Marie-Cécile Damave-Hénard – Commerce international, bilan OMC – 11 février 2015 – saf agr’iDées !Page!3!
Ce sont les économies du G20 qui montrent les signes de développement les plus dynamiques,
participant davantage au PIB mondial et aux échanges internationaux. Il est intéressant de constater
le choix fait dans ce rapport OMC d’un nombre de pays émergents plus large que les simples BRICS
(Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud) qui sont dans certaines analyses économiques
considérés comme seuls pays émergents. Cette définition plus restrictive est d’ailleurs remise en
question3 4.
La part collective de tous les pays en développement dans la production mondiale est passée de 39%
en 2000 à 52% en 2012, et les pourcentages étaient respectivement de 25% et 36% pour les
économies du G20, ce qui témoigne de leur prépondérance. C’est la Chine qui a le mieux tiré son
épingle du jeu avec une augmentation à elle seule de 7% à 15% dans le même temps.
La croissance rapide du produit intérieur brut (PIB) des pays en développement a accéléré la
convergence avec les pays développés de leurs revenus moyens par habitant au cours des dernières
décennies, même si la majorité de ces pays reste très pauvre par rapport aux pays développés.
Entre 2003 et 2011, le revenu moyen par habitant a augmenté de 54% dans l’ensemble des
économies en développement, mais de 61% pour les économies du G20.
L’augmentation de richesse dans ces pays accompagne leur intégration dans l’économie mondiale.
Selon ce rapport de l’OMC, « ce n’est pas par hasard si l’élévation du niveau de vie dans les pays en
développement depuis 2000 est allée de pair avec l’accroissement de leur part du commerce
mondial. Grâce à l’adaptation d’une politique d’ouverture commerciale et d’intégration, ces pays
ont accès non seulement aux capitaux, aux technologies et aux ressources nécessaires pour
alimenter leur industrialisation rapide, mais aussi à une demande extérieure de plus en plus forte
pour leurs exportations en plein essor ».
Soulignons que si les écarts de revenus se resserrent entre pays émergents et développés, c’est non
seulement en raison de la progression dans les pays émergents mais aussi de la pression exercée par
la mondialisation sur les revenus dans les pays développés. Certains soulignent en effet que « la
mondialisation a été à l’origine d’une stagnation du revenu des classes moyennes depuis une
vingtaine d’années. Le cercle vertueux du capitalisme des Trente Glorieuses, où les gains en
productivité se traduisaient en augmentation de salaire, a été cassé »5.
II - ROLE ACCRU DES PRODUITS AGRICOLES DANS LE DEVELOPPEMENT
Le rapport de l’OMC se penche sur la part croissante des pays en développement du G20 dans les
exportations mondiales de produits agricoles, passant de 19% à 26% entre 2001 et 2011. Les
exportations de produits agricoles à l’échelle mondiale ont presque triplé entre 2000 et 2012 en
valeur, en grande partie grâce aux hausses des prix. La hausse est moins nette mais reste
significative en volume, avec 60%. Selon la FAO, les échanges de produits agricoles devraient
continuer à progresser d’ici 2050.
3 Michel de Grandi (06/02/2015). Après les BRICS, le temps des « nouveaux émergents » Les Echos
http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0204115018595-apres-les-brics-le-temps-des-nouveaux-emergents-
1090655.php
4 Pierrick Fay (27/01/2015). Bourse : la fin de l’âge d’or des BRIC, Les Echos http://www.lesechos.fr/finance-
marches/marches-financiers/0204114152656-boursela-fin-de-lage-dor-des-bric-1087496.php
5 Henri de Bodinat (3e trimestre 2014). La mondialisation a été conduite de manière négative, Hors-Série Mondialisation et
démondialisation, Alternatives économliques