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« On nous parle d’une pratique particulière à la manière anglaise. Tous les cordages de
la marine royale, du plus gros au plus mince, sont tressés de telle sorte qu’un fil rouge
va d’un bout à l’autre et qu’on ne peut le détacher sans tout défaire; ce qui permet de
reconnaître, même aux moindres fragments, qu’ils appartiennent à la couronne »
Goethe [37].
Ce travail soutient l’idée selon laquelle l’aspect transnosographique des critères sé-
méiologiques prive de leur spécificité des éléments qui, examinés dans la dynamique de
leur relation objectale révèlent des caractéristiques psychodynamiques spécifiques
pouvant constituer un outil diagnostique et thérapeutique fondamental pour les patients
borderline.
Le terme « borderline » est introduit en psychiatrie en 1884 par C. Hugues [43], tandis
que Kraepelin [49] en dépit de la dichotomie psychose/névrose décrivait déjà des ta-
bleaux cliniques « occupant un large champ depuis des états morbides avancés jusqu’à
des personnalités légèrement excentriques qu’on peut considérer comme normales ».
Cependant ce concept ne commencera à être développé aux États-Unis qu’à partir des
années 50.
On l’utilisait et l’utilise encore afin de décrire des états ne s’inscrivant ni totalement
dans la névrose ni dans la psychose mais à la frontière.
Le Dr J.-C. Rosse recherche en 1890 les preuves cliniques des folies limites.
Le psychanalyste A. Stern en 1938 reprend le terme borderline en insistant sur l’«