l’affiche devant le personnage, et en grand, en bas à droite de l’affiche. En bas de l’affiche
une zone de texte «bulles-pulpes-bulles-à secouer» décrit le produit et comment le boire.
Le topique de cette publicité est AIDA: la marque cherche à faire connaitre sa boisson en
captant l’intérêt du public par l’humour et
le choc. L’objectif cognitif est de faire
connaitre la marque, pour que le public
achète la boisson qui est l’objectif conatif.
Au final, cette publicité a été
récompensée par des prix, et louées par
des professionnels en France (alors qu’en
Angleterre, cette publicité a été jugée
indécente). Ce n’est pas la boisson en
elle-même qui a fait parler d’elle, mais ce
sex-appeal qui a fait parler d'Orangina (en
bien, comme en mal).
C'est avec cette campagne (ci-contre) que le groupe japonais Suntory, ayant racheté le
groupe Orangina en 2009, lance en 2010 la boisson sur le marché des boissons japonaises,
un des plus fournit au monde.
Pour sortir du lot, Suntory a parié sur la ‘french touch’ originelle d'Orangina, associée à une
référence télévisée japonaise. Ce visuel fait directement référence à un feuilleton télévisé
japonais des années 70 qui a pour titre «Otoko wa tsurai yo», soit «Il est dur d'être un
homme». Le personnage principal, Tora San, est un marchand ambulant qui va de ville en
ville pour vendre sa marchandise et à qui il arrive des mésaventures (notamment
amoureuses). Ce visuel s'adresse donc à un public plutôt adulte, en mesure de connaître la
référence au téléfilm et pouvant s'identifier à Richard Gere (l'acteur américain et personnage
principal de la campagne publicitaire) qui a la soixantaine.
Un lien est donc créé entre le feuilleton national japonais et la «boisson nationale française».
Cette référence «rétro» associée à la phrase «Orangina, la boisson gazeuse que boivent les
Français, est enfin au Japon!» crée l'idée d'un «savoir-faire traditionnel français». La
préservation de ce côté rétro du visuel montre le savoir-faire ancien de la marque. Le lien de
cette publicité avec la série se fait, grâce à la phrase d'accroche «Messhu ha tsurai yo» soit
«Il est dur d’être un monsieur». La présence des phrases françaises servent uniquement
pour le style, puisque très peu de japonais le comprennent. Verbalement, l'emploi de
«messhu» rappelle la France car c’est une adaptation phonétique du mot français
«monsieur» qui pour les japonais prend un sens d'homme distingué et romantique.
Visuellement, le drapeau français est présent sur le produit et la ville de Chartres sert de lieu
de tournage. Seul le choix d'un acteur américain (R. Gere) et non français reste étrange,
mais pas si grossier du point de vue japonais qui ne connaît pas spécialement cet acteur.
Sur l’image, la femme regarde l'homme: il a du charme, ça marche bien avec les femmes
(contrairement à Tora San dans le film) car il a le charme à la française.
Nous sommes dans un topique AIDA où le but est de faire connaître la boisson (objectif
cognitif) pour son origine française puisque le « français » fait classe, romantique, de bon
goût (projection du consommateur, donc objectif affectif) et fait acheter (objectif conatif).
Visuel publicitaire et communication interculturelle Page 3