2. Globalisation et instabilité financières
a. La récurrence des crises monétaires, financières et bancaires
Les crises des années 1980
La crise de la dette des PED. Débute avec le Mexique en 1982 et est due à la remontée
des taux américains qui rend le remboursement de la dette impossible pour les PED / Le krach
boursier de 1987. Il naît d’un désaccord entre l’Allemagne et les USA sur la politique monétaire à
adopter pour favoriser le soft landing du dollar. Ce désaccord fait que personne ne croît au soft
landing, ce qui favorise la spéculation à la baisse du dollar.
Les crises des années 1990, la montée des périls
La crise du système monétaire européen de 1992-93. Elle est due aux problèmes liés à
la libéralisation des mouvement de capitaux dans le cadre du Marché Unique. Les monnaies
européennes apparaissent sur-évaluées et les attaques spéculatives à la baisse se multiplient
donc / La crise du Mexique de 1994-95. Elle est le résultat de la sortie de crise de 1982. Elle est
due à la politique d’ancrage du Peso au dollar. La monnaie mexicaine apparaît sur-évaluée par
rapport à ses fondamentaux, ce qui gonfle le déficit commercial. Mais le réel élément déclencheur
est la révolte des Chiapas en 1994. Les marchés financiers deviennent méfiant, de plus le
Mexique laisse chuter sa monnaie, ce qui augmente fortement l’inflation prix des importations
augmente / La crise asiatique de 1997. Crise liée à la politique d’arrimage des monnaies des
pays d’Asie du sud-est. Elle commence avec la chute du bath thaïlandais / La crise russe de
1998. Elle est le résultat d’un effet de contagion de la crise asiatique, d’un manque d’entrées
fiscales corruption, marché noir…, et du fait que le gouvernement emprunte en émettant des
obligations à rendements élevés. La Russie est considérée comme too big to fail aléa moral par
les opérateurs qui achètent ses obligations, à tort.
Les crises des années 2000, des crises financières nouvelles ? non
La crise argentine de 2000-01. Elle est liée à un système d’arrimage du peso au dollar /
Entreprises et marchés financiers, crises de confiance et d’instabilité. Le marché des
nouvelles technologies entre en crise en 2000 suite à «"l’exubérance irrationnelle"» des marchés
décrite par Greenspan dès 1996. La faillite d’Enron en 2001 a joué un rôle décisif. Elle révèle les
opérations visant à dissimuler aux actionnaires et aux opérateurs les informations réelles sur la
situation des entreprises. En 2004, on découvre par exemple que l’entreprise italienne Parmalat
dissimulait un endettement colossal de 11 milliards d’euros. C’est donc le manque de fiabilité de
l’information financière et la mauvaise qualité de la gouvernance d’entreprise qui nuit à
l’efficience des marchés / La crise des subprimes regarde The Big Short et tu vas tout
comprendre. Elle prend source dans le marché du crédit hypothécaire aux USA. Les banques
accordaient des crédits à taux variables faciles à rembourser au début, puis impossibles. Le
ralentissement du marché immobilier américain en 2007 montre l’ampleur du phénomène. Ces
crédits douteux ont été titrisés. Si cela signifie qu’il y a une meilleure répartition des risques, cela
montre aussi que le phénomène est grandement disséminé. De nombreux opérateurs ne
connaissaient pas la réelle qualité de ces titres et ne s’étaient donc pas couverts. La crise de
confiance est inévitable. Le credit crunch provoque des faillites bancaires en chaînes.
Bilan
Face à cette récurrence des crises, Nouriel Roubini et Stephen Mihm concluent en 2010
dans Économie de crise - une introduction à la finance du future que « dans l’histoire du
capitalisme moderne, les crises sont la norme et non l’exception"» et que depuis les années
1980, le capitalisme est de plus en plus malade de sa finance.