Analyse

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Analyse
Introduction
La vidéo qui se distingue de ses deux proches parents, le cinéma et la télévision a évolué et
est devenue un medium familier, introduit par Wolf Wostell et Nam June Paik.
La vidéo a soulevé de nouvelles priorités, la présentation, la notion de temps, le grain de
l’image...
Depuis 1960 nous sommes face à l’expérience sur le medium lui-même, formalisme pas de
montage, pas de narration. Il ne s’agit pas de trouver mais de chercher (le fond non la
forme). Nous sommes à l’ère expérimentale dans l’art, les installations de Dan Graham et de
Bill Viola interrogent le medium vidéo.
Préoccupation de l’art aujourd’hui , Statut du spectateur face à l’oeuvre, créer un dispositif,
une oeuvre comme instrument, jeux temporelles, volonté de capter le présent, vidéo
d’expérience ?
I- Statut du spectateur / Le public et l’oeuvre
 Une nouvelle perception de soi à travers le medium vidéo et ses possibilités
- Voir sans être vu, se voir en direct, ou en différé, se voir autre, être vu sans le savoir (Dan
Graham / Bill Viola).
Référence à Martial Raysse avec l’installation « Identité, maintenant vous êtes Martial
Raysse », 1972.
- Confrontation directe avec le public, possibilité pour certaines personnes de se représenter
elles mêmes par le biais de ce média, « représentation ». (D.G & B.V)
- Rôle participatif du spectateur, sujet observé & observant = Acteur de la vidéo (D.G & B.V)
Référence à Peter Campus avec l’installation « Interface », 1972
- Position du spectateur dans le monde de l’art face à l’oeuvre (D.G & B.V)
- Spectateur dédoublé, voire triplé, images auto réfléchi à l’infini (D.Graham)
Référence à Peter Campus avec l’installation « Interface », 1972
- Spectateur de lui-même, de son propre environnement : espace-temps, son passé immédiat
pour B.V& D.G surtout.
- Refocalisation permanente
 Le spectateur déclenche l’oeuvre
- Rôle participatif puisque filmé, acteur de la vidéo
Référence à Jim Campbell, « Hallucination », fusion d’un enregistrement vidéo en temps réel
des visiteurs avec des images de feu archivées.
- Mise en place de l’oeuvre, existence de l’oeuvre par la présence du public.
Il fait l’oeuvre, la déclenche.
Référence à l’oeuvre « Lady’s 2000 » de Cui Xiuzuen.
- Le spectateur fait partie intégrante de l’espace, du dispositif et met en marche le spectacle
que constitue l’oeuvre.
Référence à Bruce Nauman avec l’installation « Going around the corner piece », 1970.
- Il rend visible comment se fait un film !
II- L’oeuvre comme instrument
L’oeuvre devient une machine, un instrument à part entière, un tout : système dynamique
interactif où tous les éléments fonctionnent de manière unifiée.
 Instrument – Interface , ensemble technique pour D.G et optique et sonore pour B.V.
 Titre « He weeps for you », « He », qui est il ? Robot, dispositif, de l’ordre du divin,
Dieu ?
 Délimitation d’un espace : Espace privée/ Espace public (avec le tapis et la lumière
pour B.V et la pièce carrée (boite) de D.G.
 Mise en situation d’éléments qui marchent ensemble, oeuvre autonome ?
Il faut être confronter à l’installation pour la comprendre, caméra de surveillance, boite à
images, pellicule ....
 Dispositif de représentation, comment se fait un film, comment crée-t’on, comment
s’enregistre une image ?
 « Espace accordé », enfermé dans un un rythme, dans un temps.
 Recréer un phénomène optique pour l’un et une boite à images pour l’autre.
III- Le temps
 Jeux temporelles // Public
- Décalages
Référence à Bruce Nauman, « Going around the corner piece, 1970
Référence à une oeuvre de Dan Graham, « Yesterday/Today », 1975
- Feedback, rétroaction. Le feed-back permet de surveiller et de contrôler des personnes et des
espaces ouvertement ou secrètement.
Référence à Bruce NAUMAN, dans « Live/Taped Video Corridor, 1970
Référence à Dan GRAHAM, dans « Video Piece for Two Glass Office Buildings ».
- Cycle D.G : 8 secondes, multiplier par le décalage présent entre les écrans (image qui passe
d’un support à un autre, de la caméra à l’écran, de l’écran à l’écran).
B.V : en fonction de la goutte, une fois qu’elle tombe sur le tambour, tout est terminé,
recommencement.
L’image se crée, se fait et se défait, ... IR-RÉGULIER.
- Passé immédiat, dédoublement, retard, ...
Référence à Pierre Huyghe, « Rue Longvic », 1995
- Mise en abyme, superposition de temporalités
- Matérialité du temps qui passe
- Procédé du feed-back et du circuit fermé
Référence à Nam June Paik, « TV-buddha »
- Dans l’enregistrement aussi, multiplication progressive des passés, produit par la mise en
abyme de l’écran dans l’écran.
 ESPACE-TEMPS
- Superposition de surfaces, de temps et d’espaces.
- Il n’existe qu’informatiquement
- Non-maîtrisable : D.G : espace-temps qu’on ne maîtrise pas.
B.V : goutte non maîtrisée tout du moins le cycle
IV- ZeitGeist
 Consommation de masse
Selon le dictionnaire : esprit du temps, climat intellectuel et culturel d’une époque
Le Zeitgeist de notre temps, c’est quoi ?
Le temps, comment est il perçu, utilisé, manipulé ?
- Masse média, soif de direct, de présent, de réel, de zapping, Téléréalité...
(exemple de l’expérience collective lors de phénomènes et catastrophes particulièrement
télégéniques).
Tout contrôler, sauf que ce présent est observable seulement dans les évènements passés.
- Capitalisme, recherche constante de l’instant présent, des plaisirs immédiats
- Notion de l’instantanéité, Web Cam, discussion électronique en temps réel,...
 ZeitGeist et Internet
- Zeitgeist sur le net, sur Internet, c’est une coupe temporaire dans le flux. (réseau : circulation
de flux) voir ci dessous référence à Grégory Chatonsky.
« Voltaire et Herder s’interrogent pour savoir “Quel est l’esprit du temps?”, c’est-à-dire de
leur temps, et il faut savoir entendre dans cette question posée à l’esprit ou aux esprits
quelque chose qui relève de la hantise (Jacques Derrida). L’esprit du temps revient-il ou est-il
une nouveauté inanticipable et monstrueuse? Le Zeitgeist détermine donc un certain
discours sur la manière dont on conçoit le temps comme futur calculable ou comme à venir
incalculable, improgrammable. Il faudrait faire une analyse serrée du Zeitgeist courant de
Kant à Hegel, de Johann Gottfried Herder à Schiller, de Marx à Heidegger, à Sartre
également dans la “Critique de la raison dialectique”, pour comprendre comment cette notion
a un tel succès aujourd’hui. » (source, site Internet).
 Expérience du présent, capter le présent
D.G et B.V, expérience par l’installation, de l’enregistrement, de la captation du présent.
« capter », c’est le présent de l’installation, du dispositif qui engendre le contenu de
l’oeuvre, ce qui est projeté : passé.
Référence à Yves Michaud, « L’art à l’état gazeux. Essai sur le triomphe de l’esthétique »,
« On n’envisage pas de futur, il n’y a pas de traces de l’enregistrement. (...) Le mode de
perception sans mémoire voué à opérer dans un perpétuel et foisonnement présent ».
Ici les deux artistes n’ont pas envisagé l’après expérience, que devient l’enregistrement, sa
valeur, sa place ?
Les artistes ne s’intéressent ici qu’au présent capté et à la réflexion tournée sur cette prise
d’image, d’instant.
- Importance du dispositif dans les deux oeuvres.
- Formalisme : Nous sommes dans l’expérience sur le médium lui même, pas de montage, pas
de narration.
- Traces du présent dans le passé et le futur
- Conséquence d’une influence de la philosophie asiatique, « vivre ici et maintenant ».
- Langage, en anglais par exemple, la langue, elle n’envisage que deux temps de conjugaison,
le passé et le présent (be +ing, ...)
Le Français, quant à lui, propose dans la littérature le présent de narration (celui que le « je »
emploie dans le texte pour parler au présent, plutôt fictif donc) et le présent d’énonciation,
celui où l’on écrit, plus réel.
La notion de présent est ancrée dans la façon d’appréhender le langage.
- Présent : empirisme, concept selon lequel la connaissance est fondée sur l’expérience
sensible, interne et externe. On parle d’empirisme naïf dans la version extrême « je ne crois
que ce que je vois ».
- Grégory Chatonsky, « Le ZeitGeist sur Internet nous tend un miroir : Voyez l’esprit de notre
temps ».
« L’esprit du temps » c’est :
Dire que c’est dans l’air du temps, air : zeit.
Zeit qui va lui même devenir un réseau faisant circuler du flux.
La principale qualité de l’air est d’être volatile ! L’air est comme l’eau, il s’adapte à ce qui el
contient (Le temps ? L’espace ? Internet/réseau ?)
Constamment ré interprétable, renouvelable, et non palpable.
Vieillissement, archivage.
V- Projet Personnel
Media de masse, temps réel, surveillance, caméra de surveillance
Following Piece, de Vito Acconci, 1969.
Empire 24-27, de Staehle Wolfgand, 1999.
Travailler sur la vidéo de surveillance qui s’intéresse au temps réel.
Capter le moment, l’instant présent // avec le dispositif créé par D.G et B.V.
Les images ont été détériorées à fin de rendre compte du pixel, de la faible qualité qui circule
aujourd’hui sur de nombreuses vidéos via Internet, et les petits objets tels que les téléphones
portables.
Retravailler l’image comme les deux artistes retravaillent le dispositif, l’installation.
Retravailler l’image c’est aussi une volonté de rendre le présent plus malléable.
Proposer différentes fenêtres pour accueillir les différentes propositions de temps surveillé.
Fenêtres interchangeable, modifiable sur le plan dimensionnel, agrandir, fermer ou diminuer.
Premier plan, second plan, arrière-plan, le public peut choisir son présent.
On peut cacher la fenêtre, la garder un petit moment.
La multiplicité des fenêtres permet un « zapping », le montage artificiel fait par le spectateur
lors du visionnage.
Le présent est mis à mal dans son utilisation, sa présentation, dans son contenu même d’image
(plastique) en mouvement.
Au lieu de faire le choix de l’expérience, je fais celui de travailler l’image dans son grain et
dans sa présentation modulable, capter un présent, créer une « coupe temporel dans le flux ».
Le contenu, quant à lui, image de mon quotidien, de mon présent, présent trivial (me laver les
mains, des moments de passage, faire le lit, mais des moments de vide aussi).
Impression , illusion se crée que l’on peut toucher, atteindre un présent , l’effet apporté stoppe
t’il un espace-temps ?
Conclusion
Les installations vidéos aujourd’hui tendent vers une relation forte au public, celui ci fait
l’oeuvre.
Le présent subit de multiples perturbations, essayer de capter du direct, du présent, jouer avec
les décalages, travailler l’image, le présent devient t’il plus palpable ?
Notion d’empirisme ?
La vidéo fait sa place à coté du film, du cinéma dans son montage, sa captation, son statut
d’expérience, non pérenne.
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