La Renaissance se veut comme la redécouverte par les humanistes des valeurs
antiques, perçues comme des modèles.
Le Palais Fesch possédant beaucoup de tableaux de la Renaissance, les représentations
évoquant l’Antiquité sont assez nombreuses, qu’il s’agisse de scènes mythologiques ou
d’épisodes glorieux de l’histoire antique ; ils font l’objet de ce parcours.
Peintures vénitiennes (second étage) :
La Renaissance naît et se développe à Florence au XVe siècle, notamment sous
l’influence de la famille Médicis. A cette époque, on redécouvre les textes de l’Antiquité
considérée comme l’âge d’or de l’humanité.
Léda et le cygne , Véronèse (atelier de)
Comme on le sait, Zeus (Jupiter) n’était pas insensible aux charmes féminins. Un
jour, pour séduire Léda, femme d’un roi grec, Zeus se transforma en cygne. De ses
amours avec le dieu, Léda donna quatre enfants, conçus dans deux œufs différents. Dans
l’un : Castor et Pollux, les célèbres jumeaux divins appelés Dioscures, dans l’autre :
Hélène et Clytemnestre. D’autres versions racontent que seuls Castor et Pollux sont nés
de cette union ; Hélène et Clytemnestre seraient, en fait, issues de l’union de Léda avec
Tyndare, et pour cela considérées comme mortelles.
Véronèse a très souvent traité de thèmes mythologiques. Il s’agit pour lui de faire
apparaître l’Olympe au côté de la République de Venise. Il lance ainsi un avertissement
aux autres États italiens et européens (à la Renaissance, l'Italie n'est pas encore unifiée,
mais est morcelée en plusieurs États, royaumes et autres républiques). Cette Léda, bien
en chair, dont la chevelure blond vénitien est ornementée de bijoux, révèle en fait
l’opulence de la société vénitienne à une époque où Venise contrôle la presque totalité
des routes de Méditerranée.
Peintures bolonaises (second étage) :
Diogène buvant , Girolamo Forabosco
Diogène était philosophe. Il pensait notamment que l’Homme n’avait pas besoin de
beaucoup de choses pour vivre, et qu’il n’y avait que peu d’objets utiles. Les richesses, les
biens n’avaient pour lui aucune importance, et il pouvait vivre sans désirer avoir plus. La
légende dit même que Diogène vivait dans un tonneau.
L’épisode de sa rencontre avec Alexandre le Grand est assez emblématique et permet de
mieux comprendre l’essence de sa pensée : Diogène est allongé au soleil non loin de son
tonneau lorsque survient le Macédonien qui lui propose de contenter ses désirs. Avec
candeur, Diogène répond alors à l’homme le plus puissant du monde : « Ôte-toi de mon
soleil » signifiant par là que la grande puissance d’Alexandre est inutile. Lui, pour être
heureux, se contente du soleil, la chose la plus naturelle, celle qui brille pour tout le
monde. Le philosophe est conscient de la vanité du pouvoir, car le bonheur de l’Homme
ne peut provenir de l’extérieur, mais des profondeurs de l’âme.
Ainsi, Diogène marchait-il pieds nus en toute saison et possédait une écuelle pour boire.