Chapitre IB, page 5
Le soulèvement antérieur de la valve mitrale(SAM):
En mode TM (Figure 3 ) : le segment d'affrontement systolique des valves est déformé en dôme, il a
été retrouvé dans 61 % des observations étudiées et il existe une relation entre l'amplitude du
gradient de pression intraVG et la durée du contact entre la valve mitrale et le septum
interventriculaire.
Le mécanisme exacte du SAM est inconnu. Certains auteurs supposent qu'un simple effet Venturi est
responsable du SAM tandis que d'autres prétendent que l'effet Venturi n'est qu'en partie responsable
du SAM.
Pourraient jouer un rôle : la malposition de l'appareil mitrale très fréquente dans cette affection un
déplacement des piliers ou un allongement des feuillets mitraux.
La fermeture méso-systolique des sigmoïdes aortiques:
Elle s'observe dans 80 % des cas de CMH avec obstacle à l'éjection.
Dans la CMH avec obstruction, la vitesse maximale du flux d'éjection sous- aortique est augmentée
atteignant 4,1 m/sec (normale<1,5m/s.
Le flux d'éjection est étroit et sa morphologie est caractéristique, à déformation concave vers la
gauche.
Lorsqu'il n'existe pas d'obstacle, on peut faire apparaître cette accélération de la vitesse sous-
aortique par les tests de provocation habituels. Ces tests objectivent le caractère dynamique du
gradient mais ne fournissent aucun élément pronostique.
L'examen transoesophagien (ETO) figure 5 peut faciliter la distinction entre une CMH avec obstacle et
une sténose sous-valvulaire. Il permet aussi d'étudier l'appareil sous-valvulaire mitral, la longueur des
cordages et la partie de la valve mitrale participant au SAM, la chronologie de l'IM. Le Doppler à
codage couleur est aussi une méthode utile pour analyser la répartition spatiale des hautes vélocités
et permet aussi de différencier facilement le flux d'accélération sous-aortique de celui d'une
régurgitation mitrale. Le flux aortique est difficilement accessible par voie apicale du fait de
l'hypertrophie septale et de la désaxation de la cavité VG et ne peut être étudié dans la plupart des
cas que par l'incidence suprasternale.
Le pic de vitesse aortique (figure 6) est moins élevé que celui de la vitesse sous-aortique : 1,4 m/sec
vs 4,1 m/sec. en moyenne. En l'absence d'obstruction, le temps d'éjection est normal(277 + 21 vs
270 + 25ms) mais en sa présence il est prolongé (321 + 26ms).
7.3 Le diagnostic de l'IM
L'IM est fréquente au cours de la CMH puisqu'elle est présente chez 50 à 90 % des cas avec
obstruction. En Doppler continu, l'enveloppe du flux régurgité débute dès la fermeture mitrale, se
prolonge jusqu'à l'ouverture mitrale, le signal est donc sensiblement plus large que celle du flux
aortique. Les manoeuvres de provocation, en particulier l'absorption de trinitrine, provoquent
l'apparition d'un SAM et d'une IM; inversement, la méthoxamine peut faire disparaître le SAM et l'IM.
7.4 La dysfonction diastolique
Le diagnostic Doppler de la dysfonction diastolique
Son importance dans la CMH contraste avec une fonction systolique supra-normale et qui le reste
longtemps.
L'altération de la fonction diastolique (Figure 4) est responsable d'un certain nombre d'anomalies
enregistrables
en Doppler au niveau mitral et témoignent souvent d'une anomalie de la relaxation. En diastole, on
peut enregistrer ainsi trois flux positifs successifs : le premier est contemporain de la relaxation
isovolumique et correspond au déplacement d'un faible volume sanguin vers la région médio-
ventriculaire et apicale, le second flux est proto-diastolique (onde E) et enfin le troisième correspond
au flux de remplissage d'origine atriale (onde A) . Chez les enfants atteints de CMH, la vitesse
maximale de l'onde E est significativement plus basse que dans le groupe contrôle (0,71 et 0,91
m/sec). La durée de la relaxation isovolumique mesurée entre la fermeture de la valve aortique et
l'ouverture de la valve mitrale est plus longue dans la CMH que chez les sujets normaux (56 ms sec.
vs 31ms).
Une IM significative entraîne en effet une modification du gradient de pression VG-OG en
protodiastole qui normalise l'onde E et qui rend les paramètres ininterprétables.
8 DIAGNOSTIC ANGIOGRAPHIQUE ET HEMODYNAMIQUE
Les techniques modernes du cathétérisme ont permis de mieux connaître les anomalies des fonctions
systolique et diastolique du VG de la CMH.