Dimanche Quotidien JFR09.indd - Société Française de Radiologie

Éditorial
des Journées Françaises de Radiologie
le
Dimanche 18 octobre
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www.sfrnet.org
Imagerie thoracique de l’exposition
à l’amiante
Daniel Bersani1, Alain Rahmouni2
1. Président du SRH - 2. Secrétaire Général du SRH
Cette année marque les 100 ans de la SFR.
C’est, pour le SRH, l’occasion de réfl échir
aux avancées de notre discipline, aux changements
récents de politique de santé et donc à l’adapta-
tion nécessaire de l’action syndicale.
« L’imagerie est au cœur de la prise en charge du
patient » : cette phrase clé des 100 ans de notre
Société Savante permet de nous recentrer sur nos
valeurs communes. Les services de radiologie ne
peuvent pas être conçus comme des prestataires
de service mais bien comme une organisation
médicale. Il faut pouvoir y inclure toutes les tech-
nologies modernes à la fois en terme de matériels
mais également de communication qu’ils s’agis-
sent des réseaux internes ou de la téléradiologie.
La mise en œuvre de tous les moyens de com-
munication moderne rend obsolète les barrières
géographiques et les barrières statutaires.
La nouvelle loi HPST, si nos tutelles en font une
déclinaison moderne, peut permettre de décloi-
sonner les secteurs publics et privés. Le SRH est
donc très attaché au développement des Conseils
Professionnels Régionaux (G4 régionaux) qui
doivent être les partenaires incontournables des
futures ARS. Ceux-ci devront pouvoir mettre en
œuvre des modes d’organisation nouveaux per-
mettant à la fois de regrouper les moyens mais
aussi dêtre un soutien pour les équipes isolées,
si elles sont considérées comme indispensables à
la qualité de prise en charge des patients. Cest
bien d’un véritable Projet Professionnel Com-
mun qu’il s’agit et qui doit s’intégrer dans l’action
du Conseil Professionnel de Radiologie pour un
« plan Imagerie ».
Le SRH souhaite encore plus aujourd’hui qu’hier
être force de propositions pour le Conseil Profes-
sionnel de la Radiologie et chacune de ses com-
posantes.
Le SRH souhaite pouvoir travailler aussi avec les
radiologues des PSPH, les autres syndicats plu-
ricatégoriels et bien sûr tous les institutionnels
pour pouvoir faire évoluer les modes d’organisa-
tion actuels. Nul doute que les nombreuses séan-
ces, organisées dans le cadre des JFR cette année,
permettront de nourrir nos réfl exions, d’améliorer
et d’anticiper les organisations de demain !
Manipulateurs et Interventionnel
Nathalie Siauve
Après la séance grand public de samedi sur la radiologie interven-
tionnelle, voilà un dimanche consacré à l’interventionnel pour les
manipulateurs, c’est de bonne augure pour cette activité qui ne fait
que croître et se diversi er !
Le rôle du manipulateur y est fondamental. Il est d’ailleurs multiple,
divers et varié, avec des particularités liées aux gestes, un grand
nombre de gestes existants.
Deux séances sur le sujet sont au programme ce jour : une séance
scienti que à 10h, une séance thématique à 14h30. Tous les aspects
fondamentaux de réussite d’un geste interventionnel sont discutés.
Le manipulateur est omniprésent, avec des fonctions bien dé nies,
qui font l’objet de procédures, avant, pendant et après le geste, al-
lant de l’explication au patient du déroulement du geste, la prise en
charge de la douleur, l’assistance technique.... Un panel impression-
nant de gestes sont exposés : radiofréquence, chimioembolisation,
traitements endovasculaires en angiographie rotationnelle....
Le radiologue interventionnel ne peut que se réjouir de cette forte
mobilisation des manipulateurs !
L'exposition à l'amiante provoque essentiellement des
lésions bénignes et malignes de la plèvre et du poumon.
Toutes se manifestent à distance de l'exposition, plusieurs
dizaines d'années après le début de celle-ci. L'exercice de
certains métiers (bâtiment, chantiers navals, mécaniciens) a
exposé de très nombreux sujets estimée à 20% des sujets ayant
eu une activité professionnelle. mais l’importance de cette
exposition est souvent difficile à évaluer individuellement.
Les manifestations bénignes en rapport avec l’exposition à
l’amiante traduisent un processus fibrosant du parenchyme
pulmonaire ou de la plèvre. La manifestation de très loin la
plus fréquente de l’exposition à l’amiante est la fibrose de la
plèvre pariétale qui se traduit par l’apparition de plaques pleu-
rales. Les plaques pleurales sont des épaississements fibro-
hyalins de la plèvre pariétale. Elles ne sont que la cicatrice
d'une exposition et, sauf lorsqu’elles sont très importantes,
ne donnent aucun signe clinique et ne retentissent pas sur la
fonction respiratoire. La radiographie est peu sensible et peu
spécifique mais les images de scanner sont très caractéristi-
ques (Fig 1). La seule difficulté concerne les petites plaques
qui peuvent être confondues avec des images normales ou des
variantes anatomiques de la paroi thoracique. Les atteintes
de la plèvre viscérale sont moins fréquentes mais parfois à
l’origine de douleurs et/ou d’un retentissement fonctionnel
respiratoire. Leurs aspects en scanner correspondent à des
définitions précises, épaississement pleural diffus, images en
pieds de corneille, atélectasies par enroulement (Fig. 2). Elles
sont facilement distinguées des plaques mais ne sont pas spé-
cifiques de l’exposition à l’amiante et peuvent être dues à des
Une assistance captivée par cette séance ouverte au public sur la radiologie interventionnelle qualifiée par
Francis Joffre d’ « autre thérapeutique ».
Fig. 2 : : Aspect typique de  brose de la plèvre viscérale : épaississement
pleural bilatéral avec aspect en pied de corneille et atélectasie par enroule-
ment gauche.
Fig. 1 : Aspect typique de plaques pleurales : épaississements pleuraux bila-
téraux à bords nets siégeant dans les régions postéromédianes.
Suite page 2
F Laurent
au nom du groupe de travail amiante de la SFR
Unité d’imagerie cardio-thoracique, CHU Bordeaux, INSERM U885, Université Victor Segalen Bordeaux 2
Michel Lafortune
Membre d'honneur de la SFR
Remise de la médaille au cours de la séance:
Bonnes pratiques en imagerie
ultrasonore: risques infectieux et hygiène,
10h00 - Salle 32
De l’imagerie multi-onde
à l’imagerie d’élasticité
Mathias Fink
Le rôle de l’optique
en imagerie médicale
Claude Boccara
IRM de diusion :
25 ans déjà
Denis Le Bihan
Aujour
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ui : 12
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00 - 14
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4
Conférence Antoine Béclère
L'avenir de l'imagerie
Distinction
Bulletin
2Imagerie thoracique
Le Quotidien des JFR 2009 • Dimanche 18 octobre 2009
Aujourd'hui
Imagerie
thoracique de
l'amiante
10h00 - Salle 27
Exposition
scienti que
45 posters
Pour en savoir +
sur ce thème
séquelles traumatiques ou à des lésions bénignes
pleurales chroniques.
L’asbestose ne désigne que la fibrose pulmonaire
et est aujourd’hui devenue rare. Elle survient
après des expositions importantes et prolongées,
notablement supérieures à celles requises pour
la formation de plaques qui ne sont pas toujours
associées. Elle se manifeste par l’apparition d’une
dyspnée progressive et un syndrome restrictif
mais tardivement et pour des lésions évoluées.
Elle se traduit sur les images tomodensitométri-
ques par une atteinte du tissu interstitiel pulmo-
naire qui est très proche de celle de la fibrose
idiopathique (Fig. 3). L’imagerie et la réalité de
l’exposition suffisent au diagnostic en l’absence
de toute manifestation clinique.
La tomodensitométrie thoracique est sans conteste
l’examen le plus performant pour le dépistage des
pathologies bénignes liées à l’amiante, la radio-
graphie étant source d’un nombre considérable
d’erreurs. En prenant acte, le jury de la confé-
rence de consensus de 1999 qui avait porté sur
la stratégie de surveillance médicale clinique des
personnes exposées à l’amiante a préconisé son
utilisation. La Tomodensitométrie a été propo-
sée à partir de la 10ème année suivant le début
de l’exposition, puis tous les 6 ans, pour les per-
sonnes soumises à des expositions fortes; à partir
de la 30ème année suivant le début de l’exposi-
tion, puis tous les 10 ans, pour les expositions
moyennes, dites intermédiaires, les expositions
passives ne nécessitant aucune exploration.
Cette «mesure» de l’exposition est estimée par
le médecin du travail à partir du parcours profes-
sionnel du sujet. Une grande enquête nationale
ayant pour objectif d’estimer les conséquences
de l’exposition sur la population et de répondre
à des questions essentielles et encore controver-
sées telles que la relation dose-effet a eu lieu dans
4 régions Françaises. Les résultats sont actuelle-
ment en cours d’analyse et seront présentés par-
tiellement dans la séance amiante au cours des
JFR 2009.
Les évolutions réglementaires des dernières années
ont renforcé le rôle de la tomodensitométrie:
- En 2000, le tableau 30 des maladies profession-
nelles (affections professionnelles consécutives à
l’inhalation de poussières d’amiante) a été modi-
fié et la confirmation des lésions pleurales béni-
gnes par tomodensitométrie thoracique est désor-
mais obligatoire.
- Les personnes atteintes de maladies bénignes
ou malignes de l’amiante, qui relèvent du régime
général de la sécurité sociale et ont obtenu la
reconnaissance de l’origine professionnelle de
leur maladie, peuvent depuis quelques années
bénéficier d’une allocation de cessation anticipée
d’activité au titre l’amiante (ACAATA), dès l’âge
de 50 ans.
- La loi du 23 décembre 2000 de financement de
la sécurité sociale pour 2001 a créé un Fonds d’In-
demnisation des Victimes de l’Amiante (FIVA)
« afin que les victimes et leurs familles puis-
sent obtenir une réparation intégrale en évitant
des procédures longues et difficiles ». L’indem-
nisation accordée par le FIVA prend en compte
à la fois les préjudices économiques et les préju-
dices personnels et s’applique à toutes les mala-
dies liées à l’amiante. Le poids économique de
ce processus de réparation est considérable. Les
dépenses annuelles du FIVA croissent de façon
exponentielle et les dépenses cumulées depuis sa
création représentent 1,4 milliards d’euros dont
30% ont été versés pour des maladies bénignes
qui représentent 75% des dossiers de demande
d’indemnisation adressés au FIVA. Les autres
dépenses concernent les indemnisations en rap-
port avec le mésothéliome (27%) et le cancer
bronchique (31%). Une interprétation rigoureuse
et homogène des documents radiologiques qui
ouvrent l’accès à ces différentes prestations socia-
les est donc indispensable.
Les problèmes posés aujourd’hui au radiologue
sont de 2 ordres : trouver un compromis accep-
table entre irradiation et sensibilité dans la réali-
sation d’un examen Tomodensitométrique; iden-
tifier les images typiques et les aspects normaux
afin de mieux circonscrire le champ des images
douteuses requérant une expertise et un consen-
sus dans l’interprétation. Comme toute activité
d’imagerie, l’interprétation d’un scanner thoraci-
que dans le contexte d’une exposition à l’amiante
est une affaire d’expérience et de formation. Les
conséquences souvent purement sociales de cette
interprétation ne doivent pas minorer l’impor-
tance du compte-rendu car il détermine l’imputa-
bilité des images à l’exposition.
L’amiante est aussi responsable de cancers. Le
plus connu est le mésothéliome pleural dont
l’amiante est le principal agent causal et dont
le pic d’incidence est estimé autour des années
2020. L’interdiction définitive de l’utilisation
industrielle de l’amiante depuis 1996 devrait
alors logiquement entraîner ensuite une diminu-
tion de ce cancer très grave dont le seul espoir
de guérison est une intervention chirurgicale qui
ne s’adresse qu’à une petite minorité de patients.
L’imagerie et principalement le scanner joue un
rôle déterminant dans l’évaluation de l’extension
(Fig. 4) et la planification du traitement mais ne
présente pas d’intérêt démontré dans le dépistage
du mésothéliome. Le suivi post-professionnel
proposé aux personnes antérieurement exposées à
l’amiante va cependant comporter de plus en plus
fréquemment un examen tomodensitométrique
thoracique initial à partir de l’âge de 50 ans. Si
la découverte fortuite d’un épanchement pleural
conduit à une procédure diagnostique aujourd’hui
codifiée (comportant notamment une thoracos-
copie avec biopsies), la stratégie d’exploration
complémentaire des épaississements pleuraux ne
fait pas l’objet d’un consensus validé. Il est donc
indispensable qu’une stratégie d’exploration
complémentaire soit proposée et évaluée dans ce
cadre, afin de préciser l’intérêt ou non des mar-
queurs biologiques, l’intérêt ou non de la TEP,
voire de l’IRM, et la périodicité de ces examens.
Le risque accru de cancer bronchique chez le sujet
exposé à l'amiante est clairement démontré et
reconnu, le tabac étant un très important cofacteur.
Il est donc logique de penser que l'intervention d'un
programme de dépistage précoce effectué chez
les sujets à risque pendant la longue phase asymp-
tomatique qui précède l'éclosion des symptômes
soit susceptible d'entraîner une augmentation de
la survie des patients chez lesquels un cancer a
été dépisté. Mais il est aussi possible qu'un certain
nombre de désavantages d'un tel programme
soient observés tels que l’allongement artificiel
de la durée d'une maladie souvent incurable, la
découverte éventuelle de «faux positifs» indui-
sant des examens invasifs, inutiles, et coûteux, la
«fausse assurance» d'un test négatif conduisant
ensuite à négliger les symptômes. Le dépistage
du cancer bronchique par scanner thoracique a été
évalué dans des populations de fumeurs de plus de
50 ans et ces études ont montré la faisabilité d'un
tel programme et la sensibilité du scanner dans
la détection des petits cancers à extension loco-
régionale réduite (T1N0M0). S’agissant d'études
non randomisées, elles ne peuvent cependant pas
montrer de bénéfice en terme de diminution de
mortalité spécifique. Le scanner n’a donc pas à
être pratiqué dans ce but tant que les résultats des
études randomisées actuellement en cours dans
le cadre de l’exposition au tabac ne seront pas
connus. En revanche, comme dans la population
générale, la découverte de nodules pulmonaires
par le scanner est extrêmement fréquente chez
les personnes exposées à l’amiante. Les carac-
tères morphologiques ne permettent pas le plus
souvent d'exclure une origine néoplasique à ces
nodules. Lorsqu’ils mesurent moins d’un centi-
mètre de grand axe, le seul argument qui atteste
de leur bénignité est leur absence d’évolutivité
sur 2 ans. Ils font donc le plus souvent l’objet
d’une surveillance avec des scanners répétés
coûteux, irradiants et générateurs d’angoisse pour
les patients.
La Société Française de Radiologie et les autres
sociétés savantes concernés que sont la Société de
Pneumologie de Langue Française et la Société
Française de Médecine du Travail se sont enga-
gées dans une réflexion commune menée par
un comité d’interface pour répondre aux enjeux
posés par l’amiante que sont l’établissement de
guides de bonne pratique, la préparation de dos-
siers d’interface avec la Haute Autorité de Santé
et des actions de formation continue. Harmoni-
sation et optimisation des pratiques, fiabilité et
qualité des interprétations sont les mots-clés qui
doivent être appliqués à cette problématique dans
laquelle le rôle de l’imagerie est central.
Fig. 3 : Asbestose débutante asymptomatique. Micronodu-
les, réticulations intralobulaires et ligne courbe sous-pleurale
dans la périphérie des bases pulmonaires.
Fig. 4 : sothéliome pleural. L’épaississement pleural
nodulaire, circonférentiel de la plèvre médiastinale droite
signe la malignité.
Philips ATELIERS
Vasculaire Interventionnel
12h30 - 13h30
Stand Philips - Niveau 1
Symposiums
Imagerie thoracique de l’exposition
à l’amiante P. 1
Une singularité française P. 3
Se former en imagerie cardiaque
pourquoi ? comment ? P. 4
Cas du jour P. 4-5
Sommaire
IRM corps entier en pédiatrie : quelles
techniques et quelles indications ? P. 6
Manipulateurs P. 7
Echographie diagnostique des
ganglions cervicaux de l'adulte P. 8-9
Reportages P. 10-12
Le Quotidien des JFR 2009 • Vendredi 16 octobre 2009
3
Le Quotidien des JFR 2009 • Dimanche 18 octobre 2009
M Lafortune
CHUM
Montréal
Une singularité française
La singularité française est bien avérée quand
on se réfère à la gastronomie, au vin, au verbe,
à une certaine manière dêtre et de vivre et, sur-
tout, à la femme française. Aucun domaine d’ac-
tivité ne semble d’ailleurs échapper à cette singu-
larité qui peut confiner au paradoxe.
On se rappellera le professeur Renaud, un vété-
rinaire bordelais formé au Québec, qui avait mis
en évidence cette contradiction, véritable para-
doxe en effet, entre les habitudes alimentaires des
Français et leur état de santé qui défiait toutes les
statistiques.
Ingestion de vin rouge, parfois depuis la petite
enfance, et tous les gras du « Bonheur qui est dans
le pré. »
Et voici que le fameux antioxydant qu’on trouve
dans le vin rouge ne protégerait pas seulement
des maladies cardiaques mais offrirait de surcroît
une protection contre les infections.
Une information qui tombe à point pour les viti-
culteurs français que les fluctuations actuelles des
marchés tendent à rendre un peu ombrageux.
Mais revenons à cette singularité qui est une
caractéristique nationale dont j’ai pu observer
qu’elle se vérifiait même en radiologie.
Il est vrai que mon observation est teintée (je n’ai
pas dit biaisée) par mon expérience et ma forma-
tion nord-américaines.
Il nempêche, certaines habitudes médico-univer-
sitaires m ont conforté dans l’idée qu’en matière
de radiologie, la France est une fois encore une
société distincte. Le radiologue français est, en
effet, issu d’un système déducation ô combien
différent de celui qui prime aux Etats-Unis et au
Canada. Un système qui m’apparaît semé din-
nombrables embûches.
Avant dentreprendre son apprentissage à la spé-
cialité, le futur radiologue sera sorti victorieux
d’une étape d’une exquise trituration : le concours
de première année du cours de médecine.
Pour être considéré apte à entreprendre ses étu-
des, l’aspirant médecin aura eu à se mesurer à
une cohorte de pugilistes, tous déterminés à faire
mieux que 90 pour cent des participants.
Au départ, pas dentrevue, pas dévaluation du
profil psychologique, pas de questions sur les
motivations, pas de vérification des notes obte-
nues au Bac. On propose plutôt une lutte tous
azimuts et sans merci qui serait normalement de
nature à engendrer des personnalités torturées,
pâtures de psychiatres.
Première conséquence de cette singularité : beau-
coup d’appelés, peu délus sur la ligne d’arrivée.
En revanche, pas de personnalités détruites. Ou si
peu. Je passe sur les années perdues par ceux qui
ont été mis k.o.
Par la suite, le cursus médi-
cal ressemble à une course
dobstacles. Il faut s’appuyer
sur un impressionnant amon-
cellement de notes de cours
prises par quelques « greffiers-
nègres », bien assimiler les
notes en question, puis obtenir
aux examens des résultats qui
permettent d’aspirer à la spé-
cialité de son choix, notam-
ment la radiologie qui est par-
ticulièrement convoitée.
En France plus qu’ailleurs, à
l’exception peut-être du Japon, meilleures seront
les notes, meilleure sera la qualité de l’université
formatrice.
Autre singularité
Quand vient le moment de l’admission dans un
service de radiologie, pas de tri en fonction de
la personnalité, pas dévaluation systématique
des aptitudes et des attitudes attendues du futur
radiologue, pas d’harmonisation à léchelle natio-
nale des critères d’admission et d’affectation des
candidats. Et pourtant tout semble bien se passer
et, comme pour le champagne, tous les crus sont
bons.
Les candidats deviendront ainsi
radiologues, titre convoité s’il en est,
au terme de plusieurs années de for-
mation. Combien, au long de ce par-
cours, auront reçu un cursus struc-
turé, comme on le conçoit chez les
Nord-Américains, avec des objectifs
pédagogiques codifiés, des heures de
cours magistraux chaque semaine au
cours des deux premières années, un
enseignement et un accompagnement
au quotidien, des cours déthique, des
évaluations personnelles au terme de
chaque stage? Je me suis laissé dire
qu’il arrive même à certains patrons
de donner des cours dans le cadre de
programme nationaux sans en faire
profiter leurs propres internes.
Et pourtant… du fait sans doute de
ma formation inspirée d’une toute autre philoso-
phie de l’enseignement de la médecine, en dépit
de ce qui m’apparaît demblée comme des lacunes
sinon des déficiences dans le singulier système
qui a cours en France, les radiologues
français que j’ai eu le bonheur de
côtoyer et les nombreux professeurs
que j’ai rencontrés se sont révélés être
des personnalités de grande qualité
et remarquables pour leur maitrise
de la spécialité qu’ils exercent ou
enseignent.
Des cours auxquels j’ai assisté, je suis
sorti convaincu que la radiologie
française se maintient à la fine pointe
de la science. Il lui arrive d’ailleurs,
plus souvent qu’on le pense, dêtre en
avance sur la radiologie nord-améri-
caine.
Il y a une part persistante de mystère pour moi
dans ce constat.
La résolution de ce mystère se trouve peut-être
dans le code génétique des Français. Le Québe-
cois que je suis, et qui partage comme beaucoup
de ses compatriotes de nombreux gênes avec les
Français, en serait ravi.
Au-delà de cette hypothèse, je n’ai pas trouvé la
clé de ce qui s’apparente, à mes yeux, à une véri-
table énigme.
Jespère que les scientifiques de haut niveau que
regroupe la Société française de radiologie m’ap-
porteront la lumière.
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Prix communication Jeune Chercheur
4Imagerie cardiovasculaire
Le Quotidien des JFR 2009 • Dimanche 18 octobre 2009
M Adoui, B Rousselin, J Desperramons, O Judet ,V Taviere, S Chagnon
Hôpital Ambroise Paré, Boulogne-Billancourt
Cas du jour N°5
Cet enfant de 7 ans, dorigine maghrébine, pré-
sente une fièvre depuis plus de 15 jours avec une
altération modérée de l’état général, des douleurs
cervico-dorsales et de la hanche droite d’horaire
inflammatoire. Il a voyagé un mois auparavant au
Maroc.
Son père a un antécédent de tuberculose traitée
juste avant sa naissance.
Lexamen clinique révèle des adénopathies péri-
phériques et des lésions cutanées de l’avant bras
gauche, en voie de cicatrisation.
Le bilan biologique montre un syndrome inflam-
matoire, une hyperleucocytose et une cytolyse
hépatique.
Radiographie thoracique : normale. Échographie abdominale : hépato splénomé- galie, adénopathies coelio-mésentériques, avec
des nodules hépatospléniques hypoéchogènes
infra centimétriques.
Scintigraphie osseuse : fixations vertébrales multiples et iliaque droite.
Une IRM rachis entier (Fig. 1 à 4) et un scan-
ner thoraco-abdomino-pelvien (Fig. 5 à 7) sont
effectués.
Quel est votre diagnostic ? Cochez la bonne
réponse:
Spondylite tuberculeuseA. Maladie des griffes du chatB. LymphomeC. Granulome éosinophileD. Métastases osseuses d’un neuroblastomeE.
Fig. 1
Fig. 4
Fig. 7
Fig. 5 Fig. 6
Fig. 2 Fig. 3
F Jo re
Hôpital de Rangueil, Service radiologie, Toulouse
Se former en imagerie cardiaque
pourquoi ? comment ?
L'essor extraordinaire de l'imagerie cardia-
que en coupes a suscité, à la fois un vif
intérêt, mais également des inquiétudes au sein
de la communauté radiologique : allait-on vers
un affrontement entre cardiologues, effectuant
jusqu'ici leur imagerie et radiologues, disposant
et maîtrisant le fonctionnement des différents
types de modalités ? Les responsables des socié-
tés savantes, pour éviter une "guéguerre corpora-
tiste" ont choisi la voie du rapprochement et ont
créé en 2004 le groupe d'interface SFR-SFC. La
formation des futurs intervenants a fait l'objet de
longues discussions, aboutissant à la création du
DIU d'imagerie cardiaque et vasculaire, fusion
des deux DIU préexistants, l'un organisé par les
cardiologues et l'autre organisé par les radiolo-
gues. Cette fusion a eu pour objet d'harmoniser
les objectifs pédagogiques, les programmes et
surtout d'améliorer l'organisation pour faire face
à l'importance de la demande de formation.
Le radiologue doit-il se former
à l'imagerie cardiaque ?
La croissance permanente des nouvelles techni-
ques d'imagerie cardiaque, les possibilités crois-
santes de substitution aux techniques aujourd'hui
utilisées, font entrevoir une explosion de la
demande. Certes, la tarification actuelle n'est pas
favorable, mais nous ne pourrons pas résister
longtemps à la pression de cette demande, sous
prétexte que l'imagerie cardiaque est consomma-
trice de temps, pour une rémunération inadaptée.
Cette stratégie de résistance reproduira les mêmes
effets que pour d'autres domaines radiologiques
qui nous ont en grande partie échappés.
Il est donc CAPITAL que notre communauté s'or-
ganise pour prendre en charge cette imagerie (si
nous ne le faisons pas d'autres sont prêts à le faire
à notre place…). Par ailleurs, la discipline doit
engager la bataille de la tarification par les voies
habituelles, pour la rendre plus attractive.
Est-ce que tous les radiologues doivent se former
à l'imagerie cardiaque ? La réponse est claire-
ment non : l'imagerie cardiaque est une imagerie
de spécialiste d'organes. Elle nécessite, outre la
formation spécifique en imagerie cardiaque en
coupes, une formation particulière, non délivrée
à juste raison pendant le DES, et ayant trait à la
physiologie cardiaque, la physiopathologie et la
présentation clinique des cardiopathies, la bonne
connaissance des anomalies électrocardiographi-
ques, des principales médications cardio-vascu-
laires, de leur indications et contre-indications.
Cette formation spécifique doit permettre en par-
ticulier de fournir les bases de la réalisation des
épreuves pharmacologiques de stress, de leur sur-
veillance, du traitement d'éventuels incidents.
Pour toutes ces raisons, il est préconisé que, dans
chaque groupe radiologique, dans chaque struc-
ture, souhaitant développer ou ayant de façon
incontournable un recrutement de type cardio-
logique, un ou plusieurs membres du groupe
acquièrent cette spécialisation, sans en faire obli-
gatoirement une activité exclusive….
Comment le radiologue peut-il se for-
mer en imagerie cardiovasculaire ?
Trois situations sont schématiquement
envisageables :
• Dans le cas d'un radiologue en activité, exer-
çant déjà une activité d'imagerie cardiaque, l'at-
tribution d'une équivalence pourra être demandée
auprès du Conseil Pédagogique National du DIU
d'Imagerie Cardiaque et vasculaire, sous réserve
d'une activité suffisante.
• Un radiologue en activité, souhaitant s'investir
en imagerie cardiaque, peut s'inscrire s'il en a la
possibilité au DIU.
• Pour les médecins en cours de formation ou
venant d'acquérir le DES, la situation idéale est
de s'inscrire au DIU (inscription possible en der-
nière année de DES), tout en effectuant un post-
internat dans un centre formateur.
Qu'elle que soit la voie de formation retenue,
l'exercice professionnel en imagerie cardiaque,
nécessite, comme pour toute autre activité, un
maintien des compétences par une activité régu-
lière et soutenue et la participation à des actions
de formation continue spécifique.
Le DIU est ouvert principalement aux deux spé-
cialités de Cardiologie et de Radiologie, sous
réserve du respect de la charte de partenariat éla-
borée entre les deux disciplines, il est organisé sur
deux années et comprend deux options (imagerie
cardiaque et imagerie vasculaire intervention-
nelle). L'option d'imagerie cardiaque en coupes
est gérée par un Conseil Pédagogique National,
composée de façon paritaire par des cardiologues
et des radiologues.
Le DIU est sanctionné par un examen national
comportant des épreuves théoriques, l'interpré-
tation de dossiers cliniques, la réalisation d'un
mémoire et la présentation d'un carnet de stage.
Le groupe d'interface SFR-SFC, a essayé de met-
tre en place les bases d'une coopération sereine
et fructueuse. Il est CAPITAL que la commu-
nauté radiologiste réponde PRESENT à tous
les niveaux pour poursuivre cette collaboration
fructueuse entre les deux spécialités, pour le plus
grand bien des patients. Toute faiblesse de notre
part, toute démission vis à vis de ce challenge,
est susceptible de fournir une argumentation
irréfutable à ceux (il en existe) qui estiment que
l'imagerie cardiaque en coupes doit faire partie
intégrante et de l'activité du cardiologue.
Aujourd'hui
Imagerie
cardiaque
10h00 - Salle 40
Exposition
scienti que
14 posters
9h30 - 19h00, niv. 3
Pour en savoir +
sur ce thème
5
Cas du jour
Le Quotidien des JFR 2009 • Dimanche 18 octobre 2009
G Jourdan1, JP Guichard2 1.
Hôpital Lariboisière, Paris -
2.
CHU Henri Mondor, Créteil
S Hammoud, J Desperramons, C Hardit, S Chagnon
Hôpital Ambroise Paré, Boulogne-Billancourt
L Baranes, F Pigneur, M Djabbari, E Cohen , A Luciani
CHU Henri Mondor, Créteil - Institut Jacques Cartier, Massy
Cas du jour N°6
Cas du jour N°7
Cas du jour N°8
Ce patient de 79 ans consulte
son médecin traitant pour des
troubles mnésiques isolés depuis
15 jours, sans autre manifes-
tation neurologique associée à
l’examen clinique.
Une IRM cérébrale injectée est
réalisée, ainsi qu’un scanner non
injecté.
Quel est votre diagnostic ?
Cochez la bonne réponse:
GlioblastomeA. Lymphome cérébralB. Métastase de mélanomeC. MéningiomeD. EsthésioneuroblastomeE.
Mme V., 32 ans, sans antécédent, est
adressée en IRM suite à la découverte
fortuite d’une masse intra abdominale
sur l’échographie du 2e trimestre de sa
1ère grossesse. La masse mesure 18 x 15
x 4 cm correspondant en échographie
à une formation kystique contenant de
multiples nodules hyperéchogènes.
Ci-joint l’IRM.
Quel est votre diagnostic ?
Cochez la bonne réponse:
Tératome mature kystiqueA. Kyste hydatique type 3B. Cystadénome mucineuxC. Tératome immature kystiqueD. Kyste endométriosiqueE.
Légende
Fig 1 : Séquence T1
Fig 2 : T2
Fig 3 : Flair
Fig 4 : T2*
Fig 5 : T1Gd
Fig 6 : Cartographie ADC
Fig 7 : TDM cérébrale sans injection
Patiente de 52 ans, traitée par chimiothérapie pour une leucémie myéloïde chronique.
Antibiothérapie par amoxicilline-acide clavulanique et corticothérapie per os depuis
7 jours pour une ethmoïdite. Adressée aux urgences ORL pour aplasie fébrile, avec tumé-
faction faciale nécrosante, ophtalmoplégie et cécité gauche et syndrome inflammatoire
important.
Scanner du massif facial après injection de 90 cc de produit de contraste iodé, reconstruc-
tion en filtre parties molles (Fig. 1a, 1b et 1c) et en filtre osseux (Fig. 1d).
Séquences T1 axiales et coronales en T1 (Fig. 2a et 2b), T2 saturation de la graisse
(Fig. 2c et 2d) et T1 en saturation de la graisse après injection de chélates gadolinium
(Fig. 2e et 2f ).
Fig. 1a
Fig. 1 Fig. 3Fig. 2
Fig. 4
Fig. 1
Fig. 3a
Fig. 2a
Fig. 3b
Fig. 2b
Fig. 3c
Fig. 5 Fig. 6 Fig. 7
Fig. 1b Fig. 1d
Fig. 1c
Fig. 2a Fig. 2b Fig. 2c Fig. 2d Fig. 2e Fig. 2f
Légende
Fig. 1 : Axial T1 avec saturation de la
graisse
Fig. 2 : Axial T1 en phase (2a) et en
opposition de phase (2b)
Fig. 3 : T2 saturation de la graisse plan
axial (3a), coronal (3b) et sagittal (3c)
N’hésitez pas
à participer et à déposer
votre diagnostic
dans l’urne électronique,
espace Cas cliniques -
Jeux concours
> le prix Louis Delherm
(400 € offert par la FNMR)
récompensera le gagnant
de la semaine.
> 1 crédit de FMC vous sera
attribué si vous participez
à 4 cas.
Niveau 3
Participez
aux cas du jour
Quel est votre diagnostic ?
Cochez la bonne réponse :
Chlorome (tumeur myélo-A. blastique)
Aspergillose invasiveB. MucormycoseC. Pansinusite D. LymphomeE.
1 / 12 100%

Dimanche Quotidien JFR09.indd - Société Française de Radiologie

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