
Warn : Mettre en garde
contre les dangers du
tabac
Caractéristiques des mises en
garde efficaces portées sur les
paquets
Des mises en garde efficaces respectant les meilleures pratiques
doivent :
●décrire les effets nocifs de la consommation de tabac sur la
santé ;
●être de grande dimension, claires, visibles et lisibles et
couvrir 50 % ou plus des faces principales (à l’avant et à
l’arrière) mais pas moins de 30 % ;
●être utilisées tour à tour de façon à continuer de capter
l’attention du public ;
●être rédigées dans la (les) langue(s) principale(s) du pays ;
●comporter des illustrations ;
●être approuvées par l’autorité nationale compétente.
Indications trompeuses
Des études montrent que plus de la moitié des
fumeurs pensent à tort que les termes « légères » et
« ultra-légères » font référence à des cigarettes qui sont
moins nocives pour leur santé. Les indications trompeuses
– comme « à faible teneur en goudrons », « légères » ou
« douces » – de même que tout conditionnement donnant
faussement l’impression que le produit est moins nocif
doivent être interdits.
Le conditionnement suggérant à tort que
le produit est moins nocif que d’autres
formes de tabac doit être interdit.
Le conditionnement des produits du tabac doit renseigner
sur les émissions et constituants pertinents des produits
du tabac. Or les indications en la matière ne signifient pas
qu’un produit est moins nocif que d’autres.
Il faut maximiser les effets des
mises en garde portées sur les
paquets
Il y a plusieurs façons de procéder pour maximiser l’efficacité
des mises en garde :
●Utiliser des images assorties de représentations graphiques
des maladies et autres images négatives en couleur,
culturellement adaptées à la situation. La plupart des
fumeurs sont plus réceptifs à des images qu’à des mots. Les
images sont d’ailleurs indispensables pour s’adresser à tous
ceux qui, dans le monde, ne savent pas lire.
●Associer le tabagisme à des émotions négatives en faisant
valoir ses effets nocifs sur la santé, son pouvoir addictif et
ses conséquences sociales et économiques indésirables.
●Adopter un langage musclé et clair qui décrit les maladies
spécifiquement liées à la consommation de tabac et à
l’exposition à la fumée passive.
●Les autres indications requises en matière de
conditionnement, d’étiquetage ou de marquage ne doivent
pas occulter les mises en garde.
●Il y aurait lieu d’envisager des mesures prescrivant un
conditionnement générique qui interdit l’emploi de logos,
images de marque ou information promotionnelle.
À Singapour, où l’on recourt essentiellement aux mises en garde
graphiques, 71 % des fumeurs ont déclaré être mieux informés
sur les effets nocifs du tabac sur la santé grâce aux mises en
garde figurant sur les paquets.
La contre-publicité sensibilise
davantage aux risques
sanitaires
La contre-publicité dans tous les médias peut aider à faire
pleinement connaître les dangers du tabac.
Lorsqu’ils sont exposés à des messages graphiques qui passent
à la télévision, les fumeurs sont plus enclins à s’arrêter.
Les campagnes faisant appel à des images
graphiques qui montrent les dégâts
causés par le tabagisme sur le plan
physique sont particulièrement efficaces
pour convaincre les consommateurs
d’arrêter de fumer.
Il est réaliste d’envisager une
publicité de qualité
Les campagnes de contre-publicité de longue durée, à la fois
visibles et efficaces, peuvent coûter cher. Or, un message
publicitaire dont le contenu à fait ses preuves dans d’autres pays
peut être facilement adapté à moindre coût.
L’obtention d’un temps d’antenne gratuit ou bon marché à
la télévision et à la radio peut aussi réduire les dépenses. En
Turquie, toutes les chaînes de télévision et les stations de
radio sont tenues de consacrer chaque mois, gratuitement,
90 minutes de temps d’antenne à la lutte antitabac et à la
dépendance à l’égard du tabac, dont 30 minutes à des heures
de grande écoute. Les coûts restants peuvent être couverts par
les taxes sur le tabac ou autres recettes gouvernementales.
Les organismes professionnels, dont les agences de publicité,
doivent être sollicités pour élaborer des matériels créatifs,
notamment destinés à la télévision. La contre-publicité doit
avoir la même qualité intrinsèque et le même pouvoir de
persuasion que la propagande relayée par l’industrie du tabac.
La contre-publicité doit être systématiquement testée auprès de
groupes témoins avant son lancement afin de veiller à ce que le
message antitabac ait bien l’effet souhaité.
Les stratégies de couverture
médiatique gratuite sont
efficaces
Des opérations de relations publiques peuvent contribuer à
sensibiliser la population aux méfaits du tabac et contrecarrer
la diffusion d’informations erronées par l’industrie du tabac. À
ce titre, les campagnes d’éducation antitabac doivent s’efforcer
d’obtenir une couverture médiatique en faisant appel à des
journalistes pour rédiger des articles ou écrire des courriers à la
rédaction.
On parle parfois de « couverture médiatique gratuite » car,
contrairement à la publicité, il n’y a pas d’achat d’espace
publicitaire, ni de temps d’antenne à payer, d’où un coût
relativement faible.
Les opérations de relations publiques
doivent intervenir en amont et faire
participer les médias à chaque fois qu’un
fait nouveau se produit dans la lutte
antitabac.
Les médias ont l’habitude de couvrir les événements suivants en
les présentant comme une information :
●L’adoption ou le vote de nouveaux textes conformes à la
Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac
●La mise en œuvre de mesures « MPOWER » telles que la
création d’espaces non-fumeurs, la contre-publicité et les
mises en garde sur les paquets de cigarettes
●Le lancement d’une campagne de contre-publicité antitabac
●La diffusion de nouveaux résultats de la recherche.
Les défenseurs doivent s’assurer que les messages
événementiels figurent bien dans tous les reportages antitabac.
Les médias peuvent aussi être invités à divulguer les tactiques
de pression et de marketing auxquelles a recours l’industrie
du tabac, exposer les méfaits sanitaires et économiques
du tabac, souligner les progrès de la lutte antitabac dans
les communautés locales ou présenter les activités extra-
institutionnelles conduites par les jeunes.
Les reportages qui ont le plus de chances de retenir l’attention
des médias et de leur public sont ceux qui abordent des sujets
d’intérêt local dans leur dimension humaine en s’appuyant sur
des faits.
Une publicité télévisée diffusée en Chine met en garde contre
les dangers du tabac et dissuade d’offrir des cigarettes.
© World Lung Foundation/2010
L’une des dix mises en garde graphiques portées au Brésil
sur les paquets de cigarettes.
© Ministère de la Santé du Brésil, 2008
« Les cigarettes provoquent le cancer du poumon » : l’une des neuf
mises en garde portées sur les paquets, Thaïlande.
© ASH Tailande/2006
Contre-publicité sur les effets nocifs pour la santé
de la fumée passive. Sao Paulo, Brésil.
© World Lung Foundation/2010