Groupe d'experts et auteurs
Dr Christian AUCLAIR, pharmacologie, directeur de l'URA 147 du CNRS,
Institut Gustave Roussy, Villejuif
Dr Anne BOUSSEAU, direction Biologie anti-VIH, Laboratoires Rhône Poulenc
Rorer, Vitry/Seine
Dr Dominique COSTAGLIOLA, épidémiologie de l'immunodéficience humaine,
directeur du service commun 4 de l'INSERM, Paris
Pr Eduardo DEI-CAS, biologie et biochimie parasitaires et fongiques, INSERM U
42, Villeneuve d'Ascq
Dr Dominique DORMONT, chef du service de neurologie CEA, Fontenay aux
Roses
Dr Jean Louis JUNIEN, directeur de recherche préclinique, Laboratoires Ferring,
Gentilly
Pr Christine KATLAMA, maladies infectieuses et tropicales, Hôpital de la Pitié-
Salpétrière, Paris
Dr Jean-Claude MELCHIOR, service de nutrition, Hôpital Bichat-Claude Bernard,
Paris
Pr Jean MARSAC, vice président Direction médicale et Recherche clinique,
Laboratoires Synthélabo, Le Plessis Robinson
Pr Jean-Paul MOATTI, sciences économiques, directeur de l'unité INSERM U
379, Institut Paoli-Calmettes, Marseille
Pr Christian PERRONNE, chef de service, maladies infectieuses et tropicales,
Hôpital Raymond Poincaré, Garches
Pr Christine Rouzioux, laboratoire de microbiologie et de virologie, Hôpital
Necker Enfants malades, Paris
Dr Pierre SONIGO, virologie moléculaire, directeur de recherche à l'INSERM,
UPR 415, Paris
Dr Yves SOUTEYRAND, socio-économiste, chargé de mission à l'ANRS, Paris
Pr Marc TARDIEU, pédiatre, responsable du laboratoire de neurovirologie,
Hôpital Bicêtre, Paris
Dr Jean de la TULLAYE, directeur du département Nutrition, Sanofi recherche,
Gentilly
Pr Patrick YENI, chef du Service de médecine interne, Hôpital Bichat, Paris,
Président du groupe
Au cours des réunions du groupe d'experts, ont été auditionnés pour leurs
compétences:
Pr Daniel CAMUS, biologie et biochimie parasitaires et fongiques, directeur de
l'unité INSERM U 42, Villeneuve d'Ascq
Pr Michel KAZATCHKINE, immunopathologie humaine, directeur de l'unité
INSERM U 430, Hôpital Broussais, Paris
Pr Jean-Paul LEVY, directeur de l'ANRS, Paris
Coordination scientifique et éditoriale
Dr Jeanne ETIEMBLE, directeur de recherche à l'INSERM, Département du
partenariat pour le développement économique et social (DPES)
Dr Emmanuelle CHOLLET PRZEDNOWED, assistante
Odile ROBERT, journaliste scientifique
Assistance bibliographique et éditoriale
Dr Nicole PINHAS, responsable du service de documentation, Département de
l'information et de la communication
Philippe GUILLIAUMET, directeur du service commun 2 de l'INSERM
Claudine GEYNET, Michèle DODEUR et Maryse COURNUT, Éditions INSERM
(DIC)
Introduction
Le ministère de la Santé a souhaité que l'industrie pharmaceutique soit plus
concrètement impliquée dans la recherche contre le sida. Le Syndicat National de
l'Industrie Pharmaceutique (SNIP) a proposé que des échanges scientifiques soient
organisés avec l’INSERM sous l’égide du Comité Paritaire Médicament (CPM).
L'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) a répondu
favorablement à cette démarche, en souhaitant associer d'autres partenaires de
recherche impliqués dans ce domaine, pour définir des thématiques pertinentes.
L'Expertise collective est apparue comme la procédure la plus adaptée pour
engager cette concertation entre recherche publique et recherche privée, destinée à
promouvoir des projets de recherche et de développement communs. L'Expertise
collective offre en effet la possibilité de réunir, sous l'autorité scientifique de
l'INSERM, un panel d'experts qui s'efforcent de réaliser une analyse critique des
données de la littérature dans les domaines considérés, tout en échangeant leurs
expériences respectives.
Un groupe pluridisciplinaire a été constitué, comportant des cliniciens spécialistes
de différentes pathologies, des chercheurs de la recherche publique dans les
domaines de l'épidémiologie, de la virologie, de la parasitologie, de la
pharmacologie, de la nutrition et des sciences économiques et sociales. Ce groupe
comprend aussi plusieurs scientifiques de la recherche industrielle. En effet, cette
composante industrielle est apparue indispensable pour la réflexion puisque
l'objectif était d'effectuer un repérage de nouvelles approches thérapeutiques
susceptibles de générer de véritables synergies entre la recherche publique et
industrielle.
Il a été décidé que la réflexion du groupe serait centrée sur trois thèmes l'infection
à VIH, les maladies opportunistes et la dénutrition. La présence de sept cliniciens
parmi les experts témoigne de la volonté de mettre le malade au cœur de cette
réflexion. Le malade est le plus souvent soumis à une polymédication, pour lutter
contre les diverses pathologies qui apparaissent en même temps. De ce fait,
l'élaboration des protocoles thérapeutiques et la conception même des
médicaments doivent bien entendu en tenir compte, pour une prise en charge
globale compatible avec une meilleure qualité de vie du malade. C'est dans ce
même esprit qu'une réflexion sur le phénomène de dénutrition et les problèmes
d'observance thérapeutique a pris toute sa place dans cette expertise.
1
La réflexion du groupe s'est structurée selon trois niveaux:
l'infection par le VIH, les pathologies qui lui sont associées, la dénutrition;
les traitements actuels et leurs limites;
les pistes de recherche et de développement pour les différentes pathologies.
La base documentaire sur laquelle le groupe d'experts a appuyé son analyse était
constituée de 1 200 publications récentes *. Le groupe a participé à six réunions
communes de travail. À chacune de ces séances, les experts sont présenté sous la
forme d'un exposé leur analyse rigoureuse de la littérature. Après une discussion
générale, le groupe d'experts a élaboré un document écrit sur chacun des points de
réflexion, constituant la partie “ Analyse ” de cet ouvrage. Une dernière journée de
travail a été consacrée à l'élaboration des principales conclusions et
recommandations de l'expertise qui figurent dans la partie “ Synthèse ”.
* De part la procédure même de l'expertise collective, les publications parues au-delà de
décembre 1995 n'ont pu être incluses dans chacun des chapitres constituant la partie analyse de
l'ouvrage.
2
I
Infection à VIH et maladies associées
1
Quelques données chiffrées
Depuis la mise en place en France de la surveillance du sida en 1982, les
caractéristiques de l'épidémie se sont assez profondément modifiées (rapport
Direction générale de la santé, Agence nationale de recherches sur le sida, juin
1995).
Globalement, le taux de progression de l'incidence du sida diminue dans tous les
groupes de transmission: homo/bi-sexuels, toxicomanes, hétérosexuels,
hémophiles, transfusés ainsi que dans le groupe dont le mode de contamination est
inconnu. Si la progression est ralentie, le nombre de cas de sida continue
d'augmenter dans tous les groupes, à l'exception notable de celui des hémophiles et
des transfusés.
En 1993, le poids de l'épidémie apparaît très variable selon les modes de
transmission. Dans le groupe des toxicomanes, l'incidence des cas de sida, proche
de 1 500/100 000 personnes, est 5 fois plus élevée que chez les homo/bisexuels et
645 fois plus importante que chez les hétérosexuels. L'analyse selon le sexe montre
que sur l'ensemble des cas de sida, cinq hommes sont touchés pour une femme;
cependant, l'évolution dans le temps révèle que la part des femmes dans l'épidémie
tend à augmenter plus rapidement que celle des hommes. Une majorité importante
(plus de 80 %) des cas de sida concerne des hommes et des femmes ayant entre 20
et 49 ans.
Trois régions sont particulièrement touchées l'Ile-de-France, la Provence-Alpes-
Côte d'Azur (PACA) et les Départements d'outre-mer (Antilles-Guyane).
Cependant, l'accroissement des cas de sida tend à diminuer par rapport aux autres
régions. À ces régions correspondent trois modèles de diffusion de l'infection liés à
l'importance relative des comportements à risque. Ainsi, on constate une
prédominance de l'infection chez les homo/bisexuels dans la région Ile-de-France,
chez les toxicomanes dans la région PACA et chez les hétérosexuels dans les
Antilles-Guyane.
Trois facteurs semblent corrélés de manière significative à la survie des sujets
atteints de sida l'âge au moment du diagnostic, la manifestation clinique inaugurale
et l'année du diagnostic. 5
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