p. 33 / p. 289
Dessiner le contour du schéma
1. Le contour du schéma est issu d’une simplification du
tracé du planisphère. Il respecte la forme, la disposition
des continents. C’est une projection polaire, alors que la
carte est une
centrée
sur l’Europe.
Lesprojection
contrastes
Nords/Suds
3. Les principaux ensembles de pays développés et en
développement et, à l’intérieur de ces deux ensembles,
les pôles de richesse et, pour les Suds, les PMA.
Réaliser le schéma
4. Cf. schéma.
Titre : ...........................................................................................................................................................................
Principaux pôles de
richesse par habitant
AMÉRIQUE
DU NORD
CORÉE
SUD
DU ................
Dans les Nords
1. …………………………………………
Pôle de richesse
RUSSIE
L’OUEST
EUROPE DE .................
Pays développés
APON
J.................
CHINE
+
AMÉRIQUE DU SUD
MAGHREB
–
Dans les Suds
2. …………………………………………
SINGAPOUR
MOYEN-ORIENT
important
AUSTRALIE
…………………………
Pays en développement
Pôle de richesse
AFRIQUE
SUBSAHARIENNE
+
AFRIQUE
DU SUD
important
–
PMA
Limite ………………………
Nords/Suds
5. Trois types de figurés ont été employés : figurés de surface (plages colorées), figurés ponctuels (ronds, carrés) et figurés linéaires (limite
Nords/Suds).
6. Les figurés ponctuels sont hiérarchisés
(tailles différentes) pour classer les pôles de
richesse (plus ou moins importants).
7. Autres figurés possibles.
Figurés du schéma
Autres figurés possibles
8 et 9. Cf. schéma.
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 2de – Livre du professeur
129
Analyser un dessin
de presse
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Décrire le dessin de presse
1. Le dessin est d’Ysope et date de 2009.
2. Les mots clés sont Nord et Sud et la problématique celle
d’une domination qui dure encore aujourd’hui.
3. Le dessin représente un globe terrestre aux proportions
particulières : l’hémisphère Nord est disproportionné,
celui du Sud inexistant, réduit à une ombre portée. Au
Nord, un personnage opulent (symbole du gros cigare
bagué), bien portant, dont les grosses mains reposent sur
l’Europe et l’Amérique du Nord ; au Sud, les pieds d’un
homme qui paraît très maigre et en haillons.
Analyser le dessin
4. L’auteur souhaite montrer le contraste majeur entre le
Nord (des pays riches) et le Sud (des pays pauvres) et la
domination de l’un sur l’autre.
5. La question posée par le personnage du Nord (« Combien de temps encore ils vont pouvoir nous supporter !? »)
désigne le décalage de richesse entre le Nord et le Sud,
ainsi que la domination que le Nord exerce sur le Sud
(exploitation des richesses minières, agricoles...).
6. Le dessin a des limites : en effet, la richesse au Nord
n’est pas généralisée, tandis qu’au Sud des pays sont
émergents (puissances pétrolières, pays géants comme
le Brésil, l’Inde, la Chine...), d’autres en voie de développement rapide et d’autres toujours à la traîne, comme
l’ensemble des 50 PMA.
7. Ce dessin est un bon outil de communication car il véhicule un message visuel simple illustrant le contraste majeur
de développement du monde.
S’évaluer
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Connaître les définitions
1. Développement : l’IDH est un indicateur du développement des sociétés formé de trois composantes : le niveau
de vie des habitants (PIB par habitant), l’espérance de vie
à la naissance, le niveau d’éducation.
2. La croissance est l’augmentation de la production
de biens et de services mesurée par l’évolution du PIB,
alors que le développement associe à la croissance
Bibliographie
Mémoriser les acquis du cours
1. VRAI.
2. FAUX : les inégalités internationales et internes aux États
se sont creusées ; la richesse est de plus en plus concentrée.
3. VRAI : même si les Maldives et les Samoa ne sont plus
des PMA en 2015 ; l’ONU dénombre donc désormais 48
PMA contre 25 à la création du groupe en 1971.
4. VRAI.
5. FAUX : plus de 60 % de la population mondiale vivra en
ville à cette date.
Identifier trois idées principales
sur une photographie
1re idée : La photographie montre un contraste socio-spatial majeur des villes du Sud : habitat taudifié au premier
plan, espace urbain « moderne » d’immeubles au second
plan et même de tours à l’horizon plus lointain.
2e idée: L’accroissement de la population de Mumbai se
traduit par l’étalement urbain et l’extension des habitats
précaires. L’extension spatiale de la ville augmente le
besoin de déplacements, donc les risques de pollution.
3e idée : Les transports collectifs en voie propre (monorail, métro...) sont des équipements destinés à faciliter les
mobilités urbaines et à limiter la pollution. Ils ne seront
opérationnels qu’à l’horizon 2021.
Développement durable : Les métropoles mondiales
doivent relever plusieurs défis dans la perspective d’un
développement durable : loger décemment l’ensemble de
leur population, maîtriser la croissance urbaine, gérer les
déplacements de la population.
Sitographie
✔✔ Brunel S., Le développement durable, 5 édition
revue et corrigée, PUF, 2012.
✔✔ Brunel S., Pitte J. R. (dir), Le ciel ne va pas nous
tomber sur la tête, J. C. Lattès, 2010.
✔✔ Dubresson A., Veyret Y. (dir), 10 défis pour la planète, Autrement, 2012.
✔✔ Collectif, « 20 ans de développement durable », Problèmes économiques n° 3044, La Documentation
française, 2012.
✔✔ Veyret Y., Arnould P. (dir.), Atlas des développements durables, Autrement, 2008.
✔✔ Veyret Y., Jalta J., Développements durables. Tous
les enjeux en 12 leçons, Autrement, 2010.
✔✔ « Dossier Population mondiale. La Bombe humaine »,
Diplomatie n°44, AREION Group, 2010.
✔✔ Mancebo F., Développement durable, A. Colin (Poche),
2013.
e
130
l’amélioration des conditions de vie de l’ensemble de
la population.
3. Les PMA (Pays les moins avancés) sont un groupe de
pays définis par l’ONU en 1971 à partir de trois critères :
la faiblesse des revenus, celle des ressources humaines et
une vulnérabilité économique forte.
4. La transition démographique est le passage en deux
phases d’un régime démographique traditionnel de fortes
natalité et mortalité à un régime moderne de faibles natalité et mortalité. La mortalité baisse d’abord, puis la natalité, diminuant la croissance démographique.
5. Le développement durable repose sur trois piliers : la
croissance économique, le progrès social et la gestion de
l’environnement.
✔✔ PNUD, Rapport mondial sur le développement humain 2014 :
http://hdr.undp.org/sites/default/files/hdr14-report-fr.pdf
✔✔ « Le développement durable, approches géogr aphiques »,
Géoconfluences :
h tt p : / / g e o c o n f l u e n c e s . e n s - l y o n . f r / i n f o r m a t i o n s scientifiques/dossiers-thematiques/developpementdurable-approches-geographiques
✔✔ Ministère de l’Éducation nationale, EDUSCOL, Éducation au
développement durable :
http://eduscol.education.fr/pid23360/education-audeveloppement-durable.html
✔✔ Canopé, Académie d’Amiens, Éducation au développement
durable, Pôle national de compétences :
http://crdp.ac-amiens.fr/edd/
✔✔ GIEC, rapports sur les changements climatiques :
http://www.ipcc.ch/home_languages_main_french.shtml
✔✔ IDDRI, Institut du développement durable et des relations
internationales : http://www.iddri.org/
© Magnard, 2015 – Histoire Géographie 2de – Livre du professeur
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