Agrégation Interne Le groupe linéaire On pourra consulter les

Agr´egation Interne
Le groupe lin´eaire
On pourra consulter les ouvrages suivants.
M. Alessandri. Th`emes de g´eom´etrie. Groupes en situation g´eom´etrique.. Dunod. 1999.
S. Francinou, H. Gianella, S. Nicolas. Oraux X-ENS. Alg`ebre 2 et 3. Cassini (2009).
K. Madere. Pr´eparation `a l’oral de l’agr´egation. Lcons d’alg`ebre. Ellipses (1998).
R. Mneimne. R´eduction des endomorphismes. Calvage et Mounet (2006).
P. Ortiz. Exercices d’alg`ebre. Ellipses (2004).
D. Perrin. Cours d’alg`ebre. Ellipses (1996).
J. E. Rombaldi. Analyse matricielle. EDP Sciences (2000).
P. Tauvel. Math´ematiques g´en´erales pour l’agr´egation. Masson (1993).
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Notations
Kd´esigne un corps commutatif.
Eest un K-espace vectoriel suppos´e de dimension finie dans un premier temps.
En compl´ements, on s’ineressera au cas de la dimension infinie.
L(E) est l’alg`ebre des endomorphismes de E.
GL (E) = (L(E))×est le groupe des ´el´ements inversibles de L(E),soit le groupe des automor-
phismes de E.
E=L(E, K) est l’espace dual de E.
On rappelle qu’un hyperplan de Eest le noyau d’une forme lin´eaire non nulle sur E.
Pour tout entier n1,Mn(K) d´esigne l’alg`ebre des matrices carr´ees d’ordre n`a coefficients dans
Ket GLn(K) le groupe des ´el´ements inversibles de Mn(K),soit le groupe des matrices inversibles
de Mn(K).
Pour Ede dimension finie, le choix d’une base de Epermet de r´ealiser un isomorphisme d’alg`ebres
de L(E) sur Mn(K),o`u nest la dimension de E.
Cet isomorphisme induit un isomorphisme de groupes de GL (E) sur GLn(K).
On note Id [resp. In] l’endomorphisme [resp. la matrice] identit´e.
Une matrice scalaire est une matrice diagonale de la forme λIn,o`u λK.
Une homoth´etie est un endomorphisme de Ede la forme λId, o`u λK.
– I – Premi`eres propri´et´es. Questions diverses
Eest un K-espace vectoriel de dimension n1.
1. Caract´erisations des ´el´ements de GL (E)
Pour u∈ L(E),montrer que les assertions suivantes sont ´equivalentes.
(a) uGL (E) ;
(b) ker (u) = {0}(uest injectif) ;
(c) Im (u) = E(uest surjectif) ;
(d) rg (u) = n;
(e) det (u)̸= 0 ;
(f) utransforme toute base de Een une base de E;
(g) il existe v∈ L(E) tel que uv=Id ;
(h) il existe w∈ L(E) tel que wu=Id.
2. Cas des corps finis
Pour cette question, K=Fqest un corps fini `a q´el´ements (on a alors q=pr,o`u p2 est un
nombre premier et rest un entier naturel non nul).
(a) Montrer que :
card (GL (E)) =
n
k=1 qnqk1=qn(n1)
2
n
j=1 qj1
(b) Soient E, F deux Fq-espaces vectoriels de dimensions respectives n1 et m1.
D´eduire de la question pr´ec´edente que les espaces vectoriels Eet Fsont isomorphes si, et
seulement si, les groupes GL (E) et GL (F) sont isomorphes.
(c) On suppose que n2.
Montrer que si Lest un corps tel que les groupes GLn(Fq) et GLn(L) soient isomorphes,
Lest alors un corps fini `a q´el´ements (donc isomorphe `a Fq).
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(d) Montrer qu’un automorphisme uGL (E) est diagonalisable si, et seulement si, on a
uq1=Id.
(e) Montrer que, tout groupe fini d’ordre n1 est isomorphe `a un sous-groupe de GLn(Fp).
Indication : utiliser un th´eor`eme de Cayley et les matrices de permutations.
3. GL (E)coupe tout hyperplan de L(E)
Montrer que pour tout hyperplan Hde Mn(K),o`u n2,on a HGLn(K)̸=.
4. Bases de L(E)dans GL (E)
En supposant que le corps Kest infini, montrer qu’il existe une base de L(E) form´ee d’isomor-
phismes.
– II – Sous-groupes de GL (E)
Eest un K-espace vectoriel de dimension n1.
SL (E) [resp. SLn(K)] est le sous-ensemble de GL (E) d´efini par :
SL (E) = {u∈ L(E)|det (u) = 1}, SLn(K) = {A∈ Mn(K)|det (A) = 1}
1. Le sous-groupe SL (E)
(a) Montrer que SL (E) est un sous-groupe distingu´e de GL (E) isomorphe `a SLn(K) (dis-
tingu´e dans GLn(K)) et que le groupe quotient GL (E)
SL (E)est isomorphe `a K.
(b) Pour K=Fq(corps fini `a q´el´ements), montrer que :
card (SL (E)) = qn1
n1
k=1 qnqk1=qn(n1)
2
n
k=2 qk1
(c) Pour n= 2,quels sont les ´el´ements d’ordre 2 du groupe SL (E) ?
2. Centres de GL (E)et de SL (E)
On note Z(G) le centre d’un groupe (G, ·).
(a) D´eterminer le centre de L(E) et de GL (E).
(b) Les groupes GLn(Q), GLn(R) et GLn(C) peuvent-ils ˆetre isomorphes ?
(c) D´eterminer le centre de SL (E),justifier le fait qu’il est cyclique et donner une condition
n´ecessaire et suffisante pour que Z(SL (E)) = {Id}.
(d) D´eterminer le centre de P GL (E) = GL (E)/Z (GL (E)) et de P SL (E) = SL (E)/Z (SL (E)) .
(e) Montrer que, pour Kalg´ebriquement clos, les groupes P GLn(K) et P SLn(K) sont iso-
morphes.
(f) Montrer que, pour tout entier n1,on a :
card (P GLn(Fq)) = card (SLn(Fq))
card (Z(SLn(Fq))) = n(q1)
card (P SLn(Fq)) = qn(n1)
2
n(q1)
n
j=2 qj1
3. Isomorphisme entre GLn(K)et SLn(K)×Z(GLn(K))
On suppose que n2.
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(a) On suppose que le morphisme de groupes :
φn:KK
λ7→ λn
est un isomorphisme.
i. Donner des exemples de telle situation.
ii. Montrer que l’application :
θn:SLn(K)×KGLn(K)
(S, λ)7→ λS
est un isomorphisme de groupes (GLn(K) est isomorphe SLn(K)×Z(GLn(K))).
(b) On suppose qu’il existe un sous-groupe Gde GLn(K) tel que l’application :
θn:SLn(K)×GGLn(K)
(S, A)7→ SA
soit un isomorphisme de groupes.
i. Montrer que l’application det : GKest un isomorphisme de groupes et que le
groupe Gest commutatif.
ii. Montrer que G=Z(GLn(K)) et φnest un isomorphisme.
Remarque : De mani`ere g´en´erale, GLn(K) est produit semi-direct de SLn(K) et K.
4. Sous-groupes finis de GL (E)dont tous les ´el´ements sont d’ordre 1ou 2
On suppose que Kest de caract´eristique diff´erente de 2 et on se donne un sous-groupe fini G
de GL (E) tel que tout ´el´ement de Gsoit d’ordre au plus ´egal `a 2.
(a) Montrer que tous les ´el´ements de Gsont diagonalisables de valeurs propres dans {−1,1}.
(b) Montrer que Gest commutatif de cardinal 2ro`u rest un entier compris entre 0 et n.
(c) Soient E, F deux K-espaces vectoriels de dimensions respectives n1 et m1.
Montrer que les espaces vectoriels Eet Fsont isomorphes si, et seulement si, les groupes
GL (E) et GL (F) sont isomorphes.
Pour Kfini de caract´eristique 2,c’est encore vrai (question I.??).
Pour Kinfini de caract´eristique 2,c’est encore vrai (plus difficile, voir J. Fresnel, Alg`ebre
des matrices, Hermann, exercice A.4.7.21.3).
5. Sous-groupes finis de GL (E),un th´eor`eme de Burnside
Le th´eor`eme de Burnside qui suit nous donne deux caract´erisations des sous-groupes finis de
GL (E).
On suppose que le corps Kest de caract´eristique nulle et alg´ebriquement clos.
On rappelle qu’un groupe Gest dit d’exposant fini s’il existe un entier m1 tel que gm= 1
pour tout gG.
Le th´eor`eme de Lagrange nous dit que tout groupe fini est d’exposant fini (si Gest d’ordre
n1,tout ´el´ement gde Ga un ordre qui divise n, donc gn= 1).
Pour les sous-groupe de GL (E),le th´eor`eme de Burnside nous dit que la r´eciproque est vraie,
c’est-`a-dire qu’un sous-groupe de GL (E) est fini si, et seulement si, il est d’exposant fini.
(a) Soit Gun sous-groupe fini de GL (E).Montrer que tous les ´el´ements de Gsont diagona-
lisables et que l’ensemble :
tr (G) = {tr (u)|uG}
est fini.
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(b) Montrer qu’un endomorphisme u∈ L(E) est nilpotent si, et seulement si, 0 est la seule
valeur propre de u.
(c) Montrer qu’un endomorphisme u∈ L(E) est nilpotent si, et seulement si, Tr uk= 0
pour tout kcompris entre 1 et n= dim (E).
(d) Soient Gun sous-groupe de GL (E), F le sous-espace vectoriel de L(E) engendr´e par G,
B= (ui)1ipune base de Fextraite de Get φl’application :
φ:GKp
u7→ (tr (uu1),··· ,tr (uup))
i. Montrer que si u, v dans Gsont tels que φ(u) = φ(v),l’endomorphisme uv1Id
est alors nilpotent.
ii. Dans le cas o`u tous les ´el´ements de Gsont diagonalisables, montrer que l’application
φest injective.
(e) Soit Gun sous-groupe de GL (E).
Montrer que les assertions suivantes sont ´equivalentes :
i. Gest fini ;
ii. Gest d’exposant fini ;
iii. tous les ´el´ements sont diagonalisables et tr (G) est fini.
– III – G´en´erateurs de SL (E)et GL (E)
Eest de dimension finie n2.
D´efinition 1 Soit φune forme lin´eaire non nulle sur E.
On appelle transvection d’hyperplan ker (φ)toute application lin´eaire u∈ L(E)efinie par :
xE, u (x) = x+φ(x)a(1)
o`u aker (φ).
D´efinition 2 Soit φune forme lin´eaire non nulle sur E.
On appelle dilatation d’hyperplan ker (φ)toute application lin´eaire uGL (E)efinie par :
xE, u (x) = x+φ(x)a(2)
o`u aE\ker (φ).
On notera τφ,a =Id +φ·aune transvection d´efinie par (1) ,o`u φE\ {0}et aker (φ) et
δφ,a =Id +φ·aune dilatation d´efinie par (2) o`u φE\ {0}et a /ker (φ).
1. Transvections, efinitions ´equivalentes
Montrer que pour u∈ L(E)\ {Id},les assertions suivantes sont ´equivalentes.
(a) uest une transvection.
(b) Il existe un hyperplan Hde Etel que u|H=IdHet Im (uId)H.
(c) Il existe une base de Edans laquelle la matrice de uest de la forme :
Tn=
In20 0
0 1 1
0 0 1
(avec T2=1 1
0 1 ).
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