23
10.310.3
début de la maladie, courte durée
jusqu’à l’atteinte d’un degré de han-
dicap significatif (EDSS > 4)
5
.
Diagnostic
Le diagnostic repose sur la mise en
évidence de symptômes attribuables
à des atteintes de plusieurs zones
distinctes du SNC (dissémination
spatiale) et d’au moins deux pous-
sées (ou d’une progression d’emblée
sur plus d’un an) dans le temps (dis-
sémination temporelle), après avoir
formellement exclu les autres dia-
gnostics différentiels. Les nouveaux
critères de Mc Donald
6,7
constituent
un guide diagnostique, qui permet
au médecin traitant de diagnostiquer
une SEP plus tôt, mieux et avec une
plus grande fiabilité. Parallèlement
au concept de dissémination spa-
tiale et temporelle, l’intégration de
l’IRM dans le processus diagnos-
tique établi revêt une importance
majeure. Sur le plan pratique, les
examens paracliniques (IRM, poten-
tiels évoqués, bandes oligoclonales
dans le liquide céphalo-rachidien)
permettent de confirmer la dissémi-
nation dans le temps et dans l’es-
pace (cf. Tableau 1).
Tableau 1
Traitements de fond de
la SEP : standard actuel
et de demain
8
Les traitements de fond actuelle-
ment disponibles agissent sur les
mécanismes autoimmuns et ont par
ce biais un effet positif non seule-
ment sur la démyélinisation mais
Des résultats récents ont encore
conforté l’intérêt d’instaurer un tel
traitement précocement. En effet,
leur administration après une pre-
mière poussée (donc lorsque la
SEP est possible) réduit le risque
de confirmer le diagnostic de SEP
par l’apparition d’une deuxième
poussée clinique et par détec-
tion des nouvelles inflammations
infracliniques en IRM. Cepen-
dant, l’importance du bénéfice à
long terme sur l’évolution de la
SEP des médicaments introduits
très précocement reste ouverte.
En pratique clinique, l’efficacité
de ces immunomodulateurs est
évaluée avant tout neurologi-
quement (survenue de nouvelles
poussées, progression du handi-
cap neurologique mesuré selon
l’échelle EDSS) et l’examen IRM
est utilisé comme adjuvant.
2. Le blocage de la migration des
lymphocytes T activés à travers
la barrière hémato-encéphalique
dans le SNC est une approche thé-
rapeutique attractive dans la SEP.
Le natalizumab (Tysabri
®
) en est
un premier exemple prometteur. Il
s’agit d’un anticorps humanisé diri-
gé contre les α4 intégrines (α4β1 et
α4β7). Testé dans la SEP rémittente
et comparé à un placebo, il réduit
le taux annuel de poussées de
68 %. Le développement de cas de
leucoencéphalopathie multifocale
progressive (LEMP), soit une mala-
die démyélinisante du SNC sévère
causée par une réactivation du
polyomavirus JC en cas d’immuno-
suppression, souligne la nécessité
d’un suivi thérapeutique sérieux.
A savoir qu’au 6 avril 2010, 46
cas de LEMP sur 64 000 patients
traités ont été confirmés dans le
monde ; le risque global est ainsi
estimé à 0.67 pour 1 000 patients,
avec semble-t-il une augmentation
de ce risque dès la 24
ème
infusion.
Plusieurs hypothèses ont été for-
mulées pour tenter d’expliquer les
mécanismes par lesquels le nata-
lizumab augmenterait le risque de
LEMP. Ces hypothèses impliquent
une baisse de la surveillance im-
mune du SNC ou encore la réac-
tivation du virus JC en périphérie.
Des guidelines pour les praticiens
prescrivant ce médicament ont
été publiés et le natalizumab est
accepté en monothérapie comme
traitement de deuxième intention
dans la SEP-RR et en première in-
tention lors de SEP-RR hautement
active. Son application demande
une surveillance très stricte et le
suivi des recommandations édic-
tées dans les différents pays.
3. Un nouvel immunomodulateur,
le FTY720 (fingolimod) oral, est
un modulateur du récepteur de la
sphingosine 1-phosphate (S1P) ex-
primé à la surface des lymphocytes
et des cellules neurales. Le fingoli-
mod induit une internalisation de
ce récepteur impliqué dans la régu-
lation de la migration des lympho-
cytes, qui sont dans l’incapacité de
migrer hors des ganglions lympha-
tiques. Ainsi séquestrée, une majo-
rité de lymphocytes ne recircule-
ront pas vers le SNC. Les résultats
de deux tests thérapeutiques de
phase III, dans la SEP-RR, viennent
d’être publiés et montrent un effet
anti-inflammatoire clinique (réduc-
tion relative du risque de poussées
annuel, respectivement pour les
doses de 0.5 mg et 1.25 mg, de
54 % et 60 % par rapport au pla-
cebo et de 52 % et 38 % par rap-
port à une thérapie d’interféron-β
1a 30 μg par semaine) et en IRM
convaincant
9
.
4. La cladribine orale vient de
donner elle aussi des résultats
prometteurs dans la SEP-RR
10
.
L’accumulation intracellulaire de
son métabolite actif, la 2-chloro-
Impériosité
Fréquence des mictions ↑
Infection des voies urinaires ?
Mesure de l’urine résiduelle
Poser un cathéter à sens
unique
Envisager un cathéter
sus-pubien
Antimuscariniques
Detrusitol SR, Spasmo Urgenin
…
> 100 ml
(à plusieurs reprises)
non faisable
< 100 ml
Diagramme: Diagnostic/traitement de la vessie hyperactive neurogène en cas de SEP
IRM = imagerie par résonance magnétique nucléaire
aussi sur l’atteinte de l’axone. Cette
protection partielle n’entre en jeu
que dans la phase inflammatoire de
la SEP, c’est-à-dire lorsqu’il existe
des poussées cliniques soit la SEP-
RR et la SEP-SP avec poussées ré-
siduelles ou avec une progression
récente des troubles neurologiques.
1. Les traitements utilisés en pre-
mière intention sont à l’heure
actuelle les immunomodulateurs
(interféron(IFN)-β 1a [Avonex
®
,
Rebif
®
] et 1b [Betaferon
®
], acétate
de glatiramère [Copaxone
®
]) qui
ont surtout un effet sur les méca-
nismes inflammatoires de la SEP.
deoxyadenosine triphosphate, in-
duit une inhibition de synthèse
et réparation du DNA et une
apoptose. Les lymphocytes en
sont préférentiellement la cible,
provocant une diminution rapide
et persistante des lymphocytes T
CD4+ et CD8+ ainsi que des lym-
phocytes B. La cladribine permet
de réduire la composante inflam-
matoire de la SEP (réduction rela-
tive du risque de poussées annuel
de 54.5 % à 57.6 % pour les doses
respectives de 5.25 mg et 3.5 mg
par kg par rapport au placebo) et
l’activité en IRM de manière com-
parable au fingolimod. Tout com-
me le fingolimod, la cladribine
n’est pas encore enregistrée.
Le développement de molécules
orales ouvre une nouvelle ère dans
le traitement de la SEP avec, à la
clé, la recherche d’une amélioration
de l’efficacité thérapeutique et une
simplification de l’administration. Le
profil de sécurité devra toutefois être
confirmé durant le suivi post-marke-
ting, qui devra permettre de définir la
tolérance à moyen voire long terme.
Symptômes typiques et
traitement symptoma-
tique
D’une certaine manière, le traitement
symptomatique des manifestations
de la SEP est utilisé lorsque le trai-
tement de fond a échoué et que des
limitations fonctionnelles, voire des
handicaps, ont fait leur apparition.
Les symptômes suivants sont les plus
fréquents dans les grands services de
soins ambulatoires :
Critères diagnostiques de la sclérose en plaques (critères de Mc Donald révisés, 20056,7)
Poussées Examen clinique Eléments complémentaires requis pour le diagnostic
≥ 2 ≥ 2 lésions Aucun ; exclusion formelle d'autres pathologies par le neurologue
≥ 2 1 lésion Dissémination spatiale à l'IRM
ou
Analyse du liquide céphalo-rachidien positive & ≥ 2 lésions à l'IRM ou
Attente d'une nouvelle poussée clinique dans un site différent
1≥ 2 lésions Dissémination temporelle à l'IRM
ou
2
ème
poussée clinique
11 lésion Dissémination spatiale à l'IRM
ou
Analyse du liquide céphalo-rachidien positive & ≥ 2 lésions à l'IRM
ET
Dissémination temporelle à l'IRM ou 2
ème
poussée clinique
0
(progression insidi-
euse dès le début)
≥ 1 lésion Progression constante sur 1 an (établie de manière rétrospective ou prospective)
ET
2 des 3 critères suivants :
- IRM cérébrale positive (9 lésions T2 ou ≥ 4 lésions T2 avec potentiels évoqués visuels positifs)
- IRM médullaire positive (≥ 2 lésions focales T2)
- Analyse du liquide céphalo-rachidien positive
Mise en évidence d'une dissémination spatiale au moyen de l'IRM Mise en évidence d'une dissémination temporelle au moyen de l'IRM
3 ou 4 des critères suivants :
• 1 lésion Gd+ (cérébrale ou médullaire) ou 9 lésions T2 hyperintenses,
en l'absence de lésion Gd+
• ≥ 1 lésion infratentorielle ou médullaire
• ≥ 1 lésion juxta-corticale
• ≥ 3 lésions périventriculaires
Remarque : Les lésions médullaires peuvent être comptabilisées avec
les lésions cérébrales pour atteindre le nombre nécessaire de lésions T2.
• Lésion Gd+, dont la localisation diffère du site de la poussée, visible à
l'IRM réalisée ≥ 3 mois après la 1
ère
poussée clinique ou
• Détection d'une nouvelle lésion T2 à un temps quelconque ; compa-
raison avec une IRM de référence réalisée au moins 30 jours après la
1
ère
poussée clinique
Définition d'une analyse du liquide céphalo-rachidien positive Définition d'un examen des potentiels évoqués visuels positif
Présence de bandes oligoclonales d'IgG dans le liquide céphalo-rachidien ou
index IgG augmenté
Potentiels évoqués visuels retardés, avec toutefois une onde P100 bien
reconnaissable