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L’intervenante souligne la spécificité bas-normande avec un très large travail partenarial, associant l’Etat via la
Préfecture, la DREAL, la Région, l’Université, Météo-France, le Conservatoire du littoral… et une implication active
de l’Université.
Ce Profil environnemental se présente sous forme de neuf livres thématiques où sont détaillés la description des
grandes composantes, les pollutions, les risques, une synthèse des enjeux et des orientations ainsi que le rôle des
différents acteurs et une bibliographie.
Ce document est en ligne et consultable par tous sous forme de livre numérique sur le net.
Les enjeux globaux mis en avant dans le Profil environnemental sont notamment (par ordre méthodologique et non
de priorité) :
- le développement et le partage de la connaissance environnementale,
- la protection sanitaire,
- la prévention des risques et
- l’adaptation des activités humaines aux aléas.
Les principaux impacts du changement climatique concernent en particulier les domaines suivants :
- l’air : détérioration de sa qualité avec des périodes sèches plus importantes et une stagnation des
polluants (enjeux sanitaires importants) ;
- l’eau : aggravation des tensions quantitatives, dégradation de la qualité (développement des pollutions,
salinisation des eaux souterraines littorales) ;
- la biodiversité : modification des équilibres et des milieux, accentuation des disparitions d’espèces
(régression encore plus marquée des zones humides) ;
- la mer et le littoral : modification des équilibres liés à la biodiversité, élévation du niveau de la mer avec
recul du trait de côte, augmentation de la vulnérabilité des populations et des activités littorales et risques
aggravés de submersion marine ;
- les sols : accentuation de l'érosion et des tassements différentiels impactant les activités agricoles, le bâti
et la biodiversité ;
- les sous-sols : risques accentués de chutes de blocs, d'effondrements et de glissements de terrains ;
- paysages : pertes de spécificité de certains sites notamment littoraux...
Ces documents illustrent les nombreux impacts du changement climatique. Ils concernent toutes les composantes
de l’environnement et, par conséquent, de nombreuses activités humaines qui en dépendent. Ils traduisent l'enjeu
de l'atténuation des changements climatiques et de l’adaptation des activités humaines.
Marie-Annick BUHLER a exposé les particularités du climat en Basse-Normandie :
Il s’agit d’un climat tempéré et océanique, mais enregistrant des disparités en fonction du relief (les collines
normandes du Bocage du Calvados et du sud Manche) où les précipitations sont plus abondantes et de la
proximité maritime où les températures sont adoucies. L’Orne se caractérise par un climat plus continental. Il est
également souligné de réelles variations du climat bas-normand d’une année à l’autre complexifiant les prévisions,
avec toutefois une tendance à l’augmentation des températures depuis 60 ans.
Quel climat futur ?
Des modélisations et scénarii sont exposés. En France métropolitaine, il est envisagé pour 2050 un réchauffement
moyen de 0,6 à 1,3 degré par rapport à le fin du 20ème siècle, voire jusqu’à 2 degrés dans le sud-est (où la hausse
pourrait atteindre +5°C l’été à l’horizon 2100).
En Basse-Normandie, tous les cas de figure révèlent les aspects suivants : réchauffement en toute saison, forte
baisse du nombre de jours de gel, tendance à l’augmentation des pluies hivernales et à une diminution de la
pluviométrie estivale (incertitude importante), fréquence accrue des étés chauds et des sécheresses (diminution de
l’humidité des sols due à une plus grande évaporation).
Les impacts seraient réels : vulnérabilité des milieux marins et littoraux (augmentation du risque de submersion en
lien avec l’élévation du niveau matin, augmentation de la température de l’eau), altération des sols et sous-sols,
pression sur les ressources en eau, fragilisation de la biodiversité, influence sur l’urbanisme et le tourisme (afflux,
pression sur consommation en eau, avantages-risques selon son positionnement).
Régis LEYMARIE intervient au nom du conservatoire du littoral, organisme qui suit attentivement l’évolution
du littoral :
Il est présent sur 70 sites en Normandie. Le littoral est un secteur à très fort enjeu : en France 6 millions d’habitants
y vivent en 2010 (densité 2,5 fois plus élevée que la moyenne nationale), arrivée de nombreuses nouvelles
populations et accentuation de l’artificialisation des terres. L’interface terre-mer dispose d’une biodiversité
remarquable, sensible elle aussi aux évolutions.