Cour de Cassation
Chambre civile 3
Audience publique du 26 avril 2006 Rejet.
N° de pourvoi : 05-10100
Publié au bulletin
Président : M. Weber.
Rapporteur : M. Villien.
Avocat général : M. Cédras.
Avocats : SCP Masse-Dessen et Thouvenin, SCP Monod et Colin, SCP Baraduc et Duhamel, Me
Hémery, SCP Defrenois et Levis, SCP Laugier et Caston, SCP Boutet, SCP Parmentier et Didier,
Me Odent, SCP Peignot et Garreau, Me Spinosi.
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
Donne acte à la société Bouygues bâtiment du désistement de son pourvoi en ce qu’il est dirigé
contre les sociétés Queen Elisabeth Hôtel, Marquis Hôtels limited partnership, MR architectes,
SIFCA, Tyco FCF, Bredy, Generali assurances Iard, Zurich international, Bayon, Combet Serith,
Cavecchi, Profilane, Détection électronique française (DEF), M. X..., ès qualités, Mme Y..., ès
qualités et la SELAFA MJA, ès qualités ;
Attendu, selon l’arrêt attaqué (Paris, 29 octobre 2004), que la société Hôtel Georges V a fait
procéder à la rénovation totale de l’hôtel qu’elle exploite, avec le concours, notamment, de la
société Duminvest, chargée de la “gestion du projet”, et de la société Bouygues Bâtiment,
entrepreneur ; que les travaux ont occasionné des nuisances aux immeubles voisins, exploités par la
société Queen Elisabeth Hôtel et par la société Marquis Hôtels Limited Partnership (Hôtel Prince de
Galles), qui ont sollicité la réparation de leur préjudice ; qu’à la suite des condamnations
prononcées au profit des victimes, la société Bouygues, alléguant être subrogée dans les droits de
celles-ci après paiement des indemnisations, a sollicité la garantie de ses propres sous-traitants et de
leurs assureurs ;
Sur le premier moyen, ci-après annexé :
Attendu que la cour d’appel ayant, par arrêt du 25 septembre 2003 devenu irrévocable après rejet
des pourvois formés contre lui par décision du 22 juin 2005 de la Cour de Cassation, retenu la
responsabilité totale des locateurs d’ouvrage auteurs du trouble anormal de voisinage, en écartant
celle du maître de l’ouvrage, le moyen est devenu sans portée ;
Sur les deuxième et troisième moyens, réunis :
Attendu que la société Bouygues fait grief à l’arrêt de rejeter ses demandes de garantie formées
contre dix huit sous-traitants et leurs assureurs, alors, selon le moyen :
1 / que, s’il a pour effet d’éteindre la créance à l’égard du créancier, le paiement avec subrogation la
laisse subsister au profit du subrogé qui dispose de toutes les actions qui appartenaient au créancier
et qui se rattachaient à cette créance immédiatement avant le paiement ;
que l’entrepreneur comme le sous-traitant sont responsables à l’égard des tiers des troubles
excédant les inconvénients normaux du voisinage en sorte que, subrogé dans les droits des voisins
victimes, le maître de l’ouvrage est bien fondé à recourir contre les constructeurs sur le fondement