Qui sont les pays les moins avancés?
Quarante-huit pays sont actuellement désignés par l’Organisation des Nations Unies comme «pays les moins
avancés» (PMA). Ce sont les pays suivants: Afghanistan, Angola, Bangladesh, Bénin, Bhoutan, Burkina Faso, Burundi,
Cambodge, Comores, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée équatoriale, Haïti, Îles Salomon,
Kiribati, Lesotho, Libéria, Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Myanmar, Népal, Niger, Ouganda, République
centrafricaine, République démocratique du Congo, République démocratique populaire lao, République-Unie de Tanzanie,
Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra Leone, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Tchad, Timor-Leste, Togo,
Tuvalu, Vanuatu, Yémen et Zambie.
La liste des PMA est revue tous les trois ans par le Comité des politiques de développement, un groupe d’experts
indépendant qui fait rapport au Conseil économique et social de l’ONU. Dans les rapports qu’il présente à ce dernier, le
Comité des politiques de développement peut recommander que des pays soient ajoutés à la liste des PMA ou qu’ils en
soient retirés. Le Comité des politiques de développement a utilisé les trois critères suivants lors de son dernier examen de
la liste, en mars 2015:
a) Le critère du «revenu par habitant», fondé sur une estimation moyenne du revenu national brut (RNB) par habitant
effectuée sur trois ans, avec un seuil de 1035dollars pour pouvoir être ajouté à la liste, et un seuil de 1242dollars pour en
être retiré;
b) Le critère du «capital humain», dans lequel intervient un indice composite (l’indice du capital humain) basé sur les
indicateurs suivants: i)nutrition (pourcentage de la population qui est sous-alimentée); ii)santé (taux de mortalité infantile);
iii)scolarisation (taux brut de scolarisation dans l’enseignement secondaire); et iv)alphabétisation (taux d’alphabétisation
des adultes);
c) Le critère de la «vulnérabilité économique», dans lequel intervient un indice composite (l’indice de vulnérabilité
économique) basé sur les indicateurs suivants: i)chocs naturels (indice d’instabilité de la production agricole, et part de
population victime de catastrophes naturelles); ii) chocs commerciaux (indice d’instabilité des exportations de biens et
services); iii)exposition physique aux chocs (part de population vivant dans des zones de faible élévation); iv)exposition
économique aux chocs (part de l’agriculture, de la sylviculture et de la pêche dans le produit intérieur brut (PIB), et indice
de concentration des exportations de marchandises); v)petite taille économique (taille de la population en logarithme); et
vi)éloignement économique (indice d’éloignement).
À ces trois critères correspondent différents seuils qui sont utilisés pour déterminer les pays à ajouter à la liste et ceux
qui doivent en sortir. Un pays remplit les conditions requises pour être ajouté à la liste des PMA s’il atteint les seuils prévus à
cet effet pour les trois critères et si sa population n’excède pas 75millions d’habitants. Il n’obtiendra néanmoins le statut de
PMA que si son gouvernement l’accepte. Un pays remplira normalement les conditions requises pour sortir de la catégorie
des PMA s’il atteint les seuils définis pour au moins deux critères sur trois lors d’au moins deux examens consécutifs de la
liste. Toutefois, si le RNB par habitant d’un PMA a atteint au moins le double du seuil requis pour sortir de la catégorie et si
ce résultat est jugé durable, ce pays pourra être rayé de la liste quels que soient ses résultats concernant les deux autres
critères. Cette règle est connue sous le nom de règle des «seuls revenus».
Jusqu’ici, quatre pays ont été retirés de la liste: le Botswana en décembre 1994, Cabo Verde en décembre 2007,
les Maldives en janvier 2011 et le Samoa en janvier 2014. En mars 2009, le Comité des politiques de développement a
recommandé le retrait de la Guinée équatoriale; cette recommandation a été entérinée par le Conseil économique et social
en juillet 2009, et approuvée par l’Assemblée générale dans une résolution adoptée en décembre 2013. Dans cette même
résolution, l’Assemblée générale acceptait aussi la recommandation faite en mars 2012 par le Comité des politiques de
retirer le Vanuatu de la liste des PMA. Il est prévu que la Guinée équatoriale et le Vanuatu sortent de la catégorie des PMA
en juin 2017 et en décembre 2017, respectivement. En mars 2012, le Comité des politiques de développement avait aussi
recommandé de retirer les Tuvalu de la liste des PMA, mais faute d’avoir été entérinée par le Conseil économique et social,
la recommandation n’est pas entrée en vigueur. Dans l’examen de la liste réalisé en mars 2015, le Comité des politiques de
développement a recommandé le retrait de l’Angola, en vertu de la règle des «seuls revenus».
Après qu’une recommandation visant au reclassement d’un pays a été avalisée par le Conseil économique et social
et l’Assemblée générale, le pays considéré bénéficie d’une période de grâce (de trois ans, normalement) avant d’être
effectivement retiré de la liste des PMA. Cette période doit lui permettre, ainsi qu’à ses partenaires de développement et
à ses partenaires commerciaux, d’arrêter une stratégie de «transition en douceur» afin que la perte du statut de PMA, au
moment du reclassement, ne compromette pas les progrès socioéconomiques en cours. La «transition en douceur» se
traduit en effet généralement par le maintien pendant quelques années de concessions dont le pays bénéficiait du fait de
son appartenance à la catégorie des PMA.