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20/01/2012 Psychologie du développement affectif
Mme Lannegrand-Willems
UE1 - 10h
PSYCHOLOGIE DE L’ADOLESCENCE
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OBJECTIF
Introduire une réflexion sur la psychologie de l’adolescence :
définition de l’adolescence,
évolution des conceptions psychologiques
principales caractéristiques développementales.
PLAN
I - Qu’est ce que l’adolescence ?
1ère définition
Début et fin de l’adolescence
Adolescence = période de développement à part entière déterminée par des aménagements
culturels
Conceptions de l’adolescence dans l’histoire
II - L’adolescence est elle une période de crise ? Différentes conceptions en psychologie
III - Les principales « tâches développementales »
Développement cognitif et moral : évolution de la pensée et du jugement moral
Développement affectif et social : évolution des relations familiales et ouverture de l’univers
social des adolescents
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La psychologie de développement s’est intéressée à l’adolescent à partir des années 70. Auparavant
elle s’intéressait essentiellement à l’enfant.
Avoir accès à la pensée hypothético déductive, c’est pouvoir se projeter. Selon Erickson, la tâche
fondamentale de l’adolescence est la quête de l’identité. Cette quête est prioritaire dans des sociétés
où on promeut l’épanouissement de l’individu.
Il y a différents aspects du développement de l’adolescent : développement cognitif, moral, affectif,
social
Problème de la définition des limites de la période adolescente. Comment identifier le début et la fin de
la période adolescente ?
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Introduction
Qu’est ce que l’adolescence ?
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Période qui sépare l’enfance de l’âge adulte.
L’origine latine « adolescere » signifie grandir vers.
C’est donc une période de transition, de passage. Définition en creux. Pas de contenu.
L’adolescence est définie comme le passage entre 2 états :
Celui de l’enfance (= celui qui ne parle pas) et
Celui de l’adulte (= celui qui a grandi)
L’adolescent n’est plus un enfant mais pas encore un adulte. Période qui sépare l’enfance de l’âge
adulte
L’adolescence correspond à une période de développement à part entière car :
L’adolescence s’étend sur une période relativement longue. Les psychologues considèrent que
c’est une période de développement qui dure entre 6 et 8 ans.
l’adolescence est une période riche en changements dynamiques. Il y a des transformations à
tous les niveaux :
- Transformations physiques, physiologiques et pubertaires
- Transformations psychologiques, psychoaffectives ou psychocognitives
- Transformations sociales (de statut dans la famille et dans la société)
I - Problème de la définition des limites de la période adolescente
Comment identifier le début et la fin de l’adolescence ? Souvent on entend dire le début de
l’adolescence commence avec la puberté.
L’adolescence considérée d’un point de vue
D’après Cloutier 1996
Biologique
Critère de début
Début des changements
sexuels physiques.
Filles : début développement des seins
Garçons : début augmentation taille des
testicules
Vers 1011 ans
Vers 1112 ans
Critère de fin
Capacité à faire un enfant
Filles : apparition menstruations
Garçons : 1ères éjaculations de
spermatozoïdes
Vers 1314 ans
15 ans
Pourtant à 10, 11 et 12 ans, garçons et filles sont encore des enfants. La précocité dans le
développement pubertaire est liée à la qualité de vie et à la qualité alimentaire. Tout comme la puberté
ne peut marquer strictement l’accès à l’adolescence, la capacité à faire des enfants ne peut marquer
l’accession à l’âge adulte. On ne peut concevoir l’adolescence sur le seul critère biologique.
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Cognitif
Critère de début
Apparition des 1ers raisonnements abstraits.
Emergence vers 12 ans
Critère de fin
Maîtrise de la pensée formelle
Tous les individus n’accèdent
pas à la pensée formelle.
La maîtrise de la pensée formelle ne saurait marquer la fin de l’adolescence car sa maîtrise est inégale
et tous n’y accèdent pas. Les progrès de la neuroimagerie corroborent qu’il y a des modifications dans
le cerveau au moment de l’adolescence et jusqu’à 25 ans, il y a une plasticité importante du cerveau.
Le critère cognitif d’évolution de la pensée entre dans la définition de l’adolescence mais ne suffit pas.
Emotionnel ou
affectif
Vers 12 ans
Entre 18 et 25 ans
(environ)
Depuis les années 2000, certains parlent d’une nouvelle période de développement, celle des adultes
en émergence, dont la tâche essentielle est l’affirmation de son identité.
A 20 ans, on n’est plus un adolescent mais on n’est pas encore considéré comme un adulte. La
psychologie du développement s’intéresse à cette période des jeunes adultes.
La capacité de se définir comme une personne indépendante ne peut pas complètement définir
l’adolescence. Ce critère participe à la définition de l’adolescence mais elle ne peut s’y réduire.
Social
Critère de début
Apparition des comportements de participation autonome aux rôles
collectifs. Construction d’un réseau social personnel indépendant de
la famille
A partir de 12 ans
Critère de fin
Maîtrise de soi dans le cadre des relations avec autrui
(autodiscipline, réciprocité, mutualité…). Responsabilité individuelle
A partir de 1718 ans
Critère qui participe à la définition de l’adolescence mais ne suffit pas.
Juridique
Critère de début
Période les parents peuvent laisser le jeune seul à la maison
pour quelques heures sans être considérés comme négligents selon
la loi sur la protection de la Jeunesse
A partir de 12 ans
Au Canada
Critère de fin
Age de la majorité impliquant par exemple l’accession au droit de
vote.
18 ans
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L’âge de début de l’adolescence qui revient fréquemment, c’est 11-12 ans. C’est l’âge de l’accès à
l’école secondaire.
Cette période marque un changement dans l’organisation du temps scolaire.
L’enfant se trouve parmi les grands et ses comportements changent.
Les petits 6èmes vont avoir envie de devenir grand. La scolari les amène à avoir envie de
grandir vers.
En psychologie de l’adolescence, on conçoit que cette période commence à partir de 12 ans et
qu’elle se termine aux alentours de 18 ans (fin de la scolarité du secondaire et accession à la
majorité).
La définition de l’adolescence n’est pas figée et ne peut pas l’être. Dans les sociétés occidentales, on
partage la même définition mais dans d’autres sociétés, elle est différente.
Un des problèmes essentiels de cette période réside dans le décalage entre :
les transformations corporelles qui ont lieu avant 15 ans et
le maintien dans un statut d’enfant du point de vue de la société telle qu’elle existe sous la
responsabilité des adultes.
Sentiment de déséquilibre provoqué par l’organisation sociale et vécu par les adolescents et par
les adultes. Il y a transformation physiologique sans qu’il y ait transformation relationnelle, non
concordance entre le physique et la maturité. Difficile parfois de savoir si l’adolescent a 15 ans ou 18
ans. Or à 15 ans, la société le considère comme un adolescent alors qu’à 18 ans, c’est un adulte
jeune.
Le comportement adolescent n’est pas qu’une question d’hormones. Au moment l’adolescent est en
train d’explorer sa vie et se pose la question de ce qu’il veut pour son avenir, le parent adulte peut se
poser la question de ce qu’il a fait de ses rêves.
II La question de l’universalité de l’adolescence
1ers travaux de M. Mead dans les années 30.
Synthèse des observations réalisées dans 175 sociétés différentes du modèle occidental
(Schlegel et Barry, 1991) : mise en évidence d’un stade social de l’adolescence.
3 étapes dans le passage de l’enfance à l’âge adulte
Etape de séparation : rupture avec le groupe antérieur. Etape qui permet de
rompre socialement avec le statut d’enfant
Etape de transition : préparer l’initié à l’attribution de son nouveau statut
Etape du rituel d’entrée dans la société adulte : collectivement, socialement, on
signifie à l’individu qu’il fait partie du groupe adulte.
Fonction sociale de ces rites de passage : ils facilitent la transition de l’état d’enfant à celui
d’adulte, assurent le passage du statut formel pubertaire au statut conventionnel de l’adulte.
Dans certaines sociétés, il y a un terme pour désigner
Le bébé
L’enfant
L’adulte
Le vieillard
Mais pas de terme pour désigner l’adolescent.
En Nouvelle Guinée, les 1ères menstruations sont l’occasion de fêtes pour marquer cette transition et
elles entraînent un temps de retrait de la jeune fille avant d’être mariée.
La longueur de l’étape transitoire varie en fonction des sociétés et peut être de 2 ans pour les filles et
de 3 ou 4 années pour les jeunes garçons.
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Dans ces sociétés, on ne constate pas de manifestation problématique de l’adolescence. Cette
adolescence sociale correspond à une restructuration des rôles sociaux. L’organisation sociale
contient cette transition.
Dans nos sociétés occidentales, pas de cadre social collectif pour encadrer l’adolescence. Ce qui génère
plus de questionnements individuels dans nos sociétés par rapport à ces sociétés l’organisation
sociale prime sur le fonctionnement individuel.
L’expérience de l’adolescence
L’expérience et la durée de l’adolescence seraient déterminées par des spécificités, par des
aménagements culturels (Claes 1991)
Le stade de développement de l’adolescence est d’autant plus marqué que les rites initiatiques
disparaissent => Manifestations problématiques de l’adolescence.
Dans les sociétés occidentales, les problèmes de l’adolescence semblent être liés
à l’allongement de cette riode sans marquage clair par un rite de passage et avec une
exclusion des activités des adultes (Dasen 1999) et
à une injonction de la conquête de soi.
Les rites de passage disparaissent : le service militaire avait la fonction de rite initiatique et d’amener
les jeunes à quitter le cocon familial. Les rites religieux tels que la confirmation (entrée personnelle
dans la religion) également.
Aujourd’hui, il y a moins de repères temporels. Le baccalauréat garde cette fonction symbolique.
Injonction à la conquête de soi : chacun doit s’émanciper. Il y a une mise en avant de l’individu qui
doit s’affirmer, s’identifier. Cela aménage l’expérience et le rapport à la vie de l’individu qui doit partir
à la quête de qui il est ? Et de ce qu’il veut pour lui ?
Certains parallèles sont faits entre les rites initiatiques traditionnels et certaines pratiques rituelles
d’adolescents telles que les prises de risques collectives qui peuvent correspondre à la mise à l’épreuve
de l’enfant en soi, à être courageux.
Ces organisations collectives ritualisées auraient :
cette valeur symbolique de tuer l’enfant en soi pour devenir adulte et
une fonction de mise en danger de soi.
C’est prototypique de l’adolescence en souffrance.
Les observations des autres cultures permettent de comprendre l’adolescence.
Dans les sociétés occidentales, l’adolescence se caractérise par des transgressions (passer outre).
La transgression permettrait la progression et le questionnement du monde adulte (Coslin, 2002).
Elle permettrait notamment de questionner les conventions sociales.
« Le jeune remet en cause la conformi des conduites que lui propose la société, puisqu’il na pas
participé à l’élaboration et à la définition de ces modes de vie
- Quelle place m’accordez-vous pour vivre ensemble ?
- Qui suis-je ?
- Qu’est ce qui est à moi ? Qu’est ce qui est à l’autre ? »
(Coslin, 2002)
Les manifestations adolescentes dépendent du contexte culturel.
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