Barrres à l’entrée
Armel JACQUES
Première mise en ligne : 6 juin 2007
Cette version : 5 janvier 2015
Contents
1 Introduction 3
2 Exemple : modèle de Stackelberg avec coût d’entrée 3
2.1 Un seul entrant potentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2.2 Plusieurs entrants potentiels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3 Capacités 7
3.1 Premières modélisations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.1.1 Capacité maximale de production . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.1.2 Capacité déterminant la fonction de coût . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3.1.3 Accumulation progressive de capacités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
3.2 Dixit(1980).............................................. 9
3.2.1 Hypothèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.2.2 Etape3 ............................................ 9
3.2.3 Etape2 ............................................ 10
3.2.4 Etape1 ............................................ 11
3.3 Incertitude sur l’environnement futur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3.3.1 Incertitude sur la demande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3.3.2 Incertitude sur les coûts . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3.3.3 L’entrant fait ses choix avant que l’incertitude ne disparaisse . . . . . . . . . . . . . . 13
3.4 Judo economics ............................................ 14
3.4.1 Restriction de sa capacité par l’entrant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3.4.2 Emission de bons de réduction par l’entrant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3.4.3 L’entrant possède un avantage en coût ou en qualité . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
4 Prolifération et localisations des produits 17
4.1 Prolifération des produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
4.1.1 Industrie des céréales pour petit-déjeuner . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
4.1.2 Diversi…cation des produits ou prix limite . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
4.2 Localisations des produits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
4.3 Crédibilité de la prolifération des produits ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
4.3.1 Incitation à retirer des variétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
4.3.2 Restaurer le pouvoir d’engagement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
CEMOI, Université de La Réunion, Faculté de Droit et dEconomie, 15, avenue René Cassin, 97715 Saint-Denis messag
cedex 9. Email : Armel.Jacques@univ-reunion.fr.
1
5 Contrats d’exclusivité 24
5.1 Extraction du surplus de l’entrant potentiel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
5.1.1 Hypothèses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
5.1.2 Détermination du contrat optimal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
5.1.3 Propriétés du contrat optimal . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
5.1.4 Asymétrie d’information . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
5.1.5 Plusieurs acheteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
5.1.6 Distributeurs stratégiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
5.2 Exploiter le manque de coordination des distributeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
5.2.1 Illustration par un exemple . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
5.2.2 res discriminatoires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
5.2.3 Concurrence entre les distributeurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
5.2.4 Exclusion partielle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
6 Incertitude sur la qualité 32
6.1 Avantage des "marques pionnières" . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
6.2 Qualité endogène et aléa moral . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
7 Investissement en publicité 35
8 Learning by doing 36
9 Prix limite 36
10 Choix technologiques 38
11 Structure nancière 39
12 Barrières à la sortie comme barrières à l’entrée 39
12.1 Durée du capital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
12.2 E¤ets de la sortie sur le choix des barrières à l’entrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
13 Brevets dormants 42
14 Création d’une base installée 42
15 Barrières collectives 42
15.1 Existe t’il un problème de passager clandestin ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
15.2 Choix de qualités et dissuasion de l’entrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
15.3 Entrants faibles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
15.4 Alliances stratégiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
16 Etudes empiriques 46
16.1 Utilisation de barrières stratégiques à l’entrée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
16.2 Réactions à l’entrée d’un nouveau concurrent . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2
1 Introduction
Toutes les actions qui peuvent être entreprises et observées par les concurrents potentiels, avant qu’ils ne
prennent leur décision d’entrée, et qui constituent un engagement crédible à se comporter de manière agressive
peuvent potentiellement servir de barrières à l’entrée.
2 Exemple : mole de Stackelberg avec coût dentrée
On va illustrer la méthodologie des modèles de barrière à l’entrée en reprenant le modèle de Stackelberg,
mais en supposant que la seconde …rme doit acquitter un coût …xe pour entrer dans l’industrie. On étend
ensuite ce modèle au cas où il y a de nombreux entrants potentiels.
2.1 Un seul entrant potentiel
Initialement, l’industrie ne comprend qu’une seule …rme, la …rme 1, qui est donc déjà active et n’a plus à
payer de coût …xe pour entrer dans l’industrie. Il existe une seconde …rme, la …rme 2, qui n’est pas encore
entrer, mais qui peut le faire en payant un coût …xe F. On suppose que la décision de la …rme 2 d’entrer ou
non dans l’industrie est prise après que la …rme 2 a observé la quantité q1produite par la …rme 1.
Hypothèses : La chronologie du jeu est donc la suivante : Lors de la première étape, la …rme 1 choisit la
quantité q1qu’elle souhaite produire. Lors de la seconde étape, la …rme 2 observe q1, puis décide d’investir
Fpour pouvoir entrer dans cette industrie ou de rester hors de l’industrie. Si la …rme 2 a choisi d’investir,
elle choisit ensuite la quantité q2qu’elle souhaite produire.
On va reprendre les mêmes fonctions de coût et de demande inverse que dans le chapitre consacré à
l’oligopole. Les deux …rmes coût marginal constant égal à c. La fonction de demande inverse est linéaire :
p(Q) = AQ.
Forme générale des équilibres : Selon la valeur de F, on aura l’une des trois situations suivantes.
(1) Si Fest très grand, la …rme 2 ne peut pas entrer et réaliser un pro…t positif lorsque la …rme 1 se
comporte comme un monopole. La …rme 1 produit alors la quantité de monopole et la …rme 2 renonce à
entrer. On va désigner par "blocage de l’entrée" cette situation.
(2) Si Fest très faible, il sera trop coûteux pour la …rme 1 de produire un q1su¢ samment grand pour
dissuader l’entrée de la …rme 2. La …rme 1 va alors accepter l’entrée de la …rme 2 et les quantités produites
seront celles de l’équilibre de Stackelberg, que l’on a calculé dans le chapitre sur l’oligopole. On va dénommer
cette situation "adaptation à l’entrée".
3
(3) Si Fest intermédiaire, la …rme 2 a intérêt à entrer si la …rme 1 produit la quantité de monopole. La
rme 1 peut cependant dissuader la …rme 2 d’entrer en augmentant q1au delà de la quantité de monopole.
Situation que l’on va appeler "dissuasion de l’entrée".
On va caractériser chacun de ces trois équilibres possibles et déterminer les valeurs frontières de Fqui
les séparent.
Blocage de l’entrée : La …rme 1 se comporte comme un monopole (car elle sait que la …rme 2 n’entrera
pas pour cette quantité). Comportement de la …rme 1 :
1(q1)=(Aq1)q1cq1
d1(q1)
dq1
= 0 ,A2q1c= 0 ,2q1=Ac,q1=Ac
2
p=Aq1=Ac+cAc
2=c+Ac
2
1=pq1cq1=Ac
2Ac
2=(Ac)2
4
Il faut véri…er que la …rme 2 n’a pas intérêt à entrer. Si la …rme 2 entre, elle choisit la quantité donnée
par sa fonction de meilleure réponse :
q2(q1) = 1
2(Aq1c) = 1
2AAc
2c=Ac
4
On a alors :
p=Aq1q2=Ac+cAc
2Ac
4=c+Ac
4
2=pq2cq2F=Ac
4Ac
4F=(Ac)2
16F
L’entrée est bloquée si F > (Ac)2
16.
Adaptation à l’entrée : Si la …rme 1 se résigne à ce que la …rme 2 entre, les …rmes produisent les quantités
de l’équilibre de Stackelberg calculées dans le chapitre sur l’oligopole. On a alors :
q1=1
2(Ac) ; q2=1
4(Ac) ; p=c+1
4(Ac)
1=1
8(Ac)2;2=1
16(Ac)2F
Remarque : La quantité produite par la …rme 1 est identique à celle produite lorsque la …rme 1 est
en situation de monopole. Il ne s’agit pas d’un résultat général. Généralement, les deux quantités sont
di¤érentes. Voir par exemple la "colle" d’octobre 2014, où le même exercice est réalisé avec des fonctions de
coûts quadratiques.
4
Dissuasion de l’entrée : La …rme 1 peut choisir d’augmenter sa production au delà de la quantité de
monopole pour dissuader la …rme 2 d’entrer.
On calcule le pro…t de la …rme 2 si elle décide d’entrer en fonction de la quantité q1. Si la …rme 2 entre,
elle choisit la quantité donnée par sa fonction de meilleure réponse :
q2(q1) = 1
2(Aq1c)
On a alors :
p=Aq1q2=Aq1c+c1
2(Aq1c) = c+1
2(Aq1c)
2=1
2(Aq1c)1
2(Aq1c)F=1
4(Aq1c)2F
Pour dissuader l’entrée, la …rme 1 doit choisir q1telle que :
20,1
4(Aq1c)2F0,1
4(Aq1c)2F,(Aq1c)24F
,Aq1c2pF ,Ac2pF q1,q1Ac
2sF
La …rme 1 choisit la plus petite quantité permettant de dissuader l’entrée (elle produit déjà plus que la
quantité de monopole). On a donc :
q1=Ac
2sF
p=Aq1=A Ac
2sF
!=c+AcAc2pF =c+ 2pF
1= 2pF Ac
2sF
!= 2 (Ac)sF
4F
Frontières des trois équilibres : La dernière étape consiste à comparer les pro…ts de la …rme 1 dans la
situation où l’entrée est dissuadée et dans celle où elle est acceptée. La …rme 1 préfère la première situation
à la seconde si :
2 (Ac)sF
4F1
8(Ac)2,04F2 (Ac)sF
+1
8(Ac)2
On pose x=pF. On obtient :
04x22
p(Ac)x+1
8(Ac)2
On recherche les racines de ce polynôme du second degré :
 = 4
(Ac)2441
8(Ac)2=4
(Ac)22
(Ac)2=2
(Ac)2
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