
4  The International Journal of Tuberculosis and Lung Disease
centralisation des soins de santé met un obstacle au suivi 
clinique de nos patients.
Nous  pouvons  conclure  que  le  retard  du  diagnostic 
et  du  traitement  de  la TB  chez  les  patients  qui  se  pré-
sentent au principal hôpital de référence du Rwanda est 
relativement long et qu’il a été inuencé de façon égale 
par le retard du patient et le retard du système des soins 
de  santé.  La  diminution de  ces retards  peut  exiger  une 
approche complète focalisée sur un accroissement de la 
prise de conscience de la TB parmi les patients, une amé-
lioration de l’accès aux soins de santé, la formation des 
travailleurs des soins de santé primaires à une reconnais-
sance précoce des formes moins courantes de la TB et de 
ses complications et enn la simplication du processus 
de transfert.  Le  Programme  National de la Tuberculose 
du  Ministère  de  la  Santé  a  récemment  lancé  une  cam-
pagne  nationale  de  formation  destinée  à  améliorer  les 
connaissances  du  staff de  santé  primaire  en  matière  de 
clinique et de diagnostic.
L’utilisation  appropriée  d’antibiotiques  pour  le  dia-
gnostic  et  le  traitement  de  la  TB respectant  les derniè-
res recommandations de l’OMS devrait faire partie des 
directives  du  Programme  National  de  la  Tuberculose, 
renforçant de ce fait leur emploi au niveau des soins de 
santé primaires. L’utilisation d’un traitement d’essai aux 
antibiotiques dans la prise en charge de la TB au niveau 
tertiaire nécessite une validation.   
 
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nin a été  signalé  comme  facteur  prédisposant,22  et  dans 
d’autres, c’est le sexe masculin.23 En Ouganda, les pay-
sans qui vivent de leur propre production ont connu des 
retards plus importants.9 En Thaïlande, le fait de ne pas 
avoir d’assurance-santé a été associé à un retard-patient 
plus important.24
Le retard-système soins de santé de 28 jours est com-
parable à celui rapporté dans l’étude norvégienne,4 et est 
beaucoup plus important que le retard de 15 jours  signalé 
dans l’étude des USA ; 1 ces deux études ont évalué une 
population similaire. 
Si l’on divise le retard-système soins de santé en celui 
qui précède le transfert à l’hôpital de référence et celui 
de l’hôpital de référence, ce dernier est signicativement 
moins important dans cette étude. Un diagnostic nal a 
été porté chez 81% des patients au cours des 2 semaines 
de la première consultation/admission. A la fois, l’évolu-
tion des symptômes de la maladie à un stade plus avancé 
et la disponibilité d’outils de diagnostic et de compéten-
ces médicales peuvent avoir contribué à une diminution 
du retard à l’hôpital. 
Comme dans des rapports publiés précédemment, la 
TB à bacilloscopie négative et la TEP ont été associées 
à  un  allongement  du  retard-système  soins  de  santé.1,4 
Ce  retard  a  été  le  plus  souvent  attribué  à  une  sympto-
matologie  inhabituelle  et  aux  difcultés  du  diagnostic. 
Toutefois, on peut penser qu’un seuil déraisonnablement 
élevé  pour  la  mise  en route  du  traitement antibiotique, 
particulièrement dans les formes à bacilloscopie négative 
est la cause du retard dans la prise en charge des patients 
atteints de TB.25,26 Les cliniciens préfèrent avoir la preuve 
du diagnostic avant de mettre leur patient sous traitement.
Plus de deux tiers des patients (72/104) ont reçu un 
traitement d’essai aux antibiotiques pendant une semai-
ne dans notre hôpital. Chez les patients qui ont reçu ce 
traitement d’essai, le retard-système soins de santé et les 
retards  totaux  sont  signicativement  plus  longs.  Cette 
stratégie est recommandée par l’OMS pour améliorer le 
diagnostic  des TB  à  bacilloscopie  négative  et  des  TEP 
dans  les  contextes  à  ressources  limitées.  Les  dernières 
directives de l’OMS insistent sur le fait que dans la po-
pulation séropositive pour le VIH, le but de cette admi-
nistration d’antibiotiques  est  de traiter  une  co-infection 
bactérienne potentielle et non pas d’exclure une TB. Dès 
lors, il ne devrait pas y avoir de retard  supplémentaire du 
traitement de la TB lorsque la suspicion est forte.27 Bien 
qu’utile au niveau des soins de santé primaires, l’emploi 
de  cette  politique  aux  niveaux  secondaires  et  tertiaires 
peut se discuter.28
Cette étude comporte différentes limitations. Pre-
mièrement, les patients ont été recrutés à partir d’un seul 
hôpital de référence au Rwanda et dès lors, les résultats 
ne peuvent pas s’appliquer à d’autres contextes. Deuxiè-
mement,  les  informations  au  sujet  des  faits  principaux 
en matière de comportement de recherche de santé et de 
diagnostic  sont  principalement  auto-rapportées,  ce  qui 
implique certains biais de mémoire. Les données concer-
nant l’usage d’antibiotiques avant le transfert sont sou-
vent  imprécises  et  empêchent  une  validation  détaillée 
de cette stratégie. Troisièmement, le diagnostic de TB à 
bacilloscopie négative et de TEP reste  pour une grande 
partie présomptif. Nous sommes incapables de le conr-
mer par la culture et la politique récente nationale de dé-