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Face à cette menace croissante, la France a choisi de développer une organisation de
cyberdéfense intégrée aux forces, disposant de capacités défensives et offensives pour
préparer ou accompagner les opérations militaires. Dans cet esprit, l'organisation
opérationnelle des armées va mettre en place une chaîne opérationnelle de cyberdéfense
cohérente avec l'organisation et la structure opérationnelles des armées, et adaptée aux
caractéristiques propres à ce nouveau champ de bataille. Car les terroristes utilisent des modes
d'action sur internet de plus en plus perfectionnés et mènent notamment une véritable guerre
de l'information. "Au Levant, mais aussi en Afrique ou au Maghreb, les groupes armés
terroristes investissent également - Daech le fait en particulier -, de manière massive l'espace
numérique, a constaté Jean-Yves Le Drian. Cette barbarie d'un nouveau genre vise une série
d'objectifs : démoraliser et terroriser son ennemi pour l'empêcher de combattre, apparaître
plus fort qu'on ne l'est en réalité, recruter à l'aide de campagnes de propagande mensongères
mais sophistiquées, désorganiser en propageant de fausses rumeurs, amplifiées là-aussi par
les réseaux sociaux, comme dans l'exemple de TV5 Monde". D'ailleurs, le ministre a précisé
que la source à l'origine de la propagande de Daech a été identifiée en Syrie, à Raqqa plus
précisément, avec des relais dans les pays occidentaux. Daech utilise les infrastructures et les
opérateurs internet occidentaux. "Il s'agit d'une menace assez sophistiquée, qui fait appel, au
moins en partie, à de vrais professionnels - ne nous y trompons pas", a averti Jean-Yves Le
Drian. Pour mieux lutter contre les cyberattaques, le ministre préconise une coopération
renforcée avec les pays alliés dans le cadre de l'OTAN et de l'Union européenne. "Nous
souhaitons aujourd'hui aller plus loin en développant au sein de l'Union européenne les
travaux d'intégration de la dimension cyber dans la planification et la conduite des missions et
des opérations de l'UE", a-t-il d'ailleurs expliqué.
THEME 1 - 2 : Renseignement : partie de ping-pong
entre DGSE et DRM
Source, journal ou site Internet : l'Opinion
Date : 28 septembre 2015
Auteur :
Adressé par Jean-Claude Tourneur
Dans l’ombre, les deux services s’affrontent sur leur rôle respectif dans les opérations
militaires Les services de renseignement sont « une petite oasis d’abondance ». L’un de leurs
principaux responsables se réjouit du traitement de faveur dont la « politique publique de
renseignement » jouit au sein des activités de l’Etat. La tendance, soulignée depuis plusieurs
années, a été nettement confirmée à la suite des attentats de janvier. Une loi, élargissant leurs
capacités d’interception, a été votée en juin et leurs moyens financiers et humains sont
renforcés, en particulier dans le cadre de l’actualisation à la hausse de la loi de programmation
militaire. Cette situation n’empêche pas les « services » de se quereller autour des opérations
militaires en cours, que ce soit au Sahel ou au Levant (Irak et Syrie). Ce n’est pas la guerre
ouverte, mais plutôt une « partie de ping-pong » pour savoir qui fait quoi, comme le note un
acteur du dossier. En jeu : le rôle de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure) et
de la DRM (Direction du renseignement militaire) sur les théâtres d’opération. Une querelle
de famille, car les deux services dépendent tous les deux du ministère de la Défense, même si
la DGSE jouit d’un rôle spécifique au sein de l’Etat, avec notamment un accès direct au
président de la République. L’un le dit en anglais : « Find. Fix. Finish. » L’autre en français :
« Trouver. Traquer. Terminer. » Ce sont deux hauts responsables des services qui évoquent
leur rôle au Sahel dans la guerre contre les groupes terroristes. Ils parlent de l’élimination de
leurs chefs, les High Value Target (HVT), les cibles de haute valeur, en anglais pour tout le