Gilles MAZZEGA, Marie-Antoinette FAVRE, Tignes, le 6 février 2015
Christophe BREHERET, Laurence FONTAINE
Conseillers Municipaux
MAIRIE DE TIGNES
73320 – TIGNES –
Monsieur le Secretaire d’etat au Tourisme
Mathias FEKL
Ministère de l’économie en charge du Tourisme
139 rue de Bercy
75012 – PARIS –
Objet : Qualification des hôtels de tourisme
Monsieur le Secretaire d’etat,
Le tourisme est un secteur important de l’économie de notre pays et les hébergements touristiques constituent le
socle essentiel de cette activité.
En tant que Conseillers Municipaux de la Commune de Tignes en Savoie, nous tentons d’intervenir pour faire
obstacle à la triche au sujet de la destination hôtelière de certains établissements d’hébergement touristique.
L’hôtellerie est en effet le seul type d’hébergement qui garantit une activité dynamique et pérenne des
communes touristiques et à ce titre elle bénéficie d’un certain nombre d’avantages et de privilèges parfaitement
justifiés. A titre d’exemple, à Tignes, dans une même zone Ub du Plan Local d’Urbanisme le règlement prévoit une
hauteur de 22 mètres pour les constructions hôtelières et de 11 mètres seulement pour les constructions non-hôtelières.
Et il en va ainsi pour de très nombreuses prescriptions mises en place pour favoriser l’hôtellerie.
Ces faveurs sont justifiées par le caractère très dynamique de l’hébergement hôtelier , créateur de nombreux
emplois et qui ne peut pas se satisfaire de lits inoccupés. Elles sont également justifiées par son caractère pérenne car, à
l’inverse des résidences de tourisme, le risque n’existe pas de voir les lits hôteliers quitter peu à peu le secteur
commercial à la fin des contrats d’occupation de neuf ou dix-huit ans. Si les résidences de tourismes ont permis le très
rapide développement de nos stations touristiques, nous savons aujourd’hui qu’à terme ces résidences constituent un
poids-mort de lits dits "froids", poids-mort d’autant plus compliqué à gérer que la rénovation de ces hébergements pour
les mettre aux normes et aux gouts du jour de la clientèle est extrêmement difficile.
Ce problème est un véritable casse-tête pour toutes les communes touristiques. Les avantages et privilèges
accordés à l’hôtellerie sont donc parfaitement justifiés, d’autant qu’il s’agit de combler un déficit de ce type d’offre
dans notre station
Mais la tentation est grande pour les constructeurs, promoteurs-immobiliers, de se faire attribuer ces avantages
et privilèges tout en s’affranchissant de la contrainte hôtelière qui les justifie. C’était l’objet d’une intervention récente
de notre part au Conseil Municipal de Tignes et la réponse de monsieur le maire nous contraint à solliciter votre
arbitrage car cette réponse, si elle devait être validée, aurait des conséquences graves et importantes sur l’économie des
Communes touristiques en général.
La triche que nous dénonçons consiste, pour les constructeurs immobiliers indélicats, à concevoir et réaliser des
établissements qu’ils nomment « hôtels » avec essentiellement des appartements de trois, quatre, ou cinq pièces
comprenant cuisines. Ils nomment « suites ! » les unités d’hébergement ainsi créées qui n’ont rien d’hôteliers mais sont
très évidemment des unités de logements résidentiels, exploitées en résidence de tourisme et non en hôtelier.
Une fois réalisés ces établissements n’ont pas, et ne sollicitent pas, le classement hôtelier prévu par le Code du
Tourisme, démontrant par là même la supercherie de la qualification hôtel.
Inquiets de cette dérive dommageable à l’activité et au bon développement économique de la Commune de
Tignes nous avons donc voulu attirer l’attention de monsieur le maire sur cette pratique afin que soit exigé le classement
hôtelier des établissements qui profitent des faveurs et avantages que la Commune accorde aux hôtels. Notre
intervention se justifiait par les dispositions de l’article D311-4 du Code du Tourisme qui stipule en effet sans