Vivre autrement à Strasbourg

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horS-SÉrie PoChe n°57 biS
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noVembre 2012
57
biS
Tout savoir sur l’économie sociale et solidaire
Consommer, épargner, s’engager, travailler…,
les bonnes adresses
Les conseils pour créer son entreprise autrement
ISSN 2117-8747
ViVre AuTremenT à STrASbourg
Vivre autrement
à Strasbourg
M 01507 - 57 H - F: 9,50 E - AL
3:HIKLPA=\U^ZU^:?k@a@f@h@p;
(France métropolitaine)
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noVembre 2012
Tout savoir sur l’économie sociale et solidaire
Consommer, épargner, s’engager, travailler…
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Les conseils pour créer son entreprise autrement
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Alternatives Economiques Poche
n° 57 bis novembre 2012
Fondateur, conseiller de la rédaction : Denis Clerc
Editorialiste : Philippe Frémeaux
Rédaction : 28 rue du Sentier 75002 Paris
tél. : 01 44 88 28 90
[email protected]
Directeur de la rédaction : Thierry Pech
Rédacteur en chef : Guillaume Duval
Secrétaire général de la rédaction : Daniel Salles
Responsable Alternatives Economiques Poche :
Camille Dorival
Coordination de ce numéro : David Belliard et
Sandra Guilmin
Ont également participé à ce numéro :
Philippe Chibani-Jacquot, Philippe Frémeaux,
Eric Larpin, Antoine Rondel, Victor Sardjeveladze
Secrétariat de rédaction : Charlotte Chartan,
Francis Gimelet
Maquette, infographie : Sylviane Savatier
Relations presse : Véronique Orlandi,
Hélène Creix
Directeur du développement : David Belliard
Directrice commerciale : Hélène Reithler
Chargée de promotion diffusion : Aïssata Seck
Publicité : L’autre régie www.lautre-regie.fr
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Abonnement : 6 numéros, 38 �
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Bulletin d’abonnement : page 94
Diffusion : en kiosque : Presstalis
en librairie : Dif’pop, 81 rue Romain Rolland,
93260 Les Lilas, tél. : 01 43 62 08 07, fax : 01 43 62 07 42
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Couverture : conception : Christophe Durand
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Imprimerie de Champagne, 52200 Langres
CPPAP 0314 I 84446
ISSN 2117-8747 ISBN 2-35240-076-7
Dépôt légal : à parution
Imprimé en France/Printed in France
sur papier certifié PEFC
Edité par la Scop-SA Alternatives Economiques
Directeur des publications : Thierry Pech
Directrice générale adjointe : Camille Dorival
Pour tout savoir sur l’économie
sociale et solidaire
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© Alternatives Economiques. Toute reproduction,
même partielle, des textes, infographies et documents
parus dans le présent numéro est soumise à
l’autorisation préalable de l’éditeur. Toute copie destinée
à un usage collectif doit avoir l’accord du Centre français
du droit de copie (CFC) : 20 rue des Grands-Augustins,
75006 Paris, tél. : 01 44 07 47 70, fax : 01 46 34 67 19.
En couverture : Wonderbabette, artiste de la
coopérative Artenréel, lors une action du Conseil de
l’ESS avec la Ville de Strasbourg et la CRES d’Alsace.
Photos : © Thierry Suzan pour la CUS
www.alternatives-economiques.fr
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
1
Vivre autrement à Strasbourg
Sommaire
Editorial
5
Une autre économie est possible
5
Strasbourg et l’économie sociale et solidaire
6
Une politique ambitieuse,
entretien avec Jacques Bigot, Roland Ries et Frédéric Deck
De quoi parle-t-on ?
« L’ESS est un volet efficace de l’économie, elle n’est pas secondaire »,
entretien avec Catherine Trautmann
Les structures ressources
La Chambre régionale de l’économie sociale (Cres)
L’Observatoire de l’ESS
Soutien aux associations Région Alsace (Sara)
L’Union régionale des Scop (URScop)
Des aides de la Région Alsace pour l’ESS
L’Union régionale des structures d’insertion par l’économique
d’Alsace (URSIEA)
Réseau des territoires de l’économie solidaire (RTES)
Coopérer pour entreprendre
7
10
15
18
18
19
20
20
20
21
21
21
Produire et consommer autrement
22
Pour un autre modèle
Produire, consommer
L’agriculture biologique et de proximité
Le commerce équitable
Recycler, réemployer
Se déplacer
Le rail au quotidien
Partager une voiture
La location de voitures contre l’exclusion
Les deux roues
Se loger
Eduquer
Connaître les mouvements d’éducation populaire
Aider, accompagner ses proches
L’aide aux seniors
L’aide aux migrants
Les services à la personne
Se soigner, se préserver
Les mutuelles de santé
Les fondations et cliniques associatives
Les services de santé aux plus fragiles
Epargner, investir de manière solidaire
Choisir sa banque
Les fonds solidaires et environnementaux
Les échanges non monétaires
23
23
23
27
31
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44
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51
2 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
S’évader, se cultiver, faire du sport
Le tourisme
Se cultiver
Faire du sport
S’informer, communiquer
Les médias alternatifs
Le partage du savoir, l’assistance technique solidaire
et l’accès aux logiciels libres
La promotion de l’ouverture des données publiques
S’engager, se retrouver
La solidarité internationale
La réinsertion sociale
Entreprendre autrement
52
52
54
54
56
56
57
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58
58
59
60
Choisir son statut
Les différents statuts
Les coopératives
L’insertion par l’activité économique
Les associations
Et du côté des mutuelles ?
Se faire accompagner
Le dispositif local d’accompagnement
Locusem
Réseau Entreprendre Alsace
L’Union régionale des structures d’insertion
par l’économique d’Alsace
L’URScop
Faire financer son projet
Le capital-risque solidaire
Les prêts bancaires
Le microcrédit et les prêts d’honneur
Les fondations de l’économie sociale
Les aides publiques
Recruter et manager autrement
Le bénévolat
Le service civique
Le contrat unique d’insertion
Se former
Les formations diplômantes
Les formations dédiées aux bénévoles associatifs
Se faire représenter
Les principaux réseaux représentatifs de l’ESS
sur la Communauté urbaine de Strasbourg
« L’économie sociale et solidaire
doit changer d’échelle »
61
61
61
67
71
74
76
76
76
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77
79
80
80
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82
83
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85
86
86
87
87
88
89
89
91
Entretien avec Benoît Hamon
Ressources
95
Index
96
Alternatives Economiques -Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
3
Editorial
Une autre économie
est possible
D. R.
L
a crise financière, économique et sociale que nous traversons nous oblige à construire un autre modèle de
développement. L’économie sociale et solidaire (ESS),
parce qu’elle est fondée sur d’autres valeurs que la quête
du profit, parce qu’elle se donne pour but de répondre aux besoins sociaux, parce
qu’elle est gérée démocratiquement, a vocation à jouer un rôle majeur dans cette
mutation. A Strasbourg, cette « autre économie » s’inscrit dans une histoire déjà
ancienne, avec notamment les coopératives de consommation. La métropole
alsacienne a toujours conservé un réel dynamisme dans ce secteur, tant et si bien
qu’aujourd’hui, l’économie sociale et solidaire y compte près de 24 000 emplois.
La Communauté urbaine de Strasbourg s’est engagée fortement dans une
politique de soutien active de ces acteurs qui produisent des biens et des services
à forte utilité sociale et qui visent à transformer certains domaines de l’activité
économique locale. Au-delà du soutien au développement de nouvelles filières
de production et de distribution dans l’agriculture ou le logement, par exemple,
l’accent a été tout particulièrement mis sur le dialogue et la démocratie. La création
d’un Conseil de l’économie sociale et solidaire, ouvert à tous les acteurs du secteur,
est une des illustrations de ce fonctionnement basé sur l’implication de toutes et
de tous dans les politiques qui sont menées. Enfin, des projets transfrontaliers
sont en cours de réalisation, reflétant là encore l’histoire de l’agglomération,
profondément européenne et ouverte sur l’extérieur.
L’ESS demeure toutefois mal connue, malgré une reconnaissance institutionnelle
(il existe maintenant un ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire). C’est
toute l’ambition du volet « Consommer et produire autrement » de ce hors-série
poche spécial d’Alternatives Economiques, élaboré en partenariat avec la Communauté urbaine de Strasbourg, que d’illustrer les réponses alternatives offertes à
une grande part de nos besoins. De nombreuses adresses et conseils pratiques sont
par ailleurs proposés, car chacun d’entre nous, par ses choix de consommation,
peut participer à une économie plus humaine.
Enfin, ce numéro s’adresse aussi à celles et à ceux qui souhaitent s’investir dans
l’économie sociale et solidaire. Si vous avez des projets pour créer ou reprendre
une entreprise ou si vous souhaitez travailler dans l’ESS, via par exemple une des
coopératives d’activités présentes dans la métropole alsacienne, comme Artenréel,
Antigone ou Coopénates, vous pourrez trouver des conseils et des informations
utiles dans la partie « Entreprendre autrement » de ce hors-série.
Ainsi, que vous soyez consommateurs, élus, créateurs d’entreprise, salariés ou
épargnants, ce numéro a pour vocation de vous accompagner dans la recherche
d’une économie ancrée dans la métropole et son histoire ; une économie qui
tient compte des enjeux sociaux et environnementaux. David Belliard,
journaliste
à Alternatives
Economiques
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
5
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre i
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
CUS
A la fois sources d’innovation et de dynamisme
économique, les entreprises et les associations
de l’économie sociale et solidaire occupent
une place importante à Strasbourg. Elles y
bénéficient du soutien actif des collectivités.
La coopérative d’activités et d’emploi Artenréel accompagne la Ville de Strasbourg
sur une expérimentation du Conseil de l’ESS : le soutien aux initiatives collectives des habitants.
6 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
Une politique ambitieuse
Les politiques de soutien à l’économie sociale et solidaire menées par
la Ville et la Communauté urbaine de Strasbourg sont le fruit d’un travail de co-construction effectué avec les acteurs de l’ESS, et en premier
lieu la Chambre régionale de l’économie sociale d’Alsace.
Jacques Bigot,
CUS
président
de la Communauté
urbaine de Strasbourg
Roland Ries,
sénateur-maire
de Strasbourg
Jérôme Dorkel/CUS
économiques. Certains sont déjà présents dans l’économie sociale et solidaire.
Je pense notamment aux coopératives, mutuelles et associations. Depuis
longtemps, le développement économique strasbourgeois s’est bâti sur sa
situation géographique, au cœur de l’Europe, en attirant de grands groupes
et de grands investisseurs internationaux. Aujourd’hui, pour répondre au
choc de la mondialisation et de la crise, il est nécessaire de trouver de nouveaux équilibres. Ces derniers passeront par une plus grande mixité des
entreprises et des organisations. Celles de l’ESS comptent parmi ces relais
de croissance. Elles constituent une économie de proximité sans tentation
de délocalisation des emplois…
Roland Ries : Avec la crise, nous avons besoin localement d’un secteur
novateur, qui explore de nouvelles pistes. Entre l’économie administrée et
l’économie libérale, il existe une économie alternative qui place l’humain
au cœur de ses préoccupations. A partir de ces convictions, qui rejoignent
une longue tradition en Alsace, j’ai fait de l’économie sociale et solidaire un
axe majeur de la mandature qui s’ouvrait en 2008. Cela a été réaffirmé dans
le plan d’actions pour le secteur, qui découle de deux délibérations-cadres
de la ville et de la communauté urbaine en 2010. Celui-ci définit trois objectifs : développer l’entrepreneuriat social et solidaire et l’emploi, améliorer
la promotion et la visibilité du secteur, favoriser l’initiative collective des
habitants et l’innovation.
Frédéric Deck : Les réseaux et adhérents de la Chambre régionale de l’économie sociale (Cres) ne se positionnent pas que sur les objectifs économiques
du secteur et la fourniture de biens ou de services mal assurée par ailleurs,
mais aussi sur des enjeux liés à l’environnement, la qualité de vie au travail et
le bien-être en général. A la Cres, nous voulons avoir une vision d’ensemble
des problématiques du secteur. L’ESS est certes un pan de l’économie, mais
elle dépasse cette seule approche. Nous avons donc pour rôle d’aider à la structuration de l’ESS strasbourgeoise et au rapprochement entre nos adhérents.
CUS
Quelles sont les dimensions de l’ESS que vous souhaitez mettre en avant ?
Jacques Bigot : Nous souhaitons aider à la création de nouveaux modèles
Frédéric Deck,
président de la Chambre
régionale de l’économie
sociale (Cres) d’Alsace
Quels sont les outils imaginés par la collectivité pour soutenir ce secteur ?
R. R. : Il faut d’abord dire que nous sommes à l’écoute des acteurs de ter-
rain, en direct ou par l’intermédiaire de la chambre régionale de l’économie
sociale (Cres) d’Alsace et du Conseil de l’économie sociale et solidaire. A partir
des besoins exprimés, il existe plusieurs types de soutien : financement d’outils,
mise à disposition de locaux, contractualisation dans les marchés publics,
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
7
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre i
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
[1] Groupe
associatif proposant
notamment des
activités physiques
de prévention
adaptées à
des publics
comme les seniors
ou les personnes
en situation
de handicap, mais
aussi des salariés
d’entreprises
(voir page 42).
[2] Association
qui développe un
langage des signes
spécialement
conçus pour des
situations de crise
(voir ci-dessous).
travail sur la communication. Pour prendre quelques exemples, Strasbourg et
la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS) ont contribué à la consolidation
des six régies de quartier et des trois coopératives d’activités et d’emploi que
compte le territoire, ainsi que de nombreuses associations. Elles aident aussi
directement des structures comme Siel Bleu [1] ou B4Com [2].
Sur la mise à disposition de locaux, une initiative a été lancée cette année
par la société d’économie mixte Locusem créée en 2010-2011 (voir page 76)
afin de reprendre des locaux inoccupés de zones urbaines sensibles et de les
affecter à des créateurs d’entreprises, en particulier dans l’ESS. Enfin, nous
participons activement au Mois de l’économie solidaire, qui doit permettre
au grand public de mieux connaître ce secteur.
J. B. : Nous avons la volonté d’aider toutes les composantes de l’économie
sociale et solidaire. Nous sommes attentifs aux formules qui marchent, comme
les circuits courts et les coopératives d’achats, avec la volonté de les dupliquer
quand cela est possible. Autres exemples, dans le bio ou dans le commerce
équitable, les collectivités peuvent montrer qu’il est possible de consommer
ZOOM B4Com, un nouveau langage en situation de crise
B4Com est une expérience à la croisée de l’économie sociale et solidaire, du secteur médical et de
l’innovation. Née il y a sept ans, cette association
de droit local (voir page 72) trouve son origine dans
le constat que certaines situations de crise nécessitent
de recourir à d’autres modes de communication que
la parole ou la langue des signes. « Lors d’une simulation d’attaque chimique à Strasbourg, les secouristes,
infirmiers et docteurs n’arrivaient pas à se comprendre,
président de B4Com. Avec trois autres spécialistes,
nous avons commencé à élaborer ToxCom, un code
de communication visio-gestuelle pour les professionnels médicaux. » Rien de semblable n’existait
alors. En testant leur idée auprès des hôpitaux, les
B4Com
raconte Christophe Berna, médecin urgentiste et
L’association B4Com a élaboré un nouveau mode
de communication par signes utilisé en premier lieu
dans les situations d’urgence médicale.
quatre inventeurs se sont rendu compte qu’il y avait
départementaux d’incendie et de secours (SDIS). La
là un véritable besoin dans l’univers médical.
particularité de ces formations est que l’enseignant
Le projet a été suivi par l’incubateur Semia, qu’ils
est une personne sourde. « Nous avons de nombreux
ont intégré en 2010. Cet incubateur, spécialisé dans
patients sourds à l’hôpital et nous savons qu’ils ont
les entreprises innovantes, n’avait pas encore accueilli
des difficultés pour trouver un emploi, explique
d’entreprises de l’ESS. Le développement de B4Com
Christophe Berna. B4Com a aussi pour objectif de
a été facilité par la CUS, mais aussi par la Cres, via
leur offrir de nouveaux débouchés. » L’association
la mesure 4-2-3 du Fonds social européen (voir page 84).
strasbourgeoise développe par ailleurs de nouveaux
Côté statut, « nous voulions rester une association,
modules de formation pour les professionnels du
poursuit Christophe Berna. Notre objectif est d’accueillir
sauvetage, du déblaiement, voire des chantiers de
de nouveaux membres dans la structure et de diffu-
BTP, tout en ayant des contacts dans d’autres villes
ser largement notre code. » A partir de sa sortie de
françaises ou étrangères, comme à Kehl. A chaque
l’incubateur fin 2012, B4Com va commencer à vendre
fois, les enseignants seront des personnes sourdes.
des formations pour assimiler ToxCom ; il s’agit de
E. L.
formations de douze heures à destination des per-
• Contact : B4Com, site : www.b4com.eu, courriel :
sonnels des hôpitaux, des Samu ou des services
[email protected]
8 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
autrement, au travers de notre politique d’achats responsables. L’ESS a besoin
de mesures spécifiques et doit aussi avoir un accès aux dispositifs de droit
commun. Car nous sommes conscients que l’économie sociale et solidaire se
développe dans un secteur concurrentiel et qu’il faut l’aider à se consolider.
Au-delà de la prévention, il y a aussi sûrement à réfléchir plus encore à une
politique de réseaux et de filières. Par exemple, dans l’économie numérique,
nous avons soutenu l’ouverture de la Plage digitale, un espace de coworking
dans lequel s’installent des entreprises émergentes.
Comment élaborez-vous ces politiques ?
R. R. : Ces idées nouvelles ne fonctionneront que dans la co-construction.
D’ailleurs, un des ateliers du Conseil de l’économie sociale et solidaire met la
participation des habitants au cœur de ses travaux. Une expérimentation sur
les initiatives collectives des habitants est en cours dans plusieurs quartiers de
Strasbourg : Cronenbourg, Elsau, Neudorf, Poteries, Hohberg et Hautepierre.
Cette dynamique s’est orchestrée dans le cadre des ateliers territoriaux de
partenaires (ATP), qui permettent l’éclosion de projets locaux en regroupant
différents partenaires : associations, écoles, centres médico-sociaux, agents
de la Ville, Cres, etc. Au final, nous sommes persuadés que l’ESS a de fortes
potentialités de développement sur le territoire. Nous étions peut-être un peu
en avance sur d’autres, mais j’ai l’impression que les politiques nationales de
soutien à l’économie sociale et solidaire vont désormais dans le même sens.
F. D. : La Cres a déjà manifesté son intérêt et sa motivation pour la coconstruction. L’ESS à Strasbourg présente des originalités, dont la création en
2010 d’un Conseil de l’économie sociale et solidaire n’est pas la moindre. Il
s’agit à la fois d’un lieu d’échanges entre les différents acteurs présents sur le
territoire, élus de l’agglomération, agents des collectivités locales et membres
de la Cres, et un espace de co-construction des politiques publiques locales.
Nous travaillons aussi à ce que les aides des collectivités en direction de l’ESS
soient mieux structurées. Jérôme Dorkel/CUS
Propos recueillis par Eric Larpin
Signature, le
29 octobre 2010,
de la première
convention
pluriannuelle
d’objectifs entre la
Ville de Strasbourg,
la Communauté
urbaine et la
Chambre régionale
de l’économie
sociale.
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
9
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre i
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
De quoi parle-t-on ?
L’économie sociale et solidaire regroupe des organisations qui se
veulent alternatives par les objectifs qu’elles se fixent, mais aussi par
leur mode de gouvernance. Retour sur l’histoire de ce mouvement et
sur les principaux enjeux auxquels il est aujourd’hui confronté.
L
’économie sociale et solidaire (ESS) est aujourd’hui reconnue comme
une composante essentielle de la vie économique et sociale. A juste titre,
puisqu’elle rassemble selon l’Insee près de 28 000 emplois salariés au sein de
la Communauté urbaine de Strasbourg. Cette dernière compte 20 sociétés
coopératives, qui accueillent 550 salariés sur le territoire. Mais qu’entend-on
précisément par économie sociale et solidaire ? L’ESS rassemble pour l’essentiel
les associations, coopératives, mutuelles et fondations, des organisations qui
ont en commun d’être des sociétés de personnes, où le pouvoir n’est pas corrélé à la détention du capital mais à l’adhésion personnelle à la structure, les
décisions étant prises sur un mode démocratique (une personne = une voix).
Deux familles qui se recouvrent
Il est vrai que ces organisations se donnent pour objet social de remplir
une mission définie par leurs membres, associés ou sociétaires, et non
Les grands principes de l’économie sociale et solidaire
Les structures de l’économie sociale et solidaire
• la mixité des ressources : les ressources de ce
se définissent par le respect de quelques grands
secteur sont soit privées (coopératives et mutuelles),
principes directeurs, dont les plus importants sont :
soit mixtes (associations). Les organismes de l’éco-
• la gestion démocratique : les décisions stratégiques
nomie sociale sont indépendants des pouvoirs
se prennent en assemblée générale selon le principe
publics, mais ils peuvent être reconnus comme
« une personne = une voix ». Chaque membre a le
interlocuteurs privilégiés dans la mise en œuvre de
même poids, quel que soit son apport en capital (pour
politiques d’intérêt général (emploi, santé, dévelop-
une coopérative) ou en temps (pour une association) ;
pement local, citoyenneté, solidarité Nord-Sud, etc.).
• l’utilité collective ou l’utilité sociale du projet : une
En conséquence, ils peuvent avoir droit à des sub-
structure de l’économie sociale est nécessairement
ventions, à des aides spécifiques à l’emploi ou à
au service d’un projet collectif et non d’un projet
des avantages fiscaux ;
conduit par une seule personne dans son intérêt propre.
• la non-lucrativité individuelle : ce principe n’in-
Ce collectif peut être défini par un territoire : les socié-
terdit pas de faire des profits, mais il en empêche
tés coopératives d’intérêt collectif (Scic, voir page 65),
l’appropriation individuelle – par des actionnaires,
par exemple, sont généralement des outils de déve-
par exemple. Si cette règle est absolue dans les
loppement local. Il peut aussi représenter un groupe
associations loi 1901, où aucun dividende ne peut
social : les mutuelles et les banques coopératives se
être versé aux adhérents, le droit alsacien le permet
sont créées pour répondre aux besoins spécifiques
(voir page 72). Elle est relative dans les coopératives,
des artisans, des commerçants, des instituteurs… Il
où les salariés peuvent recevoir individuellement
peut également s’agir d’un collectif de travail : les
jusqu’à la moitié du bénéfice réalisé.
salariés des sociétés coopératives de production (Scop,
• Pour en savoir plus : voir aussi la charte régionale de
voir page 62) s’unissent pour valoriser ensemble le
l’économie sociale et solidaire en Alsace sur le site de la
fruit de leur travail. Ou encore des associations se
Chambre régionale de l’économie sociale : www.cres-
constituent pour promouvoir un projet, etc. ;
alsace.org, onglet « Cres Alsace».
10 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
de dégager des profits. Ce qui les distingue donc radicalement, dans leur
finalité, des sociétés de statut capitaliste, pour lesquelles la production de
biens et de services n’est qu’un moyen au service de la maximisation des
revenus du capital investi. Associations, coopératives, mutuelles et fondations
sont rassemblées dans ce qu’on désigne sous le terme d’économie sociale.
Quant à l’économie solidaire, une notion apparue dans les années 1970,
elle désigne des organisations qui se veulent à « forte utilité sociale », soit
qu’elles embauchent en priorité des personnes en difficulté ou les aident
à créer une activité, soit qu’elles développent des activités soutenables sur
le plan écologique, ou encore qu’elles pratiquent des formes d’échange
respectant des normes sociales et environnementales élevées, comme le
fait le commerce équitable.
Ces deux familles se recouvrent largement : la plupart des entreprises
solidaires ont un statut associatif ou coopératif. Mais on rencontre aussi
des petites entreprises de statut privé lucratif qui poursuivent des objectifs
qui les qualifient pour être considérées comme solidaires. Au point que
la notion d’entreprise sociale est apparue pour désigner les entreprises à
forte utilité sociale, quel que soit leur statut. Au total, l’économie sociale et
solidaire rassemble donc des organisations qui se veulent alternatives par
leurs objectifs, mais aussi par leur mode de gouvernance. Par ce qu’elles
sont et par ce qu’elles font.
Entre logiques de charité et d’auto-organisation
L’économie sociale et solidaire n’est pas quelque chose de nouveau, tout
particulièrement en Alsace, où elle s’inscrit dans une histoire ancienne (voir
encadré page 21). Face aux problèmes économiques et sociaux auxquels notre
société est confrontée – pauvreté, insécurité sociale, difficultés à accéder
aux ressources nécessaires pour gagner sa vie –, il s’est toujours trouvé des
personnes suffisamment soucieuses du sort de leurs semblables pour agir
en faveur des plus démunis : le développement des « bonnes œuvres » au
service des plus pauvres ou des malades ne date pas d’hier. Parallèlement,
d’autres personnes ont coopéré, se sont regroupées afin de trouver des solutions collectives à leurs problèmes, dans les limites des possibilités laissées
par le système : en Alsace, les premières caisses de secours de crédit mutuel
sont créées dès le XIXe siècle. Cette coexistence entre ces deux logiques – de
« charité » d’une part et d’auto-organisation d’autre part – traverse toujours
l’économie sociale et solidaire d’aujourd’hui. Le monde associatif s’inscrit
ainsi de manière dominante dans l’héritage charitable, comme son nom
ne l’indique pas, tandis que le monde coopératif et mutualiste, à l’inverse,
s’inscrit dans une tradition d’auto-organisation.
L’économie sociale et solidaire d’aujourd’hui a donc des racines anciennes,
et des racines plurielles. Le développement de la société industrielle n’a pas
réellement modifié cette situation. Les structures de type associatif – bien
avant la loi qui leur a donné une reconnaissance légale – ont joué un rôle
essentiel dans le développement des politiques d’assistance, mais aussi dans
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
11
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre i
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
le domaine éducatif et culturel ou encore dans celui des loisirs. Un grand
nombre d’entre elles étaient d’inspiration religieuse, d’autres s’inscrivant
au contraire dans une tradition émancipatrice d’inspiration républicaine,
voire socialiste. Parallèlement, on a vu émerger des sociétés mutuelles et
des coopératives, qui ont été à l’avant-garde de la lutte contre les risques
sociaux associés au salariat industriel ou qui ont permis de produire ou de
distribuer des biens ou des services de manière alternative aux entreprises
capitalistes. Une économie plus sociale et plus solidaire s’est de cette façon
développée, dès le XIXe siècle, en marge de la société industrielle dominée
par les rapports sociaux capitalistes. Ainsi, quand les ouvriers créèrent les
premières sociétés de secours mutuel, au milieu du XIXe siècle, ils parvinrent
à accéder collectivement à un minimum de sécurité alors que les patrons
se séparaient des salariés malades ou invalides sans la moindre indemnité.
Même chose quand les paysans ou les artisans et petits patrons se rassemblèrent à la fin du XIXe siècle pour créer les premières caisses de crédit
agricole ou les premières banques populaires et trouvèrent ainsi le moyen
d’accéder au crédit pour développer leurs activités, ce que les banques
classiques leur refusaient. Par ailleurs, ces coopérations ont pris des formes
particulièrement innovantes en Alsace, puisque le début du XXe siècle verra
la création d’une coopérative de consommation à Strasbourg, qui donnera
naissance à Coop Alsace. Plus récemment, dans les années 1980, des travailleurs sociaux ont créé des entreprises et embauché des personnes jugées
inemployables par les employeurs du secteur privé, mais aussi par ceux du
secteur public, et prouvèrent qu’il était possible de lutter concrètement
contre l’exclusion produite par le chômage de masse.
Une place spécifique dans l’activité locale
Les organisations de l’économie sociale et solidaire
taliste, près d’un cinquième dans l’éducation et un
occupent une place relativement spécifique dans
dixième dans la santé. En revanche, elle demeure
l’activité locale. Dans la Communauté urbaine de
très peu représentée dans l’industrie – hors agroa-
Strasbourg, plus de 78 % des emplois salariés de l’ESS
limentaire – ou encore dans le bâtiment, deux
– un pourcentage proche de la moyenne nationale –
secteurs où elle pèse moins de 1 % des effectifs.
sont concentrés dans l’action sociale, l’éducation,
Elle est également quasi absente au sein de nom-
la santé, les activités culturelles et de loisirs et,
breux secteurs des services.
enfin, les activités financières et d’assurance, des
Le développement de l’emploi dans l’économie
activités qui contribuent pour près de 18 % seule-
sociale et solidaire, compte tenu du poids dominant
ment à l’emploi total.
des activités non marchandes ou subventionnées
Cette spécialisation est logique : l’économie sociale
en son sein, demeure fortement corrélé au niveau
et solidaire s’est historiquement toujours dévelop-
des prélèvements obligatoires et aux choix réalisés
pée dans les domaines où l’initiative privée et les
par la puissance publique de faire ou de faire faire.
pouvoirs publics ne répondaient pas efficacement
Il dépend donc autant d’arbitrages politiques que
aux besoins sociaux. Elle a d’ailleurs un poids sou-
de la dynamique propre à ses acteurs. A Strasbourg
vent déterminant dans ses secteurs de prédilection.
et sur la Communauté urbaine, la politique volon-
Sur le plan national, elle rassemble ainsi près des
tariste locale, au travers notamment des clauses
deux tiers de l’emploi total dans l’action sociale, à
sociales insérées dans les appels d’offres, a permis
côté du secteur public, plus du tiers dans la banque
de soutenir le développement des entreprises du
et l’assurance, à côté des banques de statut capi-
secteur.
12 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Ph. F.
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
Un terreau pour l’innovation sociale
L’économie sociale et solidaire n’est donc pas un phénomène nouveau. Ce
n’est pas non plus une spécificité française. Rien d’étonnant à cela. Partout,
il se trouve des personnes pour tenter de répondre aux questions économiques et sociales auxquelles la puissance publique et/ou le secteur privé
ne donnent pas de réponses satisfaisantes. Même si les noms et les statuts
diffèrent selon les histoires nationales, peu de choses séparent l’économie
sociale et solidaire française de l’important non-profit sector qui existe aux
Etats-Unis. De même, dans le reste de l’Union européenne, en Amérique
latine comme en Asie, on trouve de nombreuses coopératives, mutuelles,
associations ou fondations.
Tout au long de ce numéro, on pourra constater que, dans le domaine
social, culturel, éducatif, sportif, l’économie sociale et solidaire a joué et joue
encore très souvent un rôle pionnier, novateur, dans les réponses qu’elle
apporte aux problèmes sociaux. Sa dimension innovante est ici intimement
liée à sa dimension réparatrice, mais cette notion de réparation doit être prise
au sens large : réparation des atteintes à la cohésion sociale qu’engendrent le
capitalisme ou, plus généralement, les aléas de la vie, mais aussi réparation
des atteintes à l’environnement provoquées par nos modes de production
et de consommation.
C’est ainsi que de nombreuses associations innovent en matière d’action
sociale, de pratiques culturelles ou éducatives. Des banques coopératives, des
mutuelles ou des institutions spécialisées développent des produits d’épargne
solidaire. Dans le domaine agricole, des producteurs inventent de nouvelles
filières, en rupture avec le productivisme, comme les associations pour le
maintien d’une agriculture paysanne (Amap).
Au total, bien des organisations qui se revendiquent comme appartenant
à l’économie sociale et solidaire œuvrent en faveur de modes de production
et de consommation plus équitables, plus respectueux de l’environnement
ou plus intégrateurs sur le plan social. Elles contribuent, à leur façon, à
rendre notre planète plus douce à ses membres. Ces initiatives apportent
Un acteur du changement
Le développement de l’économie sociale et soli-
sonnes – éducation, santé, prise en charge de la
daire répond à de nombreuses attentes. Ainsi, le
petite enfance et des personnes âgées –, aux circuits
monde politique, notamment au niveau des terri-
courts, aux énergies renouvelables, au recyclage
toires, est soucieux de trouver des réponses à
généralisé, à l’emploi de tous, aux dynamiques
l’insécurité entraînée par la mondialisation et sou-
territoriales. Des objectifs favorables au dévelop-
haite proposer des alternatives nouvelles. De même,
pement de l’économie sociale et solidaire, qui a
nombre de jeunes aspirent à exercer une activité
souvent joué un rôle pionnier dans tous ces domaines.
porteuse de sens. Enfin, les consommateurs se
De même, une société qui privilégierait la démo-
veulent de plus en plus responsables.
cratie à tous les niveaux ne manquerait pas de
Plus au fond, une société plus soucieuse de réduire
favoriser le développement des sociétés de per-
les consommations matérielles tout en privilégiant
sonnes, plus soucieuses d’entretenir des liens étroits
le bien-être de ses membres ne manquera pas de
avec les territoires où elles exercent leurs activités.
donner davantage de place aux services aux per-
Ph. F.
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
13
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre i
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
une alternative en actes à la logique économique dominante. De quoi transformer en permanence notre société.
Parfois financées par l’Etat ou les collectivités territoriales qui leur ont confié
des missions de service public, parfois totalement insérées dans le marché
tout en portant des valeurs de coopération et de solidarité, les organisations
de l’économie sociale et solidaire contribuent donc à civiliser l’économie et à
la démocratiser, ne serait-ce qu’en introduisant du pluralisme dans la forme
des organisations productives. Elle rappelle que l’entreprise privée capitaliste
n’est pas la seule forme possible. Elle témoigne du fait que l’enrichissement
personnel n’est pas le seul motif qui peut donner envie d’entreprendre et que
la démocratie ne s’arrête pas nécessairement à la porte des organisations qui
produisent efficacement des biens et des services. Philippe Frémeaux
Au cœur du débat sur la gouvernance des entreprises
Les excès du capitalisme actionnarial ont fait
monter la demande en faveur d’une meilleure prise
une démocratie souvent très organisée, qui donne
une place importante à la cooptation.
en compte des intérêts des différentes parties
Par ailleurs, le pouvoir y est généralement détenu
prenantes à la vie des entreprises au-delà des
par une seule classe d’acteurs : les adhérents béné-
seuls actionnaires, comme l’illustre la montée
voles dans les associations, les commerçants coopé-
des exigences en matière de responsabilité sociale
rateurs dans les coopératives du commerce associé,
et environnementale (RSE). L’économie sociale et
les sociétaires dans les mutuelles. Il n’y a que dans
solidaire, qui se prévaut de sa gestion démocra-
les sociétés coopératives et participatives (Scop)
tique, a-t-elle valeur d’exemple ? En fait, la démo-
que les salariés ont le pouvoir et seules les sociétés
cratie dont il est question ici présente des carac-
coopératives d’intérêt collectif (Scic) assurent une
téristiques très spécifiques. Au niveau de la société
représentation des différentes parties prenantes
tout entière, on considère celle-ci comme démo-
en due proportion de leur intérêt à la bonne marche
cratique quand peuvent librement s’exprimer des
de l’entreprise (voir pages 61-66). La gouvernance
visions concurrentes de l’intérêt général et que le
démocratique dont se prévaut l’économie sociale
pouvoir n’est pas toujours détenu par les mêmes.
et solidaire a donc des marges de progression. C’est
En résumé, que l’alternance est possible. Dans
là un enjeu essentiel, car si l’ESS se montrait encore
l’économie sociale et solidaire, la gouvernance
plus exemplaire sur ce plan, elle contribuerait à
démocratique a en revanche pour but premier
justifier une réforme de la gouvernance de toutes
d’assurer la pérennité du contrat social initial. D’où
les entreprises.
14 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Ph. F.
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
« L’ESS est un volet efficace
de l’économie, elle n’est pas
secondaire »
Strasbourg est à l’origine de nombreux outils de soutien au développement de l’économie sociale et solidaire. Un aspect pionnier auquel
la tradition de solidarité et de coopération propre à l’Alsace n’est
sans doute pas étrangère.
L’ESS, c’est à la fois des initiatives citoyennes et une volonté publique.
Strasbourg et plus largement l’Alsace sont les héritiers d’une tradition de
solidarité et de coopération. Au XIXe siècle, sur le modèle des caisses de crédit
Raiffeisen en Allemagne, c’est sur notre territoire qu’ont éclos les premières
banques mutualistes et coopératives, qui donnèrent naissance ensuite au Crédit
mutuel et aux Banques populaires. Plus tard, à la fin des années 1910, le maire
socialiste de l’époque a créé les premières habitations à bon marché (HBM,
ancêtre des HLM) et des coopératives de logement. Aujourd’hui, l’ESS continue
à créer de nouvelles activités dans le champ de la solidarité, sans rechercher
le seul profit, mais en mettant les hommes et les femmes au centre. C’est le
rôle de la puissance publique de les aider.
CUS
Quelles sont les spécificités de l’économie sociale et solidaire à Strasbourg ?
Catherine
Trautmann,
vice-présidente
de la Communauté
urbaine de Strasbourg
en charge
du développement
économique
Au départ, comment s’est traduit cet engagement de la Ville et de la
Communauté urbaine de Strasbourg ?
La Ville et la Communauté urbaine ont choisi très tôt de relayer les initiatives des acteurs locaux de l’économie sociale et solidaire. Pour prendre deux
exemples, au début des années 1990, nous avons inséré des clauses sociales
dans l’appel d’offres de construction du tramway, afin de favoriser l’embauche
de personnes éloignées de l’emploi, via les entreprises d’insertion. Un peu plus
tard, au milieu des années 2000, nous avons choisi de soutenir le développement des coopératives d’activités et d’emploi. Ces coopératives s’organisent
autour de grandes thématiques (culture, développement durable et services
à la personne) et permettent à de nombreux entrepreneurs de réaliser leur
projet. Ces politiques ciblées ont inspiré d’autres collectivités locales.
Ces politiques s’inscrivent donc dans une démarche plus globale de développement économique…
L’ESS est un volet efficace de l’économie, elle n’est pas secondaire. Elle a
donc en effet tout naturellement trouvé sa place dans notre politique d’expansion économique. Les entreprises de l’ESS ont accès aux mêmes dispositifs
de droit commun que toutes les autres. Mais sur certains aspects d’accompagnement et de financement, il faut les soutenir de façon spécifique. Notre
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
15
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre i
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
feuille de route « Strasbourg Eco 2020 » combine les deux aspects : l’aide à
tous les créateurs d’entreprises et une déclinaison spécifique pour les acteurs
de l’ESS. Les objectifs dirigés directement vers ces acteurs ont été repris dans
une délibération-cadre conjointe de la Ville et de la Communauté urbaine
de Strasbourg en septembre 2010. Ces objectifs ne sont pas seulement économiques, ils sont aussi sociaux, et sont partagés par les acteurs de terrain.
Ce qui a abouti à la création originale d’un Conseil de l’économie sociale et
solidaire, rassemblant les réseaux et les collectivités. Comme d’autres de nos
actions, ce dernier a pour mission de rendre visible cette économie alternative.
Vous évoquez une délibération-cadre, quels en sont les principaux axes ?
Nous nous sommes fixé trois objectifs principaux : développer l’entrepreneuriat social et solidaire et l’emploi ; promouvoir le secteur de l’ESS et augmenter
sa visibilité ; favoriser l’initiative des habitants et l’innovation.
Pour répondre à ces objectifs, en plus de la création du Conseil de l’économie sociale et solidaire, un observatoire régional de l’ESS (Oress) a vu le
jour afin de produire des données et de réfléchir à de nouveaux indicateurs.
L’accent a été mis également sur la visibilité du secteur avec de nombreux
outils : portail Internet « J’achète social et solidaire » [en cours de construction, voir encadré page 29], travail avec les écoles et les universités, création
d’un événement européen annuel autour de l’ESS, d’une exposition sur
l’ESS, promotion des acteurs du secteur (commerce équitable, microfinance,
recyclage, etc.). A travers ces actions, nous avons l’ambition de développer
l’emploi dans les secteurs de l’économie sociale et solidaire : santé, social,
environnement, transports, logement, etc.
La situation géographique de Strasbourg lui ouvre-t-elle des perspectives
de coopération transfrontalière sur l’ESS ?
Oui, bien sûr ! Il y a depuis plusieurs années de nombreuses initiatives qui
dépassent les frontières. La CUS a été à l’origine d’un bureau des consommateurs
ZOOM Des deux côtés de la frontière…
Parmi les axes de développement définis par la
voir pages 24-25 et Les Jardins de la montagne verte
chambre régionale de l’économie sociale (Cres), les
et, côté allemand, l’association Les Agronautes de
projets transfrontaliers ont pris une importance toute
Fribourg, « Comment diffuser le microcrédit social ? »
particulière ces dernières années. Un projet franco-
(avec la Fédération Cresus et la Croix-Rouge), « Le
allemand, allant même au-delà de l’eurodistrict Stras-
logement intergénérationnel » (avec la société coopé-
bourg-Ortenau, véritable intercommunalité transfron-
rative d’intérêt collectif Habitat de l’Ill).
talière, a été imaginé en 2010 pour développer des
Pour l’instant, ces initiatives ont surtout permis de
coopérations bilatérales et faire émerger des projets
poser les bases d’un travail en commun, avec, en ligne
concrets dans le secteur de l’économie sociale et
de mire, la création d’une structure européenne d’inser-
solidaire. Après un repérage initial des acteurs (prin-
tion, qui prendra la forme d’une société coopérative
cipalement des associations du côté allemand), des
européenne ou d’un groupement d’intérêt économique,
rencontres ont été organisées sur divers thèmes :
pour faire participer ses salariés au chantier de l’exten-
« Quelle épargne citoyenne pour l’agriculture biolo-
sion du tramway, de l’autre côté de la frontière française.
gique ? » (avec, côté Strasbourg, l’Organisation pro-
• Pour en savoir plus : www.eurodistrict.eu et www.
fessionnelle de l’agriculture biologique en Alsace [Opaba,
agronauten.net (en allemand).
16 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
transfrontalier, pour mieux prendre en compte les intérêts des citoyens. Nous
avons aussi œuvré pour que la maison de l’emploi ne limite pas son action
à l’intérieur des frontières françaises, mais qu’elle s’étende à tout le bassin
d’emploi, dans le même esprit que les syndicats qui ont créé un observatoire
transfrontalier sur le travail. Enfin, pour l’extension du tramway vers Kehl,
nous projetons de créer une entreprise d’insertion européenne (voir encadré
page 16). Au-delà des relations qui se nouent entre la France et l’Allemagne,
nous voulons porter les valeurs de l’économie sociale et solidaire dans les
discussions au Parlement européen ; l’intergroupe de l’économie sociale, qui
fut présidé à ses débuts par la Strasbourgeoise Marie-Hélène Gillig, observe
attentivement toutes les réalisations sur place. L’innovation sociale portée
par l’ESS est une des idées que nous mettons en avant.
Quelles sont les perspectives que vous voyez pour l’ESS ?
Dans cette période de crise, il y a une opportunité de montrer que d’autres
modèles sont possibles. Les interlocuteurs sont plus attentifs aux potentialités de l’économie sociale et solidaire. Strasbourg souhaite être un territoire
reconnu pour la visibilité qu’elle fournit à cette économie. Nous voulons donner
du contenu aux politiques nationales de l’ESS, sachant que nous avons été
pionniers. Nous voulons donc échanger sur ce que nous faisons, y compris
les difficultés que nous avons pu rencontrer. Nous allons continuer à avoir
de l’imagination, par exemple sur des projets de création d’entreprises de
l’économie sociale et solidaire par des jeunes et des étudiants.
Propos recueillis par E. L.
Les clauses sociales, un outil d’insertion innovant
Strasbourg a été une des villes pionnières pour les
tiers, une structure locale qui joue un rôle central dans
clauses sociales inscrites dans les appels d’offres émis
cette démarche. Véritable interface entre les personnes
par la collectivité et qui incitent les entreprises à
en insertion, les structures de l’emploi, les collectivités
employer des personnes en situation d’insertion. C’est
publiques et les entreprises, elle les aide à réussir leur
au début des années 1990, à la faveur de grands
partenariat, en particulier pour les jeunes et les habi-
travaux dans l’agglomération (tramway, Parlement
tants des zones urbaines sensibles. En 2011, près de
européen), que la Ville a décidé d’inclure dans ses
2 000 personnes ont profité de 824 000 heures d’inser-
appels d’offres des clauses de « mieux-disant social »
tion, mobilisées par 407 entreprises.
(c’est-à-dire en favorisant les propositions intégrant
Et demain ? Les clauses sociales seront plus que jamais
l’emploi de personnes en insertion). Sur le seul chan-
à l’œuvre dans de nouveaux grands chantiers (extension
tier du Parlement, 1 800 personnes ont ainsi bénéficié
du tramway, hôpital) et hors de l’agglomération stras-
d’heures d’insertion entre 1993 et 1998.
bourgeoise. Depuis deux ans, Relais Chantiers pilote
Autre signe de l’impact positif de cette politique :
également le Réseau des acheteurs socialement res-
plusieurs entreprises d’insertion, groupements d’em-
ponsables, afin de dénicher de nouveaux donneurs
ployeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq) et
d’ordres qui puissent intégrer des clauses sociales dans
entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI), qui
leurs marchés. En parallèle, la Ville et la Communauté
peuvent répondre à la demande des maîtres d’ouvrage
urbaine de Strasbourg ont créé un label spécifique à
et des entreprises, ont alors vu le jour. « Depuis, la
l’achat public socialement responsable, poursuivant
collectivité place des clauses sociales dans tous les
leurs innovations dans le domaine des clauses sociales.
marchés et dans tous les secteurs, plus seulement le
• Contact : Relais Chantiers, 7 rue du Verdon,
BTP, mais aussi la propreté ou les services », explique
67100 Strasbourg, tél. : 03 88 23 32 81, site : www.stras
Jean-Louis Doppler, directeur délégué de Relais Chan-
bourg.eu/fr/achat-public
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
17
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre i
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
Les structures ressources
Outre la chambre régionale de l’économie sociale, plusieurs autres
structures permettent d’aider l’économie sociale et solidaire et ses
acteurs au sein de l’agglomération strasbourgeoise.
La Chambre régionale de l’économie sociale (Cres)
[1] Ces fonds sont
regroupés au sein
de la mesure 4-2-3,
voir page 84.
[2] L’association
Audiorama a
présenté un projet
sur les Nouvelles
pratiques
musicales
et mobilités
culturelles
dans le quartier
de la Meinau
à Strasbourg
pour sensibiliser
les jeunes
aux musiques
contemporaines.
La Cres Alsace fête cette année son dixième anniversaire. Elle a été créée fin 2002,
avec l’appui de l’Etat et en partenariat avec les collectivités locales. Comme les autres
chambres régionales de l’économie sociale et solidaire (en Alsace, le « s » de solidaire
devrait apparaître en fin d’année), fédérées au sein d’un Conseil national (CNCRES),
celle d’Alsace est tournée à la fois vers la promotion de ses membres et sa visibilité
auprès du grand public. « Nous avons une structure en quatre collèges, trois correspondant à chacune des familles de l’économie sociale (coopératives, associations et
mutuelles), un pour l’économie solidaire, soit une cinquantaine de membres, détaille
Pierre Roth, son délégué général. Les objectifs sont de mieux nous connaître entre
nous, de nous rendre visibles aux yeux de tous et d’aider au développement du secteur
sans empiéter sur les activités des uns et des autres. »
En ce qui concerne le premier objectif, la Cres a construit, avec l’université
de Strasbourg, un observatoire régional de l’ESS. Par ailleurs, la chambre a
privilégié le milieu scolaire et universitaire avec la création d’un master 2 sur
l’économie sociale et solidaire à l’université de Haute-Alsace et la signature
d’une convention avec le rectorat pour des modules de formation sur l’ESS
(voir page 87). « Nous comptons aussi sur les collectivités locales pour faire
connaître les atouts du secteur, ajoute Frédéric Deck, président de la Cres. Le
Conseil de l’économie sociale et solidaire est en ce sens très important pour nous,
comme lieu de dialogue entre acteurs, élus et agents, et pour co-construire des
politiques. » Pour la partie développement, la Cres est aussi très active. Elle est
en effet une plate-forme du Fonds social européen, c’est-à-dire qu’elle aide
les acteurs locaux dans leur recherche de financements européens. « Depuis
2004, la plate-forme a financé 200 projets, dont une trentaine en 2011, au titre
de la gestion des fonds structurels européens dédiés au financement de microprojets associatifs [1], indique Pierre Roth. Par exemple, un festival de cirque à
destination des aveugles à Strasbourg [spectacle durant lequel un comédien
« guide » les personnes malvoyantes pendant la représentation, NDLR] ou un
audiorama musical à destination des jeunes des quartiers [2]. »
Concernant la professionnalisation des structures de l’ESS, la Cres a aussi
contribué à l’installation en octobre 2012 d’une antenne de Coeptis, l’école
de l’entrepreneuriat en économie sociale, avec la Cress Franche-Comté et
l’Institut de formation de dirigeants de l’économie sociale (Ifdes). Elle a également mis en route Profess, une plate-forme des organismes de formation
pour les salariés du secteur, qui présente les différentes structures accessibles
au secteur. Par ailleurs, la Cres a lancé un travail de réflexion sur l’innovation
sociale, dans le droit fil des travaux de l’Agence de valorisation des initiatives
socio-économiques (Avise). Ce travail a pour objectif de mettre en place une
18 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
définition commune de ce qui relève de l’innovation sociale. L’enjeu est ici
de la faire reconnaître comme une composante de l’innovation, à côté de
l’innovation technique, ce qui lui permettra de prétendre à des financements
d’Oséo ou européens. Enfin, elle garde un œil attentif sur les mouvements à
l’œuvre du côté de l’entrepreneuriat social, tels que le Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves), et cherche à s’ouvrir à ces nouveaux acteurs. La
Cres devrait très bientôt consolider tous ces projets au sein d’une Maison de
l’économie solidaire.
• Contact : Cres Alsace, 3 rue de la Coopérative, 67017 Strasbourg, tél. : 03 88 45 96 83, site :
www.cres-alsace.org
L’Observatoire de l’ESS
La chambre régionale de l’économie sociale (Cres) d’Alsace a construit,
avec le soutien de l’université de Strasbourg (et avec l’appui initial de l’Insee
et de la Mutualité sociale agricole), un observatoire régional de l’ESS (Oress).
Comme les autres observatoires de l’économie sociale et solidaire, il produit
un travail statistique de recensement des données sur le secteur (nombre
d’emplois et d’établissements, évolution des salariés et des bénévoles, richesses
créées, etc.). Il permet ainsi de donner aux élus et aux acteurs des outils de
pilotage tout en donnant à l’ESS une réelle visibilité. Les données sont collectées dans un atlas national de l’économie sociale et solidaire, dont la dernière
édition date de 2012. Cet observatoire réalise également des études locales,
disponibles sur le site de la Cres.
• Pour en savoir plus : www.cres-alsace.org/spip/spip.php?rubrique6
ZOOM
Le Conseil de l’économie sociale et solidaire
Le Conseil de l’économie sociale et solidaire est un
outil créé en 2010 par la Ville de Strasbourg, la Communauté urbaine (CUS) et la Chambre régionale de l’économie sociale (Cres). Coprésidé par le maire de Strasbourg, le président de la CUS et le président de la Cres,
il associe des acteurs de terrain de l’économie sociale
et solidaire (des coopératives, associations, entreprises
la CUS et les maires des communes de la CUS, la Cres
et des partenaires publics du territoire : l’Etat, le conseil
régional d’Alsace, le conseil général du Bas-Rhin, la
Caisse des dépôts et consignations.
Pour Frédéric Nitschke, conseiller municipal de
Strasbourg délégué à l’ESS, « le Conseil a pour but
Jérôme Dorkel/CUS
d’insertion, etc.), les élus de la Ville de Strasbourg, de
Le Conseil de l’économie sociale et solidaire, qui associe
notamment des acteurs du secteur et de nombreux élus
de l’agglomération, se réunit régulièrement depuis 2010.
de co-construire des initiatives, de créer de la légitimité
pour les acteurs et de faire émerger des projets
années : « ESS et politiques publiques », « Initiatives
nouveaux et des filières ». C’est un lieu d’échange
collectives et expérimentation des habitants », « Achat
entre réseaux de l’ESS, élus et techniciens, afin d’amé-
public comme levier du développement durable », ou
liorer les relations entre les différentes parties pre-
encore « ESS et création d’entreprises ».
nantes et de co-construire la politique publique dans
• Contact : www.cres-alsace.org ou www.strasbourg.eu/
le domaine de l’ESS. Plusieurs ateliers thématiques
developpement-rayonnement/developpement-economique/
ont répondu à ces objectifs dans les deux dernières
entrepreneuriat-emploi/economie-sociale-et-solidaire
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
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Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre i
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
Soutien aux associations Région Alsace (Sara)
Le réseau Sara est un outil créé en 1996 par (et pour) les associations
régionales, avec le soutien de l’Etat. Aujourd’hui, on y retrouve une quinzaine
de fédérations, comme la Ligue de l’enseignement, les maisons des jeunes
et de la culture (MJC), les structures de l’insertion ou Alsace active, et les
deux directions départementales de la vie associative (DDVA). C’est un lieu
d’échange et un espace de soutien technique à la vie associative. « Le cœur de
nos activités est l’accompagnement des bénévoles associatifs, explique Anouk
Brocard, coordinatrice du réseau. On en compte 300 000 dans les associations
d’Alsace. Nous mobilisons les compétences présentes dans les associations
alsaciennes, tant sur le plan juridique que comptable ou réglementaire. » Cela
peut prendre la forme de contacts directs entre associations, mais surtout
de formations pour les bénévoles, de permanences conseils gratuites et de
guides pratiques disponibles sur son site Internet (rubrique « Outils », voir
notamment « Créer une association en Alsace Moselle » et « Guide des aides
en faveur de l’emploi associatif »).
Fin 2012, Sara va prendre une dimension encore plus importante pour
les associations alsaciennes, en regroupant ses moyens avec ceux de la
Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA) Alsace.
Sara accueillera ainsi de nouveaux membres, comme Alsace nature, l’Union
nationale des associations de tourisme et de plein air (Unat) ou le réseau des
Unions régionales interfédérales des œuvres et organismes privés sanitaires
et sociaux (Uriopss). « Organisée désormais en deux collèges, elle conservera
ses deux missions principales : représentation et soutien technique aux associations », précise Anouk Brocard.
• Contact : Sara, 1 a place des orphelins, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 23 26 38, site : www.
reseau-sara.org
L’Union régionale des Scop (URScop)
L’Union régionale des Scop (URScop) d’Alsace – Lorraine – ChampagneArdenne est une structure d’échange, d’animation et d’information pour toutes
les Scop d’Alsace, mais aussi pour les créateurs et les repreneurs d’entreprises
sous forme coopérative (voir également page 79).
• Contact : Union régionale des Scop d’Alsace – Lorraine – Champagne-Ardenne, 5 rue Morey,
54000 Nancy, tél. : 03 83 37 47 80, courriel : [email protected]
Des aides de la Région Alsace pour l’ESS
La Région Alsace a formalisé récemment son soutien à l’économie sociale
et solidaire, avec la signature d’une convention-cadre de développement du
secteur entre la collectivité et la chambre régionale de l’économie sociale en
2011 et l’adoption de la stratégie régionale en faveur de l’ESS, votée par le Conseil
régional le 15 décembre 2011. Son soutien se manifeste aussi par une série d’aides
pour les structures de l’économie sociale et solidaire (voir encadré page 83).
• Contact : Région Alsace, Direction du développement économique, Service financement des
entreprises, 1 place Adrien-Zeller, BP 91006, 67070 Strasbourg Cedex, tél. : 03 88 15 68 11.
20 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Strasbourg et l’économie
sociale et solidaire
L’Union régionale des structures d’insertion par l’économique d’Alsace (URSIEA)
L’URSIEA rassemble l’ensemble des structures d’insertion par l’activité
économique (voir pages 77-78). Elle propose un certain nombre de services
de soutien aux structures adhérentes, notamment des formations. Elle a mis
en place un observatoire sur le secteur.
• Contact : 68 av. des Vosges, 67000 Strasbourg, tél. : 03 90 22 12 72, site : www.ursiea.org,
courriel : [email protected]
Réseau des territoires de l’économie solidaire (RTES)
Depuis 2012, la Communauté urbaine de Strasbourg a intégré le Réseau
des territoires de l’économie solidaire, qui réunit 80 collectivités territoriales.
Ce réseau permet de mutualiser les actions, de définir des outils de promotion
communs et d’échanger des bonnes pratiques entre des collectivités engagées
dans l’économie solidaire dans toute la France.
• Pour en savoir plus : www.rtes.fr
Coopérer pour entreprendre
Ce réseau rassemble des coopératives d’activité et d’emploi (CAE, voir
page 66) et promeut ainsi une autre manière d’entreprendre. • Pour en savoir plus : www.cooperer.coop
Une histoire alsacienne
L’économie sociale et solidaire (ESS) en Alsace a
de connaître depuis dix ans de grosses difficultés en
cela de spécifique qu’elle s’est construite au travers
raison d’un fort endettement. Menacé de rachat par
de plusieurs influences. La première influence évidente
des grands groupes de distribution, Coop Alsace est
est celle venant de la Rhénanie voisine, avec la créa-
aujourd’hui à la croisée des chemins.
tion par Friedrich Wilhelm Raiffeisen, au milieu du
XIXe siècle, des premières caisses de secours et de
crédit mutuel, pour ceux que l’on n’appelait pas
encore les « travailleurs pauvres ». Les acteurs économiques en Alsace, et en particulier ceux de l’économie sociale et solidaire, se sont très tôt inscrits
dans une forme de capitalisme qu’on appelle « rhénan »,
basé notamment sur un partenariat fort entre syndicats de salariés et patronat et une vision à long terme
du développement de l’entreprise faisant des salariés
de véritables parties prenantes.
Ainsi, dans le village de La Wantzenau, près de
Strasbourg, apparaît en 1882 la première Caisse du
Crédit mutuel, qui va essaimer ensuite dans la région,
Dans les années 1910, apparaissent aussi les premières coopératives de logement, qui proposent aux
habitants de participer à la vie de leur quartier. On
retrouvera ce principe de co-construction à la fin du
XXe siècle, avec les premières régies de quartier et
les autres structures d’insertion. Parmi elles, on note,
à Strasbourg, le premier magasin Envie, en 1984
(« Envie électroménager rénové garanti »), qui a depuis
diffusé son modèle un peu partout dans l’Hexagone.
A côté de ces racines coopératives et mutualistes,
les associations ont aussi leur particularisme, puisqu’il
s’agit d’associations de droit local, avec quelques
caractéristiques différentes de celles des associa-
puis en France, avant de donner naissance au groupe
tions loi 1901 de la « France de l’intérieur » (nombre
mutualiste. Quelques années plus tard, en 1902, place
de membres, pleine capacité juridique). Leur statut
à la première coopérative de consommation en Alsace,
est issu des associations de droit allemand de la
ancêtre du géant Coop Alsace. Le groupe coopératif
fin du XIXe siècle, mais il tend aujourd’hui à revenir
s’est développé tout au long du XXe siècle, devenant
dans le droit commun des règlementations françaises
même le deuxième employeur privé régional, avant
et européennes.
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
E. L.
21
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
Produire et consommer
autrement
Patrick Bogner/CUS
Agriculture bio et de proximité, commerce
équitable, centres mutualistes, finances
solidaires…, autant d’alternatives qui s’inscrivent
dans une logique de développement soutenable,
pour les hommes et pour la planète.
Libre objet, c’est à la fois une boutique et un chantier d’insertion où des personnes en insertion
reproduisent les « œuvres-objets » d’artistes.
22 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Produire et
consommer autrement
Pour un autre modèle
C
onsommer autrement, c’est choisir des biens ou des services non seulement en fonction de leur prix, de leur qualité technique ou de leur
marque, mais aussi pour la qualité sociale et environnementale de leur mode
de production. Il s’agit de se transformer en « consom’acteur » conscient
du modèle économique que ses choix de consommation favorisent. Car si
cette façon de consommer « responsable » transforme nos habitudes de vie,
elle modifie aussi notre manière de produire. La mise en place des circuits
courts, en rapprochant les lieux de production des lieux de consommation, ou
encore le développement de filières industrielles écologiques, comme dans
le bâtiment ou l’agriculture, constituent autant d’exemples de transformation
de notre modèle économique.
Les entreprises de l’économie sociale et solidaire sont particulièrement
impliquées dans ces transformations, dans les domaines de l’alimentation,
du logement, du transport, des services à la personne… Elles proposent des
services répondant aux besoins de chacune et de chacun, tout en tentant
d’atteindre un haut niveau d’exigences sociales et environnementales. De
nombreuses initiatives sur la Communauté urbaine de Strasbourg illustrent
David Belliard
ces nouvelles façons de faire. Produire, consommer
Entre l’agriculture bio et de proximité et le commerce équitable, la
métropole strasbourgoise accueille et encourage de nombreuses initiatives allant dans le sens d’une production et d’une consommation
plus responsables.
L’agriculture biologique et de proximité
L’agriculture biologique est devenue un enjeu important pour l’économie
de proximité. En dehors de la création de nouveaux emplois locaux et de
nouvelles filières et du soutien à l’agriculture paysanne (réapparition de fruits
et légumes oubliés, plateformes pour les produits bio dans la restauration
collective, création de marchés pour la vente directe), le bio a aussi un impact
important sur les questions de santé, de maintien de la biodiversité et de traçabilité des produits, autant de demandes sociales de plus en plus prégnantes.
Les initiatives en matière de bio viennent des agriculteurs eux-mêmes
(vente directe, débouchés avec des Amap ou des colis bio), des collectivités
locales, de groupes de citoyens ou des financeurs solidaires. Ainsi, la Foncière
Terre de liens rachète des terres pour les mettre à la disposition d’agriculteurs
bio, grâce aux épargnants solidaires. Le Miramap, Mouvement inter-régional
des Amap (associations pour le maintien de l’agriculture paysanne) a mis
en place un fonds de garantie et un fonds de bonification des prêts pour
ces mêmes agriculteurs.
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
23
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
Mais, en France, la progression du bio reste lente, car il manque sans doute
un encouragement fort des pouvoirs publics. Selon les chiffres du Miramap,
entre 1999 et 2009, les surfaces bio dans le monde ont été multipliées par 3,5,
le nombre de paysans en bio a été multiplié par 9 et le marché des produits
bio par 4. Mais la France peine à suivre cette progression (problèmes de la
conversion des cultures vers le bio, faibles incitations à l’installation, poids
des lobbys agro-industriels dans la promotion des OGM et des pesticides).
Le Grenelle de l’environnement a fixé pour l’Hexagone un objectif de 20 % de
terres cultivées en bio à l’horizon 2020, avec une étape à 6 % en 2012. On en
est encore loin, selon l’Agence bio : « Fin 2011, 23 135 exploitations agricoles
étaient engagées en agriculture biologique, soit une augmentation de 12,3 %
par rapport à 2010. Les exploitations “bio” représentaient 4,5 % des exploitations agricoles en France. La superficie en mode de production biologique était
de 975 141 hectares, dont 699 300 hectares certifiés biologiques et 275 841 en
conversion (28 % du total). Les surfaces conduites en bio représentaient fin 2011
plus de 3,5 % de la surface agricole de France ».
Pour autant, cela n’empêche pas les initiatives de terrain de se multiplier.
En Alsace, le secteur du bio regroupe des acteurs très divers, magasins, transformateurs. Dans le champ de l’économie sociale et solidaire, on trouve à
la fois des magasins et des restaurants bio, des circuits courts et des jardins
d’insertion. Pour améliorer la connaissance du grand public sur cette forme
d’agriculture et les circuits courts, Strasbourg, la Communauté urbaine
et la chambre d’agriculture du Bas-Rhin ont organisé deux éditions de la
« Ferme en ville » en 2010 et 2012. Cette manifestation qui a lieu en cœur
de ville a pour objectif de sensibiliser les habitants à l’agriculture locale et
de proximité. L’Organisation professionnelle de l’agriculture biologique en
Alsace (Opaba) est l’acteur majeur du secteur dans la région. Né en 1980, ce
syndicat professionnel, membre de la Fédération nationale de l’agriculture
biologique, rassemble tous les agriculteurs biologiques et biodynamiques
alsaciens et fait la promotion du secteur auprès des collectivités locales et
ZOOM Solibio, une plateforme d’achats bio pas comme les autres
La société coopérative d’intérêt collectif (Scic)
Ce mouvement a depuis été encouragé par la Ville
Solibio est composée d’une vingtaine de producteurs
de Strasbourg, qui a décidé en 2009 d’inclure au moins
et de transformateurs bio, tous certifiés en agriculture
20 % de produits bio dans les repas de ses écoles
biologique (lait, légumes, pain, etc.). Créée en 2007,
primaires. Solibio est devenue un partenaire naturel
elle a pour objectif de développer la diffusion et la
de cette politique. Par ailleurs, elle a aussi mis en place
vente de produits bio dans la restauration collective.
le chantier d’insertion Atlas bio pour assurer le condi-
Elle a été aidée en cela dès 2008 par la Région Alsace,
tionnement et la transformation de légumes frais ; elle
qui a favorisé la signature de chartes entre des
est aidée pour cela par l’association Savoir et compé-
établissements scolaires, l’Organisation profession-
tence. Outre la restauration scolaire, Solibio développe
nelle de l’agriculture biologique en Alsace (Opaba)
son activité vers des sociétés de restauration collective.
et le conseil régional, pour intégrer des produits bio
• Contact : Solibio, Marché d’intérêt national, Bâtiment
dans les menus scolaires. Fin 2011, une quarantaine
administratif, 55 rue du Marché-Gare, 67200 Strasbourg,
de lycées et une trentaine de collèges s’approvision-
tél. : 03 88 79 15 39, site : www.solibio.fr, courriel :
naient auprès de la plateforme Solibio.
[email protected]
24 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Produire et
consommer autrement
du grand public. Pour développer l’agriculture bio en Alsace, l’Opaba met
en avant des politiques de circuits courts par type de produits (fruits et
légumes, viande, viticulture, etc.), le bio dans la restauration collective et la
conversion en bio de terres agricoles. Elle a aussi contribué à la création de
la société coopérative d’intérêt collectif (Scic) Solibio afin de favoriser la
commercialisation des produits bio.
• Contact : Opaba, Siège social Maison de l’agriculture, 2 rue de Rome, 67300 Schiltigheim, tél. :
03 88 19 17 91, site : www.opaba.org, courriel : [email protected]
Les
magasins bio
– Le Serpent vert est une petite chaîne régionale de magasins bio créée
par la famille Cousquer. Quatre magasins existent depuis 1983, dont un à
Strasbourg (près du campus universitaire) et un à Schiltigheim. On trouve
dans ces magasins plus de 15 000 références provenant de 500 fournisseurs
de produits bio, la plupart implantés en Alsace.
• Contact : Le Serpent vert, 37 bd de la Victoire, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 35 24 28, site :
www.serpentvert.com
– Vivre bio est une autre chaîne de magasins bio, qui compte notamment un magasin à Strasbourg et un à Vendenheim. Le premier magasin
a été créé en 1981. Cette chaîne met l’accent sur l’éco-consommation. Ses
ZOOM Vertuose, un restau-boutique qui promeut l’agriculture de proximité
Pour son créateur, Pierre Hoerter, Vertuose est le
rendez-vous des « locavores », ceux qui se nourrissent
avec des produits locaux. « En 2010, nous avons
créé ce lieu de restauration rapide en centre-ville
pour donner des débouchés aux agriculteurs proches
de la communauté urbaine et pour apporter aux
consommateurs des produits frais. En mai dernier,
nous avons ajouté à notre offre un camion snack,
Vertu-Snack, qui est installé dans le quartier uniLes objectifs de Vertuose et de VertuSnack ne
concernent pas seulement l’agriculture de proximité,
mais aussi l’emploi des personnes handicapées. C’est
en effet une entreprise adaptée, qui accueille une
dizaine de salariés. Depuis cette année, Vertuose est
Vertuose
versitaire », raconte-t-il.
Vertuose est depuis 2010 un rendez-vous des « locavores »
strasbourgeois, qui se nourrissent de produits locaux.
une des sept structures membres de la société
coopérative d’intérêt collectif (Scic) Soli’vers, qui
tion la Main verte est spécialisée depuis 1992 dans
mutualise pour elles des moyens administratifs et
l’entretien des espaces verts, le Relais de la Ferme
d’ingénierie. Pierre Hoerter, agriculteur, est à l’origine
du château dans la restauration et A votre service
de ces différentes entités qui donnent du travail à
dans les services à la personne. Selon l’expression
des personnes en situation de déficience intellec-
de Pierre Hoerter, plus qu’à l’insertion, ces entreprises
tuelle ; les entreprises sont adhérentes de l’associa-
adaptées doivent servir à l’inclusion des personnes
tion Adapei. « Nous avons cherché à créer de l’acti-
handicapées, elles sont au total une soixantaine à
vité pour ces personnes, en fondant des entreprises
travailler dans les sept structures.
pour différents types de handicaps », détaille Pierre
• Contact : Vertuose, 19 rue d’Austerlitz, 67000 Stras-
Hoerter. Par exemple, au sein de Soli’vers, l’associa-
bourg, tél. : 03 88 23 63 32, site : vertushop.eu
Eric Larpin
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
25
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
fournisseurs de produits bio sont également régionaux, y compris dans le
Bade-Wurtemberg.
• Contact :
– Magasin Vivre Bio de Strasbourg, 2 rue Adolphe-Seyboth, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 32 68 53,
site : www.jevis-bio.com
– Magasin Vivre Bio de Vendenheim, 26 route de Strasbourg, 67550 Vendenheim, tél. :
03 88 19 95 38, site : www.jevis-bio.com
– La Biocoop Souffel, implantée à Souffelweyersheim, fait partie du réseau
Biocoop, le premier réseau bio de proximité en France. Les Biocoop sont le plus
souvent des coopératives de consommateurs. La Biocoop Souffel a été créée
il y a deux ans et présente plus de 5 000 références en bio, avec la recherche
des produits bio au meilleur coût.
• Contact : Biocoop Souffelweyersheim, 2 a route de Brumath, tél. : 03 88 47 20 84, site : www.
biocoop-souffel.fr
– Scot La Cigogne, cette société coopérative et participative (Scop) SARL
est un magasin grossiste en produits bio. Elle distribue en particulier des
produits laitiers bio, en provenance de fermes alsaciennes.
• Contact : Scot La Cigogne, 19 rue du Ried, 67720 Weyersheim, tél. : 03 88 68 15 12.
Les associations pour Le maintien d’une agricuLture paysanne (amap)
Il existe de nombreuses Amap dans l’agglomération. Dans une logique
de circuit court, elles mettent en relation des producteurs souvent bio et des
consommateurs, au travers d’un contrat de livraison de paniers prépayés.
Parmi les plus remarquables, on peut citer La Coccinelle d’Alsace, Céréales
paysannes ou Le Ruisseau bleu. Les autres sont référencées sur le site d’Avenir
bio : www.avenir-bio.fr/amap,bas-rhin,67.html
– L’Amap La Coccinelle d’Alsace se fournit auprès de la ferme du
Hatzengarten, qui se trouve à Geispolsheim. Il existe de nombreux lieux
ZOOM Promouvoir l’agriculture locale
Depuis 2010, la Ville de Strasbourg et la CUS se
Par ailleurs, l’implantation d’un magasin d’agricul-
sont lancées dans une politique proactive en faveur
teurs dans le centre-ville, vitrine urbaine de l’agri-
d’une agriculture durable et innovante. Avec la chambre
culture locale, est en vue, avec une ouverture prévue
d’agriculture du Bas-Rhin, les collectivités ont signé
début 2014. Aujourd’hui, une centaine de producteurs
une convention de partenariat visant « à développer
du département approvisionnent l’agglomération en
des pratiques agricoles respectueuses de l’environ-
produits locaux en étant présents sur l’un des 48 mar-
nement et porteuses à long terme d’un projet d’au-
chés alimentaires, par la distribution de paniers qui
tonomie tant financière pour les exploitants qu’ali-
intéresse 4,8 % des ménages de la CUS et par le biais
mentaire pour les consommateurs de l’agglomération ».
du premier magasin coopératif Hop’la. Situé à Obe-
Parmi les mesures préconisées, il y a le développement
rhausbergen, il est géré et approvisionné par une
des circuits courts au travers notamment de la mul-
quinzaine de producteurs.
tiplication des points de distribution de paniers. Ainsi,
• Contact : Mission agriculture périurbaine Ville et Com-
fin 2011, une dizaine de nouveaux sites de distribu-
munauté urbaine de Strasbourg, tél. : 03 88 43 62 93,
tion, situés à proximité des écoles, ont été mis en
site : media.strasbourg.eu/alfresco/d/d/workspace/
place avec le concours de sept producteurs locaux,
SpacesStore/50b539cc-fb23-4558-bbc5-726b5eeda489/
portant le total des sites à près d’une soixantaine.
panier-fermier-fermes.pdf
26 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
E. L.
Produire et
consommer autrement
de distribution des paniers, y compris au jardin d’enfants Les Tout-Petits
d’Alsace, à Strasbourg.
• Contact : www.lacoccinelledalsace.fr
– L’Amap Céréales paysannes d’Alsace, comme son nom l’indique,
propose essentiellement des blés et des farines cultivés selon les principes
de la biodynamie, dans une ferme d’Erstein. L’association a été fondée il y a
seulement deux ans.
• Contact : Amap Céréales paysannes Alsace, 19 rue du Faubourg-National, 67000 Strasbourg,
site : amapcerealespaysannesalsace.blogspot.fr
– L’Amap du Ruisseau bleu est née en 2008 à l’initiative d’habitants du
quartier du Neudorf. Cela explique qu’elle soit aussi impliquée dans des
actions de proximité. Elle a également un statut d’association de droit local
et développe un certain nombre de projets collectifs.
• Contact : Amap du Ruisseau bleu, 16 a rue de Châtenois, 67100 Strasbourg, site :
amapruisseaubleu.ouvaton.org
Les
jardins d’insertion
– Les Jardins de la Montagne verte
Jardins de la Montagne verte
est une structure d’insertion du réseau
Cocagne créée en 2001 ; elle a également
un statut d’entreprise solidaire. Elle a
des activités à destination de personnes
en difficulté, à la fois comme entreprise
d’insertion (prestation de services agricoles) et comme chantier d’insertion (production de légumes bio). Les personnes
en insertion sont formées aux métiers
du maraîchage et de l’agriculture bio.
Les Jardins ont des points de vente pour
la distribution hebdomadaire de paniers bio auprès des 600 adhérents de
l’agglomération strasbourgeoise. Ils comptent aujourd’hui plus de 80 jardiniers et 20 permanents.
Les Jardins
de la Montagne
verte distribuent
chaque semaine
des paniers bio
• Contact : Les Jardins de la Montagne verte, 5 av. du Cimetière, 67200 Strasbourg, tél. : à ses 600 adhérents.
03 88 29 36 33, site : www.asso-jmv.org
Le commerce équitable
Le commerce équitable dans la Communauté urbaine de Strasbourg est
représenté par des boutiques et des commerces présents sur ce secteur,
mais aussi par les antennes locales des réseaux comme Max Havelaar, la
Plate-forme pour le commerce équitable (PFCE) ou le CCFD-Terre solidaire.
La plupart de ces acteurs se rassemblent au sein de l’association régionale
indépendante Colecosol, pour « Collectif pour la promotion du commerce
équitable en Alsace ». Des initiatives sont prises par des collectivités pour
le commerce équitable, comme le centre régional des oeuvres universitaires
et scolaires (Crous) de Strasbourg, qui distribue depuis 1999 à l’instigation
des associations étudiantes, dans l’ensemble de ses restaurants et cafétérias
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
27
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
d’Alsace, du café labellisé Max Havelaar ; par ailleurs, la CUS doit prochainement lancer un appel d’offres pour des vêtements en textile équitable.
coLecosoL
Artisans du monde
Strasbourg vend
dans sa boutique
de nombreux
produits équitables,
fabriqués notamment
par de petits artisans
du Sud.
Initié dès 1998 par des militants d’Agir ici et du CCFD-Terre solidaire,
Colecosol rassemble la plupart des acteurs du secteur afin de les aider à se
structurer et à se faire connaître. Depuis janvier 2001, c’est une association
de droit local. Parmi les acteurs du commerce équitable de la communauté
urbaine, Colecosol compte Artisans du monde, le CCFD-Terre solidaire, Travailler ensemble jeunes et engagé-e-s (Teje) ou Pur et caetera.
Colecosol fait aussi pression pour que les collectivités locales alsaciennes
deviennent des « Territoires de commerce équitable », c’est-à-dire qu’elles
aient des actions exemplaires dans ce domaine. L’initiative Territoires de
commerce équitable (voir www.territoires-ce.fr) est soutenue depuis trois
ans par la Fédération Artisans du monde, Max Havelaar France et la PFCE.
« Nous cherchons à mieux faire connaître le commerce équitable par des moyens
bénévoles, souligne André Schwartz, encore président de Colecosol il y a
peu. Avec le conseil général du Bas-Rhin, nous intervenons en milieu scolaire.
Nous participons à Strasbourg au marché du commerce équitable pendant
la Quinzaine. » Colecosol s’est aussi investi ces dernières années dans des
manifestations en Allemagne, à Fribourg et Offenburg.
• Contact : Colecosol, Espace Nord-Sud, 17 rue de Boston, 67000 Strasbourg, site : colecosol.org,
courriel : [email protected]
artisans
du monde
strasbourg
Artisans du monde strasbourg
Artisans du monde fait partie du
réseau qui fédère plus de 170 points de
vente entièrement consacrés au commerce équitable dans toute la France.
Ces boutiques, tenues par des bénévoles,
utilisent la vente de produits équitables
pour faire prendre conscience aux
consommateurs qu’un autre commerce
est possible. Les boutiques se fournissent
auprès de producteurs locaux et auprès
de la centrale d’achat Solidar’monde.
• Contact : Artisans du monde Strasbourg,
24 rue de la Division-Leclerc, 67000 Strasbourg,
tél. : 03 88 23 05 66, site : strasbourg.artisans
dumonde.org, courriel : strasbourg@artisans
dumonde.org
ccFd-terre
soLidaire
strasbourg
Le CCFD-Terre solidaire Strasbourg est l’antenne locale du mouvement
chrétien de solidarité internationale. Le CCFD met en avant le développement
local, l’agriculture paysanne et le commerce équitable au travers d’actions de
terrain, avec des partenaires locaux dans les pays du Sud, et de campagnes
28 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Produire et
consommer autrement
de plaidoyer au Nord. Il est aussi possible de soutenir les actions du CCFD au
travers de l’épargne solidaire (en particulier le fonds commun de placement
Faim et développement.
• Contact : Délégation CCFD-Terre solidaire du Bas-Rhin, 10 rue Charles-Gerhardt, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 61 44 13, site : ccfd-terresolidaire.org/cd67
pur
et caetera
A Strasbourg, Pur et caetera est un bar à purées bio à emporter créé en
2010 par deux étudiants. Spécialisés dans les légumes bio, ils se fournissent
auprès de producteurs locaux labellisés bio ou équitables. Les boîtes utilisées
pour le transport sont éco-designées et réutilisables contre une caution. Pur et
caetera est aussi dépositaire des paniers bio des Jardins de la Montagne verte.
• Contact : Pur et caetera, 15 place Saint-Etienne, 67000 Strasbourg, tél. : 09 81 02 33 37, site :
www.pur-etc.fr
teje strasbourg
Teje Strasbourg est une antenne de l’association étudiante Travailler
ensemble jeunes et engagé-e-s qui existe depuis 2008. C’est une association
de solidarité internationale qui cherche à tisser des liens entre la France et les
pays d’Amérique latine au travers de diverses actions : développement local,
culture, commerce équitable.
• Contact : Amigos de Colombia – Teje Strasbourg, 7 rue de la Course, 67000 Strasbourg, tél. :
06 64 64 98 30, site : www.teje.fr, courriel : [email protected]
La Chambre de consommation d’Alsace
La Chambre de consommation d’Alsace (CCA),
teur d’Alsace, un magazine bimestriel sans publicité,
une originalité locale qui n’existe nulle part ailleurs
dont les ventes contribuent à hauteur de 15 % dans
en France, est fortement impliquée dans l’économie
son budget, le complément venant de subventions.
sociale et solidaire par son statut associatif et son
« Dans les années 1990, sous l’impulsion de Jacques
rôle actif au sein de la chambre régionale de l’éco-
Bigot, son président d’alors, la CCA a été à l’origine,
nomie sociale (Cres). Mais pas seulement, comme
avec son homologue allemande, la Verbraucherzen-
le confirme Vincent Dorfner, secrétaire général de
traledu Bade-Wurtemberg, d’un Centre européen
la CCA : « Nos valeurs correspondent à celles
de la consommation, qui s’appelait Euro Info consom-
de l’économie sociale et solidaire. A côté de nos
mateurs il y a encore un an, rappelle Vincent Dorfner.
missions d’information et d’appui juridique aux
Basé à Kehl, il a désormais des missions de défense
consommateurs, nous faisons la promotion de la
des consommateurs européens, qui s’étendent
consommation responsable, notamment en ce qui
au-delà de l’Eurodistrict. »
concerne la consommation d’énergie (auprès des
Par ailleurs, la Chambre de consommation d’Al-
écoles et du grand public), la préservation de l’eau
sace développe, en étroite collaboration avec la
et le tri des déchets. Nous faisons aussi attention
chambre régionale de l’économie sociale (Cres) et
à la représentation des consommateurs dans les ins-
conformément au plan d’actions sur l’ESS de la
tances où ils ont une place, comme dans les hôpi-
Communauté urbaine de Strasbourg, une plateforme
taux et les services publics. »
Internet pour l’achat responsable qui mettra en
La CCA a été créée en 1970 et compte aujourd’hui
relation les consommateurs et les acheteurs pro-
parmi ses membres 17 associations locales (AGF,
fessionnels avec les producteurs locaux de biens
CNL, CSF, Uraf, Orgeco, Colecosol, Cresus, etc.). Avec
et services de l’économie sociale et solidaire. La
sa quinzaine de salariés, elle a aussi le statut de
mise en ligne de celui-ci est prévue le 1er trimestre
centre technique régional de la consommation,
2013.
attribué par l’Etat pour assurer la formation et
• Contact : Chambre de consommation d’Alsace (CCA),
l’appui technique aux associations de consomma-
7 rue de la Brigade-Alsace-Lorraine, BP 06, 67064 Stras-
teurs elles-mêmes. Enfin, elle édite Le consomma-
bourg Cedex, tél. : 03 88 15 42 42, site : www.cca.asso.fr
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
E. L.
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Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
méLi méLo
Créée par Emmaüs Mundo et installée dans une zone urbaine sensible de
Strasbourg, Méli Mélo est une boutique spécialisée dans la vente à des prix
très attractifs d’articles de puériculture, de mercerie, ainsi que de mobilier
et de vaisselle.
• Contact : 4 place de Haldenbourg, 67200 Strasbourg Cronenbourg, tél. : 03 88 12 41 58, site :
www.emmaus-mundo.com
carijou
Livres pour enfants, jouets anciens, jeux de société… L’association Carijou,
qui emploie des personnes éloignées du monde du travail, collecte tous ces
articles usagés via différents réseaux (associations, dons privés…), les remet
à neuf et les commercialise.
• Contact : 45 rue du Faubourg-National, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 32 83 69, site : www.
carijou.fr
Libre
objet
Association créée en 1997, Libre objet est une boutique doublée d’un chantier d’insertion où des personnes en insertion, encadrées par des formateurs
spécialisés, reproduisent les « œuvres-objets » d’artistes (luminaires, mobiliers,
accessoires) et les commercialisent ensuite.
L’association Libre objet propose
dans sa boutique des objets d’artistes
reproduits dans son atelier par
des personnes en insertion.
Ci-dessus, la lampe Ménag’Eclair
de Fabrice Evangelisti.
30 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Libre Objet
Libre Objet
• Contact : 19 rue Thiergarten, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 32 81 55, site : www.libreobjet.com
Produire et
consommer autrement
Recycler, réemployer
La gestion soutenable des déchets passe par le développement du tri
sélectif, du recyclage ou encore du réemploi. De nombreuses initiatives
sont donc lancées en ce sens.
S
elon les chiffres de la CUS, « chaque habitant produit en moyenne à l’heure
actuelle 388 kilos de déchets par an, soit deux fois plus qu’en 1960 ». Dans
cet ensemble, le tiers des déchets ménagers a pu être recyclé, un niveau
satisfaisant par rapport à l’objectif du Grenelle de l’environnement, même si
celui-ci souhaite augmenter ce taux de recyclage à 45 % pour 2015. Le seul
tri des papiers et cartons représente plus de 62 kilos par habitant et par an.
La Communauté urbaine s’est également engagée dans un programme local
de prévention des déchets, en partenariat avec l’Agence de l’environnement
et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Le projet a pour objectif de réduire de
7 à 10 % les tonnages de déchets produits sur le territoire de la collectivité.
Pour atteindre cet objectif ambitieux, des actions sont menées sur des thématiques comme le compostage, l’éco-consommation ou encore le réemploi. La
collectivité a entre autres signé une convention avec Humanis (voir page 32)
pour le réemploi des ordinateurs réformés de l’administration.
• Pour en savoir plus : www.reduisonsnosdechets.fr
envie
Le magasin Envie de Strasbourg fait partie d’un réseau national de boutiques qui proposent des produits d’électroménager à des tarifs avantageux.
Les produits mis en vente ont été triés, traités et recyclés par des personnes
en insertion. Envie Strasbourg a été le premier magasin conçu sur ce principe
en 1984. Il emploie une cinquantaine de personnes en contrat d’insertion.
• Contact : Envie, 6 rue Herrade, Koenigshoffen, 67200 Strasbourg, tél. : 03 88 10 04 30, site :
www.envie.org, courriel : [email protected]
envie 2e
Envie a créé une seconde entreprise pour traiter d’autres types de déchets :
les déchets d’équipements électriques et électroniques ou « DEEE », ainsi que
les déchets dangereux des ménages (peintures, solvants, insecticides, etc.).
Depuis l’adoption de la directive européenne sur les DEEE, Envie 2E propose des prestations de collecte et de traitement aux collectivités locales, aux
distributeurs et aux entreprises. La Fédération Envie a mis au point des process
rigoureux utilisés par les personnels en insertion sur ses installations classées
pour la protection de l’environnement (ICPE), qui assurent une traçabilité
complète des déchets dangereux.
• Contact : Envie 2E, 6 rue Herrade, Koenigshoffen, 67200 Strasbourg, tél. : 03 88 10 04 33, site :
www.envie.org, courriel : [email protected]
emmaüs strasbourg
Comme les autres communautés Emmaüs en France, celle de StrasbourgMontagne verte collecte, recycle et revend des meubles pour la maison dans
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
31
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
des magasins ou des entrepôts. A Strasbourg, elle réalise tous les ans plus de
8 000 ramassages à domicile et reçoit plus de 12 000 dépôts, ce qui permet
de revaloriser environ 370 000 objets, revendus au profit de la communauté.
Par ailleurs, en partenariat avec la CUS, Emmaüs a placé des conteneurs dans
les déchetteries de l’agglomération afin de récupérer les dons des particuliers.
• Contact : Emmaüs de Strasbourg-Montagne verte, 5 chemin de la Holtzmatt, 67200 Strasbourg,
tél. : 03 88 30 48 05, site : emmaus-strasbourg.fr
emmaüs mundo
A Mundolsheim, Emmaüs a créé une entreprise qui propose des contrats de
travail à une trentaine de personnes en difficulté sur des activités de collecte
et de recyclage. La zone concernée par la collecte est la communauté urbaine
de Strasbourg Nord. Depuis 2011, Emmaüs Mundo a aussi ouvert, dans le
quartier de Cronenbourg, la boutique Méli Mélo, qui vend des vêtements et
du petit mobilier et emploie six personnes en insertion.
• Contact : Emmaüs Mundolsheim, ZA des Maréchaux, 4 rue du Général-Rapp, tél. :
03 88 18 15 61, site : www.emmaus-mundo.com, courriel : [email protected]
Humanis
Humanis est un collectif strasbourgeois de plus d’une centaine de structures de
solidarité qui apporte aussi son aide à des porteurs de projet dans l’ESS. Depuis
2001, il a aussi développé une activité de chantier d’insertion (voir page 68) dans la
logistique (40 salariés environ) et dans le reconditionnement de matériel informatique
(une quinzaine de salariés dans le pôle « Ordi 2.0 »). Les ordinateurs recyclés sont
mis en vente dans le magasin d’Humanis. « Depuis l’origine du collectif en 1996, ses
membres ont souhaité faire le lien entre l’activité humanitaire au Sud et l’insertion
au Nord, explique Kamran Yekrangi, directeur d’Humanis. Cela a commencé par
la fabrication de poupées pour les enfants du Rwanda, que nous avons fait réaliser
dans nos structures d’insertion. Puis un chantier d’insertion est né dès 1998 pour
les besoins mutualisés de nos membres. Nous avons créé des pôles d’insertion en
fonction des demandes de chacun. Les personnes en insertion sont embauchées
sur un des pôles. » Humanis propose 42 postes d’insertion, pour des contrats de
six mois. Bien que ces personnes soient durablement éloignées de l’emploi, la
moitié des effectifs a pu trouver un débouché vers une entreprise « classique »,
une entreprise d’insertion ou une formation qualifiante. Si les financements de
l’insertion restent possibles, de nouveaux pôles pourront être prochainement mis
en place, autour de l’événementiel et d’autres tâches administratives.
• Contact : Humanis, 7 rue du Héron, 67300 Schiltigheim, tél. : 03 88 26 26 26, site : www.
humanis.org
vetis
Vetis est une association employant des personnes en insertion qui collectent
les vêtements d’occasion, les trient et les remettent en état avant de les vendre dans
quatre magasins. Elle a été créée en 1994, à l’initiative des centres socioculturels
de Schiltigheim, de la Croix-Rouge, de la communauté Emmaüs de Strasbourg et de
Caritas Secours catholique d’Alsace. L’association a le statut de chantier d’insertion.
• Contact : Vetis, 20 rue de Hoenheim, 67207 Niederhausbergen, tél. : 03 90 40 27 60, site :
www.vetis.org
32 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Produire et
consommer autrement
Se déplacer
Les transports routiers contribuent largement aux émissions de gaz
à effet de serre. Il est de plus en plus indispensable de changer nos
façons de nous déplacer. Tour d’horizon des multiples alternatives à
l’utilisation de la voiture individuelle qui existent sur l’agglomération.
L
a lutte contre les dérèglements climatiques est en partie tributaire de nos
comportements de tous les jours. Si nous voulons limiter les émissions de
gaz à effet de serre, nous devons changer notre façon de vivre, et notamment
de nous déplacer. Rien que dans la CUS, les transports routiers représentent
plus d’un quart des émissions de gaz à effet de serre, devant l’industrie.
Transports en commun, auto-partage, covoiturage, vélo… sont alors autant
de moyens de bouger en polluant moins. Le développement de ces nouveaux
modes de déplacement, tout comme la promotion des plans de déplacement
d’entreprise, soutenus depuis de nombreuses années par la CUS, transforment
non seulement nos usages, mais aussi toute la chaîne de production et de
commercialisation du secteur. Il constitue notamment une réelle perspective
de création d’emplois dans les prochaines années.
ZOOM
Auto’trement : une autre manière d’utiliser la voiture
Et si posséder sa propre voiture n’était désormais
plus à la mode ? C’est en tout cas le pari que fait la
société coopérative d’intérêt collectif (Scic) Auto’trement, qui met à la disposition des habitants de Strasbourg plusieurs voitures en libre-service pour des
trajets réguliers ou ponctuels, du domicile au travail
ou entre deux zones de la métropole par exemple. Les
habitants n’utilisant pas les voitures tous au même
moment, ces dernières peuvent être utilisées par de
nombreuses personnes dans une même journée.
« Une voiture partagée remplace 7 à 8 voitures particulières, ce qui fait autant d’espace gagné. Or réduire
la place dévolue à la voiture, c’est améliorer la qualité
de l’air ! », explique Jean-Baptiste Schmider, fondateur
et directeur général d’Auto’trement. Mais plus qu’une
amélioration de l’utilisation de la voiture, Auto’trement
espère aussi un changement profond des comportements. « En passant de la propriété à l’usage partagée,
les “auto-partageurs” vont utiliser moins la voiture et
davantage les transports en commun et la marche à
cessus qui pourrait permettre à terme, selon lui, de
réduire les émissions de CO2 à 1 tonne par an et par
personne, contre 6 tonnes aujourd’hui !
• Contact : 5 rue Saint-Michel, 67000 Strasbourg, tél. :
03 88 23 73 47, site : www.autotrement.com, courriel : info@
autotrement.com
Auto’trement
pied », poursuit Jean-Baptiste Schmider. Un long pro-
La Scic Auto’trement a mis en place un système
de location de voitures en libre-service sur Strasbourg,
pour des trajets ponctuels mais aussi réguliers.
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
33
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
Le rail au quotidien
Né au XIXe siècle, supprimé après la guerre et remis en service en 1994,
le tramway strasbourgeois est aujourd’hui un des plus anciens et des plus
développés de France. Depuis novembre 2010, la Compagnie des transports
strasbourgeois (CTS) compte 6 lignes de tram qui desservent 69 stations sur
près de 40 kilomètres. 330 000 voyageurs empruntent chaque jour ces lignes.
Aujourd’hui, le tramway assure à lui seul 66 % des déplacements en transport
en commun dans l’agglomération strasbourgeoise.
• Pour en savoir plus : Compagnie des transports strasbourgeois, site : www.cts-strasbourg.fr
Partager une voiture
Même si la voiture est un moyen de transport polluant, en comparaison du
tramway, elle reste parfois incontournable. Pour limiter son impact en termes
d’effet de serre, il existe de nouvelles manières de l’utiliser, plus écologiques
et aussi, parfois, plus conviviales.
– L’auto-partage correspond à l’utilisation successive d’une même voiture
par différents usagers inscrits auprès d’un opérateur. Ce système, qui permet
souvent de remplacer plusieurs voitures par une seule, est particulièrement
adapté aux trajets urbains.
• Pour en savoir plus : www.annuaire-auto-partage.fr
– Le covoiturage est un système qui permet à plusieurs personnes d’utiliser la
voiture d’une d’entre elles pour effectuer un même trajet. Il permet de partager
les frais de déplacement (essence et péage). Il est particulièrement adapté pour
les trajets longs et a pour avantage de rencontrer de nouvelles personnes. Il existe
de nombreuses associations sur la CUS qui proposent ce type d’usage de la
voiture. Pour en savoir plus, rendez-vous sur le portail Internet dédié à cet effet.
• Contact : le portail du covoiturage en Alsace : alsace.covoiturage.fr
ZOOM Mobilex, pour l’autonomie des demandeurs d’emploi
L’absence de moyens de locomotion ou la méconnaissance du réseau des transports en commun explique
une partie du chômage dans les zones défavorisées.
C’est sur la base de ce constat que Mobilex a ouvert
une antenne dans la métropole strasbourgeoise en
2011 pour aider les demandeurs d’emploi à être plus
autonomes. « Il s’agit essentiellement de définir avec
eux une carte des zones d’emploi accessibles en
explique Didier Luces, directeur de Mobilex. Dans un
but écologique, nous ne louons nos véhicules qu’après
nous être assurés qu’aucun transport en commun ne
permettait d’accéder au lieu de travail. » Ces derniers
Mobilex
fonction des moyens de locomotion qu’ils utilisent,
Mobilex cherche à développer la mobilité des demandeurs
d’emploi, notamment via la location de deux roues.
mois, l’association a même développé des ateliers
mobilité qui informent sur l’offre de transport en
accompagnés, a mesuré un taux d’accès à l’emploi
commun dans la métropole. L’initiative semble porter
de 70 % ! », se félicite Didier Luces.
ses fruits : « En 2011, une enquête, réalisée auprès
• Contact : Mobilex, P. A. Les Couturiers, 67242 Bisch-
d’un échantillon des 823 bénéficiaires que nous avons
willer, tél. : 03 88 53 98 18, site : www.asso-mobilex.org
34 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Produire et
consommer autrement
La location de voitures contre l’exclusion
La transformation de nos modes de déplacement n’implique pas que des
problèmes écologiques, elle a aussi des conséquences sociales ! Aujourd’hui,
beaucoup sont ceux qui n’ont pas les moyens de s’acheter un véhicule, ce qui
peut être très problématique pour travailler. Depuis quelques années, des
initiatives strasbourgeoises tentent de réduire ce phénomène qui pénalise
de nombreux chômeurs. C’est notamment le cas de Mobilex, qui propose la
location de voiture et de cyclomoteurs à bas prix pour les nouveaux salariés,
apprentis ou stagiaires (voir « Zoom » ci-contre).
Les deux roues
Le vélo demeure un des moyens de transport les moins polluants. Avec plus
de 500 kilomètres d’itinéraires cyclables, il est très présent dans la Communauté
urbaine de Strasbourg et des associations en favorisent l’usage. Vélhop, par
exemple, est un service de location de vélos partagés qui dispose de 15 stations
dans la métropole. De plus, 17 Véloparcs sont accessibles à toute heure pour
garer son vélo à proximité des stations de tram, ce qui permet de combiner
astucieusement plusieurs modes de transport « propres ».
Enfin, des ateliers solidaires de réparateurs se sont développés, comme
l’association Bretz’Selle, qui fait la promotion de l’auto-réparation : ce sont
les adhérents qui réparent eux-mêmes leurs vélos grâce aux outils, pièces
détachées et conseils disponibles sur place.
• Contacts :
– Le plan des aménagements cyclables de la Communauté urbaine (pistes et Véloparcs) est
disponible sur www.strasbourg.eu/deplacement/informations/informations?ItemID=953116587
– Vélhop, 14 rue de la Gare-aux-Marchandises, 67035 Strasbourg, tél. : 09 69 39 36 67, site : www.
velhop.strasbourg.eu, courriel : [email protected]
– Association Bretz’Selle, 10 rue des Bouchers, 67000 Strasbourg, tél. : 09 51 29 87 59, site : www.
bretzselle.org, courriel : [email protected]
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
35
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
Se loger
L’économie sociale et solidaire propose des solutions en matière de
logement, notamment pour les personnes en difficulté.
L
’économie sociale est très présente dans le secteur du logement, notamment
pour des personnes fragiles ou qui rencontrent des difficultés pour se loger :
personnes en accession sociale, ménages en situation d’urgence, femmes isolées, jeunes travailleurs, etc. La CUS a un maillage efficace d’acteurs, implantés
depuis parfois près d’un siècle, pour ces différents types de personnes. Comme
souvent, le logement social y est en partie soutenu par des coopératives d’HLM.
CUS Habitat, l’office public d’HLM de Strasbourg, a aujourd’hui un patrimoine
composé de 20 300 logements répartis sur 17 des 28 communes de la CUS, soit
plus de 40 % des logements sociaux de la Communauté urbaine, situés pour les
trois quarts d’entre eux en zones urbaines sensibles. Dans les dernières années,
CUS Habitat a mis l’accent sur la rénovation énergétique de ses bâtiments :
8 000 m2 de panneaux solaires thermiques et 670 m2 de panneaux solaires
photovoltaïques ont été installés pour un quart des logements, aboutissant
à une réduction des charges de 30 %. Par ailleurs, les personnes en situation
difficile peuvent s’adresser à des organismes comme les Pact Arim ou Habitat
et humanisme, qui possèdent des antennes sur l’agglomération.
scic Habitat
de L’iLL
La coopérative Habitat de l’Ill existe depuis quasiment une centaine
d’années. Cette société coopérative d’HLM gère un parc immobilier d’environ
2 000 logements sur 11 communes du Bas-Rhin ; elle a également une activité
d’accession sociale à la propriété. Cette année, la société coopérative d’HLM est
devenue une société coopérative d’intérêt collectif (Scic) pour impliquer plus
encore les collectivités locales. Des collèges de clients, locataires ou accédants
vont être créés. Plusieurs collectivités feront partie de la Scic, ainsi que le Crédit
coopératif, la Caisse d’épargne d’Alsace et le Foyer moderne de Schiltigheim.
• Contact : Scic Habitat de l’Ill, siège : 7 rue Quintenz, BP 90115, 67400 Illkirch-Graffenstaden,
tél. : 03 88 66 40 16, site : www.habitatdelill.fr
scp d’HLm promotion
immobiLière du
bas-rHin
La société coopérative de promotion immobilière du Bas-Rhin est une
société coopérative de production d’HLM qui construit des logements en
accession sociale à la propriété et des lotissements. La coopérative propose
en particulier des logements en PSLA (prêt social locatif accession) pour
permettre à des ménages sous conditions de ressources d’accéder progressivement à la propriété.
• Contact : SCP d’HLM Promotion immobilière du Bas-Rhin, 11 rue du Marais-Vert, 67084 Strasbourg, tél. : 03 88 21 30 77, site : www.habitat.coop
socoLopo
La Société coopérative de logements populaires (Socolopo) possède un
patrimoine de 1 734 logements répartis sur le territoire de la Communauté
36 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Produire et
consommer autrement
urbaine de Strasbourg. Les logements sociaux sont attribués sous conditions
de ressources. Socolopo gère aussi des résidences étudiantes.
• Contact : Socolopo, 27 rue Madame-Tussaud, 67200 Strasbourg, tél. : 03 90 20 44 50, site :
www.socolopo.org
Habitat
et Humanisme
Habitat et humanisme est une fédération qui achète et réhabilite des logements en centre-ville pour les mettre à disposition de personnes en difficulté
à des loyers très bas. A Strasbourg, l’antenne locale d’Habitat et humanisme
a créé cette année une agence immobilière à vocation sociale, qui a pour
vocation de mettre en relation des propriétaires solidaires et des personnes
en difficulté. Grâce à l’argent collecté par l’épargne solidaire, Habitat et humanisme Alsace Nord a aujourd’hui un projet de résidence intergénérationnelle.
• Contact : Habitat et humanisme Alsace Nord, 1 rue de l’Abbé-Pierre, 67540 Ostwald, tél. :
03 69 81 00 12, site : www.habitat-humanisme.org, courriel : [email protected]
pact bas-rHin
Comme les autres associations Pact, le Pact Bas-Rhin accompagne et reloge
des familles en difficulté dans une logique de mixité sociale. Il participe aussi
à la rénovation ou à la production de logements. Les associations Pact sont
reconnues comme des services sociaux d’intérêt général.
• Contact : Pact Bas-Rhin Groupe Domial, 2 rue Paul-Reiss, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 21 18 90,
site : www.pact-habitat.org, courriel : [email protected]
Les
centres d’Hébergement et de réinsertion sociaLe (cHrs)
Il existe aussi dans la CUS une vingtaine de CHRS qui sont réservés à des
personnes éprouvant de grandes difficultés sociales (accueil d’urgence ou de
moyens termes). On peut citer, à Strasbourg, Accueil Cité Relais, Association
Regain et SOS Femmes solidarité, à Haguenau, Le Toit haguenauvien, à Scherwiller,
Emmaüs Centre Alsace. Ces associations peuvent être trouvées sur le site de la
Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars).
• Contact : Fnars Alsace, C/o Humanis, 7 rue du Héron, 67300 Schiltigheim, tél. : 03 88 26 26 26,
site : www.fnars.org, courriel : [email protected]
ZOOM L’Etage, l’insertion pour les jeunes
L’Etage était au départ une association de quartier
en logements d’insertion, en lien avec d’autres asso-
qui visait à développer des activités culturelles au
ciations locales. « Depuis 2009, nous faisons aussi de
début des années 1980. Puis un restaurant social est
l’intermédiation locative pour 50 logements, poursuit
venu compléter ses services, avant qu’une équipe de
Brice Mendes. C’est-à-dire que des propriétaires privés
travailleurs sociaux ne soit mise en place pour accueillir
acceptent de nous confier leur logement, avec le
principalement des jeunes en rupture sociale. « Il y a
système du bail glissant. Au départ, l’Etage est le loca-
dix ans, l’Etage a franchi une nouvelle étape en pro-
taire puis, à la fin, c’est le ménage qui est le titulaire
posant des places d’hébergement pour ces jeunes,
du bail. » De plus, la prospection des appartements a
indique Brice Mendes, chef de service à l’Etage. La
lieu avec les personnes en difficulté, qui ont le choix
problématique de l’insertion est globale : travail, santé,
de leur future résidence. L’intégration dans le parc
logement. Nous avons décidé de la traiter comme telle,
privé locatif couronne un parcours d’insertion par le
en prenant en charge une résidence sociale. Nous
logement qui a pu démarrer par un simple repas dans
proposons 10 places de stabilisation et 29 en CHRS,
le restaurant social de l’Etage ou un appel au 115.
en continuant d’accompagner ces personnes. » Au fil
• Contact : Club de jeunes L’Etage, 19 quai des Bateliers,
des années, l’offre de l’Etage s’est étoffée, avec 20 places
67000 Strasbourg, tél. : 03 88 35 70 76, site : www.etage.fr
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
37
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
Foyers
de jeunes travaiLLeurs
Il existe, principalement à Strasbourg, une quinzaine de structures d’accueil
pour des jeunes travailleurs, qui peuvent accéder à des chambres à bas prix
pour une durée déterminée (études, stages, missions d’intérim). Le site de la
CUS référence ces foyers mixtes ou réservés aux femmes ou aux hommes.
• Pour en savoir plus : www.strasbourg.eu, rubrique « Vie quotidienne », puis « Logement ».
ZOOM L’habitat participatif, une nouvelle façon de concevoir le logement
En cohérence avec les projets d’éco-quartiers de
la Communauté urbaine de Strasbourg en cours
de réalisation, notamment ceux du Danube Strasbourg
(quartier Neudorf) et de Brasserie (quartier Cronenbourg), etc., la Ville de Strasbourg développe une
démarche d’habitat participatif dans laquelle les
habitants participent directement avec les architectes
leurs futurs groupements d’habitats. En 2009, elle a
lancé une première consultation pour identifier des
groupes d’habitants désireux de concevoir et de
porter des « résidences partagées ».
Cinq projets ont été retenus sur les terrains réservés à cette démarche. Une fois sélectionnés, les
Les architectes SA
et les autres parties prenantes à l’élaboration de
Le Making Hof est un des projets d’habitat participatif
développés à Strasbourg.
groupes d’habitants s’attachent à bâtir le plan de
financement et les plans de réalisation de nouveaux
d’habitat participatif commence aujourd’hui à mieux
immeubles durables en autopromotion, avec l’aide
se faire connaître et mobilise au-delà des premiers
d’un architecte et d’experts de la maîtrise d’œuvre.
cercles d’acteurs engagés, complète Pierre Zimmer-
Trois projets sont aujourd’hui sur le point d’aboutir
mann. Cela concernait 14 ménages dans l’appel à
(chantier démarré ou en passe de l’être). Dans un
projets 2009, 20 ménages dans le deuxième et repré-
des trois groupes, le Making Hof, deux appartements
sentera à terme jusqu’à 65 logements sur l’éco-
ont été réservés et acquis par l’association Habitat
quartier du Danube (10 % des logements). » La Ville
et humanisme pour l’accueil de familles en difficulté.
de Strasbourg coordonne le réseau national des
« Depuis ce premier appel à projets sur l’autopromotion,
collectivités pour l’habitat participatif qui rassemble
deux autres appels ont été lancés en 2011 et en
aujourd’hui 30 grandes collectivités françaises enga-
2012, explique Pierre Zimmermann, chargé d’études
gées sur le sujet.
Développement urbain durable à la CUS. Le deuxième
• Contacts :
appel à projets est accompagné par l’association
– Réseau national des collectivités pour l’habitat par-
Eco-quartier afin de renforcer le volet de formation
ticipatif, site : www.strasbourg.eu/developpement-
continue des porteurs de projets. Le troisième, porté
rayonnement/urbanisme-logement-amenagement/
par une société d’économie mixte locale, est intégré
projets-urbains/autopromotion-habitat-participatif/reseau-
notamment à l’éco-quartier du Danube par la réser-
national-collectivite-habitat-participatif
vation de lots dédiés à de tels projets. »
– Appels à projets Strasbourgeois dédiés à l’habitat
E. L.
Antérieurement à ces initiatives d’habitat partici-
participatif, site : www.strasbourg.eu/developpement-
patif soutenues par la Ville, l’association Eco-quartier
rayonnement/urbanisme-logement-amenagement/
avait déjà fait émerger entre 2004 et 2010 un premier
projets-urbains/autopromotion-habitat-participatif
projet : Eco-Logis à Strasbourg Neudorf. Dix familles
– Association Eco-quartier, 1 a place des Orphelins,
associées dans une société civile immobilière d’attri-
67000 Strasbourg, site : www.ecoquartier-strasbourg.net,
bution (SCIA) y ont emménagé en 2010. « La démarche
courriel : [email protected]
38 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Produire et
consommer autrement
Eduquer
L’éducation populaire, qui se veut école de la citoyenneté, est tout autant destinée aux jeunes qu’aux adultes. Plusieurs grands réseaux répondent aux problématiques d’éducation citoyenne, au moyen de lieux
de socialisation, d’animation et de rencontres culturelles ou sportives.
Connaître les mouvements d’éducation populaire
Les mouvements d’éducation populaire ont une conviction commune : il n’y a
pas de progrès possible sans une éducation à la citoyenneté et au civisme. D’essence
associative, l’éducation populaire concerne les enfants comme les adultes. Sport,
activités de plein air et culturelles ou même scientifiques sont autant de moyens
d’éveiller la curiosité, de sensibiliser et de transmettre des valeurs sociales et
éthiques. On compte plusieurs milliers d’associations, de centres sociaux, de
maisons de la jeunesse et de la culture qui participent à un véritable apprentissage citoyen. Nés après la Seconde Guerre mondiale, les grands réseaux français
d’éducation populaire se sont peu à peu institutionnalisés. Un certain nombre
de mouvements maintiennent l’éthique originelle que Paulo Freire, pédagogue
brésilien, résume ainsi : « Personne n’éduque autrui, personne ne s’éduque tout
seul, les hommes s’éduquent ensemble, par l’intermédiaire du monde. »
En Alsace, plusieurs associations participent à l’animation et au développement de ce mouvement : la Ligue de l’enseignement du Bas-Rhin, les maisons
des jeunes et de la culture ou encore le Réseau express jeunes, qui met en
relation des jeunes de nombreux pays. Car l’éducation populaire s’étend audelà des frontières, elle a pour vocation d’ouvrir à d’autres cultures.
La Ligue
de L’enseignement du
Bas-Rhin
Dans le champ de l’éducation, la Ligue de l’enseignement fait à la fois de
l’accueil périscolaire et en centres de loisirs ainsi que de l’accompagnement à
la scolarité. Elle contribue aussi, par exemple, à l’animation de ludothèques.
Dans le domaine sportif, elle promeut des activités éducatives au travers de
l’Union sportive de l’enseignement du premier degré (Usep) et de l’Union
française des œuvres laïques d’éducation physique (Ufolep). Elle participe à
l’action nationale « Lire et faire lire » animée par des bénévoles.
• Contact : Ligue de l’enseignement, 15 rue de l’Industrie, BP 70437, 67412 Illkirch Cedex, tél. :
03 90 40 63 60, site : www.laligue67.org, courriel : [email protected]
Les
centRes sociocuLtuReLs
La Fédération du Bas-Rhin des centres socioculturels regroupe une vingtaine
de centres qui accueillent les habitants pour des activités culturelles, de loisirs,
de services de proximité et d’éducation à des tarifs avantageux ou qui accompagnent les habitants dans le développement de leurs projets collectifs. Elle
est rattachée à la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France.
• Contact : Centres socioculturels, Maison des associations, 1 a place des Orphelins, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 35 72 30, site : centres-socioculturels-67.org, courriel : info@centres-socio
culturels-67.org
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
39
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
Les
maisons des jeunes et de La cuLtuRe
La Fédération départementale des maisons des jeunes et de la culture du BasRhin (FDMJC 67) regroupe 62 associations, 31 collectivités partenaires et 33 accueils
périscolaires qui développent de nombreuses activités, sportives, culturelles et de
loisirs, dans une logique d’éducation populaire et qui accompagnent des jeunes dans
le montage de leurs projets collectifs dans un but évident d’apprentissage citoyen.
• Contact : FDMJC 67, 8 rue du Maire-François-Nuss, 67118 Geispolsheim, tél. : 03 88 77 24 24,
site : www.fdmjc67.net
Les centRes d’entRaînement aux méthodes d’éducation active (ceméa)
Les Centres d’entraînement aux méthodes d’éducation active 67 (Ceméa 67)
sont rattachés à l’association nationale des Ceméa, qui se présente comme
un « mouvement d’éducation nouvelle ». Les Ceméa sont présents dans les
politiques éducatives locales (Ateliers-relais), organisent des événements
culturels et ont des activités de formation aux métiers de l’animation.
• Contact : Ceméa 67, 22 rue de La Broque, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 22 05 64, site : www.
cemea-alsace.fr
ZOOM
La Souris verte, une crèche associative pas comme les autres
La Souris verte est une crèche parentale au cœur
de Strasbourg qui présente la particularité d’être une
crèche bilingue français-allemand : parents et encadrantes parlent aux enfants dans les deux langues.
« La crèche a été ouverte en 1993 et elle continue
d’exister pour les mêmes raisons qu’au départ, soit
le manque de places pour la garde des enfants, le
besoin de services de proximité et la volonté de
couper le lien en douceur avec son enfant », insiste
Marc Oswald, président sortant de la Souris verte. La
déjà, avec 12 places et un encadrement d’un adulte
pour deux enfants.
Dans les années 2000, les crèches parentales ont été
D. R.
crèche s’est installée dans des locaux qui existaient
A la crèche La Souris verte, parents et encadrantes parlent
aux enfants en français et en allemand.
mises au défi de la professionnalisation, soumises à
l’embauche de personnel qualifié, mieux rémunéré et
montant global de 450 000 euros. » La crèche n’aura
donc à la recherche de ressources nouvelles. « La
pas de mal à remplir ses places supplémentaires, avec
Souris verte est une association, souligne Marc Oswald.
une liste d’attente très longue. Son modèle d’entreprise
La crèche a besoin des subventions de la CAF, du conseil
solidaire a aussi attiré l’attention d’autres parents.
général et un peu de la Ville pour viabiliser notre mo-
Membre de l’Acepp, le réseau des crèches parentales,
dèle économique. Nous avons aussi des partenariats
La Souris verte a conseillé les porteurs d’une micro-
avec le programme européen Jeunesse en action et
crèche associative et d’une crèche bilingue français-
l’Office franco-allemand pour la jeunesse pour des
anglais qui viennent d’ouvrir à Strasbourg.
mises à disposition de personnels en formation. » Ces
• Contact :
contraintes économiques ont poussé La Souris verte
– Crèche parentale La Souris verte, 11 rue de Bruxelles
à se développer. En début d’année prochaine, la crèche
(à partir de février 2013 : 61 allée de la Robertsau),
va déménager dans le quartier de l’Orangerie et passer
67000 Strasbourg, tél. : 03 88 60 13 40, site : creche.
de 12 à 24 places. « Nous avons travaillé avec les experts
lasourisverte.free.fr
d’Alsace active, complète Marc Oswald. Ils ont validé
– Association des collectifs enfants parents profession-
notre projet et nous ont prêté 30 000 euros, sur un
nels (Acepp), site : www.acepp.asso.fr
40 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
E. L.
Produire et
consommer autrement
Réseau
expRess jeunes
Réseau express jeunes est un réseau européen d’associations de tous
pays dont le but est la coopération européenne. Il favorise ainsi les échanges
entre jeunes de plusieurs pays et met en avant leurs initiatives en faveur de
l’inclusion sociale des jeunes en difficulté. Elle organise des rassemblements
sous forme de séminaires pour faire avancer ces sujets.
• Contact : Réseau express jeunes, Maison des associations, 1 a place des Orphelins, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 35 37 45, site : www.y-e-n.net/fr/main-news/latest-news
La
coopéRation à L’écoLe
L’Office central de la coopération à l’école 67 (OCCE 67) fédère la vie et
l’action pédagogique des coopératives scolaires de l’école primaire et d’un
grand nombre de foyers coopératifs de collèges et de lycées du Bas-Rhin. Elle
fait aussi la promotion de l’idée coopérative, au travers d’actions comme la
« Semaine de la coopération à l’école » ou en proposant des jeux coopératifs
pour les classes.
• Contact : OCCE 67, 25 rue Gioberti, 67200 Strasbourg, tél. : 03 88 27 00 42, site : www.occe.
coop/~ad67, courriel : [email protected]
L’association migRation soLidaRité et échanges pouR Le déveLoppement
L’Association migration solidarité et échanges pour le développement (Amsed)
est une structure d’éducation populaire reconnue qui veut favoriser les échanges
entre jeunes de différentes cultures, notamment au travers de chantiers internationaux de jeunes volontaires, de voyages solidaires ou d’animations de rue.
Des chantiers de solidarité internationale ont déjà été organisés en Algérie, au
Maroc et en Ukraine, autour de projets locaux d’insertion. L’Amsed travaille
avec de nombreuses associations partenaires en France et à l’étranger. Elle
anime aussi un centre de ressources « Jeunesse, citoyenneté, diversité ».
• Contact : Amsed Espace Nord/Sud, 17 rue de Boston, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 61 71 67,
site : amsed.fr, courriel : [email protected]
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
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Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
Aider, accompagner
ses proches
Les services à la personne, notamment en direction des seniors et des
personnes les plus fragiles, emploient un nombre de plus en plus important de salariés. Les acteurs de l’économie sociale et solidaire y
jouent un rôle essentiel.
L’aide aux seniors
Même si Strasbourg est une ville jeune (46,2 % des Strasbourgeois ont
moins de 30 ans), la population de la métropole vieillit, à l’image de la
population française. Cette évolution, liée aux avancées de la médecine et
à l’amélioration des conditions de vie, entraîne également une vieillesse
parfois marquée par la maladie, la perte d’autonomie et la solitude. Cette
situation entraîne des besoins accrus en termes de personnes qualifiées,
pouvant accompagner les seniors et leur permettre de vivre dans de bonnes
conditions.
ZOOM Siel Bleu, une association pour le bien-être des personnes âgées
L’activité physique contre l’isolement et la mala-
pour la prévention des chutes. Et, depuis peu, nous
die. C’est le pari que fait depuis quinze ans Siel
développons des programmes individualisés à
bleus, association qui propose aux personnes âgées,
domicile pour prendre davantage en compte la
aux personnes en situation de handicap et à tous
situation de chacun », explique Jean-Michel Ricard,
ceux qui le désirent des séances d’activité physique
directeur général de Siel bleu. Individualisés, les
afin de prévenir ou atténuer des maladies ou des
tarifs le sont tout autant : « Nous nous battons
fractures. « Faits pour des groupes de douze à
pour l’accessibilité financière. Nous avons ainsi
quinze personnes, nos cours se déroulent soit dans
instauré des prix très accessibles et, grâce à un
les établissements d’accueil (maisons de retraite,
partenariat renforcé avec certaines agences régio-
cliniques…), soit en dehors. Nous organisons aussi
nales de santé, nous faisons évoluer les tarifs selon
des séances de gymnastique de huit personnes
le revenu des personnes. »
Présente sur toute la France mais ayant un lien
très fort avec Strasbourg, sa ville d’origine, qui soutient ses activités, Siel Bleu a gagné en crédibilité
grâce à l’étude réalisée par le cabinet de conseil
McKinsey sur les économies générées par l’activité
physique des personnes fragiles (voir « Bon à savoir ! »
ci-contre). « Si notre principal but est de maximiser
la qualité de vie des publics concernés, il est vrai
que l’argument économique nous a beaucoup aidés
auprès des pouvoirs publics, reconnaît Jean-Michel
Ricard. La prise de conscience a évolué, chacun
Siel Bleu
comprend désormais qu’il sera gagnant ! »
E. L.
• Contact : 42 rue de la Krutenau, 67000 Strasbourg, tél. :
Siel Bleu propose notamment des séances d’activité physique
dans des maisons de retraite, des cliniques…
03 88 32 48 39, site : www.sielbleu.org, courriel : contact@
sielbleu.org
42 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Des structures de l’économie sociale et solidaire répondent
à ces nouveaux besoins et offrent une alternative pour les
personnes concernées. Elles améliorent leur autonomie et
leur qualité de vie en élaborant des programmes adaptés.
Ainsi, l’Abrapa propose aux personnes âgées une large
gamme de services à domicile, comme le portage des repas,
les soins infirmiers ou l’entretien de la maison. Ces services
sont réalisés par 2 700 salariés dans tout le département
du Bas-Rhin.
Bon à savoir !
Produire et
consommer autrement
L’activité physique
des personnes âgées réduirait
le risque de contracter certaines
maladies, ce qui diminuerait
la demande de soins et générerait
de ce fait des économies.
Ainsi, l’étude du cabinet McKinsey
réalisée en juin 2011 a montré
que la simple activité physique
des personnes ayant une fracture
• Contact : Abrapa, 1 rue Jean-Monnet, 67000 Strasbourg, tél. :
ou un diabète de type 2 permettait
03 88 21 30 21, site : www.abrapa.asso.fr, courriel : contact@abrapa.
des économies nettes de l’ordre
asso.fr
de 15 milliards d’euros en France
entre 2012 et 2015, et
de 59 milliards entre 2012 et 2020 !
L’aide aux migrants
• Pour en savoir plus : consul-
tez l’étude (pages 27 à 32 sur
Autre population vulnérable, les immigrés représentent
france.ashoka.org/sites/france
aujourd’hui près de 20 % de la population de la commusix.ashoka.org/files/Etude%20
nauté de Strasbourg, dont 13 % sont nés en dehors de
d%27impact%20de%20l%27
l’Europe. Ils sont inégalement répartis dans la métropole
entrepreneuriat%20social%20-%20
synthese_0.pdf
et, très souvent, leur niveau de vie est inférieur aux autres
catégories de la population.
Des associations se sont créées pour leur venir en aide, notamment pour
obtenir la nationalité française. Parmi celles-ci, Migrations santé Alsace aide
depuis 1975 les immigrés à accéder aux dispositifs médicaux et militent pour
leurs droits auprès des professionnels de santé et des autorités politiques locales.
• Contact : Migrations santé Alsace, 24 rue du 22-Novembre, 67000 Strasbourg, tél. :
03 88 22 60 22, site : www.migrationssante.org, courriel : [email protected]
Les services à la personne
En France, ce secteur emploie 2 millions de salariés et pèse plus de
16 milliards d’euros. Il s’est beaucoup développé suite à la mise en place
du chèque emploi service universel (Cesu) qui, depuis 2006, permet de
payer directement l’association prestataire et de bénéficier d’une réduction
d’impôts de la moitié des sommes engagées. Parmi les acteurs strasbourgeois
de ce secteur, on trouve des associations intermédiaires ou des coopératives
(voir pages 61-67), comme la coopérative d’activités et d’emploi (CAE, voir
page 66) Coopénates, qui mettent en relation offreurs et demandeurs de
divers services à domicile : bricolage, jardinage, ménage, blanchisserie, etc.
Ces associations proposent des services tout en permettant à des personnes
sans emploi et en situation de précarité de travailler.
• Contacts :
– La liste des enseignes nationales de services à la personne est disponible sur le site de l’Agence
nationale des services à la personne : www.servicealapersonne.gouv.fr
– Coopénates, 13 rue Martin-Bucer, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 44 96 89, site : www.coopenates.
com, courriel : [email protected]
– La liste des contacts utiles des structures de services aux personnes à Strasbourg est disponible
sur www.strasbourg.eu/social/services_personne
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
43
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
Se soigner, se préserver
Des centres médicosociaux aux réseaux mutualistes et associatifs, les
structures de l’économie sociale et solidaire sont fortement présentes
dans le secteur de la santé et du soin en général, notamment pour les
plus fragiles et les plus précaires.
Les mutuelles de santé
En Alsace et en Moselle, il existe un régime local d’assurance maladie
différent du régime des autres départements français. Ce régime, qui bénéficie uniquement aux salariés cotisant dans les trois départements, est plus
généreux en termes de prestations que le régime national. En effet, certains
frais médicaux sont mieux remboursés, comme les honoraires qui le sont à
90 % (contre 70 % dans le reste de la France) ou le forfait journalier hospitalier
qui l’est à 100 % (contre un remboursement nul dans le régime général). En
contrepartie, le taux de cotisation est plus élevé (entre 1,6 % et 1,8 % selon les
années) et les frais dentaires et d’optique ne sont pas couverts par ce régime,
de même que les dépassements d’honoraires. D’où la nécessité de souscrire
à une mutuelle, surtout lorsque l’on sait que 20 % des médecins pratiquent
des dépassements d’honoraires dans la ville de Strasbourg !
Ces mutuelles, moins chères que dans le reste de la France grâce à un reste
dû moins élevé, prennent alors en charge les frais médicaux (hospitaliers et
hors hospitaliers) qui ne le sont pas par le régime local d’assurance maladie.
De plus, en menant une politique de prévention très active, les mutuelles de
santé contribuent aussi à la maîtrise des dépenses de santé.
L’Union régionale de la Mutualité française Alsace fédère plus de
230 mutuelles qui couvrent environ 727 000 personnes et gère une trentaine
de centres de soins et d’accompagnement dans la région.
Bon à savoir !
• Contact : la liste des mutuelles de santé est disponible sur le site www.alsace.mutualite.fr
Les centres de planning familial.
Depuis 1990, les centres de planning
familial régionaux informent
sur la contraception, orientent vers
les médecins, pratiquent des tests
de grossesse et assurent un suivi
avant et après un avortement.
Tous ces services sont gratuits
pour les mineurs et les personnes
non couvertes par l’assurance maladie.
• Contact : Planning familial BasRhin, 13 rue du 22-Novembre,
67000 Strasbourg,
tél. :
03 88 32 28 28, site : www.plan
ning-familial.org, courriel : mfpf67@
wanadoo.fr
Les fondations et cliniques associatives
A côté des hôpitaux publics et des cliniques privées, il
existe des cliniques associatives ou des fondations comme
celle de Vincent de Paul, créée en 2001 et reconnue d’utilité
publique, qui regroupe des cliniques, des établissements
pour personnes âgées à but non lucratif, ainsi que des structures accompagnant les familles pauvres et les demandeurs
d’asile (dont 8 lits réservés aux sans-abri). La fondation
chrétienne compte plus de 400 bénévoles et 1 800 salariés.
En outre, trois cliniques associatives et religieuses
strasbourgeoises, Diaconat (protestante), Adassa (juive)
et Sainte-Odile (catholique), ont décidé en 2011 de mettre
en commun leurs ressources et leurs personnels dans un
seul groupe associatif, appelé Adassa-Diaconat Clinique de
44 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Produire et
consommer autrement
Strasbourg. En 2015, le nouvel ensemble fonctionnera sur un site commun au
sein du futur « Pôle de santé Sud » de la métropole, au bord du bassin Vauban.
En termes de taille, Adassa-Diaconat Clinique de Strasbourg sera alors le premier
établissement privé à but non lucratif de l’agglomération !
• Contacts :
– Fondation Vincent de Paul, 15 rue de la Toussaint, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 21 73 84, site :
www.fondation-vincent-de-paul.org, courriel : [email protected]
– Pour en savoir plus sur le projet « Adassa-Diaconat Clinique de Strasbourg », rendez-vous sur
le site de la future structure : www.adassa-diaconat.fr
Les services de santé aux plus fragiles
– Pour les personnes sans domicile fixe : selon le Forum des indignés de
Strasbourg, mouvement citoyen luttant contre les injustices et pour la dignité
des plus défavorisés, entre 800 et 1 000 sans domicile fixe (SDF), en moyenne,
vivraient à Strasbourg. Le taux de demandes d’hébergement d’urgence insatisfaites serait particulièrement élevé, notamment durant les hivers.
Face à ce constat, les structures de l’économie sociale et solidaire jouent
un rôle complémentaire aux aides publiques.
Ainsi, dans la Communauté urbaine de Strasbourg, 13 centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), gérés par la Fédération nationale des
associations d’accueil et de réinsertion sociale (Fnars), proposent aux sans-abri
un hébergement temporaire ainsi qu’un accompagnement social approfondi.
Côté associations, la Croix-Rouge et l’antenne de l’association Médecins
du monde effectuent également cette mission d’aide (alimentaire et psychologique) aux sans-abri et aux migrants et les accompagnent dans leurs
démarches diverses.
ZOOM La Maison de santé du Neuhof, une initiative au cœur d’un quartier défavorisé
« Les dépassements d’honoraires, le poids croissant
ignorent à quelles aides ils ont droit ! » Une approche
des franchises et la difficulté toujours importante
qui se veut aussi sociale : « Implantés depuis 2010
de faire l’avance des frais médicaux ont conduit à
dans le quartier, nous connaissons les familles
l’exclusion d’une partie de la population des soins
depuis longtemps. Et, par exemple, nous pouvons,
de ville. » Ce constat n’est pas celui d’un politicien
chez un jeune à problèmes, avoir conscience du
ou d’un syndicaliste averti, mais d’un médecin géné-
milieu qui l’entoure – familial, scolaire et amical – et
raliste, le Dr Claire Dumas, travaillant au sein de la
ainsi l’aider au mieux, sur le plan sanitaire comme
Maison de santé du Neuhof. Cette structure, qui
sur le plan social », poursuit Claire Dumas.
regroupe sous un même toit une quinzaine de pra-
Mais, pour la généraliste, ceci n’est rendu possible
ticiens – médecins, orthophonistes, kinésithérapeutes,
que grâce à la présence de différents professionnels
infirmières et laborantins –, favorise l’accès aux soins
de santé dans un même lieu. « Il nous arrive souvent,
des habitants du quartier défavorisé du Neuhof.
à nous médecins, de prendre le temps de présenter
« Nous avons institué un tiers payant [qui évite
le jeune patient à la psychologue, qui travaille dans
au patient d’avancer une partie des frais] de 2,30 euros
le bureau d’à côté, au moment de la prise de rendez-
à chaque consultation pour permettre aux patients
vous. Or il y aurait eu peu de chances pour que ce
d’honorer leurs consultations », explique Claire
jeune aille chez un psychiatre inconnu, surtout
Dumas. « De plus, nous accompagnons les plus
lorsque l’on connaît les délais d’attente ! »
précaires dans l’élaboration de leurs dossiers d’aides
• Contact : Maison de santé du Neuhof, 2 a rue de Bran-
comme la couverture maladie universelle (CMU),
tôme, 67100 Strasbourg, tél. : 03 88 79 08 02, site : www.
afin de faciliter leur accès aux soins. Beaucoup
maisonsanteneuhof.com
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
45
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
• Contacts :
– La liste des CHRS de la métropole est disponible sur creaialsace.action-sociale.org/?cat=centrehebergement---reinsertion-sociale--c-h-r-s---214&region=alsace#dep67
– Croix-Rouge – Délégation départementale du Bas-Rhin, 30 rue Schweighaeuser, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 61 05 23, site : www.croix-rouge.fr
– Médecins du monde, 24 rue du Maréchal-Foch, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 14 01 01, site :
www.medecinsdumonde.org/En-France/Strasbourg, courriel : caso.strasbourg@medecins
dumonde.net
– L’aide aux personnes en situation de handicap : depuis quelques années,
en complément des actions menées par la métropole strasbourgeoise contre
l’exclusion des personnes en situation de handicap, au travers notamment de sa
politique en matière d’aménagement des places de stationnement et de parking
ou encore en améliorant l’accès au sanitaire dans le quartier de la gare, des
associations sont engagées dans ce domaine. L’Association régionale l’aide aux
handicapés moteur (Arahm), par exemple, organise l’éducation et le soin des
personnes en situation de handicap, améliorant ainsi la vie de ces dernières.
• Contacts :
– Liste des initiatives pour les personnes en situation de handicap à Strasbourg sur www.
strasbourg.eu, rubrique « Solidarités et santé ».
– Arahm, 116 rue de la Ganzau, 67100 Strasbourg, tél. : 03 88 65 85 00, site : www.arahm.
asso.fr
CUS
ENTRETiEN
Une politique de santé en lien avec les acteurs de l’ESS
Quel constat dressez-vous en
termes de besoins de santé sur
l’agglomération ?
recours (médecins généralistes, mais aussi kinési-
Comme beaucoup de grandes villes,
que le Réseau des microstructures médicales d’Al-
Strasbourg et sa métropole
sace (RMS) intervient sur le volet de la lutte contre
connaissent d’importantes inégali-
les addictions. Enfin, la ville est fortement associée
tés de santé entre les plus riches
au projet de maison urbaine de santé puisqu’une
Alexandre et les plus pauvres. Ces inégalités
Feltz, se lient avec des difficultés d’accès
vice-président aux soins dans les quartiers les moins
assistante sociale de la maison des aînés y assure
de la Communauté
urbaine favorisés, où on trouve peu de prode Strasbourg fessionnels de santé alors que les
enc harge besoins sont plus importants. Par
de la santé
ailleurs, comme dans tous les pays
thérapeutes, orthophonistes…). Un point d’accueil
et d’écoute y est assuré par un psychologue tandis
une permanence, tout comme la protection maternelle
et infantile (PMI). Ce modèle de maison urbaine de
santé, qui permet d’offrir des soins de proximité,
doit être dupliqué dans d’autres quartiers de la
communauté urbaine, notamment la Robertsau, dans
la cité de l’Ill.
développés, les habitants souffrent
de maladies liées aux modes de vie. A Strasbourg et
sa métropole, les cancers et les maladies cardio-vas-
Y a-t-il d’autres actions pour lesquelles vous travaillez avec des structures de l’ESS ?
culaires constituent les deux pathologies les plus
Oui, nous menons un travail, par exemple avec la
fréquentes. Il s’agit donc de lutter contre les inégali-
régie de quartier Meinau services (voir page 70),
tés de santé et de favoriser d’autres modes de vie.
autour de la nutrition ainsi que de la promotion du
dépistage du cancer du sein auprès des populations
Concrètement, quelles sont les actions que vous
menez sur le territoire ?
les plus défavorisées. Par ailleurs, nous avons noué
En lien avec l’Agence régionale de santé, nous
Montagne verte (voir page 27) pour favoriser l’accès
avons créé dans le quartier de Neuhof une maison
à un tarif préférentiel de légumes et de fruits bio
urbaine de santé (voir « Zoom » page 45) qui regroupe
pour les personnes précaires.
un partenariat avec l’association les Jardins de la
des professionnels de santé libéraux dits de premiers
46 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Propos recueillis par David Belliard
Produire et
consommer autrement
Epargner et investir
de manière solidaire
Que ce soit pour gérer son argent au quotidien ou pour épargner et
investir, il existe de nombreuses alternatives aux circuits bancaires et
financiers classiques. Par exemple, les produits de la finance solidaire
permet de donner du sens à son épargne.
Choisir sa banque
Les banques coopératives gèrent 40 % de l’argent placé par les Français. La
gestion de leurs fonds, leurs règles d’attribution des prêts et leurs prestations
sont similaires à celles des autres banques, mais leur mode de gestion et la
transparence dont elles doivent faire preuve vis-à-vis de leurs sociétaires sont
différents. En effet, le capital des banques coopératives est détenu par leurs
clients. De plus, contrairement à ce qui se fait dans les banques traditionnelles,
les clients peuvent participer à des assemblées générales afin de donner
leur opinion sur les orientations de l’établissement (ouverture de nouvelles
agences ou création de nouveaux produits, par exemple). Enfin, ces banques
coopératives, par leur organisation en caisses locales ou régionales, restent
fortement ancrées dans leur territoire.
– La Banque populaire d’Alsace : en 1999, la Banque populaire d’Alsace
a créé un nouveau produit d’épargne, le Codevair, qui s’est depuis répandu
dans l’ensemble du réseau des Banques populaires et du Crédit coopératif ;
il a aussi inspiré le livret de développement durable. L’épargne placée sur un
Codevair (à partir de 10 euros) permet de financer des Prevair, soit des prêts
bonifiés par la banque et qui financent l’amélioration écologique des habitats.
Son taux de rémunération est actuellement de 2,25 %. La Banque populaire
d’Alsace rassemble 117 500 sociétaires.
• Contact : Banque populaire d’Alsace, Immeuble Le Concorde, 4 quai Kléber, CS 10401,
67001 Strasbourg Cedex, tél. : 03 88 62 77 11, site : www.alsace.banquepopulaire.fr
– Le Crédit coopératif fait partie du groupe Banque Populaire-Caisse
d’Epargne (BPCE) et compte 272 000 clients dans l’Hexagone, dont beaucoup
d’entreprises de l’économie sociale. Il dispose d’une agence à Strasbourg.
• Contact : Crédit coopératif, 1 quai Kléber, 67080 Strasbourg, tél. : 0 980 98 00 00, site : www.
credit-cooperatif.coop, courriel : [email protected]
– Les Caisses d’épargne ont été organisées sous forme coopérative
depuis la réforme de 1999. Aujourd’hui, les 440 sociétés locales d’épargne
possèdent 28 caisses d’épargne de niveau régional ou infrarégional, qui
détiennent elles-mêmes la Caisse nationale des caisses d’épargne (CNCE).
Depuis 2009, la Caisse d’épargne fait partie du groupe BPCE. Le réseau
des caisses d’épargne compte une douzaine d’agences sur Strasbourg et sa
communauté urbaine.
• Contacts : liste des agences sur www.caisse-epargne.fr, à « Mon agence » (en haut à droite).
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
47
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
– Le Crédit agricole est aujourd’hui un des premiers groupes bancaires en
Europe. Il est constitué de 2 573 caisses locales qui détiennent l’essentiel du
capital de 39 caisses régionales. Aujourd’hui, la caisse régionale Alsace-Vosges,
qui regroupe trois départements (Haut-Rhin, Bas-Rhin et Vosges), compte
plus de 460 000 clients et 122 000 sociétaires.
• Contacts : liste des agences sur www.alsace-enligne.credit-agricole.fr
– Le Crédit municipal : comme d’autres crédits municipaux en France, le
Crédit municipal de Strasbourg s’est engagé, à côté de son activité classique
de prêts sur gages, dans des produits à destination de personnes à faibles
ressources : prêts de restructuration, microcrédits sociaux. Pour donner
davantage de possibilités de financement pour ces produits, le Crédit municipal de Strasbourg doit mettre en place dans les prochains mois un fonds
de dotation ESS’Or Est.
• Contact : Crédit municipal de Strasbourg, 6 rue d’Ingwiller, 67000 Strasbourg, tél. :
03 88 32 04 21, site : www.credit-municipal-strasbourg.fr
– Le Crédit mutuel comptait fin 2011 6,6 millions de clients, dont 4,3 millions de sociétaires. Propriétaire du CIC, il a de nombreuses agences sur
Strasbourg et sa métropole.
• Contact : Fédération du Crédit mutuel Centre Est Europe, 34 rue du Wacken, 67913 Strasbourg
Cedex 09, tél. : 03 88 14 88 14, site : www.creditmutuel.fr
Les fonds solidaires et environnementaux
Malgré la crise économique, plus de 3,5 milliards d’euros ont été investis
en France en 2011 via des mécanismes issus de la finance solidaire. Ces
derniers servent à soutenir des projets ayant une dimension éthique ou
environnementale et qui ne trouveraient pas d’autres financements auprès
des établissements bancaires. Avec plus de 12 500 entreprises financées,
32 000 emplois créés et 4 300 personnes relogées cette même année, son
influence ne cesse de croître. Sans compter que la crise lui a profité : d’une
part, les épargnants savent comment leur argent sera utilisé – et qu’il le sera
à bon escient –, d’autre part, la rentabilité de ces placements financiers est
équivalente à celle des autres placements.
A Strasbourg, il existe plusieurs antennes de réseaux nationaux de la finance
solidaire, comme ceux de France active ou de la Nef, et aussi des acteurs qui
ont fait naître des initiatives originales, reprises au niveau national, comme
la Banque populaire d’Alsace ou la Fédération Cresus.
– Alsace active est le fonds territorial du réseau France active. Ses objectifs
sont de faciliter l’accès au crédit bancaire pour les créateurs d’entreprise et
de financer le développement de l’emploi dans les entreprises solidaires.
Alsace active agit toujours en cofinancement avec d’autres partenaires,
publics ou privés, et délivre un accompagnement aussi bien en amont
qu’en aval du projet.
Créée en 1996, elle a permis la création ou la consolidation de près de
6 000 emplois, comme les Jardins de la Montagne verte, un jardin d’insertion du réseau Cocagne (voir page 27) et la société coopérative d’intérêt
48 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Produire et
consommer autrement
collectif (Scic) Solibio (voir page 24). En 2008, elle a créé ISA, le fonds d’investissement solidaire alsacien dont l’objectif est de renforcer les fonds propres
des entreprises solidaires sous la forme de prêts participatifs ou de comptes
courants d’associés (25 projets ont déjà été financés depuis sa création pour
un montant global de 1,5 million d’euros). Alsace active accompagne aussi
l’émergence d’entreprises solidaires au travers du prêt Nacre et du fonds
de Confiance (pour les entreprises qui cherchent à se dupliquer, comme la
coopérative d’activités et d’emploi Artenréel [voir page 68]).
En 2012, elle a imaginé le laboratoire régional des partenariats entreprises
et associations, pour favoriser des rapprochements entre les unes et les autres.
Selon le directeur d’Alsace active, Jean-Yves Montargeron, ce laboratoire a des
objectifs très pragmatiques : « Depuis 2009, nous avons co-construit une quarantaine de partenariats entre des entreprises alsaciennes et des associations.
Par exemple, après que nous les avons mis en relation, le café Sati, un commerce
presque centenaire à Strasbourg, fait récupérer ses déchets de torréfaction par
les Jardins de la Montagne verte, qui les utilisent comme engrais. Forts de ces
expérimentations, nous avançons sur la modélisation de ces formes de partenariats fondées sur un concept gagnant-gagnant et à forte valeur ajoutée pour
les territoires. Cette même recherche de synergie va par ailleurs aboutir l’an
prochain à la création d’un Club de créateurs d’entreprises pour favoriser des
échanges, mais aussi des relations d’affaires entre eux. »
• Contact : Alsace active 67, 21 bd de Nancy, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 23 87 45, site : www.
alsaceactive.fr
– La Nef : si vous souhaitez soutenir des projets liés à l’environnement,
au commerce équitable ou à l’agriculture bio qui ont bien du mal à se faire
financer, vous pouvez devenir épargnant auprès de la Nef, une coopérative
financière qui existe depuis 1988. Il est possible d’acheter des parts de
capital ou de souscrire à un compte à terme ou un plan d’épargne. L’argent
collecté permet de financer des projets alternatifs. A Strasbourg, la Nef a
soutenu le café-librairie équitable Soif de lire, le Syndicat potentiel Strasbourg, qui participe au soutien d’artistes plasticiens, ou Le Jardin d’Agnès
(maraîchage bio).
• Contact : La Nef, Immeuble Woopa, 8 av. des Canuts, CS 60032, 69517 Vaulx-en-Velin Cedex,
tél. : 0 811 90 11 90, site : www.lanef.com
– Les Cigales. Deux clubs d’investisseurs pour une gestion alternative et
locale de l’épargne solidaire (Cigales) ont été créés en 2010 à Strasbourg :
Cigagnes et Esperluette. Ces clubs soutiennent des projets à forte plus-value
sociale et environnementale. Ils rassemblent chacun une dizaine de membres
qui mettent pendant cinq ans leur épargne en commun afin de soutenir des
projets locaux. « Nos deux Cigales se sont créés en même temps, explique Xavier
Boos, gérant d’Esperluette. Il y a 13 membres dans chacun d’eux, qui versent
25 euros par mois. Chaque club a déjà soutenu un projet : une métallerie
d’Oermingen pour Cigagnes et une coopérative, Cooproduction, pour Esperluette. » En y investissant 10 000 euros en 2011, Esperluette a ainsi favorisé
la création d’un fonds d’équipement ouvert aux entrepreneurs-salariés. La
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
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Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
Scic Auto’trement (voir « Zoom » page 33) a facilité la création de ces clubs
d’investisseurs. Comme l’explique Daniel Hincelin, délégué Grand Est de la
Fédération des Cigales : « Les Cigales sont encore peu développés en Alsace,
mais nous continuons à solliciter de nouveaux groupes d’épargnants (de 5 à
20 dans les Cigales) pour un meilleur maillage. Un troisième club est d’ores et
déjà en préfiguration. »
• Contacts :
– Auto’trement, site : www.autotrement.com
– Plus d’informations sur les Cigales, voir sur www.cigales.asso.fr
– Voix libres : Voix libres Strasbourg est la permanence française de l’ONG
suisse Voix libres. Elle lutte contre le travail des enfants et met en place des
programmes de soutien pour les femmes en Bolivie. L’ONG a développé une
activité de microcrédit pour que les femmes boliviennes puissent créer des
activités génératrices de revenus ; le microcrédit est lié à un accompagnement
dans des centres de réinsertion. Il est possible à des épargnants solidaires
d’alimenter le fonds de microcrédit de Voix libres.
• Contact : 15 quai Saint-Nicolas, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 36 61 33, site : www.voixlibres.org
– Capital initiative : cette société de capital-risque solidaire a été relancée
en 2011 par René Hans, un expert-comptable alsacien. En effet, ce fonds de
capital-risque de proximité créé en 1997 en Alsace avait été mis en stand-by
après quelques déboires. Son idée reste de soutenir l’emploi local par des
prises de participation ou des prêts à moyen terme dans des entreprises en
création ou en développement. Capital initiative se porte également acquéreur
ZOOM Cresus, en première ligne contre le surendettement
La première association Cresus – ou « Chambre
assemblée générale en juillet dernier, il s’agit « d’ac-
régionale du surendettement social » – est née à
cueillir, d’écouter, d’accompagner les ménages
Strasbourg il y a vingt ans pour lutter contre le
surendettés et d’agir en faveur de la lutte contre
surendettement des ménages. Le modèle de Cresus
l’exclusion financière par l’éducation et la formation
d’accompagnement et de recherche de solutions
à l’environnement bancaire, budgétaire et financier
durables pour les familles en situation de surendet-
de tous ». Pour développer une plate-forme de
tement a largement fait ses preuves, puisqu’il a
conseillers en surendettement, basée à Strasbourg,
essaimé dans toute la France au travers d’une ving-
mais qui répond aux interrogations partout en
taine de structures. 50 000 ménages ont été aidés
France, Cresus a pu compter sur l’accompagnement
en 2011. A son origine, on trouve Jean-Louis Kiehl,
du mouvement Ashoka, un réseau d’entrepreneurs
qui est aujourd’hui le président de la Fédération
sociaux. Le mouvement a aussi expérimenté le
Cresus. « Sa naissance en Alsace s’explique aussi
microcrédit social accompagné ; il s’agit de petits
par un droit de la consommation particulier, avec la
prêts décaissés, avec le soutien du Fonds de cohé-
possibilité de la faillite civile. Il nous fallait accom-
sion sociale et de banques, pour financer des petits
pagner ces personnes. Ensuite, les abus des crédits
équipements ou de l’aide à la mobilité. Cette année,
à la consommation ont débouché sur de nouveaux
les bénévoles de Cresus ont créé une webradio,
cas de surendettement qu’il a fallu traiter. C’est
Radio Cresus, pour rompre l’isolement des personnes
pourquoi nous militons toujours pour la création
surendettées.
d’un fichier du crédit positif, qui permettrait d’éviter
• Contact : Cresus Alsace, Porte de France, 17-19-
la spirale du surendettement », explique-t-il.
25 rue de Lausanne, BP 8, 67064 Strasbourg Cedex, tél. :
Quelles sont les missions que se sont données les
associations ? D’après les conclusions de sa dernière
E. L.
03 90 22 11 34, sites : www.federationcresus.fr et www.
radiocresus.fr
50 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Produire et
consommer autrement
des locaux ou du matériel d’entreprises en difficulté pour leur relouer à bas
prix. Il est possible de soutenir cette structure en achetant des parts sociales
de cette dernière.
• Contact : Capital Initiative Strasbourg, site : www.capital-initiative.fr, courriel : strasbourg@
capital-initiative.fr
Les échanges non monétaires
– Le SEL de Strasbourg : le système d’échange local (SEL) de Strasbourg
fonctionne depuis 1996, soit peu de temps après l’apparition des premiers
SEL en France. Grâce à ce dispositif créateur de lien social, les quelques
100 membres du SEL strasbourgeois peuvent échanger des biens et des services, sans contrepartie monétaire, mais en s’engageant à proposer d’autres
biens et services. Il est possible pour les adhérents d’échanger en direct, au
travers du site Internet, et aussi lors des Bourses locales d’échanges organisées régulièrement. A Strasbourg, l’unité utilisée est le « grain de SEL » avec
la correspondance : 1 minute d’échange = 1 grain de SEL.
• Contacts :
– Association SEL de Strasbourg, Maison des associations, Boîte 10149, 1 a place des Orphelins,
67000 Strasbourg, site : sel67.com
– SEL de Lipsheim, 20 rue des Vergers, 67640 Lipsheim, tél. : 03 88 59 09 32, site : sel-lipsheim.
org, courriel : [email protected]
– Troc savoirs est le réseau d’échanges réciproques de savoirs (RERS) de
Strasbourg. Il est situé dans le quartier de la Montagne verte. Le mouvement
des RERS est fondé sur l’échange de savoirs, créateur de lien social, et sur
l’idée que tout le monde en possède.
• Contact : Troc savoirs, 32 rue du Docteur-Schaffner, 67200 Strasbourg, tél : 03 67 07 00 65, site :
www.rers-strasbourg.eu, courriel : [email protected]
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
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Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
S’évader, se cultiver,
faire du sport
Très présente dans le domaine du sport, l’économie sociale et solidaire
n’est pas en reste en matière d’offre culturelle et touristique.
Le tourisme
Le
tourisme sociaL
Chaque année, plus d’un Français sur trois ne part pas en vacances pour
des raisons financières ou liées à un handicap. Le tourisme social permet
d’élargir l’accès aux vacances par une offre de séjours de qualité à des prix
maîtrisés grâce, notamment, au statut non lucratif des opérateurs. Les Amis
de la nature vantent ainsi un tourisme « doux » en proposant à leurs visiteurs
une nuit dans un gîte, par exemple au cœur de la forêt rhénane, pour 5 euros
pour un adulte adhérant à l’Union touristique des Amis de la nature. Cette
association autrichienne créée au XIXe siècle promeut ainsi des valeurs de
solidarité et de paix à travers un tourisme qui s’adresse à tous.
Outre cette initiative, la Région Alsace et les agences touristiques locales
ont créé un label « Tourisme et handicap » pour identifier les lieux garantissant une autonomie complète aux touristes en situation de handicap. Gîtes,
hôtels, campings, restaurants…, la liste des endroits labellisés est consultable
sur les sites de l’Agence de développement touristique du Bas-Rhin.
Enfin, la région Alsace se distingue en matière de tourisme par l’existence de l’AJA, une agence de tourisme associatif. Celle-ci anime un réseau
d’associations situées dans toute l’Alsace. Les 20 structures qu’elle rassemble
s’adressent aux jeunes, aux familles, aux clubs de sport et aux classes. Certains
membres organisent des séjours « Europe » à destination des jeunes sur les
thèmes : mémoire, citoyenneté, interculturalité, transfrontalier et apprentissage de la langue française. L’AJA a aussi pour vocation de valoriser la région
Alsace. Elle est membre de l’Union nationale des associations de tourisme
et de plein air (Unat). En janvier 2013, l’AJA devient une union d’économie
sociale. « Cela va nous permettre d’avoir de nouveaux adhérents et d’élargir
notre action à l’économie sociale et au secteur privé, sans se restreindre au
tourisme associatif », explique Sandra Fourcade, sa directrice. L’association
participera désormais à la création des projets touristiques de ses adhérents,
en accompagnant ceux d’entre eux voulant, par exemple, obtenir le label
« Tourisme et handicap ».
• Contacts :
– AJA, 2 rue du Mont-Blanc, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 24 03 09, site : www.aja.asso.fr, courriel :
[email protected]
– Agence de développement touristique du Bas-Rhin, 4 rue Bartisch, 67100 Strasbourg, tél. :
03 88 15 45 88, site : www.tourisme67.com
52 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Produire et
consommer autrement
– L’union touristique Les Amis de la nature (Utan) gère plusieurs chalets
sur le territoire de la Communauté urbaine, à Bischheim, Schiltigheim et Strasbourg. Elle s’adresse à toutes les catégories de populations. Cette association
« œuvre pour la préservation de l’environnement et des milieux de vie, pour la
paix et le rapprochement des peuples, pour les droits sociaux et démocratiques
de tous, ainsi que pour des pratiques de loisir enrichissantes sur le plan physique
et culturel ». L’Utan est membre de la Ligue de l’enseignement.
• Contact : Union touristique Les Amis de la nature, 9 a rue de Genève, 67000 Strasbourg (siège
social), tél. : 03 88 35 47 55, site : www.an-strasbourg.net, courriel : [email protected]
Le
tourisme soLidaire et équitabLe
– Terres d’aventure Strasbourg : l’antenne strasbourgeoise de Terres d’aven-
ture propose des séjours de tourisme solidaire, généralement des randonnées
à pied, sur tous les continents. Terres d’aventure a la certification Afnor « Agir
pour un tourisme responsable » de l’association ATR, qui garantit que l’activité
touristique participe au développement des populations locales, que l’environnement est préservé et que les bénéfices de l’activité sont équitablement
partagés. Terres d’aventure a créé une fondation, Insolites bâtisseurs, qui a
trois missions : réalisation de projets de reforestation, actions de mécénat
pour un développement durable et aide humanitaire d’urgence.
• Contact : Terres d’aventure, 16 rue Sainte-Barbe, 67000 Strasbourg, tél. : 0825 70 08 25, site :
www.terdav.com, courriel : [email protected] ; Site de la fondation : www.fondation-insolites
batisseurs.com
– Déroutes et détours : l’association Déroutes et détours fait depuis 2004 la
promotion du tourisme équitable, avec la création d’un centre de recherches
sur le voyage, la publication d’une revue, la participation à un projet de scolarisation à Bali, le soutien aux échanges Nord-Sud.
• Contact : Déroutes et détours, 18 rue des Orphelins, 67000 Strasbourg, site : www.deroutes.
com, courriel : [email protected]
Le
tourisme participatif
Le tourisme participatif a pour vocation de recréer du lien entre les résidents et les visiteurs. La forme la plus connue s’appelle le « couchsurfing »
(qu’on pourrait traduire par « passer d’un canapé à l’autre »). Le principe :
les touristes logent chez l’habitant de la ville d’accueil gratuitement. Des
réseaux sont engagés dans cette nouvelle forme de tourisme et proposent de
nouvelles façons de faire.
– Le woofing : il existe quelques fermes bio autour de Strasbourg accueillant
des woofers, c’est-à-dire des personnes qui, contre un hébergement, acceptent
de participer aux travaux agricoles et contribuent ainsi à développer les projets
d’agriculture biologique de celles et ceux qui les accueillent. Les woofers ne
peuvent en aucun cas se substituer à un salarié de la ferme.
• Contact : Wwoof France, site www.wwoof.fr
– Les « local-trotters » mettent en relation les visiteurs extérieurs ou les
habitants de Strasbourg avec des résidents locaux bénévoles. Ces derniers
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
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Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
proposent aux voyageurs de passage à Strasbourg une découverte originale
et gratuite de la ville et de ses alentours.
• Contact : Local-trotters de Strasbourg, site : www.local-trotter-strasbourg.com, courriel :
[email protected]
Se cultiver
L’association
Tôt ou t’art favorise
l’accès à la culture
des personnes
en insertion ;
elle organise ainsi
des collectes de livres
et des ateliers
d’écriture pour
la jeunesse.
– Le cinéma L’Odyssée : l’association Les rencontres cinématographiques
d’Alsace a repris en 1992 en délégation de service public le cinéma L’Odyssée.
Sa programmation en fait une véritable « cinémathèque », avec un accent mis
sur des festivals, des rencontres pédagogiques autour de l’image, des projections-débats. L’association a également développé une bibliothèque du film.
• Contact : 3 rue des Francs-Bourgeois, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 75 10 47, site : www.
cinemaodyssee.com, courriel : [email protected]
– L’Association Tôt ou t’art, créée en
juillet 2001 à l’initiative de dirigeants d’organismes d’insertion strasbourgeois, a pour
vocation de favoriser l’accès à la culture pour
les personnes en parcours d’insertion sociale
et professionnelle. Elles peuvent avoir un
accès le plus souvent gratuit à des ateliers
d’écriture, des spectacles, des distributions
de livres, des places dans les musées ou les
cinémas. Tôt ou t’art fait partie de l’association
nationale Cultures du cœur.
Tôt ou t’art
• Contact : Association Tôt ou t’art Cultures du cœur
(Bas-Rhin), 22 rue de la Broque, 67000 Strasbourg,
tél. : 03 88 13 43 30, site : www.totoutart.org
– La Fédération des arts de la rue Grand Est regroupe des compagnies d’art de la
rue. Il en existe une trentaine pour la seule Alsace, qui revendiquent une meilleure
reconnaissance dans les politiques culturelles. La Fédération des arts de la rue est
membre de l’Union fédérale d’intervention des structures culturelles (Ufisc), une
fédération qui regroupe des collectifs proches de l’économie solidaire.
• Contact : la-far-est.blogspot.fr/
Faire du sport
Certaines fédérations et associations sportives se revendiquent pleinement de
l’économie sociale et solidaire. Il en est ainsi de l’Union sportive de l’enseignement
du premier degré (Usep) et de l’Union française pour les œuvres laïques d’éducation physique (Ufolep), proches de la Ligue de l’enseignement, qui proposent une
approche du sport citoyen dans une optique de coopération plutôt que de compétition.
D’autres réseaux sportifs s’adressent à des publics particuliers, comme les
personnes handicapées, pour le sport adapté, ou les personnes en insertion,
pour Sport solidarité insertion.
– L’Usep 67 propose des activités sportives aux enfants des écoles primaires
dans le cadre de l’école. Des animateurs Usep interviennent en appoint des
54 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Produire et
consommer autrement
professeurs des écoles. En outre, ils réalisent des documents pédagogiques.
L’Usep a aussi vocation à former des bénévoles associatifs.
• Contact : Usep 67, 15 rue de l’Industrie, 67400 Illkirch-Graffenstaden, tél. : 03 90 40 63 81,
site : usep67.org
– L’Ufolep 67, sur les mêmes principes d’éducation à la citoyenneté que l’Usep,
fédère des associations locales, pour un public de jeunes, d’adultes ou de seniors.
• Contact : Ufolep 67, 15 rue de l’Industrie, 67400 Illkirch-Graffenstaden, tél. : 03 90 40 63 76,
site : www.ufolep.laligue67.org, courriel : [email protected]
– EPMM Sports pour tous : les quelque 50 clubs sportifs strasbourgeois
affiliés à la Fédération française EPMM Sports pour tous s’adressent à tous
les âges et proposent des activités physiques de loisir. Certaines associations
font aussi de la prévention santé pour les personnes âgées.
• Contact : Comité départemental EPMM (CDEPMM) Bas-Rhin, Maison des sports, 4 rue JeanMentelin, 67035 Strasbourg Cedex 02, tél. : 03 88 26 94 71, site : www.sportpourtous.org/oupratiquer/67/bas-rhin.html
– Le sport adapté : le Comité régional d’Alsace du sport adapté (Crasa)
compte environ 1 000 licenciés et 25 clubs affiliés à la Fédération française du
sport adapté (FFSA) qui proposent des activités physiques et sportives adaptées
à des personnes déficientes intellectuelles. L’association Siel bleu propose elle
aussi des activités physiques en direction des personnes agées et des personnes
handicapées (voir page 42).
• Contacts :
– Crasa, 15 rue de l’Industrie, 67400 Illkirch-Graffenstaden, tél. : 03 90 40 63 69, site : www.crasa.
net, courriel : jéré[email protected]
– Siel Bleu : 42 rue de la Krutenau, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 32 48 39, site : www.sielbleu.org,
courriel : [email protected]
– Le sport insertion : Sport solidarité insertion est une association à but non
lucratif créée en 2001 à Bischheim. Elle utilise le sport à la fois comme outil de
lien social et aussi comme outil d’insertion, via des chantiers d’insertion. Dans
les chantiers d’insertion, les personnes sous contrat (chômeurs, travailleurs
handicapés, sortants de prison) rénovent ou fabriquent du matériel sportif,
en particulier des vélos et des boomerangs. Sport solidarité insertion a une
vingtaine de postes d’insertion ; l’association développe aussi des actions
autour du sport en milieu carcéral.
• Contact : Sport solidarité insertion, 13 c rue de l’Atome, 67800 Bischheim, tél. : 03 88 79 42 50,
site : www.sportsolidariteinsertion.org
– Unis vers le sport est une association créée en 2001 qui anime des programmes
d’éducation et d’insertion par le sport dans les quartiers sensibles de la CUS. Par
exemple, le programme Diambars Attitude, pour des jeunes de 11 à 12 ans, propose,
avec le soutien d’Adidas, activités sportives, aide aux devoirs ou voyages solidaires.
Le deuxième volet de l’association s’adresse aux enfants des pays en développement :
aide en matériel, formation d’entraîneurs au Sénégal et au Mali. Tous les ans, Unis
vers le sport organise à Strasbourg une journée du sport solidaire.
• Contact : Unis vers le sport, 48 rue du Vieux-Marché-aux-Vins, 67000 Strasbourg, tél. :
03 88 16 20 19, site : www.unisverslesport.com
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Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
S’informer, communiquer
Au-delà des médias traditionnels, les acteurs de l’économie sociale et solidaire inventent de nouveaux usages autour des nouvelles technologies.
L
es nouvelles technologies, notamment Internet, ont amélioré la compétitivité
des entreprises et transformé les modes de communication, de consommation
et d’information. Mais elles ont également entraîné une « fracture numérique »
entre ceux qui peuvent s’acheter l’équipement nécessaire et qui savent l’utiliser,
et les autres. Face à cela, des initiatives tentent de favoriser l’accès à ces technologies pour le plus grand nombre, via des formations à bas prix, l’utilisation
de logiciels libres de droits et le recyclage de matériels informatiques.
Par ailleurs, d’autres associations promeuvent la mise en ligne des données
publiques de la métropole strasbourgeoise (recensement de la population, carte
des transports, adresses postales, budget…). Pour ces associations, l’ouverture de
l’accès à ces données publiques est à la fois utile aux entreprises, en leur permettant de mieux connaître le marché grâce aux données sur la population, et aux
particuliers, qui peuvent ainsi accéder à de nombreuses données : prix moyen
des logements par quartier, état de la qualité de l’air, résultats du dernier contrôle
sanitaire dans un restaurant, etc. Ces données pourraient aussi concerner le suivi
du travail des élus locaux (présence aux assemblées, financement de leurs campagnes, etc.), ce qui permettrait, à terme, de faire participer plus directement les
citoyens aux décisions publiques. Un bon moyen de revivifier la démocratie locale !
Les médias alternatifs
Les radios associatives et les journaux alternatifs, comme Du côté de la gare,
distribué gratuitement dans les commerces du quartier de la gare, ou le mensuel
lesbien La lune 67, envoyé aux adhérents de l’association éponyme, constituent
un véritable laboratoire d’initiatives démocratiques et sociales ! Ils permettent à
tout un chacun de s’exprimer librement et d’expérimenter les différents métiers
des médias. En ce qui concerne les radios associatives, la Fédération alsacienne
des radios associatives (Fara) regroupe notamment les quatre radios de la Com-
ZOOM
Radio Arc-en-ciel, une radio locale loin des formats traditionnels
Loin des formats tradition-
notre région. Cela va de l’émission spéciale sur l’antenne
nels, Arc-en-ciel est une radio
régionale des Restos du cœur au reportage sur un
associative chrétienne qui
collectif d’artistes locaux, en passant par la diffusion
émet tous les jours de
en direct des matchs du RC Strasbourg délaissés par
2 heures à 14 heures dans
les radios strasbourgeoises… », explique-t-il. De petite
un périmètre de 20 km autour de Strasbourg sur la
taille, la radio ne compte que trois animateurs salariés
bande FM 90.7. Emissions culturelles, reportages locaux,
et six bénévoles, ainsi que trois bénévoles adminis-
musiques modernes, sport… « Notre antenne se dé-
tratifs pour la comptabilité, la communication et
marque : elle est dynamique, ouverte au dialogue, à la
l’informatique.
diversité et vise un public large, croyant ou non », affirme
• Contact : Radio Arc-en-ciel, 168 route de Schirmeck,
Cédric Kessler, responsable d’antenne. « Nous essayons
67200 Strasbourg, tél. : 03 88 79 09 01, site : www.radioarc
d’être “au service” des belles idées qui germent dans
enciel.com
56 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Victor Sardjeveladze
Produire et
consommer autrement
munauté urbaine de Strasbourg : Accent 4, Arc-en-Ciel (voir « Zoom » ci-contre),
Radio en construction et RBS. Une récente étude montre que plus d’un tiers des
Alsaciens âgés de 13 ans et plus écoutent une radio associative alsacienne.
• Quelques contacts :
– Fara, 5 place de la Gare, 67600 Selestat, tél. : 03 88 92 05 60, courriel : [email protected] Liste
des radios associatives de la métropole sur www.cnra.fr/FARA-Federation-Alsacienne-des
– Du côté de la gare, 10 rue Déserte, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 75 08 78, site : ahqg.free.fr
– La lune 67, Maison des associations, 1 a place des Orphelins, 67000 Strasbourg, tél. :
06 37 51 29 51, site : www.lalune67.fr
Le partage du savoir, l’assistance technique solidaire
et l’accès aux logiciels libres
Des associations permettent au plus grand nombre d’utiliser les nouvelles
technologies et d’avoir accès à une aide technique à des prix abordables. Certaines
d’entre elles ainsi que des sociétés coopératives, comme Alternative assistance,
aident aussi les particuliers et les entreprises à utiliser des logiciels libres de droits.
• Contact : Alternative-assistance informatique, 63 route du Général-De-Gaulle, 67300 Schiltigheim,
tél. : 06 60 74 02 64, site : www.alternative-assistance.fr
La promotion de l’ouverture des données publiques
Des associations travaillent à l’ouverture des données publiques de la métropole strasbourgeoise. C’est le cas de StrasWeb (voir « Zoom » ci-dessous) et de
TC Alsace-Mobilité(s) et urbanisme, association de réflexion sur les questions
d’urbanisme, qui se sont rassemblées en juin 2012 pour former le collectif
« Open data Strasbourg » afin d’interpeller les élus sur l’intérêt d’ouvrir les données publiques liées à la CUS. A noter toutefois que des initiatives existent déjà,
comme la Bibliothèque nationale et universitaire (BNU) de Strasbourg qui publie
depuis les années 1990 son catalogue numérique ou le site Archi-Strasbourg, qui
propose aux utilisateurs de recenser les bâtiments et les lieux (rues, places, etc.)
de la métropole sur une plate-forme commune disponible sur le site.
• Contacts :
– Open Data Strasbourg, site : https://opendata.strasweb.fr, courriel : [email protected]
– TC Alsace-Mobilité(s) et urbanisme, 1 place des Orphelins, 67000 Strasbourg, site : www.tc-alsace.eu
– Archi-Strasbourg, 26 rue Gratien, 67200 Strasbourg, site : www.archi-strasbourg.org
– Bibliothèque numérique de la BNU : www.bnu.fr/collections/la-bibliotheque-numerique
ZOOM StrasWeb : des étudiants au service des professionnels
Aider les associations et les PME à améliorer leur
bas (même parfois gratuitement), fournis par des
visibilité sur Internet, tel est la vocation de StrasWeb,
étudiants formés qui acquièrent ainsi de l’expérience.
association strasbourgeoise gérée par des étudiants
« De plus, nos serveurs et sites Web fonctionnant
en informatique. Pour Pierre Rudloff, son président,
uniquement avec des logiciels libres de droits [c’est-
« le service principal de l’association est la création
à-dire ceux dont l’utilisation et la diffusion sont gra-
de sites Internet, mais il existe également des services
tuites], nous encourageons nos clients à les utiliser
comme l’hébergement, la traduction de sites ou la
aussi, afin de réduire leurs coûts et de ne pas être
création d’affiches et de tracts ». Partant du constat
dépendants d’un prestataire », ajoute Pierre Rudloff.
que les sites des associations et des petites entreprises
V. S.
sont souvent de mauvaise qualité, faute de moyens
• Contact : StrasWeb, 3 rue Mariano, 67100 Strasbourg,
et de temps, StrasWeb propose ses services à des prix
site : strasweb.fr, courriel : [email protected]
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
57
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre ii
Produire et
consommer autrement
S’engager, se retrouver
De nombreuses initiatives se sont développées afin de venir en aide aux
personnes les plus défavorisées et militer pour leurs droits. Certaines
agissent dans des pays étrangers, d’autres localement.
La solidarité internationale
Si vous souhaitez vous engager dans des actions de solidarité internationale,
une seule adresse, celle d’Humanis, collectif qui regroupe plus de 100 structures, nationales et locales, dont la plupart travaillent dans le champ de la
solidarité internationale. Parmi celles-ci, on trouve par exemple Agir pour
le Niger, dont les 170 bénévoles aident notamment chaque année, sur place,
des villageois du Niger à extraire efficacement l’eau de leurs puits ou, encore,
à reconstruire des écoles délabrées et créer des bibliothèques. On trouve
également Solidarité entraide Madagascar, qui aide les paysans malgaches
de la côte est du pays à accéder à l’eau potable et à construire des écoles et
des centres de soins. En période de cyclone, l’association met aussi en place
des programmes d’urgence de distribution alimentaire.
On trouve aussi au sein du collectif Humanis des antennes d’associations
nationales ou internationales, représentées par un groupe local dans la métropole strasbourgeoise. Ainsi d’Action contre la faim, qui alerte l’opinion sur la
nature et l’ampleur des problèmes liés à la malnutrition dans le monde. Pour
cela, elle agit sur le terrain et sensibilise le grand public au sort des populations via des campagnes d’information, des communiqués et des conférences.
• Contacts :
– Humanis, 7 rue du Héron, 67300 Schiltigheim, tél. : 03 88 26 26 26, site : www.humanis.org
– La liste des associations membres est disponible sur www.humanis.org/annu/membres-huma.htm
ZOOM Association Plurielles, pour l’insertion des migrantes
« Notre objectif : l’insertion sociale et professionnelle
pour que les femmes puissent découvrir le lieu d’accueil
des femmes migrantes », résume Dalila Saidi, coordi-
parents enfant, la halte-garderie, la crèche… » Deuxième
natrice de l’accompagnement à l’emploi de l’association
axe d’intervention, celui de l’insertion professionnelle,
Plurielles, à Strasbourg. Cette association, créée offi-
qui concerne les femmes en recherche active d’emploi.
ciellement en 2000 (mais un collectif existait depuis
« L’association Plurielles leur propose des actions
1995), propose deux axes d’intervention pour les
d’accompagnement à l’emploi, avec des ateliers de
femmes migrantes. Un axe « accès à l’insertion sociale »,
découverte du monde du travail, où les démarches à
qui se traduit par des cours de français et des réunions
effectuer sont expliquées, et des cours de français
d’information qui permettent d’échanger sur les insti-
appliqué au monde du travail, des cours d’apprentissage
tutions du pays, leur fonctionnement démocratique
de l’outil informatique… », développe Dalila Saidi.
ainsi que sur les droits des femmes. « Nous cherchons
L’association, soutenue par de nombreux financeurs
à donner aux femmes des outils pour mieux s’intégrer,
(Agence régionale de santé, Caisse d’allocation familiale,
avec des moments d’échange et de fête, explique
CUS, Fonds social européen [voir page 84]…), accueille
Dalila Saidi. Par ailleurs, nos actions se font aussi en
près de 190 femmes chaque année.
lien avec d’autres associations et structures du quartier.
• Contact : Association Plurielles, 1 bd de Nancy,
Par exemple, nous sommes présentes aux fêtes de
67000 Strasbourg, Tél. : 03 88 32 82 53, site : www.plurielles.
quartier, nous travaillons avec la maison de l’enfance
mobi, courriel : [email protected]
58 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
D. B.
Produire et
consommer autrement
La réinsertion sociale
La solidarité dans la métropole strasbourgeoise concerne également la
réinsertion sociale des plus précaires, comme les demandeurs d’asile ou les
sans domicile fixe. Cette solidarité embrasse plusieurs domaines d’intervention : le logement, la santé, l’éducation et l’insertion professionnelle.
Parmi ces associations, la Fédération nationale des associations d’accueil
et de réinsertion sociale (Fnars) fédère près de 900 associations et organismes
publics d’accueil, d’aide et d’accompagnement des sans-abri. La Cimade, quant
à elle, défend les droits des étrangers, comme ceux de se soigner, de s’éduquer
ou de se loger, et milite contre les expulsions abusives de demandeurs d’asile.
Enfin, la Banque alimentaire distribue aux plus défavorisés des produits alimentaires collectés gratuitement auprès de la grande distribution ou donnés par des
consommateurs, certains producteurs ou par l’Etat. Des associations ancrées
localement, parfois attachées à un quartier, existent. Elles contribuent au maintien
de la cohésion sociale dans certaines zones défavorisées de la métropole. C’est
le cas de Plurielles, qui aide les femmes immigrées vivant dans le quartier de la
gare de Strasbourg à s’insérer économiquement et socialement, en organisant
des cours de français ou des séances d’initiation à la recherche d’un emploi.
• Contacts :
– Fnars Alsace, C/o Humanis, 7 rue du Héron, 67300 Schiltigheim, tél. : 03 88 26 26 26, site : www.
fnars.org, courriel : [email protected]
– Cimade Alsace-Lorraine, 13 quai Saint-Nicolas, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 36 94 56, site :
www.cimade.org, courriel : [email protected]
– Banque alimentaire du Bas-Rhin, 98 rue de la Plaine-des-Bouchers, 67100 Strasbourg, tél. :
03 88 40 30 40, site : www.bancalim67.org, courriel : [email protected]
– Plurielles, 1 bd de Nancy, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 32 82 53, site : www.plurielles.mobi
– Association Mosaïque, restaurant d’insertion et service traiteur, 23 rue Marschallhof,
67100 Strasbourg, tél. : 03 88 39 05 16, site : www.mosaique-restaurant.com
ZOOM
La solidarité vue par Par Enchantement
Classé en zone urbaine sensible (ZUS), le quartier
Koenigshoffen est un des plus défavorisés de Strasbourg. Chômage, isolement et précarité sociale
concernent de nombreux habitants de ce quartier
HLM. C’est aussi ici que l’association Par Enchantement, qui accompagne les projets collectifs des familles
du quartier, est installée. Marie-Christine Carayol, sa
directrice, détaille : « Nous accompagnons aussi bien
l’organisation d’activités de vacances pour les enfants,
de sorties de loisir ou culturelles, d’ateliers sportifs
Mais, plus que le vivre ensemble, c’est aussi la sortie
que des groupes de parole de parents deux matinées
de l’isolement des femmes que l’association vise. « Grâce
par mois. » Le but de cette initiative ? « Recréer du
aux groupes de parole réguliers, les femmes isolées
lien social entre les habitants du quartier, parfois
vont de nouveau vers les autres, reprennent peu à peu
d’âge, de culture ou de milieu social différents. » Et
une place dans un groupe, retrouvent confiance en elles
ça marche ! « Nous avons chaque jour des témoi-
et élaborent même un projet professionnel. »
gnages positifs », raconte Marie-Christine Carayol.
• Contact : Par Enchantement, 55 rue de la Charmille,
« Des personnes qui auparavant faisaient preuve
67200 Strasbourg, tél. : 03 88 12 37 78, site : www.
d’une certaine méfiance montent aujourd’hui des
associationparenchantement.com, courriel : contact@
projets avec d’autres ! »
associationparenchantement.com
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
E. L.
59
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre iii
Entreprendre
autrement
Entreprendre autrement
D. R.
Des conseils pratiques, des témoignages
et des exemples afin de bien choisir son statut et
bénéficier au mieux des réseaux de financement
et d’accompagnement qui soutiennent les porteurs
de projets alternatifs.
Michel Sexauer est le gérant de Scoprobat, qui emploie 105 salariés, dont 57 en insertion. Cette Scop
est présente dans des activités aussi diverses que le nettoyage des rues, la blanchisserie, l’entretien
d’espaces verts ou encore le BTP.
60 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Entreprendre
autrement
Choisir son statut
A
ctivités viables délocalisées, rémunérations excessives des dirigeants de
sociétés, questionnement sur la responsabilité sociale et environnementale des entreprises… : le mode de fonctionnement des grandes entreprises
capitalistes est de plus en plus remis en cause. Pourtant, le désir d’entreprendre
des Français reste élevé, malgré la crise et une baisse relative du nombre de
créations d’auto-entreprises. Etre son propre « patron », faire fortune et se
réaliser sont les principales motivations des chefs d’entreprise, des porteurs
de projet. Mais un nombre croissant d’entre eux se définissent comme des
« entrepreneurs sociaux ». Leur volonté ? Mettre leurs compétences professionnelles au service d’un projet en cohérence avec leurs valeurs ; démontrer
qu’il est possible de développer une activité économique à la fois rentable et
utile socialement ; concilier économie, social et protection de l’environnement
dans une logique de développement durable, etc.
Mais quand on souhaite entreprendre autrement, il vaut mieux être accompagné, et ce à toutes les étapes de son projet. Quel statut choisir (association,
coopérative, entreprise d’insertion…) ? A-t-on droit aux mêmes aides que lorsque
l’on crée une entreprise traditionnelle ? Vous trouverez dans ce chapitre des
informations pour mieux connaître les statuts, les réseaux de financement ainsi
que les structures d’accompagnement. En effet, les dispositifs locaux viennent
renforcer ceux existant au niveau national.
Les différents statuts
Société coopérative de production, association, entreprise d’insertion…,
le choix du statut pour entreprendre est loin d’être indifférent. Tour
d’horizon.
Les coopératives
Une coopérative est un groupement qui a pour but de rendre service à chacun
de ses membres. Ainsi, les coopératives agricoles peuvent offrir des débouchés aux
exploitations qui en font partie, les banques coopératives des services à leurs clients,
qui en sont également sociétaires. Les sociétés coopératives et participatives (Scop)
regroupent quant à elles les entreprises ayant le statut de société coopérative
de production (Scop) ou de société coopérative d’intérêt collectif (Scic). Si elles
sont soumises à un impératif de profitabilité comme n’importe quelle entreprise
classique, elles ont en revanche un mode de gouvernance démocratique. Ainsi,
dans les Scop, les salariés sont associés majoritaires et le dirigeant est élu par les
salariés-associés (voir page 62). Dans les Scic (voir page 65), les membres associés au capital sont par définition de toutes natures : salariés mais aussi clients,
bénévoles, collectivités territoriales, partenaires privés.
Par ailleurs, il existe des coopératives d’activités et d’emploi qui permettent aux
porteurs de projets de tester leur activité dans un cadre sécurisé (voir page 66).
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
61
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre iii
Entreprendre
autrement
Les
sociétés coopératives de production (scop)
On dénombre en France près de 2 000 Scop (+ 36 % en dix ans), regroupant
un peu plus de 40 000 salariés. Leur chiffre d’affaires cumulé atteint 3,7 milliards
d’euros en 2011. Si elles sont présentes dans tous les secteurs d’activité, elles
sont particulièrement nombreuses dans ceux de la construction et de l’industrie. Cependant, aujourd’hui, les deux tiers des créations de Scop concernent
le secteur des services.
Outre sa gestion démocratique selon le principe « une personne = une
voix » – chaque associé a le même pouvoir quel que soit le nombre de parts
sociales détenues –, une Scop se distingue des autres entreprises par le fait
qu’elle est contrôlée par ses salariés. Sur le plan de la gouvernance, une Scop
peut prendre la forme d’une société anonyme (SA) – le conseil d’administration étant élu par les associés et désignant le PDG en son sein – ou d’une
société à responsabilité limitée (SARL) – dont le gérant est directement élu.
Les salariés-associés doivent détenir au minimum 51 % du capital social de
l’entreprise et contrôler 65 % des droits de vote. Des associés non salariés
– personnes physiques ou morales – peuvent se joindre au projet, mais
ceux-ci doivent rester minoritaires en capital et en voix. Parallèlement, tous
les salariés ne sont pas tenus d’être associés, mais ils ont tous vocation à le
devenir. Quant aux réserves, auxquelles doivent être affectés en moyenne
40 à 45 % du résultat, elles sont impartageables. Elles viennent grossir les
fonds propres de l’entreprise. De quoi assurer sa pérennité.
Un des intérêts du statut Scop tient aux incitations financières qui lui sont
associées. Au-delà des multiples dispositifs de financement (voir page 80),
les Scop bénéficient en effet d’un régime fiscal spécifique. Certes, la taxe
professionnelle, à laquelle elles n’étaient pas soumises, a disparu pour toutes
les entreprises depuis le 1er janvier 2011, mais les Scop restent exonérées de
la nouvelle contribution économique territoriale (CET). Par ailleurs, elles
bénéficient d’une assiette réduite concernant l’impôt sur les sociétés, le
montant du résultat affecté à la « part travail » – qui a le même statut que la
participation – étant déductible du bénéfice imposable.
Des « portes d’entrée territoriales »
Un « laboratoire européen » : c’est ainsi que se
parcours d’accompagnement. Deux de ces portes
positionne la Communauté urbaine de Strasbourg
sont axées sur l’ESS : Alsace active et l’agence conseil
dans le cadre de sa stratégie « Strasbourg éco 2020 ».
des entreprises culturelles Ogaca. Mais tous les
Cette dernière se base sur cinq « E » – européenne,
autres membres du réseau y ont aussi été sensibi-
entreprenante, expérimentale, écologique et éthique –
lisés. Ils peuvent donc apporter une première infor-
et doit permettre à la Communauté de franchir une
mation sur le secteur à toute personne qui souhaite
nouvelle étape dans son développement économique.
développer un projet. Vous pouvez les solliciter mais,
L’économie sociale et solidaire en fait partie.
d’ores et déjà, vous trouverez dans ce guide de
Ainsi, un réseau de « neuf portes d’entrée territo-
nombreuses informations.
riales » sur la création et la reprise d’entreprise,
• Pour en savoir plus : www.strasbourg.eu, onglet
constituées d’opérateurs de la création d’entreprise,
« Développement et rayonnement », rubrique « Déve-
a été formé afin d’accueillir tous les porteurs de
loppement économique », section « Entrepreneuriat et
projet. Il leur apporte des informations fiables et
emploi » puis « Création et reprise d’entreprises », tél. :
une orientation permettant d’initier un véritable
03 88 43 63 96, courriel : [email protected]
62 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Entreprendre
autrement
Les Scop sont regroupées, avec les Scic, au sein de la Confédération générale
des Scop (CGScop). Ce réseau est lui-même constitué d’unions régionales qui
accompagnent les projets, dispensent des formations et des conseils et permettent d’avoir accès à un certain nombre d’outils financiers spécifiques. En
Alsace, il existe une quarantaine de Scop faisant travailler un millier de salariés.
Transmettre ou reprendre une entreprise en Scop
Des milliers de dirigeants d’entreprise vont partir à la retraite dans les
prochaines années. Pourquoi ne pas faciliter la transmission de ces entreprises à leurs salariés sous forme coopérative quand ils le souhaitent ?
ENTRETiEN
« Les coopératives peuvent être le trait d’union entre l’ESS
et l’économie marchande »
Quel est le panorama que l’on
peut faire des coopératives
en Alsace ?
comme le développement durable (EcoScop, un
L’Alsace compte 45 Scop et
tivités et d’emploi Artenréel). Nous devons aussi
Scic, pour 1 000 salariés. Parmi
bureau d’études sur l’environnement ; la Scic Haute
Alsace Recyclage) ou la culture (la coopérative d’acaméliorer les relations de travail entre les Scop.
les Scop adhérentes, il y a
beaucoup d’entreprises d’inserD. R.
tion, dont les valeurs nous sont
Sur quels partenaires comptez-vous pour développer
les coopératives ?
Hervé Mareschal,
proches. Elles sont très dyna-
L’URScop a une convention avec la Région Alsace
président de l’URScop
d’Alsace – Lorraine – Champagne-Ardenne
depuis 2006, directeur
de la Scop STPM (société de travaux
publics Mader)
à Guebwiller
miques, comme Scoprobat, qui
afin de développer les nouvelles Scop et Scic et
est le fruit de la fusion de
d’utiliser pour cela les aides régionales à la création
trois structures, ou la Scop
d’entreprise de droit commun. D’autres collectivités
Espaces verts, qui vient quant
telles que la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS)
à elle de créer la filiale Ginkgo
aident des Scop à se créer, comme les coopératives
Espaces verts, une entreprise
d’activités et d’emploi. La CUS et certaines des villes
adaptée. Autre caractéristique
qui la composent ont ainsi aidé au démarrage des
des Scop alsaciennes, elles
Scic Auto’trement ou Habitat de l’Ill. Chaque Scop
sont, pour une part d’entre elles, issues de reprises
prise isolément peut faire appel à des financements
d’entreprises en difficulté.
solidaires, que ce soit ceux du mouvement coopératif (comme Socoden), des banques coopératives très
Quels sont les objectifs que s’est donnés l’URScop ?
présentes localement ou encore d’Alsace active.
Nous avons l’ambition de doubler le nombre de
coopératives présentes sur le territoire en cinq ans,
que ce soit par des créations, des reprises ou des
Quel rôle jouent les coopératives dans la promotion
de l’ESS locale ?
transmissions viables sur le plan économique. L’Alsace
Nous disons que nous sommes d’abord présents,
a un tissu de PME important. Tous les jours, nous
comme SA ou SARL, dans la réalité économique
constatons que les Scop, grâce à leurs réserves
locale. Nous sommes des acteurs économiques,
statutaires, résistent mieux que les autres PME. Nous
avec des finalités différentes. Les coopératives
continuons de mettre l’humain au centre de nos
peuvent être le trait d’union entre l’économie sociale
préoccupations. Quand les Scop ont des difficultés,
et solidaire (ESS) et l’économie marchande. C’est
elles ne pensent pas à licencier les gens d’abord,
pourquoi nous sommes impliqués dans les réseaux
mais à rechercher d’autres solutions : chômage
économiques, comme dans les réseaux solidaires,
partiel, retour en formation, travail sur de nouveaux
telle la Chambre régionale de l’économie sociale (Cres)
marchés. L’Union régionale des Scop est aussi là pour
d’Alsace.
les aider dans leur conduite du changement. Un de
• Contact : Union régionale des Scop d’Alsace – Lor-
nos autres objectifs est de continuer à accompagner
raine – Champagne-Ardenne, 5 rue Morey, 54000 Nancy,
les jeunes coopératives dans les nouveaux secteurs,
tél. : 03 83 37 47 80, courriel : [email protected]
Propos recueillis par Eric Larpin
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
63
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre iii
Entreprendre
autrement
Maîtrisant les savoir-faire et ayant la confiance des clients, ils constituent
souvent les successeurs les plus pertinents après le départ de l’entrepreneur. Mais à condition de s’y préparer. Pour cela, l’Union régionale des
Scop d’Alsace – Lorraine – Champagne-Ardenne (voir page 63) organise
l’accompagnement des repreneurs d’entreprise sous forme de Scop, avec
notamment des matinées d’information sur le sujet. Le diagnostic du projet
de reprise, la rédaction des statuts, les formalités juridiques ou l’étude de
faisabilité économique sont autant de domaines dans lesquels l’union régionale intervient auprès des repreneurs. Par ailleurs, cet organisme apporte
une aide importante dans la recherche de financements. Le ministre de
l’Economie sociale et solidaire a d’ailleurs souhaité instituer une obligation
de consulter les salariés sur leur volonté de reprendre leur entreprise en cas
de projet de reprise par une autre structure.
ZOOM
Scoprobat, la fusion de trois coopératives au Neuhof
Au Neuhof, les habitants du quartier avaient pris
l’habitude des trois enseignes qui leur fournissaient
du travail et amélioraient leur cadre de vie. En début
d’année, les trois entreprises (Bati-Scot, Proxim et
Point Lavande) sont devenues une seule et même
coopérative : Scoprobat. « La première des structures, Bati-Scot, a été créée en 1981 par un club
de prévention spécialisée, pour donner du travail
à des personnes en difficulté dans les métiers du
BTP, se souvient Michel Sexauer, l’actuel gérant.
enfants de nos premiers salariés. » Ce qui est à la
fois le signe de la compétence qu’ont développée
les équipes de Scoprobat au fil des années, mais
CUS
Aujourd’hui, nous accueillons dans la Scop les
Scoprobat est le fruit de la fusion de trois structures,
dont la laverie entreprise d’insertion Point Lavande.
aussi la marque de territoires en proie aux problèmes
de toutes sortes. A Bati-Scot sont venues s’ajouter
passées dans les trois enseignes du quartier. La
l’association Proxim en 1993 (devenue une Scop
fusion doit-elle aussi être une nouvelle étape de
en 2001), afin de répondre à des appels d’offres de
développement ? « Pourquoi pas, estime Michel
la collectivité pour le nettoyage des rues et l’entre-
Sexauer. Les besoins restent importants, notamment
tien des espaces verts, puis la laverie Point Lavande,
dans des secteurs d’activité complémentaires à
une entreprise d’insertion reprise en 2002, à la
ceux que nous maîtrisons déjà. Pour autant, l’oppor-
demande de la ville. « Avec ce nouveau métier, est
tunité de développer notre volume d’affaires sans
apparue très vite la nécessité de mieux mutualiser
accroître l’offre d’insertion peut provoquer des
les fonctions des trois Scop, en les fusionnant,
déséquilibres économiques mais aussi éthiques
souligne Michel Sexauer. Un autre objectif était
dommageables. Or nous subissons depuis plusieurs
que les salariés soient moins frappés par les baisses
années une érosion importante des financements
d’activité qui pouvaient toucher leur métier, en
liés à notre prestation sociale, notamment en ce
fonction de baisses de financements ou d’appels
qui concerne le montant de l’aide aux postes, qui
d’offres manqués. » Aujourd’hui, Scoprobat compte
fragilise considérablement les secteurs d’activité
105 salariés, dont 57 postes d’insertion. Le chiffre
où la concurrence est forte, le bâtiment en parti-
d’affaires est de 3,7 millions d’euros et des inves-
culier. »
tissements ont été régulièrement réalisés, grâce
• Contact : Scoprobat, 7 rue des Eyzies, BP 30051,
aux réserves coopératives. Depuis le démarrage de
67020 Strasbourg Cedex 011, tél. : 03 88 79 08 34, site :
Bati-Scot, plusieurs milliers de personnes sont donc
www.scoprobat.fr
64 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
E. L.
Entreprendre
autrement
Signalons enfin que la reprise en Scop peut être une solution pour reprendre
des entreprises en difficulté, une solution qui peut se révéler efficace quand l’entreprise a subi un accident de parcours mais qu’elle reste structurellement viable.
Les créations ou reprises d’entreprise en Scop supposent néanmoins
qu’émerge un groupe de personnes désireuses de travailler ensemble sur une
base relativement égalitaire et partageant un projet collectif. Elles supposent
aussi que se dégage une équipe capable d’assurer la direction de l’entreprise.
• Contact : Union régionale des Scop d’Alsace – Lorraine – Champagne-Ardenne, 5 rue Morey,
54000 Nancy, tél. : 03 83 37 47 80, courriel : [email protected]
Des outils financiers spécifiques
Il existe des dispositifs d’aide financière spécifiques aux coopératives, qu’il
s’agisse de créations ou de reprises d’entreprise :
– La Socoden, ou Société coopérative d’entraide, accompagne les projets
de reprise en Scop grâce à deux outils financiers : des prêts personnels afin
d’anticiper la formation du capital des associés et des prêts participatifs sans
garantie pour financer des investissements immatériels et le fonds de roulement. La durée de ces prêts est de trois ou cinq ans.
– Spot est une société de capital-risque qui se consacre au soutien financier
des coopératives. Allant de 30 000 à 150 000 euros, son aide peut prendre la
forme d’un capital ou de prêts participatifs.
– La Sofiscop, ou Société financière des Scop, apporte sa garantie aux emprunts
obtenus par les repreneurs d’une activité sous forme de Scop en finançant une
partie de la caution (entre 30 % et 50 %). Cette société de caution mutuelle offre
également son expertise aux Scop dans la réalisation de leurs montages financiers.
Par ailleurs, il existe d’autres outils de financement auxquels peuvent prétendre les coopératives (voir pages 80 et suivantes).
• Contacts :
– Union régionale des Scop d’Alsace – Lorraine – Champagne-Ardenne, 5 rue Morey, 54000 Nancy,
tél : 03 83 37 47 80, courriel : [email protected]
– Confédération générale des Scop, 37 rue Jean-Leclaire, 75017 Paris, tél. : 01 44 85 47 00, site :
www.les-scop.coop
Les
sociétés coopératives d’intérêt coLLectif (scic)
Les sociétés coopératives d’intérêt collectif (Scic) fonctionnent selon les mêmes
principes juridiques que les Scop. C’est pourquoi elles font également partie de
ce que l’on appelle désormais les sociétés coopératives et participatives. Mais,
contrairement aux Scop, elles ne sont pas exonérées de la contribution économique
territoriale. Selon la loi coopérative de 1947, modifiée en 2001 pour porter création
des Scic, elles ont pour but de produire ou fournir « des biens ou des services d’intérêt
collectif qui présentent un caractère d’utilité sociale ». Leur particularité par rapport
aux Scop est d’associer autour du même projet des acteurs venant d’horizons différents : salariés, bénévoles, usagers, collectivités publiques… Les Scic sont soumises
à l’obtention d’un agrément préfectoral chargé de valider l’intérêt collectif de leur
projet. Et depuis 2012, l’obtention de celui-ci n’est plus un préalable au lancement
de l’activité, afin de faciliter l’entrée au capital des collectivités locales.
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
65
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre iii
Entreprendre
autrement
Ainsi, la Scic Auto’trement propose un service d’auto-partage aux habitants de Strasbourg pour des trajets réguliers ou ponctuels, du domicile
au travail ou entre deux zones de la métropole par exemple (voir « Zoom »
page 33). Ainsi, les voitures peuvent être utilisées par de nombreuses personnes dans une même journée. Ce qui constitue un gain économique et
écologique important !
• Contacts :
– Confédération générale des Scop, site : www.les-scic.coop
– Auto’trement, 5 rue Saint-Michel, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 23 73 47, site : www.
autotrement.com, courriel : [email protected]
Les
coopératives d’activités et d’empLoi
La majorité des jeunes structures disparaissent avant d’atteindre leur
troisième année d’existence, et ce malgré les dispositifs d’aide à la création
d’entreprise. Pour lutter contre ce phénomène, un nouveau statut a vu le jour :
la coopérative d’activités et d’emploi (CAE). Constituées en Scop ou en Scic,
ces structures accueillent des entrepreneurs individuels auxquels elles offrent
un statut de salarié, un encadrement et un échange avec d’autres porteurs
de projet. Ces derniers bénéficient ainsi du réseau de la CAE et d’un statut
protecteur le temps de tester leur idée. Dans la Communauté urbaine de
ZOOM INDIBATP, une économie solidaire qui rassemble
années, nous sommes passés de 100 à 200 équivalents temps plein. » INDIBATP gère pour les entreprises la mise à disposition de personnes en contrat
d’alternance, en les préparant à l’emploi (formations
Il n’y a sans doute pas beaucoup de société coo-
préqualifiantes, préparations opérationnelles à
pérative d’intérêt collectif (Scic) avec une gouver-
l’emploi) et en œuvrant pour que leur passage en
nance semblable à celle d’INDIBATP. En effet, à côté
entreprise débouche sur un emploi durable. 70 %
des deux collèges traditionnels pour les salariés et
des personnes passées dans un des Geiq retrouvent
pour les structures d’insertion qui en sont à l’origine,
soit une formation, soit un travail salarié, soit, le
on en trouve un troisième pour les organisations
plus souvent, un emploi dans leur entreprise d’ac-
professionnelles du patronat, la Fédération régionale
cueil. « Notre objectif est de répondre aux problé-
du BTP, l’Union des industries et des métiers de la
matiques des entreprises sur l’insertion, complète
métallurgie (UIMM) et le Medef. Elles ont même
Thomas Loch. Que ce soit des PME régionales, qui
accepté d’abonder le capital à hauteur de 10 000 euros
n’ont pas de direction des ressources humaines,
chacune (du coup, elles sont devenues majoritaires
ou des grands groupes comme Eiffage ou Vinci, qui
en capital sans avoir la majorité des voix). Dans
doivent intégrer les exigences des clauses sociales
quel objectif ? La Scic INDIBATP propose des services
présentes dans les appels d’offres. Nous rendons
et des formations aux entreprises et aux demandeurs
un service à l’ensemble des professions du BTP et
d’emploi dans le secteur du BTP sur la région. Elle
de l’industrie. » Si INDIBATP a dû faire preuve de
mutualise ainsi les moyens des entreprises alsa-
sa légitimité auprès des organisations patronales,
ciennes adhérentes de quatre groupements d’em-
elle a dû aussi vaincre les réticences de l’économie
ployeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq)
sociale, qui ne voyait pas d’un bon œil cette intru-
et d’une entreprise de travail temporaire d’inser-
sion dans ses statuts. Le pari de ce dialogue à trois
tion (ETTI). « Lorsque nous avons créé la Scic INDIBATP
est gagné : 300 personnes étaient dans le circuit
en 2006, nous voulions être plus efficaces pour les
d’insertion d’INDIBATP en 2012.
150 entreprises adhérentes des Geiq de l’industrie
• Contact : iNDiBATP, 9 place Broglie, CS 50014,
et du BTP et pour les salariés en insertion, se sou-
67068 Strasbourg Cedex, tél. : 03 88 24 87 00, site : www.
vient Thomas Loch, son directeur. En quelques
indibatp.com, courriel : [email protected]
66 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
E. L.
Entreprendre
autrement
Strasbourg, il existe trois coopératives d’activités et d’emploi : Artenréel, pour
les métiers artistiques et culturels (voir « Zoom » pages 68-69), Coopénates,
spécialisée dans le service à la personne, et Antigone, centrée sur les métiers
du développement durable.
• Contacts : il existe deux réseaux nationaux de coopératives d’activités et d’emploi, Coopérer
pour entreprendre (www.cooperer.coop) et Copéa (www.copea.fr).
L’insertion par l’activité économique
Le secteur de l’insertion par l’activité économique (IAE) regroupe de
nombreuses structures aux statuts différents. Mais ces entreprises, chantiers
ou encore associations ont un objectif commun : permettre aux personnes en
situation d’exclusion par rapport au marché du travail de retrouver un emploi
par le biais d’un parcours adapté. Pour bénéficier de ce type de dispositif,
un agrément délivré par Pôle emploi pour une durée maximale de 24 mois
est obligatoire, celui-ci étant réservé aux personnes rencontrant de grandes
difficultés sociales et professionnelles.
Les
associations intermédiaires
Nées dans les années 1980, les associations intermédiaires (AI) sont
conventionnées par l’Etat et exonérées de cotisations patronales et d’assurances sociales. Depuis près de vingt-cinq ans, elles créent des passerelles
entre des personnes coupées du monde de l’emploi et des particuliers,
collectivités locales ou entreprises ayant besoin de main-d’œuvre. Les
associations intermédiaires peuvent intervenir dans tous les secteurs de
l’économie, hors activités encadrées (petite enfance, travaux de plomberie ou
électricité…). Elles proposent principalement des activités de service comme
le repassage, le ménage ou encore l’entretien d’espaces verts. Deux contrats
sont signés : l’un avec le salarié, en contrat à durée déterminée (CDD), et
l’autre avec le client concerné.
Pour prétendre à ce type de contrat, la personne doit obtenir une convention
de Pôle emploi, travailler un nombre d’heures limité (480 heures maximum
sur l’année) et exercer une activité qui ne comporte pas un caractère dangereux. En croissance jusqu’au début des années 2000, le développement
des AI s’est ralenti depuis plusieurs années, du fait de l’arrivée d’entreprises
classiques sur le marché des services à la personne.
Il existe trois AI dans la Communauté urbaine de Strasbourg – Allo Job,
GermAlsace et Logiservices –, pour plus d’une vingtaine sur l’Alsace.
• Contacts :
– Allo Job, 43 rue du Faubourg-de-Saverne, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 22 80 22, site : www.
allo-job.com, courriel : [email protected]
– GermAlsace, 10 rue Sainte-Marguerite, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 81 75 33, site : www.
laser-emploi.fr/germa, courriel : [email protected]
– Logiservices, Centre commercial de l’Esplanade, cour d’Oxford, 67000 Strasbourg,
tél. : 03 88 61 13 14, site : www.logiservices.fr, courriel : [email protected]
– Union nationale des associations intermédiaires (UNAi), 10 rue Saint-Paul, 87000 Limoges,
tél. : 05 55 10 13 50, site : www.unai.fr
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
67
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre iii
Entreprendre
autrement
Les
ateLiers et chantiers d’insertion
Les ateliers et chantiers d’insertion (ACI) constituent la première étape vers le
retour à l’emploi pour les personnes exclues du marché du travail. Ces personnes
doivent être obligatoirement inscrites à Pôle emploi et être allocataires des minima
sociaux. Les biens et services qu’elles produisent dans le cadre des ACI peuvent être
vendus dans la mesure où cette commercialisation contribue aux activités d’insertion sociale et professionnelle des personnes embauchées ; sachant que les recettes
ne doivent pas dépasser 30 % du budget total des structures. Dans le Bas-Rhin, il
existe 34 ACI, dont 21 sont implantés dans la Communauté urbaine de Strasbourg.
• Contact : Pour connaître la liste des ateliers et chantiers d’insertion, rendez-vous sur www.
ursiea.org/main.php?page=structures&type=5
Les
entreprises d’insertion
Les entreprises d’insertion (EI) constituent généralement le bout de la
chaîne du système d’insertion par l’activité économique, avant le retour de
la personne sur le marché du travail classique. Leur forme juridique est libre
ZOOM
Artenréel, la coopérative culturelle qui fait des émules
Les coopératives d’activités et d’emploi (CAE) sont
services à la personne et métiers du développement
en pleine croissance en Alsace. Soutenues par les
durable (notamment NTIC, services aux entreprises
collectivités territoriales sur la dimension d’accom-
et commerces). Les principes demeurent ceux de
pagnement de projets, elles se sont développées
toutes les CAE : pouvoir développer un projet indi-
depuis 2004 pour répondre aux besoins des acteurs
viduel dans un cadre collectif protecteur.
locaux. Elles s’adressent, mais pas exclusivement,
« La première coopérative est née en 2004, pour
à des demandeurs d’emploi ou des bénéficiaires
développer une filière économique dans les métiers
des minima sociaux qui veulent tester leur projet
artistiques, explique Joël Beyler, directeur adjoint
tout en bénéficiant des avantages d’un contrat de
d’Artenréel. L’idée est née au sein de l’Ogaca, une
travail permis par les coopératives d’activités.
agence conseil en accompagnement d’artistes.
Alors que les CAE du réseau Coopérer pour entre-
Notre gérant actuel, Stéphane Bossuet, est le père
prendre ont été bâties sur des bases généralistes,
fondateur des CAE en Alsace. La forme de la CAE
c’est-à-dire qu’elles regroupent des entrepreneurs
répond parfaitement aux problématiques du sec-
venus d’horizons professionnels très différents, les
trois coopératives nées au fil des années à Strasbourg
couvrent des secteurs bien définis : arts et culture,
teur : pluri-activité, cohabitation de statuts différents,
dynamique de projets collectifs. »
Artenréel a inspiré depuis d’autres CAE culturelles,
à Marseille, Orléans, La Réunion, ou encore la coopérative parisienne Clara, qui fait partie de la société
coopérative d’intérêt collectif (Scic) culturelle Atla,
alors qu’Artenréel a adopté le statut de Scop. Artenréel
regroupe une centaine d’entrepreneurs-salariés (les
membres de la coopérative deviennent salariés au
Louis Lezzi - Aleksandra Kubuschok
premier euro de chiffre d’affaires) et une quinzaine
de sociétaires, pour un budget global de 1,8 million
d’euros. Tous les domaines artistiques sont représentés : spectacle vivant (musique, théâtre), arts plastiques,
arts graphiques et visuels, coordination de projets. Les
projets collectifs sont mis en avant et permettent de
Artenréel est une coopérative d’activités et d’emploi
spécialisée dans les arts et la culture, qui regroupe une centaine
d’entrepreneurs-salariés.
répondre en commun à des appels d’offres ou à des
propositions de travail, comme une programmation
musicale estivale à Strasbourg ou l’animation d’un
68 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Entreprendre
autrement
– les entreprises d’insertion peuvent ainsi avoir le statut d’association –, mais
elles se situent obligatoirement sur un marché concurrentiel. Présentes dans
de nombreux secteurs d’activité, elles ont pour objectif d’accompagner des
personnes en difficulté d’insertion : des demandeurs d’emploi de longue
durée, des jeunes en difficulté ou des anciens détenus. Ces personnes signent
un contrat à durée déterminée d’insertion (CDDI), renouvelable deux fois sur
une période maximale de vingt-quatre mois. Dans la métropole de Strasbourg,
on compte 18 entreprises d’insertion, présentes dans de nombreux secteurs
tels que le bâtiment, le recyclage ou la protection de l’environnement.
• Contacts : Union régionale des structures d’insertion par l’économique d’Alsace (URSiEA),
site : www.ursiea.org
Les
entreprises de travaiL temporaire d’insertion
Les entreprises de travail temporaire d’insertion (ETTI) s’apparentent
beaucoup à des agences d’intérim, mais elles sont destinées à des personnes
qui se trouvent en fin de parcours d’insertion. La personne en insertion est
forum sur la bioéthique. « Nous sommes avant tout
insiste Joël Beyler. Nous avons d’abord cherché à
une entreprise artistique et culturelle », affirme Joël
répondre aux besoins des créateurs. Leurs soucis ne
Beyler. La coopérative d’activités est un véritable lieu
sont pas les mêmes quand ils sont intermittents du
d’innovations. « Pour certains, la CAE n’est qu’un
spectacle, quand ils ont la nécessité d’améliorer leur
passage, par exemple pour les intermittents du spec-
qualification ou quand ils vont vers des métiers
tacle, qui veulent conserver ce statut, poursuit Joël
high-tech. » Les trois coopératives ont aussi choisi
Beyler. Nous voulons donc inventer d’autres formes
de rationaliser leurs moyens d’intervention et leur
entrepreneuriales, comme des Scop filières. Une Scop
développement. Fin 2010, elles ont mis en place
de scénographes a été démarrée et d’autres pourraient
Cooproduction, une coopérative loi 1947 (en cours
naître, notamment une Scop du spectacle vivant. » Au
de transformation en Scic) dont Joël Beyler est le
vu du succès d’Artenréel, ses partenaires (conseil
gérant. En tout, douze salariés permanents sont au
régional, Ville, Communauté urbaine) lui ont proposé
service des créateurs d’activités. Les trois structures
d’explorer d’autres secteurs. C’est ainsi que Coopénates,
possèdent en outre des antennes à Mulhouse, Colmar
pour les personnes désireuses de développer leur
et Sélestat, en réponse à des besoins de proximité
projet dans les services à la personne, est née en 2007.
exprimés par les Alsaciens.
Cette nouvelle CAE compte en permanence une soixan-
• Contacts :
taine d’entrepreneurs (assistance informatique, soutien
– il existe deux réseaux nationaux de coopératives
scolaire, travaux ménagers ou de jardinage, livraison
d’activités et d’emploi : Coopérer pour entreprendre
de courses, etc.). Artenréel participe au capital de Coopé-
(www.cooperer.coop) et Copéa (www.copea.fr).
nates, comme elle participe à celui d’Antigone, qui est
– Artenréel (culture), 13 rue Martin-Bucer, 67000 Stras-
née en 2009. Cette dernière est une coopérative
bourg, tél. : 03 88 44 50 99, site : www.artenreel.com,
multi-activités centrée sur les métiers du développe-
courriel : [email protected]
ment durable. Le principe est là encore identique et
– Coopénates (services à la personne), 13 rue Martin-
permet de sécuriser les parcours professionnels, faisant
Bucer, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 44 96 89, site : www.
passer les futurs créateurs du statut d’entrepreneur
coopenates.com, courriel : [email protected]
accompagné à celui d’entrepreneur-salarié, puis, éven-
– Antigone (développement durable), 13 rue Martin-
tuellement, à celui d’entrepreneur-associé, pour celles
Bucer, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 44 50 99, site :
et ceux qui souhaitent s’impliquer dans la coopérative
www.antigone.coop, courriel : [email protected]
d’activités en en devenant associés.
– Cooproduction, 13 rue Martin-Bucer, 67000 Stras-
« Ce développement, qui est aujourd’hui celui d’un
groupe, n’a pas été pensé comme cela au départ,
E. L.
bourg, tél. : 03 69 09 45 30, site : http://cooproduction.
coop/, courriel : [email protected]
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
69
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre iii
Entreprendre
autrement
ainsi salariée de l’ETTI, qui la met à la disposition d’entreprises clientes. Si le
fonctionnement est le même que celui d’une agence de travail temporaire dite
classique, les missions des ETTI vont cependant au-delà : en parallèle de l’offre
de travail, celles-ci proposent en effet des aides à la formation et un accompagnement spécifique des personnes. Strasbourg compte deux entreprises de travail
temporaire d’insertion : Option 2i et Ovalie 67 (pour les travailleurs handicapés).
• Contacts :
– Option 2i, 9 place Broglie, BP 50014, 67068 Strasbourg Cedex, tél. : 03 88 24 87 00, courriel :
[email protected]
– Ovalie 67, 14 b rue Lafayette, 67100 Strasbourg, tél. : 03 88 79 12 92, site : www.resovalie.com,
courriel : [email protected]
ZOOM
Meinau Services, un anniversaire et un déménagement
« Rapporter un espoir et du travail au cœur de la
des habitants de la Meinau, la régie a lancé cette
cité », telle est la vocation de la régie de quartier
année le projet Passerelle vers l’emploi, financé par
Meinau Services depuis vingt ans. Située à la Meinau-
la mesure 4-2-3 du Fonds social européen. « A travers
Canardière, un quartier de 8 000 habitants au taux de
ce projet, nous voulons nous rapprocher des entre-
chômage trop important, la régie s’est bâtie sur le
prises, affirme Michel Koch. Nous analysons avec
modèle classique du Comité national de liaison des
elles leurs problématiques de recrutement et nous
régies de quartier (CNLRQ), associant des habitants
montons des form our les salariés de la régie, quand
motivés, des élus locaux et le bailleur social (l’Office
il s’agit de métiers différents des nôtres. »
public de l’habitat de la Communauté urbaine de
Au-delà de l’insertion professionnelle, Meinau
Strasbourg s’est retiré de la gouvernance il y a quatre ans).
Services prend aussi en compte les autres dimensions
Au conseil d’administration de cette association de
de l’insertion (logement, santé, alimentation). Elle
droit local siègent aussi d’autres associations de quar-
possède un partenariat avec la banque alimentaire
tier, la mission locale pour l’emploi et l’association des
pour distribuer des colis à ses salariés en difficulté
locataires ; elle est présidée par Jean-Louis Huber.
et a monté un programme pilote de sensibilisation
Avec le concours de toutes ces parties prenantes,
au dépistage du cancer du sein (en partenariat avec
2 000 personnes du quartier sont passées par la régie
le CNLRQ et la Ligue contre le cancer), principalement
depuis 1992 dans trois métiers différents : nettoyage
à destination des femmes immigrées. L’an prochain,
de locaux, travail sur les espaces verts, collecte des
la régie fait le vœu de rester au cœur du quartier,
déchets. L’an dernier, 130 personnes ont été employées
alors qu’elle sera obligée de déménager en raison
en contrat d’insertion, pour un chiffre d’affaires de
du programme de rénovation urbaine.
2,1 millions d’euros et un niveau de subventions de
• Contacts : Meinau Services, 28 av. de Normandie,
0,7 million – soit un taux d’autofinancement de 75 %.
67000 Strasbourg, tél. : 03 88 79 39 93. Antenne locale :
« Pour continuer à nous développer, nous privilégions
2 rue des Roseaux, 67400 illkirch-Graffenstaden, tél. :
désormais les réponses aux marchés publics qui
03 88 65 01 24, site : www.meinauservices.com, courriel :
intègrent des clauses d’insertion ou des clauses de
[email protected]
handicap, indique Michel
Koch, directeur de Meinau
Services. Nous mettons en
avant nos savoir-faire sur
l’employabilité de ces personnes, car la concurrence
est vive avec les entreprises
du privé. » Depuis 2001,
ment l’agrément d’entreprise adaptée pour une
quinzaine de postes. Afin
d’améliorer les débouchés
Yves Trotzier
Meinau Services a égale-
Meinau Services a employé plus de 2 000 personnes depuis 1992.
70 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
E. L.
Entreprendre
autrement
Les
groupements d’empLoyeurs pour L’insertion et La quaLification
Les groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (Geiq)
ont pour but de permettre à plusieurs entrepreneurs exerçant généralement
une activité dans le même secteur de mutualiser leurs moyens de recrutement et de gestion du personnel. Par rapport aux groupements d’employeurs
classiques, les Geiq ont pour spécificité d’encourager des parcours de formation et d’insertion au bénéfice de publics exclus de l’emploi. Adhérents
à une charte nationale élaborée par le Comité national de coordination et
d’évaluation des Geiq (CNCE-Geiq), ils ont souvent recours à des contrats
de professionnalisation, des contrats uniques d’insertion ou des contrats
en alternance. Dans la Communauté urbaine de Strasbourg, il existe à
l’heure actuelle quatre groupements : Geiq Bâtiment Alsace, Geiq Indus
Alsace (Industrie), Geiq InterPro Alsace (multisectoriel) et Geiq TP Alsace
(travaux publics).
• Contacts :
– CNCE-Geiq, 5 rue d’Alsace, 75010 Paris, tél. : 01 46 07 33 33, site : www.geiq.net
– Pour retrouver la liste et les contacts des Geiq de la métropole strasbourgeoise, rendez-vous
sur geiq.net/spip.php?rubrique6
Les
régies de quartier
Permettre aux habitants de se réapproprier l’espace dans lequel ils vivent et
évoluent au quotidien : tel est l’objectif des régies de quartier, apparues dans
les années 1970. L’entretien des espaces verts et des immeubles, les services
rendus aux habitants ou encore l’animation du quartier sont les missions les
plus importantes de ces structures : avec comme principe de confier ces tâches
à des personnes en difficulté habitant ces quartiers et de créer du lien social.
De fait, les régies de quartier ont le plus souvent un agrément d’entreprise
d’insertion ou d’atelier et chantier d’insertion (ACI). Il existe 140 régies de
quartier en France. Dans la CUS, elles sont au nombre de six et ont toutes le
statut d’entreprise d’insertion : Creno, Au Port’Unes (voir « Zoom » page 79),
Meinau Services (voir « Zoom » ci-contre), La Régie des écrivains, Scoprobat
(voir « Zoom » page 64) et Emi-Inter.
• Contacts :
Auguste, 75011 Paris, tél. : 01 48 05 67 58, site : www.cnlrq.org, courriel :
[email protected]
– Les coordonnées des régies de quartier présentes sur le territoire de la CUS
sont disponibles sur le site de l’Union régionale des structures d’insertion
par l’économique d’Alsace (URSiEA) : www.ursiea.org (voir dans rubrique
« Structures »).
Bon à savoir !
– Comité national de liaison des régies de quartier (CNLRQ), 54 av. PhilippeA côté des structures
de l’insertion par l’activité
économique, il existe des
entreprises adaptées (EA) et
des établissements de service
d’aide par le travail (Esat) qui
s’adressent plus spécifiquement
Les associations
aux personnes en situation
– Au niveau national : l’association dite « loi 1901 » est la
forme d’organisation collective la plus répandue en France.
Elle donne un cadre juridique à tout type d’activité à but non
lucratif initiée collectivement par des citoyens. La simplicité
et la flexibilité du statut (il suffit de définir un objet social et
de handicap. A Strasbourg, ces
structures sont représentées
par le GETP 67 (voir aussi
encadré page 89), dont le site
Internet est www.getp67.com
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
71
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre iii
Entreprendre
autrement
de désigner une structure minimale de gouvernance), ainsi que l’absence de
capital minimum font de l’association un statut particulièrement accessible,
y compris pour développer des activités marchandes. La non-lucrativité
n’interdit pas en effet aux associations de vendre leurs services et d’employer
des salariés. C’est ainsi qu’elles jouent un rôle majeur dans les domaines
sanitaire et social, éducatif, sportif et culturel. 80 % des emplois de l’économie
sociale sont d’ailleurs offerts par le secteur associatif.
Les dirigeants d’une association peuvent être indemnisés mais à un niveau
très limité afin de ne pas violer le principe de non-lucrativité. En pratique, on
peut créer son propre emploi et développer une activité sous forme associative, si on compte parmi ses amis des personnes prêtes à jouer les rôles de
président et de trésorier… Ce qui n’empêche pas d’adopter ensuite un autre
statut si l’activité prospère : ainsi, Alternatives Economiques a été créée à
l’origine sous forme associative, puis cette association a cédé la place à une
Scop quand le journal s’est développé !
Le statut associatif recouvre en pratique des réalités bien différentes. En
effet, de nombreuses associations de loisirs ne regroupent pas plus de dix
personnes, quand d’autres, en particulier dans le domaine sanitaire et social,
peuvent employer plusieurs centaines de salariés. Par ailleurs, certaines
assurent des missions de service public déléguées et sont entièrement financées
par l’Etat ou les collectivités territoriales, d’autres offrent des services à forte
utilité sociale qui légitiment de recevoir des subventions mais ont également
des recettes commerciales (culture, sport, etc.), d’autres, enfin, mobilisent de
nombreux bénévoles à côté de leur personnel salarié (associations caritatives).
– En Alsace-Moselle : une association ayant son siège social dans un des
trois départements d’Alsace-Moselle ne relève pas de la loi du 1er juillet 1901
mais de celle de 1900, code civil local issu de la loi allemande. A la différence
de la loi de droit commun, le régime local offre aux associations une capacité
juridique plus étendue. Celles-ci peuvent ainsi, dans certains cas, avoir des
activités à but lucratif (redistribution des bénéfices entre les membres) à
condition de ne pas faire de concurrence directe à une entreprise et que le but
poursuivi ne soit pas contraire aux lois pénales et aux bonnes mœurs ; dans ce
cas, elles seront soumises à l’impôt sur les sociétés. A sa création, l’association
doit avoir au moins sept membres fondateurs (contre deux pour le régime
national) et ne doit pas descendre en dessous de trois durant son activité.
De plus, elle n’a pas de déclaration à faire à la préfecture ou sous-préfecture
mais doit demander son inscription au registre des associations tenu par le
tribunal d’instance du siège de l’association. Cependant, l’association non
inscrite (qui ne possède donc pas de personnalité juridique) peut également
avoir des statuts, des organes représentatifs qui agissent comme mandataires
de l’association, ainsi que certaines capacités juridiques.
Enfin, l’objet de l’association peut être économique, politique ou culturel
(les religions non soumises au Concordat en Alsace-Moselle sont libres de
s’organiser selon ce statut qui leur offre une grande capacité juridique !).
72 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Entreprendre
autrement
D’une manière générale, la part de l’activité des associations dans l’économie nationale est en constante augmentation. De plus, les associations
s’engagent dans une véritable démarche entrepreneuriale et créent des
emplois : aujourd’hui, il existe plus d’un million d’associations en France et
20 % d’entre elles disposent de salariés. Plus d’un tiers des jeunes français
sont désormais membres d’une association !
• Pour en savoir plus sur les spécificités du droit local des associations, rendez-vous sur
www.idl-am.org (institut du droit local alsacien-mosellan) et sur www.associations.gouv.fr/631le-droit-local-des-associations-en.html
Bien rédiger ses statuts
La rédaction des statuts associatifs est libre, mais cette étape est déterminante pour l’avenir de la structure. Il s’agit donc d’établir dès le départ des
règles claires de fonctionnement. Par exemple, faut-il émettre des conditions
d’adhésion à l’association ? Ou encore, quelle gestion des finances adopter
pour la structure ? Autant de questions qu’il faut se poser au préalable. Dans
la rédaction des statuts, il est ainsi primordial de définir un objet social suffisamment large pour permettre à l’association de faire évoluer son activité
tout en restant en phase avec son ambition initiale. Vendre des biens et des
services est également une action à renseigner explicitement dans les statuts
dès le début.
• Pour en savoir plus : modèle de statut d’association soumise au régime local disponible sur
www.reseau-sara.org/outils/intro.html
Connaître son régime fiscal
Il existe un régime fiscal préférentiel pour les associations, mais qui est
soumis au respect de certaines conditions. En effet, pour que l’association
bénéficie d’une fiscalité allégée, ses dirigeants doivent être bénévoles ou ne pas
percevoir une rémunération supérieure aux trois quarts du Smic sur l’année.
Si ce critère est respecté, l’administration utilise la règle dite des « 4 P » avant
d’exonérer l’association des impôts commerciaux :
– le produit est « d’utilité sociale s’il tend à satisfaire un besoin qui n’est pas
pris en compte par le marché ou qui l’est de façon peu satisfaisante faute d’être
rentable » (instruction fiscale du 15 septembre 1998) ;
– le public visé doit être formé de personnes que le marché délaisse, car
leurs revenus sont trop modestes, ou dont la situation justifie l’octroi d’avantages particuliers, comme les handicapés ;
– le prix pratiqué doit être attractif pour le public concerné. En cas de
prestations similaires à celles pratiquées dans le secteur privé, le prix doit
ainsi être largement inférieur ;
– la publicité ne doit pas être confondue avec les opérations de communication, ouvertes à toute association. En effet, celles-ci n’ont pas pour but
de conquérir de nouvelles parts de marché, mais bien de mettre en valeur
l’action de l’association.
Au final, une association est exonérée de tous les impôts commerciaux
si sa gestion est désintéressée, si elle exerce son activité sans concurrence
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
73
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre iii
Entreprendre
autrement
directe pour le secteur commercial ou si elle le fait dans des conditions
différentes de celles des entreprises et si les recettes tirées de son activité
marchande ne dépassent pas 60 000 euros au cours de l’année.
Bon à savoir !
Optimiser son financement
Plusieurs dispositifs financiers permettent aux associations en création
ou en développement de renforcer leurs fonds propres en début d’activité.
C’est Alsace active, membre du réseau national France active, qui instruit les
demandes pour les trois produits de finance solidaire dédiés aux associations
créatrices d’emplois et d’activités économiques :
– le Contrat d’amorçage associatif concerne les petites associations ayant
créé récemment leur premier emploi ou ayant un modèle économique encore
fragile. Il s’agit d’une avance remboursable sans intérêt plafonnée à 10 000 euros.
Elle est d’une durée de douze à dix-huit mois, renouvelable une fois.
– le Contrat d’apport associatif permet aux associations employeurs de
financer leurs investissements ou leur besoin en fonds de roulement. Ce contrat
est également une avance remboursable sans intérêt d’un montant pouvant
aller de 5 000 à 30 000 euros et d’une durée comprise entre deux et cinq ans.
Les associations d’utilité sociale qui créent ou consolident des emplois et
développent des prestations sont visées par ce fonds.
– Le fonds régional d’investissement solidaire est un moyen de renforcer les fonds propres des associations employeurs. L’outil proposé est
un prêt participatif de la Société d’investissement France active (Sifa) dont
le montant peut atteindre 60 000 euros pour une durée maximale de cinq
ans (taux d’intérêt de 2 % par an). Le plafond de 60 000 euros pourra être
doublé grâce au Programme d’investissements d’avenir, qui distribue les
fonds du « grand emprunt ». Par ailleurs, la même Sifa propose un prêt
participatif pouvant atteindre 1,5 million d’euros via
le fonds commun de placement Insertion emplois, le
Chaque centre des impôts
montant du prêt ne pouvant dépasser 50 % de l’invespossède un correspondant
tissement total.
associations qui envoie
sur demande un questionnaire
permettant de statuer sur la
situation fiscale de l’association.
La liste de ces correspondants est
disponible sur www.impot.gouv.fr,
rubrique « Contacts », puis
« Professionnels : vos correspondants
spécialisés » (choisissez votre
département et la mention
« Correspondants associations »
dans le menu déroulant). Pour en
savoir plus, l’instruction fiscale du
18 décembre 2006 sur la fiscalité
des associations est accessible
depuis www.associations.gouv.fr/
article.php3?id_article=475
Et du côté des mutuelles ?
Dans les mutuelles, on distingue deux grandes familles :
les mutuelles de santé, qui ont pour objet de couvrir les
personnes en cas de maladie ou d’accident en prenant
en charge la partie de dépenses de soins non remboursée
par l’assurance maladie de base, et les mutuelles d’assurance, qui assurent la couverture de risques (automobile,
habitation, prévoyance, etc.). Il s’agit de grosses structures.
Et de ce fait, on ne crée pas une mutuelle tous les jours.
Ainsi, la dernière-née des mutuelles d’assurance, celle
des Motards, fêtera ses 30 ans en 2013 ! Alors, si vous
avez des idées, mieux vaut se rapprocher des grandes
mutuelles déjà existantes.
74 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre iii
Entreprendre
autrement
Se faire accompagner
Pour entreprendre autrement, il faut bien connaître son statut, ses droits,
ainsi que les démarches obligatoires. Dans cette optique, de nombreux
dispositifs d’accompagnement ont été mis en place aux niveaux national
et local par les réseaux, les acteurs de terrain et les collectivités, dont notamment les « portes d’entrée de la création d’entreprise » (voir page 62).
Le dispositif local d’accompagnement
Le dispositif local d’accompagnement (DLA) soutient les associations
et les entreprises solidaires. Sur leur demande, des consultants spécialisés
établissent un diagnostic de la situation d’une entreprise solidaire ou d’une
association. Cette expertise permet aux acteurs de l’ESS de bénéficier gratuitement d’un plan d’accompagnement et d’une mission d’appui conseil.
Une étude nationale d’impact a été menée à l’automne 2011, portant sur
un échantillon de 440 associations ayant bénéficié d’un DLA en 2009 (soit
7,8 % des structures bénéficiaires d’un DLA cette année-là). Deux ans après
l’accompagnement, le nombre d’emplois des structures a augmenté sur un
rythme annuel de 4,4 %, soit deux fois plus que dans le monde associatif en
général. Par ailleurs, 67 % des structures faisant partie de cet échantillon ont
amélioré leur viabilité financière.
Dans le territoire de la Communauté urbaine de Strasbourg (CUS),
les entreprises de l’ESS peuvent s’appuyer sur Alsace active, qui met en
œuvre le DLA, avec son équipe de permanents et ses réseaux d’experts,
qui suivent les dossiers en amont du plan de financement. Une fois le
diagnostic effectué, ils peuvent identifier des besoins de financement,
qui peuvent être réalisés par les outils du réseau France active (garanties,
quasi-fonds propres) et, le plus souvent, par des tours de table avec des
partenaires bancaires ou de l’ESS.
Autre outil, le Fonds de confiance du réseau France active. Avec ce dispositif,
une entreprise solidaire peut accueillir un entrepreneur pour lui permettre
de développer son projet. Pour cela, elle peut bénéficier de subventions des
collectivités locales.
• Contact : Alsace active 67, 21 bd de Nancy, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 23 87 43, site : www.
alsaceactive.fr
Locusem
Locusem est un projet qui s’inscrit dans le cadre de Strasbourg Eco 2020. Il
a pour vocation d’investir dans des locaux à destination des jeunes et des très
petites entreprises, en leur garantissant des solutions adaptées et des loyers
modérés. Locusem s’adresse plus particulièrement aux acteurs de l’économie
sociale et solidaire.
• Contact : Locusem, 1 place de l’Etoile, 67000 Strasbourg,site : www.locusem.eu, courriel :
[email protected]
76 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Entreprendre
autrement
Réseau Entreprendre Alsace
Réseau Entreprendre Alsace est un réseau de chefs d’entreprise qui offre
un accompagnement humain et financier aux créateurs et repreneurs de
futures PME. Un programme Entreprendre autrement s’adresse directement
aux entrepreneurs de l’ESS.
• Contact : Réseau Entreprendre Alsace, Chez Lohr Industrie, 29 rue du 14-Juillet, 67980 Hangenbieten, tél. : 03 88 96 14 50, site : www.reseau-entreprendre-alsace.fr
L’Union régionale des structures d’insertion
par l’économique d’Alsace (URSIEA)
L’URSIEA fédère les 137 entreprises d’insertion, associations intermédiaires et
régies de quartier de la région Alsace, dont une cinquantaine sont implantées sur le
territoire de la CUS. Depuis 1990, elle a pour mission de mieux les faire connaître,
autant auprès d’éventuels bénéficiaires (qui sont aiguillés vers elles par les services
de l’emploi) que des partenaires potentiels, économiques, sociaux et politiques.
L’URSIEA a aussi un rôle de soutien auprès de ses membres, alors que le nombre
de postes en insertion subit depuis plusieurs années les aléas de la politique
nationale. « Depuis trois ans, les financements sont plafonnés, indique Sandrine
Bianchi, directrice de l’URSIEA. Cela correspond à presque 3 000 postes à Strasbourg. Mais il est du coup presque impossible de créer de nouveaux établissements,
alors que la demande d’insertion continue de progresser. A l’inverse, certaines
structures se retrouvent en difficulté, parce qu’elles ont trop de travail à réaliser par
rapport à leur nombre de postes. » Heureusement, le chiffre d’affaires commercial
est en nette augmentation ; pour les chantiers d’insertion locaux, la progression
est de 114 % entre 2006 et 2010. Ce dynamisme permet de maintenir l’équilibre
économique des structures d’insertion par l’activité économique (SIAE). Mais
l’URSIEA pousse tout de même ses membres à explorer de nouvelles pistes : avec
Alsace active (pour la recherche de financements et la consolidation des statuts),
avec l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie, pour trouver des
débouchés au personnel en insertion), avec le fonds mutualisé de la formation
(pour améliorer leur qualification). L’an dernier, un quart des salariés en inser-
ZOOM
CitésLab, pour bien démarrer son projet !
CitésLab est une innovation
la Maison de l’emploi de Strasbourg, la Caisse des
récente de la Caisse des dépôts
dépôts et consignations et le fonds européen de déve-
et consignations, en partenariat
loppement régional (Feder).
E. L.
avec les collectivités locales. C’est un service d’amor-
• Contacts :
çage pour les projets de création d’activité des habitants
– Pour les quartiers Port du Rhin, Neuhof, Meinau-
des quartiers des zones urbaines sensibles et des zones
Canardière, Elsau montagne verte et Tiergaertel Hiron-
de rénovation urbaine. A Strasbourg, ce sont les experts
delles : Start Hop, 1 rue du Corps-de-garde, 67100 Stras-
de la Scop Start Hop et de BPI qui conseillent et exper-
bourg, tél. : 06 62 60 19 62, site : starthop.blogspot.fr,
tisent les projets. Ils participent à leur montage, à la
courriel : [email protected]
recherche de financements et au suivi. Les porteurs
– Pour les quartiers Hautepierre, Cronenbourg, Koenigs-
de projet ont aussi la possibilité d’intégrer une des
hoffen, Quartier des écrivains, Grand Ried : BPI, 35 av. de
coopératives d’activités et d’emploi de la CUS (voir
la Paix, 67000 Strasbourg, tél. : 06 09 11 49 14, n° Vert :
page 66). CitésLab-Strasbourg est soutenu par la CUS,
0800 710 752, courriel : [email protected]
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
77
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre iii
Entreprendre
autrement
tion ont pu suivre des formations en dehors de leur structure d’accueil. Ainsi, un
tiers des salariés restent dans leur établissement jusqu’à la fin de leur parcours
d’insertion (c’est-à-dire vingt-quatre mois) ; il s’agit des personnes qui peuvent
le moins facilement repartir sur le marché du travail. Pour les personnes qui ont
achevé leur parcours (entre quelques mois et vingt-quatre), la moitié d’entre elles
se retrouvent dans un emploi ou une formation, tandis que 38 % redeviennent
demandeuses d’emploi et que 12 % sortent des « circuits de repérage », c’est-àdire qu’elles ne sont plus suivies par aucune structure.
Sandrine Bianchi insiste sur les bénéfices cachés de l’insertion pour la collectivité : « En Alsace, 1 euro investi par les financeurs publics génère 3,72 euros pour
l’économie locale, en paiement de charges patronales, en fiscalité et, surtout, en
économies réalisées par la prise en charge de personnes normalement assujetties au
chômage ou aux minima sociaux. » Comme ailleurs, l’insertion locale prouve son
efficacité. Les espoirs de l’URSIEA se portent demain sur la réouverture des postes,
sur l’intégration des clauses sociales (voir encadré page 17) dans de nouveaux
marchés publics et sur la naissance annoncée de partenariats d’insertion dans
Les familles de l’insertion par l’activité économique
Toutes les familles de l’insertion (voir pages 67-71) – Logiservices, Centre commercial de l’Esplanade, cour
sont présentes sur le territoire de la CUS :
d’Oxford, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 61 13 14, site :
– Les régies de quartier, comme Meinau Services www.logiservices.fr
(voir « Zoom » page 70), qui peuvent être impliquées
– Les ateliers et chantiers d’insertion : Carijou (revadans de nombreux projets.
lorisation de jouets, dépend de Caritas France), L’Ile
– Les entreprises d’insertion : Envie (recyclage), Au aux épis (restaurant), Vetis (vêtements), Sport solidaPort’Unes (propreté, voir page 79), Sineo (lavage rité insertion (réparation de vélos et utilisation d’équiécologique de véhicules, qui fut la première franchise pements sportifs), Banque alimentaire, etc.
de ce groupe après Lille), Terre d’appels (centre d’ap- – Carijou, 45 rue du Faubourg-National, 67000 Strasbourg,
pels), L’Atelier d’Isabelle (couture), etc.
• Contacts :
– Envie, 6 rue Herrade, 67200 Strasbourg, tél. :
03 88 10 04 30, site : www.envie.org, courriel : contact.
[email protected]
– Au Port’Unes, 4 impasse Jean-Millot, 67000 Strasbourg,
tél. : 03 88 60 50 33, site : www.auportunes.com
– Sineo, 19 rue Livio, 67000 Strasbourg, tél. : 03 90 20 38 48,
site (national) : www.sineo.fr, courriel : [email protected]
– Terre d’appels, 3 quai Kléber, Tour Sébastopol, 67000 Strasbourg, tél. : 03 69 09 22 62, site : www.terredappels.fr
– L’Atelier d’Isabelle, 17 rue de la Gare, 67550 Vendenheim,
tél. : 03 88 69 33 65, site : www.garozange.com
– Les associations intermédiaires : Allo Job (petits
tél. : 03 88 32 83 69, site : www.carijou.fr
– L’Ile aux épis, 83 route du Rhin, 67000 Strasbourg, tél. :
03 90 22 36 41, site : www.ileauxepis.fr
– Vetis, 20 rue de Hoenheim, 67207 Niederhausbergen,
tél. : 03 90 40 27 60, site : www.vetis.org
– Sport solidarité insertion, 3 c rue de l’Atome,
67800 Bischheim, tél. : 03 88 79 42 50, site : www.
sportsolidariteinsertion.org
– La Banque alimentaire, 98 rue de la Plaine-des-Bouchers,
67100 Strasbourg-Meinau, tél. : 03 88 40 30 40, site
(national) : www.banquealimentaire.org, courriel : ba670@
banquealimentaire.org
– Les entreprises de travail temporaire d’insertion :
travaux et services pour les entreprises), GermAlsace Ovalie 67 (pour les travailleurs handicapés) et Option 2i
(secteurs agricole et agroalimentaire) et Logiservices (désormais incluse dans la Scic INDIBATP, voir page 66).
(petits travaux et services pour les particuliers).
– Ovalie 67, 14 b rue Lafayette, 67100 Strasbourg, tél. :
• Contacts :
03 88 79 12 92, site : www.resovalie.com, courriel :
– Allo Job, 43 rue du Faubourg-de-Saverne, 67000 Stras- [email protected]
– Option 2i, 9 place Broglie, BP 50014, 67068 Strasbourg, tél. : 03 88 22 80 22, site : www.allo-job.com
– GermAlsace, 10 rue Sainte-Marguerite, 67000 Strasbourg, bourg Cedex, tél. : 03 88 24 87 00, courriel : valerie.ludwig@
tél. : 03 88 81 75 56, site : www.laser-emploi.fr/germa
indibatp.com
78 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Entreprendre
autrement
l’Eurodistrict (Eurodistrict Strasbourg-Ortenau : www.eurodistrict.eu), notamment
pour le chantier de prolongement du tramway.
• Contact : Union régionale des structures d’insertion par l’économique d’Alsace, 68 av. des
Vosges, 67000 Strasbourg, tél. : 03 90 22 12 72, site : www.ursiea.org, courriel : [email protected]
L’URScop
L’Union régionale des Scop d’Alsace – Lorraine – Champagne-Ardenne fédère
les Scop de ce vaste espace régional et les accompagne dans leur naissance et leur
développement. Dans la seule Alsace, on dénombre une cinquantaine de Scop
et de Scic. Le nombre des coopératives de production est donc plutôt limité, la
région ayant été plus fortement marquée par les coopératives de consommation et
les banques coopératives. L’URScop prodigue du conseil pour la création d’entreprise, la transmission d’entreprises en bonne santé et la reprise d’entreprises en
difficulté sous forme coopérative. Elle oriente également vers les outils financiers
des Scop (Socoden, Spot et Sofiscop), vers les partenaires du mouvement Scop
(Esfin Ides, Crédit coopératif) et vers les banques privées (voir aussi page 63).
• Contact : Union régionale des Scop d’Alsace – Lorraine – Champagne-Ardenne, 5 rue Morey,
54000 Nancy, tél. : 03 83 37 47 80, courriel : [email protected]
ZOOM
Au Port’Unes, une coopérative d’insertion
Au Port’Unes a la particularité d’être à la fois une
Scop et une entreprise d’insertion. Elle a démarré en
1993 sous forme associative, à l’initiative de deux
étudiantes qui venaient de réaliser une étude de
faisabilité sur la création d’une structure d’insertion
dans le quartier de Neudorf, Schluthfeld, Port du Rhin,
Musau. Elles se sont lancées dans la création d’une
association qui pourrait employer des personnes dans
les métiers de la propreté et des espaces verts. C’est
avec l’ajout de nouvelles activités (déconstruction de
en 2004 de passer en Scop. A l’époque, les dirigeantes
se sont rapprochées de l’Union régionale des Scop
pour baliser leur dossier. « Nous avions déjà un fonctionnement très coopératif, remarque Marie-Pia Meyer,
D. R.
bâtiments, épicerie sociale) que s’est présentée l’idée
Au Port’Unes a été lancée sous forme associative en 1993.
Elle s’est transformée en Scop en 2004, avec l’aide de l’Union
régionale des Scop.
l’actuelle gérante. Nous prenions nos décisions en
commun. Pour la Scop, nous n’avions pas besoin d’un
nous essayons de les mettre en relation avec des
capital très élevé, mais cela nous permettait d’impli-
employeurs potentiels, mais les débouchés restent
quer les permanents autour d’un projet commun.
peu nombreux, sauf de temps à autre avec le port
Nous sommes aujourd’hui huit associés, et nous
autonome de Strasbourg », poursuit Marie-Pia Meyer.
souhaitons élargir le sociétariat aux encadrants des
C’est pourquoi la Scop continue de se diversifier
salariés en insertion. La Scop légitime notre activité
(dernièrement dans le tri) et de répondre aux appels
et notre professionnalisme. »
d’offres dans le cadre de marchés publics. Il y a trois
L’entreprise a une quinzaine de cadres, qui sont
ans, elle s’est lancée dans la création d’une entreprise
pour la plupart d’anciens salariés en insertion, pour
adaptée, pour douze salariés handicapés, dans les
une cinquantaine de postes d’insertion. Certains sont
mêmes métiers que la coopérative.
des habitants du quartier, mais ce ne sont pas la
• Contact : Au Port’Unes, 4 impasse Jean-Millot,
majorité. « Lors d’opérations ponctuelles avec la
67000 Strasbourg, tél. : 03 88 60 50 33, site : www.
Maison de l’emploi ou d’autres réseaux de l’insertion,
auportunes.com, courriel : [email protected]
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
E. L.
79
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre iii
Entreprendre
autrement
Faire financer son projet
Outre les dispositifs de droit commun, des mécanismes de financement
sont spécifiquement dédiés aux entreprises de l’économie sociale et
solidaire.
Le capital-risque solidaire
Les organismes intervenant dans le secteur du capital-risque solidaire apportent des fonds propres à une structure tout en restant minoritaires au capital.
– L’association France active est le premier financeur de l’économie solidaire
en France. Ses deux objectifs sont de faciliter l’accès au crédit bancaire pour
les créateurs d’entreprise et de financer le développement de l’emploi dans les
entreprises solidaires. Pour cela, le réseau national est constitué de 40 fonds territoriaux. Alsace active est le fonds territorial compétent en Alsace. Localement,
comme les autres fonds territoriaux, Alsace active cherche à développer la collecte
d’épargne auprès des particuliers et des salariés à travers la promotion de l’épargne
solidaire. Alsace active, comme tous les fonds France active, est partenaire de la
Caisse des dépôts et consignations dans le cadre du Programme d’investissements
d’avenir (PIA), ce qui signifie qu’un euro investi par le fonds territorial dans une
entreprise de l’ESS génère un euro d’investissement supplémentaire venant du PIA.
• Contact : Alsace active, 21 bd de Nancy, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 32 03 18, site : www.
alsaceactive.fr, courriel : [email protected]
– Garrigue est une société coopérative de capital-risque solidaire créée en
1985 pour prendre des participations minoritaires dans des sociétés à forte
plus-value sociale. Elle n’a pas de représentant local sur la CUS. La centaine
d’entreprises qu’elle soutient en France se situent majoritairement dans des
secteurs comme le commerce équitable, les énergies renouvelables, l’agriculture
biologique, etc. Le montant des interventions varie de 8 000 à 30 000 euros en
fonds propres ou en compte-courant d’associés, pour une durée de cinq à dix
ans. Ces soutiens sont obligatoirement associés à des apports de Cigales (clubs
d’investisseurs pour une gestion alternative et locale de l’épargne solidaire).
Tout comme France active, Garrigue est partenaire de la Caisse des dépôts et
consignations dans le cadre du PIA. Un euro investi par Garrigue débloque ainsi
un euro d’investissement issu du PIA.
• Contact : Garrigue, 61 rue Victor-Hugo, 93500 Pantin, tél. : 01 48 44 74 03, site : www.garrigue.
net, courriel : [email protected]
– Esfin-Ides est un groupe spécialisé dans le financement des PME, des
entreprises de l’économie sociale et de celles à forte responsabilité sociale et
environnementale. Il comporte plusieurs structures, dont l’Institut de développement de l’économie sociale (Ides), qui finance les entreprises de l’économie
sociale sous la forme de capital-risque développement. Fontanot participations
est pour sa part un fonds commun de placement à risque (FCPR) géré par la
structure Esfin gestion. Dédié aux PME, il a pour vocation la prise de participation au capital d’entreprises en phase de développement ou de transmission.
80 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Entreprendre
autrement
Par ailleurs, Esfin participations s’adresse à des PME dont « le comportement
éthique est un des caractères fondateurs ». Les interventions en fonds propres
(sous la forme d’actions et d’obligations convertibles) varient de 150 000 à
450 000 euros, pour une durée définie en fonction de la stratégie de l’entreprise.
En outre, Esfin-Ides propose des outils de financement spécifiques tel Spot
pour les Scop et Sofinei pour les entreprises d’insertion.
• Contact : Esfin-Ides, 2 place des Vosges, immeuble La Fayette, 92400 Courbevoie, tél. :
01 55 23 07 10, site : www.esfin-ides.com
Les prêts bancaires
Les banques sont des interlocuteurs financiers incontournables pour les
créateurs d’entreprise ou d’association. Certaines sont davantage spécialisées
que d’autres dans le secteur de l’économie sociale et solidaire.
– La Nef est une société coopérative de finances solidaires créée en 1988.
Affiliée au Crédit coopératif, elle collecte l’épargne de particuliers pour octroyer
ensuite des crédits à des porteurs d’initiatives économiques. Le tout dans un but
bien précis : soutenir la création et le développement d’activités professionnelles
et associatives à des fins d’utilité sociale et environnementale. Dernièrement,
la Nef a soutenu la création de la librairie Soif de lire à Strasbourg, qui propose
lectures, expositions, boissons équitables et pâtisseries confectionnées par une
association du quartier.
• Contact : www.lanef.com
– Le Crédit coopératif est une des banques les plus engagées dans l’économie sociale et solidaire. Il offre ses services à l’ensemble des entreprises de
l’économie sociale et solidaire. Il se présente en particulier comme la banque
des associations et a une forte tradition partenariale avec les têtes de réseaux
associatifs afin de connaître au mieux les besoins et contraintes de chaque
secteur. En témoignent les différents outils bancaires spécifiques au monde
associatif qu’il propose, comme le Fonds de garantie mutuelle des organismes
sanitaires et sociaux, qui facilite l’accès au crédit des associations du secteur, ou
encore le Fonds de garantie mutuelle du tourisme-loisirs, dédié au financement
des équipements du tourisme social.
• Contact : www.credit-cooperatif.coop, pour trouver l’adresse d’une agence, aller dans la
rubrique « Nos agences ».
– La Caisse d’épargne, membre du groupe bancaire BPCE, est composée
d’un réseau de 17 caisses d’épargne régionales, dont la Caisse d’épargne Alsace.
Celle-ci développe notamment une activité de microcrédit personnel dans le
cadre du dispositif « Parcours confiance ».
• Contacts :
– Site national : www.caisse-epargne.fr, pour trouver l’adresse d’une agence, aller dans la rubrique
« Agences ».
– Le site des sociétaires de la Caisse d’épargne Alsace : www.societaires.caisse-epargne.fr/alsace
– Le Crédit mutuel permet notamment aux associations de placer leurs
excédents éventuels via le dispositif Eurocompte Association.
• Contact : www.creditmutuel.com, pour trouver une agence, aller dans « Trouver une caisse ».
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
81
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre iii
Entreprendre
autrement
– Le Crédit municipal est l’héritier des Monts de piété, des banques de
charité créées dès le XVe siècle. Le Crédit municipal s’installe à Strasbourg en
1826 avec une vocation sociale affirmée. Son objectif est d’aider les personnes
en difficulté financière. Aujourd’hui, il s’investit dans un dispositif d’aide aux
plus fragiles au travers des microcrédits personnels.
• Contact : Crédit municipal de Strasbourg, 6 rue d’Ingwiller, 67000 Strasbourg, tél. :
03 88 32 04 21, site : www.credit-municipal-strasbourg.fr
Le microcrédit et les prêts d’honneur
– L’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie) est le principal
réseau de microcrédit professionnel en France. Via ces microcrédits, elle soutient les personnes exclues du marché du travail qui souhaitent s’y réinsérer
en créant leur entreprise. La quasi-totalité des bénéficiaires sont en effet des
demandeurs d’emploi. Seules les personnes n’ayant pas accès au crédit bancaire
traditionnel peuvent obtenir un prêt de l’Adie. Pour soutenir les porteurs de
projet, l’association octroie des prêts d’un montant moyen de 3 000 euros pour
une durée de deux ans avec un taux d’intérêt d’environ 5 %.
• Contact : Adie-Strasbourg, 8 bd de Nancy, 67000 Strasbourg, tél. : 0800 800 566, site : www.adie.org
– Les plates-formes d’initiatives locales (Pfil) octroient des prêts d’honneur à taux zéro et sans garantie. D’un montant allant de 3 000 à 7 500 euros,
ce soutien financier est un moyen pour le créateur d’entreprise ou le jeune
entrepreneur de consolider ses fonds propres en début d’activité. Remboursable sur une période de trois à cinq ans, il est accessible aux créateurs ou
aux repreneurs d’entreprise, ainsi qu’aux jeunes entrepreneurs (entreprises
ayant moins de trois ans d’existence) qui développent une activité dans
les domaines de l’artisanat, du bâtiment, des services aux entreprises, des
services de proximité ou des commerces de première nécessité. Les Pfil
sont regroupées au niveau national au sein du réseau France initiative. Elles
travaillent chacune sur une zone géographique déterminée. A Strasbourg, la
Pfil référente est Cap Création initiative. Fin 2011, cette dernière avait étudié
ZOOM
Soutenir le développement solidaire à Strasbourg
Avec la Nef et le Crédit coopératif, un épargnant
par la banque : Agir pour la planète (énergies renou-
solidaire strasbourgeois peut soutenir des projets
velables, éco-activités, maîtrise de l’énergie, environ-
développés localement. En effet, les fonds versés
nement), Agir pour une société plus juste (handicap,
sont tracés : on sait donc à quel projet ils sont affec-
aide aux personnes fragiles, aide à l’enfance, aux
tés. Ainsi, en souscrivant aux comptes à terme ou
personnes âgées, logement social, universités et
au plan d’épargne Nef, il est possible de décider de
recherche) et Agir pour entreprendre autrement
l’orientation de son épargne (agriculture bio, culture,
(activité d’insertion, commerce équitable, coopéra-
environnement, développement social et solidaire, etc.).
tives). Il est aussi possible de choisir les trois secteurs
Fin 2012, le Crédit coopératif a lancé une nouvelle
en même temps. A partir de là, la banque sélectionne
déclinaison de son compte Agir, qui permet à ses
des prêts susceptibles d’être reliés à cette épargne
souscripteurs de financer des projets à forte utilité
affectée et garantit aux clients le suivi de l’utilisation
sociale. Dorénavant, les souscripteurs pourront choi-
des fonds, c’est-à-dire leur traçabilité. Les deux
sir en priorité le secteur qui pourra être financé par
établissements bancaires s’engagent ainsi à informer
leur épargne. Trois domaines ont été présélectionnés
les épargnants sur l’utilisation de leur argent. E. L.
82 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Entreprendre
autrement
plus de 500 demandes de prêts et parrainages en comité d’agrément et avait
accordé son soutien financier à 281 entreprises.
• Contact : Cap création initiative, 10 place Gutenberg, 67000 Strasbourg, tél : 03 88 75 24 45,
site : www.cap-creation-entreprise.com
Les fondations de l’économie sociale
– La fondation Macif remet chaque année un prix à quelque 150 projets
économiques, en privilégiant ceux qui entrent dans le champ de l’économie
sociale et de l’innovation sociale. Lorsque ces projets ont une portée locale,
les demandes doivent être adressées à la délégation régionale de la fondation.
• Contacts :
– Site national : www.fondation-macif.org
– Fondation Macif Centre-Europe (Alsace, Lorraine, Franche-Comté), Les Glycines, 12 route de
Soultz, 68501 Guebwiller, tél. : 03 89 74 42 24, courriel : [email protected]
– La fondation Groupe chèque déjeuner aide les entreprises et les associations
de l’économie sociale, qu’elles soient en création ou en développement, en particulier lorsqu’elles créent des emplois de proximité et favorisent la cohésion sociale.
• Contact : Fondation groupe Chèque déjeuner, 27-29 av. des Louvresses, 92230 Gennevilliers,
tél. : 01 41 85 37 10, site : www.fondation-groupe-cheque-dejeuner.com
– La fondation Crédit coopératif décerne chaque année depuis presque
trente ans les Prix et Trophée de l’initiative en économie sociale. A la clé : plus
de 150 000 euros de prix. En 2012, près de 50 organismes de l’économie sociale,
qu’il s’agisse de coopératives, de mutuelles ou d’associations, ont été récompensés
lors des Trophées régionaux, marchepieds vers les Prix et Trophée nationaux
décernés à quatre structures chaque automne.
• Contact : Fondation Crédit coopératif, site : www.credit-cooperatif.coop/fondation
Pour en savoir plus sur les autres fondations :
– Fondation de France, 40 av. Hoche, 75008 Paris, tél. : 01 44 21 31 00, site : www.
fondationdefrance.org, courriel : [email protected]
– Association pour le développement du mécénat industriel et commercial (Admical), 26 ter rue
Ordener, 75018 Paris, tél. : 01 42 55 20 01, site : www.admical.org
– Institut du mécénat de solidarité – Entreprendre pour la cité, 141 av. de Clichy, 75017 Paris, tél. :
01 43 87 52 52, site : www.imsentreprendre.com, courriel : [email protected]
ZOOM
Les aides de la Région Alsace
La Région Alsace est impliquée dans le soutien et
pour les associations ayant moins de 15 salariés à
le développement de l’économie sociale et solidaire.
temps plein dans la région, au Contrat d’amorçage
En 2011, une convention-cadre a été signée, sym-
associatif (en lien avec France active, voir page 74),
bolisant une forme de reconnaissance mutuelle
qui a pour but d’accompagner les porteurs de pro-
entre la collectivité et les acteurs de terrain. Cette
jets dans le domaine de l’ESS. Enfin, la Région
convention a pour objectif d’améliorer les échanges
majore certains dispositifs classiques quand il s’agit
et de mieux répondre aux besoins.
de projets liés à l’économie sociale et solidaire.
De nombreuses aides sont proposées, allant du
D. B.
soutien au recrutement de salariés dans le secteur
• Pour en savoir plus : liste des aides et des dispositifs
associatif (dispositif Area [Aide régionale aux emplois
disponible sur www.region-alsace.eu, rubrique « Guide
associatifs]), qui se traduit par une aide financière
des aides ».
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
83
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre iii
Entreprendre
autrement
Les aides publiques
– Le parcours d’accompagnement Nacre permet à des personnes sans
emploi ou rencontrant des difficultés d’insertion durables dans l’emploi de
créer ou de reprendre une entreprise en bénéficiant d’un accompagnement.
Cet accompagnement se fait en deux temps :
• avant la création ou la reprise d’entreprise, pour concrétiser le montage et
le financement du projet, grâce notamment à l’obtention d’un prêt à taux zéro
Nacre allant jusqu’à 10 000 euros. Ce prêt devra être remboursé dans un délai
de cinq ans, et celui-ci ne pourra être accordé que si le porteur de projet obtient
également un prêt bancaire ou assimilé.
• après, pour être guidé dans le (re-)démarrage et le développement de
l’entreprise pendant trois ans.
• Contact : www.emploi.gouv.fr/nacre
– Le Fonds social européen (FSE), via sa mesure 4-2-3, aide les petits projets
associatifs en lien avec l’emploi. En Alsace, c’est la Cres qui est la plateforme de
référence pour ce dispositif sur le financement des micro-projets associatifs.
• Contact : Chambre régionale de l’économie sociale (Cres) d’Alsace : 3 rue de la Coopérative, 67017 Strasbourg, tél : 03 88 45 96 83, site : www.cres-alsace.org, courriel : cres@
cres-alsace.org
« Participer au financement des acteurs et réseaux de l’ESS »
Jérôme Dorkel/CUS
ENTRETIEN
Comment se traduit concrètement
la politique de la Communauté
urbaine de Strasbourg en faveur
de l’économie sociale et solidaire ?
différents partenaires du secteur privé que sont
Historiquement, la collectivité a
collecte est opérée par le biais d’un Livret solidaire,
utilisé l’outil des clauses sociales
les particuliers, les associations, les entreprises ou
les sociétés d’économie mixte (SEM).
Pour les particuliers et les associations, cette
géré par le Crédit municipal de Strasbourg.
pour contribuer à la consolidation
Pour les SEM et entreprises, cette collecte est
Frédéric du secteur. Aujourd’hui, 80 % des
Nitschke, marchés de travaux publics et 60 %
conseiller des marchés de services com-
effectuée vers un compte à terme, par le biais d’un
municipal
de Strasbourg portent des clauses sociales. Cela
délégué à l’ESS traduit notre volonté de participer
opérateur, la Caisse d’épargne. C’est le reversement
sous forme de don de la moitié des intérêts bancaires qui viendra alimenter le fonds.
Des avantages fiscaux sont réservés aux dona-
au financement des acteurs et
teurs : les particuliers qui consentent des dons
réseaux de l’ESS, tout comme l’est celle de créer
peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt sur le
de nouveaux outils…
revenu à hauteur de 66 % du montant des versements, dans la limite de 20 % du revenu imposable.
Quels sont ces nouveaux outils ?
Les entreprises peuvent quant à elles bénéficier
Nous venons d’encourager la création d’un fonds de
d’une réduction d’impôt à hauteur de 60 % du
dotation ESS’Or Est, avec le soutien du Crédit munici-
montant de leurs versements, dans la limite de
pal. La vocation de ce fonds est, dans l’agglomération,
5 % de leur chiffre d’affaires.
de participer au financement d’activités d’économie
sociale et solidaire et de développer le microcrédit
aux particuliers, mais aussi aux personnes morales.
Quel est votre objectif de financement ?
L’objectif est de pouvoir doter ce fonds de
270 000 euros en année pleine. Ces sommes per-
Comment ce fonds va-t-il fonctionner ?
Il mobilisera une part des intérêts financiers issus
mettront de compléter l’effort de la Communauté
urbaine et de la Ville en faveur de l’ESS.
des placements de liquidités à court terme de
84 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Propos recueillis par E. L.
Entreprendre
autrement
Recruter et manager
autrement
La gestion des ressources humaines comporte certaines spécificités
dans l’économie sociale et solidaire. Par exemple dans les associations
et les mutuelles, où les bénévoles jouent un rôle important, en complément des emplois salariés classiques.
Le bénévolat
Selon France Bénévolat, organisme public chargé de la promotion du
bénévolat, 11 millions de Français sont actifs dans les associations, dont
5 millions peuvent être considérés comme des bénévoles réguliers.
ZOOM
Espaces Verts, la Scop qui fait florès
Dès sa création en 1983, la Scop Espaces Verts a
cherché à concilier l’économique et le social. Après
deux années d’expérimentation, elle est pleinement
entrée dans le marché en se professionnalisant et
elle peut aujourd’hui compter sur ses clients, composés en grande partie de collectivités et de sociétés d’économie mixte, pour continuer à se développer. En 2011, elle a réalisé plus de 6 millions
d’euros de chiffre d’affaires et s’est lancée dans
18001. « Nous répondons avant tout à des appels
d’offres, ainsi qu’aux besoins de nos clients en
termes de qualité, de délais et de prix, sans chercher
à mettre spécialement en avant notre volet social »,
D. R.
un processus de certifications ISO 9001, 14001 et
La Scop Espaces Verts, créée en 1983, compte une dizaine
de personnes en contrat d’insertion, sur un total de 50 salariés.
explique Michel Reutenauer, gérant de la Scop, qui
reconnaît toutefois que « la politique volontariste
tous les salariés peuvent devenir associés de la
de la Communauté urbaine et de la Ville de Stras-
coopérative « s’ils sont volontaires », précise Michel
bourg en faveur de l’insertion par l’activité écono-
Reutenauer. « Si tous les salariés sont impliqués
mique au travers de l’insertion de clauses sociales
dans l’entreprise par leur travail, les associés, eux,
dans les marchés publics a été bénéfique pour
s’engagent à œuvrer au sein de commissions de
l’entreprise » (voir encadré page 17). Mais au final,
travail internes qui se penchent sur des sujets qui
peu de ses clients savent que la Scop Espaces Verts
sont propres à la vie de la coopérative, comme la
compte une dizaine de personnes bénéficiant d’un
sécurité sur les chantiers ou la vie sociale au sein
contrat d’insertion, sur un total de 50 salariés.
de l’entreprise. Cette activité s’ajoute à celle des
« Nous cherchons à les professionnaliser afin qu’ils
35 heures qu’ils assurent dans le cadre de leur
puissent suivre une formation diplômante de type
contrat de travail. » En 2012, la Scop comptait
CAP », souligne Michel Reutenauer. Et la Scop ne
16 associés.
s’est pas arrêtée là : elle a créé en 2009 une filiale,
• Contacts :
Ginkgo Espaces Verts, là aussi sous forme coopé-
– Scop Espaces Verts, rue du Tramway, 67114 Eschau, tél. :
D. B.
rative, pour permettre l’accès au travail à des per-
03 88 59 05 00, site : www.scop-espaces-verts.fr, courriel :
sonnes en situation de handicap.
[email protected]
Par ailleurs, la coopérative a des règles de fonc-
– Ginkgo Espaces Verts, rue du Tramway, 67114 Eschau,
tionnement originales. Au-delà des statuts, qui ré-
tél. : 03 88 59 60 48, site : www.ginkgo-espaces-verts.fr,
gulent la gouvernance de l’entreprise (voir page 62),
courriel : [email protected]
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
85
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre iii
Bon à savoir !
Entreprendre
autrement
régional d’appui pédagogique et
Le réseau Sara (Soutien aux associations en région
Alsace) a développé un programme de formations à
destination des salariés et des bénévoles associatifs
(voir page 88).
technique-Centre d’appui et de
• Pour en savoir plus :
ressources régional de lutte
– L’actualité en matière de formations pour les bénévoles associatifs
contre l’illettrisme (Crapt-Carrli)
en Alsace : www.reseau-sara.org/Formations/pdg_formations_
ont réalisé un ouvrage, Regards sur
associations_alsace.htm
l’insertion par l’activité économique.
– Quelques liens utiles : www.associationmodeemploi.fr et www.
Un encadrement qui libère, disponible
francebenevolat.org
directement dans les locaux de ces
– Sur la validation des acquis de l’expérience (VAE) pour les béné-
structures.
voles, voir page 88.
L’Union régionale des structures
d’insertion économique
d’Alsace (URSIEA) et le Centre
• Contacts :
– URSIEA, 68 av. des Vosges,
67000 Strasbourg, tél. : 03 90 22 12 72,
Le service civique
Le service civique (qui a remplacé le volontariat
associatif ) permet à tout jeune âgé de 16 à 25 ans
– Crapt-Carrli, 4 rue de Sarrelouis,
de s’engager dans des missions d’intérêt général se
67000 Strasbourg, tél. : 03 88 23 83 23,
déroulant en France ou à l’étranger. Il concerne plus
site : crapt-carrli.gip-fcip-alsace.fr,
particulièrement des domaines tels que la solidarité,
courriel : [email protected]
la santé, l’environnement, l’action humanitaire, la
citoyenneté, etc. Les volontaires bénéficient d’une
indemnité pouvant aller jusqu’à 570 euros par mois. Le service civique dure
entre six mois et un an.
site : www.ursiea.org, courriel :
[email protected]
• Pour en savoir plus :
– www.service-civique.gouv.fr : le site du ministère des Sports, de la Jeunesse, de l’Education
populaire et de la Vie associative consacré au service civique.
– www.civiweb.com : le centre d’information sur le volontariat international.
Le contrat unique d’insertion
Depuis le 1er janvier 2010, le contrat unique d’insertion (CUI) remplace
l’ensemble des contrats aidés existants. Il se divise en deux catégories : le
contrat initiative emploi (CUI-CIE) et le contrat d’accompagnement dans
l’emploi (CUI-CAE). Le premier concerne des emplois dans le secteur privé
industriel et commercial. Le second concerne des emplois dans le secteur
public ou associatif.
Via ce contrat, les associations bénéficient d’aides à l’emploi lorsqu’elles
accueillent des personnes en difficulté et des chômeurs de longue durée.
• Pour en savoir plus : www.service-public.fr (rubrique « Formation-Travail », puis « Contrats
d’aide à l’insertion ») ou www.travail-emploi-sante.gouv.fr
86 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Entreprendre
autrement
Se former
L’économie sociale et solidaire embauche. Les profils recherchés sont
très divers. Certaines formations spécialisées ont vu le jour ces dernières années.
E
ntreprendre autrement, ça s’apprend ! Il existe de nombreuses formations
au management des structures de l’économie sociale et solidaire. Destinées aux étudiants comme aux professionnels, elles se déroulent aussi bien à
l’université que dans des associations spécialisées, via la Chambre régionale
de l’économie sociale (Cres). Etudiants, salariés, bénévoles, dirigeants d’associations…, vous voulez vous aussi vous former aux pratiques de l’économie
sociale et solidaire ? Voici une vue d’ensemble des formations proposées.
Les formations diplômantes
L’économie sociale et solidaire se développe rapidement dans la métropole
strasbourgeoise. Preuve en est : d’année en année, des coopératives et des
associations naissent, notamment dans des secteurs jusqu’alors occupés par
des entreprises d’économie dite « traditionnelle » (services à la personne,
modes de déplacement, média…). Cette nouvelle manière de penser et de
« faire » l’économie nécessite de former les dirigeants, cadres et salariés de
ces nouvelles structures.
Pour cela, l’université de Strasbourg et celle de Haute-Alsace (UHA) de
Mulhouse, en partenariat, proposent depuis 2005 le master « Ingénierie de
projet en économie sociale et solidaire », qui s’adresse aux étudiants (formation
initiale) et aux professionnels (formation continue, après validation des acquis
de l’expérience [VAE]). Proposant des matières aussi diverses que la finance,
la science politique ou le droit social, il a pour vocation d’offrir aux étudiants
une formation de haut niveau orientée vers l’acquisition des outils théoriques
et pratiques indispensables à la conception, l’organisation et l’animation de
projets innovants relevant du champ de l’économie sociale et solidaire. Basé
sur le campus Fonderie, à Mulhouse, le master propose en première année
un tronc commun et en deuxième année un choix entre deux spécialités :
l’économie sociale ou le développement durable.
La deuxième année se déroule en alternance (cours/stage), avec un stage
long de huit mois dans une structure de l’ESS. Les débouchés sont très divers :
directeur du développement d’une mutuelle, responsable du secteur de l’économie sociale et solidaire au sein d’une collectivité territoriale, chef de projets
dans une association ou une organisation non gouvernementale (ONG), etc.
Ainsi d’Azara, issue de la promotion 2008-2009 du master 2, qui est aujourd’hui
coordinatrice de projet de développement solidaire dans une ONG intervenant au Burkina Faso. De son année de master, elle ne retient que du positif :
« Le master en économie sociale m’a ouvert les portes pour connaître de riches
initiatives : j’ai rencontré tout au long de l’année des représentants d’entreprises
de services à la personne, de location-partage d’automobiles… Découvrir ces
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
87
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre iii
Entreprendre
autrement
expériences m’a permis d’enrichir ma vision de l’entrepreneuriat social et de la
construction d’une société meilleure ! »
• Pour en savoir plus : www.campus-fonderie.uha.fr/fr/master-economie-sociale-solidaire
Les formations dédiées aux bénévoles associatifs
La formation au management des structures de l’économie sociale et solidaire n’est pas réservée aux étudiants et aux salariés en formation continue.
Elle est aussi disponible pour les bénévoles associatifs voulant améliorer
leurs compétences dans leur domaine. C’est ce que propose, par exemple, le
réseau Soutien aux associations en région Alsace (Sara) en partenariat avec
la Chambre régionale d’économie sociale (Cres) d’Alsace, la Région Alsace
et la Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA). Elle
organise en effet chaque année sur toute la région des modules thématiques
pour les bénévoles associatifs. Au programme : apprendre à gérer la communication d’une association, améliorer sa comptabilité ou fédérer autour d’un
projet commun… Autant dire que les intéressés trouveront là une formation
complète aux engagements associatifs, prodigués par des acteurs associatifs.
A noter également que l’Ogaca, agence conseil auprès des entreprises
culturelles, organise des formations sur le passage de statut associatif au
statut de société coopérative et participative (Scop) dans le domaine de la
production de spectacles. • Contacts :
– Association Sara, 1 a place des Orphelins, 67000 Strasbourg, site : www.reseau-sara.org,
courriel : [email protected]
– CPCA Alsace, 1 a place des Orphelins, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 23 26 38, courriel :
[email protected]
– Ogaca, 8 bd de Nancy, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 76 24 10, site : www.ogaca.org, courriel :
[email protected]
– Pour tout renseignement sur les formations en économie sociale et solidaire, rendez-vous
sur le site de la Cres : www.cres-alsace.org, rubrique « Emploi formation », puis « Formations ».
Se former toute sa vie, c’est possible !
Si vous êtes salariés, vous pouvez faire valoir vos
congé de formation économique, sociale et syndicale
droits à la formation. Le droit individuel à la forma-
ou le congé pour validation des acquis de l’expé-
tion (DIF) est reconnu pour les salariés ayant travaillé
rience (VAE).
au minimum un an en entreprise. Ils peuvent alors
Ce dernier permet de valider des compétences
décider de se former, sous réserve de l’accord de
et des savoirs dans le but de déboucher sur la
l’employeur sur le choix de la formation. Les salariés
délivrance d’un diplôme, d’un titre ou d’un certifi-
en contrat à durée déterminée (CDD) peuvent éga-
cat de qualification complet ou d’une partie des
lement accéder à ce droit dans des conditions
unités d’enseignement qui le composent. Ainsi, une
spécifiques. Au terme de son congé individuel de
personne qui effectue une activité bénévole dans
formation (CIF), le salarié doit retrouver son poste
une association ou une activité professionnelle
de travail. En outre, les frais de formation ainsi que
depuis au moins trois ans peut entamer une telle
l’allocation de formation sont soit à la charge de
démarche.
l’employeur, soit financés par des organismes agréés
• Pour en savoir plus :
par l’Etat : les fonds de gestion des congés indivi-
– Fongecif Alsace, 2 rue Thomas-Mann, 67200 Strasbourg,
duels de formation (Fongecif).
site : www.fongecif-alsace.com
Il existe également d’autres congés avec des
objectifs de formation plus spécifiques comme le
– VAE Alsace, tél. : 0810 811 668 (prix appel local), site :
vae-alsace.com, courriel : [email protected]
88 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Entreprendre
autrement
Se faire représenter
Des structures sont spécialement chargées de promouvoir les entrepreneurs de l’économie sociale et solidaire et de les représenter auprès des pouvoirs publics et des collectivités territoriales.
Les principaux réseaux représentatifs de l’ESS
sur la Communauté urbaine de Strasbourg
– La Chambre régionale de l’économie sociale (Cres) d’Alsace a notamment
pour missions de rendre plus visible l’ESS sur la région et de représenter ses
acteurs auprès des pouvoirs publics.
• Contact : Cres d’Alsace, 3 rue de la Coopérative, 67017 Strasbourg, tél. : 03 88 45 96 83, site :
www.cres-alsace.org, courriel : [email protected]
– L’Union régionale des Scop (URScop) d’Alsace – Lorraine – ChampagneArdenne représente et promeut les sociétés coopératives et participatives
adhérentes de la Confédération générale des Scop (CGScop) localisées dans
les régions dont elle a la charge. L’union régionale encourage la création de
coopératives et les accompagne dans leur développement. Elle se veut aussi
un lieu d’échanges entre les entrepreneurs du territoire dont elle s’occupe. Au
niveau national, le réseau des coopératives est animé par la CG Scop. Celle-ci
est présente sur tout le territoire grâce aux treize unions régionales existantes,
ainsi qu’à trois fédérations de métiers : le BTP, la communication et l’industrie.
• Contact : Union régionale des Scop d’Alsace – Lorraine – Champagne-Ardenne, 5 rue Morey,
54000 Nancy, tél. : 03 83 37 47 80, courriel : [email protected]
– La Conférence permanente des coordinations associatives (CPCA) est une
instance représentative du mouvement associatif.
• Contact : CPCA Alsace, 1 a place des Orphelins, 67000 Strasbourg, tél. : 03 88 23 26 38, courriel :
[email protected]
– Le Centre des jeunes, des dirigeants et des acteurs de l’économie sociale (CJDES) est né en 1985 de la volonté de dirigeants de l’économie sociale de
mettre en commun leurs expériences et leurs compétences. Il a pour principales
missions de favoriser l’échange d’informations, d’être un lieu de rencontres,
de promouvoir l’économie sociale et solidaire et, enfin, de faciliter des actions
communes entre les différents acteurs de l’économie sociale.
• Contact : CJDES, 24 rue du Rocher, 75008 Paris, tél. : 01 42 93 55 65, site : www.cjdes.org
ZOOM
GETP 67 défend les travailleurs handicapés
En juin dernier, 15 entreprises adaptées (EA) et 17 éta-
handicapées », précise Michel Koch, président du
blissements de service d’aide par le travail (Esat) ont
GETP 67. Pour améliorer la viabilité économique des
créé le GETP 67, groupement des établissements de
entreprises adaptées, le GETP 67 veut aussi sensibiliser
travail protégés du Bas-Rhin. « Avec un recul de plusieurs
les entreprises au recours à la sous-traitance en EA et
années et plus de 2 200 postes créés pour des travail-
Esat. Enfin, le nouveau groupement cherchera à favo-
leurs handicapés, nous avons ressenti le besoin de
riser les mutualisations entre structures et des réponses
nous regrouper pour faire la promotion de ces structures
communes à des appels d’offres.
et mieux défendre le droit au travail des personnes
• Contact : GETP 67, site : www.getp67.com
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
E. L.
89
Vivre autrement à Strasbourg – Chapitre iii
Entreprendre
autrement
– Le Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves), créé début 2010,
entend rassembler des personnes dirigeant des entreprises à forte utilité
sociale, indépendamment de leur statut juridique. Il a vocation à rassembler
des structures qui ne sont donc pas nécessairement sous statut coopératif,
associatif ou mutualiste, mais qui se retrouvent autour d’une vision de
l’intérêt général selon laquelle le profit est un moyen et non une fin en soi.
En 2011, le Mouves comptait plus de 300 membres.
• Contact : Mouvement des entrepreneurs sociaux (Mouves), site : www.mouves.org, courriel :
[email protected]
– L’Union régionale des structures d’insertion par l’économique
d’Alsace (URSIEA) rassemble l’ensemble des structures d’insertion par
l’économique de la région.
• Contact : URSIEA, 68 av. des Vosges, 67000 Strasbourg, tél. : 03 90 22 12 72, site : www.ursiea.
org, courriel : [email protected]
– La Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion
sociale (Fnars) regroupe les associations et organismes engagés dans la lutte
contre les exclusions. Elle fédère près de 900 structures, qui gèrent plus de
2 800 établissements au total.
• Contacts :
– Fnars, 76 rue du Faubourg-Saint-Denis,75010 Paris, tél. : 01 48 01 82 00, site : www.fnars.org,
courriel : [email protected]
– Fnars Alsace, C/o Humanis, 7 rue du Héron, 67300 Schiltigheim, tél. : 03 88 26 26 26, courriel :
[email protected]
– Le réseau Coopérer pour entreprendre rassemble les coopératives
d’activités et d’emploi (CAE, voir page 66) et promeut ainsi une autre manière
d’entreprendre.
• Contact : Coopérer pour entreprendre, 45/47 rue d’Hauteville, 75010 Paris, tél. : 01 42 63 47 71,
courriel : [email protected], site : www.cooperer.coop
90 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Vivre autrement à Strasbourg – Postface
« L’économie sociale
et solidaire doit changer
d’échelle »
Pour Benoît Hamon, l’économie sociale et solidaire est un axe important de la politique du gouvernement. Pour appuyer son développement, le ministre souhaite actionner plusieurs leviers, notamment une
reconnaissance législative, avec un projet de loi-cadre en préparation,
P. Bagein
et un accès facilité aux financements.
Quelle signification donner à la création d’un ministère en charge de
l’Economie sociale et solidaire ?
C’est un engagement fort du président de la République en faveur de
l’économie du changement. Pendant la campagne, François Hollande a
choisi de mettre l’économie sociale et solidaire au cœur de sa stratégie de
redressement de la France. Pour la première fois, un ministre de l’ESS a été
nommé, et de plus à Bercy, c’est-à-dire là où est régulée la vie des entreprises,
leur fiscalité, l’accès à la commande publique.
Les acteurs de l’économie sociale et solidaire, associations, mutuelles,
coopératives ont enfin un interlocuteur, doté d’une feuille de route et de
moyens pour la mener à bien. C’est une vraie reconnaissance de l’apport
de l’ESS à l’économie du pays.
J’y vois aussi un signe que l’économie du réel s’impose face aux dérives
de l’économie financiarisée.
Benoît Hamon,
ministre délégué
auprès du ministre
de l’Economie
et des Finances,
en charge de
l’Economie sociale
et solidaire et de
la Consommation
Quel apport spécifique reconnaissez-vous aux organisations de l’économie
sociale et solidaire à côté du secteur public d’une part et des entreprises
à but lucratif d’autre part ?
Il faut avant tout se rappeler que l’économie sociale et solidaire n’est pas une
économie par défaut, qui irait là où l’économie « traditionnelle » – ou plutôt
lucrative, pour être précis – ne va pas. Prenons l’exemple des maisons de retraite :
celles gérées par les associations, fondations ou
mutuelles accueillent beaucoup plus de personnes
Il faut avant tout se rappeler
modestes ou pauvres (habilitées aide sociale) que
que l’économIe socIale et solIdaIre
n’est pas une économIe par
celles gérées par les groupes commerciaux.
défaut, quI IraIt là où l’économIe
Par rapport au secteur public, l’ESS apporte
souvent une réponse complémentaire, issue du
tradItIonnelle ne va pas
terrain, là où les citoyens s’organisent parce que
la réponse au besoin n’a pas été traitée par la puissance publique. C’est
le cas de la prise en charge des enfants handicapés. L’offre d’établissements s’est construite par l’organisation des familles et de leurs proches.
Aujourd’hui, neuf enfants handicapés sur dix sont pris en charge dans des
établissements gérés par des associations.
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
91
Vivre autrement à Strasbourg – Postface
Demain, l’économie sociale et solidaire sera au cœur des réponses à imaginer face à la société du vieillissement. De même, aujourd’hui, l’économie
circulaire, du réemploi, du recyclage des déchets est largement ancrée dans
l’ESS puisque ses acteurs sont des entreprises d’insertion.
L’économie sociale et solidaire doit-elle et peut-elle changer d’échelle ?
Et ce dans quel type d’activité, à quelles conditions et en mobilisant
quels moyens ?
Le changement d’échelle est l’enjeu des dix prochaines années. Il faut
que les bonnes pratiques de l’ESS puissent, par hybridation, influer sur
l’ensemble de l’économie. Pour cela, la politique que je mets en œuvre
actionnera plusieurs leviers stratégiques :
ce projet de loI aura notamment
– donner une pleine légitimité aux acteurs de
pour objectIf de défInIr le pérImètre
l’ESS au travers d’une reconnaissance législative,
de l’économIe socIale et solIdaIre
en développant l’éducation à l’économie sociale
et de la doter des moyens
et solidaire, mais aussi, plus simplement, en les
concourant à sa consolIdatIon
considérant comme des acteurs de la société
et à son développement
française à part entière.
– pour passer un cap, les entreprises de l’ESS
doivent avoir accès à des financements de long terme, à taux préférentiel.
La Banque publique d’investissement est là pour y répondre.
– les emplois d’avenir aideront également les associations à développer
des activités utiles au plus grand nombre.
– au quotidien, il faudra aussi s’assurer que les politiques relatives à la
décentralisation, à l’environnement, à la santé ou à l’action sociale, pour
ne citer que quelques cas, intègrent dans leurs préoccupations toutes les
spécificités de l’économie sociale et solidaire.
Le soutien des pouvoirs publics au développement de l’économie sociale
et solidaire ne justifie-t-il pas, en contrepartie, des exigences en termes
de transparence et/ou de qualité de sa gouvernance ?
Il y aurait un paradoxe à ce que ceux qui revendiquent servir l’intérêt général
et la cohésion sociale ne soient pas exemplaires en matière de gouvernance
démocratique et de dialogue social dans l’entreprise. J’accompagnerai tous
les efforts nécessaires dans ce domaine. J’ai apprécié à ce titre que plusieurs
grandes mutuelles d’assurance aient communiqué sur les salaires de leurs
principaux dirigeants dans La tribune de l’assurance de septembre dernier.
Vous souhaitez présenter au vote du Parlement un projet de loi-cadre
sur l’économie sociale et solidaire. Quels principaux objectifs poursuivezvous avec ce texte ?
Le gouvernement a en effet décidé d’inscrire à son agenda l’adoption
d’un cadre législatif pour ce secteur. Ce projet de loi, très attendu par les
acteurs, aura pour objectif de définir le périmètre de l’économie sociale et
solidaire et de la doter des moyens concourant à sa consolidation et à son
92 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
développement. Il comprendra la reconnaissance légale de l’ESS, de ses
acteurs, de la singularité de leurs finalités et de leur apport à l’économie
nationale. Le périmètre qui sera retenu par la loi devra être suffisamment
large pour embrasser toute la diversité du secteur. Il précisera quelles
sont les entreprises qui, en contrepartie d’obligations légales, pourront
bénéficier de soutiens particuliers. Ces organismes devront répondre à des
exigences spécifiques, par exemple en matière de gouvernance interne,
d’échelle de rémunérations, d’ancrage dans les territoires, de contribution
aux politiques publiques de cohésion sociale, d’insertion socioprofessionnelle ou de développement durable.
Cette loi formalisera les leviers via lesquels l’Etat et les collectivités territoriales soutiennent et intègrent l’ESS dans leurs politiques publiques par
la création d’instruments nationaux et régionaux de programmation et par
des politiques d’aide à l’investissement ou des politiques d’achats publics.
Elle permettra l’exploitation de toutes les marges de manœuvre offertes
par le droit communautaire afin de ne pas disqualifier, du fait de leur modèle
économique non lucratif ou des finalités qu’ils poursuivent, les acteurs de
l’ESS présents sur des marchés concurrentiels.
Compte tenu du caractère interministériel de cette politique publique
et de la volonté du gouvernement de l’inscrire dans le long terme, il faudra
convoquer de manière régulière et obligatoire une « Conférence nationale
de l’économie sociale et solidaire », afin de repérer les obstacles au développement de l’ESS, d’observer les pratiques des entreprises du secteur et
leur impact social, et d’évaluer les actions engagées et les orientations des
pouvoirs publics.
La loi pourra renforcer le cadre juridique des institutions contribuant
actuellement à la conduite de cette politique publique, en particulier le
Conseil supérieur de l’ESS (CSESS) et le fonds pour l’innovation sociale.
Elle permettra d’inscrire dans le paysage institutionnel local les chambres
régionales de l’ESS. Elle pourra introduire une procédure de consultation du
CSESS pour tout projet de loi ou de décret qui concerne le champ de l’ESS.
Enfin, la loi proposera la modernisation des dispositions législatives
régissant le statut des coopératives pour adapter cette forme d’entreprise
aux enjeux économiques actuels. L’évolution des règles entourant l’activité
des mutuelles ainsi que de celles régissant le financement des associations
est également prévue (titres associatifs et participatifs notamment).
Propos recueillis par Philippe Frémeaux
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
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Annexes
Ressources
Les guides pratiques
• « Et si on changeait tout… », Alternatives Economiques Poche n° 49, avril 2011,
9,50 euros.
• « Les placements solidaires », Alternatives Economiques Poche n° 55 bis,
juin 2012, 9,50 euros.
• « L’insertion par l’activité économique »,
Alternatives Economiques Poche n° 44,
mai 2010, 9,50 euros.
• « L’économie sociale de A à Z »,
Alternatives Economiques Pratique n° 38 bis,
mars 2009, 9,50 euros.
• « Le tourisme autrement », Alternatives
Economiques Pratique n° 33, mars 2008,
9,50 euros.
Les sommaires de ces cinq numéros et les
bons de commande sont en ligne sur www.
alternatives-economiques.fr/poche
• Le guide de l’entrepreneur social, par
Philippe Chibani-Jacquot et Eric Larpin, Rue
de l’Echiquier (à paraître au printemps 2013).
• Economie sociale, par Thierry Jeantet,
Etudes de la Documentation française
n° 5297/98, 2009.
• « Bio, commerce équitable... Ouvrez
l’œil », Politis, hors-série n° 54, avril 2011.
Les ouvrages de réflexion sur
l’économie sociale et solidaire
• Comprendre l’économie sociale. Fondements et enjeux, par Jean-François Draperi,
Dunod, 2007, 26,50 euros.
• Economie sociale et solidaire. S’associer
pour entreprendre autrement, par Danièle
Demoustier, La Découverte, 2003, 14 euros.
• La nouvelle alternative ? Enquête sur
l’économie sociale et solidaire, par Philippe Frémeaux, Les Petits matins, 2011,
13 euros.
• La nouvelle philanthropie réinvente-telle un capitalisme solidaire ?, par Virginie
Seghers, Autrement, 2009, 22 euros.
• L’audace des entrepreneurs sociaux.
Concilier efficacité économique et innovation sociale, par Sylvain Allemand et Virginie
Seghers, Autrement, 2007, 20 euros.
• L’économie sociale. Une alternative au
capitalisme, par Thierry Jeantet, Economica,
2008, 14 euros.
• Les chantiers de l’économie sociale et
solidaire, par Alain Amintas, Annie Gouzien
et Pascal Perrot (dir.), Presses universitaires
de Rennes, 2005, 20 euros.
• Les dynamiques de l’économie sociale
et solidaire, par Jean-Noël Chopart, Guy
Neyret et Daniel Rault (dir.), coll. Recherches,
La Découverte, 2006, 28,50 euros.
• Penser la participation en économie
sociale et en action sociale, par Brigitte
Bouquet, Jean-François Draperi et Marcel
Jaeger, Dunod, 2009, 27 euros.
Les sites
• www.ademe.fr : le site de l’Agence de
l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.
• www.apce.com : le site de l’Agence pour
la création d’entreprises.
• www.associationmodeemploi.fr : un site
de référence pour les bénévoles et les salariés du secteur associatif.
• www.avise.org : des publications en accès
libre à destination des entrepreneurs sociaux.
• www.cncres.org : le site du Conseil national des chambres régionales de l’économie sociale, avec de nombreuses données,
notamment celles de l’Observatoire national
de l’économie sociale et solidaire.
• www.coopdefrance.coop : le site de la
fédération des coopératives agricoles et alimentaires de France.
• www.cres-alsace.fr : site de la Chambre
régionale de l’économie sociale d’Alsace.
• www.finansol.org : le portail des finances
solidaires.
• www.lemarchecitoyen.net : un portail
sur l’offre équitable, bio et solidaire organisé
par régions.
• w w w . m i n e f e . g o u v. f r e t w w w .
travailsolidarite.gouv.fr : les sites du
ministère de l’Economie et de celui du
Travail sont deux sources intéressantes pour
connaître tous les dispositifs publics d’aide à
la création d’entreprises.
• www.strasbourg.eu : site de la Ville et de
la Communauté urbaine de Strasbourg.
• www.region-alsace.eu : site du conseil
régional d’Alsace.
• www.tourismesolidaire.org : le site pour
choisir un voyage solidaire.
Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012 -
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Vivre autrement à Strasbourg
Index
Index
Accès à la culture ..................................... 54
Adie .....................................................77, 82
Agriculture ........ 13, 16, 22-28, 49, 53, 80 ,82
Amap ..................................13, 23, 24, 26, 27
Artisans du monde .................................... 28
Associations ... 6-11, 13, 14, 16, 18-21, 23, 26
....... 27, 29, 30, 35, 37, 39-41, 43, 45, 46, 49-52
........54-59, 65, 67, 68, 70-74, 76-78, 81, 83-88
Auto-partage .................................. 33, 34, 66
Banques coopératives ...10, 13, 47, 61, 63, 79
Bénévolat ....................................... 85, 86, 88
Biocoop .................................................... 26
Boutiques de gestion ................................. 76
BTP ............................................ 8, 17, 64, 66
Caisse d’épargne ..................... 36, 47, 81, 84
Caisse des dépôts et consignations .....19, 77, 80
Capital-risque ................................ 50, 65, 80
Chèque déjeuner ....................................... 83
Cigales ................................................ 49, 50
Collectivité(s) territoriale(s) ...................14, 21
............................................... 68, 72, 87, 89
Commerce équitable ........... 8, 11, 16, 22, 23
......................................... 27-29, 49, 80, 82
Conférence permanente des coordinations
associatives (CPCA) ............................88, 89
Conseil régional d’Alsace .......... 19, 21, 24, 69
Contrat d’accompagnement dans l’emploi ... 86
Contrats aidés ............................................86
Coopérative d’activités et d’emploi (CAE) ....... 8, 15
............................................ 43, 61, 63, 66-69, 77
Coopératives scolaires .............................. 41
Coopérer pour entreprendre ........... 20, 67-69
Covoiturage .......................................... 33-34
Crédit coopératif ................. 36, 47, 79, 81-83
Crédit mutuel ..................... 11, 15, 21, 48, 81
Culture ........ 12, 13, 15, 16, 18, 20, 29, 32, 37
......................... 39-41, 49, 52-54, 56, 59, 62
........................ 63, 67-69, 71, 72, 80, 82, 88
Dispositif local d’accompagnement (DLA) ... 76
Ecologique ........ 11, 23, 34, 35, 47, 62, 66, 78
Education populaire ........................ 39-41, 86
Emploi ....... 7, 8, 10, 12, 13, 15-17, 19, 20, 23
................... 25, 30-34, 42, 43, 48-50, 58, 59
.................... 61-63, 66-74, 76-80, 82-86, 88
Energies renouvelables .................. 13, 80, 82
Entrepreneurs sociaux .............. 19, 50, 61, 90
Entreprises adaptées (EA) ...................... 71, 89
Entreprises de travail temporaire
d’insertion (ETTI) ........................... 17, 70, 78
Entreprises d’insertion..........15, 17, 19, 63, 69
..................................................... 77, 78, 81
Entreprises sociales ...................................11
Environnement .......... 7, 11, 13, 14, 16, 23, 24
........ 26, 31,48-50, 53, 61, 63, 69, 80-82, 86
Epargne solidaire ................13, 29, 37, 49, 80
96 - Alternatives Economiques - Hors-série poche n° 57 bis - novembre 2012
Esfin-Ides ............................................ 79-81
Etablissements de service
d’aide par le travail (Esat) ....................71, 89
Fiscalité ......................................... 73, 74, 78
Fondations .............. 10, 11, 13, 44, 45, 53, 83
Fonds européen de développement
régional (Feder) ........................................ 77
Fonds social européen (FSE).......8, 18, 58, 70, 84
Formation ........... 8, 18, 20, 21, 23, 24, 29, 32
........................ 35, 38, 40, 50, 55, 56, 63, 65
.............................. 66, 70, 71, 77, 78, 85-89
France active ..................... 48, 73, 74, 80, 83
France initiative ......................................... 82
Garrigue .................................................... 80
Groupements d’employeurs
pour l’insertion et la qualification .. 17, 66, 71
Habitat et humanisme .......................... 36-37
Handicap ..... 8, 25, 42, 46, 52, 54, 70, 73, 78
............................................... 79, 82, 85, 89
Humanitaire ................................... 32, 53, 86
Insertion par l’activité économique (IAE) .... 20
......................................... 21, 67, 77, 85, 86
Logement ..........15, 16, 21, 23, 36-38, 56, 59
.......................................................... 70, 82
Macif ........................................................ 83
Mécénat ............................................. 53, 83
Microcrédit .........................16, 48, 50, 81, 82
MJC .................................................... 20, 40
Musique ......................................... 18, 56, 58
Mutuelles d’assurances ............................. 74
Mutuelles de santé .............................. 44, 74
Nef ......................................... 48, 49, 81, 82
Open data .................................................. 57
Planning familial ....................................... 44
Régies de quartier ...........8, 21, 70, 71, 77, 78
Santé .................10, 12, 13, 16, 23, 37, 42-46
.............................. 55, 58, 59, 70, 74, 79, 86
Scic ........................ 10, 14, 24, 25, 33, 36, 49
.............................. 50, 61, 63, 65-68, 77-79
Scop ............................. 10, 14, 20, 26, 61-69
......................................... 72, 77, 79, 85, 89
Services à la personne ............. 15, 23, 25, 42
............................................... 43, 67-69, 87
Sociétaire ................ 10, 14, 47, 48, 61, 68, 81
Solidarité internationale ........... 28, 29, 51, 58,
Sport ............................. 13, 39, 40, 52, 54-56
......................................... 59, 71, 72, 78, 86
Tourisme ................................ 20, 52, 53, 81
Union régionale des Scop ........ 20, 63, 79, 89
Utilité sociale .... 10, 11, 65, 72-74, 81, 82, 90
Vacances ............................................ 52, 59
Validation des acquis
de l’expérience (VAE) ......................... 86-88
Vélo ......................................... 33, 35, 55, 78
Volontariat ................................................ 86
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