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BRUYLANT
PRÉFACE
échanges, il est indispensable qu’elle intègre, elle aussi, les dimensions
sociales et environnementales dans ses règles et sa jurisprudence.
De même, les règles issues des cycles de négociation de l’OMC doi-
vent mieux intégrer les problématiques environnementales. La France
souhaite la création d’une Organisation Internationale de l’Environne-
ment. Elle plaide pour la mise en place d’un mécanisme d’ajustement
aux frontières en ce qui concerne les émissions de carbone, afin d’évi-
ter un trop grand décalage entre l’ Europe à hauts standards environ-
nementaux et les pays qui ne se sont pas engagés aussi loin que nous
dans la lutte pour la protection de l’environnement. C’est la traduction
de notre engagement en faveur d’une concurrence loyale et contre
une forme de « dumping environnemental ». Ensuite, elle œuvre au
niveau européen pour mettre en place une véritable politique indus-
trielle et de l’innovation. Plus que jamais, la stratégie de Lisbonne, que
nous avons définie ensemble en 2000 et que nous améliorons actuel-
lement, est au plan des principes pertinente ; mais elle s’est avérée
bien décevante dans sa mise en œuvre. Il est temps que l’Europe orga-
nise et développe, à l’instar de ce qu’est en train de faire la Chine,
une économie de la connaissance et de l’innovation. C’est ce qui sera,
encore davantage qu’aujourd’hui, le moteur de la croissance, de la dif-
férenciation des industries et, donc, des avantages compétitifs. Or, par
exemple, il n’existe pas de coordination entre la France et l’Allemagne
sur la question des transferts de technologies vers les pays tiers. De
nouveaux partenaires industriels sont à construire, entre Européens,
mais aussi avec certains des pays émergents, sans naïveté. Elle va
œuvrer enfin au niveau national dans la continuité de l’action euro-
péenne pour faire de la France une place industrielle dynamique et
attractive. Ainsi, le Crédit Impôt Recherche (CIR) français, considéré
comme le plus efficace au sein de l’OCDE, favorise- t-il autant la com-
pétitivité des entreprises françaises qui se tournent vers l’étranger,
que l’attractivité du territoire français pour les investissements étran-
gers. Ce type d’actions, horizontales, ou trans- sectorielles, doit être
complété par des politiques sectorielles en filières. Parmi ces filières,
les plus intéressantes pour développer dynamiques économiques et
industrielles, dans un continuum d’actions franco- européennes, sont
bien connues: le transport, l’économie verte, la pharmacie, l’aéronau-
tique, l’agroalimentaire, les nanotechnologies, les biotechnologies et
l’énergie, dont le nucléaire. Au- delà de la définition de secteurs stra-
tégiques, arrêtés dans le décret de 2005, le monde tel qu’il se déploie
et se réorganise amène à penser toute politique industrielle, particu-
lièrement la nôtre, à la lumière du marqueur de la compétitivité. C’est
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