gêné 2 opérées qui avaient eu deux bandelettes. Une
patiente s’est plainte de douleurs scapulaires liées au
pneumopéritoine et de douleurs à la défécation régres-
sives en 2 mois. 5 patientes ont été très gênées par une
constipation post-opératoire, elles font partie du début
de l’étude et avaient eu une bandelette antérieure
unique avec péritonisation haute et myorraphie des
releveurs. Une infection urinaire à Escherichia Coli
avec fièvre et pyurie a nécessité la prescription d’une
antibiothérapie efficace.
2 granulomes sur la paroi vaginale postérieure sur la
même patiente ont été retrouvés et les fils responsables
ont été enlevés à 4 et 10 mois post-opératoires.
Une éventration sur le site de trocart de fosse iliaque
droite (des trocarts de 10mm utilisés chez les premières
patientes, ces points d’entrée n’étaient pas refermés) a
nécessité une reprise chirurgicale. Un abcès de paroi a
été incisé et évacué, il était apparu au niveau de la fosse
iliaque droite dont l’ouverture avait été agrandie pour
l’extraction de la pièce d’hystérectomie.
Une patiente a été réopérée au 20ème jour par cœlio-
scopie pour un étranglement du grêle dans une brèche
mésentérique de la péritonisation avec des suites opé-
ratoires simples.
DISCUSSION
Cette étude rétrospective évalue la faisabilité et les
résultats de la promontofixation sous cœlioscopie.
Les résultats de l’intervention de promonto-fixation
antérieure par voie abdominale ont été publiés avec un
nombre supérieur de patientes. Aucune étude ne rap-
porte les résultats d’une telle correction des prolapsus
par voie coelioscopique à notre connaissance.
Notre étude conforte la faisabilité de la technique. Les
antécédents de chirurgie pelvienne ont compliqué la
technique mais n’ont jamais été une contre-indication
à la coelioscopie.
L’âge moyen des femmes de cette étude est équivalent à
celui des grandes études épidémiologiques sur l’inconti-
nence urinaire [15] et de séries de promontofixations
françaises [21, 22, 23]. Ce n’est pas le cas des études
anglo-saxonnes dans lesquelles les femmes sont plus
âgées car la promontofixations n’est effectué que sur des
prolapsus du dôme vaginal après hystérectomie [26].
La technique a déjà été décrite en détail [6, 9, 12, 17],
mais certains points méritent d’être soulignés :
Installation
L’installation responsable de certaines complications a
été modifiée : disparition des appuis scapulaires (épau-
lières) responsables de compressions et d’étirement du
plexus brachial en position de Trendelenburg (procli-
ve) forcé remplacé par un matelas dorsal anti-glisse
isolant (protection à genoux de chez ABC ref : 40404).
Une attention particulière est portée à la position des
jambes pouvant être responsable de syndrome de loge
parfois irréversible (protection par matelas pour cou-
veuse de chez ABC ref : 304200).
Le champ opératoire cranial n’est pas tendu entre 2
potences mais laissé par-dessus la tête de la patiente
afin de laisser l’opérateur et l’aide dans l’axe utéro-
vaginal sagittal.
Matériel
L’utilisation de l’optique 30° mérite une habitude opé-
rationnelle mais permet des vues latérales très pratiques
(surtout pour la tunnélisation sous-péritonéale, la fixa-
tion des bandelettes sur les parois vaginales, la visuali-
sation des ligaments pectinéaux pour le Burch...)
Toutes les cœlioscopies ont débuté par une incision
cutanée à l’ombilic, dissection des plans jusqu’à la
ligne blanche qui est incisée longitudinalement au bis-
touri froid, ouverture du péritoine et mise en place d’un
trocart de 10mm à mandrin mousse (pour l’optique).
Dissection
Ne doit pas être disséqué l’espace inter vésico-vaginal
jusqu’au trigone vésical afin d’éviter un "trigone tra-
cassé" responsable d’impériosités post-opératoires. Au
contraire, la dissection de l’espace inter recto-vaginal
sera menée jusqu’au centre tendineux. On disséquera
l’uretère droit au niveau de sa face interne jusqu’au
croisement avec les vaisseaux utérins afin de réaliser
une tunnélisation sous-péritonéale non traumatique de
la voie excrétrice.
Fixation des bandelettes
La fixation par un surjet des bandelettes au vagin a été
abandonnée au profit de points séparés dont l’ablation
en cas de granulomes n’entraîne aucune difficulté ni
complication. Le point critique réside en la tension a
apporter à la bandelette antérieure : excessive, elle peut
être responsable de troubles mictionnels. V
ILLET
[21]
ne décrivait aucune complication spécifique des points
vaginaux transfixiants.
Les bandelettes utilisées sont composées de polypropy-
lène, certains auteurs utilisent des matériaux synthé-
tiques [25] et d’autres biologiques [18], aucune com-
plication spécifique de la matière n’a été observée.
Cure de l’incontinence urinaire
Un geste préventif de l’incontinence urinaire n’est pas
n é c e s s a i r e . Les dysuries post-opératoires fréquentes
après la technique de fronde sous-urétrale [7] feraient
1324
F. Bruyère et coll., Progrès en Urologie (2001), 11, 1320-1326