
L'enfant et l'hôpital, un espace temps à l'épreuve de l'humanisation
omnipotente qui tente de gérer un mal pour un bien.
Médecine et Eglise ne font pas bon ménage. Sur fond d'incompréhension, de superstition et de peur, la maladie
relève du mystère, son traitement de la sorcellerie. Un climat de méfiance et de diabolisation entoure les malades. La
médecine relève pourtant des défis depuis l'Antiquité mais les inquisiteurs et les intégristes médiévaux y perçoivent
une concurrence qu'ils qualifient d'hérésie ou de blasphème.
Entre le Moyen Age et l'époque contemporaine, l'évolution du monde hospitalier va connaître diverses péripéties et
de nombreux bouleversements. A partir du moment où l'influence de la foi religieuse, des superstitions et des
fausses croyances décroît progressivement, le champ de la médecine hospitalière connaît un essor de plus en plus
affirmé. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les connaissances médicales, la pédiatrie et les traitements
pédiatriques en particulier, ont fait des progrès considérables. Les maladies infectieuses et les négligences graves,
responsables d'une large partie de la mortalité infantile, y compris intra-hospitalière, sont mieux reconnues et traitées
de manière efficace.
L'apparition des antibiotiques, la prophylaxie obligatoire les campagnes de vaccination, le dépistage des maladies
métaboliques et endocriniennes, la recherche des maladies héréditaires,... diminuent fortement le taux de mortalité
infantile.
Les mesures sociosanitaires visant à l'amélioration des conditions de vie ont aussi contribué à réduire la survenue et
la gravité des maladies infantiles.
Les progrès de la réanimation vont permettre de sauver de nombreux nourrissons en détresse respiratoire. La
chirurgie pédiatrique, soutenue par la recherche en anesthésie et en chimiothérapie, va connaître un élan
considérable. Les personnels soignants, y compris les médecins, sont de mieux en mieux formés dans le champ de
la pédiatrie.
La pédiatrisation de la médecine devient une spécialité à part entière. Au XXème siècle, la pédiatrie moderne est
constituée de spécialités pédiatriques dans tous les domaines de la médecine. Les hôpitaux pédiatriques et les
unités de pédiatrie, en particulier universitaires, développent des services hautement spécialisés.
Autour du foetus, du nouveau-né, du nourrisson et de l'enfant, la pluridisciplinarité des services pédiatriques est
désormais incontournable. Il n'est pas rare de voir se pencher sur un même cas, l'obstétricien, le généticien, le
kinésithérapeute, le psychologue, le chirurgien, l'échographiste, etc. Chemin faisant, les découvertes biomédicales et
les progrès techniques révolutionnent la médecine de l'enfant,les connaissances sur le développement
psychomoteur du nourrisson et la psychologie de l'enfant, ses besoins affectifs, ouvrent notamment le champ sur la
problématique des séparations précoces avec le milieu familial, sur la psychopathologie des transactions
intra-familiales, les troubles du lien et de l'attachement, etc.
Les travaux d'Anna Freud et Dorothy Burlingham (1944), de Donald Winnicott (1950) , de John Bowlby (1951) de
Mélanie Klein (1955), de René Spitz (1945 & 1965), Françoise Dolto (1965 & 1986), ... auront une portée
internationale tant dans le domaine de la psychanalyse de l'enfant, que dans l'approche thérapeutique (systémique)
des relations parent/enfants.
Enfin, avec les travaux du pédiatre américain T.B. Brazelton (1962 & 1973), la prise de conscience des compétences
du nourrisson et de l'importance des interactions entre le nouveau-né et ses partenaires connaît un rayonnement
international et des implications pour l'ensemble des professionnels de la petite enfance. Le regard porté sur
l'évolution du nourrisson et du jeune enfant amènent de nombreux psychologues et pédopsychiatres à s'impliquer
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