
rugby. Il est important sur un
plan pratique que cette du-
rée puisse être réduite par
des apports nutritionnels
riche en hydrates de carbone
dès la fin du match et qu’elle
puisse être augmentée par
une reprise trop précoce des
entraînements intenses.
Evaluation des effets
des chocs et des impacts
et du travail musculaire
excentrique
Il a largement été démontré
que les contraintes méca-
niques diverses s’exerçant sur
le muscle aboutissent à une
forte réponse inflammatoire.
Le point de départ est tissu-
laire il prend son origine au
niveau des structures mem-
branaires du tissu musculaire
qui possède des systèmes de
liaisons intercellulaires qui
sont sensibles aux
contraintes mécaniques. Ces
contraintes sont prises en
compte au niveau de la mem-
brane par un système de mo-
lécule d’adhésion : les inté-
grines, mais aussi à partir des
phénomènes métaboliques
intra-musculaires.
Cette réponse intègre donc,
dans un même ensemble la
totalité des contraintes lo-
cales du muscle. Elle dé-
clenche une réponse systé-
mique qui met en jeu les mé-
canismes généraux de ré-
ponse à l’inflammation qui
dans ce cas spécifique passe
par un recrutement de cel-
lules sanguines telles que les
neutrophiles et les macro-
phages.
La régulation entre la ré-
ponse locale et générale
semble en grande partie as-
surée par la réponse des cyto-
kines avec une balance entre
cytokines pro-inflammatoires
et anti-inflammatoires. Les
cytokines sont des glycopro-
téines solubles qui modulent
les relations entre les cellules
immunitaires et non-immuni-
taires de l’organisme. Les cy-
tokines facilitent l'afflux de
lymphocytes, monocytes et
autres cellules impliquées
dans la réponse inflamma-
toire. Une grande variété de
cellules et d’organes, tels le
foie et le cerveau, sont ca-
pables de répondre à diffé-
rentes cytokines.
Les cytokines peuvent être
groupées selon leur structure
ou leur fonction en interleu-
kines (IL), en interférons
(INF), en facteur de nécrose
tumorale (TNF), en facteurs
de croissance et en chemo-
kines. Ces cytokines sont ap-
pelées "inflammatoires" ou
"pro-inflammatoires" ou «
anti-inflammatoires »… Les
réponses cytokiniques à un
exercice musculaire sont
constituées par une réponse
précoce et intense des cyto-
kines pro-inflammatoires sui-
vie par une réponse coordon-
née de cytokines anti-inflam-
matoires (Pedersen). Les
concentrations salivaires et
urinaires d’interleukine 6
(IL6, protéine pro-inflamma-
toire) sont augmentées après
un exercice physique excen-
trique et/ou intense.
Cette réaction des cytokines
possède aussi une bipolarité
d’intégration des contraintes
inflammatoires et métabo-
liques, ce qui est parfaite-
ment illustré par l’évolution
des connaissances sur le rôle
de l’IL6, à la fois médiateur
de l’inflammation et jauge
du niveau de glycogène mus-
culaire.
Les taux d’IL6 sont positive-
ment corrélés aux concentra-
tions sériques en myoglobine
et en créatine kinase spéci-
fique du muscle squelettique
(MM3 créatine kinase), deux
marqueurs de la souffrance
musculaire. La réponse circu-
lante des enzymes intramus-
culaires est utilisée depuis
longtemps pour évaluer la
souffrance musculaire à une
contrainte. Le mécanisme de
cette réponse suit l’évolution
de la gravité des lésions mus-
culaires.
Dans un premier temps l’élé-
vation sanguine des taux de
Créatine Phospho Kinase
(CPK) résulte d’une simple
augmentation de la perméa-
bilité musculaire. L’appari-
tion de dommages plus im-
portants des structures du
muscle et plus particulière-
ment les ruptures de mem-
branes renforce ce phéno-
mène.
Ce type de réponse permet
d’utiliser l’évolution des taux
de CPK et de marqueurs im-
munitaires et des cytokines
comme des indicateurs du ni-
veau de contraintes subies
par le muscle pendant le
match et surtout d’évaluer la
cinétique de récupération. Il
faut aussi rappeler que la ré-
action inflammatoire des
exercices physiques très
contraignants est associée
avec une modulation des
fonctions immunitaires. Ce
fait souligne l’intérêt de
suivre simultanément l’évo-
lution de certains paramètres
de l’immunité pour suivre la
récupération. De façon géné-
rale, il a été proposé un mo-
dèle de réponse des muscles
aux dommages causés par les
sports de contacts (Smith et
al 2008).
Selon ces auteurs on dis-
tingue trois phases : une pre-
mière phase de destruction
musculaire, dont le pic se si-
tue immédiatement après le
match mais qui peut s’étaler
sur plusieurs jours ; une 2ème
phase de réparation dont le
pic se situe entre 5 et 7 jours
et ; une 3ème phase de re-
modelage musculaire qui
permet de retrouver un
muscle totalement fonction-
nel et qui peut s’étendre jus-
qu'à plusieurs semaines.
Ces éléments soulignent l’in-
térêt pratique et fondamen-
tal d’un travail qui a utilisé le
delta d’augmentation des
CPK a l’issue d’un match de
rugby pour évaluer le niveau
de contrainte musculaire et
la cinétique de récupération
(Smart et al 2008).
Les résultats montrent que
l’augmentation des CPK cir-
culantes est bien corrélée
avec le temps de jeu de
chaque joueur et le nombre
d’impacts. Ces auteurs pro-
posent d’utiliser le delta CPK
pour suivre la récupération
individuelle de chaque
joueur. Un travail réalisé par
une équipe japonaise a per-
mis de mesurer la réponse
immunitaire lors de deux
matchs consécutifs en rugby
à 7, séparés par un intervalle
de 4h (Takahashi et al 2008).
Les paramètres étudiés
étaient la numération leuco-
cytaire, le dosage des immu-
noglobulines, l’évolution des
compléments, le typage
CD11 et CD16, la réponse dy-
namique de l’activité phago-
cytaire et les taux de radicaux
libres. L’ensemble de ces don-
nées montre de faibles chan-
gements après le premier
match et un effet net après le
deuxième match.
Ceci permet de conclure qu’il
existe dans cette situation
particulière un effet cumula-
tif sur les paramètres immu-
nitaires de plusieurs matchs
de rugby séparés par une ré-
cupération incomplète. L’en-
semble de ces données sou-
ligne de façon évidente l’in-
térêt majeur d’évaluer les ef-
fets des contraintes méca-
niques sur le système muscu-
laire et sur les répercussions
systémiques lors de la récu-
pération d’un match de
rugby.
Les altérations métaboliques
et structurales du muscle
sont responsables d’une di-
minution de performance à
l’issue d’un match. A ce jour,
un seul travail non publié
(Piscione et al.) a été réalisé
immédiatement à l’issue
d’un match international de
joueurs de moins de 19 ans.
Ce travail met en évidence
une augmentation entre 4 et
5 % du temps de sprint sur 10
et 20m, une diminution de
6% de la détente verticale ; la
force isocinétique du quadri-
ceps a été mesuré à intervalle
régulier dans les jours sui-
vants, le pic de diminution de
force se situe 12h après le
match et s’étale jusqu’à 72h.
Méthodes d’optimisa-
tion de la récupération
Les différentes méthodes de
récupération applicables au
rugby, ont fait l’objet d’un
travail comparatif de Gill et
al. (2007) ; des joueurs de
haut niveau ont été suivis à
l’issue de quatre matchs suc-
cessifs en respectant diffé-
rents modes de récupération.
La récupération a été éva-
luée par le dosage des CPK,
les prélèvements ont été ef-
fectués à l’issue du match, 36
heures et 84 heures après. Les
méthodes de récupération
administrées ont été : la récu-
pération passive ; la récupé-
ration active sous la forme de
7 minutes d’ergocycle à 150w
après le match ; l’hydrothéra-
pie de contraste qui consiste
à imposer la succession de
bain de la partie inférieure
du corps de une minute à 8-
La pratique du Rugby à l’en-
traînement ou en compéti-
tion impose une double
contrainte métabolique et
inflammatoire. L’évaluation
de la récupération métabo-
lique peut se faire sur la base
des connaissances solide-
ment admises de son niveau
de récupération en fonction
de la totalité de la dépense
énergétique.
Cette mesure est accessible
aux méthodes actuelles de
mesure des déplacements,
mais il reste une difficulté
dans l’évaluation de la dé-
pense liée aux efforts sta-
tiques. La récupération des
contraintes mécaniques dues
aux impacts et aux efforts ex-
centriques est encore du do-
maine de la recherche.
L’utilisation simultanée de
marqueurs de la souffrance
musculaire, de l’immunité et
de l’inflammation doit per-
mettre une quantification.
Les résultats les plus récents
sur la comparaison des diffé-
rentes méthodes propo-
sables, utilisent cette ap-
proche multifactorielle ; ils
soulignent l’intérêt de la ré-
cupération active combinée
aux différentes techniques
de cryothérapie.
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Résumé
La récupération d’un match
de rugby impose une double
récupération. Une récupéra-
tion des réserves métabo-
liques utilisées pour les dé-
placements et le travail mus-
culaire isométrique ainsi qu’
une récupération des lésions
musculaires et des processus
inflammatoires résultants
des contacts.
Pour évaluer les temps de ré-
cupération il faut connaître
avec exactitude le niveau de
ces contraintes. Il faut éva-
luer la diminution de perfor-
mance qui en résulte. Il faut
dégager des index fiables de
la récupération. La maîtrise
de ces paramètres doit per-
mettre de déterminer l’effi-
cacité des différentes mé-
thodes de récupération.
Les méthodes utilisées repo-
sent toutes sur un même
principe qui consiste à analy-
ser les déplacements en
termes de distance et d’in-
tensité. On peut estimer que
la durée moyenne de resyn-
thèse des réserves glycogé-
niques s’inscrit dans cet inter-
valle de temps entre 24 et 48
heures après un match de
rugby. Plusieurs travaux
montrent l’intérêt d’utiliser
l’augmentation des Creatine
Phospho Kinases sanguines
(CPK) à l’issue d’un match de
rugby pour évaluer le niveau
de contrainte musculaire et
la cinétique de récupération.
L’augmentation des CPK cir-
culantes est bien corrélée
avec le temps de jeu de
chaque joueur et le nombre
d’impacts.
Les résultats les plus récents
sur la comparaison des diffé-
rentes méthodes de récupé-
ration soulignent l’intérêt de
la récupération active combi-
née aux différentes tech-
niques de cryothérapie.
Introduction
La récupération en rugby
pose le problème général de
la récupération en sport col-
lectif. Cet aspect a été large-
ment étudié, il repose sur les
bases physiologiques de ce
type d’activités qui sont
constituées d’efforts inter-
mittents d’intensité variable.
En plus de ce type de
contraintes, le rugby pré-
sente des particularités qui
sont : le volume total du tra-
vail isométrique de poussée
et le nombre d’impacts et de
contacts. , la répétition de
chocs, de percussions et
d’exercices courts et très in-
tenses qui sollicitent des
contractions musculaires de
type excentrique produits au
cours d’un match de rugby,
peut-être délétère pour les
structures membranaires des
cellules musculaires et donc à
terme, pour la fonction mus-
culaire elle-même lorsque la
récupération devient insuffi
sante.
On peut donc, énoncer
comme principe de base, que
la récupération d’un match
de rugby imposera une
double récupération. Une ré-
cupération des réserves mé-
taboliques utilisées pour les
déplacements et le travail
musculaire isométrique et
une récupération des lésions
musculaires et des processus
inflammatoires résultants
des contacts.
Pour évaluer les temps de ré-
cupération il faut connaître
avec exactitude le niveau des
contraintes que nous venons
d’énumérer. Il est nécessaire
d’évaluer la diminution de
performance qui en résulte.
Il convient de dégager des in-
dex fiables de la récupéra-
tion. La maîtrise de ces para-
mètres doit permettre d’éva-
luer l’efficacité des diffé-
rentes méthodes de récupé-
ration.
Evaluation de la dépense
énergétique en match
Plusieurs études se sont atta-
chées à évaluer le niveau de
dépense énergétique en
match.
Les méthodes utilisées ont
évoluées avec le temps, mais
elles reposent toutes sur un
même principe qui consiste à
analyser les déplacements en
termes de distance et d’in-
tensité.
Au début, cette analyse repo-
sait sur un descriptif visuel
réalisé par un observateur. En
moyenne, un joueur qui reste
en match 80 minutes, réalise
un effort d’une intensité le
plus souvent supra maximale
de 2 à 4 secondes (démar-
rage-sprint, sauts, blocage-
changement de direction,
duels, percussions, placages,
poussées…) toutes les 30 à 40 s,
soit environ 110 à 115 actions
intenses par joueur et par
match (Cazorla, Boussaidi,
Godemet 2004). Notons que
ces chiffres moyens ont signi-
ficativement augmenté au
cours de ces vingt dernières
années (FFR, 1981; Baqué,
1982; Godemet 1986 et
1994). Récemment deux mé-
thodes concurrentes beau-
coup plus précises se sont dé-
veloppées, l’analyse par de
multiples caméras des dépla-
cements des joueurs et l’ana-
lyse par le port de GPS indivi-
duels.
Malgré ces progrès dans
l’analyse des déplacements il
reste une composante ma-
jeure de la dépense énergé-
tique, très difficile à évaluer,
qui est celui de la dépense
liée au travail isométrique
sans déplacement externe
mesurable. Une revue de la
question, publiée en 2003
par Duthie et al., a permis de
résumer les données obte-
nues par enregistrement vi-
déo ; cette méthode consiste
à répertorier l’ensemble des
actions réalisées par les diffé-
rents joueurs et à leurs attri-
buer une valeur d’intensité à
partir d’une classification
préalablement établie.
L’avantage de cette méthode
tient au fait, que toutes les
actions dynamiques et sta-
tiques sont prises en compte ;
l’inconvénient résulte de
l’absence de quantification
directe de la dépense éner-
gétique. L’ensemble des don-
nées obtenues confirme le
fait que les activités de
faibles et moyennes intensité
représentent 85% du temps
d’un match de rugby, et que
15% du temps comporte des
activités de fortes intensités
qui diffèrent selon les postes.
Les activités statiques sont
nettement plus longues chez
les avants, dues aux mêlées
et aux mauls ; selon Roberts
et al. (2008) le temps total de
travail statique par match est
autour de 7 min pour les
avants alors que leur temps
de course rapide est de 2 min.
Par contre, le temps de
course rapide est plus élevé
chez les arrières. Les tackles
sont plus fréquents chez les
arrières. Les limites pour la
mesure exacte des distances
par enregistrement vidéo, a
soutenu l’intérêt d’utiliser la
méthode GPS afin de mesu-
rer précisément la distance
totale parcourue en match
(Cunliffe 2009). Les résultats
obtenus montrent que cette
distance est entre 7 et 8 Kms
pour un match de niveau in-
ternational, autour de 11%
sont courus en sprint ou sur
un rythme rapide. Cette mé-
thode confirme les diffé-
rences précédemment obser-
vées entre arrières et avants,
ces derniers ayant une dis-
tance totale plus élevée et les
arrières des distances de
sprint plus longues. L’estima-
tion de la dépense énergé-
tique liée aux déplacements
serait, selon ces auteurs, au-
tour de 1400 Kcal pour les ar-
rières et de 1600 Kcal pour les
avants.
La réalité de la dépense to-
tale est certainement plus
élevée car il est actuellement
très difficile d’évaluer la dé-
pense des efforts statiques et
celle due aux chocs, impacts,
changements de direction et
détente verticale. Il est fort
probable que la dépense
moyenne dépasse les 2000
Kcal pour un match de haut
niveau, ce qui correspond à
la dépense énergétique des
activités conduisant à l’épui-
sement des réserves glycogé-
niques. Ces analyses succes-
sives ont mis en évidence une
évolution des contraintes
physiologiques du rugby
haut niveau. En vingt ans le
rugby s’est complètement
transformé : moins de phases
statiques, diminution par
deux du nombre de mêlées
et de touches, augmentation
considérable des phases dy-
namiques et de défense, per-
cussions, placages, regroupe-
ments actifs, temps de jeu
collectifs et individuels plus
longs.
A ceci, il convient d’ajouter
l’évolution des règles du jeu
autorisant les remplacements
et donc le « coaching », qui
permettent de conserver sur
le terrain les joueurs les plus
performants.
Les sollicitations physiques,
physiologiques, biologiques
et en conséquence les quali-
tés requises du joueur s’ins-
crivent dans le même sens :
joueurs plus athlétiques, pos-
sédant plus d’«explosivité »
et de vitesse sur des distances
très courtes, beaucoup plus
de puissance tant au niveau
des membres inférieurs mais
aussi, comme l’évolution ré-
cente du jeu le démontre, de
la partie haute du corps, ca-
pables de maintenir un
rythme très élevé le plus
longtemps possible dans un
match, résistants aux percus-
sions répétées et donc pré-
sentant une récupération ra-
pide entre deux ou plusieurs
actions intenses. Autant de
qualités qui, bien sûr, pren-
nent toute leur acuité en
fonction du poste occupé sur
le terrain.
De cette analyse succincte, au
plan physique et physiolo-
gique, quatre groupes de
qualités se dégagent : 1)
morphologiques ; 2) explosi-
vité-vitesse-puissance ; 3) en-
durance spécifique ou capa-
cité de reproduire des actions
techniques intenses aléatoi-
rement réparties dans des es-
paces et des durées de plus
en plus réduits et ; 4) physio-
logiques, sollicitant surtout
le métabolisme glycolytique
pour répéter des actions in-
tenses de très courtes et
courtes durées, ainsi que le
métabolisme aérobie.
Estimation de la récupé-
ration métabolique
Elle se fait en tenant compte
des estimations de la ciné-
tique d’utilisation des ré-
serves glycogéniques bien
établie en fonction de la dé-
pense énergétique. Les tra-
vaux expérimentaux d'Her-
manssen (11) montrent
qu'après un effort induisant
une dépense de 1200 à 15OO
Kcal on observe une réduc-
tion de 70 à 80 % du glyco-
gène musculaire et que la ré-
cupération des valeurs de re-
pos nécessite un délai de plu-
sieurs dizaines d'heures. La
resynthèse du glycogène hé-
patique est sensiblement
plus rapide.
Ces différents éléments indi-
quent que la vitesse de resyn-
thèse du glycogène peut va-
rier en fonction de chaque
sujet, les résultats expéri-
mentaux s'accordent pour
une valeur moyenne de re-
synthèse autour de 5 à 6
mmol de glycogène par Kg
de muscle et par heure, ce
qui représente après épuise-
ment de réserves une resyn-
thèse de 4% des stocks ini-
tiaux par heure de récupéra-
tion.
Après un effort de longue
durée il faut donc un mini-
mum de 24 heures pour récu-
pérer les stocks de glycogène
de départ, cette durée peut
aller jusqu'à 48 heures. Il est
tout à fait probable que la
durée moyenne de resyn-
thèse des réserves glycogé-
niques s’inscrit dans cet inter-
valle de temps entre 24 et 48
heures après un match de
La récupération en Rugby
Charles-Yannick Guezennec, Julien Piscione
Pôle de Médecine du sport de l’Essonne/Centre National du Rugby
MEDIRUGBY n°10 - LE JOURNAL MÉDICAL DE LA FÉDÉRATION FRANCAISE DE RUGBY
PAGE
6
MEDIRUGBY n°10 - LE JOURNAL MÉDICAL DE LA FÉDÉRATION FRANCAISE DE RUGBY
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7
La récupération en Rugby Suite