
La lettre de l’ATMP Savoie. 44, rue Charles Montreuil - 73000 Chambéry - Tél. 04 79 68 62 41. Directrice de la publication : Laure Peysieux.
Rédaction : Sylvie PIAGET MARTINOTTI. Mise en page et impression : Imprimerie de Savoie. Crédits photographiques : ATMP. Tirage : 900 exemplaires.
Dépôt légal auprès de la BNF (N° déclaration : 10000000169443)
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Pas d’intervention sans l’accord du
patient
La Maison des Réseaux de Santé compte
sept référentes de proximité qui viennent
chacune en appui sur un territoire
donné, avec le concours d’un médecin
psychiatre, d’un éducateur en activité
physique adaptée et d’une diététicienne.
Leur mission est de fluidifier les relations
entre toutes les personnes intervenant
autour d’un patient dans des situations
complexes : médecin traitant, infirmière,
aide à domicile, référente Personnes
âgées/Personnes handicapées, kiné,
mandataire judiciaire… « Les ruptures
de parcours de santé sont souvent dues
à des difficultés de communication
entre les professionnels, remarque
Grégory Gosselin. Ce sont eux qui
nous sollicitent quand la situation leur
échappe. Cependant, nous n’intervenons
jamais sans l’accord du patient. Se pose
bien évidemment la question du secret
professionnel et du secret partagé….
Mais sur le terrain, c’est l’intérêt de la
personne qui prime. Notre objectif est
de remettre le patient au cœur de son
parcours. »
L’action des référentes de proximité n’est
pas encore toujours bien comprise et
perçue par certains professionnels qui
craignent de les voir « empiéter » sur
leur domaine. Mais Grégory Gosselin
se veut rassurant : « On ne se substitue
pas aux forces en présence, affirme-t-
il. Chacun a un rôle, nous servons de
médiateur, nous allons de l’un à l’autre
pour apporter une information, proposer
une orientation. Nous pouvons faciliter
le travail des intervenants. » Les besoins
sont très divers. Le directeur évoque
cette personne à mobilité réduite,
confrontée à la difficulté de trouver un
Véritable soutien aux professionnels
de santé, cette association
intervient pour fluidifier les
relations entre tous les intervenants
dans les situations complexes afin
de faciliter le maintien et le retour à
domicile des patients.
Sa mission est encore peu connue car
la Maison des Réseaux de Santé de
Savoie s’est réorganisée il y a deux
ans à la demande du Ministère de la
Santé, en raison de l’augmentation des
maladies chroniques. Cette association,
financée par l’Agence Régionale de la
Santé (ARS), avait été créée en 2004
par des professionnels de santé dans
le but d’améliorer la coordination des
parcours de santé entre la ville et
l’hôpital, au départ pour deux catégories
de patients, diabétiques et souffrant
d’une addiction (drogue ou alcool).
Aujourd’hui, elle propose un dispositif
d’appui à la coordination des parcours
de santé. « Nous faisons en sorte que
chaque professionnel qui s’occupe
d’un patient dispose de la meilleure
connaissance de sa situation pour que
le patient puisse accéder aux aides
et aux consultations dont il a besoin,
explique Grégory Gosselin, directeur
de la Maison des Réseaux de Santé de
Savoie. Nous sommes à la croisée des
chemins entre le sanitaire, le social et le
médico-social car le parcours de santé
concerne aussi les plans d’aide pour les
personnes âgées, la vie intra-familiale,
le portage des repas… » L’objectif est
de rendre le maintien à domicile le plus
pérenne possible, avec comme corollaire
une diminution des hospitalisations
non programmées et des passages aux
urgences. Il s’agit aussi de préparer le
retour à domicile avant même ou durant
l’hospitalisation.
médecin traitant à Aix-les-Bains. « Entre
les cabinets qui ne prennent plus de
nouveaux patients et ceux dont les
locaux ne sont pas encore aux normes
d’accessibilité, la référente de proximité a
dû passer une trentaine de coups de fil !
Nous travaillons aussi de plus en plus
avec les mandataires judiciaires qui se
retrouvent confrontés à de nombreuses
difficultés. »
Le but est de tisser du lien et de mettre
tout le monde autour de la table pour
débloquer la situation. Des réunions
de concertation pluri-professionnelles
peuvent être organisées à cet effet et les
professionnels de santé libéraux sont
rémunérés pour y participer. Cet outil
permet de faire une analyse et d’aboutir
à un plan personnalisé de santé. La
Maison des Réseaux de Santé veillera à
sa mise en œuvre. « Nous aurons atteint
notre objectif quand les professionnels
n’auront plus besoin de nous, conclut
Grégory Gosselin. Cela voudra dire qu’ils
auront acquis le réflexe de travailler en
coordination ! »
Maison des Réseaux de Santé
de Savoie
Grégory Gosselin, directeur
de la Maison des Réseaux de Santé de la Savoie
d’être entendue par le juge, il faut aussi que
le certificat médical soit établi par l’expert.
Ce dernier devra attester qu’elle ne peut être
auditionnée ou se déplacer.
Êtes-vous amenée à rencontrer ces
professionnels ?
J’ai de nombreux contacts par téléphone
et par courrier avec les médecins traitants
lorsque j’envoie les certificats médicaux à
remplir. Je les rencontre parfois avec tous
les autres partenaires lors de réunions de
synthèse.
Je ne rencontre pas les médecins experts.
J’ai un premier contact par téléphone pour
savoir s’ils ont le temps de voir la personne
et je leur donne les premiers éléments de
contexte. Puis je confirme ma demande
par écrit. Certains experts me rappellent
ensuite pour exprimer leur avis ou avoir
(Suite article page 1)
des informations complémentaires. Les
certificats médicaux nous sont remis sous
pli cacheté et nous les transmettons au Juge
des tutelles.
Quelle est la place du majeur protégé
dans ce parcours médical ?
Le majeur protégé, dans la mesure du
possible, choisit son médecin traitant.
Lorsque nous avons besoin de lui faire
remplir un certificat médical, je le remets
à la personne concernée. Lors de la visite,
le médecin le remplira devant elle. Il
est important que le majeur protégé ait
connaissance de nos démarches. De lui-
même, il peut aussi demander au Juge des
tutelles un allégement de sa mesure ou une
mainlevée, même si son mandataire n’y
est pas favorable. Il devra donc se rendre
chez son médecin pour obtenir le certificat
médical nécessaire.
Il a également la possibilité de solliciter un
expert dans certains cas particuliers (mais
comme le mandataire, il n’aura pas accès au
contenu du certificat médical qui est destiné
au juge). Un majeur protégé sous curatelle
renforcée qui se trouvait au CHS et n’avait
pas de médecin traitant a demandé une
mainlevée. Son psychiatre s’est prononcé
pour le maintien de sa mesure. Le Juge
des tutelles a donc rejeté sa demande et le
majeur protégé a demandé une expertise
pour obtenir une curatelle simple qu’il a
finalement obtenue. Pour effectuer ces
démarches, le majeur protégé doit toutefois
avoir une certaine autonomie. En général,
la rencontre avec l’expert se passe bien lors
d’un renouvellement, car nous essayons si
possible de solliciter le médecin qui avait
établi le certificat nécessaire à l’ouverture de
la mesure.
Replacer le patient au cœur de son parcours