RAPPORT 2015 SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS
CNUCED
NATIONS UNIES
Printed at United Nations, Geneva
1523047 (F) –May 2016–1,239
UNCTAD/LDC/2015
United Nations publication
Sales No F.15.II.D.7
e-ISBN 978-92-1-057414-3
ISSN 0257-8107
USD 50
ISBN 978-92-1-212411-7
Photo credits: ©ILO: K. Cassidy, M. Crozet, E. Gianotti,Y.R. Perera – Fotolia.com: DN6, YuliaB
Transformer l’économie rurale
RAPPORT 2015
SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS
COUVERTURE
Les photos du haut et du bas illustrent quelques activités qui peuvent contribuer à la transformation des
économies rurales des PMA : écotourisme et tourisme d’aventure, transformation de produits agricoles à petite
échelle et vente de produits agricoles de forte valeur sur les marchés des zones urbaines. La photo située au
centre et à gauche montre des équipements d’électrification rurale, facteurs essentiels pour le développement
d’activités non agricoles. Une transformation de l’économie rurale réussie peut déboucher sur une agriculture
plus mécanisée et plus intensive en capital.
En adoptant le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et les objectifs de développement durable (ODD), la
communauté internationale s’est engagée à éliminer la pauvreté d’ici à 2030. Près de la moitié de la population des 48 pays les
moins avancés (PMA) – soit quelque 400 millions de personnes – vit toujours dans une extrême pauvreté, contre moins d’un quart
dans les autres pays en développement. C’est donc dans les PMA que se jouera la réussite ou l’échec du Programme 2030, car c’est
là que les écarts à combler pour atteindre les ODD sont les plus grands, les progrès les plus lents et les obstacles à surmonter les
plus considérables.
Le développement rural sera déterminant pour propulser les PMA sur la voie des ODD. Plus de deux tiers des habitants de ces pays
vivent dans les zones rurales où la pauvreté est plus répandue et plus intense qu’ailleurs et où les infrastructures et les dispositifs de
protection sociale sont inexistants ou presque. Le développement rural est indispensable, non seulement pour éliminer la pauvreté,
créer des emplois et contribuer au développement économique mais aussi pour assurer une urbanisation viable.
Le Rapport 2015 de la CNUCED sur les pays les moins avancés s’intéresse donc à la transformation des économies rurales. Évaluant
les progrès des PMA en matière de productivité agricole, l’importance et la nature de la diversific tion économique et le rôle des
femmes dans la transformation rurale, les auteurs du Rapport font les constats suivants :
La productivité agricole a commencé d’augmenter dans les PMA dans les années 2000 après des décennies de stagnation ou de
baisse, mais n’a fortement progressé que dans des PMA asiatiques.
La diversific tion de l’économie rurale varie beaucoup entre PMA, mais seul un petit nombre d’entre eux ont dépassé le stade où
les activités non agricoles ne sont plus rattachées à l’agriculture et où les liens avec les marchés urbains se sont développés.
Dans les zones rurales des PMA, les femmes constituent la moitié de la main-d’œuvre mais elles ont le plus grand mal à réaliser
leur potentiel productif, et cela ralentit la transformation.
Le Programme 2030 met l’accent sur la nécessité d’adopter une nouvelle approche du développement rural. Celle-ci devrait être
centrée sur la transformation structurelle, elle-même axée sur la lutte contre la pauvreté (POST), afin qu’il soit possible d’augmenter
les revenus en relevant la productivité. Dans les zones rurales, cela signifie qu’il faut moderniser l’agriculture, mettre au point
des activités non agricoles viables et exploiter pleinement les synergies entre activités agricoles et non agricoles, en mettant
graduellement en place des initiatives bien pensées pour atteindre les ODD.
Les auteurs du Rapport font valoir les arguments suivants :
Il est nécessaire d’adopter des approches différentes selon que l’on est en zone rurale périurbaine, intermédiaire, éloignée ou
isolée.
L’une des principales priorités est de surmonter la contradiction entre nécessité et possibilité, qui fait que les zones les plus
reculées et les ménages les plus pauvres sont ceux qui ont à la fois le plus besoin de diversifier leurs sources de revenus et le plus
de difficultés à y pa venir.
Il est possible de favoriser la transformation structurelle axée sur la lutte contre la pauvreté en privilégiant les investissements
d’infrastructure intensifs en main-d’œuvre et en achats locaux pour stimuler la demande, et en prenant en parallèle des mesures
qui améliorent la réactivité de l’offre locale.
L’offre peut être rendue plus réactive moyennant une bonne programmation des investissements d’infrastructure et des
interventions et la communication d’informations sur l’évolution prévue de la demande et des conditions de marché.
Il est nécessaire de prendre des mesures en faveur des femmes afin de les aider à surmonter les difficultés résultant directement
des normes relatives au genre, et d’adopter des approches plus ouvertes afin de remédier aux effets de ces normes sur la
pauvreté.
• Il est nécessaire d’améliorer l’accès à des technologies, des intrants et des compétences adaptés aux besoins ainsi que l’accès à
un financement d’un coût raisonnable
Il est essentiel de bien coordonner les politiques à l’échelon national; et les associations de producteurs, les coopératives et les
réseaux de femmes ont un rôle important à jouer au niveau local.
Des approches novatrices du commerce et des investissements internationaux peuvent grandement contribuer à la transformation
de l’économie rurale.
Enfin les auteurs du Rapport insistent sur l’importance que revêt l’appui de la communauté internationale pour le succès de la
transformation structurelle et la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), rappelant le principe : « Qui veut la fin
veut les moyens ». Ils demandent aux donateurs de respecter les engagements qu’ils ont pris concernant le volume et la qualité de
l’aide publique au développement (APD) et de relever l’objectif fixé pour l’APD destiné aux PMA à 0,35 % de leur revenu national brut
(RNB). Ce chiffre correspondrait à la part des PMA dans l’écart à combler pour atteindre les ODD, calculé sur la base de l’objectif initial
de l’APD globale qui était de 0,7 % du RNB.
CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DÉVELOPPEMENT
New York et Genève, 2015
CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LE COMMERCE ET LE DÉVELOPPEMENT
Transformer l’économie rurale
RAPPORT 2015
SUR LES PAYS LES MOINS AVANCÉS
PUBLICATION DES NATIONS UNIES
Numéro de vente: F.15.II.D.7
ISBN 978-92-1-112893-2
eISBN 978-92-1-057413-6
ISSN 0257-7550
UNCTAD/LDC/2015
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Note
Les cotes des documents de l’Organisation des Nations Unies se composent de lettres
majuscules et de chiffres. La simple mention d’une cote dans un texte signifie qu’il s’agit
d’un document de l’Organisation.
Les appellations employées dans la présente publication et la présentation des données
qui y figu ent n’impliquent de la part du Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies
aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones ou
de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.
Le texte de la présente publication peut être cité ou reproduit sans autorisation, sous
réserve qu’il en soit dûment fait mention et qu’un exemplaire de l’ouvrage apparaît
l’extrait soit communiqué au secrétariat de la CNUCED: Palais des Nations, CH-1211
Genève 10, Suisse.
L’aperçu général du présent Rapport est aussi disponible dans les six langues officielles
de l’ONU sur le site Web de la CNUCED – www.unctad.org/ldcr.
Qui sont les pays les moins avancés?
Quarante-huit pays sont actuellement désignés par l’Organisation des Nations Unies comme «pays les moins
avancés» (PMA). Ce sont les pays suivants: Afghanistan, Angola, Bangladesh, Bénin, Bhoutan, Burkina Faso, Burundi,
Cambodge, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Haïti, Îles Salomon,
Kiribati, Lesotho, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Myanmar, Népal, Niger, Ouganda, République
centrafricaine, République démocratique du Congo, République démocratique populaire lao, République-Unie de Tanzanie,
Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Tchad, Timor-Leste, Togo,
Tuvalu, Vanuatu, Yémen et Zambie.
La liste des PMA est revue tous les trois ans par le Comité des politiques de développement, un groupe d’experts
indépendant qui fait rapport au Conseil économique et social de l’ONU. Dans les rapports qu’il présente à ce dernier, le
Comité des politiques de développement peut recommander que des pays soient ajoutés à la liste des PMA ou qu’ils en
soient retirés. Le Comité des politiques de développement a utilisé les trois critères suivants lors de son dernier examen de
la liste, en mars 2015:
a) Le critère du «revenu par habitant», fondé sur une estimation moyenne du revenu national brut (RNB) par habitant
effectuée sur trois ans, avec un seuil de 1035dollars pour pouvoir être ajouté à la liste, et un seuil de 1242dollars pour en
être retiré;
b) Le critère du «capital humain», dans lequel intervient un indice composite (l’indice du capital humain) basé sur les
indicateurs suivants: i)nutrition (pourcentage de la population qui est sous-alimentée); ii)santé (taux de mortalité infantile);
iii)scolarisation (taux brut de scolarisation dans l’enseignement secondaire); et iv)alphabétisation (taux d’alphabétisation
des adultes);
c) Le critère de la «vulnérabilité économique», dans lequel intervient un indice composite (l’indice de vulnérabilité
économique) basé sur les indicateurs suivants: i)chocs naturels (indice d’instabilité de la production agricole, et part de
population victime de catastrophes naturelles); ii) chocs commerciaux (indice d’instabilité des exportations de biens et
services); iii)exposition physique aux chocs (part de population vivant dans des zones de faible élévation); iv)exposition
économique aux chocs (part de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche dans le produit intérieur brut (PIB), et indice
de concentration des exportations de marchandises); v)petite taille économique (taille de la population en logarithme); et
vi)éloignement économique (indice d’éloignement).
À ces trois critères correspondent différents seuils qui sont utilisés pour déterminer les pays à ajouter à la liste et ceux
qui doivent en sortir. Un pays remplit les conditions requises pour être ajouté à la liste des PMA s’il atteint les seuils prévus à
cet effet pour les trois critères et si sa population n’excède pas 75millions d’habitants. Il n’obtiendra néanmoins le statut de
PMA que si son gouvernement l’accepte. Un pays remplira normalement les conditions requises pour sortir de la catégorie
des PMA s’il atteint les seuils définis pour au moins deux critères sur trois lors d’au moins deux examens consécutifs de la
liste. Toutefois, si le RNB par habitant d’un PMA a atteint au moins le double du seuil requis pour sortir de la catégorie et si
ce résultat est jugé durable, ce pays pourra être rayé de la liste quels que soient ses résultats concernant les deux autres
critères. Cette règle est connue sous le nom de règle des «seuls revenus».
Jusqu’ici, quatre pays ont été retirés de la liste: le Botswana en décembre 1994, Cabo Verde en décembre 2007,
les Maldives en janvier 2011 et le Samoa en janvier 2014. En mars 2009, le Comité des politiques de développement a
recommandé le retrait de la Guinée équatoriale; cette recommandation a été entérinée par le Conseil économique et social
en juillet 2009, et approuvée par l’Assemblée générale dans une résolution adoptée en décembre 2013. Dans cette même
résolution, l’Assemblée générale acceptait aussi la recommandation faite en mars 2012 par le Comité des politiques de
retirer le Vanuatu de la liste des PMA. Il est prévu que la Guinée équatoriale et le Vanuatu sortent de la catégorie des PMA
en juin 2017 et en décembre 2017, respectivement. En mars 2012, le Comité des politiques de développement avait aussi
recommandé de retirer les Tuvalu de la liste des PMA, mais faute d’avoir été entérinée par le Conseil économique et social,
la recommandation n’est pas entrée en vigueur. Dans l’examen de la liste réalisé en mars 2015, le Comité des politiques de
développement a recommandé le retrait de l’Angola, en vertu de la règle des «seuls revenus».
Après qu’une recommandation visant au reclassement d’un pays a été avalisée par le Conseil économique et social
et l’Assemblée générale, le pays considéré bénéficie d’une période de grâce (de trois ans, normalement) avant d’être
effectivement retiré de la liste des PMA. Cette période doit lui permettre, ainsi qu’à ses partenaires de développement et
à ses partenaires commerciaux, d’arrêter une stratégie de «transition en douceur» afin que la perte du statut de PMA, au
moment du reclassement, ne compromette pas les progrès socioéconomiques en cours. La «transition en douceur» se
traduit en effet généralement par le maintien pendant quelques années de concessions dont le pays bénéficiait du fait de
son appartenance à la catégorie des PMA.
Remerciements
Le Rapport 2015 sur les pays les moins avancés a été établi par la CNUCED. Y ont contribué: Rolf Traeger (chef
d’équipe), Maria Bovey, Agnès Collardeau-Angleys, Piergiuseppe Fortunato, Christian Kingombe, Mariangela Linoci,
Irene Musselli, Mauricio Pinzon Latorre, Daniel Poon, Madasamyraja Rajalingam, Kasper Vrolijk, David Woodward et
Simonetta Zarrilli (équipe chargée du Rapport). Le travail a été effectué sous la direction et la supervision de Taffere
Tesfachew, Directeur de la Division de l’Afrique, des pays les moins avancés et des programmes spéciaux, qui a
aussi apporté sa contribution à la structure et au contenu du Rapport.
Une réunion spéciale d’experts sur le thème « Transformer l’économie rurale » s’est tenue à Genève les 22
et 23 juillet 2015; ses participants ont procédé à un examen collégial du Rapport. La réunion a rassemblé des
spécialistes de la transformation structurelle, de la productivité agricole, de la diversification de l’économie rurale,
du Programme de développement durable à l’horizon 2030, des chaînes de production nationales/régionales, du
genre dans le processus de développement, et des politiques d’accélération du développement rural. Ont participé
à la réunion: Uma Rani Amara (Organisation internationale du Travail OIT), Elvis Beytullayev (OIT), Tadele Ferede
(Université d’Addis Abeba), Faouzi Gsouma (Union africaine – UA), Carla Henry (OIT), Susan Isiko (UA), Claude Kana
(UA), Alfredo Lazarte-Hoyle (OIT), Georges Namekong (UA), Moazam Mahmood (OIT), ainsi que les membres de
l’équipe chargée du Rapport et les collègues ci-après de la CNUCED: Bineswaree Bolaki, Lisa Borgatti, Junior Roy
Davis, Mussie Delelegn, Pierre Encontre, Jan Hoffmann, Stefano Inama, Benjamin McCarthy, Erica Meltzer, Shin
Ohinata, Tansug Ok, Patrick Nwokedi Osakwe, Daniel Owoko, Henrique Pacini, Laura Páez, Bruno Rogério, Amelia
Santos-Paulino, Antipas Touatam et Anida Yupari.
Mark McGuire (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture – FAO), Rob Vos (FAO) et Frank
van Rompaey (Organisation des Nations Unies pour le développement industriel – ONUDI) ont participé à la réunion à
distance en transmettant par écrit leurs observations ainsi que les observations obtenues auprès de leurs collègues.
Thomas Reardon (Michigan State University) a établi un document de fond pour le Rapport.
Ratnarkar Adhikari (Cadre intégré renforcé – secrétariat), Anders Aeroe (Centre du commerce international – ITC),
Federica Alfani (FAO), Monica Castillo (OIT), Panagiotis Karfakis (FAO), David Kucera (OIT), Justine Namara (Cadre
intégré renfor), Chandan Sapkota (Banque asiatique de développement), Constanze Bianca Schultz (Cadre intégré
renforcé), Marie-Claire Sodergren (OIT), Terje Tessem (OIT) et Mito Tsukamoto (OIT) ont rencontré l’équipe chargée du
Rapport sur les PMA, à laquelle ils ont aussi communiqué de la documentation, des données ou des contributions
écrites.
Erica Meltzer a édité le texte. Sophie Combette a conçu la page de couverture. Les services de secrétariat ont été
assurés par Stefanie West et Maria Bovey.
La présentation générale, les graphiques et la publication assistée par ordinateur sont dus à Madasamyraja
Rajalingam.
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