INTRODUCTION
Le diagnostic de cardiomyopathie hypertrophique (CMH) se pose habituellement par
l’identification d’une hypertrophie ventriculaire gauche (VG) en l’absence d’étiologie patente.
Cette définition, d’application clinique difficile car faisant référence à l’organisation
histologique du myocarde pathologique, a récemment été mise à jour par la société
européenne de cardiologie qui propose une classification des cardiomyopathies à partir des
anomalies morphologiques macroscopiques constatées, distinguant les CMH, les
cardiomyopathies dilatées, les cardiomyopathies arythmogènes du ventricule droit et les
cardiomyopathies restrictives.1 Chacune de ces catégories est subséquemment divisée en
deux, différenciant les formes génétiques/familiales des formes non génétiques/non familiales
(idiopathiques ou acquises) (tableau 1). L’application de cette nouvelle classification au
champ des CMH en a modifié quelque peu la définition : les CMH sont actuellement définies
par la présence d’une augmentation de l’épaisseur pariétale ou de la masse VG en l’absence
d’élévation des conditions de charge suffisante pour expliquer le degré d’hypertrophie
constatée. L’implication pratique de cette approche est de mieux coller à la pratique
quotidienne, de sensibiliser les praticiens à l’existence d’une potentielle origine génétique à
toute atteinte cardiaque et, finalement, d’offrir un cadre de travail dans lequel organiser
l’exploration complémentaire.
Une hypertrophie VG, en l’absence d’hypertension ou de valvulopathie, est constatée
chez approximativement 1:500 dans la population générale.2 Les formes familiales de CMH
représentent 55% des cas et une étiologie génétique doit être recherchée même dans les
formes sporadiques. Lorsque l’atteinte est familiale, il s’agit d’un mode de transmission
autosomique dominant. Toutefois, la présentation clinique de la maladie dépend, non
seulement de la mutation impliquée, mais également de facteurs environnementaux traduisant
une pénétrance variable responsable de l’expression phénotypique différente d’une même