4 The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease
centralisation des soins de santé met un obstacle au suivi
clinique de nos patients.
Nous pouvons conclure que le retard du diagnostic
et du traitement de la TB chez les patients qui se pré-
sentent au principal hôpital de référence du Rwanda est
relativement long et qu’il a été inuencé de façon égale
par le retard du patient et le retard du système des soins
de santé. La diminution de ces retards peut exiger une
approche complète focalisée sur un accroissement de la
prise de conscience de la TB parmi les patients, une amé-
lioration de l’accès aux soins de santé, la formation des
travailleurs des soins de santé primaires à une reconnais-
sance précoce des formes moins courantes de la TB et de
ses complications et enn la simplication du processus
de transfert. Le Programme National de la Tuberculose
du Ministère de la Santé a récemment lancé une cam-
pagne nationale de formation destinée à améliorer les
connaissances du staff de santé primaire en matière de
clinique et de diagnostic.
L’utilisation appropriée d’antibiotiques pour le dia-
gnostic et le traitement de la TB respectant les derniè-
res recommandations de l’OMS devrait faire partie des
directives du Programme National de la Tuberculose,
renforçant de ce fait leur emploi au niveau des soins de
santé primaires. L’utilisation d’un traitement d’essai aux
antibiotiques dans la prise en charge de la TB au niveau
tertiaire nécessite une validation.
Références
1 Sherman L F, Fujiwara P I, Cook S V, Bazerman L B, Frie-
den T R. Patient and health care system delays in the dia-
gnosis and treatment of tuberculosis. Int J Tuberc Lung Dis
1999; 3: 1088–1095.
2 Steen T W, Mazonde G N. Pulmonary tuberculosis in Kwe-
neng district, Botswana: delays in diagnosis in 212 smear-
positive patients. Int J Tuberc Lung Dis 1998; 2: 627–634.
3 Lawn S D, Afful B, Acheampong W J. Pulmonary tubercu-
losis: diagnostic delay in Ghanian adults. Int J Tuberc Lung
Dis 1998; 2: 645–640.
4 Farah M G, Rygh J H, Steen T W, Selmer R, Heldal E, Bju-
ne G. Patient and health care system delays in the start of
tuberculosis treatment in Norway. BMC Infect Dis 2006;
6: 33.
5 Colebunders R, Bastian I. A review of the diagnosis and
treatment of smear-negative-pulmonary tuberculosis. Int J
Tuberc Lung Dis 2000; 4: 97–107.
6 Ministry of Health, Republic of Rwanda. Programme Na-
tionale Intégré de la lutte contre la Lèpre et la Tuberculose
(PNILT). Manuel technique de la tuberculose, 4th ed. Ki-
gali, Rwanda:MOH, 2005.
7 Rwanda Demographic and Health Survey. Institut Natio-
nal de la Statistique du Rwanda (INSR) and ORC Macro.
Kigali, Rwanda: Rwanda Demographic and Health Survey,
2005. http://www.statistics.gov.rw/IMG/pdf/Rwanda_De-
mographic_and_Health_Survey.pdf Accessed December
2007.
8 Lienhardt C, Rowley J, Manneh K, et al. Factors affecting
time delay to treatment in a tuberculosis control program in
a sub-Saharan African country: the experience of The Gam-
bia. Int J Tuberc Lung Dis 2001; 5: 233–239.
9 Mpungu S K, Karamagi C, Mayanja K H. Patient and health
service delay in pulmonary tuberculosis patients attending
a referral hospital: a cross-sectional study. BMC Public
Health 2005; 5: 122.
nin a été signalé comme facteur prédisposant,22 et dans
d’autres, c’est le sexe masculin.23 En Ouganda, les pay-
sans qui vivent de leur propre production ont connu des
retards plus importants.9 En Thaïlande, le fait de ne pas
avoir d’assurance-santé a été associé à un retard-patient
plus important.24
Le retard-système soins de santé de 28 jours est com-
parable à celui rapporté dans l’étude norvégienne,4 et est
beaucoup plus important que le retard de 15 jours signalé
dans l’étude des USA ; 1 ces deux études ont évalué une
population similaire.
Si l’on divise le retard-système soins de santé en celui
qui précède le transfert à l’hôpital de référence et celui
de l’hôpital de référence, ce dernier est signicativement
moins important dans cette étude. Un diagnostic nal a
été porté chez 81% des patients au cours des 2 semaines
de la première consultation/admission. A la fois, l’évolu-
tion des symptômes de la maladie à un stade plus avancé
et la disponibilité d’outils de diagnostic et de compéten-
ces médicales peuvent avoir contribué à une diminution
du retard à l’hôpital.
Comme dans des rapports publiés précédemment, la
TB à bacilloscopie négative et la TEP ont été associées
à un allongement du retard-système soins de santé.1,4
Ce retard a été le plus souvent attribué à une sympto-
matologie inhabituelle et aux difcultés du diagnostic.
Toutefois, on peut penser qu’un seuil déraisonnablement
élevé pour la mise en route du traitement antibiotique,
particulièrement dans les formes à bacilloscopie négative
est la cause du retard dans la prise en charge des patients
atteints de TB.25,26 Les cliniciens préfèrent avoir la preuve
du diagnostic avant de mettre leur patient sous traitement.
Plus de deux tiers des patients (72/104) ont reçu un
traitement d’essai aux antibiotiques pendant une semai-
ne dans notre hôpital. Chez les patients qui ont reçu ce
traitement d’essai, le retard-système soins de santé et les
retards totaux sont signicativement plus longs. Cette
stratégie est recommandée par l’OMS pour améliorer le
diagnostic des TB à bacilloscopie négative et des TEP
dans les contextes à ressources limitées. Les dernières
directives de l’OMS insistent sur le fait que dans la po-
pulation séropositive pour le VIH, le but de cette admi-
nistration d’antibiotiques est de traiter une co-infection
bactérienne potentielle et non pas d’exclure une TB. Dès
lors, il ne devrait pas y avoir de retard supplémentaire du
traitement de la TB lorsque la suspicion est forte.27 Bien
qu’utile au niveau des soins de santé primaires, l’emploi
de cette politique aux niveaux secondaires et tertiaires
peut se discuter.28
Cette étude comporte différentes limitations. Pre-
mièrement, les patients ont été recrutés à partir d’un seul
hôpital de référence au Rwanda et dès lors, les résultats
ne peuvent pas s’appliquer à d’autres contextes. Deuxiè-
mement, les informations au sujet des faits principaux
en matière de comportement de recherche de santé et de
diagnostic sont principalement auto-rapportées, ce qui
implique certains biais de mémoire. Les données concer-
nant l’usage d’antibiotiques avant le transfert sont sou-
vent imprécises et empêchent une validation détaillée
de cette stratégie. Troisièmement, le diagnostic de TB à
bacilloscopie négative et de TEP reste pour une grande
partie présomptif. Nous sommes incapables de le conr-
mer par la culture et la politique récente nationale de dé-