Roland Alibert Alias : de Falconnet Roland Alibert, est né le 28 février 1917 à Paris dans une famille originaire du Médoc. Son père, Louis Alibert, était homme de lettres. Bachelier, il est élève officier de marine marchande en 1936 avant de faire son service militaire dans la Marine l’année suivante. Il reste sous les drapeaux en raison de la déclaration de guerre de 1939. Refusant l’armistice, il s'évade du croiseur Duquesne, basé à Alexandrie avec la « Force X », et rejoint les Britanniques. Ceux-ci lui confient un boutre avec lequel il chasse quelque temps les sous-marins italiens dans la Mer Rouge. Très rapidement ensuite, il rejoint le 1er Bataillon d'infanterie de marine (1er BIM) rallié à la France Libre où lui-même s'engage sous le pseudonyme de Roland de Falconnet. Affecté à la 3e Compagnie du BIM, il prend part à la campagne d’Erythrée en avril 1941, et notamment aux combats Keren et de Massaoua où il prend seul un fortin italien, faisant une cinquantaine de prisonniers. En Syrie, en juin 1941, il réussit, avec son fusil antichar, à immobiliser un char ennemi. A la suite de cette campagne, il suit les cours d’élève aspirant de Damas et sort dans les premiers de sa promotion. Ses bons résultats le font nommer officier d’Etat-major de la 2e Brigade française libre, ce qui ne l’enchante pas, et il participe dans ces conditions, comme sous-lieutenant, à la bataille d'El Alamein en octobre 1942, étant constamment en première ligne « pour se rendre mieux compte de la situation ». Fin 1942, il obtient d’être affecté au Bataillon de marche n° 11 (BM 11), sous les ordres du capitaine Hugo Chef de section, il prend part ensuite, en 1943, à la campagne de Tunisie au cours de laquelle il est blessé en sautant sur une mine. Roland Alibert est promu lieutenant en mars 1944. Le 17 mai 1944, pendant la campagne d’Italie, lors de l'assaut d'une maison du village de Casa Chiara de Liri, le lieutenant de Falconnet, à la tête de ses hommes, tombe sous les balles ennemies. Il est inhumé au cimetière de Miano à Naples. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 29 décembre 1944 • Croix de Guerre 39/45 • Médaille Coloniale avec agrafes "Erythrée", "Libye", "Tunisie" • Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre René Amiot René Amiot est né le 15 janvier 1914 à Argenteuil ; son père était ingénieur en constructions navales. Il effectue son service militaire au 5e Chasseurs d'Afrique à Alger en 1935-1936 et devient lui-même ingénieur agricole dans le nord-est de la France. Rengagé en 1939, il est détaché comme officier d'active en avril 1940 à l'Intendance au Moyen-Congo. Il y entend l'appel du 18 juin et rallie la France libre dès le lendemain, par l'intermédiaire de l'ambassade d'Angleterre à Léopoldville. Caché au Congo depuis le 19 juin, il participe activement avec le médecin général Sicé et le commandant Delange, au ralliement, sans heurts, de Brazzaville au général de Gaulle, le 28 août 1940, entraînant de nombreux camarades hésitants. René Amiot Malgré une santé précaire, volontaire, il est versé au Bataillon de Marche n° 1 (BM 1) où il participe brillamment comme sous-officier, chef de section, à la campagne du Gabon et reçoit une citation. En Syrie, il est grièvement blessé par une balle au bras le 19 juin 1941 au Djebel Kelb au cours d'une contreattaque mais refuse de se laisser évacuer. Avec le BM 11, créé au Levant en octobre 1941 par dédoublement du BM 1, il participe aux campagnes de Libye et est blessé par mine devant El Alamein en octobre 1942. Blessé de nouveau par éclats d'obus en Tripolitaine en 1943, il prend part à la fin de la campagne de Tunisie. Malade, il rejoint la 1ère Division française libre en Italie. Passé au service de santé, il "fait preuve du plus grand sang-froid, protège son personnel et prend une part active à l'évacuation des blessés", lors du bombardement du QG n° 50 de la Division le 13 juin 1944. René Amiot débarque en Provence, à Cavalaire, le 15 août 1944 et participe à la campagne de France. Evacué sanitaire à la fin de 1944, il termine la guerre au grade de lieutenant et poursuit sa carrière au service de santé des troupes coloniales, notamment à Dakar. Placé en non activité en 1955, il sert au titre de la Coopération à Madagascar et au Gabon où il dirige un hôpital de lépreux dans la province d'Oyem. Alors qu'il est chef des services administratifs de l'Ecole du Pharo à Marseille, il prend sa retraite en 1965 avec le grade de commandant. Administrateur de sociétés ou directeur administratif, René Amiot effectue également des missions bénévoles au profit des fondations Follereau et de l'Ordre Souverain de Malte, auprès des lépreux de l'Afrique noire. Il se retire dans la Drôme en 1978 ; il effectue néanmoins une dernière mission chez les lépreux du Nord Gabon en 1983. René Amiot est décédé à Lyon le 1er novembre 1985. • Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 18 janvier 1946 • Officier de l'Ordre National du Mérite • Croix de Guerre 39/45 (2 citations) • Médaille de la Résistance • Médaille Coloniale avec agrafes "AFL", "Libye", "Tunisie" • Médaille des Blessés • Croix du Combattant Volontaire • Médaille du Levant • Médaille Commémorative 39/45 • Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre Roger André Roger André est né le 13 décembre 1914 à Saint-Laurent-lesEaux (Loir et Cher). Mobilisé à la déclaration de guerre, son père avait été tué à Crouy (Aisne) le 9 novembre 1914. En 1935, après l'obtention de son baccalauréat et deux années de Mathématiques spéciales, il est reçu à Saint-Cyr (promotion Lyautey). A sa sortie de l'école, en 1937, il est affecté comme souslieutenant au 7e RTA à Touggourt en Algérie. Il est promu lieutenant en octobre 1939. Rallié aux Forces françaises libres à Beyrouth le 21 août 1941, il est affecté, le 1er septembre, comme commandant à la 22e Compagnie autonome nord africaine (22e CNA) alors en formation à Saïda puis à Homs. Roger André En décembre 1941, il est placé sous les ordres du capitaine Lequesne, en qualité d'adjoint au commandant de la 22e CNA qui est intégrée immédiatement à la 1ère Brigade française libre sous les ordres du général Koenig. Il prend part à la campagne de Libye et aux combats de Bir-Hakeim où, volontaire pour toutes les missions périlleuses, il effectue, de nuit, plusieurs missions à l'intérieur des lignes ennemies. Le 30 mai 1942, il est blessé une première fois, par balle, au cours d'une reconnaissance faite sous le feu de l'infanterie allemande mais parvient à rejoindre son unité. Il est de nouveau blessé très grièvement par des éclats d'obus le 10 juin. Lors de la sortie de vive force, en pleine nuit, l'ambulance qui le transporte est capturée. Il est fait prisonnier, évacué d'abord à Derna en Libye où il est opéré puis transféré par bateau hôpital sur l'Italie où il est soigné. Il séjourne successivement à l'hôpital de Caserta, de Castel San Pietro d'Emilia et d'Altamura. Rapatrié comme grand blessé, il est embarqué à Bari et échangé à Smyrne le 18 avril 1943 en même temps que d'autres grands blessés. Il est ensuite placé à l'hôpital Maurice Rottier à Beyrouth pendant un mois. Rétabli, le capitaine André sert à l'Etat-major du Moyen-Orient à Beyrouth comme adjoint puis comme chef du 2ème Bureau avant d'être nommé à Alger comme aide de camp du général Koenig le 1er septembre 1943. Le 1er janvier 1944, Roger André est muté à Meknès comme chef de cabinet du général Collet qu'il accompagne à Toulouse en septembre 1944. Affecté le 1er janvier 1945 à la Division du général Cazaud comme commandant de la Compagnie antichar du 14ème RI jusqu'au 8 mai 1945. De 1945 à 1950, il est diplômé d'Etat-major et sert à l'E.M du général commandant en chef français en Allemagne puis à Fribourg, à celui du général commandant la Zone Sud. De 1950 à 1952, promu chef de bataillon, il sert à l'Etat-major du général de Larminat à Paris. En juin 1952 Roger André est affecté en Indochine où il commande le 2e Bataillon du 2e RTA en opérations. De septembre 1953 à la fin de 1954, il exerce les fonctions de sous-chef d'E.M. du Centre Vietnam à Hue. En 1955, de retour en France il sert successivement à l'E.M.A.T. puis à celui du général de Larminat, et à l'E.M. de l'Inspection en A.F.N. à Paris avant d'être détaché à Londres au Groupe de Planning de l'opération "PortSaïd", puis à l'E.M. du général commandant le Corps expéditionnaire franco-britannique à Chypre. En octobre 1958, il est muté en Algérie, à l'E.M. du général commandant la Zone Est saharien puis, en 1960, promu entre-temps au grade de lieutenant-colonel, il est nommé adjoint "Terre" du Commandant du Centre Amphibie. En juin 1961, Roger André est muté à Paris, comme chef du bureau "Missions" de la Direction de la Sécurité militaire. Promu au grade de colonel en juillet 1962. En juillet 1963, il commande le 19e Groupe de Chasseurs mécanisés aux FFA. Deux plus tard, auditeur au Centre des hautes études militaires et à l'Institut des Hautes études de Défense nationale à Paris. En août 1966, il est nommé commandant des Troupes et Services de Berlin et en septembre 1968, il est adjoint au général commandant la 3e Division aux FFA à Fribourg. Adjoint au général gouverneur militaire de Paris, il est mis à la retraite sur sa demande le 31 octobre 1970 avec le grade de général de brigade. Roger André est décédé à Lyon le 28 février 1999. Les obsèques se sont déroulées en l'Eglise de Saint-Pathin à Lyon. • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 2 juin 1943 • Croix de Guerre 39/45 avec palme • Croix de Guerre des TOE (2 citations) • Croix de la Valeur Militaire (2 citations) • Croix du Combattant Volontaire 39/45 • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance • Croix du Combattant • Médaille Coloniale avec agrafes "Libye", "Bir-Hakeim", "EO" • Médaille Commémorative d'Indochine • Médaille Commémorative des Opérations de Maintien de l'Ordre en AFN avec agrafe "Algérie" • Croix de la Vaillance Vietnamienne avec étoile d'argent Roméo Antoniotti Roméo Antoniotti est né le 6 janvier 1914 à Cassis, dans une famille de mineurs. Maçon et chauffeur de poids-lourds, il effectue son service militaire en 1935-1936 au 99e Régiment d’infanterie alpine (99e RIA). Rappelé comme réserviste le 2 septembre 1939, le caporal Antoniotti est incorporé au 14e Régiment de Zouaves. Envoyé sur le front dans la région de Forbach, il prend part à la campagne de Belgique (Namur, Liège). Replié en France avec son unité, il est blessé à la jambe par éclats d’obus à Valenciennes le 21 mai 1940 puis est évacué de Dunkerque vers l’Angleterre le 24 mai et hospitalisé à Birmingham. Roméo Antoniotti Ayant entendu l'Appel du 18 juin, il s'engage dans les Forces françaises libres le 1er juillet 1940 à Delville Camp et est affecté à la compagnie mixte du capitaine Durif. Il participe à l'expédition de Dakar puis aux opérations de ralliement du Gabon à la France libre en novembre 1940. En décembre 1940, le caporal-chef Antoniotti est affecté au Bataillon de marche n° 3 (BM 3) récemment créé et placé sous les ordres du commandant Garbay. Avec le BM 3, il prend une part active à la campagne d’Erythrée au cours de laquelle il est de nouveau blessé, par balle et par éclats d’obus, le 21 février 1941, lors de l’attaque de Kub-Kub. Evacué sur le Soudan, il est promu sergent en juillet 1941 et affecté en mai 1942 au Bataillon de marche n°11 avec lequel il combat en Egypte, en Libye et en Tunisie. Sergent-chef en janvier 1944, il participe à la campagne d'Italie et de France où il débarque, en Provence le 16 août 1944. Cité dans les Vosges pour n’avoir pas hésité à s’exposer pour ramener le corps de son chef de section tué au combat, il termine la guerre dans le sud des Alpes, au massif de l’Authion. Démobilisé avec le grade de sergent-chef, il est chauffeur de poids-lourds aux chantiers navals de La Ciotat avant sa mise à la retraite pour maladie et invalidité. Roméo Antoniotti est décédé le 23 avril 1990 à Marseille. Il est inhumé à Roquefort-laBédoule dans les Bouches-du-Rhône. • Chevalier de la Légion d’Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 23 juin 1941 • Médaille Militaire • Croix de Guerre 39/45 (2 citations) • Médaille Coloniale avec agrafes "Erythrée", "Libye", "Tunisie" François Arzel François Arzel est né le 25 février 1921 à Plouzané dans le Finistère. Il fait ses études à Brest et obtient son brevet d'enseignement industriel et son certificat d'aptitude professionnelle en menuiserie. Il entre à l'Arsenal de Brest. A l'appel du 18 juin, il s'embarque pour l'Angleterre et signe le 1er juillet 1940 son acte d'engagement dans les Forces françaises libres. Après un séjour de 9 mois en Grande-Bretagne, il rejoint, en mai 1941, le camp d’élève aspirant Colonna d'Ornano à Brazzaville (Congo) avec le grade de sergent. Incorporé au Bataillon de marche n° 5 (BM 5) lui même rattaché en mai 1942 à la 2e Brigade française libre, il participe aux opérations du Western Desert et est blessé une première fois à El Alamein en octobre 1942 par des éclats de mines. François Arzel En 1943, il prend part à la campagne de Tunisie et se distingue particulièrement, en mai, à Takrouna où il fait preuve d'un remarquable sang-froid sous les bombardements. En Italie, à la Villa Cecala près de Montefiascone, il est blessé une deuxième fois par des éclats d'obus, le 13 juin 1944. Sans prendre la moindre convalescence, le sergent-chef Arzel rejoint son unité en instance de départ ; il est toujours à l'avant-garde lors de la prise d'Hyères et de Toulon en août 1944 au lendemain du débarquement de Provence et participe, sur l'axe La Crau – La Valette, à la prise de trois positions solidement défendues et à la capture de nombreux prisonniers. Le 19 novembre 1944, lors de la bataille des Vosges, François Arzel est grièvement blessé lors de l'attaque de la côte 736, dans la région de Melisey en Haute-Saône. Il meurt des suites de ses blessures le lendemain, 20 novembre 1944. Il a été inhumé à Brest. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 7 juillet 1945 • Croix de Guerre 39/45 (2 citations) • Médaille Coloniale avec agrafes "Libye" et "Tunisie" • Bronze Star Medal (USA) Fernand Aymé Fernand Aymé est né le 10 mai 1922 à Marseille, fils unique d'un patron tailleur. Il entre à 17 ans comme commis aux écritures au siège de la Compagnie Française d'Afrique Occidentale, tout en continuant des cours de chef comptable. Sur la proposition de son employeur, Fernand Aymé quitte Marseille, le 16 octobre 1939, à destination des Comptoirs de la F.A.O. de Freetown en Sierra Leone. Dès l'appel du général de Gaulle, il décide de poursuivre la lutte. Profitant du passage en Sierra-Léone du colonel Leclerc, envoyé du général de Gaulle, Fernand Aymé s'engage aux Forces Françaises Libres le 12 août 1940. Successivement 1ère classe, caporal, caporal-chef, sergent et sergent-chef, il est de tous les combats de la 1ère Division Française Libre au sein du Bataillon de Marche n° 4. Fernand Aymé Il participe à la campagne de Syrie en juin 1941 avant de partir, avec son bataillon pour la Somalie et participer aux opérations de Gondar pendant la campagne d'Abyssinie en décembre 1941. Au printemps 1942, le BM 4 rejoint Beyrouth et se voit chargé, devant l'offensive allemande menée par le général Rommel, d'établir une position défensive dans les montagnes du Liban. En janvier 1943, le BM 4 est affecté à la 2ème Brigade Française Libre et se prépare pour la campagne de Tunisie. Fernand Aymé prend donc part au combat en Tunisie en mai 1943. Il est cité lors de la campagne d'Italie pour avoir, le 20 mai 1944, poussé ses mitrailleuses en avant malgré le feu de l'ennemi, soutenant efficacement deux sections de fusiliers voltigeurs durement éprouvées. Il débarque en Provence en août 1944 et se distingue de nouveau lors des combats de libération du territoire national. Il est ainsi cité à l'ordre de la division pour avoir obtenu, malgré des pertes sévères, un rendement maximum de ses groupes de mitrailleuses le 29 septembre 1944. Le sergent-chef Fernand Aymé trouve la mort pendant la Campagne de France, le 28 janvier 1945 à SaintHippolyte (Bas-Rhin). A la tête de son groupe de mitrailleuses, il était chargé de la protection d'un pont jeté sur le Brumenwasser. Il est mortellement atteint par des éclats d'obus près de ses pièces alors qu'il donne les premiers soins à un de ses hommes grièvement blessé. Fernand Aymé a été inhumé à Obernai puis a été transféré à Marseille au mois d'avril 1947. La Croix de la Libération a été remise à titre posthume à la mère de Fernand Aymé par le lieutenant-colonel Simon, lors d'une prise d'armes, le 31 août 1947 sur le Prado à Marseille. • Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume • Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945 • Médaille Militaire • Croix de Guerre 1939-45 (3 citations) • Médaille Coloniale Georges Bavière Georges Bavière est né le 31 mars 1902 à NorrentFontes dans le Pas-de-Calais. Bachelier, il entre à l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1921 et en sort trois ans plus tard dans la promotion "de Metz et Strasbourg". Sous-lieutenant en octobre 1924, il est affecté en Algérie au 13e Régiment de tirailleurs sénégalais. Promu lieutenant, il rentre en France en août 1927 puis est désigné pour servir à Madagascar où il parvient en février 1928. De retour en métropole en août 1930, il passe au 12e RTS puis, en juillet 1933, gagne la Chine et le 17e Régiment mixte d’infanterie coloniale comme capitaine. Rapatrié en juillet 1936, il est muté en AEF un an plus tard. Georges Bavière En février 1939 Georges Bavière rejoint les rangs du Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad avec lequel il rallie les Forces françaises libres dès la première heure fin août 1940. Avec le Bataillon de marche n° 3 (BM 3), sous les ordres du commandant Garbay, le capitaine Bavière participe en février 1941 avec la Brigade d'Orient à la campagne d’Erythrée et notamment à la prise du Fort de Kub Kub. Les 21 et 22 février il commande le principal détachement d’attaque du bataillon et culbute l’ennemi sur ses positions en moins de deux heures. Grièvement blessé par balle au cours de l'attaque, il assure cependant la prise du fort, faisant de nombreux prisonniers italiens et capturant quatre pièces d’artillerie. Il reçoit pour cette action une citation à l’ordre de l’Armée. Sorti de l’hôpital le 31 mars 1941, Georges Bavière est promu chef de bataillon avant de prendre part en juin 1941 à la campagne de Syrie. Nommé chef d’Etat-major du territoire sud Syrie en juillet 1941, il reçoit, à partir du 26 mars 1942, le commandement provisoire du BM 11 qui forme, avec un bataillon de légion étrangère et le BM 3, la 2e Brigade française libre (2e BFL). Le BM 11 est alors dirigé vers l'Egypte et reçoit, en mai 1942, l'ordre de tenir un poste avancé en Libye, à Djeraboub, à 100 kilomètres au sud de Bir Hakeim. En juillet 1942 Georges Bavière devient chef d’Etat-major de la 2e BFL. A ce poste, il prend part brillamment aux combats d’El Alamein en octobre 1942 puis, au sein de la 1ère Division française libre (1ère DFL), à ceux de Tunisie en mai et juin 1943. Promu entretemps lieutenant-colonel, il est, par son travail de préparation et sa vigilance, un des artisans de la victoire de Takrouna. Il est cité une seconde fois à l’ordre de l’Armée. Après la campagne d’Italie d’avril à juin 1944, il débarque en Provence en août pour participer à la libération du territoire métropolitain. En octobre 1944, il succède au colonel Gardet, appelé à Paris par le ministre de la Défense, à la tête de la 2e BFL jusqu'au retour de ce dernier en janvier 1945. Au même moment, le colonel Bavière contribue, dans des conditions techniques et climatiques très difficiles, à la défaite de l'ennemi dans le secteur de Sélestat et sur l'Ill, au moment de la contre-attaque allemande sur Strasbourg. Il reçoit une nouvelle citation à l'ordre de l'Armée. Colonel, il quitte l’armée à la fin de la guerre et devient commissaire à la reconstruction de 1948 à 1956. Georges Bavière est décédé le 5 décembre 1971 à Boulogne-sur-Mer où il est inhumé. • Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 23 juin 1941 • Croix de Guerre 1939-45 (3 citations) • Médaille Coloniale avec agrafes "AFL", "Erythrée", "Libye", "Tunisie", "Libération" • Distinguished Service Order (GB) • Mention in a Despatch (GB) Henri Beauge-Berubé Henri Beauge-Berubé est né le 6 septembre 1920 à Brest. Son père était officier de marine et océanographe. Il poursuit ses études à l'Ecole nationale des Arts et Métiers lorsque la guerre éclate. Il quitte la France en juin 1940 pour s'engager dans l'armée canadienne, mais ayant appris à Londres l'Appel du général de Gaulle, il rejoint les Forces françaises libres le 1er juillet 1940. Henri Beauge entre alors à l'Ecole des élèves-officiers de la France Libre à Camberley puis, affecté au Bataillon de marche n°3 au Moyen-Orient en janvier 1942, en tant qu'aspirant, il prend part à la campagne de Libye (1942-1943). Affecté au BM 4 comme chef de section antichars, il participe avec brio aux campagnes de Tunisie, et d'Italie. Henri Beaugé-Berubé Il est blessé par balle au bras, près du lac de Bolsena, le 12 juin 1944 alors qu'il effectue une reconnaissance sous un violent bombardement. Promu lieutenant, il débarque à Cavalaire, en Provence, le 16 août 1944. Il se distingue ensuite le 23 septembre 1944 devant Lomontot où il détruit des nids de mitrailleuses après une manœuvre audacieuse de ses canons. Le lieutenant Beauge s'illustre encore le 10 avril 1945 au Fort de Brouis où il exécute des tirs extrêmement précis sur les tourelles et dans les embrasures, aidant de façon continuelle les éléments d'assaut. Aide de camp du général Koenig en Allemagne de 1947 à 1949, il est ensuite pendant 10 ans officier des Affaires indigènes au Maroc puis détaché auprès du gouvernement marocain pour l'administration provinciale. De 1960 à 1963, Henri Beauge est Directeur du Centre pétrolier d'Hassimessaoud. Il est ensuite en poste à la Délégation à l'aménagement du territoire (DATAR) pour la création des parcs naturels régionaux (1963-1971). Il a entre-temps quitté l'armée en 1965 avec le grade de lieutenant-colonel de réserve. Directeur du Centre culturel d'Arc et Sénans (Doubs) de 1971 à 1975, il dirige ensuite, à partir de 1976, le Centre culturel de l'ancienne Abbaye de Fontevraud (Maine et Loire). Henri Beauge est membre du Conseil de l'Ordre de la Libération depuis septembre 2005 • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 7 août 1945 • Croix de Guerre 39-45 avec palme • Médaille de la Résistance • Médaille Coloniale • Croix du Combattant Volontaire • Chevalier des Arts et Lettres • Chevalier du Mérite Agricole • Chevalier de l'Ordre d'Orange Nassau (Pays-Bas) Valentin Béhélo Fils d'ébéniste, Valentin Béhélo est né le 22 juillet 1901 au Robert en Martinique. Après des études primaires, il effectue son service militaire en 1922 au Bataillon d'infanterie de la Martinique et choisit de se rengager en 1924. De 1925 à 1929, il sert au Maroc où il est successivement promu caporal en 1926 puis sergent l'année suivante. Après quatre années de service au Tonkin puis deux au Sénégal, il est affecté, en octobre 1939, comme sergent-chef, au 24e Régiment d'infanterie coloniale (24e RIC) stationné au Liban. Avec la 3e compagnie du 24e RIC du capitaine Folliot qui a décidé de passer en Palestine pour continuer à se battre, il quitte Tripoli et, via Beyrouth, avec de faux ordres de mission, passe la frontière le 27 juin 1940 pour rejoindre les Britanniques. Valentin Béhélo Réunis au camp de Moascar, les volontaires français décident de prendre le nom de 1er Bataillon d’infanterie de marine (1er BIM) et constituent, pour les Britanniques, le premier élément des Free French (Français libres). Valentin Béhélo participe à la première campagne de Libye avec la 1ère compagnie du BIM de septembre 1940 à mai 1941, opérations au cours desquelles il se distingue tout particulièrement, montrant toujours l'exemple en occupant les places les plus dangereuses. Il est promu adjudant le 1er octobre 1940. A Tobrouk, il reçoit une balle dans la jambe droite, puis subit plusieurs blessures au côté par des éclats de bombe. Dirigé sur la Palestine, au camp de Qastina, il y reçoit le 26 mai 1941 la Croix de la Libération des mains du général de Gaulle, pour ses faits d'armes au cours de la campagne de Libye. Valentin Béhélo prend part à la campagne de Syrie en juin 1941, à la suite de laquelle il est promu adjudant-chef. Le 1er avril 1942, il est affecté au Bataillon de marche n° 11 (BM 11) intégré à la 2e Brigade française libre du général Cazaud. Avec sa nouvelle unité, il participe à la deuxième campagne de Libye puis aux opérations d'Egypte (El Alamein) en octobre 1942. Il prend part à la fin de la campagne de Tunisie en mai 1943 avant de séjourner en Tripolitaine puis de revenir en Tunisie où il est grièvement blessé accidentellement par un éclat de mine au Cap Bon le 3 octobre 1943. Souffrant de plusieurs blessures au cou et à l'épaule, les tympans perforés, il doit en outre subir une amputation de l'avant-bras droit. Sorti de l'hôpital en décembre 1943, il est affecté au 3e Régiment de tirailleurs sénégalais (3 e RTS). En septembre 1946, admis au dégagement des cadres, il se retire à Aix-en-Provence. Membre du Conseil de l'Ordre de la Libération depuis le 19 août 1958. Valentin Béhélo est décédé le 8 octobre 1987 à Saint-Cannat dans les Bouches-du-Rhône où il est inhumé. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 7 mars 1941 • Médaille Militaire • Croix de Guerre 1939-45 • Croix de Guerre des TOE • Croix du Combattant 39/45 • Médaille Coloniale avec agrafes "Libye" • Médaille Commémorative du Levant • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre Mohamed Bel Hadj Mohamed Bel Hadj est présumé né à Saïda (Algérie) en 1904. Engagé volontaire dans l’armée à Saïda en août 1923, il est incorporé comme tirailleur de 2e classe au 10e Régiment de tirailleurs puis au 6e RTA en Algérie. Il sert ensuite au Maroc pendant 4 ans. Affecté au Levant en septembre 1928, il y sert pendant 11 ans au 6e RTA. Il est successivement promu caporal en 1930, sergent en 1933 puis sergent-chef en 1937. Le sergent-chef Bel Hadj est muté en novembre 1940 au 10e RTA par suite de la dissolution du 6e RTA et prend part, au sein de l’armée de Vichy, à la campagne de Syrie contre les forces anglaises et gaullistes. Il est blessé à la jambe par éclat d’obus, le 19 juin 1941, devant Merdjayoum. Le 6 août 1941, il choisit de déserter pour s’engager dans les Forces françaises libres. Promu adjudant en octobre 1941, il est affecté dès sa création à la 22e Compagnie Nordafricaine (22e CNA) formée avec des tirailleurs nord-africains ralliés à la France libre. La compagnie est rattachée à la 1ère Brigade française libre du général Koenig et participe à la campagne de Libye. Par deux fois, au péril de sa vie, l’adjudant Bel Hadj sauve son commandant de compagnie à Bir-Hakeim en juin 1942. Le 1er juillet 1943, la 22e CNA devient le 22e Bataillon de Marche nord-africain (22e BMNA), L’adjudant Bel Hadj prend part à la campagne d’Italie où il débarque avec la 1ère Division française libre (1ère DFL) le 20 avril 1944. Promu adjudant-chef le 1er juillet 1944, il débarque en Provence le 17 août 1944, prend part aux combats de libération de la Provence et de la vallée du Rhône. En novembre 1944 le Bataillon est rattaché à la 2e Brigade de la 1ère DFL. Mohamed Bel Hadj est promu sous-lieutenant le 25 novembre 1944. Le 9 janvier 1945 pendant la campagne d’Alsace, il saute sur une mine en conduisant une patrouille à Dambach dans le Bas-Rhin. Mortellement blessé, il dit au médecin : "Le lieutenant Bel Hadj va mourir, mais cela ne fait rien. Vive la France !". Il décède dans l’heure suivante, pendant son transfert à l’hôpital. Mohamed Bel Hadj est inhumé au cimetière national de Sigolsheim dans le Haut-Rhin. • • • • • • Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945 Médaille Militaire (1 er janvier 1943) Croix de Guerre 1939-45 Médaille Coloniale avec agrafe « Maroc » Médaille de Syrie-Cilicie Mérite Syrien Raoul Béon Raoul Béon est né le 7 avril 1911 à Montbert, fils d'un gros éleveur du Gers. Il fait ses études au lycée d'Auch, prépare l’Ecole de Santé navale de Bordeaux qu’il intègre en décembre 1931. Promu médecin sous-lieutenant en décembre 1933 puis médecin lieutenant en décembre 1935, il est affecté dans le service des troupes coloniales l’année suivante. En janvier 1937, en stage à l'Ecole d'application du Service de santé des troupes coloniales de Marseille, il en sort dans les premiers six mois plus tard et est affecté au 1er Régiment d’artillerie coloniale. Nommé au Dahomey en avril 1938, il médecin chef de l'Hôpital d'Abomey. Raoul Béon Au moment de la campagne de mai-juin 1940, sentant l’environnement peu sûr, il envoie en France son épouse et ses deux filles . Il refuse immédiatement l’armistice et quitte le Dahomey le 25 août avec quelques compagnons pour passer au Nigeria. Il souhaite ainsi rejoindre l’Angleterre et se mettre à la disposition du général de Gaulle ; mais le ralliement de l’AEF à la France libre le conduit à rester au Tchad. Immédiatement engagé dans les Forces françaises libres à Fort-Lamy, Raoul Béon est affecté au Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST) à Moussoro début novembre 1940. Trois semaines plus tard, à sa demande, il est affecté au Bataillon de marche n°3 (BM 3) et franchit avec cette unité, la frontière du Soudan anglo-égyptien le 1er janvier 1941 pour prendre part à la campagne d'Erythrée. Dans les combats de Kub-Kub, du 21 au 23 février, il s’expose sans compter en première ligne. Il renouvelle cette attitude pendant la bataille de Keren, du 12 au 18 mars 1941. Avec son bataillon, Raoul Béon participe ensuite à la douloureuse campagne de Syrie. Le 15 juillet 1941, il est promu au grade de médecin-capitaine et, quelques jours plus tard, prend les fonctions de médecin-chef du 1er Bataillon d'infanterie de marine (1er BIM). En février 1942 ses qualités morales et professionnelles le désignent pour servir comme médecin traitant au sein de l'Ambulance chirurgicale légère (ACL) de la 1ère Division française libre (1ère DFL). Après quelques semaines en Syrie et un court transit à travers la Palestine, vient, en avril 1942, le départ pour la campagne de Libye. Il reçoit les blessés de Bir-Hakeim en juin 1942 et de l’Himeimat (El Alamein) en octobre. Après la campagne de Libye, il est nommé médecin-chef au BM 5 et rejoint son nouveau poste le 25 décembre 1942. Le 7 mai 1943, la 1ère DFL et le BM 5 montent en ligne pour les derniers combats de la campagne de Tunisie face aux troupes de Rommel. Raoul Béon près de Takrouna dirige avec une activité inlassable le poste de secours. Le 11 mai, à 6 heures du matin, les FFL attaquent la position de Takrouna avec succès. Raoul Béon dirige sa section sanitaire et fait relever les blessés au milieu des nuages de fumée et des explosions. A huit heures, un tirailleur est blessé à quelques mètres du poste de secours et Raoul Béon se précipite vers lui. Alors qu’il s’occupe du blessé, un obus explose non loin, le tuant sur le coup. Il est inhumé à Bordeaux. • Chevalier de la Légion d'honneur • Compagnon de la Libération - décret du 10 décembre 1943 • Croix de Guerre 1939-45 • Médaille de la résistance avec rosette Pierre Bernard Pierre Bernard est né le 1er juillet 1907 à Fontainebleau en Seine-et-Marne. Son père est artiste musicien. Engagé par devancement d’appel en mai 1926 au titre du 92e Régiment d’infanterie (92e RI), il termine son service militaire en 1927 avec le grade de sergent. Officier de police, il est en poste à Shanghai où il est mobilisé en juin 1939 comme lieutenant de réserve. Démobilisé en juillet 1940, il refuse l'armistice et rejoint l’Angleterre où il s’engage dans les Forces françaises libres le 15 novembre 1940. Envoyé au Moyen-Orient en août 1941, il est détaché à la sûreté militaire aux armées. En décembre 1941, il est affecté à l’Etat-major particulier des FFL comme chef de la Sûreté générale aux armées en Syrie. En octobre 1942, le lieutenant Bernard rejoint les rangs du Bataillon de marche n° 5 (BM 5) créé au Cameroun en mai 1941 et rattaché depuis mai 1942 à la 2e Brigade française libre. Pierre Bernard se porte toujours volontaire pour les missions dangereuses. Pendant la bataille de Tunisie, officier adjoint du commandant de compagnie, le lieutenant Bernard remplace celui-ci blessé, et à la tête de la section de réserve, il conduit l'attaque de la Cote 136 à Takrouna le 11 mai 1943. Pris sous le feu de l'ennemi, il dirige habilement la manœuvre, en faisant feu de ses deux pistolets. Mais, mitraillé à bout portant, il meurt transpercé de 10 balles. Pierre Bernard est inhumé au cimetière 101 à Takrouna. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du • Croix de Guerre 1939-1945 avec palme 10 décembre 1943 François Bigo Fils d'industriel, François Bigo est né le 5 avril 1912 à Lille. Elève du collège Saint-Joseph à Lille, il est ensuite séminariste à Merville puis au grand séminaire de Lille. Ordonné prêtre le 2 juillet 1939, il est mobilisé au 1er Régiment d'infanterie et fait la campagne de Belgique comme aumônier militaire. Le Père Bigo est blessé grièvement au moment de l'évacuation de Dunkerque. Transporté en Angleterre où il est opéré, il s'engage comme aumônier dans les Forces françaises libres. Capitaine aumônier de l'Ecole des Cadets de la France libre à Malvern, il demande à plusieurs reprises à être affecté à une unité combattante mais son état de santé ne lui permet de rejoindre la 1ère Division française libre qu'à l'été 1943 à Zuara en Tripolitaine. Francois Bigo Versé au 22e Bataillon de marche nord-africain (22e BMNA) de la 2e Brigade française libre (2e BFL) le 17 février 1944, il prend part à la campagne d'Italie et notamment à l'attaque du Garigliano. Pendant les combats des 12, 13 et 14 mai 1944, il se dépense sans compter pour donner les premiers soins aux blessés en première ligne, quelle que soit leur foi ou leur nationalité. Le Père Bigo est décoré le 30 juin 1944 sur l'aérodrome de Calvano (Italie) de la Croix de la Libération par le général de Gaulle. Il participe au débarquement de Provence, à la prise de Toulon, à la remontée du Rhône et de la Saône jusqu'à Belfort. Le 2 octobre 1944, à l'attaque de Ronchamp en Haute-Saône, il se porte volontaire pour aller donner l'absolution à un tirailleur mortellement blessé entre les lignes. Il est fait prisonnier par les Allemands et, malgré la Croix portée en évidence sur sa poitrine, ses insignes et son brassard, il est lâchement assassiné. On retrouve son corps criblé d'une rafale de mitraillette, tirée dans le dos. Le capitaine aumônier François Bigo à été inhumé au cimetière de Villersexel en Haute-Saône. Son corps a été restitué à sa famille le 1er octobre 1953 pour être inhumé au carré militaire du cimetière de Lambersart (Nord). • Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944. • Croix de Guerre avec palme Henri Bourgeois Fils de notaire, Henri Bourgeois est né le 5 novembre 1900 à Port-Louis (Morbihan). Après avoir passé son enfance à Port-Louis, il fait ses études secondaires à Lorient puis entre à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1920 (promotion de la devise du drapeau). Ayant choisi de servir dans l'infanterie coloniale, Henri Bourgeois fait ses armes en Indochine, au Maroc -où il est décoré de la Croix de Guerre des TOE et de la Légion d'Honneur- en Syrie, et en Afrique. A la déclaration de la guerre, il est capitaine et commande au Tchad la 1ère Compagnie du Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST) ; il cherche à obtenir une mutation pour combattre en métropole, en vain. Henri Bourgeois Refusant l'armistice, il rallie alors la France libre au moment du ralliement du territoire le 26 août 1940. Promu chef de bataillon le 25 septembre 1940, Henri Bourgeois est nommé commandant militaire du Gabon avec pour mission de réorganiser les troupes. En avril 1941 il quitte le Gabon pour rejoindre une unité combattante au Moyen-Orient. En septembre 1941, il est officier adjoint du Bataillon de marche n° 2 (BM 2) et prend part à la campagne de Libye. Lors des combats de Bir-Hakeim, il fait preuve d'un grand sang-froid en effectuant, les 9 et 10 juin 1942, sous de violents bombardements, d'importantes missions avec des unités de son bataillon en difficulté. En septembre 1942 au Liban, Henri Bourgeois reçoit le commandement du Bataillon de marche n° 4 (BM 4) avec lequel, il participe à la campagne de Tunisie. Il s'y distingue, en particulier à Takrouna, le 11 mai 1943, en enlevant, à la tête de son bataillon, la cote 136 ouest. Blessé à la jambe droite par des éclats d'obus pendant l'action, il dépasse son objectif et fait de nombreux prisonniers. Promu lieutenant-colonel en décembre 1942, il est affecté à la direction des Troupes coloniales le 1er août suivant. En novembre 1943, il est affecté au 16e Régiment de tirailleurs sénégalais (16e RTS) mais dès février 1944, il rejoint à Londres le Bureau central de renseignements et d'action (BCRA), les services secrets de la France combattante. Parachuté dans les Vosges le 6 juillet 1944 sous le nom de code de Maximum, il organise et regroupe, aux côtés du colonel Grandval, chef régional FFI de la Région C, les maquis de la région dans le but de créer l'insécurité sur les arrières de l'ennemi. Faisant preuve d'une grande activité, il reste quatre mois dans la zone des combats, jusqu'à l'arrivée de la 1ère Armée française du général de Lattre. Nommé colonel en décembre 1944, Henri Bourgeois termine la guerre à l'Etat-major de la 1ère Division française libre. Affecté à la tête de la subdivision de Rouen en février 1946, il part un an plus tard pour l'Indochine où il commande le secteur de Plei-Ku dans le sud du territoire. Très gravement malade, Henri Bourgeois est rapatrié sanitaire en août 1948 et meurt le 1er septembre au Val de Grâce. Il est inhumé dans son village natal de Port-Louis. • • • • • • • • Officier de la Légion d'Honneur Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944 Croix de Guerre 39/45 (3 citations) Croix de Guerre des TOE (2 citations) Médaille Coloniale avec agrafes "Maroc", "AFL", "Libye", "Bir-Hakeim", "Tunisie", "E-O" Médaille des Blessés Médaille des Services Volontaires dans la France Libre Médaille Commémorative de Syrie • Chevalier de l'Etoile Noire (Bénin) Raphaël Briard Fils d'un artisan-maçon, Raphaël Briard est né le 11 décembre 1914 à Dives-sur-Mer dans le Calvados. Il est engagé volontaire dans l'armée en 1933 et sert dans l'infanterie coloniale. En 1940, il est sergent-chef méhariste au Groupe nomade du Borkou (GNB) au Tchad et se trouve à Fort-Lamy au moment de l'armistice. Il y entend l'appel du 18 juin et, le 16 juillet, avant le ralliement du Tchad, passe au Nigeria britannique avec six camarades et de l'armement. Raphaël Briard sert pendant un mois au Nigeria Regiment de l'armée britannique puis rejoint, par la Gold Coast, le Bataillon de marche n° 4 (BM 4). Il participe aux ralliements du Cameroun et du Gabon et notamment aux combats de Libreville en novembre 1940. Raphaël Briard Il se porte volontaire pour les opérations de Koufra menées en Libye par le colonel Leclerc et, affecté au 1er peloton de la Compagnie portée du Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST), il est blessé par une balle qui lui traverse la poitrine devant la position le 18 février 1941. Evacué sur le Cameroun, il est nommé adjudant le 1er mars 1941 et rejoint le Tchad après sa convalescence le mois suivant. . Il participe ensuite avec le 3e peloton de la 1ère Compagnie de découverte et de combat de la Colonne Leclerc à la première campagne du Fezzan en février-mars 1942 puis à la seconde et aux opérations de Tripolitaine et de Tunisie, de décembre 1942 à mai 1943. Nommé adjudant-chef à la fin de la campagne de Tunisie, Raphaël Briard fait partie des anciens qui vont former la 2e Division blindée sous les ordres du général Leclerc. Il est affecté au 1er Bataillon du Régiment de marche du Tchad (RMT). En août 1944, il débarque en Normandie avant de participer à la libération de Paris puis aux campagnes d'Alsace et d'Allemagne. Il termine la guerre à Berchtesgaden en 1945 avec le grade de sous-lieutenant. Raphaël Briard poursuit sa carrière militaire dans l'Infanterie de Marine jusqu'en 1958, date de son départ à la retraite comme capitaine. Il est ensuite directeur régional d'une société technico-commerciale, la Sotest, jusqu'à son décès le 26 mai 1980 à Fréjus dans le Var. Il a été inhumé à Saint-Raphaël. • Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret • Médaille Militaire • Croix de Guerre 39/45 (3 citations) • Croix de Guerre des TOE • Médaille Coloniale • Médaille des Blessés Diego Brosset du 14 juillet 1941 Diego Brosset est né le 3 octobre 1898 à Buenos Aires (Argentine) dans une famille de magistrats lyonnais. Il rentre en France à l'âge de deux ans et fait ses études chez les Jésuites à Lyon puis à Dôle. Engagé le 7 septembre 1916, comme 2e classe au 28e Bataillon de Chasseurs à pieds, il combat brillamment dans les rangs du 68e et du 28e Bataillon de Chasseurs et termine la guerre comme sergent, titulaire de quatre citations. Il est promu aspirant en avril 1919 après avoir suivi les cours d'élève aspirant à Issoudun. En octobre 1921, il sort de Saint-Maixent avec le grade de sous-lieutenant. En 1922, Diego Brosset part comme officier colonial, méhariste, vers les confins sahariens où il sert pendant 15 ans. Le général de Gaulle décore le général Brosset Il sillonne le Soudan, la Mauritanie, le Sud algérien et le Sud marocain. Promu capitaine en 1930, cinq citations lui sont à nouveau décernées. Gendre du général Charles Mangin, il entre à l'Ecole de Guerre en 1937 après avoir obtenu un diplôme de Langues-Orientales. Chef de bataillon en décembre 1939, on l'affecte à l'Etat-major du Corps d'Armée colonial. Son anticonformisme le fait envoyer comme professeur de stratégie et tactique à l'Ecole supérieure de guerre de Bogota en Colombie en avril 1940. Ralliant le général de Gaulle dès le 27 juin 1940, il quitte la Colombie pour l'Angleterre en octobre et se voit condamné à mort par contumace par un tribunal militaire du gouvernement de Vichy. A Londres, il sert d'abord à l'Etat-major du général de Gaulle et est promu lieutenant-colonel en décembre 1940. Il est emmené comme officier d'Etat-major personnel par le général de Gaulle lors de son premier voyage au Moyen-Orient et visite les colonies britanniques, le Tchad, l'Egypte, la Somalie, l'Abyssinie et le Kenya. En mission en Ethiopie en juillet 1941, il devient chef d'Etat-major du général Catroux. Promu colonel en octobre, il reçoit le commandement de l'Est syrien, puis en janvier 1943 celui de la 2e Brigade Coloniale. Il se bat en Libye, traverse la Cyrénaïque, la Tripolitaine, prend part aux combats de Tunisie, sa Brigade se distinguant au Djebel Takrouna en prenant des positions âprement défendues le 11 mai 1943. Nommé général de brigade le 1er juin, il prend, le 1er août 1943, le commandement de la 1ère Division Française Libre. Il réarme et entraîne la Division avec l'énergie qui le caractérise. En avril 1944, la 1ère DFL débarque en Italie et, à sa tête, le général Brosset participe aux combats de rupture de la boucle du Liri (11-16 mai 1944), à la bataille du Garigliano puis à ceux de Pontecorvo, perçant le 18 la ligne "Hitler". Début juin, il prend part à la prise de Rome et, fin juin, aux combats de Toscane. Avec la 1ère DFL il débarque en Provence le 16 août 1944, participe encore à la prise de Toulon et d'Hyères, puis à la poursuite dans la vallée du Rhône, et enfin le 3 septembre à la prise de Lyon, Autun, et Dijon. Il vient d'être promu général de division. Il commande ensuite la DFL lors de la Bataille des Vosges du 20 septembre au 19 novembre 1944. Le 20 novembre au matin, il adresse un message à ses soldats :"Dans les jours qui suivent, je compte sur vous, les plus vieilles et les plus jeunes troupes de la nouvelle armée française, pour atteindre Giromagny et le Rhin au Nord de Mulhouse." Ce même jour, dans l'après-midi, au volant de sa jeep, il dérape sur le pont du Rahin, à Champagney en Haute-Saône, et s'écrase au fond du torrent. Diego Brosset a été inhumé dans la Nécropole nationale de Rougemont dans le Doubs. • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944 • Croix de Guerre 1914-18 (4 citations) • Croix de Guerre 1939-45 (4 citations) • Croix de Guerre des TOE (5 citations) • Médaille Coloniale avec agrafes "AOF", "Sahara", "Maroc" • Croix du Combattant Volontaire • Legion of Merit (US) • Chevalier de l'Etoile Noire (Bénin) • Officier du Ouissam Alaouite (Maroc) Publications : • Sahara, sous le pseudonyme de Charles Diego • Un homme sans l'Occident, Editions de Minuit, Paris 1946 Alfred Cazaud Alfred Cazaud est né le 24 septembre 1893 à Montferrier dans l'Ariège. Enfant de Troupe, il s'engage à 18 ans à Narbonne comme simple soldat au 14e RI. Promu sergent, il est admis à l'Ecole d'officiers de Saint-Maixent en 1914, et reçoit son galon d'aspirant le 8 août 1914. Sous-lieutenant un mois plus tard, il reçoit une citation à l'ordre de l'Armée en janvier 1915, une seconde en mars et une troisième, à l'ordre du Régiment, en juin. Promu lieutenant, il commande la 10e Cie du 30e RI et est de nouveau cité en 1917 ; blessé par éclat d'obus en avril 1918 au Mont Kemmel, il termine la guerre avec le grade de capitaine. En 1919, Alfred Cazaud retourne pendant un an à Saint-Maixent pour y suivre les cours des élèves officiers. Alfred Cazaud Après diverses affectations au Maroc et en Tunisie, il est chef de bataillon en 1934 et est affecté à la Légion Etrangère en 1938. Après avoir servi au Maroc, le commandant Cazaud participe brillamment à la campagne de Norvège et aux combats de Narvik en 1940 comme chef d'Etat-major de la 13e Demi-brigade de Légion Etrangère (13e DBLE). Arrivé en Grande-Bretagne le 21 juin 1940 avec l'ensemble du corps expéditionnaire de Norvège évacué de Bretagne, il rallie la France Libre et reçoit bientôt le commandement de la 13e DBLE, avec le grade de lieutenant-colonel. Alfred Cazaud prend part brillamment à la campagne d'Erythrée comme commandant du 1er groupement (1er BLE et 3e Cie du BIM) de la Brigade Française d'Orient placée sous les ordres du général Monclar. Blessé à la tempe par éclat de mortier le 15 mars 1941 à l'Engiahat, il se distingue lors des combats de Keren, Asmara et de Massaoua en avril, capturant un nombre considérable de soldats et d'officiers italiens. Le 8 avril 1941, la 13e DBLE sous ses ordres, prend le fort de Moncullo, le fort Victor Emmanuel et le fort Umberto. Cette victoire permet la capture du commandant en chef italien en Afrique, du commandant en chef de l'Erythrée, de deux officiers généraux, de 449 officiers et de plusieurs milliers de prisonniers. Il est promu colonel au lendemain de la campagne de Syrie, le 25 juin 1941 et, en septembre, prend le commandement du territoire du Liban laissant à la tête de la "13" le lieutenant-colonel Amilakvari. Général de brigade en octobre 1941, il commande au même moment la 2e Division Légère dans le sud de la Syrie et, en avril 1942, la 2e Brigade indépendante en Libye qu'il s'efforce de rendre opérationnelle. Entre-temps, Alfred Cazaud a été, en décembre 1941, condamné par contumace à la peine de mort et à la dégradation militaire par le Tribunal Militaire d'Oran. D'août 1942 à février 1945, le général Cazaud commande le territoire du Liban et la Division côtière. Commandant la 36e DI pendant la campagne d'Allemagne, il termine la guerre avec le grade de général de division. Il sert en occupation en Allemagne jusqu'en juin 1946, date à laquelle il est admis, sur sa demande, dans le cadre de réserve. Alfred Cazaud est décédé le 5 avril 1970 à Rigautou (Tarn). Il est inhumé à Payrin (Tarn). • Grand Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 23 juin 1941 • Croix de Guerre 14/18 (4 citations) • Croix de Guerre 39/45 (3 citations) • Croix du Combattant 14/18 • Croix du Combattant 39/45 • Médaille des Blessés • Médaille Coloniale • Médaille Interalliée (14/18) • Médaille de Verdun • Médaille du Levant • Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre • Médaille Commémorative de Norvège • Commander of The British Empire (GB) • Grand Officier de l'Ordre Royal de Saint Olaf • Croix de Guerre (Norvège) • Commandeur du Nichan Iftikar • Officier du Ouissam Alaouite Jean Cédile Jean Cédile est né le 26 janvier 1908 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) dans une famille d'hôteliers bourguignons. Il rentre en France en 1914 et fait ses études au collège d'Auxerre. Licencié en droit, il est également breveté de l'école Coloniale et de l'Institut des Langues Orientales. Elève officier de réserve à Saint-Cyr en 1931, il poursuit son service militaire comme sous-lieutenant au 24e Régiment de Tirailleurs Sénégalais (24e RTS) à Perpignan. Jean Cédile est affecté ensuite comme administrateur au Cameroun. La guerre le surprend à Maroua, où il est chef de subdivision en région Savane. Il prend le commandement d'une compagnie de tirailleurs stationnée à Edia. Jean Cédile Il rejoint les Forces françaises libres lors du ralliement du Cameroun le 27 août 1940. Avec sa compagnie, il est affecté en mai 1941 au 3e Bataillon du Régiment de Tirailleurs du Cameroun en formation sous les ordres du commandant Gardet à 70 kilomètres de Yaoundé. En février 1942, son instruction achevée, le Bataillon prend le nom de Bataillon de marche n° 5 (BM 5) et gagne le Moyen-Orient en Syrie d'abord puis au Liban et en Egypte où, en juillet 1942, le BM 5 est intégré à la 2e Brigade de la 1ère Division française libre. Avec son unité, Jean Cédile prend part à la campagne de Libye et d'Egypte et notamment à la bataille d'El Alamein en octobre 1942. Jean Cédile combat ensuite en Tunisie en mai 1943 et est cité pour s'être dépensé sans compter "avec beaucoup de courage et d'intelligence". Capitaine, il est nommé chef de cabinet de René Pleven, commissaire aux Colonies du Comité français de la Libération nationale (CFLN) à Alger le 1er juillet 1943. Jean Cédile rejoint Paris en août 1944 avec les services du commissariat aux Colonies. Nommé chef de la Mission militaire française en Sud-est Asiatique, il rejoint Ceylan en mars 1945. Jean Cédile participe à des opérations en Birmanie avec l'Armée britannique et effectue différentes missions en Chine. Parachuté en Cochinchine le 24 août 1945, il est fait prisonnier avec ses camarades par les Japonais et incarcéré à Saigon. Il réussit à s'évader une semaine plus tard et prend les fonctions de Commissaire de la République et de représentant de la France, en attendant l'arrivée du général Leclerc. Jean Cédile termine la guerre au grade de chef de bataillon. De retour en France en 1947, il est chargé de la direction de l'Agence de l'Indochine. Commissaire de la République au Togo en 1948 puis secrétaire général du Gouvernement de l'Afrique équatoriale française en 1951, il est directeur du cabinet de Bernard Cornut-Gentille, ministre de la France d'Outre-mer en 1958. Directeur des territoires d'Outremer (TOM) au ministère des DOM-TOM de 1958 à 1963, il sert ensuite au ministère des armées (1963-1967). De 1960 à 1970, Jean Cédile est président de l'énergie électrique du Cameroun. Il est élu en 1976 à l'Académie des Sciences d'Outre-Mer. Jean Cédile est décédé à Saint Cloud le 13 février 1984. Il a été inhumé à Accolay (Yonne). • Grand Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 22 janvier 1946 • Croix de Guerre 39/45 • Croix de Guerre des TOE • Médaille Coloniale • Officier de l'Instruction Publique • Commandeur de l'Etoile Noire du Bénin • Commandeur du Nicham El Anouar • Commandeur de l'Ordre Royal du Lion (Belgique) • Commandeur de l'Ordre d'Orange Nassau (Pays-Bas) Julien Chabert Fils de professeur, Julien Chabert est né le 9 janvier 1905 à SaintDié dans les Vosges. Il fait ses études à Montpellier et devient Ingénieur de l'Ecole nationale d'Agriculture. EOR à Saumur en novembre 1924, il en sort sous-lieutenant et termine son service militaire comme officier au 29e Dragons à Provins. Agent de la Compagnie de culture cotonnière du Niger à Diré au Soudan, il se trouve en congé en France lors de la déclaration de la guerre. Mobilisé comme lieutenant, Julien Chabert est envoyé à Batié en Côte d'Ivoire, à la 33e Compagnie du BTS n° 6 pour l'encadrement des détachements de renfort. Il entend l'appel du 18 juin et décide de rallier les Forces françaises libres. Julien Chabert Le 11 juillet 1940, il passe en Gold Coast anglaise avec tous les officiers et sous-officiers européens de Batié (il sera pour cette raison condamné à mort par contumace en décembre 1941 par le tribunal militaire de ClermontFerrand). Arrivé au Cameroun français libre, Julien Chabert est d'abord affecté aux forces de police du Cameroun puis, le 1er octobre 1940, au 1er Régiment de tirailleurs du Cameroun (1er RTC) en formation à Douala. Du 5 au 20 novembre 1940, il prend part à la prise de Libreville à la fin de la campagne du Gabon et reçoit une citation à l'ordre du Régiment. De retour au Cameroun, le Bataillon devient le Bataillon de marche n° 4 (BM 4) en janvier 1941 et, après avoir passé cinq semaines au Soudan anglo-égyptien, gagne la Palestine. Avec son unité, le lieutenant Chabert prend part aux opérations de Syrie en juin 1941 puis est envoyé avec son unité en Ethiopie du mois d'août 1941 jusqu'en mai 1942. Promu entre-temps capitaine en mars 1942, il gagne le Levant en juin 1942 jusqu'à ce que le BM 4 rejoigne en Libye la 2e Brigade de la 1ère Division française libre (1ère DFL) en janvier 1943. Le capitaine Chabert, commandant de compagnie, combat en Tunisie, prenant une part importante à la bataille de Takrouna les 11, 12 et 13 mai 1943. Au cours de la campagne d'Italie, lors des combats de Monticelli près de Pontecorvo, le 19 mai 1944, il réussit à maintenir sur place ses tirailleurs cloués au sol par le feu ennemi, influant par là d'une façon décisive sur le succès de la journée. Grièvement blessé par balle au cours de cette opération, Julien Chabert ne se laisse évacuer qu'après avoir passé les consignes à son remplaçant. Il rejoint le BM 4 dès sa blessure guérie, et prend part au débarquement de Provence en août 1944, où il sert comme officier de liaison du Bataillon, puis à tous les combats de la 1ère DFL jusqu'au Rhin. Julien Chabert est ensuite démobilisé et reprend sa place à l'office du Niger. Il prend sa retraite en 1960 et se retire à Domarin en Isère. Julien Chabert est décédé le 26 juillet 1978 à Bourgoin-Jallieu (Isère). Il est inhumé dans sa propriété de "l'Epallud" à Domarin. • Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 7 mars 1945 • Croix de Guerre 39/45 (4 citations) • Médaille Coloniale avec agrafes "AFL", "Somalie", "Tunisie" • Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre • Officier de l'Etoile Noire (Bénin) Albert Chareyre Né à Nice le 26 août 1915, Albert Chareyre fait ses études au lycée de Nice chez les Frères des Ecoles chrétiennes puis au lycée Sainte Geneviève à Versailles. Appelé au service militaire en octobre 1937, se destinant à l'aviation, il n’est pas accepté en raison de sa mauvaise vue et, à la sortie de l'école des officiers de réserve de Poitiers, il est affecté au 4e Régiment d’artillerie divisionnaire (4e RAD) à Colmar en octobre 1938. Pendant la Drôle de guerre, cherchant l’activité, le sous-lieutenant Chareyre obtient de faire un stade d’observateur en avion à Dinard. Replié à Pau en juin 1940, il rallie immédiatement Londres en embarquant sur le Sobieski, bateau polonais qui quitte Saint-Jean-de-Luz le 21 juin 1940. Engagé dans les Forces françaises libres, il participe à l’opération de Dakar en septembre 1940. Albert Chareyre A Brazzaville, il est affecté comme lieutenant au 3e Bataillon du Régiment de tirailleurs du Cameroun (RTC) avec lequel il prend part aux opérations de ralliement du Gabon en octobre et novembre 1940. En décembre 1940, son unité prend le nom de Bataillon de marche n° 4 (BM 4). Quittant le Gabon en décembre 1941, Albert Chareyre est affecté avec son unité en Ethiopie jusqu’en mai 1942 puis au Liban. En janvier 1943, le BM 4 rejoint la 2e Brigade française libre pour prendre part à la campagne de Tunisie. Le 11 mai 1943, il est blessé par balle à l'avant bras gauche et à la cuisse gauche lors de l'attaque de la cote 136 dans la région de Takrouna. Malgré sa blessure, il parvient à ramener un groupe de prisonniers au PC du Bataillon. D’avril à juillet 1944, il participe à la campagne d'Italie, au cours de laquelle il est promu capitaine. Le 16 août, il débarque à Cavalaire, en Provence. Quelques jours plus tard, le 20 août, il est une nouvelle fois blessé par balle à l'aisselle gauche, dans des combats dans la région d’Hyères. Le 23 août, il se distingue particulièrement lors de l'attaque de la cote 132, en maintenant au sein de ses unités une liaison difficile et dangereuse. Au début de 1945, le capitaine Chareyre prend part à la campagne de libération de l'Alsace (janvier-février). Avec le BM 4, il termine la campagne de France en combattant dans les Alpes, et libère Breil sur la route Tende-Vintimille. Dès la fin de la guerre, il est volontaire pour l’Extrême-Orient. En janvier 1946, il embarque avec le 43e RIC pour la Cochinchine où il est responsable régional de la sécurité et de la pacification. Blessé accidentellement le 21 avril, Albert Chareyre décède le 23 avril 1946 des suites de ses blessures à l'hôpital de Cantho où il est inhumé. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 7 mars 1945 • Croix de Guerre 1939-1945 (3 citations) • Médaille de la Résistance • Médaille Coloniale • Silver Star (USA) Guy Charmot Guy Charmot est né le 9 octobre 1914 à Toulon dans une famille de fonctionnaires. Il entre en 1934 à l'Ecole du service de Santé militaire à Lyon et se trouve en 1939 médecin-lieutenant d'active au 49e Régiment d'Artillerie Coloniale (49e RAC) dans le secteur de la Sarre. Embarqué en mars 1940 pour la Haute-Volta, il passe en Gold Coast au début de juillet 1940 puis au Cameroun où il rallie les Forces Françaises Libres en septembre. Affecté comme médecin au Bataillon de Marche n°4 (BM 4) dès sa formation, il part avec lui du Cameroun en décembre 1940 pour rejoindre en Palestine la 1ère Brigade Coloniale du lieutenant-colonel Génin. Guy Charmot Guy Charmot prend part à la campagne de Syrie en juin 1941 avec le BM 4 qui combat ensuite en Ethiopie avant de stationner au Liban pendant l'année 1942. En janvier 1943, le Bataillon rejoint en Libye les rangs de la 2e Brigade Française Libre de la 1ère Division Française Libre. Guy Charmot participe aux combats de Tunisie, faisant toujours preuve de beaucoup d'activité, de courage et de dévouement. Guy Charmot se distingue particulièrement au cours des combats des 17 au 20 mai 1944 en Italie, poussant au plus loin ses postes de secours et sauvant ainsi plusieurs de ses camarades de combat par la rapidité de ses interventions sur la ligne de feu. Il débarque en Provence avec la 1ère Division Française Libre en août 1944 et est blessé lors des combats pour la libération de Toulon. Il prend part ensuite à la campagne de France jusqu'en 1945. Médecin-capitaine à la fin de la guerre, il devient médecin des Hôpitaux d'Outre-mer et professeur agrégé du Service de Santé des Armées, effectuant de nombreux séjours en Afrique jusqu'en 1966. Guy Charmot démissionne avec le grade de médecin-colonel pour entrer au service de Recherches thérapeutiques de Rhône-Poulenc. Il participe en outre à la rédaction de plusieurs ouvrages médicaux en collaboration et à 300 publications scientifiques. • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944 • Croix de Guerre 39/45 (4 citations) • Chevalier des Palmes Académiques • Chevalier de la Santé Publique • Médaille Coloniale avec agrafe « Somalis » • Médaille Commémorative 39/45 • Médaille Commémorative de la Campagne d’Italie • Officier de l’Etoile Noire (Bénin) Henri Cotteret Henri Cotteret est né le 25 janvier 1922 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), dans une vieille famille malouine, de parents commerçants. Il a 18 ans lorsqu'il entend l'appel du général de Gaulle. Il décide immédiatement de rallier l’Angleterre en s'évadant de France. Il contracte à Londres, le 1er juillet 1940, un engagement pour la durée de la guerre dans les Forces françaises libres. Très vite, son instruction terminée, Henri Cotteret est nommé caporal en mars 1941. Promu sergent en juin 1941, il est envoyé au Cameroun, au 1er Régiment de Tirailleurs du Cameroun. Début 1942, le 3e Bataillon du 1er RTC devient le Bataillon de Marche n° 5 (BM 5), en formation sous les ordres du commandant Gardet. Henri Cotteret est affecté à la 1ère compagnie en Henri Cotteret février 1942. En mars 1942, le BM 5 quitte l’AEF pour la Syrie où il est rattaché à la 2e Brigade de la 1ère Division française libre. En octobre 1942, Henri Cotteret prend part à la campagne d’'Egypte (El-Alamein) puis aux opérations de Tunisie en mai 1943, notamment à la bataille de Takrouna. Il combat en Italie à partir d’avril 1944. Le 24 mai, il se porte au secours d’un chef de bataillon blessé en première ligne et le ramène malgré les tirs de mortiers. Le 12 juin, dans la région de Bagno Reggio, il contribue fortement, malgré un tir adverse violent, à réduire une position ennemie. Il débarque en Provence à Cavalaire, le 16 août 1944 et prend part à la prise de Toulon et de Hyères. A l'automne 1944, il combat dans les Vosges où il se distingue par la capture de nombreux prisonniers. Le sergent-chef Cotteret participe aux combats de Belfort puis d’Alsace avant de terminer la guerre, en avril-mai 1945, dans les Alpes, au massif de l’Authion où il effectue d’audacieuses patrouilles dans des secteurs difficiles et abondamment minés. Démobilisé le 30 juin 1945, Henri Cotteret retourne à Saint-Malo où, d'abord à la tête d'un petit commerce, il se lance, quelques années plus tard, dans une entreprise de bateaux en plastique, qu'il dirige pratiquement jusqu'à sa mort. Son frère aîné Marcel est aussi un grand nom de la résistance, il a été exécuté par les Allemands au Mont Valérien le 2 décembre 1943. Son autre frère a fait toute la guerre au sein des Forces navales françaises libres (FNFL). Henri Cotteret est décédé le 24 janvier 1970 à Saint-Malo où il est inhumé. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945 • Médaille Militaire • Croix de Guerre 39/45 (4 citations) • Médaille de la Résistance • Médaille Coloniale avec agrafes "AFL", "Libye", "Tunisie" • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre Michel Cruger Alias : Czerwinski. Fils de mineur, Michel Cruger est né le 16 février 1915 à Lojewo en Pologne. Il s'engage en mars 1936 dans la Légion étrangère et sert pendant deux années en Algérie puis au Maroc où le surprend la déclaration de guerre. Avec la 13e Demi-brigade de la Légion étrangère (13e DBLE), il participe en avril 1940 comme sous-officier aux combats de Norvège contre les troupes allemandes. Il se distingue tout particulièrement lors de l'attaque de Narvik au cours de laquelle il est blessé par éclat d'obus et reçoit sa première citation. Michel Cruger En juin 1940, il est évacué sur l’Angleterre avec le Corps expéditionnaire français du général Béthouart. A Londres, il choisit de rallier les Forces françaises libres comme environ la moitié de son unité. Adjudant au Bataillon de marche n° 1 (BM 1), puis au BM 11, il participe, de 1940 à 1943, aux campagnes de Syrie, de Libye, d'Egypte et de Tunisie. A El Alamein, le 28 octobre 1942, il est blessé par un éclat d'obus au foie. D'avril 1944 à mai 1945, Michel Cruger participe aux opérations d'Italie et de France avec la 1ère Division française libre. Pendant la campagne des Vosges, il se distingue à nouveau au cours des opérations pour la prise du Col de la Chevestraye, dans la forêt de la Rovers, fin octobre 1944. Il assure avec succès le ravitaillement de la compagnie, dans des conditions pénibles et dangereuses, en particulier dans ces terrains des Vosges où les conditions atmosphériques et les tirs ennemis rendent ce travail très difficile. Adjudant-chef à la fin de la guerre Michel Cruger, diminué physiquement, doit être hospitalisé après les combats des Vosges. Naturalisé français en 1948, il entre à l'OECE en 1951. Dans les années 60, il est chargé du Service intérieur du matériel au Ministère des Anciens Combattants. Michel Cruger est décédé le 2 janvier 1979 à Paris. Il est inhumé au cimetière parisien d'Ivry. • Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 18 janvier 1946 • Médaille Militaire • Croix de Guerre 39/45 (5 citations) • Médaille de la Résistance • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre Raymond Defosse Raymond Defosse est né le 26 décembre 1897 à Rouen. Il fait ses études secondaires au petit séminaire. Mobilisé en janvier 1916 au 5e Régiment d'infanterie coloniale, il part pour le front en mars 1917. Il reçoit une citation à l'ordre du corps d'armée pour son attitude pendant les combats de la Marne en juillet 1918. Il suit ensuite les cours d'EOR à Saint-Cyr et est nommé aspirant en février 1919. Démobilisé en octobre 1919, il étudie la philosophie au grand Séminaire de Rouen. Très vite il se destine au sacerdoce et entre en 1921 au noviciat de Grignon. Il est ordonné prêtre le 13 juillet 1924 et obtient en 1926 son doctorat en théologie. Il est nommé en poste à Rome en qualité d'économe du séminaire et viceprocureur de la congrégation. Raymond Defosse En 1932 et 1933, il est procureur en titre. Il est rattaché, l’année suivante, au vicariat apostolique de Brazzaville où il est mobilisé en 1939 avec le grade de lieutenant. Affecté au Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST) en avril 1940, il rallie les Forces françaises libres le 27 août 1940, en même temps que le Moyen-Congo. Promu capitaine en septembre 1940, il est nommé, le 1er mars 1941, à la tête de la 3e compagnie du Bataillon de marche n° 4 (BM 4) créé en décembre 1940. Il prend alors part aux combats de Syrie en juin 1941. Dès juillet 1941, il part pour l’Afrique de l'Est avec son bataillon chargé de la surveillance de Djibouti. De retour au Liban en juillet 1942, il prend part ensuite à la campagne de Tunisie. Le 11 mai 1943, à Takrouna, entraînant ses hommes à l'attaque, il est grièvement blessé par un éclat d'obus ; il parvient cependant à enlever d'un seul élan l'objectif visé et à s'y maintenir toute une journée. Evacué successivement sur les hôpitaux de Tripoli, d'Alexandrie, d'El Kantara et enfin de Beyrouth, il lui faut trois mois de soins pour se remettre sur pied. Il est alors décoré de la Croix de la Libération par le général de Gaulle. Arrivé à Brazzaville en novembre 1943, il est placé en affectation spéciale et rejoint la mission de monseigneur Biechy au Moyen-Congo. Démobilisé en octobre 1945, Raymond Defosse retourne dans sa mission de Brazzaville. En 1951 il est nommé aumônier militaire en Mauritanie, au nord du Sénégal. Au prix de mille difficultés, il parvient à édifier une chapelle à Atar en plein centre du pays. Mais gravement atteint par la maladie et malgré son courage physique, il est contraint de rentrer en France en septembre 1955. Raymond Defosse est décédé le 1er mars 1956 à l'Hôpital du Val-de-Grâce. Il est inhumé au cimetière privé de la mission des Pères du Saint-Esprit à Chevilly-Larue dans le Val-deMarne. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 2 juin • Croix de Guerre 14-18 • Croix de Guerre 39/45 • Médaille Coloniale avec agrafe "Somalie" • Médaille Commémorative 39/45 • Médaille des Blessés Georges Delrieu 1943 Georges Delrieu est né le 3 janvier 1919 à Puylaroque dans le Tarn-et-Garonne. Dans les années vingt, ses parents s’installent comme propriétaires terriens au Maroc où il devient joueur de football de haut niveau. Il est successivement champion du Maroc en 1936 puis champion d’Afrique du nord en 1937 avec son club, l’Olympique marocain. En mai 1939, ayant signé un engagement professionnel avec le Racing Club de France, il démissionne de son poste de commis auxiliaire à la trésorerie générale de Rabat. Mobilisé en novembre 1939 au dépôt des 7e et 8e régiments de tirailleurs marocains, il suit, de février à avril 1940, un cours d’élève aspirant à Cherchell en Algérie puis fait un stage de perfectionnement à Fontenay-le-Comte. Georges Delrieu Au moment de la débâcle, désireux de combattre, il parvient à quitter la France le 21 juin 1940 depuis SaintJean-de-Luz, sur le Batory, bâtiment polonais, à destination de l’Angleterre. Le 30 juin 1940 il écrit à ses parents à Rabat : « Je suis maintenant ici avec les Français qui ne jettent pas le manche après la cognée et qui n’acceptent pas un tel sort pour la France, nous allons former un corps français et nous battre avec les Anglais qui seuls peuvent désormais nous sauver. Et croyez-moi, le temps sera peut-être long, mais la victoire viendra. Heureusement que des chefs comme le général de Gaulle restent encore. L’honneur n’et pas tout à fait oublié. ». Engagé dans les Forces françaises libres, l’aspirant Delrieu prend part à l’expédition de Dakar et est affecté au 1er Bataillon de marche de tirailleurs de l’Afrique française libre (BM 1) sous les ordres du chef de bataillon Delange. Avec son unité, Georges Delrieu participe à la campagne du Gabon ; à cette occasion il fait la preuve de son courage le 1er novembre 1940 lorsque, de nuit, une pirogue coule avec 7 tirailleurs à son bord. Sans hésiter, il se jette à l'eau pour les secourir et parvient à ramener deux tirailleurs qui se noyaient. Promu au grade de sous-lieutenant, il prend part, sous les ordres du commandant Gardet, à la formation du 3e Bataillon du Régiment de Tirailleurs du Cameroun au camp Colonna d'Ornano au Cameroun. Le Bataillon, après plusieurs mois d'entraînement, prend le nom de BM 5 et rejoint en Egypte la 2e Brigade française libre en juillet 1942. Georges Delrieu, chef de section, combat à l'Himeimat (El Alamein) en octobre 1942. Promu lieutenant, il se distingue ensuite pendant la campagne de Tunisie, notamment à Takrouna où, le 11 mai 1943, il enlève un blockhaus à la grenade et vient en aide à une section voisine, abattant trois tireurs allemands et mettant les autres en fuite. Il débarque en Italie avec la 1ère Division française libre en avril 1944. Le 5 juin 1944, il entraîne sa section dans des conditions très difficiles à l'attaque d'un groupe de maisons fortement tenues par l'ennemi au sud de Ponte Lucana ; dans le combat corps à corps qui permettra l'occupation de l'objectif, il tombe à la tête de ses hommes. Inhumé à Rome, le corps du lieutenant Georges Delrieu est rapatrié en France pour être réinhumé dans son village natal de Puylaroque. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944 • Croix de Guerre (3 citations) • Médaille coloniale avec agrafe "Tunisie 1943" Bernard Demolins Bernard Demolins est né le 14 juin 1918 à SaintPavace dans la Sarthe. Bachelier, il est appelé sous les drapeaux en octobre 1938 et affecté au 1er Zouaves à Casablanca. Promu caporal-chef en juin 1939, il est affecté, à la déclaration de guerre au 29e Régiment de tirailleurs algériens (29e RTA). Débarqué à Beyrouth en octobre 1939, il est basé à Amioun, à 30 kilomètres de Tripoli et sert à la compagnie régimentaire d'engins du 29e RTA comme chef de pièce antichar. Envoyé en permission en France en mai 1940, il est à Saint-Malo au moment de la débâcle. Refusant d'être fait prisonnier, Bernard Demolins décide à la mi-juin de passer la Loire. Bernard Demolins Il parvient à gagner en voiture le sud-ouest de la France bien décidé à s'engager dans l'armée canadienne française. De Saint-Jean-de-Luz, le 21 juin 1940, il rallie l’Angleterre en embarquant à bord du s/s Batory après avoir aidé plusieurs compatriotes à faire de même. Le 1er juillet 1940, il est reçu par le général de Gaulle à Saint Stephen's House et s'engage le même jour dans les Forces françaises libres. Bernard Demolins est affecté à la compagnie Train-Auto du capitaine Dulau. Moniteur de conduite de poids-lourds, il embarque sur le Westernland et participe en septembre à l’opération de Dakar avant de débarquer à Douala le 9 octobre 1940. Le caporal-chef Demolins participe le mois suivant à la campagne du Gabon au cours de laquelle il est promu sergent. Il prend part avec la Brigade française d’Orient aux opérations contre les Italiens en Erythrée et participe, avec ses camions, au ravitaillement du front en eau, en vivres et en munitions. Souhaitant servir dans une unité combattante, il obtient ensuite sa mutation au Bataillon de marche n° 3 (BM 3) où il sert à la tête d'une section de mitrailleuses de la Compagnie lourde. Grièvement blessé par balle au bras au cours de la campagne de Syrie à Ezraa, le 17 juin 1941, il est évacué sur l’hôpital français de Bethléem en Palestine. Soigné, il gardera néanmoins de lourdes séquelles au bras ; ce qui ne l'empêche pas de rejoindre le BM 3 en novembre 1941 avant d'être promu sergent-chef. A partir de janvier 1942, il suit les cours d’élève aspirant de Damas et est nommé aspirant en mai 1942. Affecté au 1er Bataillon de fusiliers marins (1er BFM) au moment de la bataille de BirHakeim, il passe, sur sa demande, en octobre 1942, à la 22e Compagnie nord-africaine (22e CNA). Il prend part à la bataille d’El Alamein avec cette nouvelle unité. Promu sous-lieutenant en juin 1943, il participe, avec la 1ère Division française libre, à la campagne d’Italie comme chef de section de mortiers de la Compagnie lourde du 22e Bataillon de marche nord Africain (22e BMNA) qui a remplacé la 22e CNA. Blessé de nouveau par éclats d’obus, le 12 mai 1944, au Garigliano, il refuse de se faire évacuer et effectuant des tirs de mortiers précis, il détruit un observatoire et deux nids de mitrailleuses. Bernard Demolins débarque le 17 août 1944 à Cavalaire en Provence pour participer à la campagne de France. Il combat lors des opérations de libération de Toulon, Lyon, Autun, Belfort, du Doubs et des Vosges. Affecté en novembre 1944 avec son unité à la 2e Brigade française libre de la 1ère DFL, il est promu lieutenant le mois suivant. Il se distingue ensuite en Alsace, particulièrement le 23 janvier 1945, lorsqu’il assure temporairement le commandement d’une section de mitrailleuses lourdes dont le chef venait d’être tué et dont il n’hésite pas à aller chercher le corps sous la menace des snipers allemands. Bernard Demolins termine la guerre dans les Alpes, au massif de l’Authion. Démobilisé, il entre à l’Ecole nationale de la France d’Outre-mer, devenant ensuite administrateur de la FOM au Tchad (1946-1948) puis en Nouvelle-Calédonie. En 1950 et 1951, Bernard Demolins suit les cours de l’Ecole d’Application de l’INSEE et obtient un certificat de Statistique de l’Université de Paris. Il remplit ensuite plusieurs missions à l’étranger pour le compte de l’ONU. En 1956 et 1957, il suit les cours de l’Institut des hautes études de Défense nationale et, de 1957 à 1960, il est délégué du contrôleur financier en Oubangui puis conseiller technique du ministre des Finances de la République de Mauritanie. De retour en France en 1961, il travaille ensuite au service de Division Statistique de l’OCDE et dans le secteur bancaire. Bernard Demolins est colonel honoraire. • Grand Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 7 mars 1945 • Croix de Guerre 39/45 (4 citations) • Médaille des Blessés • Croix du Combattant • Croix du Combattant Volontaire 39/45 • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance • Médaille Coloniale avec agrafes "Erythrée", "AFL", "Libye" • Médaille des Services Militaires Volontaires • Médaille d'Honneur du Mérite Syrien • Commandeur de l'Ordre de l'Etoile Noire (Bénin) • Commandeur du Nicham El Anouar Idrisse Doursan Idrisse Doursan est né vers 1914 à Makayan, district de Bongor (Tchad). Engagé volontaire au Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST) à Korotoro, il est affecté à la 7e Compagnie. Il mène campagne du 18 décembre 1935 au 4 janvier 1939. Nommé caporal le 1er janvier 1939, il est promu sergent le 1er juillet 1940. Le 26 août 1940, date du ralliement du Tchad, Idrisse Doursan entre dans les rangs de la France libre, il est affecté à la 10e Compagnie du Bataillon de Marche n°3 (BM3), à la constitution de ce corps, au Tchad, en décembre 1940. De février à mai 1941, il participe à la campagne d’Erythrée et notamment au combat de CubCub, où il est cité à l’ordre de la Brigade pour sa vaillante conduite. Il est également présent au combat de Keren du 14 au 28 mars 1941. Embarqué à Massaoua le 6 mai 1941, il débarque à Suez le 9 mai. Arrivé le lendemain à Qastina, il est décoré de la Croix de la Libération par le général de Gaulle, le 26 mai. Il prend ensuite part à la campagne de Syrie du 9 juin au 19 juillet 1941 et est nommé sergentchef le 1er septembre 1941. En Libye, lors du siège de Bir-Hakeim, en mai et juin 1942, il est fait prisonnier mais il est libéré le lendemain par les troupes anglaises. Le BM3 est ensuite envoyé sur le Tchad via le Soudan anglo-égyptien. Idrisse Doursan arrive au Tchad en septembre 1942, où il est affecté au RTST, le 13 décembre 1942. En février 1943, la 9e Compagnie du RTST devient le BM 15, qui est dirigé sur l’Afrique du Nord via le Nigeria et l’AEF (mars 1944). Idrisse Doursan parvient en Afrique du nord le 1er avril 1944. Muté au 3e RTS le 16 septembre 1944, rengagé pour trois ans pour compter du 8 mars 1945, il sert en Tunisie et au Maroc. Après son admission à la retraite comme adjudant, en 1948, Idrisse Doursan est intégré dans la Garde territoriale du Tchad ou il obtient le grade d’adjudant-chef. Il remplit ensuite les fonctions d’officier de liaison pour la garde nationale des départements du Ouaddaï et de Biltine. Idrisse Doursan est décédé le 10 juillet 1965, à Abéché (Tchad), où il est inhumé, au cimetière militaire. • Chevalier de la Légion d’Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 23 juin 1941 • Médaille Militaire • Croix de Guerre 1939-1945 • Croix du Combattant • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre • Médaille Coloniale avec agrafe "Erythrée", "AFL" Raymond Dronne Issu d'une famille d'agriculteurs, Raymond Dronne est né le 8 mars 1908 à Mayet (Sarthe). Il fait ses études au lycée du Mans puis aux universités de Leipzig et de Berlin, à la faculté de droit de Paris. Docteur en droit, il est également diplômé de l'Ecole des Sciences politiques et sort major de l'Ecole de Journalisme et de l'Ecole coloniale. Il effectue son service militaire dans l'Infanterie métropolitaine en 1931-1932 et, après avoir suivi les cours d'EOR de SaintMaixent, est nommé sous-lieutenant. Administrateur d’Outremer au Cameroun, il est adjoint des services civils à Douala de 1934 à 1936. Après un stage d’un an à l’Ecole de la France d’Outremer, il retourne au Cameroun au Bureau des Finances puis comme juge de paix. Mobilisé sur place en septembre 1939 comme lieutenant, il est affecté aux forces de Police du Cameroun. Raymond Dronne Il prend une part active, à Yaoundé, au ralliement de la ville à la France libre le 28 août 1940. Engagé dans les Forces françaises libres, il participe aux opérations du Gabon avec le Régiment de tirailleurs du Cameroun (RTC). De retour au Cameroun, il prend le commandement d'une compagnie du Bataillon de marche n° 5 en cours d'instruction. Il est promu capitaine le 1er mars 1941. Puis il forme et entraîne à Douala un corps franc avant d'être affecté à la Compagnie de découverte et de combat du Cameroun. A la fin de 1941, il est muté au Groupe nomade du Borkou au Tchad et participe aux opérations du Fezzan et notamment à la prise d'Oum El Araneb. Il combat en Tripolitaine puis en Tunisie, où il est grièvement blessé, au Ksar Rhilane, le 10 mars 1943, par mitraillage d'avion en allant se poster pour surveiller l'avance des blindés allemands. Soigné en Egypte, il rejoint le Régiment de marche du Tchad (RMT) dont il commande la 9e Compagnie, la Nueve, essentiellement composée de volontaires espagnols. Il participe à la campagne de France avec la 2e Division blindée du général Leclerc et se distingue à la prise d'Ecouché à la tête de sa compagnie avec laquelle il coupe une colonne ennemie, avant de s'installer défensivement dans un secteur très difficile, détruisant chars blindés, camions, contre-attaquant l'ennemi composé d'unités SS et de Panzers et lui infligeant chaque jour de grosses pertes dont plus de 300 prisonniers ; il contribue ainsi au maintien de la position tout en gênant la retraite allemande. Il conduit dans Paris, jusqu'à l'Hôtel de Ville et la Préfecture de Police, où les patriotes sont cernés par les forces allemandes, le premier détachement de la 2e DB dans la soirée du 24 août 1944. Il s'illustre encore à Vacqueville en Meurthe-et-Moselle où il enlève le village âprement défendu par l'ennemi, le conservant malgré un violent tir d'artillerie. Il prend part activement ensuite aux campagnes d'Alsace et d'Allemagne où, commandant un détachement d'Infanterie et de chars, il accomplit avec succès contre un ennemi encore résistant, des opérations de harcèlement et de nettoyage dans la région ouest de Berchtesgaden, qui aboutissent à la prise d'un important matériel et de 1 200 prisonniers. Raymond Dronne commande ensuite un bataillon d'Infanterie blindée en Cochinchine et au Tonkin. Il termine la guerre avec le grade de chef de bataillon. Promu colonel en 1947, il quitte l'Armée et se consacre à la vie politique et à l'écriture. Maire d'Ecommoy (Sarthe) de 1947 à 1983. Sénateur (1948-1951) puis député de la Sarthe (1951-1962) et de nouveau député (1968-1978), il est président de la Commission de la Défense Nationale à l'Assemblée (1976-1978) Raymond Dronne est décédé à Ecommoy, le 5 septembre 1991. Il à été inhumé à Mayet dans la Sarthe. • Grand Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 29 décembre 1944 • Croix de Guerre 39/45 (7citations) • Croix de Guerre des TOE (2 citations) • Médaille de la Résistance • Médaille Coloniale • Médaille des Blessés • Commandeur de l'Etoile Noire (Bénin) Publications: • La Révolution d'Alger, Editions France Empire, Paris 1958 • Le Serment de Koufra, Editions du Temps, Paris 1965 • La Libération de Paris, Presses de la Cité, Paris 1970 • Carnets de route d'un Croisé de la France Libre, Editions France Empire, Paris 1984 • L’hallali : de Paris à Berchtesgaden, août 1944-mai 1945, Editions France Empire, Paris 1985 • Vie et mort d’un Empire : la décolonisation, Editions France Empire, Paris 1989 René Dupont René Dupont est né le 15 janvier 1918 à Equeurdreville dans la Manche. Engagé volontaire en 1936, il sert au Levant dès 1937. Sous-officier d'active, le sergent Dupont rallie les Forces françaises libres le 9 juin 1941 en Syrie. Affecté au Bataillon de Marche n° 4 (BM 4), il gagne la Somalie dès juillet 1941 et participe, auprès des forces britanniques, à la prise de Gondar en décembre 1941. En juin 1942, il rejoint le Levant avec son unité. En janvier 1943, le Bataillon gagne la Libye et est alors intégré à la 2e Brigade française libre (2e BFL). René Dupont René Dupont prend part à la campagne de Tunisie et fait la preuve de son courage le 11 mai 1943, contribuant à la capture de nombreux prisonniers allemands. Il débarque en Italie avec le BM 4 et la 1ère Division française libre en avril 1944. Blessé le 20 mai 1944 par balle dans les combats de Pontecorvo, il sauve la vie d'un officier blessé. Il prend part à la campagne de France après avoir débarqué en Provence en août 1944, plus de sept années après avoir quitté la métropole. L'adjudant Dupont combat dans la vallée du Rhône puis en Haute-Saône, à Lyoffans, où il se distingue une fois de plus, le 26 septembre 1944, en abattant une douzaine d'ennemis à la mitrailleuse. Après la guerre, promu adjudant-chef, il poursuit sa carrière militaire en AOF (1946-1948) avant d'être promu sous-lieutenant. Lieutenant en 1950, il participe à la guerre d'Indochine (1951-1953). De retour en AOF de 1954 à 1957, nommé capitaine, il prend part ensuite aux opérations en Algérie (1957-1958) dans le secteur de Texenna. Le commandant Dupont termine sa carrière à la base de transit militaire "Bretagne" de Cherbourg (1959-1966) et se retire à Querqueville dans la Manche. René Dupont est décédé le 6 décembre 1981 à Caen. Il a été inhumé à Querqueville. • Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945 • Médaille Militaire • Croix de Guerre 3945 (5 citations) • Médaille de la Résistance Louis Dupuis Louis Dupuis est né le 10 juin 1921 à Beaune en Côte d'Or. Alors qu'il souhaite devenir officier de marine, une vision imparfaite le conduit vers l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr où il entre en 1939 (promotion de "l'Amitié franco-britannique"). Promu sous-lieutenant en mars 1940, il est évacué de Dijon vers Bordeaux avec son unité devant l'avancée allemande. Refusant l'armistice, il s'évade de France le 21 juin 1940 de Saint-Jean-de-Luz sur le Batory, bateau rapatriant des troupes polonaises en Angleterre, en compagnie de trois camarades parmi lesquels Charles Rossignol. Engagé dans les Forces françaises libres, il est affecté comme instructeur au Bataillon de Chasseurs de Camberley pendant un an. Louis Dupuis A sa demande, il est affecté sur un théâtre d'opérations et rejoint le bataillon de marche n° 11 (BM 11) à sa formation en octobre 1941 au Levant. Louis Dupuis reçoit ses galons de lieutenant en mars 1942 et, en avril, le Bataillon devenu opérationnel, rejoint les rangs de la 2e Brigade française libre du général Cazaud dans le désert de Libye. Très aimé de ses hommes et apprécié de ses supérieurs, il commande la 5e compagnie du BM 11 et conduit ses tirailleurs avec succès dans les combats de Libye et d'Egypte en 1942. Cité pour les opérations d'El Alamein, il prend part à celles de Tunisie en mai 1943. Louis Dupuis se distingue ensuite lors de la campagne d'Italie notamment du 17 au 24 mai 1944 lors de l'attaque de Chiaia puis du Rio Forma Quesa et de Pontecorvo. Il débarque en Provence à la mi-août 1944. Pendant la bataille de Toulon, au cours d'une action en direction de La Crau, le lieutenant Dupuis devant rétablir d'un versant à l'autre les communications téléphoniques, décide de le faire lui-même, s'exposant aux tirs des snipers allemands. C'est alors qu'il est tué par une balle explosive le 20 août 1944 à Hyères (Var). D'abord inhumé au cimetière de La Londe les Maures dans le Var, Louis Dupuis a été inhumé ensuite au cimetière de Beaune. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944 • Croix de Guerre 39/45 (4 citations) • Médaille de la Résistance avec rosette • Médaille Coloniale avec agrafes "El Alamein", "Tripolitaine", "Tunisie" Marcel Faure Marcel Faure est né le 30 janvier 1906 à Montpellier, son père était ingénieur des ponts et chaussées. Licencié ès lettres, il effectue son service militaire de mai 1926 à novembre 1927 au 153e RI à Sarrebruck puis, après avoir passé une PMS à Saint-Cyr, au 13e RTS à Alger. Adjoint des services civils, il est affecté au Moyen-Congo après un cours séjour à Fort Rousset en qualité d’agent spécial; il est chargé de rouvrir le poste de contrôle administratif d’Oboli fermé depuis longtemps. Reçu au concours du stage de l’Ecole coloniale en 1931, il revient, l’année suivante à Fort Rousset en qualité de chef de subdivision avant d’être chef de cabinet du Gouverneur. Marcel Faure En 1933, il est affecté comme chef de subdivision en Oubangui-Chari. Adjoint de l’administrateur maire de Bangui en 1936, Marcel Faure est rapidement, la même année, nommé chef de subdivision à Boda jusqu'à sa mobilisation, en novembre 1939, à Bouar. Là, il contribue grandement, aux côtés du capitaine de Roux, au ralliement de l'Oubangui à la France libre en août 1940 ; il est, à ce titre, condamné à mort par le tribunal militaire de Clermont-Ferrand le 22 juillet 1942. Il participe pleinement à la formation du Bataillon de marche de l’Oubangui-Chari, futur BM 2, avec lequel il prend part à la campagne de Syrie comme lieutenant. il est blessé le 11 juin 1941 à Hirjille par balle au pied gauche. A peine remis, promu capitaine, il prend part à la campagne de Libye et aux combats de BirHakeim. De retour en AEF, Marcel Faure quitte le BM 2 pour le BM 5 avec lequel il part pour l’Italie. Il donne un bel exemple de mépris du danger et d'abnégation le 19 mai 1944, lors de l'attaque du Rio Forma Quesa quand, sa compagnie étant prise sous un tir violent d'armes automatiques et un intense bombardement d'artillerie, il parvient à la maintenir sous le feu. Il est de nouveau blessé le 11 juin 1944 près de Bagno Reggio par un éclat d'obus à la cuisse droite. Ayant rejoint son unité pour le débarquement de Provence du 16 août 1944, il enlève avec sa compagnie le Mont Redon le 20 août 1944 et, bien que blessé une troisième fois, il s'y maintient, repoussant une contre-attaque ennemie. Il se distingue de nouveau à l'attaque de la position de Thouar près de La Garde, le 24 août 1944, qu'il enlève malgré la violente réaction de l'infanterie et de deux batteries de 88 allemandes. Marcel Faure participe aux combats jusqu'au Rhin en janvier 1945. Il termine la guerre avec le grade de capitaine. Revenu à la vie civile, il est affecté au service du Plan au Ministère de la France d’Outre-mer. En 1946, Marcel Faure est nommé secrétaire général du Niger et reste administrateur de la France d’Outre-mer jusqu’en 1952. De 1952 à 1960, il est exploitant agricole près d’Amboise puis, de 1960 à 1963, conseiller financier du Mali et enfin, de 1963 à 1975, cadre de Banque. Marcel Faure est décédé le 22 mai 1999 à Louveciennes dans les Yvelines. Il a été inhumé à Marjevols en Lozère. • • • • • Commandeur de la Légion d'Honneur Compagnon de la Libération - décret du 7 mars 1945 Croix de Guerre 39/45 (6 citations) Médaille de la Résistance avec rosette Distinguished Service Cross (USA) Jean Fèvre Jean Fèvre est né le 9 février 1920 à Metz où son père était officier. Elève précoce, il entre en 6e à l'âge de 8 ans, au Collège SaintClément. Bachelier à 16 ans, il entre ensuite dans la Compagnie de Jésus. En 1939, séminariste, il termine sa licence de Lettres et attend avec impatience sa mobilisation qui n'arrive que le 9 juin 1940 quand il est incorporé au 27e RI à Dijon, le jour même où son frère aîné meurt au combat dans les Ardennes. Refusant la défaite, Jean Fèvre le 21 juin 1940 quitte son détachement alors replié à Bayonne et s'embarque le lendemain à Saint-Jean-de-Luz avec plusieurs camarades sur le Batory, qui rapatrie des troupes polonaises en Angleterre. Le 27 juin 1940, il s'engage dans les Forces Françaises Libres. Jean Fèvre Affecté quelques semaines au QG des FFL à Londres, il ne peut participer à l'opération de Dakar car jugé physiquement inapte. Il est nommé en septembre 1940 professeur au Prytanée Militaire de la France Libre puis, à partir de février 1941, adjudant instructeur à l'Ecole des Cadets de la France Libre à Malvern, puis à Ribbesford, où il est promu aspirant le 1er juin 1942. Après quelques mois passés au Centre d'Instruction du camp d'Old Dean, le sous-lieutenant Fèvre quitte la Grande-Bretagne en mars 1943 pour gagner l'Afrique du Nord. Affecté d'abord à l'Etat-major de la 1ère Division Française Libre en juin, il passe, le mois suivant, au 22ème Bataillon Nord Africain (22ème BMNA) de la 2ème Brigade Française Libre (2ème BFL) où il commande une section de bren carriers de reconnaissance. Il reçoit le baptême du feu lors de la campagne d'Italie, où il commande une section de mitrailleuses et est cité pour son calme, son courage et son esprit d'initiative, en particulier au Garigliano et à Radicofani en mai et juin 1944. Il débarque en Provence avec la 1ère DFL le 16 août 1944 et participe activement à la libération de Toulon. Dans les Vosges, à Ronchamp le 30 septembre 1944, il est blessé par éclat d'obus à la main droite. Il est promu lieutenant le mois suivant. En Alsace, le 24 janvier 1945, il remplace courageusement son capitaine blessé et entraîne la 4ème Compagnie du Bataillon à l'assaut de l'objectif, obtenant la reddition de cinq casemates et faisant 52 prisonniers. Le 30, lors de l'attaque du bois d'Ohnenheim, il dirige l'attaque de son unité avec le plus grand sang-froid, atteint son objectif et s'empare à nouveau de nombreux prisonniers et d'un matériel important. Envoyé avec la 1ère DFL dans les Alpes du sud contre les défenses allemandes, le lieutenant Fèvre entre en Italie en avril 1945. C'est là que, le 21 avril, à la gare de Piena dans la Vallée de la Roya, il tombe tué de deux balles, à la tête de ses hommes. Il sera le dernier officier de la Division tué au combat. Il est inhumé d'abord au cimetière de la 1ère DFL, à l'Escarène dans les Alpes-Maritimes puis à Rambervillers dans les Vosges. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 16 octobre 1945 • Croix de Guerre avec palmes Henri Fougerat Henri Fougerat est né à Barbézieux en Charente le 19 octobre 1909. Son père était notaire. Après de solides études secondaires achevées à l'Ecole Fénelon à La Rochelle, il prépare l'Ecole Navale au Collège SaintCharles de Saint-Brieuc. Admissible, ayant échoué de justesse à l'oral, il se dirige vers l'Ecole de Saint-Cyr dont il prépare le concours d'entrée au Lycée de Bordeaux. Admis à l'Ecole en 1930 (promotion Joffre), il en sort en 1932 en choisissant l'Infanterie Coloniale. D'abord sous-lieutenant au 3e Régiment d'Infanterie Coloniale à Rochefort en 1933, il part l'année suivante pour le Maroc, au 6e Régiment de Tirailleurs Sénégalais. Il est cité à l'ordre de la Division. En 1935, il passe au 36e Goum Mixte Marocain et pendant deux ans vit la vie de surveillance et de pacification dans les régions du sud, près de Marrakech. Henri Fougerat En 1938, après un bref retour en métropole, il est affecté comme lieutenant au Dahomey au 8e Bataillon de Tirailleurs Sénégalais. Après la déclaration de guerre, Henri Fougerat brûle de combattre mais rien ne vient. Après l'armistice, alors qu'il refuse l'idée de la défaite, il décide, le 8 juillet 1940, de gagner Lagos en pirogue pour rejoindre les Forces Françaises Libres. Il débarque au Cameroun, à Douala, dans la nuit du 26 au 27 août 1940 pour rallier le territoire avec le colonel Leclerc et une vingtaine d'hommes. Nommé capitaine, il est affecté au 3e Bataillon du Régiment du Cameroun qui devient, en janvier 1941, le Bataillon de Marche n°4 (BM 4). Sous les ordres du colonel Palewski, il prend part à la prise de Gondar et aux combats en Ethiopie. Affecté ensuite en Somalie puis au Liban, Henri Fougerat participe avec le BM 4 à la campagne de Tunisie et notamment, en mai 1943, aux combats de Takrouna où son unité est en première ligne. De juillet 1943 à avril 1944, il séjourne à Nabeul avec la 1ère Division Française Libre où l'entraînement, les manoeuvres et l'instruction se succèdent. Promu chef de bataillon, Henri Fougerat prend le commandement du BM 4 qu'il entraîne au combat en Italie à partir d'avril 1944. Il combat au sud de la région Liri-Pontecorvo, puis au Rio Forma Quesa où il est cité pour avoir causé à l'ennemi de lourdes pertes, à la Villa Adriana et au Tivoli. Il prend une part importante à la prise du Morone le 20 mai 1944 et à celle de Montefiascone le 10 juin 1944. Le 12 juin à 2 kilomètres de Bolsena, Henri Fougerat qui se porte en avant pour reconnaître la résistance allemande est mortellement atteint par une rafale de mitrailleuse venue d'un char Panther. Son corps est inhumé d'abord au cimetière de Viterbe puis au cimetière romain de Monte Mario et enfin, en 1948, dans le caveau de famille du cimetière de Barbézieux. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 29 décembre 1944 • Croix de Guerre 39/45 • Médaille de la Résistance avec rosette Philippe Fratacci Philippe Fratacci est né le 25 janvier 1917 à Nice. Son père était cheminot et sa mère couturière. Apprenti ajusteur, il s'engage le 25 février 1936 au 23e Régiment d'infanterie coloniale. Arrivé au Cameroun en août 1938, il est sergent lors de la déclaration de guerre. Le 20 août 1940, il déserte avec 16 camarades pour rejoindre les Français libres et participe au ralliement du Cameroun avec le commandant Leclerc avec lequel il arrive en pirogue le 27 août à Douala. Engagé à la Légion du Cameroun, il prend part à la campagne du Gabon en octobre et novembre 1940. En janvier 1941 il entre à l'Ecole d'aspirants de Brazzaville. Sorti 2e de sa promotion, il est promu aspirant en mai 1941. Philippe Fratacci Philippe Fratacci est affecté successivement au Bataillon de marche n° 6 (BM 6) puis au BM 1 en juillet 1941 et enfin à la 1ère compagnie du BM 4 en juillet 1942 au Liban. Promu sous-lieutenant en janvier 1943, au moment où son bataillon est rattaché à la 2e Brigade de la 1ère Division française libre, il participe, en qualité de chef de section, à la fin de la campagne de Tunisie et notamment aux combats de Takrouna. Le 17 mai 1944, au cours de la campagne d'Italie, après avoir amené et placé sa section, sans perte, près de Monticelli, et après avoir traversé un tir nourri d'armes automatiques, il est grièvement blessé par plusieurs balles en effectuant une reconnaissance en avant de sa section. Un mois plus tard, bien qu'imparfaitement guéri, Philippe Fratacci quitte l’hôpital de Bagnoli et, fin juillet 1944, reprend le commandement d'une section au feu. Il débarque en Provence le 16 août 1944 avec la 1ère Armée française. Le 22 août 1944, avec un escadron de chars, il reprend le contact devant la gare de Pauline et effectue plusieurs missions de liaison avec la brigade voisine. Blessé le lendemain par des éclats d'obus, pendant l'attaque sur Thouars, il rejoint son bataillon à Châteaurenard le 31 août avant de prendre part aux opérations d'Autun. Promu lieutenant le 25 septembre 1944, Philippe Fratacci combat de nouveau devant Belfort mais doit être évacué malgré lui, à bout de forces, fin octobre. Il rejoint son unité à la mi-janvier 1945 et participe à la bataille d'Alsace. Bien que diminué physiquement, il se dépense sans compter en missions de liaison vers les postes avancés à Sélestat, dans l'Illwald. Comme commandant de la compagnie de commandement, il se distingue de nouveau, les 10 et 15 avril 1945, dans le sud des Alpes, au moment de l'avance sur la Roya et Breil. Philippe Fratacci sert après la guerre en Indochine en 1946 sous les ordres du général Leclerc ; il est ensuite officier dans la Gendarmerie au Maroc (1947-1952) puis au Cambodge (1954-1956), au Niger (1957-1959) et en Haute-Volta (1959-1961). Il sert en métropole dans la Gendarmerie, notamment à Tours. Admis à la retraite avec le grade de lieutenant-colonel en 1965, il est ensuite chef du service de la sécurité du Port autonome du Havre. Philippe Fratacci est décédé le 5 avril 2002 au Havre. Selon sa volonté, ses cendres ont été dispersées au Jardin du Souvenir à Cavalaire dans le Var. • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 16 octobre 1945 • Officier de l'Ordre National du Mérite • Croix de Guerre 39/45 (3 palmes) • Médaille de la Résistance • Insigne des Blessés • Croix du Combattant 39/45 • Croix du Combattant Volontaire 39/45 • Médaille coloniale avec agrafes "AFL", "Tunisie 1943" • Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre • Médaille Commémorative d'Italie • Médaille Commémorative d'Indochine Pierre Frémond Pierre Frémond est né le 24 janvier 1910 à Charlottenbourg en Allemagne, d'un père avocat et d'une mère pianiste. Il poursuit des études supérieures de droit et devient Conseil juridique. Il effectue son service militaire en 1937 dans un régiment de tirailleurs nord-africains et reste sous les drapeaux avec la déclaration de guerre de septembre 1939. Affecté comme sous-officier au 21e Régiment de tirailleurs algériens (21e RTA), il participe aux combats de la poche à l'ouest de Montmédy ; blessé le 24 mai 1940 près de Stenay dans la Meuse par un éclat d'obus, il est hospitalisé à Issoudun puis à Argenton-sur-Creuse. Pierre Frémond Entendant à l'hôpital le discours radiodiffusé du maréchal Pétain le 17 juin, il refuse immédiatement l'idée de l'armistice. Voyant au même moment le départ vers l'Angleterre d'un convoi de blessés anglais, Pierre Frémond obtient du chef du convoi de l'emmener avec lui pour continuer la guerre avec quatre aviateurs français. Déguisés en blessés, les Français embarquent à la Pointe de Grave sur un bateau anglais. Arrivé à Londres, Pierre Frémond s'engage dans la "Légion de Gaulle" à Trentham Parc le 21 juin 1940. Affecté à la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE), il est promu adjudant et embarque pour l'opération de Dakar le 31 août 1940. Débarqué au Cameroun en octobre, il prend part ensuite à la campagne d'Erythrée contre les Italiens. Chargé du ravitaillement du 13 au 28 mars 1941, pendant les combats autour de Keren, il se dévoue entièrement à sa tâche ; il se porte à plusieurs reprises sur la ligne de feu pour amener le ravitaillement, utilisant de jour comme de nuit des pistes battues par le feu. Pierre Frémond combat ensuite en Syrie en juin 1941. Affecté à la 2e Brigade française libre, il sert à l'Etat-major, à la Compagnie de quartier général 52 (QG 52) et prend part à la bataille d'El Alamein en Egypte en octobre 1942. En décembre 1942, il est promu sous-lieutenant avant de participer ensuite à la campagne de Tunisie. Chef du 4e Bureau de la 2e Brigade, il débarque en Italie en avril 1944 avec la 1ère Division française libre. Du 15 mai au 18 juin 1944, il assure, sous de violents bombardements, le ravitaillement des unités engagées. Il débarque en Provence le 31 août 1944. Il s'illustre encore au cours des opérations d'Alsace, en janvier et février 1945 où, dans des conditions extrêmement rudes et pénibles, il prend constamment le contact avec les unités de la ligne de feu. Le lieutenant Pierre Frémond termine la guerre dans le massif de l'Authion dans le sud des Alpes en mai 1945. Rapidement démobilisé, il reprend sa profession de conseil juridique. Pierre Frémond est décédé le 6 novembre 1996 dans l'Aisne, à Brancourt en Laonnois où il est inhumé . • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945 • Croix de Guerre 39/45 (3 citations) • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance • Médaille des Blessés • Médaille Coloniale avec agrafes "Erythrée", "AFL", "Libye", • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre "Tunisie" Publications : Droit de la photographie, Dalloz 1973 Un free french dans les coulisses de la Seconde Guerre mondiale, La Pensée universelle, 1994 André Gallas Fils de médecin de la marine, André Gallas est né le 12 juillet 1907 à Bourail en NouvelleCalédonie. Elève au prytanée militaire de La Flèche dans la Sarthe de 1917 à 1926, il obtient son baccalauréat et devient agent de commerce dans l'import-export au Cameroun où il se trouve mobilisé en 1939. Refusant l'armistice, il passe au Nigeria puis retourne au Cameroun au moment du ralliement à la France libre du 27 août 1940. Avec la Légion du Cameroun, il prend part à la campagne du Gabon en novembre 1940. Avec la 13e Demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE), André Gallas combat contre les Italiens en Erythrée au début de l'année 1941 puis stationne en Palestine avant de participer à la campagne de Syrie en juin 1941. André Gallas A l'issue des opérations de Syrie, il est choisi pour le cours des élèves officiers de Damas. Sorti aspirant, il est affecté au Bataillon de marche n° 11 (BM 11) alors en formation au Levant sous les ordres du capitaine Langlois. En avril 1942, le BM 11 rejoint les rangs de la 2e Brigade française libre du général Cazaud en Libye. Chef de section, André Gallas se distingue lors des combats d'El Alamein en novembre 1942. Il prend part ensuite aux opérations de Tunisie en mai 1943. Lors de la campagne d'Italie, le 17 mai 1944 à Casa Chiaia, alors que son capitaine et tous les officiers de sa compagnie se trouvent mis hors de combat, il prend immédiatement le commandement de l'unité et, malgré les pertes, reprend l'attaque et atteint tous ses objectifs. Le 10 juin 1944, il est blessé à la tempe par des éclats devant Montefiascone. Bien qu'imparfaitement guéri, il rejoint le BM 11 pour prendre part à la campagne de France. Il débarque en Provence à la mi-août 1944, prend part aux combats de libération de la vallée du Rhône et des Vosges. Promu lieutenant le 25 septembre 1944, il est de nouveau grièvement blessé à Sand, en Alsace, le 18 janvier 1945 par des éclats d'obus et doit être amputé d'une jambe. Membre de l'administration d'outremer après la guerre, il sert au ministère puis, à partir de 1951, est en poste en Oubangui. André Gallas est décédé le 17 décembre 1956 à Toulon où il a été inhumé. • Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 28 mai 1945 • Croix de Guerre 39/45 (3 citations) • Médaille Coloniale avec agrafes "Erythrée", • Médaille des Blessés "Libye", "Tunisie" Gilbert Garache Gilbert Garache est né le 9 mai 1918 à la Bazoche-Gouët (Eure-et-Loir) dans une famille de négociants. Après des études au lycée Michelet puis à l'Ecole nationale de la France d'Outre-mer (ENFOM), il s'engage en 1938 dans l'Infanterie coloniale, par devancement d'appel. En 1940, il est sergent au 24e Régiment d'infanterie coloniale (24e RIC) à Tripoli (Liban). Le 27 juin 1940, dès que le général Mittelhauser dépose les armes en Syrie, il refuse l'armistice et passe en Palestine avec le capitaine Folliot et les 130 hommes de la 3e Compagnie, à l'aide de faux ordres de mission. Réunis au camp de Moascar, les volontaires français sont rejoints par les 350 hommes du 3e Bataillon du 24e RIC emmenés par le capitaine Lorotte et décident de prendre le nom de 1er Bataillon d'infanterie de marine (1er BIM). Gilbert Garache Le 1er BIM constitue, pour les Britanniques, le premier élément des Free French (Français libres) et sera la première unité FFL à reprendre le combat. Gilbert Garache participe à la campagne de Libye contre les Italiens dès septembre 1940 puis aux opérations de Syrie en juin 1941. En octobre 1941, il est affecté à la section de pionniers du Bataillon de Marche n° 11 (BM 11) alors en formation au Levant et placé sous les ordres du commandant Xavier Langlois. En avril 1942 le BM 11 est affecté à la 2e Brigade française libre (2e BFL) et Gilbert Garache prend part à la seconde campagne de Libye puis à celle d'Egypte (El-Alamein) et aux opérations de Tunisie en mai 1943. Promu aspirant, il prend la tête de sa section en Italie après la blessure de son chef. Sous ses ordres, sa section se distingue tout particulièrement au cours des opérations de mai et juin 1944. Elle fournit un effort constant, déminant devant les chars lors de l'attaque de Chiaia, formant l'échelon de reconnaissance lors du succès de l'attaque le 17 mai 1944 et participant à un coup de main sur un char Tigre dans la nuit du 18 mai 1944. Gilbert Garache reçoit lui-même deux citations au cours de la campagne d'Italie et est promu sous-lieutenant le 25 juin 1944. Il débarque en France en août 1944 avec la 1ère Division française libre et prend part à toutes les actions offensives de l'unité lors des opérations sur Toulon. Durant les opérations devant Belfort, Gilbert Garache se distingue particulièrement au cours des attaques de Lyoffans le 25 septembre 1944. A Lomontot le lendemain soir, il est très grièvement blessé à l'abdomen par des éclats d'obus, en réglant un tir de mortiers. Il termine la guerre avec le grade de lieutenant. Démobilisé, Gilbert Garache devient administrateur de la France d'Outre-mer en 1946 et sert pendant treize ans au Tchad comme chef de district puis comme chef de région. Après une année à l'ambassade de France à Bangui (Centrafrique) il est affecté en France au ministère des Affaires économiques (19621963). Préfet au Tchad en 1965, il est en poste au secrétariat général de la Régie Renault de 1966 à 1983. Administrateur en chef honoraire de la France d'Outremer. Gilbert Garache est décédé le 17 octobre 2005 à Maisons Laffitte dans les Yvelines où il est inhumé. • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 28 mai 1945 • Croix de Guerre 39/45 (3 citations) • Médaille de la Résistance • Médaille Coloniale avec agrafes "Libye", "Tunisie" • Médaille des Blessés Pierre Garbay Pierre Garbay est né le 4 octobre 1903 à Gray en HauteSaône. D'origine modeste, il fait ses études à l'école primaire et au collège de Gray puis au lycée de Besançon. En 1922 il est admis à l'Ecole spéciale militaire de SaintCyr (promotion "Metz et Strasbourg"). Il en sort sous-lieutenant en 1924, choisit l'Infanterie coloniale et commence sa carrière au Maroc au 53e Bataillon de mitrailleurs coloniaux. Promu lieutenant en 1926, il est chef de section de mitrailleurs pendant les combats du Rif. L'année suivante, il est désigné pour servir en Chine et y demeure en poste jusqu'en 1931. Pierre Garbay Après son rapatriement en métropole, il fait un stage à l'Ecole d'Application de Versailles. Promu au grade de capitaine en 1933, il repart pour la Chine et sert à l'Etat-major du Détachement français de Shanghai. En 1938 le capitaine Garbay est envoyé en AEF, au Régiment de Tirailleurs s énégalais du Tchad où il est l'adjoint du lieutenant-colonel Colonna d'Ornano. Refusant l'armistice, il joue, en août 1940, un rôle actif dans le ralliement du Tchad à la France libre. Engagé dans les Forces françaises libres, nommé chef de bataillon en septembre 1940, il prend le commandement du Bataillon de marche n°3 de l'AEF ; après avoir traversé le désert, de Fort-Lamy à Khartoum, il s'embarque avec son unité à Souakim pour prendre pied en Erythrée italienne en février 1941. Il réussit lors des combats de Kub Kub, les 21 et 22 février 1941, un véritable coup de maître, conquérant une importante position et faisant 430 prisonniers. Il prend part ensuite à la prise de Keren avant d'être dirigé sur le camp de Qastina en Palestine où, le 26 mai 1941, le général de Gaulle le décore de la Croix de la Libération. Après avoir mené son bataillon en opération en Syrie en juin 1941, le commandant Garbay doit, trois mois plus tard, quitter son unité pour prendre le commandement de la 4e Brigade légère. Lieutenant-colonel en décembre 1941, il prend alors les fonctions de commandant de l'Infanterie de la 2e Brigade française indépendante (2e BFI) et participe avec elle aux opérations de Basse-Egypte et de Cyrénaïque. En mai 1942, il est nommé adjoint du général Commandant la 2e Brigade française indépendante; il combat en Tunisie en mai 1943 et, en août, est placé à la tête de la 2e BFI. Le 26 avril 1944 il débarque en Italie avec la 1ère Division française libre et participe à toutes les actions difficiles mais finalement victorieuses de la 2e Brigade. Ainsi, au nord de Viterbo, il bouscule l'ennemi avec une telle énergie qu'il l'empêche, après avoir enlevé d'un seul élan la position forte de Montefiascone, de se rétablir à hauteur de Bolsena en brisant sa résistance par l'action de ses bataillons attaquant sans cesse malgré de lourdes pertes. Promu au grade de colonel en juin 1944, il débarque en Provence le 17 août. Il commande alors par intérim l'Infanterie divisionnaire de la 1ère DFL pendant les combats de Hyères, de Toulon et de la vallée du Rhône. Après la mort accidentelle, le 20 novembre 1944 dans les Vosges, du général Diego Brosset commandant la 1ère DFL, Pierre Garbay est choisi pour le remplacer; il est alors rapidement promu au grade de général de brigade. La Division, sous ses ordres, se distingue à Giromagny, au Ballon d'Alsace, à Sewen et à Gros-Magny, remportant là une éclatante victoire qui la mène en Alsace. Passée en réserve du 6e Groupe d'Armée, la 1ère DFL est dirigée ensuite sur la Poche de Royan. Rappelée en Alsace, où elle parvient le 1er janvier 1945, elle remporte, du 7 au 11 janvier, la difficile victoire défensive sur l'Ill. De même, du 23 janvier au 1er février, elle prend une part décisive à la libération définitive de l'Alsace en procédant à la réduction de la Poche de Colmar. En avril 1945, le général Garbay emmène la Division dans les Alpes-Maritimes où elle enlève, du 10 au 12 avril, après trois jours de combats acharnés, le massif fortifié de l'Authion, clef de tout le système défensif ennemi dans les Alpes du sud. Pierre Garbay, à la suite d'une audacieuse manœuvre exécutée en haute montagne, franchit la chaîne des Alpes et débouche dans la plaine du Pô à la veille de la capitulation allemande. La guerre terminée, le général Garbay a le triste privilège de dissoudre la 1ère DFL avant d'être désigné pour prendre le Commandement supérieur des Troupes de Madagascar en juin 1947. Dans une situation délicate, il est un des artisans de la pacification de la zone rebelle de la grande Ile. Promu général de division en 1948, il est nommé l'année suivante commandant Interarmées du Groupe des Territoires français de l'Océan Indien. Rentré en Métropole, il suit en octobre 1949 les cours de l'Institut des hautes Etudes de Défense nationale. En 1951, après un bref séjour de trois mois en Indochine, il assume, le Commandement supérieur des Troupes de Tunisie, puis, celui de la zone de défense AOF-Togo à Dakar, où il reçoit ses étoiles de général de corps d'armée. De retour en Métropole, il exerce conjointement à partir de septembre 1956 les fonctions de conseiller militaire Interarmées auprès du ministre de la France d'Outre-Mer, d'adjoint outre-mer au chef d'Etat-major général des Forces Armées et d'Inspecteur des Troupes coloniales. De 1957 à 1958, il est membre du Conseil supérieur des Forces armées et jusqu'en 1960 membre titulaire du Conseil supérieur de la Guerre. En 1958 il est promu au grade de général d'armée et en 1959 est nommé Gouverneur militaire de Paris. Le 1er avril 1961 il est, sur sa demande, rayé des contrôles de l'Armée active et placée en 2e section. Pierre Garbay est décédé le 17 juillet 1980 à Montluçon. Il a été inhumé à Velesmes-Echevannes en HauteSaône. • Grand Croix de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 25 juin 1941 • Croix de Guerre 39/45 (7 citations) • Croix de Guerre des TOE (2 citations) • Croix du Combattant • Croix du Combattant Volontaire 39/45 • Médaille de la Résistance avec rosette • Médaille Coloniale avec agrafes "Maroc 1925", "AFL", "Erythrée", "Libye", "Tunisie" • Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre • Distinguished Service Cross (USA) • Distinguished Service Order (GB) • Commander of British Empire (GB) • Mention in a Despatch (GB) François Garbit François Garbit est né le 22 février 1910 à Marseille (Bouches-du-Rhône). Son père, général de division, est mort des suites de blessures reçues pendant la 1ère Guerre mondiale. Elève de l'externat Saint-Joseph à Lyon où il se lie d'amitié avec le jeune Henri Groues, le futur Abbé Pierre, puis de l'externat des Pères Jésuites, François Garbit se dirige bientôt vers la carrière des armes. En octobre 1929 il entre à Saint-Cyr (promotion Mangin) d'où il sort deux années plus tard en choisissant l'Infanterie coloniale. Affecté au 4e Régiment de tirailleurs sénégalais à Toulon, il est envoyé en mai 1932 en Mauritanie où il prend le commandement du poste de Nouakchott. Nommé lieutenant, il est ensuite affecté au poste de Fort-Gouraud, au moment de sa construction. François Garbit Il rejoint plus tard le groupe nomade d'Idjil avec lequel il participe, en avril 1934, à la liaison de Bel Gardane qui voit la jonction des troupes des confins algéro-marocains avec celles de Mauritanie. Entre temps il réalise de nombreux travaux topographiques et la première étude géographique de la Koediat d'Idjil. En 1936, après un bref séjour à Paris passé au Service géographique de l'armée, il prend le commandement du groupe nomade de l'Ennedi au Tchad. En septembre 1939 il est promu au grade de capitaine et bientôt muté à un détachement de renfort pour la France. En mars 1940 son unité est dirigée sur Brazzaville puis Pointe-Noire d'où il ne pourra finalement embarquer, l'armistice survenant. Refusant la défaite, il se rallie au général de Gaulle, remonte au Tchad et prend le commandement de la 2e Compagnie du 3e Bataillon de marche (BM 3). François Garbit prend part à la campagne d'Erythrée contre les Italiens et se distingue par son courage et son talent manœuvrier. Il combat à Kub-Kub (20 février 1941) et à Keren (26 mars 1941) avant d'être fait Compagnon de la Libération par le général de Gaulle. Passé en Palestine, il participe, en juin 1941, aux opérations de Syrie qui voient s'affronter Forces françaises libres et Vichystes. Le 8 juin, lors de son entrée en Syrie, alors qu'il accompagne une compagnie australienne, il est grièvement blessé par balle à l'épaule et à la jambe. Rétabli à l'automne, il rejoint son bataillon dans le Djebel Druze et y accomplit, sous la direction du général Monclar, des missions de contact avec la population visant à relever le prestige de la France. Epuisé par cinq années d'un dur séjour outre-mer, il contracte la typhoïde. Envoyé à l'hôpital de Damas, il y meurt le 7 décembre 1941. Inhumé en Syrie dans un premier temps, son corps a été rapatrié en France en octobre 1954 pour être réinhumé à Mornant dans le Rhône. • Chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume • Compagnon de la Libération - décret du 23 juin 1941 • Croix de Guerre 39/45 avec Palme • Médaille Coloniale avec agrafe « Sahara » • Médaille Commémorative 39/45 Publications • Vers le plus grand amour, Editions du Soleil Levant, Namur 1962 • Un témoignage, Le Caire 1943 • Carnets de route d'un méhariste du Tchad (présentés par Jean d'Arbaumont), Saint-Maur des Fossés 1997 • Dernières lettres d'Afrique et du Levant, Saint-Maur des Fossés 1999 Roger Gardet Roger Gardet est né le 15 avril 1900 à Epinal. Son père, officier est mort pour la France en 1914. Elève au collège de Dôle puis au Prytanée militaire de 1914 à 1919, puis est reçu à Saint-Cyr (promotion des Croix de Guerre), d'où il sort sous-lieutenant dans l'infanterie coloniale. Promu lieutenant en 1923 puis capitaine en 1931, Roger Gardet participe à plusieurs missions de prospection géographique au Tonkin, en Tunisie, au Levant, à Madagascar, en AEF et au Maroc jusqu'en 1937. Spécialiste de la géodésie, il sert ensuite à la mission de délimitation franco-britannique du Cameroun-Nigeria et rejoint l’armée à la déclaration de guerre. En avril 1940, il est désigné sur sa demande en renfort pour la Métropole. Mais le navire, le Brazza, sur lequel il doit embarquer, est torpillé. Roger Gardet Il est à Yaoundé lorsqu'il entend l'Appel du général de Gaulle. Il constitue alors avec quelques officiers un comité de résistance avant de prendre contact avec le commandant Leclerc alors au Nigéria ; le 27 août 1940 il va à la rencontre de Leclerc à Douala puis remonte à Yaoundé avec quarante hommes participant au ralliement de la capitale du Cameroun à la France Libre. En septembre, il est promu chef de bataillon du Régiment de tirailleurs camerounais (RTC), Régiment crée par le colonel Leclerc à la place des forces de police. Fin 1940, le commandant Gardet propose la création d'un bataillon de marche, le 3e Bataillon du Régiment de tirailleurs du Cameroun (3e BRTC), qui voit le jour en mai 1941 et est placé sous son commandement. En mars 1942, le 3e BRTC devient le Bataillon de marche n° 5. Il rejoint la 2e Brigade de la 1ère Division française libre (1ère DFL) en juillet, en Egypte. Au Levant, le BM 5 participe à l'exécution de la ceinture défensive de Beyrouth, puis, en Egypte, à la Bataille d'El Alamein en octobre 1942. Le lieutenant-colonel Gardet s'illustre en Tunisie, le 11 mai 1943, dans la région de Takrouna, aux Djebillat, où il entraîne son bataillon à l'assaut des cotes 150 et 136, déterminant ainsi, malgré la vigoureuse réaction de l'adversaire, le succès d'une journée où l'ennemi perd des positions importantes et de nombreux prisonniers. Le 13 mai, il reçoit personnellement la reddition du général italien Orlando et de son corps d'armée. Il est fait Compagnon de la Libération. Après la campagne de Tunisie, il quitte le commandement du BM 5 et participe à celle d'Italie en étant adjoint opérationnel du colonel Garbay, commandant la 2e BFL. Il se distingue du 18 au 21 mai 1944, en dirigeant l'attaque des lignes fortifiées allemandes du Monte-Calvo à Pontecorvo où il conquiert successivement les objectifs qui lui sont assignés, en dépit des violentes résistances ennemies. Il se distingue de nouveau les 11 et 12 juin 1944 au Monte Rado où il réussit à briser une opiniâtre résistance ennemie, enlevant dans un assaut magnifique, une position dont la chute amènera la prise de Bagno-Reggio et d'Orvieto. Il débarque en Provence en août 1944 et participe à la libération de Toulon, aux durs combats d’Hyères et de la Garde. Promu colonel en septembre 1944, il prend le commandement de la 2e Brigade française libre. Il se distingue devant Belfort en s'emparant de 2 villages fortement défendus et en progressant de plusieurs kilomètres au milieu des lignes adverses, celles-ci étant complètement désorganisées par la rapidité de son action. Désigné, malgré lui, en octobre 1944, pour une mission d'instruction et de réorganisation des FFI, il parvient à quitter le ministère de la Défense nationale le 31 décembre 1944 et rejoint aussitôt la 1ère DFL en Alsace où il reprend le commandement de la 2e Brigade. Chargé de l'axe le moins commode de la Division lors de l'attaque du 23 janvier 1945 pour la bataille de Colmar, ses hommes franchissent l'Ill sous des tirs d'infanterie incessants. Ne pouvant bénéficier de l'appui des chars, aucun pont assez solide n'existant sur la rivière, il ne déloge l'ennemi du bois d'Ohnenheim, en liaison avec la Légion étrangère de la 1ère Brigade, qu'au prix d'énormes pertes. Le 31 janvier, ils réduisent enfin la résistance acharnée de l'adversaire. En avril et mai 45, Roger Gardet participe, dans les Alpes, aux combats pour la libération de La Brigue et de La Tende. De 1948 à 1950 il commande, comme général de brigade, la 2e Brigade d'AOF. Auditeur à l'Institut des hautes études de la Défense nationale en 1951, il est ensuite adjoint du général commandant la Région militaire de Toulouse. De 1952 à 1953 le général Gardet est adjoint au général commandant les forces terrestres au Sud-Vietnam avant de commander ensuite les forces terrestres du Laos puis celles du SudVietnam (1953-1954) et de recevoir deux citations à l’ordre de l’armée. De 1955 à 1958 il est commandant supérieur à Madagascar et est promu entre-temps général de division. Général de corps d'armée en 1958, Roger Gardet termine sa carrière comme commandant supérieur en AOF (1958-1960). De 1962 à 1966 il est rappelé à l'activité et est nommé président de la Cour militaire de Justice, en particulier lors du procès des auteurs de l'attentat du Petit-Clamart contre le général de Gaulle. Roger Gardet est décédé le 27 février 1989 à Fréjus. Il est inhumé à Chevigny, dans le Jura. • Grand Croix de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 23 juin 1943 • Croix de guerre 39/45 (5 citations) • Croix de Guerre des TOE (2 citations) • Médaille de la Résistance avec rosette • Médaille Coloniale • Croix du combattant volontaire 39/45 • Croix du combattant volontaire de la Résistance • Distinguished Service Order (GB) • Order of British Empire (GB) • Distinguished Service Cross (USA) • Commandeur de l’Etoile Noire (Bénin) • Grand Officier de l’Etoile d’Anjouan (Comores) • Grand Officier du Nicham Iftikar (Tunisie) • Grand Croix du Nicham El Anouar Gargué Gargué ou N’Gargué (n° matricule 2366) est caporal à la 3e section de la 9e compagnie du Bataillon de marche n° 3 de l’AEF (BM 3). La 9e compagnie du BM 3 est l'ancienne 10e compagnie du Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST) ; elle est formée au Tchad en décembre 1940 et janvier 1941, à Mourzouk puis à Abéché. Gargué, sous les ordres du sergent Marcel Vincent, participe avec la Brigade française d’Orient à la campagne d’Erythrée contre les troupes italiennes. Il prend part brillamment à la prise de Kub-Kub au cours de laquelle il est blessé et évacué le 23 février 1941. Pour ces combats, il reçoit la citation à l’ordre de l’armée suivante : « Gradé énergique, a tout au long d’une journée de combat pénible en montagne et sans eau à Cub-Cub (Erythrée) les 21 et 22 février 1941 assuré le service d’un F.M. à la place d’un tirailleur défaillant. A été sérieusement blessé au moment où il reconnaissait un objectif tenu par des groupes ennemis qui interdisaient l’avance de sa section ». Il est de nouveau légèrement blessé par éclats de pierre à la suite d’un violent bombardement de mortier le 25 mars 1941 sur la position occupée par sa section entre l’Engiahat et le Grand Willy. Promu sergent, il est décoré de la Croix de la Libération par le général de Gaulle en mai 1941 au camp de Qastina en Palestine. Par jugement en date du 4 juillet 2008, le Tribunal de Grande Instance de Paris a déclaré absent M. Félicien GARGUE ou N’GARGUE, Compagnon de la Libération, qui n’a plus reparu ni donné de nouvelles depuis juin 1941 et dont les date et lieu de naissance sont inconnus, l’orthographe des nom et prénom est incertaine. • Compagnon de la Libération - décret du 23 • Croix de Guerre 39/45 avec palme • Médaille Coloniale avec agrafe "Erythrée" juin 1941 Louis Gautheron Louis Gautheron est né le 15 avril 1915 à Mellecey en Saône-et-Loire. Il s'engage dans l'armée en janvier 1936 et est affecté au RICM. Promu caporal puis caporal-chef, il est envoyé en Afrique pour être affecté au Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST) en mars 1938. Nommé sergent en août 1938, il rallie la France libre à l'été 1940. Fin 1940, il est affecté au Bataillon de marche n°3 (BM 3) alors en formation avec des éléments venus de tout le Tchad. Louis Gautheron participe avec le BM 3, placé sous les ordres du commandant Garbay, à la campagne d'Erythrée. Louis Gautheron Blessé par balle à l'aine, le 22 février 1941 lors des combats de Cub-Cub alors qu'il emmène ses tirailleurs à l'assaut contre les Italiens, il attend son évacuation sans se plaindre pendant deux jours dans des conditions très pénibles. Il est cité à l'ordre de l'armée. Fait Compagnon de la Libération le 23 juin 1941, il se voit promu sergent-chef au lendemain de la campagne de Syrie. Accidentellement blessé par balle en février 1942 en Syrie, il prend part à la campagne de Libye avec la 2e Brigade du général Cazaud en mai-juin 1942. En juillet 1942, le BM 3 est renvoyé au Tchad. Affecté au RTST en janvier 1943, le sergent-chef Louis Gautheron rejoint les rangs du Bataillon de marche n° 15 (BM 15) qui se constitue en mars 1943 à partir de la 9 e compagnie du BM 3. Avec son unité, il séjourne au Nigeria puis au Tchad et enfin en Afrique du nord. Promu adjudant le 1er avril 1944, il est envoyé en renfort en France et embarque à Alger le 10 novembre 1944. Avec le BM 15, il stationne à Antibes avant d'être engagé sur le front de l'Atlantique en mai 1945, où son unité prend une part active aux opérations de la Pointe de Grave et de la Rochelle. Il termine la guerre avec le grade de sous-lieutenant. Poursuivant sa carrière dans l'armée, Louis Gautheron sert au 3e Régiment de tirailleurs sénégalais (3e RTS) en Tunisie et est rayé des contrôles de l'armée à sa demande avec le grade de lieutenant en décembre 1947. Rappelé en 1951, il est désigné pour l'Indochine où il reçoit deux citations pour son action d'officier de renseignements. De retour en métropole en septembre 1953, il est promu capitaine en janvier 1954 ; il poursuit sa carrière en AOF comme commandant de compagnie au Bataillon autonome du Niger (1956-1958) puis en Algérie avec le 66e RIMa (1960-1961). Il prend sa retraite en 1964 comme capitaine honoraire et se retire à Toulon. Louis Gautheron est décédé le 3 janvier 1988 à Toulon où il est inhumé. • Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 23 juin 1941 • Croix de Guerre 39/45 avec palme • Croix de Guerre des TOE (2 citations) • Médaille Coloniale avec agrafes "AFL", "Erythrée", "Libye", "E-O" • Médaille des Blessés • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre • Médaille Commémorative des Opérations de Sécurité et du Maintien • Mérite Syrien • Officier de l'Etoile Noire (Bénin) de l'Ordre en AFN Noël Giorgi Noël Giorgi est né 10 janvier 1900 à Carabona en Corse. Engagé dans l'armée en 1920, il sert d'abord au 14ème Escadron d'ouvriers d'aviation. Caporal puis sergent, il passe en 1927 dans l'Infanterie Coloniale et sert successivement au Levant, au Sénégal, en Mauritanie et en Afrique Equatoriale Française. Alors qu'il est affecté au Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad (RTST), refusant la défaite, il prend part avec enthousiasme au ralliement du Tchad à la France Libre, à Fort-Lamy le 26 août 1940. En décembre 1940, il est affecté au Bataillon de Marche n°3 (BM 3) avec lequel il participe activement à la campagne d'Erythrée. Noël Giorgi Ainsi, les 21 et 22 février 1941, il se conduit brillamment aux combats de Kub-Kub et bien que, blessé, continue à se battre et refuse de se faire évacuer. L'adjudant-chef Noël Giorgi reçoit la Croix de la Libération des mains du général de Gaulle le 26 mai 1941 à Qastina en Palestine. Il prend part ensuite avec le BM 3 à la campagne de Syrie puis à celles de Libye et d'Egypte. En octobre 1943, le lieutenant Giorgi est affecté au BM 14 successivement en Algérie et au Maroc. C'est à Fez au Maroc qu'il décède accidentellement, le 11 septembre 1944. Il a été inhumé en Corse, au cimetière de Carabona à Zonza. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 23 juin 1941 • Médaille Militaire • Croix de Guerre 39/45 avec palme • Croix de Guerre des TOE • Médaille de la Résistance Nicolas de Glos Nicolas de Glos est né le 10 février 1911 à Cannes. Ses parents ayant divorcé, il est confié à la garde d’un cousin de sa mère à Bruxelles. Il y fait ses études au collège Saint-Michel. Il souhaite entrer dans les ordres mais y renonce pour pouvoir aider financièrement son père, accablé par des revers de fortune. Il commence alors une carrière à la banque de Saint-Phalle à Bruxelles et y reste pendant 10 ans. En 1939, on lui propose un poste au Congo belge ; il embarque au mois de septembre, juste avant la déclaration de guerre qu'il apprend par la radio du bord. Débarqué à Mombassa, il est mobilisé et rejoint Brazzaville par le rail puis en bateau. En août 1940, les officiers de Brazzaville choisissent de poursuivre la lutte derrière le général de Gaulle. Nicolas de Glos Au même moment, le 28 août 1940, Nicolas de Glos, qui entre-temps a été démobilisé et a rejoint le Congo belge où l'attendait sa nouvelle situation, se présente à Brazzaville et signe immédiatement son engagement dans les Forces françaises libres, demandant à servir dans une unité combattante. Maréchal des logis d'Artillerie, il est affecté comme sergent d'Infanterie coloniale au Bataillon de marche n°1 (BM 1). Bientôt promu adjudant, il prend part à la campagne du Gabon puis à celle de Syrie. Le général de Gaulle, en inspection au Levant le nomme sous-lieutenant. A l’automne 1941, il est muté au Bataillon de marche n°11 (BM 11) sous le commandement du capitaine Langlois et participe aux opérations de Libye, à l'oasis de Djaraboub notamment, puis à celles d'Egypte, en octobre 1942 à El Alamein. En raison de ses qualités intellectuelles, il est affecté sur ordre du général Brosset au 3e Bureau de la 2e Brigade où il rend les plus grands services au cours des opérations du 9 au 11 mai 1943 à Takrouna en Tunisie. Le lieutenant de Glos participe ensuite activement à la campagne d'Italie; ainsi, il assure, du 11 au 18 mai 1944, la liaison avec la brigade voisine puis, du 18 au 26 mai, les fonctions d'officier observateur de la Brigade. Il débarque en Provence en août 1944 comme chef du 3e Bureau de la 1ère Division française libre et se distingue lors des combats, du 19 au 25 août pour la libération de Toulon. Au début de l'année 1945 il obtient de servir à nouveau dans une unité combattante, comme capitaine adjoint au commandant du BM 11. Il prend part alors aux diverses opérations dans les Alpes-maritimes faisant preuve d'une grande bravoure et d'un sens tactique aigu. Il se distingue particulièrement au cours des attaques du Plan Caval, le 11 avril 1945, et de la Tête de la Secca, coordonnant parfaitement l'action artillerie-infanterie. Démobilisé, il choisit de servir en Afrique et après un an d'études à l'Ecole d'administration de la France d’Outremer, il est nommé chef du bureau des finances à Bangui. Administrateur adjoint des colonies à Bangui, il sert ensuite au Tchad, à Mongo, comme administrateur en chef de la FOM. En 1961, en congé spécial, il devient secrétaire de l'Evêché de Fort-Lamy. Administrateur également de la revue "Etudes", il entre en 1968 à la Compagnie de Jésus où il est frère coadjuteur. A partir de 1969, il devient directeur de l'enseignement privé catholique à N'Djamena. Le 23 mai 1976, il est sauvagement assassiné par un voleur dans la cathédrale de N'Djamena à l'issue de la messe dominicale. Son corps a été rapatrié en métropole et ses obsèques se sont déroulées à Hornoy dans la Somme. • • • • • • • • Officier de la Légion d'Honneur Compagnon de la Libération - décret du 7 août 1945 Commandeur de l'Ordre National du Mérite Croix de Guerre 39/45 (2 citations) Médaille Coloniale avec agrafes "Libye", "Tunisie" Silver Star (USA) Officier de l’Ordre National du Tchad Officier de l’Etoile Noire du Bénin Paul Guénon Paul Guénon est né le 4 avril 1911 à Blaye en Gironde. Son père était chef de bureau à la Préfecture de la Gironde. Il effectue son service militaire en 1931 et est incorporé l'année suivante à l'Ecole du service de Santé Militaire de Lyon. Détaché à Marseille, il est promu médecin lieutenant en 1934. En 1937, il est affecté au 9ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais (9e RTS) à Tarbes et est embarqué en avril 1938 pour l'AEF. Au moment de la déclaration de guerre, Paul Guénon est médecin-chef des troupes du Kanem au Tchad. Dès l'été 1940, il rallie les Force Françaises Libres et se trouve affecté au 2e Bataillon de Marche de l'Oubangui-Chari (BM2). Paul Guénon Embarqué avec son unité à destination de Pointe-Noire puis de Brazzaville, il atteint la Palestine en avril 1941 avant de prendre part à la campagne de Syrie au terme de laquelle il est promu médecin capitaine. En décembre 1941, il part pour le Western Desert et participe à la campagne de Libye. Du 27 mai au 10 juin 1942, il combat à Bir-Hakeim où il se dépense sans compter à son poste de secours. Violemment bombardé, dans une position intenable, encombré de blessés, il dirige son personnel et pratique avec succès des opérations délicates avec le plus parfait sang-froid. En septembre 1942 il est affecté en qualité de médecin-chef au Groupe Sanitaire de la 2e Brigade de la 1ère Division Française Libre. En octobre, il prend part à la bataille d'El Alamein en Egypte. Médecin de l'échelon avancé du groupe sanitaire de la 2e Brigade pendant les opérations du 11 mai 1943 dans le secteur de Takrouna en Tunisie, il mène à bien avec courage une mission difficile, assurant l'évacuation de 120 blessés sous un violent bombardement d'Artillerie. Affecté au 2ème Régiment d'Artillerie Coloniale (2e RAC) de la 1ère DFL, toujours comme médecin-chef, il prend part ensuite aux opérations d'Italie (avril-juillet 1944) au sein de l'Ambulance Hadfield Spears avant de débarquer en Provence en août 1944 avec la 1ère DFL. Après la libération de la vallée du Rhône, Paul Guénon est affecté au Bataillon de Marche n° 11 avec lequel il participe à la campagne des Vosges, puis à celle d'Alsace où il se distingue à nouveau en janvier 1945 au cours des durs combats de l'Ill. A Illhaeusern, au Moulin du Ried et dans le bois d'Elsenheim, il se porte constamment en avant sous le feu ennemi pour assurer, jour et nuit, le ramassage des très nombreux blessés et leur évacuation. Paul Guénon termine la guerre sur le front des Alpes, au sein de l'Ambulance Chirurgicale Légère (ACL) et, après la capitulation allemande du 8 mai 1945, est promu médecin commandant. Volontaire, il part alors pour l'Indochine, au sein du commando Conus, avec le CEFEO. Le 23 janvier 1946, au cours d'une embuscade à Bankeun au Laos, Paul Guenon se trouve face à face avec le chef d'une bande de rebelles qui, après un rapide corps à corps, le tue d'une balle portée en plein cœur. Il a été inhumé à Saint Genès de Blaye en Gironde. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 28 mai 1945 • Croix de Guerre 39/45 (2 citations) • Médaille Coloniale avec agrafes "AFL" et "Tunisie" Pierre Hautefeuille Pierre Hautefeuille est né le 23 juillet 1916 à Paris. Son père était officier de marine. Après le Baccalauréat, il entre à Saint-Cyr en 1934 (promotion Alexandre 1er de Yougoslavie). A sa sortie en 1936, le sous-lieutenant Hautefeuille choisit l'Infanterie Coloniale et, à partir de 1937, est affecté en AEF, au Bataillon de Tirailleurs Sénégalais de l'Oubangui-Chari. En 1938, promu lieutenant, il sert à la 3e Compagnie du Bataillon. Il y remplit des fonctions administratives civiles d'abord comme adjoint au chef de la subdivision de Bouar puis en qualité de chef du Poste de Contrôle Administratif de Baboua. A la déclaration de guerre, Pierre Hautefeuille rejoint Bouar où il est adjoint au capitaine de Roux, Commandant de la 3ème Compagnie du B.T.O. Avec lui, refusant l'armistice, il rallie la France Libre parmi les premiers le 27 août 1940. Pierre Hautefeuille En septembre, il rejoint Bangui pour y prendre le commandement de la 1ère Compagnie du Dépôt de Guerre puis, en décembre 1940, celui de la 6e Compagnie du Bataillon de Marche n°2 (BM 2), à nouveau sous les ordres du commandant de Roux. Il débarque avec le BM 2 en Egypte avant de participer à la campagne de Syrie puis aux opérations de Police dans l'Euphrate. Versé au 2e Bureau de l'Etat-major du général Koenig en septembre 1941, le capitaine Pierre Hautefeuille est présent à Bir-Hakeim - où il est cité - et à El Alamein. Avant la fin de la bataille d'El Alamein, en octobre 1942, il est affecté au BM 5 comme commandant de Compagnie et participe, par la suite, à tous les engagements de son unité au sein de la 2e Brigade FFL. Le 11 mai 1943 en Tunisie, près de Takrouna il mène l'attaque des Djebillats, entraînant sa compagnie sous un bombardement très violent et atteint puis dépasse l'objectif désigné. Blessé au cours du combat, il est cité deux fois. Après un court passage au service du Chiffre à l'Etat-major du général de Gaulle à Alger en juin 1943, Pierre Hautefeuille regagne son bataillon. Il se distingue de nouveau en Italie le 19 mai 1944 où il force le passage du Rio Forma Quesa avant de prendre, le 20 mai, le Monte Morrone près de Pontecorvo. Adjoint du commandant du Bataillon à partir de juin 1944, il reçoit la Croix de la libération des mains du Général de Gaulle sur le front des troupes. Il débarque en Provence en août et prend part à la libération du territoire (Vallée du Rhône, Vosges et Alsace où il est une nouvelle fois cité). Le capitaine Hautefeuille prend le commandement du BM 5 en décembre 1944 et termine la guerre sur le front des Alpes. Promu chef de bataillon en septembre 1945. Servant au Cabinet du général Koenig en Allemagne de 1946 à 1949, puis comme commandant d'un Bataillon à Brazzaville, il est ensuite chef d'Etat-major du Commandant Militaire du Gabon jusqu'en 1952. En service à l'Etat-major de la Zone Stratégique de l'Océan Indien en 1953 et 1954. Pierre Hautefeuille séjourne en Indochine de 1954 à 1956 comme commandant d'un Bataillon, puis à la Mission de Liaison auprès de la Commission Internationale de Contrôle de l'Armistice. De nouveau affecté à l'Etat-major de la Zone Stratégique de l'Océan Indien de 1956 à 1958, promu lieutenantcolonel, il suit ensuite les cours de l'Ecole Supérieure de Guerre (1958 à 1960). De 1960 à 1963, il est cadre au Cours Supérieur Interarmées et y assure notamment la direction du Cycle d'Etudes psychologiques à partir du 1er février 1963 Promu colonel le 1er janvier 1963, Pierre Hautefeuille est attaché militaire à Saint-Domingue et commande un Régiment en Martinique avant d'occuper le poste d'adjoint au général Commandant Supérieur jusqu'en 1966. Affecté à l'Inspection Générale de la Défense Opérationnelle du Territoire en 1966 et 1967, il est également auditeur du Centre des Hautes Etudes Militaires (CHEM) et à l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN) en 1967 et 1968. Cadre à l'IHEDN de 1968 à 1971, Pierre Hautefeuille reçoit ses étoiles de général de brigade en mars 1971. Il est admis dans le cadre de réserve en août de la même année. De 1972 à 1978, le général Hautefeuille est Secrétaire Général de l'Union promotionnelle des Négociants, Entrepreneurs et Fabricants d'Equipements Sanitaires. Pierre Hautefeuille est décédé le 28 décembre 1999 à la Celle Saint-Cloud dans les Yvelines. Ses obsèques se sont déroulées en l'église de la Sainte Trinité à Paris. Il a été inhumé à Roquebrune Cap Martin dans les AlpesMaritimes. • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944 • Croix de Guerre 39/45 (3 citations) • Croix de Guerre des TOE • Médaille de la Résistance Yves Hervé Fils de militaire, Yves Hervé est né le 5 juillet 1909 à Guingamp dans les Côtes d'Armor. Elève à l’Ecole de Santé navale de Bordeaux en 1930, il en sort médecin lieutenant du Corps de Santé coloniale en 1935. Après un stage à l’école d’application du service de Santé des Troupes coloniales à Marseille, il sert deux années en Guyane avant d’être affecté au 21e Régiment d’infanterie coloniale au Levant en janvier 1939. Refusant l’armistice qui le surprend en Syrie, le médecin capitaine Hervé cherche dès l’été 1940 à rejoindre les Forces françaises libres. Finalement, après une tentative ratée d’évasion de Syrie, il rallie les FFL après la campagne de Syrie de juin 1941. Yves Hervé Affecté en qualité de médecin-chef au Bataillon de marche n°11 (BM 11) dès sa création en septembre 1941, il prend part avec la 2e Brigade française libre, aux campagnes de Libye et d'Egypte en 1942. A Djarabud, au printemps 1942, il lutte avec la plus grande compétence pour maintenir le Bataillon en état malgré les difficultés dues au climat, l'eau rationnée et le ravitaillement déficient. Lors des opérations de Tunisie en avril-mai 1943 et particulièrement à Takrouna, il se distingue en relevant des blessés sous le feu entre les lignes avec le plus grand mépris du danger. Le 11 avril 1944, il embarque avec son unité pour la campagne d'Italie. Lors des combats de la Vallée du Liri, le 17 mai 1944 vers 8H00 du matin, alors qu’il porte secours à un tirailleur blessé, le médecin capitaine Yves Hervé est mortellement atteint par balle devant le village de Chiaia à 4 kilomètres à l’ouest de San Giorgio. Transporté immédiatement au poste médical de San Giorgio, il décède quelques minutes après son arrivée. Inhumé à Naples, son corps a été rapatrié et inhumé au cimetière de la Chesnaye à Guingamp. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 28 mai 1945 • Croix de Guerre 39/45 • Médaille Coloniale avec agrafe "Libye" Jules Hirleman Fils de postier d'origine alsacienne et d'une mère lorraine, Jules Hirleman est né le 14 janvier 1901 à Belfort. Après des études à l'Ecole secondaire du SacréCoeur à Conflans, il entre en 1920 chez les Père du saint Esprit. Il effectue son service militaire en 1921 comme infirmier avant d'être envoyé au Canada comme surveillant dans un collège français. Ordonné prêtre en mars 1927 à Ottawa, il part, trois mois plus tard, comme missionnaire à Brazzaville au Congo. En octobre 1939, mobilisé comme sergent infirmier, il est envoyé à Fort-Lamy, puis à FayaLargeau au Tchad. Il rejoint les Forces françaises libres au moment du ralliement du Tchad à la France libre, le 26 août 1940. Jules Hirleman Nommé aumônier militaire, il quitte Largeau en novembre 1940 pour rejoindre le Bataillon de marche n° 3 (BM 3) placé sous les ordres du commandant Garbay. Avec le BM 3, il prend part aux combats d’Erythrée au sein de la Brigade d’Orient, notamment à Cub cub, Keren et Massaoua. Ensuite rapatrié à Qastina en Palestine en mai 1941 avec son unité, il participe à la campagne de Syrie en juin 1941. Aumônier divisionnaire à Beyrouth, puis aumônier de la Force L (Larminat), puis du Western Desert, il tient, en plus de ses fonctions, à assurer le service d'aumônier du 2e Bataillon de la Légion étrangère et devient alors l'aumônier principal des FFL. En mai et juin 1942, dans le désert de Libye avec le 2e BLE, il se distingue lors de la défense de Bir-Hakeim, par son dévouement absolu pour les blessés, auxquels il prodigue des secours moraux tout en participant constamment à leur ramassage et à leur transport au poste de secours. Faisant preuve d’un mépris absolu du danger, le Père Hirleman fait alors figure d’exemple pour tous. Présent aux combats d'El Alamein, il donne les derniers sacrements au lieutenant-colonel Amilakvari le 24 octobre 1942. Il participe ensuite aux campagnes de Tunisie, d'Italie et de France. En Italie, il prend la place de l'aumônier de la Légion, le Père Malec, au moment où ce dernier est évacué, se tenant toujours aux postes de secours avancés où, allant voir les blessés des compagnies de tête, il fait de nouveau l'admiration de tous. Dans les Vosges, au cours des très durs combats du 3 au 8 novembre 1944, dans des conditions de climat et de terrain épouvantables, il demeure sans cesse en première ligne, s'assurant lui-même de l'évacuation des blessés et de la recherche des tués. Constamment en première ligne, du 27 novembre au 3 décembre 1944, il prodigue à tous le réconfort de sa présence. Jules Hirleman termine la guerre avec le grade d'aumônier capitaine. Nommé aumônier de la Légion étrangère en septembre 1945, il rejoint Sidi Bel Abbès et y demeure jusqu'en 1959. Jules Hirleman est ensuite prêtre de paroisse dans les Bouches-duRhône, d'abord à Saint-Mitre les Remparts puis, à partir de 1968, à Puyloubier. Le Père Hirleman est décédé le 20 octobre 1987 à Puyloubier. Il est inhumé au Carré de la Légion. • Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du • Croix de Guerre 39/45 (5 citations) • Croix de la Valeur Militaire (1 citation) • Commandeur du Nicham Iftikar • Officier du Nicham El Anouar 7 mars 1945 Dernière mise à jour : le 15 novembre 2005 Contacter le webma Georges Hugo Georges Hugo est né le 3 avril 1915 à Dijon. Son père, officier, est mort au champ d'honneur en 1917. Ancien élève du Prytanée militaire, il entre à Saint-Cyr en 1935 (promotion maréchal Lyautey) et en sort deux ans plus tard avec le grade de sous-lieutenant. Affecté au 3ème Régiment d'Infanterie Coloniale en août 1937, il part pour Dakar l'année suivante. Nommé lieutenant, il est muté au Bataillon Mobile n° 3 et stationne au Sénégal puis au Dahomey où il se trouve lorsque la guerre éclate en septembre 1939. Il est au Niger quand il entend l'annonce de l'armistice de juin 1940. Refusant la défaite, il s'évade dès le 23 juin, passant par le Nigeria, la Gold Coast, le Cameroun et Pointe-Noire pour rejoindre la France Libre en juillet 1940. Georges Hugo Engagé dans les Forces Françaises Libres à Brazzaville, il est affecté au Bataillon de Marche n°1 (BM 1) et participe aux campagnes du Gabon, du Soudan anglo-égyptien et de Syrie au cours de laquelle il est blessé par balle à la tête de sa compagnie, le 19 juin 1941, au Djebel El Kelb. Nommé capitaine en septembre 1941, il est affecté au BM 11 dès sa création et prend part avec son bataillon, au sein de la 1ère Division Française Libre, aux campagnes de Libye et d'Egypte, notamment à l'Himeimat (El Alamein). En Tunisie, il tire de nouveau le meilleur rendement de sa compagnie sous le feu de l'ennemi. En particulier, dans la nuit du 9 mai 1943, il conduit ses hommes à travers les champs de mines en poussant à l'intérieur des lignes allemandes et ramène son unité au complet. En Italie, commandant la 6ème compagnie, il est de nouveau très sérieusement blessé par balles au cours de l'attaque d'une maison fortement défendue le 17 mai 1944 à Casa Chiaia. Après quatre mois passés à l'hôpital en Afrique du Nord, le capitaine Hugo rejoint la France, en septembre 1944 et participe à la campagne de libération du territoire national. Après la guerre, il sert en Indochine et est une nouvelle fois blessé par des éclats d'obus, à Saigon le 8 avril 1946. De retour en France en 1949 il est promu chef de bataillon et repart pour servir en Indochine de 1950 à 1953. Après un stage à l'Ecole de Guerre, il est affecté, en octobre 1956, sur la côte française de Somalis. Nommé lieutenant-colonel, il retourne en métropole en 1959 et est affecté au 63ème Régiment d'Infanterie de Marine (63ème RIMa) stationné en Algérie. En 1961, il est muté au 9ème RIMa, toujours en Algérie, dans le secteur de Bordj-Menaiel. Promu au grade de colonel en 1962, il est ensuite affecté à l'Etat-major de l'Armée de Terre et devient, en 1963, attaché militaire et de l'Air en poste à l'Ambassade de France à Berne. En 1967 il est l'adjoint du général commandant la 2ème Brigade Blindée à Saint-Germain-en-Laye. En 1970, il reçoit ses étoiles de général de brigade et est nommé adjoint au général commandant la 3ème Région militaire. En 1972, il est admis en 2ème section. Georges Hugo est décédé le 1er mars 1984 à Pont-d'Ain où se sont déroulées ses obsèques. Il a été inhumé à Druillat dans l'Ain. • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 4 juillet 1944 • Grand Officier de l'Ordre National du Mérite • Croix de Guerre 39/45 (3 citations) • Croix de Guerre des TOE (1 citation) • Croix de la Valeur Militaire (2 citations) • Croix du Combattant Volontaire 39/45 • Médaille des Evadés • Médaille Coloniale • Commandeur de l'Etoile Noire (Bénin) • Commandeur du Nichan El Anouar • Officier de l'Ordre Royal du Cambodge Pierre Iehlé Pierre Iehlé est né le 27 août 1914 à Paris. Son père était ingénieur des Arts et Manufactures. Bachelier, il entre à l'Ecole navale en 1933. Après un an passé sur la Jeanne d'Arc et un bref séjour en Extrême-Orient en 1936, l'enseigne de vaisseau de 2e classe Iehlé embarque sur le torpilleur Forbin avec lequel il participe aux patrouilles en Méditerranée et dans le détroit de Gibraltar en 1937 et 1938. Promu enseigne de vaisseau de 1ère classe, il assure, en 1939 et 1940 avec le Forbin, l'escorte des convois en Atlantique ; il passe ensuite en Méditerranée orientale et, à l'armistice, se trouve avec son bâtiment à Alexandrie. Refusant la défaite, il décide en décembre 1940, après une entrevue décevante avec l’amiral Godfroy commandant la Force X, de quitter la Marine et de rallier les Forces françaises libres au Caire. Pierre Iehlé Envoyé à Fort-Lamy au Tchad, il est alors affecté dans l’armée de terre au Bataillon de marche n°3 (BM3) qu'il rejoint au Soudan anglo-égyptien début janvier 1941. Avec sa nouvelle unité, il effectue toute la campagne d'Erythrée comme chef d'une section de mortiers. Cité à l'ordre de la division, il combat à Kub-Kub en février 1941 puis, en qualité de commandant de la compagnie d'accompagnement du Bataillon de marche n° 3 (BM 3), à Keren et à Massaoua en mars et en avril 1941. En juin 1941, en Palestine, il reçoit la Croix de la Libération des mains du général de Gaulle et prend part, avec son bataillon, à la campagne de Syrie. En septembre 1941, promu lieutenant de vaisseau, Pierre Iehlé est affecté au 1er Bataillon de fusiliers marins (1er BFM) comme officier en second sous les ordres du lieutenant de vaisseau Hubert Amyot d'Inville. Il participe alors à la campagne de Libye, aux combats d'Halfaya et de Tmimi puis à ceux de Bir-Hakeim (mai-juin 1942). Il s'y distingue notamment le 4 juin 1942 assurant un ravitaillement de munition urgent sous un violent bombardement ; de jour et de nuit il ne cesse de circuler pour contrôler le bon fonctionnement de ses pièces de DCA. Il combat ensuite à El Alamein en octobre 1942 puis lors de la campagne de Tunisie (avril-mai 1943). En juillet 1943, Pierre Iehlé est nommé chef de cabinet du chef d'Etat-major général adjoint de la Marine à Alger. En janvier 1944 il prend le commandement de la 23e flottille de MTB (vedettes rapides lance-torpilles) basée en Angleterre et chargée d'intercepter les communications maritimes allemandes dans les îles anglo-normandes; il coule trois bâtiments ennemis entre Jersey et Guernesey, assure le blocus maritime de Brest puis celui de Lorient et finalement celui de la Pallice en mai 1945. Après la capitulation allemande, Pierre Iehlé est nommé instructeur à l'Ecole navale puis, promu capitaine de corvette, est désigné pour servir comme chef de cabinet du Haut-commissaire en Indochine de 1945 à 1947. De retour en France, en juin 1947, il est affecté en qualité de commandant en second sur le croiseur léger Le Malin en Méditerranée. En août 1948 il repart pour l'Indochine où il est détaché pendant un an, à Hanoi, à l'Etat-major du général commandant les Troupes du Tonkin. Il remplit ensuite le même rôle à Saigon, à l'Etat-major du général commandant les Forces françaises en Indochine. Il commande également pendant neuf mois le poste Marine de Ream dans le golfe du Siam. Promu au grade de capitaine de frégate, Pierre Iehlé rentre en France en 1950 et est nommé sous-chef d'Etatmajor logistique à Bizerte où il prépare la construction du complexe souterrain de cette base. En juin 1953 il prend le commandement de l'escorteur Hoche chargé d'expérimenter les nouvelles installations de détection des escorteurs d'escadre type "Surcouf". Sous-chef d'Etat-major d'opération en septembre 1954, à la Préfecture maritime de Cherbourg, il reçoit ses galons de capitaine de vaisseau et passe trois années aux EtatsUnis, de juillet 1957 à juillet 1960, comme adjoint au chef des opérations stratégiques et chef de la délégation française, à l'Etat-major du Commandant suprême allié de l'Atlantique Nord. En octobre 1960, il est placé à la tête de la 8e Division d'escorteurs d'escadre et commande l'escorteur d'escadre Jauréguiberry avant de prendre, en septembre 1961, le commandement de l'Ecole navale. Promu au grade de contre-amiral en septembre 1963, il est sous-chef d'Etat-major à l'Etat-major de la Marine, chargé des constructions neuves et des réparations de la Flotte, de l'Armement et de la Recherche scientifique. En octobre 1966, il commande le groupe des trois porte-avions et de l'aviation embarquée et est promu viceamiral en avril 1967 avant d'être désigné, l'année suivante, comme adjoint Armées du directeur des centres d'expérimentations nucléaires. En décembre 1968, Pierre Iehlé reçoit ses étoiles de vice-amiral d'escadre. En avril 1970, en plus de ses fonctions d'adjoint du directeur des centres d'expérimentations nucléaires, il se voit chargé de commander le groupement opérationnel des expérimentations nucléaires pour le Pacifique. Inspecteur général de la Marine en avril 1971, il est promu au grade d'amiral en décembre de la même année. Parallèlement membre du Conseil supérieur de la Guerre de 1969 à 1974, Pierre Iehlé est placé dans la 2e section du cadre des officiers généraux de la Marine au mois d'août 1975. Pierre Iehlé est décédé le 9 octobre 1984 à Toulon. Il a été inhumé à Marsillargues dans l'Hérault. • Grand Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 23 juin 1941 • Grand Croix de l'Ordre National du Mérite • Croix de Guerre 39/45 (5 citations) • Croix de Guerre des TOE • Médaille de la Résistance avec rosette • Médaille Coloniale avec agrafes "Erythrée", "Libye", "Bir-Hakeim", "Tunisie", "E-O" • Commandeur du Mérite Maritime • Distinguished Service Cross (GB) • Officier de l'Ordre de Saint-Charles (Monaco) • Commandeur du Nicham Iftikar (Tunisie) • Commandeur de l'Ordre Royal (Cambodge) • Commandeur de l'Ordre du Million d'Eléphants (Laos) Georges Jeanperrin Georges Jeanperrin est né le 14 mai 1916 à Remiremont dans les Vosges. En 1936, il entre à l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr d'où il sort deux ans plus tard dans la promotion "du soldat Inconnu". Il choisit la "Coloniale" et, après une année passée en France, est affecté en AOF, au Sénégal en juillet 1939. C'est en Haute-Volta que le surprend l'armistice. Refusant la défaite, il gagne la Gold Coast britannique d'où il rejoint les Forces françaises libres au Cameroun au moment du ralliement du territoire. A Douala, il prend une part active, en septembre 1940, à la formation du 3e Bataillon du Régiment de tirailleurs du Cameroun (BRTC) et inculque à ses tirailleurs une discipline de feu remarquable. Georges Jeanperrin Deux mois plus tard, Georges Jeanperrin, adjoint au commandant de la 2e Compagnie, participe avec son unité aux opérations de ralliement du Gabon à la France libre et à la prise de Libreville sous les ordres du colonel Leclerc. Au lendemain des combats du Gabon, fin décembre 1940, le 3e BRTC devient le Bataillon de marche n° 4 et rejoint, après un séjour au Tchad, la 1ère Brigade coloniale pour prendre part à la campagne de Syrie en juin 1941. Après la prise de Kissoué puis de Damas, le lieutenant Jeanperrin est nommé à la tête de la 1ère Compagnie du BM 4. Fin juillet 1941 le BM 4 est envoyé en Ethiopie, où seule la 3e Compagnie participe à la prise de Gondar en décembre. Le Bataillon gagne ensuite Beyrouth, en mai 1942, avant de rejoindre en Libye, en janvier 1943, les rangs de la 2e Brigade française libre (2e BFL) au sein de la 1ère Division française libre (1ère DFL). Le 12 avril 1943, à la veille du départ pour la campagne de Tunisie, Georges Jeanperrin est nommé au grade de capitaine ; il prend part aux combats du Djebel Zaghouan et de Takrouna où il se distingue particulièrement. De juillet 1943 à avril 1944, il séjourne à Nabeul avec la 1ère DFL où l'entraînement, les manœuvres et l'instruction se succèdent. Il débarque en Italie avec l'ensemble de la 1ère DFL en avril 1944 et, le 17 mai 1944, dans la région du Rio Mari, il pousse sa compagnie en avant sur une position dominée par l'ennemi qu'il parvient à tenir pendant 24 heures. Blessé par balle dans cette action, il refuse de se laisser évacuer et continue à assurer son commandement. Débarqué en Provence avec la 1ère DFL le 16 août 1944, il se distingue dans les combats pour la libération de Toulon ; le 23 août 1944, à l'attaque du Thouar, sa compagnie doit à sa maîtrise et à son exemple d'avoir atteint son objectif, après avoir relevé, sous un bombardement intense, une compagnie voisine usée par le feu ennemi. La compagnie Jeanperrin se distingue encore lors de la campagne des Vosges, notamment pendant la prise d'Andornay le 26 septembre 1944 avant de participer à la campagne d'Alsace. Le capitaine Georges Jeanperrin termine la guerre dans le sud des Alpes où le BM 4 participe à la réduction des dernières résistances allemandes. Il poursuit sa carrière dans l'Armée et sert outremer, à Madagascar (1946-1948) puis, après avoir suivi les cours de l'Ecole d'Etat-major où il est breveté, en Indochine (1951-1954) et en Algérie (1955-1956). Après une affectation au Cambodge de 1956 à 1958, il prend part de nouveau aux opérations en Algérie (19581961) avant de servir en République centrafricaine jusqu'en 1963. Promu lieutenant-colonel en 1963, il fait valoir ses droits à la retraite l'année suivante. Georges Jeanperrin est décédé le 6 janvier 2003 à Tours. • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 24 mars 1945 • Croix de Guerre 39/45 • Croix de Guerre des TOE • Croix de la Valeur Militaire • Médaille de la Résistance • Médaille Coloniale • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre • Bronze Star Medal (USA) Jean Jestin Jean Jestin est né le 30 avril 1920 à Saint-Pierre Quilbignon dans le Finistère dans une famille d’agriculteurs. Titulaire du certificat d’études, il aide ses parents à la ferme. Trop jeune pour être mobilisé, il est un des premiers à répondre à l'appel du général de Gaulle et, dès le 19 juin 1940, quitte sa Bretagne natale en embarquant au Conquet sur un bateau qui gagne l’Angleterre. Engagé dans les Forces françaises libres, il fait ses classes en Grande-Bretagne de juillet 1940 à mars 1941 au Bataillon de Chasseurs de Camberley. Muté en AEF il débarque au Cameroun en juin 1941 et est affecté au Bataillon de Marche n° 5 (BM 5) alors en formation au camp d’Ornano. Nommé sergent, il est affecté à la 3e Compagnie qu’il contribue à entraîner. Jean Jestin A l’été 1942, le BM 5 intègre la 2e Brigade française libre et se voit chargé pendant trois mois de tenir des positions défensives à proximité du delta du Nil. Fin octobre, le sergent Jestin et son bataillon reçoivent le baptême du feu lors de la bataille d’El Alamein en Egypte. Blessé le 2 novembre 1942 par une mine antipersonnelle alors qu'il rentre d'une patrouille, il perd un œil. Hospitalisé à Beyrouth, il refuse d'être réformé et, à peine convalescent, rejoint son unité pour participer aux dernières opérations de la campagne de Tunisie et combat à Takrouna. Jean Jestin prend part à la campagne d'Italie avec le BM 5 et, alors qu'il est blessé de nouveau, à l'épaule par la projection d'une pierre lors de l'attaque du 20 mai 1944 au Monte Morrone, il continue de remplir ses fonctions et à maintenir en bon ordre, malgré son handicap, deux groupes de sa section sous le feu de l'artillerie ennemie. Son chef de section ayant été blessé et évacué, il le remplace jusqu'à la fin de la campagne alors qu'il se distingue de nouveau dans les combats du Tivoli et de Bolsena en juin 1944. Le sergent-chef Jean Jestin débarque en Provence le 16 août 1944 avec la 1ère Division française libre. Il se comporte magnifiquement au cours des engagements du Mesclan et du Mont Redon. Le 22 août, il est chargé de conduire la progression de son groupe en avantgarde sur l'axe La Crau - Le Touar près de La Garde. Au cours de la dernière phase de ces opérations, il est atteint par deux balles, à l'attaque de la cote 76,3. Il décède des suites de ses blessures, le 23 août 1944. Il est inhumé au cimetière de SaintPierre Quilbignon à Brest. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944 • Croix de Guerre 39/45 (2 citations) • Médaille de la Résistance • Médaille des Blessés • Médaille Coloniale avec agrafe "Libye" • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre André Kailao André Kailao, de race sarah, est né vers 1918 à Bodo, district de Doba au Tchad. Il réside à Doyaha, dans la circonscription de Fort-Archambault lorsqu'il est incorporé, le 13 septembre 1939, au Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad (RTST). Détaché sur la métropole en mars 1940 avec le Détachement de Renfort n° 2, celui-ci est bloqué à Brazzaville par l'armistice de juin 1940. Le Détachement est renvoyé de Brazzaville sur le Tchad en août 1940. André Kailao arrive en Oubangui-Chari le 24 août et rallie la France Libre le 30. Il parvient à Bangui le 4 septembre puis au Tchad le 22 septembre où il est réaffecté à la 17ème Cie du RTST. André Kailao est affecté au Bataillon de Marche n° 3 (BM 3) au moment de la formation de cette unité au Tchad, sous les ordres du commandant Garbay. Il prend part à la campagne d'Erythrée, du 14 février au 6 mai 1941 au cours de laquelle, le même jour, le 22 février, à Kub-Kub, il reçoit consécutivement deux blessures par balle au visage et à la cuisse. Hospitalisé pendant deux mois, il rejoint ensuite son unité Nommé tirailleur de 1ère classe le 1er mai 1941, il est cité à l'Ordre de l'Armée, et décoré le 26 mai 1941 au camp de Qastina en Palestine de la Croix de la Libération par le général de Gaulle. Il prend part ensuite aux opérations de Syrie du 9 juin au 19 juillet 1941. Affecté le 1er mai 1942 à la Compagnie Lourde de son bataillon, il participe à la campagne de Libye en mai-juin 1942. Rapatrié au Tchad où est renvoyé le BM 3 en novembre 1942, il est de nouveau affecté au RTST. En novembre 1943, il est affecté au Bataillon de Marche n° 15 (BM 15) alors en formation et envoyé avec lui en Afrique du Nord puis en France, où il débarque à Marseille, le 17 novembre 1944, avant de stationner à Antibes et d'être engagé sur le front de l'Atlantique en mai 1945, où le BM 15 prend une part active aux opérations de la Pointe de Grave et de la Rochelle. De retour au Tchad au printemps 1946, André Kailao est libéré du service actif le 20 juillet de la même année et se retire à Bodo. En 1949, il reçoit la Médaille Militaire. André Kailao travaille par la suite comme chauffeur avec le guide de Chasse Marcel Vincent, également Compagnon de la Libération, jusqu'à la mort accidentelle de celui-ci en 1950 à Kyabé au Tchad. Il exercera ensuite les fonctions de chauffeur au Haut-commissariat à Fort-Lamy. André Kailao est décédé de maladie le 3 septembre 1965 à Fort-Lamy où il a été inhumé. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 23 juin 1941 • Médaille Militaire • Croix de Guerre 39/45 avec palme • Insigne des Blessés • Croix du combattant • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance • Médaille Coloniale avec agrafe "Erythrée" et "AFL" • Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre • Médaille Commémorative de la Guerre 39/45 avec agrafes "Afrique" et "Libération" Henri Karcher Henri Karcher est né le 26 octobre 1908 à SaintDié dans les Vosges. Son père, le capitaine Louis Karcher, a été tué au combat en août 1914. Après son baccalauréat, il s’inscrit à la faculté de Médecine puis, ayant obtenu son doctorat, devient chirurgien assistant d’un professeur de la faculté de Médecine de Paris. Bien que réformé définitif en 1938 pour une maladie contractée dans l’exercice de sa profession, il n’hésite pas à s’engager comme volontaire en janvier 1940. Affecté au 24e Régiment d’infanterie, il est rapidement promu caporal puis admis dans un peloton d’élèves sous-officiers. Au moment du cessez-le-feu, il est adjudant et replié avec son unité dans la région de Bordeaux. Henri Karcher Refusant la défaite, le 24 juin, de Saint-Jean-de-Luz, il embarque pour l’Angleterre sur le Castle Nairn en se camouflant sous une fausse identité polonaise, entraînant avec lui plusieurs camarades. Engagé dans les Forces françaises libres, Henri Karcher refuse d’être affecté au Service de Santé et, avec le grade de sergent, prend part à l’expédition de Dakar. Rapidement promu aspirant, il est affecté au Bataillon de marche n° 1 sous les ordres du commandant Delange et participe à la campagne du Gabon en novembre 1940. Promu sous-lieutenant, il combat en Syrie en juin 1941, prenant le commandement d’une compagnie dont le chef a été abattu par l’ennemi ; lui-même est grièvement blessé par balle peu après, le 15 juin 1941 au Djebel El Kelb. Malgré la guérison imparfaite de sa blessure, il est affecté comme lieutenant au Bataillon de marche n°5 (BM 5) de la 1ère Division française libre, avec lequel il participe à la campagne de Libye et notamment aux combats d’El Alamein en octobre 1942. De nouveau hospitalisé en Algérie, le lieutenant Karcher rejoint la 2e DB du général Leclerc en mai 1944 en Angleterre. Il sert alors en qualité d’officier adjoint au capitaine Sammarcelli, commandant la 3e Compagnie du Régiment de marche du Tchad (RMT). Il débarque avec son unité, le 1er août 1944 en Normandie. Très rapidement, le 11 août, il est blessé à nouveau au combat à Doucelles par des éclats de mortier. Il refuse de se laisser évacuer. Chargé avec sa section, le 25 août 1944, de prendre l’Hôtel Meurice, Q.G. du général von Choltitz, commandant la Place de Paris, il prend le commandement du détachement après la blessure du capitaine Branet ; il entraîne ses hommes à l’assaut tout le long de la rue de Rivoli et dans les jardins des Tuileries, sous le feu des mitrailleuses et des chars qui défendent l’Hôtel. Il pénètre le premier dans le hall après avoir personnellement abattu un mitrailleur allemand. Il fait prisonnier la garnison comprenant une soixantaine d’officiers d’Etat-major et une centaine d’hommes. Il se porte ensuite immédiatement dans le bureau du général von Choltitz qui lui remet ses armes. En septembre 1944, Henri Karcher est affecté au Gouvernement militaire de Paris en qualité d’aide de camp du général Koenig. Il reçoit ses galons de capitaine en avril 1945 puis, le 17 novembre 1945 le général de Gaulle lui décerne la Croix de la Libération Démobilisé en juillet 1946, il reprend ses activités chirurgicales à Paris. Député UNR de Paris de 1958 à 1962, puis député de la Moselle de 1962 à 1967, Henri Karcher est vice-président de l’Assemblée nationale de 1962 à 1964. Egalement conseiller général du canton de Sarrebourg de 1962 à 1967, il exerce ensuite, jusqu’en 1979, les fonctions d’expert auprès de la Cour d’Appel de Paris et est vice-président de l’Association des Français libres. En 1970 il est nommé colonel honoraire. Henri Karcher est décédé le 31 juillet 1983 à Sarrebourg (Moselle). Il a été inhumé à Abreschviller en Moselle. • • • • • • • • • • • • Commandeur de la Légion d’Honneur Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945 Croix de Guerre 39/45 (3 citations) Médaille de la Résistance Médaille des Blessés Croix du Combattant Volontaire 39/45 Croix du Combattant Volontaire de la Résistance Médaille Coloniale avec agrafes « Libye », « AEF » Médaille Commémorative 39/45 Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre Médaille Commémorative du Levant Presidential Unit Citation (USA) Noukoun Kone est né le 16 février 1909 à Ségou au Mali. En janvier 1929, il s'engage au 2e Régiment de Tirailleurs sénégalais (2e RTS) en garnison au Soudan. Promu caporal en avril 1931, il est désigné pour servir en métropole et affecté au 8e RTS à Toulon en 1934. En 1938, le sergent Noukoun Kone est muté au Bataillon de Tirailleurs sénégalais n° 1 de la Côte française des Somalis et envoyé à Djibouti. Promu sergent-chef en avril 1940, il se rallie à la France libre le 28 décembre 1942, en même temps que la Côte française des Somalis ; il est alors dirigé sur la Cyrénaïque avec le Détachement de Renfort de Djibouti. Noukoun Kone Bientôt affecté à la 2e Cie du Bataillon de Marche n°5 (BM 5), Noukoun Kone rejoint cette unité dans la région de Tobrouk en février 1943. Promu adjudant de compagnie, il prend part aux opérations en Cyrénaïque de février à mai 1943 puis à la campagne de Tunisie en mai et juin 1943 où il se distingue par son moral et sa valeur de combattant. Après une attaque infructueuse le 9 mai, il contribue pour une large part à remonter le moral des tirailleurs ébranlés par la violente réaction ennemie et les pertes subies. Lors de l'attaque du 11 mai, il exécute plusieurs missions de liaison sous le tir violent de l'artillerie ennemie. Blessé dès le début de l'attaque de la cote 150 par un éclat de grenade, il abat au revolver le grenadier ennemi qui vient de tuer un officier et de blesser son commandant de compagnie et refuse d'être évacué. Stationné en Tripolitaine où il reçoit la Croix de la Libération des mains du général de Gaulle, le 25 juin 1943, il est nommé adjudant-chef en juillet avant d'être rapatrié sur l'AOF et de quitter le BM 5. Embarqué à Casablanca, il débarque à Dakar le 5 octobre 1943 et, dirigé sur le Soudan, est affecté au Régiment de Tirailleurs sénégalais du Soudan. Il termine la guerre avec le grade de sous-lieutenant. En juin 1946, Noukoun Kone est affecté au Détachement motorisé autonome n° 2 puis il passe, en août 1947, au 3e RTS à Tunis. Il fait partie du Détachement de Renfort n° 111 pour l'Indochine et débarque à Haiphong en avril 1948 pour être affecté à la compagnie de garnison. Rapatrié sanitaire, il débarque à Paris en septembre 1948. Muté ensuite au D.M.A.3 à Kati au Soudan, il reçoit ses galons de lieutenant en septembre 1949. En janvier 1954, il fait valoir ses droits à la retraite et se retire à Bamako (Mali) où il exerce le métier de cultivateur. Noukoun Kone est décédé le 30 septembre 1988 à Bamako où il est inhumé. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 2 juin 1943 • Croix de Guerre 1939-45 • Médaille des Blessés • Médaille Coloniale avec agrafe "Côte des Somalis" Xavier Langlois Xavier Langlois est né le 24 août 1911 au RelecqKerhuon dans le Finistère. Son père, officier de marine, est mort pour la France en 1917. Il fait ses études au lycée de Brest puis au Prytanée militaire en 1928. Il prépare ensuite l'Ecole navale où il se présente, ainsi qu'à Saint-Cyr, en 1931. Reçu aux deux concours, il choisit Saint-Cyr (promotion Tafilalet) d'où il sort sous-lieutenant. Ayant choisit l'infanterie coloniale, Xavier Langlois sert d'abord comme lieutenant dans un Régiment de Tirailleurs sénégalais à Toulon avant d'être affecté en Afrique, au Dahomey. De 1935 à 1937, il commande un groupe méhariste au Niger puis, après un retour d'un an en métropole, il repart, en juillet 1938, commander un nouveau groupe méhariste au Tchad. C'est là que le surprend l'armistice de juin 1940. Xavier Langlois Dès le mois d'août 1940 il rallie les Forces françaises libres, entraînant avec lui son poste et par son exemple, d'autres postes. Affecté au Bataillon de Marche n°1 (BM 1), il prend, dès mars 1941, le commandement d'une compagnie. Il participe à la campagne de Syrie au cours de laquelle il est blessé par balle. A l'automne 1941, il reçoit pour mission de former un nouveau bataillon, le Bataillon de Marche n°11 (BM 11), qu'il ne quittera plus. En avril 1942 le capitaine Langlois cède provisoirement au commandant Bavière le commandement du BM 11 qui est alors dirigé vers l'Egypte et reçoit, en mai 1942, l'ordre de tenir un poste avancé en Libye, à Djeraboub, à 100 kilomètres au sud de Bir-Hakeim. Au mois de juin, alors que la bataille fait rage à Bir-Hakeim, une partie du BM 11, sous les ordres de Xavier Langlois, se lance dans une équipée de 400 kilomètres en direction du poste italien de N'Djalo. Revenant sur ordre, le bataillon quitte Djeraboub le 28 juin et doit se replier sur Le Caire à travers la dépression de Qattara, réputée infranchissable. Au début du mois de juillet, l'unité se présente néanmoins au complet à l’Etat-major. Le commandant Langlois qui a repris la tête du BM 11 remonte rapidement en première ligne avec ses hommes pour assurer la défense rapprochée du Caire puis d'Alexandrie; il combat ensuite à El Alamein puis participe, au printemps 1943, à la campagne de Tunisie à la suite de laquelle il est cité à l'ordre de l'Armée. En avril 1944, après s'être réarmé et réorganisé, le BM 11 s'embarque pour l'Italie avec l'ensemble de la 1ère Division française libre. Au Garigliano, Xavier Langlois est de nouveau blessé, par éclat de mortier. Il quitte l'hôpital avant guérison pour reprendre sa place à la tête de son unité. A Bagno-Reggio, il conduit ses hommes à l'attaque d'une importante position ennemie, atteignant ses objectifs d'un seul élan et conservant le terrain conquis en dépit des violentes réactions adverses. En août 1944, il débarque en Provence et se bat à Toulon, remonte la vallée du Rhône et de la Saône jusqu'à la région de Belfort et du Ballon d'Alsace. La résistance allemande se durcit. Le 23 novembre au matin, un officier du BM 11 est fait prisonnier au cours d'une liaison. Lorsque, l'après-midi même, Xavier Langlois apprend que le prisonnier se trouverait dans une ferme isolée avec quelques gardiens, il décide de partir immédiatement avec le peu de personnel disponible qu'il a autour de lui. Arrivé à la ferme de Fennematte près de Giromagny, le groupe se heurte à une forte résistance; les pertes sont sévères: parmi elles, on relève le lendemain le corps du commandant Langlois. Il est inhumé à la Nécropole nationale de Rougemont dans le Doubs. • Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 4 juillet 1944 • Croix de Guerre 39/45 Louis Le Bastard Fils de cultivateurs, Louis Le Bastard est né le 4 mai 1906 à Lignol dans le Morbihan. Appelé sous les drapeaux en mai 1926, il est incorporé au 23e Régiment d’infanterie et passe, quatre mois plus tard, au 10e Régiment de tirailleurs sénégalais (10e RTS) au Levant. Il termine son service militaire au 8e RTS en novembre 1927. Un an plus tard, il signe un engagement pour trois ans au titre du 41e RTM et est promu caporal. Réengagé, Louis Le Bastard est affecté comme caporal-chef au 9e RIC en mai 1930 et part pour deux années au Tonkin où il est promu sergent ; sur place, il est affecté au 2e RTT en septembre 1930. Louis Le Bastard En mai 1932, il est admis dans le corps des sous-officiers d’active. Un an plus tard, le sergent Le Bastard passe au 4e RTS et rejoint, en juin 1934, le 18e RTS en Tunisie où il reste deux ans. En juin 1936, il est affecté au 3e RIC à Rochefort et promu sergent-chef. Un an après son mariage, au printemps 1938, il est désigné pour l’outremer et rejoint au Cameroun, le Bataillon de Milice du Cameroun. Chef de poste à la frontière du Cameroun et du Gabon, il est nommé adjudant au mois de mai 1940. Refusant la défaite, il se rallie à la France Libre avec l’ensemble de ses hommes le 27 août 1940. Dès le mois d’octobre, il participe à la campagne du Gabon et notamment aux opérations sur Mitzic avec le 1er Régiment de tirailleurs du Cameroun (1er RTC). En décembre 1941, il est promu sous-lieutenant et est affecté au 3e Bataillon du Régiment de Tirailleurs du Cameroun récemment formé ; il participe pendant quatre mois à son instruction à quelques kilomètres de Yaoundé. En mars 1942, le Bataillon, qui stationne au Cameroun, devient le Bataillon de marche n° 5 (BM 5) ; il rejoint ensuite la Syrie puis l’Egypte où il est intégré à la 2e Brigade de la 1ère Division française libre (1ère DFL). Chef de section de bren-carriers, Louis Le Bastard prend part, avec le Bataillon dont c’est le baptême du feu, aux combats d’El Alamein en octobre 1942. Au cours de la campagne de Libye, il fera à lui seul une dizaine de prisonniers. Il combat ensuite à Takrouna lors de la campagne de Tunisie à l’issue de laquelle il est promu lieutenant en juin 1943. Le 20 avril 1944 il débarque en Italie avec l’ensemble de la 1ère DFL. Chef de section de mitrailleuses du BM 5, toujours au sein de la 2e Brigade, il fait preuve de la plus grande énergie et du plus grand sang-froid lors de l’attaque du Rio Forma Quesa les 18 et 19 mai 1944 en assurant une efficace protection de l’échelon d’attaque sous un feu violent et sur un terrain difficile. Le 13 juin 1944, il est blessé au visage par un éclat d’obus à Bagno Reggio alors qu’il soutient presque seul, ayant perdu la moitié de son effectif, le poids d’une contre-attaque allemande. Il refuse de se laisser évacuer et parvient à arrêter l’ennemi à quelques mètres de ses pièces, permettant ainsi l’arrivée des éléments de réserve. Il débarque en Provence le 16 août 1944 et prend une part active aux combats pour la libération de Toulon. Le lieutenant Le Bastard participe ensuite à la campagne des Vosges et à celle d’Alsace. Au début du mois de janvier 1945, la 1ère DFL relève la 2e DB au sud de Strasbourg, face aux Allemands, dans des conditions climatiques très difficiles. Le 23 janvier, Louis Le Bastard se trouve avec sa section sur le flanc nord d’une compagnie d’attaque et assure parfaitement sa mission pendant la progression vers l’Ill près de Sélestat. Il n’hésite pas à pousser ses pièces en premier échelon pour prendre à partie les éléments allemands qui se replient et les cloue au sol par des tirs précis qu’il règle lui-même. Alors qu’il installe une nouvelle base de feu en prévision d’une nouvelle attaque, il est mortellement blessé par un obus et, ne pouvant être évacué, décède sur le champ de bataille. Il est inhumé au cimetière de Lignol. • Chevalier de la Légion d’Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945 • Croix de Guerre 39/45 (2 citations) • Médaille de la Résistance • Médaille Coloniale avec agrafes "Libye" Guy Le Coniac de la Longrays Guy Le Coniac de la Longrays est né le 23 octobre 1919 à Brest. Son père était officier des Troupes Coloniales. Il passe son Baccalauréat puis prépare le concours de Saint-Cyr au moment de la déclaration de guerre en septembre 1939. Sans hésiter, il s'engage immédiatement pour la durée de la guerre. Il est admis au cours d'officiers de Saint-Maixent d'où il sort aspirant de réserve en mai 1940. Affecté au 12ème Régiment de Tirailleurs Sénégalais, il est fait prisonnier le 19 juin 1940. Parvenu à s'évader du camp de Rambervillers dans les Vosges, le 22 août 1940, il rejoint l'Armée d'armistice. Embarqué pour l'Indochine le 4 mai 1941, il débarque à Saigon le 25 juillet. Dès le lendemain, il se cache sur un caboteur en partance pour Hong Kong, où il rallie la France Libre le 31 juillet. Guy Le Coniac de la Longrays Dirigé sur la Syrie, à Beyrouth, Guy Le Coniac de la Longrays est affecté en novembre 1941 au Bataillon de Marche n°11 avec le grade de sous-lieutenant. Il participe, dès lors, en qualité de chef de section, à toutes les campagnes de la 1ère Division Française Libre. Il combat en Libye, en Egypte, en Tripolitaine et en Tunisie. Promu lieutenant en mars 1943, il prend part, en 1944, à la campagne d'Italie et se distingue notamment à l'attaque de Chiaia où il se lance à la tête d'une contre-attaque pour dégager des tirailleurs bloqués par le feu de l'ennemi. Malgré les pertes subies (50%), il réussit à maintenir intact le moral de sa section qui participe ensuite à toutes les opérations jusqu'au 24 mai 1944. Il débarque avec son unité en Provence en août 1944 et prend part aux combats de libération du territoire notamment à Toulon puis à Belfort et en Alsace où, au début du mois de janvier 1945, il se distingue à nouveau ; ayant reçu l'ordre de s'installer défensivement à Sand (Bas-Rhin) avec mission de résister sur place et de s'opposer coût que coûte au franchissement de l'Ill par les Allemands, le lieutenant Le Coniac de la Longrays résiste dans son poste avancé, dans des conditions épouvantables, du 9 au 18 janvier ; date à laquelle il est blessé par un éclat d'obus à la jambe, ne se laissant évacué qu'après avoir pansé un de ses camarades grièvement blessé. Il termine la guerre en mai 1945 dans les Alpes, au massif de l'Authion. Ensuite, il part pour l'Indochine où, promu au grade de capitaine, il commande la 12ème Compagnie du 43ème Régiment d'Infanterie Coloniale. En mars 1947, il est muté au Groupement Blindé du Tonkin comme commandant de compagnie. En 1948 il suit des cours à l'Ecole d'Etat-Major d'où il sort diplômé avant d'être affecté, l'année suivante, au cabinet du général de Larminat. De 1950 à 1953, il est en poste au Mali et commande la 2ème Compagnie Saharienne Motorisée. En 1954, Guy Le Coniac de la Longrays sert à la Délégation Française à la Communauté Européenne de Défense ; la même année, il est promu chef de bataillon. En 1955, il sert de nouveau au cabinet du général de Larminat. En 1956 et 1957, il commande le Bataillon du 4ème RIAOM en Centrafrique. En 1958, au Cameroun, il participe aux opérations de maintien de l'ordre en Sanaga Maritime. En 1959, il est en Algérie, à Colomb Béchar, en qualité de chef du 4ème Bureau (logistique) de la zone ouest saharien. De 1961 à 1963, il est muté à la Direction du Personnel Militaire de l'Armée de Terre (DPMAT) à Paris avec le grade de lieutenant-colonel. De 1963 à 1965, il est en poste en Allemagne et commande en second le 43ème Régiment Blindé d'Infanterie de Marine à Offenbourg. En 1965 également, il reçoit ses galons de colonel. De 1965 à 1967, il commande le 3ème Régiment d'Infanterie de Marine à Vannes. De 1967 à 1969, il est conseiller militaire près de l'ambassade de France à Dakar. En 1969 et 1970, il suit les cours de l'Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale (IHEDN) et du Centre des Hautes Etudes Militaires (CHEM). En septembre de la même année, il est nommé adjoint au général commandant la 12ème DM à Versailles. En 1971 il fait valoir ses droits à la retraite et, jusqu'en 1982, travaille comme cadre dans une entreprise privée. Le colonel Guy le Coniac de la Longrays est décédé le 12 mars 2001 à Paris. Il a été inhumé à Saint Pierre Quiberon dans le Morbihan. • Commandeur de la légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 18 janvier 1946 • Commandeur de l'Ordre National du Mérite • Croix de Guerre 39/45 (4 citations) • Croix de Guerre des TOE (1 citation) • Médaille de la Résistance • Médaille des Evadés • Médaille Coloniale avec agrafes "Libye", "Tunisie" • Silver Star (USA) • Officier de l'Etoile Noire (Bénin) Claude Le Hénaff Claude Le Hénaff est né le 2 mai 1922 à Brest ; son père était contrôleur général de la Marine. Après son baccalauréat, il prépare une licence de droit lorsque la guerre éclate. A Paimpol, il entend l'appel du général de Gaulle le 18 juin 1940 et le lendemain, quitte Paimpol pour Plymouth avec deux de ses cousins sur la goélette La Manou. Il s'engage dans les Forces françaises libres le 1er juillet 1940, à Londres, au titre de l'aviation. Affecté finalement dans l'Artillerie, il participe à l'expédition de Dakar sur le S/S Penland au sein de la batterie d'artillerie du détachement. De janvier à août 1941 il suit les cours de l’Ecole d’aspirants de Brazzaville. Claude Le Hénaff Il est ensuite affecté au Bataillon de marche n°3 (BM 3) en Syrie comme chef de section antichar. Il prend part à la campagne de Libye et aux opérations de la région de Bardia, Gambut et Fuka. En juillet 1942, il est affecté au BM 11 et participe à la bataille d'El Alamein (octobre 1942). Claude Le Hénaff se distingue ensuite au cours de la campagne de Tunisie, en mai 1943, à Takrouna, en entraînant ses hommes avec beaucoup d'à-propos et d'audace, à l'abordage sur un nid de mitrailleuses ennemi, malgré les tirs de mortiers et d'artillerie adverses. Lors de la campagne d'Italie, à partir du 20 avril 1944, il combat au Garigliano et se distingue à nouveau, utilisant au mieux sa section de mitrailleuses devant Chiaia, Pontecorvo et près de Montefiascone, neutralisant plusieurs résistances allemandes. Il débarque à Cavalaire en août 1944 et prend part aux opérations de Toulon, Belfort, des Vosges, d’Alsace, de l’Authion et de Borgo-San-Dalmazzo. Il se distingue particulièrement lors des combats de la plaine d’Alsace, devant Benfeld, où il maintient intact le moral de sa troupe pendant les pénibles journées du 10 au 17 janvier 1945. Il arrête, par la précision de ses tirs, les assauts répétés de l'ennemi et assure ainsi l'intégrité du pont de Benfeld, contribuant à la victoire de Strasbourg. Il termine la guerre avec le grade de lieutenant. Claude Le Hénaff reste dans l'Armée de Terre et devient en 1946 instructeur à l'EMIA de Coëtquidan. De 1947 à 1950, il est commandant de compagnie avec le grade de capitaine et sert en Indochine dans la région de Langson. Il participe et dirige avec succès une multitude de petites reconnaissances et de petites opérations dangereuses dans les secteurs de Diem-He, Ba-Xa, Ban-Xam et Na-Lang. En 1951-1952, il suit les cours de l’Ecole d’Etat-major puis, en 1953-1954, est affecté à l’Etat-major de la 3e Région militaire à Rennes. Assistant technique dans l'Armée libanaise, de 1954 à 1958, il occupe ensuite les fonction d’aide de camp du général inspecteur des Troupes de Marine avec le grade de chef de bataillon, de 1958 à 1961. En 1961, il prend part, notamment dans le secteur de Philippeville, à plusieurs opérations de maintien de l’ordre dans le Constantinois en Algérie A l’Ecole de Guerre de 1962 à 1964, Claude Le Hénaff est inspecteur des Troupes de Marine de 1964 à 1967 avec le grade de lieutenant-colonel. Promu colonel, il commande le 33e RIMa aux Antilles de 1967 à 1969. Professeur puis directeur de cycle à l'Ecole de Guerre de 1969 à 1972, il dirige, de 1972 à 1974, l'Assistance militaire technique du Tchad. Général de brigade, Claude Le Hénaff est sous-directeur à la DPMAT entre 1974 et 1977. Ensuite, jusqu’en 1981, il exerce les fonctions de chef de mission militaire de coopération au Ministère de la Coopération. En 1981-1982, il est conseiller militaire du Gouvernement avec le grade de général de corps d'armée. Claude Le Hénaff est décédé le 20 décembre 1995 à Paris. Il a été inhumé à Ploubazlanec dans les Côtes d’Armor. • • • • • • • Commandeur de la Légion d'Honneur Compagnon de la Libération - décret du 16 octobre 1945 Grand Officier de l'Ordre National du Mérite Croix de Guerre 39/45 (3 citations) Croix de Guerre des TOE Croix de la Valeur Militaire Médaille de la Résistance Jules Le Mière Jules Le Mière est né le 16 décembre 1911 à Octeville, dans la Manche. En 1932, il est engagé volontaire au 2e RIC de Brest. Il est affecté au 10e RMIC en Annam de novembre 1933 à mai 1936 puis comme sergent au Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST) en 1937. Il s'y trouve toujours lors de l'armistice et décide spontanément de rallier le général de Gaulle. Il participe ensuite avec le Bataillon de marche n° 1 (BM1) aux campagnes de la France libre au Gabon et au Moyen-Orient, en Syrie où il est il est transféré au BM 11 en septembre 1941. Avec le BM11, au sein de la 1ère Division française libre, il combat en Libye puis en Tunisie. Jules Le Mière Il est notamment cité pour son action dans la nuit du 11 mai 1943 où il vient à bout de la résistance ennemie après avoir traversé avec ses hommes un champ de mines. En Italie d'avril à début août 1944, Jules Le Mière est à nouveau cité pour avoir rallié et réorganisant ses troupes lors d'un assaut. Il débarque ensuite en France le 17 août et participe à toutes les campagnes jusqu'en Italie où il s'illustre notamment lors des combats du Massif de l'Authion. Alors sous-lieutenant, il est chargé le 10 avril 1945, de prendre une position ennemie sur le Giagiabella. Malgré le terrain difficile et la défense acharnée et favorable de l'ennemi, il parvient à l'enlever. Mais une violente contre-attaque adverse l'oblige à renoncer à rester sur place. Tenace dans sa défense, il attendra d'avoir épuisé ses munitions ainsi que l'ordre d'évacuer pour dégager la position en emmenant ses blessés avec lui. Après la victoire, Jules Le Mière est promu lieutenant et sert en Indochine en 1946 puis en AEF de 1947 à 1950 avant de revenir en Indochine en 1951. Il est promu capitaine et y reste jusqu'en 1953. Il est cité pour ses patrouilles nocturnes et ses opérations de nettoyage ainsi que pour sa participation aux opérations Gazelle et Lorraine et à la bataille de Nasan en décembre 1952 où il s'illustre particulièrement. Il sert ensuite en Allemagne pendant un an puis retourne en AEF de 1955 à 1957. Il prend sa retraite de l'armée en novembre 1959 et rejoint la réserve avec le grade de capitaine. Installé à Lanildut, dans le Finistère, il préside la section locale des FFL. Jules Le Mière est décédé le 18 décembre 1977 à Lanildut (29) où il a été inhumé. • Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 16 octobre 1945 • Croix de Guerre 1939-45 (4 citations) • Croix de Guerre des TOE (1 citation) • Médaille de la Résistance avec rosette • Médaille commémorative des Services Volontaires dans la France Libre • Insigne des Blessés Joseph Léonard Joseph Léonard est né le 19 janvier 1912 à Hamois en Belgique. Son père était châtreur. Après ses humanités, il est reçu à l’agrégation de mathématiques en Belgique où il exerce comme professeur. Il effectue son service militaire en 1932-1933 puis enseigne les mathématiques en Belgique jusqu'en 1940.. Affecté spécial au moment de la déclaration de guerre, Joseph Léonard est contraint de fuir en France devant l’avancée allemande de mai 1940. Réfugié en Bretagne, dans les Côtes-du-Nord, il prend connaissance de l’Appel du général de Gaulle à Plougasnon, le 19 juin 1940. Joseph Léonard Décidé à se battre et refusant l’armistice, Joseph Léonard s’évade de Bretagne, le 25 juin, sur un petit chalutier, le Primel et gagne les côtes anglaises. A Londres, il s’engage dans les Forces françaises libres le 1er juillet 1940. Affecté en tant qu’étranger à la 13e Demi-Brigade de Légion étrangère (13e DBLE), il prend part à la campagne du Gabon en novembre 1940 puis à celle d’Erythrée et à celle de Syrie en juin 1941. Muté au Bataillon de Marche n°11 (BM 11) après avoir suivi avec succès les cours d’élève aspirant à Damas, il participe avec son bataillon – incorporé à la 2e Brigade du colonel Cazaud - aux opérations de Libye (Djerabub-Djialo) et d’Egypte (El Alamein) en 1942 puis à la campagne de Tunisie en 1943. Le sous-lieutenant Léonard est grièvement blessé par éclats de mortier, le 20 mai 1944, alors qu’il entraîne sa section à l’attaque du monastère de Capuccini, au sud de Pontecorvo en Italie et doit être amputé du pied. Lieutenant à titre étranger, il est démobilisé en février 1946 et naturalisé français en juin de la même année. Il entame ensuite une carrière coloniale en qualité d’administrateur des Colonies puis d’administrateur en chef de la France d’Outremer au Cameroun de 1947 à 1958 et au Gabon de 1959 à 1962. A sa retraite, Joseph Léonard enseigne les mathématiques au lycée du Parc impérial à Nice, prend part à l’administration du port de Saint-Laurent du Var et préside la section niçoise des anciens de la 1 ère DFL. Joseph Léonard est décédé le 12 août 1999 à Nice où il a été inhumé. • • • • • • • • Commandeur de la Légion d’Honneur Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944 Croix de Guerre 39/45 (4 citations) Médaille des Evadés Croix du Combattant Croix du Combattant Volontaire Croix du Combattant Volontaire de la Résistance Médaille Coloniale Pierre Lequesne Pierre Lequesne est né le 9 mai 1904 à Langogne en Lozère. Il s'engage en août 1923 au 27e Bataillon alpin de chasseurs à pied ; en mars 1924, il est nommé caporal et, deux mois plus tard, passe au 6e Bataillon de chasseurs alpins (6e BCA). En novembre 1924, il retrouve sa première unité et est promu sergent. Au mois de mars 1926 le sergent Lequesne est dirigé sur le Levant et reste en poste pendant deux ans à Damas et au Djebel Druze au sein du 2e Régiment de tirailleurs tunisiens (2e RTT). Rentré en France en 1928, il est admis à l'école d'officier de Saint-Maixent d'où il sort sous-lieutenant en 1930. Muté l'année suivante au 110e Régiment d'infanterie à Dunkerque, il est promu lieutenant en octobre 1932. Pierre Lequesne En 1935 Pierre Lequesne est mis à la disposition du général commandant supérieur des Troupes du Levant à l'état-major duquel il est affecté en 1938 après un passage au 1er Bataillon du 1er Régiment de tirailleurs marocains (1er RTM). En janvier 1939 il reçoit ses galons de capitaine et, en septembre 1940, il est affecté au 12e RTT. Après la dissolution de son unité, il passe, en janvier 1941, au 16e RTT dont il commande une compagnie. En septembre 1941, au lendemain de la campagne de Syrie, le capitaine Lequesne rallie le général de Gaulle et les Forces françaises libres. Très rapidement il est chargé de former, d'organiser et de commander la 22e Compagnie nord-africaine (22e CNA) avec laquelle, au sein de la 1ère Brigade française libre du général Koenig, il prend part aux opérations de Libye. Au cours des combats de Bir-Hakeim, du 27 mai au 11 juin 1942, il organise solidement et dans des conditions difficiles le point d'appui qui lui est confié. Le 9 juin, il mène sa compagnie à une contre-attaque malgré un très violent feu d'artillerie lourde et provoque de lourdes pertes chez l'ennemi. En octobre 1942, de la même façon, il entraîne ses hommes à l'attaque au massif de l'Himeimat lors des combats d'El Alamein en Egypte. Après les opérations en Tunisie, le 2 juin 1943, il se voit attribuer la Croix de la Libération par le général de Gaulle. Promu chef de Bataillon, il reste, lors de la campagne d'Italie, à la tête de son unité devenue entre-temps le 22e Bataillon de marche nord-africain (22e BMNA). L'unité s'illustre sous l'impulsion de son chef, notamment dans la percée de la ligne Gustav dans le secteur du Garigliano, du 10 au 16 mai 1944. Mais le Bataillon paye, à l'occasion de ces opérations, un lourd tribut perdant 214 hommes dont 55 tués. Le commandant Lequesne participe ensuite au débarquement en Provence le 16 août 1944 puis à la campagne des Vosges, lorsque le 22e BMNA intègre la 2e Brigade de la 1ère Division française libre, puis à celle d'Alsace avant de devoir, le 9 décembre 1944, quitter le 22e BMNA pour être envoyé en mission au Levant. Après la guerre, promu au grade de lieutenant-colonel, il est volontaire pour prendre le commandement d'une demi-brigade à Madagascar. Pierre Lequesne est décédé le 4 octobre 1947 en service commandé des suites d'un accident d'avion au cours d'une reconnaissance à Ambalavao. Il a été inhumé à Tananarive. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 2 juin 1943 • Croix de Guerre 39/45 avec palmes • Croix de Guerre des TOE • Médaille Coloniale Edmond Magendie Edmond Magendie est né le 24 janvier 1912 à Toulon. Son père était officier de carrière. Il fait ses études à l’Institution des Maristes de La Seyne dans le Var de 1921 à 1924 puis au Prytanée militaire de La Flèche de 1924 à 1931, année où il entre à Saint-Cyr. Sorti de l’Ecole en 1933 (promotion Tafilalet) dans un très bon rang, il choisit l’infanterie coloniale. Edmond Magendie sert comme sous-lieutenant au 3e RIC puis rejoint les confins sahariens du Tchad en juin 1934 au sein du Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST). Nommé lieutenant l’année suivante, il repasse en juillet 1936 au 3e RIC avant de se voir affecté en mars 1938 au Régiment de tirailleurs sénégalais de la Côte française des Somalis. Edmond Magendie Refusant l'Armistice, il s’évade de Djibouti le 6 septembre 1940 et décolle avec quelques compagnons : l’adjudant-chef Giocanti (pilote), le sergent-chef Michel (radio), l'adjudant Duprat (mécanicien) et le sergent Marius Guyot à bord du Potez 39 n° 103 en direction d'Aden pour rejoindre les Alliés. Au Caire, le 30 septembre, il signe son engagement dans les Forces françaises libres. Il reçoit alors le commandement de la compagnie de commandement, puis de la 4e Compagnie du 1er Bataillon d'infanterie de marine (1er BIM) avec lequel il participe à la campagne de Libye. En avril 1941, le capitaine Magendie est désigné pour la mission Palewski chargée, à Aden, de provoquer le ralliement à la France libre des troupes françaises de Somalie. Il commande alors, jusqu’en juin 1942, le groupe de pelotons méharistes des FFL est-africains en Ethiopie, Somalie et Erythrée et, par son action politique, obtient des résultats remarquables dans les territoires d’Obock et Tadjouran. Affecté en juillet 1942 à la 23e Compagnie nord-africaine, le capitaine Edmond Magendie participe aux combats d’Egypte, de Cyrénaïque, de Libye et de Tunisie. Il commande ensuite son unité -désormais dénommée Compagnie de canons d’infanterie de la 2e Brigade de la 1ère Division française libre- en Italie. Il succède au commandant Henri Magny, tué au combat le 16 mai 1944, à la tête du Bataillon d’infanterie de marine et du Pacifique (BIMP). Edmond Magendie se distingue, le 18 juin 1944, en épaulant rapidement, malgré des pertes sensibles, le bataillon voisin violemment contre-attaqué. Le lendemain, il ouvre la voie aux blindés, supportant avec son seul bataillon toutes les réactions ennemies, et atteint en flèche à 12h30 l’objectif de fin de journée de la division, se maintenant solidement malgré des tirs d’artillerie ennemie sur les positions conquises. Il débarque en Provence à la tête de son unité le 17 août 1944 et se distingue de nouveau à Hyères où il enlève le Golf Hôtel de haute lutte, faisant cent cinquante prisonniers, puis s’empare successivement du point d’appui de la côte 186,2 et du centre de résistance de Mauranne, faisant cinq cents prisonniers. Promu chef de bataillon en septembre 1944, il s’illustre encore dans les Vosges quand, après avoir eu la mission ingrate d’enlever, au nord de Champagney, des bois solidement tenus et organisés, il reçoit la délicate mission, lors de l’offensive de Giromagny, de tenir la charnière du dispositif sous la menace immédiate des forts de Mont Rudolph et de Roppe. Il attaque Eloie pour se donner du champ, puis, bien que vivement contre-attaqué, se maintient aux lisières du village, permettant, par son attitude agressive, l’exécution d’un plan nécessitant la couverture à tout prix du flanc droit. En Alsace, à Rossfeld, ayant reçu le commandement de la garnison avec l’ordre de tenir à tout prix, il galvanise la résistance héroïque de ce village et de son bataillon, du 7 au 11 janvier 1945, par la fermeté de son attitude et son mépris du risque. Encerclé de toutes parts, le bataillon tient tête crânement aux furieux assauts de l’ennemi jusqu’au moment où il est possible de le délivrer. Au cours des opérations de l’Authion, dans le sud des Alpes, du 10 au 16 avril 1945, il conduit remarquablement son bataillon à l’attaque des positions fortifiées ennemies. Par son intervention personnelle constante et par son opiniâtreté, il réussit à se maintenir sur ses objectifs et à les reprendre chaque fois qu’une contre-attaque ennemie l’en déloge, assurant ainsi le succès de la brigade. Il termine la guerre avec le grade de chef de bataillon et quitte le BIMP en décembre 1945. Il exerce ensuite plusieurs commandements militaires outremer (Djibouti, Agades, Nouakchott) et en Algérie où il commande, avec le grade de colonel, le secteur de Miliana à partir d’octobre 1959 en dirigeant les combats contre les rebelles indépendantistes. Il est élu député R.P.F. à Djibouti de 1951 à 1955. A partir d’octobre 1961, il sert au cabinet militaire du Premier ministre Michel Debré et suit les cours de l’Institut des hautes études de défense nationale. De 1963 à 1965 il dirige la mission militaire française en Mauritanie puis de 1965 à 1968 le groupement d’instruction des troupes de marine à Fréjus. Edmond Magendie termine sa carrière à l’Etat-major de l’Armée de Terre de 1968 à 1970 comme général de brigade puis général de division. Edmond Magendie est décédé le 20 mars 2000 à Fréjus dans le Var. Il a été inhumé au cimetière de Fréjus. • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 7 mars 1945 • Grand Officier de l'Ordre National du Mérite • Croix de Guerre 39-45 (5 citations) • Croix de la Valeur Militaire (1 citation) • Médaille de la Résistance avec rosette • Croix du Combattant Volontaire 39/45 • Médaille Coloniale avec agrafes "Libye", "Somalie", "Tunisie" •Médaille Commémorative 39/45 • Médaille Commémorative des Opérations de Sécurité et avec agrafe « Algérie » • Silver Star (USA) • Commandeur du Nicham El Anouar • Chevalier du Nicham Iftikar (Tunisie) • Commandeur de l’Ordre du Mérite Centrafricain Jean Magne du Maintien de l’Ordre en AFN Jean Magne est né le 23 février 1916 à Chagny (Saône et Loire). Appelé le 1er octobre 1937, il est nommé sous-lieutenant de réserve le 1er avril 1939. Surpris par la guerre alors qu'il termine son service militaire, il participe à la lutte contre l'Allemagne de 1939 à 1940. Il est promu lieutenant le 1er février 1940. Après la défaite française, ayant entendu l'appel du général de Gaulle, il n'abandonne pas la lutte et, de Saint-Jean-de-Luz, avec quelques camarades, il embarque le 21 juin sur un bateau polonais, le Sobieski, à destination de l'Angleterre. Parvenu à Plymouth le 23 juin 1940, il rallie les Forces Françaises Libres. Il est alors incorporé dans les Forces Aériennes au terrain d'aviation de Saint-Athan, près de Cardiff. Il s'engage ensuite comme volontaire dans l'Armée de Terre pour l'expédition de Dakar au sein de la compagnie de marche "Durif". Jean Magne Il est affecté à la 4ème compagnie du Bataillon de Marche n°1 (BM1) pour la campagne de ralliement du Gabon à la France Libre en octobre 1940. Affecté ensuite au Bataillon des Tirailleurs du Gabon (BTG), il forme et commande la 3ème Compagnie de février 1941 à avril 1942 à Port Gentil. Nommé Commandant de la 4ème Compagnie du BTG à Libreville, il est promu capitaine le 25 juin 1942 puis affecté au Bataillon de Marche n°8 (BM8) au Cameroun en qualité de commandant de compagnie d'accompagnement. Le 18 août 1943, il prend le commandement de la Compagnie Antichars du Bataillon de Marche 24 (BM24) de la 4ème Brigade de la 1ère Division Française Libre. A partir du 24 septembre 1943, il est affecté au 22ème Bataillon de Marche Nord Africain (22ème BMNA ) et reste en opération en Tunisie jusqu'au 17 avril 1944. Le 20 avril 1944, commandant en second de la compagnie lourde du 22ème BMNA, il débarque à Naples en Italie où il reste en opération jusqu'au 6 août et reçoit une citation à l'ordre de l'Armée. Le 17 août 1944, il débarque à Cavalaire puis participe aux opérations de la prise de Toulon et de la libération en Alsace. Il est admis dans l'armée d'active avec le grade de capitaine le 1er juin 1945. Du 28 octobre 1948 au 3 août 1951, il est en service en AEF. Stagiaire de l'Ecole Supérieure de Guerre le 9 juin 1952, il est promu au grade de chef de bataillon en octobre 1953 et obtient le B.E.M.S. en juillet 1954. Du 15 août 1954 au 14 août 1956, il sert en Indochine. Débarqué à Oran en décembre 1956, il est affecté au 2ème Bataillon du 8ème R.I.C. dont il prend immédiatement le commandement. Le 27 mars 1958, à Merezga, à dix kilomètres au sud de Hammann Bou Hadjar (Oranie), vers six heures du matin, alors qu'il vient de quitter son cantonnement pour une opération, la Jeep qui le transporte saute sur une mine. Frappés brutalement par l'explosion, le commandant Magne et son chauffeur sont tués sur le coup. Jean Magne a été inhumé dans un premier temps à Aïn Temouchen puis, rapatrié en France, il a été inhumé au cimetière de Caucade à Nice. • Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 28 mai 1945 • Croix de Guerre 1939-1945 avec trois palmes • Croix de la valeur militaire avec deux palmes et une étoile d'argent • Croix du combattant • Médaille Coloniale avec agrafe "AFL" • Médaille Commémorative de la guerre 1939-1945 • Médaille Commémorative des Opérations de Sécurité et du Maintien de l'Ordre en AFN Henri Magny Henri Magny est né le 4 janvier 1910 à Villepinte en Seine-et-Oise, d’un père polonais et d’une mère française qui disparurent au moment de la révolution russe. Il fut adopté par madame Magny. Il entre à l’Ecole de Saint-Cyr en 1929 (promotion Charles Mangin) et en sort en 1931 en choisissant l’Infanterie Coloniale. Il effectue un premier séjour outre-mer dans les Méharistes du Soudan, puis un autre en Mauritanie. Rentré en France en janvier 1940, le lieutenant Magny est affecté au 26e Régiment de tirailleurs sénégalais (26e RTS). Fait prisonnier près de Dreux pendant la campagne de France, il réussit à s’évader et à gagner la zone sud. En novembre 1940, il est affecté au 21e Régiment d’infanterie coloniale (21e RIC) de l’Armée d’armistice à Aix. Henri Magny Promu capitaine en juin 1941, il est envoyé au même moment en Syrie où il rejoint, en août 1941, les Forces françaises libres. Le 1er septembre 1941, il est désigné comme directeur du cours des élèves aspirants à Damas et, le 20 octobre suivant, affecté au 1er Bataillon d'infanterie de marine (1er BIM) en qualité d’adjoint au chef de corps. En décembre 1941, Henri Magny est affecté à l’Etat-major de la 1ère Brigade française libre du général Koenig. Le 15 juin 1942, il rejoint le Bataillon de marche n° 3 (2e Brigade) comme adjoint au chef de corps et, le mois suivant, il est nommé adjoint au commandant du BM 11, avec lequel il prend part, comme commandant de la Compagnie Lourde, à la campagne de Libye. De décembre 1942 à mai 1943 il suit un stage antichar au Caire et est promu au grade de chef de bataillon. Henri Magny est alors affecté au Bataillon d'infanterie de marine et du Pacifique (BIMP) avec pour mission de le commander et de le réorganiser. Le travail accompli par Henri Magny fait de ce bataillon une unité d’élite. En Italie, sous son commandement, le Bataillon d’infanterie de marine et du Pacifique se distingue notamment, le 12 mai 1944, sur les pentes est du Girofano portant un des coups de boutoir décisifs de la bataille. Henri Magny est tué au combat le 16 mai 1944, à San Giorgio, fauché à bout portant par une mitrailleuse allemande, à la tête de son bataillon. Il a été inhumé au cimetière n°4 de la 1ère Division mécanisée d’infanterie au village de San Giorgio. Son corps a été transféré après la guerre dans le cimetière de Cottenchy dans la Somme. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 7 août 1945 • Croix de Guerre 39/45 (4 citations) • Médaille de la Résistance avec rosette • Médaille Coloniale avec agrafe "AOF" • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre • Médaille Commémorative de la campagne d'Italie • Officier du Nicham Iftikar (Tunisie) Stanislas Mangin Alias : "Mojon" Stanislas Mangin est né le 20 septembre 1917 à Paris (16e). Fils du général d'armée Charles Mangin, fondateur des troupes coloniales et décédé en 1925. Il entre à Saint-Cyr en 1939 (promotion "Amitié francobritannique") et, en 1940, il est nommé sous-lieutenant dans l'Infanterie. Fait prisonnier le 19 juin, il s'évade le 1er août suivant de la caserne d'Orléans, rejoint la zone non occupée puis est affecté à un régiment de l'Armée d'Armistice. En congé sur sa demande le 1er novembre, Stanislas Mangin forme bientôt un groupe avec le capitaine Maurice Andlauer, le lieutenant Roger Warin, l’adjudant-chef Gaston Tavian et le sergent Edgard Tupët. Stanislas Mangin Il est nommé en janvier 1941, chef de cabinet du préfet de Rodez mais démissionne bientôt dans le but de rejoindre les Forces françaises libres. Par le colonel Groussard, son ancien commandant d'école, il est mis en contact avec Pierre Fourcaud, envoyé en mission de Londres qui doit faciliter son passage par l'Espagne. En mars 1941, Roger Warin établit une liaison directe avec l'Etat-major de la France libre à Londres par l'intermédiaire de Pierre Fourcaud, chargé de mission du général de Gaulle. Le 1er avril 1941, Stanislas Mangin devient, avec ses quatre camarades de résistance, le premier engagé militaire secret dans les Forces françaises libres. Il accepte en juin 1941, d'occuper un deuxième poste de chef de cabinet de préfet grâce auquel il fournit des renseignements et des moyens. Fin 1941, Wybot parti pour l’Angleterre et Fourcaud arrêté, Mangin est chef du renseignement du réseau de renseignement "Ali" et en novembre, il est désigné par le Comité national français à Londres comme chef de mission dans les deux zones. En janvier 1942, il démissionne à nouveau de ses fonctions de chef de cabinet et crée en zone occupée le réseau "Crolland et Pierre Pigagnol" grâce aux contacts établis par Edgard Tupët. Le 1er mars 1942, il rejoint Londres avec Louis Andlauer, membre du réseau, grâce à une opération Lysander montée par Edgard Tüpet, chef de la branche action de "Ali-Tir". Le départ a lieu depuis le champ cultivé par Jean Faillon, membre d’"Ali-Tir", aux Lagnys dans l’Indre. Maurice Andlauer prend alors la succession de Stanislas Mangin à la tête du réseau. Affecté au Bureau Central de Renseignements et d'Action (BCRA), il s'engage alors officiellement dans les Forces françaises libres (à compter du 1er avril 1941), sous le nom de "Mojon". En novembre 1942, il est désigné pour Saint-Pierre et Miquelon où il prend le commandement du Détachement d'instructeurs commando puis pour les Etats-Unis où il se consacre à l'entraînement du Bataillon des Antilles, de janvier à juillet 1943. En septembre 1943, il rejoint la 1ère Division Française Libre en Tunisie. Affecté au Bataillon de Marche n°11, il est rappelé pour un temps au Bataillon des Antilles avant de rejoindre en Italie, en juillet 1944, le 1er Régiment de Fusiliers Marins où il prend le commandement du 2e peloton au 4e escadron. Il participe à la campagne de France et se distingue dès les opérations sur Hyères et La Garde, les 22 et 23 août 1944, où il conduit remarquablement son peloton. Blessé, il refuse de se laisser évacuer et continue ses missions de reconnaissance sous des feux violents d'armes automatiques, d'antichars et d'artillerie. Il permet ainsi de définir la ligne ennemie et de situer les positions des batteries. Il s'illustre encore à Lyon, où il entre le premier, le 3 septembre 1944, à la tête de son peloton et y organise la défense et la protection des points vitaux pour le passage de sa division. Il se distingue de nouveau à Longevelle le 22 septembre et à Fresse du 22 septembre au 8 octobre, où, chargé de missions d'Infanterie, il effectue à pied des reconnaissances et des liaisons sous des feux violents d'artillerie. Le 24 novembre, il provoque par sa présence d'esprit, bien que blessé à deux reprises, la reddition d'un armement d'antichar et d'une section ennemie, entrant ainsi le premier de l'Armée Française en Alsace. Blessé une troisième fois le 28 novembre 1944, son commandant d'escadron ayant été évacué, il prend le commandement du groupement blindé, ne se laissant évacuer à son tour qu'après avoir été remplacé. Stanislas Mangin termine la guerre avec le grade de capitaine et en janvier 1945, participe à la création de la Surveillance du Territoire dont il devient Directeur adjoint. En 1951, il est maître des requêtes au Conseil d'Etat avant d'être breveté du Centre des Hautes Etudes Administratives deux ans plus tard. Rappelé en Algérie en 1956 comme chef de bataillon, il est, de 1960 à 1967, conseiller technique de l'Institut d'Aménagement et d'Urbanisme de la région parisienne. En 1961, Stanislas Mangin est rapporteur général de la commission de l'équipement culturel et du patrimoine artistique au Commissariat Général du Plan (IVe puis Ve plans). En mars 1967, il devient Conseiller d'Etat et en juillet, il est nommé Président de la Commission Spéciale de révision de certains titres de Résistance. S'engageant pour les étrangers en France, il est, dès 1970, Président de "l'Amicale pour l'enseignement aux Etrangers" qui publie la revue Vivre en France. En 1977 il prend une retraite anticipée de Conseiller d'Etat, obtient la licence en droit qui lui permet de s'inscrire au Barreau de Paris (1977-1981) pour assurer la défense judiciaire des immigrés. Stanislas Mangin est décédé le 16 juin 1986 à Paris. Il a été inhumé au cimetière du Père-Lachaise. • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 7 mars 1945 • Croix de Guerre 39/45 (4 citations) • Médaille des Evadés • Croix du Combattant Volontaire de la Résistance • Officier des Arts et Lettres • Officier des Palmes Académiques • Médaille Commémorative des Opérations de Sécurité de du Maintien de l'Ordre en AFN • Bronze Star Medal (USA) • King's Medal For Courage in the Cause of Freedom (GB) • Commandeur du Nicham Iftikhar Publication : • Travailleurs immigrés : le bilan, C.I.E.M., 1981 Roger Maylié Roger Maylié est né le 13 novembre 1920 à Mazères-sur-le-Salat (Haute Garonne). Son père est inspecteur principal des Contributions. En 1939, licencié en droit, il étudie à la Faculté de Bordeaux. Refusant l'armistice, il s'embarque le 24 juin 1940, à Saint-Jean-de-Luz, sur l'Arrandora Star à destination de l'Angleterre. A Londres, il s'engage immédiatement dans les Forces françaises libres. Il est envoyé en AEF et suit les cours d'élève officier à Douala puis au camp Colonna d'Ornano à Brazzaville d'où il sort aspirant, le 16 janvier 1941. Roger Maylié est ensuite affecté au 1er Bataillon de Marche du Cameroun, le 8 juillet 1941, puis au Bataillon de Marche n° 5 le 1er décembre 1941, intégré plus tard au 2e Régiment d'Infanterie Coloniale. Roger Maylié Il est promu sous-lieutenant le 15 janvier 1942 et participe, avec son unité, aux opérations à El Alamein en qualité de chef de section antichars. Poussant ses canons de 75 en avant, il obtient de beaux résultats et reçoit une citation. Il prend part également aux opérations du désert occidental, à l'offensive de la 8e Armée britannique, du 13 au 16 novembre 1942. Il combat en Tunisie et est nommé lieutenant le 25 juin 1943. Avec son unité, Roger Maylié participe, comme chef de section de mortiers de la compagnie lourde, aux opérations en Italie en 1944 et, notamment, aux combats du Mont Marrone. Là, sentant l'attaque imminente, il n'hésite pas à mettre en batterie à vue directe sur l'objectif et mène à bien sa mission malgré un bombardement ennemi incessant. Près de Bagno Reggio, il n'hésite pas à prendre la tête d'une compagnie dont le commandant vient d'être blessé et à la lancer à l'attaque de l'objectif suivant, empêchant l'ennemi de se regrouper. Le 16 août 1944 la 2e Brigade débarque la première à Cavalaire. C'est maintenant la campagne de France avec la prise de Hyères, et de Toulon, du 21 au 24 août 1944, sa brillante conduite au cours de l'attaque du Mont Redon lui vaut d'être proposé pour la Légion d'Honneur. Lors de la campagne d'Alsace, du 23 au 25 janvier 1945, Roger Maylié déploie une activité extraordinaire pour réaliser un appui de feux maximum. Les pieds gelés, il refuse d'être évacué. Le 19 décembre 1945 il est nommé administrateur adjoint de 2e classe des colonies ; de 1ère classe le 1er janvier 1946. Il embarque pour servir au Soudan en juillet 1946, comme adjoint au commandant du cercle de Bamako puis de Sikasso. Roger Maylié est promu administrateur d'Outremer de premier échelon le 1er janvier 1951 et nommé chef de la subdivision de Kolokani. En 1953, il est affecté à Dakar, au Secrétariat Général de l'Office des Anciens Combattants. L'année suivante, il est affecté en Nouvelle Calédonie comme chef du 1er Bureau du Secrétariat général du Gouvernement avant de passer administrateur en chef en 1955. En 1958, il devient chef du Service de l'Administration au Ministère de l'Intérieur, puis, de 1959 à 1961, chef du Bureau de l'Administration générale d'Etat au Haut-Commissariat. Administrateur de classe exceptionnelle le 1er janvier 1962, Roger Maylié est promu chef du Secrétariat d'Administration générale au Ministère de l'Intérieur. En 1966, il est nommé chef du service territorial d'Administration générale supervisant à ce titre l'administration pénitentiaire. Il est en outre président de la section Nouvelle Calédonie de l'Association des Français libres. Roger Maylié est décédé le 27 avril 1967, à Nouméa, où il était en poste. Il est inhumé au cimetière Saint Léon à Bayonne. • Officier de la Légion d'Honneur. • Compagnon de la Libération - décret du 28 mai 1945 • Croix de Guerre 39/456 (4 citations) • Médaille de la Résistance • Military Cross (GB) • Bronze Star Medal (USA) André Mazana André Mazana est né à Toulouse le 6 février 1913 de parents commerçants en confection. Il est incorporé en avril 1934 au 121e Régiment d'Infanterie à Montluçon. Il est renvoyé dans ses foyers en juillet 1935. En janvier 1938, il exerce la profession de sous-directeur commercial à Chambéry pour la société Descours et Cabaud de Lyon. Mobilisé en septembre 1939, il est affecté à la 42e DemiBrigade de Mitrailleurs Indigènes Coloniaux. Il demande aussitôt à être versé dans le service armé et est affecté au Centre de Transition des Troupes Coloniales. André Mazana En juin 1940, il embarque à Dunkerque pour l'Angleterre et arrive à Southampton le 19 juin. Engagé dans les Forces Françaises Libres le 1er juillet 1940, il quitte l'Angleterre le 31 août et prend part à l'opération de Dakar en septembre 1940. De Freetown, il atteint Pointe-Noire le 11 octobre 1940 puis Brazzaville, trois jours plus tard. Il prend part à la campagne du Gabon en novembre. Promu sergent en février 1941, puis sergent-chef en juillet 1941, André Mazana est affecté au BM 11 où, au sein de la 2e Brigade de la 1ère DFL, il prend part aux combats de Libye et d'Egypte. A El Alamein en octobre 1942, il se distingue en qualité de commandant d'une demi-section de Brenn-Carriers dans les opérations au nord du massif de l'Himeimat. Il stationne ensuite avec son unité à Tobrouk de janvier à avril 1943, date à laquelle il est promu adjudant, avant de participer à la campagne de Tunisie et notamment aux combat du Djebel Garci ; blessé au cours d'une reconnaissance à l'ouest de Takrouna, le 8 mai 1943. André Mazana débarque avec l'ensemble de la 1ère DFL en Italie en avril 1944. Chef de section de mitrailleuses, il se distingue particulièrement le 20 mai 1944 en occupant un ancien point d'appui allemand face à Pontecorvo. Deux jours plus tard, au nord du Liri, il aide nettement l'avancée des troupes canadiennes par l'efficacité de ses tirs. En juillet 1944, il est promu au grade d'adjudant-chef et le 17 août il débarque en Provence, à Fréjus. Le 22 août, près de La Valette dans le Var, alors qu'il entraîne sa section sur une colline boisée tenue par un ennemi décidé, afin de soulager une section de voltigeurs durement éprouvée par les Allemands, il est abattu par un tir de pistolet-mitrailleur. Il a été inhumé à Toulouse. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 29 décembre 1944 • Médaille Militaire • Croix de Guerre 39/45 (3 citations) • Médaille des Blessés • Croix du Combattant 39/45 • Croix du Combattant Volontaire • Médaille Coloniale avec agrafes "Libye", "Tunisie" • Médaille du Levant • Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre • Médaille Commémorative de la Guerre 1939/1945 Paul-Hémir Mezan Paul-Hémir Mezan est né le 11 août 1912 à Amiens (Somme). Ses parents tiennent un café épicerie à Plachy-Buyon. Il entre en 1928 à l'Ecole normale d'instituteurs d'Amiens où sa forte personnalité s'affirme déjà nettement. Il en sort major en 1931. Très patriote, il est également major de promotion au peloton des élèves officiers de réserve de l'Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en 1932. Il est nommé sous-lieutenant de réserve et termine son service au 51e RI à Amiens. Le métier d'instituteur ne répondant pas à son besoin d'action (il a en outre des dissensions avec l'inspection académique), il démissionne en 1933 et s'engage comme sergent au 159e RI. Paul-Hémir Mezan Admis à l'Ecole d'officier de Saint-Maixent, il sort dans les premiers de la promotion Verdun (1935-1937). Le lieutenant Mezan est alors affecté au 8e puis au 20e Régiment de tirailleurs tunisiens. Il participe à la construction de la Ligne Mareth dans le sud tunisien. Début 1940 il effectue un stage d'observation à la base aérienne de Rabat qui le maintient, à son grand regret, éloigné des combats de la métropole. Le 22 juin 1940, il reçoit une lettre de son père lui désignant clairement la voie du devoir et de l'honneur mais si sa décision est déjà prise : il refuse de rester sans se battre. Depuis Casablanca, le 3 juillet 1940, avec sept camarades, dont les lieutenants Ter Sarkissoff et Guérin et le sous-lieutenant Puech-Samson, déguisés en aviateurs polonais, il embarque clandestinement à bord du Djebel Dersa, venu à Casablanca chercher les aviateurs polonais résidant en Afrique du Nord. Il gagne Gibraltar le 4 juillet 1940 et de là, embarque sur le Capo Olmo et arrive à Liverpool le 17 juillet 1940. Paul-Hémir Mezan signe son engagement dans les FFL le 24 août 1940 et multiplie les démarches pour être affecté le plus rapidement possible sur un théâtre d'opérations, "n'importe où pourvu que l'on s'y batte" dit-il. En janvier 1941, il part pour l'Egypte où il parvient en mai pour être affecté aux spahis marocains. En septembre 1941, le lieutenant Mezan passe à la mission Palewski au Somaliland comme représentant de la France libre à Dire-Daoua. Il est l’adjoint du capitaine Magendie, commandant le groupe de pelotons méharistes composés de volontaires FFL évadés de la Côte française des Somalis. Fin décembre 1941, Paul-émir Mezan est affecté au Bataillon de Marche n° 4 et quitte la région des Somalis en avril 1942 avec son unité à destination du Levant. Promu capitaine en septembre 1942, il rejoint, avec le BM 4, la 2e Brigade de la 1ère Division française libre au début de 1943. Le capitaine Mezan, toujours avide d'action, sert comme officier de liaison auprès de la 8e Armée britannique lors de la campagne de Tunisie. Il sera décoré de la Military Cross, pour l'aide précieuse apportée dans le franchissement de la Ligne Mareth qu'il connaît parfaitement. Il est en outre le premier Français libre à poser le pied sur l'ïle de Djerba. Après la libération de la Tunisie, il rejoint en août 1943 le 22e Bataillon de marche nordafricain (22e BMNA) de la 1ère Division française libre en formation à Sabratha, à l'ouest de Tripoli. Il commande la 2e compagnie du Bataillon, dont il fait une unité modèle. En octobre, la 2e compagnie devient la compagnie lourde du 22e BMNA, équipée de canons antichars, mitrailleuses lourdes et mortiers. Il débarque à Naples le 20 avril 1944 et prend activement part, les 12, 13 et 14 mai, à l'attaque du Garigliano par la vallée du Liri où il obtient de brillants résultas en portant les armes lourdes de sa compagnie en première ligne. En juin, après la prise de Rome, c'est l'attaque contre Radicofani : le 18 au cours de la contre offensive des blindés allemands, sillonnant le terrain au volant de sa jeep il s'arrête pour installer à un carrefour un dispositif de défense anti-chars. Atteint de plein fouet par un obus de mortier, il est tué sur le coup. Paul-Hémir Mezan est d'abord inhumé à Bolsena (Italie) puis à Dury dans la Somme. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret • Croix de Guerre 39-45 avec palmes • Médaille Coloniale • Military Cross (GB) Pierre Moguez du 20 novembre 1944 Pierre Moguez est né le 25 avril 1913 à Tananarive (Madagascar). Son père, proviseur de lycée, est le fondateur des lycées de Tananarive, de Saint-Louis du Sénégal et de Dakar. Après le Baccalauréat, en 1931, Pierre Moguez signe un engagement volontaire au 22e Régiment d'infanterie coloniale (22e RIC). Soldat de 1ère classe en 1933, il est promu caporal en février 1934 avant d'être affecté au 1er Régiment de tirailleurs sénégalais (1er RTS) et embarqué pour Dakar. En juillet 1934, il passe au 7e RTS et est blessé, en septembre, au cours d'opérations de police en Mauritanie. Sergent depuis janvier 1936, il est muté en juillet 1938 au 2e RMM à Madagascar. Sergent-chef en janvier 1940, il est admis à suivre les cours d'élève officier à Tananarive et est nommé aspirant en juillet 1940. Pierre Moguez Refusant l'armistice, Pierre Moguez attend alors l'occasion qui lui permettra de poursuivre la lutte. En mars 1941, il est détaché comme directeur du Peloton d'élèves caporaux indigènes. Le 10 avril 1941, il s'évade de Madagascar avec plusieurs camarades sur la goélette Elie Fusiani et touche terre onze jours plus tard à Dar Es Salam au Tanganyika. Dirigé sur Mombasa au Kenya puis sur le Caire, il signe immédiatement son engagement dans les Forces françaises libres. Il est nommé sous-lieutenant par le général de Gaulle et employé provisoirement, en juin 1941, comme commandant du camp de Mena et officier du chiffre à l'Etat-major du Caire. En août 1941 il est chargé du transport de la Base française d'Egypte. Dirigé sur la Syrie en mars 1942, il parvient à Beyrouth à la fin du mois et est affecté au Bataillon de marche n°11 (BM 11), à Damas. Passé en Palestine, puis en Libye avec son unité, il atteint le Caire en juillet 1942 avant de monter en ligne sur le front d'El Alamein, le 17 octobre. En décembre 1942, il est promu au grade de lieutenant et prend part à la campagne de Tunisie d'avril à juin 1943. Il stationne ensuite pendant deux mois en Tripolitaine dans la région de Zuara avant d'occuper pour six semaines les fonctions de directeur du Peloton d'élèves sousofficiers. Du 31 août 1943 au 11 avril 1944, il séjourne de nouveau en Tunisie où la 1ère Division française libre se prépare intensément à la campagne d'Italie. Il débarque à Naples le 20 avril 1944 et participe brillamment avec le BM 11 aux opérations. Le 17 mai, lors de l'attaque de Casa du Liri, il contribue au succès de l'opération en s'accrochant au terrain malgré les pertes et la poussée ennemie. Le surlendemain 19 mai, au Rio Forma Quesa, il atteint dans les premiers la tête de pont avec la 5e Compagnie qui, le 21, occupe Pontecorvo et appuie efficacement la progression britannique par ses patrouilles offensives et par ses tirs. En juin 1944, il combat également à Montefiascone puis au Lac de Bolsena. Le 16 août 1944 il débarque à Cavalaire et prend une part active à la libération de Toulon. Le 21 août, après la mort du lieutenant Dupuis commandant la compagnie, puis du capitaine Tagger, il prend le commandement de la 5e Compagnie qu'il entraîne à l'attaque des collines de La Crau. Le 21 septembre, dans les Vosges, il entraîne ses hommes dans une vigoureuse contre-attaque à Mignavillers ; le 26 il attaque et s'empare de Lomontot malgré de nouvelles pertes et une vive réaction allemande. A partir du 2 janvier 1945 le lieutenant Moguez combat en Alsace où il est grièvement blessé par balle à l'œil le 8 janvier devant Osthouse. Evacué sur l'hôpital de Besançon il est détaché, après sa convalescence, en février 1945, à l'école des cadres des AFAT à Thomery (Seine-et Marne). Le 16 octobre 1945 il se voit décerner la Croix de la Libération par le général de Gaulle. En décembre 1945 il est promu capitaine et démissionne de l'Armée l'année suivante. Il se met aussitôt à la disposition du gouverneur général de l'AOF puisque, parallèlement, il a suivi un stage de formation à l'Ecole Nationale de la France d'Outre-Mer. Nommé administrateur adjoint de 1ère classe, il est d'abord affecté au Niger puis, en 1947, nommé chef de la subdivision de Diapaga en Haute-Volta. Après un court séjour en métropole, le haut-commissaire à Madagascar lui enjoint de se mettre à la disposition du chef de la province de Fianarantsoa. Administrateur de 1ère classe, Pierre Moguez devient chef de district de la province de Majunga puis chef de bureau des Etudes générales et du Plan de la province de Fianarantsoa. Par ailleurs, il est promu, en 1953, chef de bataillon de réserve. En 1956, il occupe les fonctions d'administrateur en chef et termine sa carrière administrative en 1959 à Ambalavao. Il est par la suite, pendant plusieurs années, agent commercial de la Société Technique Electronique. Pierre Moguez est décédé le 7 avril 1982 à Monchaux-les-Quend dans la Somme. Ses obsèques se sont déroulées en l'église Saint-Jacques d'Amiens. Il est inhumé à Quendville (Somme). • Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 16 octobre 1945 • Croix de Guerre 39/45 (8 citations) • Croix de Guerre des TOE • Médaille de la Résistance • Médaille des Blessés • Médaille des Evadés • Croix du Combattant 39/45 • Croix du Combattant Volontaire 39/45 • Médaille Coloniale avec agrafe "Tunisie 1942-1943" • Médaille Commémorative 39/45 avec agrafes "Afrique", "Italie", "Libération" • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre Némir Né vers 1904 à Fort Lamy (Tchad), Némir est originaire de la région de Mango. Engagé volontaire pour 4 ans au Régiment de Tirailleurs Sénégalais de Tchad (RTST) le 25 septembre 1924, il est affecté à la 11e Compagnie le mois suivant et est admis ensuite au peloton des élèves caporaux à Abeché, d'avril à septembre 1925 avant de rejoindre la 11e Compagnie à l'issue des cours. Rengagé pour trois ans en mai 1926 il est désigné pour servir en métropole et débarque à Bordeaux en juin 1927. Affecté, semble-t-il, au 16e RTS à Montauban le 1er juillet 1927, il est nommé caporal le 1er novembre et est muté le même jour à la 11e Compagnie à Castelsarrazin. Némir est ensuite affecté à la 9e Compagnie le 1er mai 1929 et prolonge son séjour d'un an. Il est nommé sergent le 27 décembre 1930. Rengagé pour cinq ans au titre du 16e RTS il est rapatrié pour fin de séjour le 20 juin 1931 et arrive à Fort-Archambault en août 1931. En décembre, il est affecté à la 1ère Compagnie du RTST. Le 2 juillet 1932 le sergent Némir se rengage pour un an. Désigné pour la relève du groupe III, il sert à la 8e Compagnie. Affecté à la 3e Compagnie du RTST le 1er février 1937, il se rengage de nouveau pour deux ans. Nommé sergent-chef en août 1937, il est muté, successivement, à la CHR, à la 5e, 17e et 5e Compagnie à nouveau en mai 1940. Le 26 août 1940, date du ralliement de Tchad, le sergent-chef Némir passe à la France Libre. Il est affecté à la 11ème Compagnie du Bataillon de Marche n° 3 à la constitution de ce corps au Tchad le 1er décembre 1940. Avec le BM 3 Némir prend part à la Campagne d'Erythrée, se distinguant particulièrement au combat de CubCub du 21 au 23 février : sa ténacité et son soutien au moral des tirailleurs lui valent d'être cité à l'Ordre de l'Armée, il prend également une part active à la bataille de l'Engiahat (Keren) du 14 au 28 mars 1941. Le 10 mai 1941 Némir débarque en Palestine et est remis 2ème Classe. Il est affecté au BM 4. qui part en opération en Syrie, puis en Somalie Britannique, où, le 4 août 1941, il retrouve son grade de caporal et, enfin, en Abyssinie. En avril 1942, il est renvoyé sur le Levant. Arrivé à Berbera le 25 avril 1942, il embarque le 30 mai et débarque à Suez le 5 juin 1942. Il séjournera alors au col de Zahle, puis à Tripoli, jusqu'au 12 janvier 1943, date à laquelle il sera dirigé sur l'Egypte, puis la Cyrénaique. En station à Tobrouk du 15 janvier au 18 avril 1943. Avec le BM 4, intégré désormais à la 2e Brigade de la 1ère Division Française Libre, il est dirigé sur la Tunisie où il entre le 29 avril 1943. En station à Stilka du 3 au 6 mai 1943. En opérations à Takrouna du 7 au 13 mai 1943, à Hammam, Sousse du 28 mai au 8 juin 1943, et à Zuara (Tripolitaine) à partir du 11 juin 1943. Némir est nommé sergent le 7 juin 1943. D'après les mentions extrêmement succinctes de son dossier militaire, Némir aurait alors été envoyé sur le Tchad, puis libéré en fin de service actif en date du 13 novembre 1943. Il se retire à Fort-Lamy. Le sergent Némir est décédé le 21 décembre 1953 au Tchad, à Fort-Lamy (N'Djamena) où il est inhumé. • Compagnon de la Libération - décret du 23 juin 1941 • Médaille Militaire • Croix de Guerre avec Palme • Médaille coloniale avec agrafes " AEF ", " Erythrée " Edmond Nessler Edmond Nessler est né le 24 février 1907 au Caire. Son père travaille dans l’import-export et l’immobilier. Licencié en droit et ès-lettres, également diplômé de l’Ecole libre des Sciences politiques, Edmond Nessler effectue son service militaire, en 1929 et 1930, au 11e Régiment d’Aviation de Bombardement de Nuit avant de commencer une carrière de journaliste. Mobilisé en 1939, il intègre une session d’élèves aspirants à Bouguenais en Loire-Atlantique. Promu aspirant le 25 avril 1940, il rejoint ensuite l’Etat-major de Rouen, puis, à la fin de la bataille de France au cours de laquelle il obtient une citation à l’ordre du corps d’armée, bat en retraite jusqu'à Langon (Gironde). Edmond Nessler En juillet 1941, refusant la défaite, Edmond Nessler passe la frontière espagnole à Canfranc et s’engage à la délégation de la France libre à l’Ambassade britannique de Lisbonne. Il arrive en Angleterre à la fin de l’année 1941 et dirige un cours d’élèves aspirants à Dolphin Square à Londres. Volontaire pour servir plus activement, il embarque en mai 1942 sur le Queen Mary à destination de Freetown, Le Cap, Suez et Beyrouth. Promu lieutenant en septembre 1942, il participe alors, de décembre 1942 à février 1943, à la campagne de Libye au sein du Bataillon d'Infanterie de Marine et du Pacifique (BIMP). Il est ensuite affecté au 22e Bataillon de Marche nord africain (22e BMNA), qui intègre rapidement le 2e Régiment d'Infanterie Coloniale (2e RIC), avec lequel il prend part à la campagne de Tunisie. En 1944, Edmond Nessler combat en Italie avec le 22e BMNA, au sein de la 1ère Division française libre (1ère DFL), du Garigliano à Radicofani, où, le 15 juin, devant Torre Alfina, blessé par des éclats d’obus, il fait la preuve de son courage et de son sang froid : gardant le commandement de sa section, il la conduit jusqu’à Radicofani, où, le 18 juin, elle bouscule l’ennemi qui menaçait de l’encercler de ses feux. Blessé de nouveau par éclats d’obus, le lieutenant Nessler refuse de se faire évacuer et, sous un violent tir d’artillerie, poursuit sa mission depuis le point d’appui le plus avancé de sa section. Pour ces faits, il est cité à l’ordre de la division. Toujours avec son bataillon, il prend part à la campagne de France, de Cavalaire jusqu’au Rhin. Là encore, il se distingue par sa ténacité : du 23 au 31 janvier 1945, dans la région de Colmar, il entraîne à l’assaut une section dont le chef venait d’être tué, au mépris du danger et des rafales de mitrailleuses. Il participe encore aux opérations dans le sud des Alpes où il termine la guerre en mai 1945. Démobilisé six mois plus tard, Edmond Nessler reprend sa carrière de journaliste. Rédacteur en chef du Journal du Centre à Nevers, il est successivement grand reporter à France Illustration, à l’Information, à Franc-Tireur, envoyé spécial du Monde, puis directeur des Cahiers de l’Algérie Nouvelle (1960-1962). Député UNR-UDT de l’Oise de 1962 à 1978, Edmond Nessler est, de 1974 à 1977, Président de l’Assemblée de l’Union de l’Europe occidentale (UEO), seule compétente en matière de Défense. Edmond Nessler est décédé le 24 novembre 2004 à Paris. • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 27 décembre 1945 • Croix de Guerre 39-45 (5 citations) • Médaille Coloniale avec agrafes "Libye", " Tunisie" • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre • Médaille Commémorative de la Campagne d’Italie • Africa Star (GB) Publication : • Les champs secrets, Editions Charlot, Alger, 1944. En collaboration avec André Linné (André Lichtwitz). William Palcy William Palcy est né le 25 janvier 1905 au Gros Morne à La Martinique . Il choisit la carrière militaire en 1927 et sert en Indochine au sein du 22e Régiment d'infanterie coloniale (22e RIC) puis du 10e RIC jusqu'en 1933. Soldat de 1ère classe, il effectue un second séjour en Indochine de novembre 1934 à juin 1938. Début 1939, il est muté au 24e Régiment d'infanterie coloniale (24e RIC) au Levant où le surprend la déclaration de guerre avec l'Allemagne. Refusant l'armistice, il rejoint les Anglais en Egypte avec 500 volontaires français du Régiment. Réunis au camp de Moascar, les volontaires français décident de prendre le nom de 1er Bataillon d'infanterie de marine (1er BIM) et constituent, pour les Britanniques, le premier élément des Free French (Français libres). William Palcy William Palcy prend part, avec le 1er BIM et les forces britanniques, à la première campagne de Libye contre les Italiens dès septembre 1940. Pour être allé chercher sous le feu de l'ennemi le corps d'un soldat tué, il est cité à l'ordre de la Division en février 1941. Promu caporal, il est affecté au Bataillon de marche n° 11 (BM 11) le 1er avril 1942. Avec son bataillon, qui appartient à la 2e Brigade française libre du général Cazaud, il prend part à la seconde campagne de Libye et à la bataille d'El Alamein (Egypte). Il participe ensuite à la campagne de Tunisie comme tireur de fusil-mitrailleur ; il se distingue par son sang-froid le 11 mai 1943 et reçoit une citation à l'ordre de la Brigade. En juin 1944 il quitte la 2e Brigade et est affecté au Bataillon de tirailleurs de l'Oubangui en Afrique équatoriale française. Promu caporal-chef en janvier 1945, puis sergent trois mois plus tard, William Palcy est démobilisé en avril 1946. Il se fixe à Bangui où il monte une société de transport en commun. William Palcy est décédé le 22 décembre 1967 à Bangui en République centrafricaine où il a été inhumé. • • • • Chevalier de la Légion d'Honneur Compagnon de la Libération - décret du 7 mars 1941 Médaille Militaire Croix de Guerre 39/45 (2 citations) • Médaille Coloniale avec agrafe "Libye" • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre • Médaille Commémorative du Levant Victor Perner Victor Perner est né le 27 mai 1911 à Terezin en Tchécoslovaquie. Son père était médecin-colonel dans l'Armée tchécoslovaque. Diplômé de l'Ecole Supérieure Technique d'Agriculture, il s'engage en 1933 dans l'Infanterie. Après l'invasion de son pays par les troupes allemandes, il s'évade par la Pologne. Il rejoint la France en juin 1939 et s'engage à la Légion Etrangère. Après un stage au 15e Régiment de Tirailleurs Sénégalais de Philippeville il est mis à la disposition de l'Armée tchécoslovaque en France. Victor Perner En octobre 1939, il est affecté à l'Etat-major de la 1ère Division Tchécoslovaque à Béziers et prend part à la campagne de France de mai-juin 1940. Refusant la défaite, il rejoint l'Angleterre où il s'engage à nouveau dans l'Armée tchécoslovaque stationnée en Grande-Bretagne. En octobre 1942, Victor Perner signe un engagement dans les Forces Françaises Libres et est incorporé au Bataillon de Marche n° 4 (BM 4) de la 1ère Division Française Libre. Chef de section de mitrailleuses puis commandant de compagnie de fusiliers voltigeurs, le lieutenant Perner se distingue à plusieurs reprises par son courage. En Italie notamment, le 20 mai 1944, il entraîne ses tirailleurs à l'assaut de la cote 160 sous le feu des chars allemands et reçoit pour cette action une citation à l'ordre de l'Armée. Le 21 août 1944, devant Toulon, il est grièvement blessé par des éclats d'obus mais, désireux plus que tout de reprendre la lutte, il se refuse à prendre un repos justifié et rejoint son unité aussi rapidement qu'il le peut. A nouveau, le 16 mars 1945, à Sospel dans les Alpes, il est sérieusement blessé par l'éclatement d'une mine. Là encore, sans attendre la fin de sa convalescence, il rejoint son bataillon pour terminer la guerre avec le grade de capitaine. Après son retour en Tchécoslovaquie Victor Perner est affecté à l'Etat-major général de l'Armée à Prague. En 1946 et 1947, il suit les cours de l'Ecole de Guerre à Paris comme "stagiaire étranger". En 1950, il est affecté comme professeur à l'Ecole de Guerre à Prague. Mis à la retraite d'office (services à l'ouest, épouse française) en 1954, il occupe par la suite différents postes dans l'agriculture en Tchécoslovaquie avant de prendre sa retraite en 1972. Victor Perner est décédé le 10 février 1997 en Tchécoslovaquie, à Dolni Podluzi où il a été incinéré. • Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 16 octobre 1945 • Croix de Guerre 1939-45 (4 citations) • Médaille des Blessés • Médaille Coloniale • Croix de Guerre Tchécoslovaque • Médaille pour le Mérite Tchécoslovaque Albert Piault Fils de cultivateur, Albert Piault est né le 11 avril 1914 à Essert dans l'Yonne. Agriculteur, il effectue son service militaire au 4e Régiment de zouaves en Tunisie d'octobre 1934 à octobre 1935. Rendu à la vie civile, il s'installe à Abidjan en Côte d'Ivoire et, le 2 septembre 1939, il est mobilisé sur place comme sergent de réserve. Refusant énergiquement l'armistice de juin 1940, il quitte la Côte d'Ivoire dès le 8 juillet pour passer en Gold Coast britannique et s'engager dans les Forces françaises libres. Dirigé sur le Cameroun au lendemain du ralliement du territoire à la France libre, il est affecté au 3e Bataillon du 1er Régiment de tirailleurs du Cameroun (1er RTC) et combat au Gabon en novembre 1940. Albert Piault En décembre 1940, son unité devient le Bataillon de marche n° 4 (BM 4) avec lequel il rejoint la Palestine au terme d'un long périple, via le Soudan et l'Egypte, pour prendre part à la campagne de Syrie en juin 1941. Albert Piault stationne ensuite en Ethiopie avec le BM 4 de juillet 1941 à avril 1942 puis au Liban avant de rejoindre, en janvier 1943, les rangs de la 2e Brigade française libre (2e BFL) avec laquelle il est engagé dans les derniers combats de la campagne de Libye. Sous-officier observateur, Albert Piault participe, à partir du mois d'avril 1943 aux opérations de Tunisie où il se distingue notamment au cours des attaques des 11 et 12 mai 1943 en assurant avec précision la surveillance de son observatoire malgré les bombardements violents de l'ennemi. Il est promu adjudant en juillet 1943 puis aspirant le 1er janvier 1944. Le 20 avril 1944, il débarque avec son unité en Italie. Officier observateur du Bataillon, il forme une équipe de grande qualité qui assure un service permanent et extrêmement efficace. Il permet ainsi, le 13 juin 1944, de stopper une contre-attaque ennemie. Le 17 août 1944, il débarque en Provence et prend part aux terribles combats devant Toulon. C'est à l'attaque du Thouar dans le Var qu'il trouve la mort à son poste d'observation, atteint par un éclat d'obus, le 23 août 1944. Albert Piault est inhumé à Lucy sur Cure dans l’Yonne. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944 • Croix de Guerre 39/45 (2 citations) • Médaille Coloniale avec agrafes "Somalie" Stéphane Piobetta D’origine corse, Stéphane Piobetta est né le 22 juillet 1913 à La Roche-sur-Yon en Vendée. Son père était inspecteur général de l'Instruction publique. Il fait ses études secondaires au lycée de la Rochesur-Yon puis au lycée Clémenceau à Nantes et enfin au lycée Henri IV à Paris. En 1930 il obtient son baccalauréat avec mention très bien et prépare dès lors le concours d'entrée à l'Ecole normale supérieure de la rue d'Ulm où il est reçu brillamment (premier à l'écrit et quatrième à l'oral) en 1934. Parallèlement à ses études, Stéphane Piobetta fait, dans les années trente, de nombreux voyages à l'étranger notamment en Allemagne, URSS, Suède, Danemark, Norvège et en Grèce. Par ailleurs militant et cadre de la SFIO, il est licencié de Philosophie en 1936 et agrégé en 1938 avant de partir au service militaire comme EOR. Stéphane Piobetta Formé à Saint-Maixent, il est nommé sous-lieutenant et affecté au 51e Régiment d'infanterie à Beauvais. Il est nommé professeur au lycée de Laon en 1939 mais se voit maintenu au service au-delà de la durée légale en raison de la déclaration de guerre. Chef de section au 51e RI, il accomplit jusqu'au 1er avril 1940 plusieurs missions difficiles aux avant-postes. Pour son sens du devoir, il reçoit une citation à l'ordre du corps d'armée. Il est ensuite affecté à l'Etat-major de la 29e Division d'infanterie et combat avec le plus grand courage du 5 au 11 juin après avoir rapporté au commandement de précieux renseignements et est cité une seconde fois. Replié dans le sud-ouest, il est démobilisé le 1er août 1940. Ne pouvant rejoindre son poste à Laon qui se trouve en zone interdite, il est détaché au lycée Voltaire à Paris. Refusant la défaite et l'occupation, il est immédiatement opposé à la politique du gouvernement de Vichy et favorable à l'action du général de Gaulle. Cherchant le moyen d'agir, il participe avec le lieutenant René Denis, alias Dautin, à l'un des premiers mouvements de résistance, "Les Bataillons de la Mort" et à la diffusion à partir de septembre 1941 de deux journaux clandestins, Le Coq Enchaîné et Quatorze Juillet. A partir d'octobre 1941 il devient répétiteur à l'Ecole normale supérieure Au moment d'être arrêté, en juillet 1943, il s'évade de France en traversant les Pyrénées et, via Barcelone, rejoint les Forces françaises combattantes en Afrique du Nord quatre mois plus tard. Après un court séjour à Alger, Stéphane Piobetta rencontre le général de Gaulle qui lui propose de hautes fonctions au sein du Comité français de la Libération nationale ; mais, désireux de combattre, il décline l'offre. Il se voit alors chargé, en qualité de lieutenant, près de la côte tunisienne, de commander la 3e compagnie du 22e Bataillon de marche nord-africain (22e BMNA). Avec ses hommes et l'ensemble de la 1ère Division française libre, il prend part à la campagne d'Italie. A plusieurs reprises au cours des combats au Garigliano les 12-13-14 mai 1944, il conduit avec calme et courage l'effort victorieux de son unité, contribuant ainsi à annihiler de fortes résistances ennemies et ouvrant le passage aux chars d'assaut. Le 14 mai, il emmène la 3e Compagnie du 22e BMNA, qui parvient à faire tomber la défense de la position de Cantalupo. Ses éléments avancés entourent les cotes 208 et 183 qui constituent le cap extrême du Cantalupo, surplombant de 160 mètres la route de San Giorgio. Lors de ces combats, à San Appolinare, le lieutenant Piobetta est mortellement touché par des éclats d'obus. Il est d'abord inhumé au cimetière divisionnaire de San Giorgio puis dans la crypte de la Sorbonne à Paris. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944 • Croix de Guerre 39/45 (4 citations) • Médaille de la Résistance • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre Publications : • Le Mouvement pédagogique à l'étranger enquête sur • La Philosophie de l'Histoire de Kant , Aubier 1947 l'école en URSS , Hermann 1938 Hippolyte Piozin Hippolyte Piozin, dont le prénom usuel est Frédéric- est né le 19 décembre 1913 à La Tronche (Isère). Pupille de la Nation, il entre, après deux année de préparation au prytanée militaire de La Flèche, à Saint-Cyr en 1934 (promotion roi Alexandre Ier) et en sort sous-lieutenant, deux ans plus tard. Affecté en avril 1937 au Bataillon de tirailleurs sénégalais de l'AEF au Moyen-Congo, il est promu lieutenant en octobre 1938. En juillet 1939, il est affecté au Bataillon du MoyenCongo. Refusant l'armistice, Hippolyte Piozin s'engage dans les Forces françaises libres le 28 août 1940, au moment du ralliement du Congo à la France libre. Affecté au Bataillon du Pool, il combat au Soudan anglo-égyptien et, en décembre 1941, rejoint le Bataillon de marche n°5 (BM 5) au sein de la 2e Brigade de la 1ère Division française libre. Hippolyte Piozin Promu capitaine en mars 1942, il se bat en Egypte, à El Alamein en octobre 1942 dans le cadre de l'offensive de la 8e Armée britannique avant de prendre part aux opérations de Tunisie. Il est engagé dans les combats de Takrouna-Djebillat où, le 11 mai 1943, il entraîne sa compagnie à l'attaque d'une position fortifiée d'accès très difficile malgré un bombardement ennemi d'une extrême intensité. Avec quelques tirailleurs, il s'empare de la position lorsqu'il est blessé à la face par éclat de grenade sans être évacué. Hippolyte Piozin, comme officier adjoint du chef de bataillon, combat ensuite en Italie avec la 1ère Division française libre d’avril à juillet 1944 et y reçoit une citation. Il débarque ensuite en Provence le 16 août 1944 et prend part à la libération d’Hyères et de Toulon puis aux opérations de la vallée du Rhône puis des Vosges. En Alsace, où il commande la compagnie lourde du bataillon, il refuse de se laisser évacuer alors qu’il est malade, tenant à commander sa compagnie pour l’attaque de l’Illwald le 23 janvier 1945. Lors des combats du massif de l’Authion (sud des Alpes), il met sur pied deux colonnes qui entrent le 26 avril 1945 dans Vintimille (Italie) ; il termine la guerre à Golfe-Juan où il est légèrement blessé au visage le 8 mai 1945 par des éclats de mortier. Il choisit de quitter l’armée début 1946 et entre ensuite dans l'administration coloniale au Niger comme adjoint au commandant du cercle de Niamey puis comme chef de la subdivision de Tessaoua. En 1949 et 1950, il est chef de la subdivision de Koulikoro au Soudan. De retour en France, il s'établit dans le Médoc comme exploitant agricole. Hippolyte Piozin est décédé le 22 juillet 1994 à Bordeaux. Il a été incinéré. • Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du • Croix de Guerre 39/45 (3 citations) • Médaille Coloniale avec agrafe "Libye" 2 juin 1943 André Quelen André Quelen est né le 10 avril 1921 à Pleyben dans le Finistère de parents instituteurs. Après le baccalauréat, il prépare l'Ecole navale en 1939 lorsque la guerre éclate. Agé de 19 ans, il quitte Brest le 18 juin 1940 avec quelques camarades et réussit à embarquer pour Ouessant d'où il rejoint l'Angleterre sur un charbonnier, le Mousse Le Moyec. Engagé aux Forces Françaises Libres le 1er juillet 1940, il est incorporé à la 1ère Compagnie de Chasseurs à Camberley puis est choisi pour le peloton d'élève aspirant de Camberley. Nommé aspirant le 1er mai 1941, il rejoint l'Afrique après deux semaines de navigation sur le Copacabana pour arriver à Brazzaville fin juin. André Quelen Il est affecté au Cameroun, le 1er août 1941, au 3e Bataillon du Régiment de Tirailleurs du Cameroun créé à l'initiative du commandant Gardet quatre mois auparavant. En mars 1942, le Bataillon devient le Bataillon de Marche n° 5 (BM 5) de la 2e Brigade Française Libre. Comme chef de section, André Quelen prend part à toutes les campagnes de la 1ère Division Française Libre (1ère DFL) avec son unité : El Alamein, la Tunisie, l'Italie où, devenu officier de renseignements du BM 5, il ne cesse de se dépenser sans compter, notamment du 17 au 25 mai 1944, assurant ses fonctions sous de violents bombardements et obtenant le maximum de rendement de ses observateurs. Après l'attaque du Rio Forma Quesa, dans la nuit du 19 au 20 mai 1944, il part spontanément à la recherche de son chef de corps dont on est sans nouvelles depuis plusieurs heures. Au cours de la campagne de France, le lieutenant Quelen se distingue à nouveau pendant le franchissement de vive force de l'Ill lors de l'offensive d'Alsace, le 23 janvier 1945, quand, blessé grièvement par un éclat d'obus, il refuse de quitter son poste avant que les troupes aient pu franchir le fleuve. Après la guerre, il devient administrateur des Colonies puis administrateur en chef de la France d'Outre-mer à Conakry et à Brazzaville jusqu'en 1960. De 1960 à 1964, André Quelen est chargé de mission à l'Aménagement du Territoire puis de 1964 à 1981, cadre administratif au Commissariat à l'Energie Atomique. Il est également président de l'Amicale de la 1ère DFL au sein de la Fondation de la France Libre. En septembre 2005, il est nommé membre du Conseil de l'Ordre de la Libération. André Quelen est décédé le 13 août 2010 à Plougonvelin dans le Finistère où il est inhumé. • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 18 janvier 1946 • Croix de Guerre 39/45 (2 citations) • Médaille Coloniale • Officier du Nicham El Anouar Jean-Gabriel Revault d'Allonnes Jean-Gabriel Revault d’Allonnes est né le 13 août 1914 à Louannec dans les Côtes-d'Armor. Son père, agrégé de Philosophie, est médecin psychiatre et sa mère, femme de lettres, est la sœur d’Ernest Psichari et la petite-fille d’Ernest Renan. Après des études aux lycées Charlemagne, Janson de Sailly et Saint-Louis à Paris, il entre à Saint-Cyr en 1934. Sortant de l'Ecole deux ans plus tard (promotion "Roi Alexandre 1er"), il choisit l'Infanterie coloniale et part en poste en AOF. D'abord au Sénégal au 1er Régiment de tirailleurs sénégalais (1er RTS) en 1937-1938, puis au Niger, au 3e Bataillon de tirailleurs sénégalais (3e BTS) où il se trouve au moment de la déclaration de guerre. Jean-Gabriel Revault d’Allonnes Il refuse la défaite et, le 22 juin 1940, avec 24 hommes de sa compagnie, il passe au Nigeria pour rejoindre les forces britanniques. Le 25 juin, les autorités britanniques les remettent à la disposition de l’administration française et Jean-Gabriel Revault d’Allonnes est incarcéré à Zinder jusqu’au 14 juillet 1940. Libéré et muté dans un autre territoire, il profite de son déplacement pour s’évader à nouveau vers le Nigeria le 17 juillet avec d’autres officiers. Dans des conditions difficiles, il rejoint la Gold Coast à la mi-août puis se rend au Cameroun où il parvient le 28 août, au lendemain du ralliement du territoire à la France libre. Affecté comme officier au 3e Bataillon du Régiment de tirailleurs du Cameroun (3/RTC), Jean-Gabriel Revault d’Allonnes prend part aux opérations du Gabon sous les ordres du commandant Dio. Blessé le 7 novembre 1940 par un éclat de balle dans les combats de Libreville, il reçoit une citation. En décembre 1940, le 3/RTC devient le Bataillon de marche n° 4 (BM 4) dont Jean-Gabriel Revault d’Allonnes commande la 1ère Compagnie. Avec son unité, il combat en Syrie. Le 10 juin 1941, il reçoit une balle d’avion dans le bras, à Ghabareb, et, le 21 juin à Kissoué, un éclat d’obus également au bras. En juillet 1941, à l’issue des opérations de Syrie, il est nommé instructeur au cours d’élève aspirant de Damas. Affecté ensuite au BM 11, il en commande la compagnie lourde et participe à l’opération sur l’oasis de Giarabud en Libye. En septembre 1942, il est mis à la disposition du général Leclerc et rejoint l’AEF, Bangui puis Fort Lamy au Tchad. Affecté à la 12e Compagnie du Régiment de tirailleurs sénégalais du Tchad (RTST), il prend part comme à la seconde campagne du Fezzan et de Tripolitaine avec la Force L du général Leclerc de décembre 1942 à février 1943. En Tunisie, il prend le commandement de la 12e Compagnie dont le commandant, le capitaine d’Abzac, venait d'être tué le 23 mars 1943 au Djebel El Melab. Commandant de compagnie motorisée, il se distingue par sa belle attitude au feu au cours d'une contre-attaque allemande de sa position et est cité à l'ordre du corps d'armée. En juin 1943, il stationne à Sabratha en Tripolitaine avec le RTST qui prend l'appellation de Régiment de marche du Tchad (RMT) sous le commandement du lieutenant-colonel Dio. Le capitaine Revault d’Allonnes est affecté au 1er Bataillon du RMT. En septembre, la 2e Division française libre, devenue 2e Division blindée (2 e DB) dont fait partie le RMT, s'entraîne et s'équipe avec du matériel américain à Temara au Maroc avant d'aller poursuivre sa préparation en Angleterre de mai à juillet 1944. Affecté comme officier d'Etat-major du 3e Bureau du Groupement tactique Dio, le capitaine Revault d'Allonnes débarque en France le 1er août 1944 et prend part à la campagne de Normandie. Le 14 août, sous le bombardement de Carrouges dans l'Orne, il parvient à sauver de la destruction de très nombreux véhicules avant d'être atteint légèrement par des éclats d'obus. Le 18, dans l’Orne, il est à nouveau blessé par éclat d'obus à Fleuré au cours d'une mission de liaison. Il participe à la libération de Paris puis à la campagne des Vosges au cours de laquelle il reçoit une quatrième citation. Il se voit remettre, le 26 septembre 1944 à Nancy, la Croix de la Libération des mains du général de Gaulle. Cinq fois blessé, cinq fois cité, il termine la guerre en Allemagne. Il poursuit ensuite sa carrière comme attaché militaire en Colombie, Vénézuéla et Equateur (1946-1947). En 1948, il est promu au grade de chef de bataillon et commande le 1er Régiment d’infanterie coloniale (1er RIC) avant d’être détaché au SDECE. Il entre en stage à l’Ecole de Guerre (1950-1952), sert en Indochine (1952-1954) où il est cité à deux reprises et devient ensuite attaché militaire à l'Ambassade de France au Portugal (1957-1961). Promu colonel, il dirige le bureau personnel d’Etat-major à la DPMAT à Paris avant de commander le 43e Régiment blindé des TDM à Offenbourg (1963-1964). Général de brigade en septembre 1966, Jean-Gabriel Revault d’Allonnes sert comme adjoint du gouverneur militaire de Paris en 1967. Il part ensuite en poste à La Martinique (19681970), avant de commander le Groupe Antilles-Guyane (1968-1970). Général de division, il commande la 23e Division militaire à Rouen de 1971 à 1972. Chef de la mission militaire française auprès des Forces alliées secteur Centre Europe en 1972-1973, puis chef de la mission militaire française auprès du Comité militaire du Conseil de l'Atlantique, il est nommé, en avril 1974, général de corps d'armée avant de prendre sa retraite. Dans le civil, il est expert auprès des Nations-unies pour la prévention des catastrophes de 1974 à 1978. Jean-Gabriel Revault d’Allonnes est décédé le 28 mai 1994 à Pagney dans le Jura où il est inhumé. • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 29 décembre 1944 • Grand Croix de l'Ordre National du Mérite • Croix de Guerre 39/45 (5 citations) • Croix de Guerre des TOE (2 citations) • Croix du Combattant 39/45 • Médaille des Evadés • Chevalier du Mérite Maritime • Médaille Coloniale avec agrafes "AFL", "Libye", "Fezzan-Tripolitaine", • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre • Médaille Commémorative d’Indochine • Military Cross (GB) • Officier de l’Ordre National du Vietnam • Croix de la Vaillance avec Palme (Vietnam) • Commandeur du Nicham Iftikar (Tunisie) • Officier de l’Etoile Noire (Bénin) • Commandeur de l’Ordre du Muno (Togo) Charles Rossignol Charles Rossignol est né le 16 février 1920 à Pin l'Emagny en Haute-Saône d'un père artisan cordier et d'une mère institutrice. Après des études primaires à l'école de Pin puis secondaires au lycée à Besançon, il choisit le métier militaire. Il entre à Saint-Cyr en octobre 1939 (promotion "Amitié Franco-britannique") puis, au bout de six mois, est affecté à un dépôt d'infanterie qui se replie devant l'offensive allemande jusqu'à Bordeaux. C'est là qu'il apprend l'armistice. Avec trois camarades parmi lesquels Louis Dupuis, refusant la défaite, Charles Rossignol décide de rejoindre le général de Gaulle à Londres. Déguisé en soldat polonais, il s'évade de France, de SaintJean-de-Luz, le 21 juin 1940 en embarquant sur le Batory, bâtiment qui rapatrie vers l'Angleterre des troupes polonaises. "Tunisie", "E-O" Charles Rossignol Engagé dans les Forces françaises libres, il est d'abord affecté à l'encadrement des jeunes volontaires à l'instruction sur le sol anglais. Désirant ardemment se battre, il multiplie les demandes de mutation pour une unité combattante. En novembre 1941, il obtient une affectation au Bataillon de marche n°11 (1ère DFL) alors en formation à Beyrouth et qu'il intègre en qualité de chef de section de Brenn Carriers (chenillettes). Il prend part successivement à toutes les campagnes avec son bataillon. Promu sous-lieutenant en mars 1942, il combat brillamment à El Alamein (Egypte) où il se distingue au cours d'une reconnaissance, le 4 novembre 1942 ; il fait preuve de sang-froid en dégageant un tirailleur sous le feu adverse et en réduisant au silence la résistance ennemie par l'action de ses mitrailleuses de 25 mm. Il reçoit pour cette action sa première citation. Il est une nouvelle fois cité en Italie, après avoir été blessé par balle le 17 mai 1944 en soutenant l'attaque d'une compagnie de voltigeurs à Casa Chiaia. Il débarque en Provence en août 1944 avec son unité avant la remontée de la vallée du Rhône. A la libération de Besançon, il retrouve ses parents mais, quelques jours plus tard, le 22 septembre 1944, alors qu'il s'est porté volontaire pour commander une reconnaissance dangereuse, le lieutenant Charles Rossignol est tué par balle devant Granges-la-Ville près de Villersexel en Haute-Saône, à quelques kilomètres de chez lui. Il est inhumé dans son village natal de Pin l'Emagny. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret • Croix de Guerre 39/45 (2 citations) Pierre Schrimpf du 7 juillet 1945 Pierre Schrimpf est né le 14 novembre 1905 à Constantinople en Turquie. Son père, armateur, s'établit avec sa famille à Paris en 1916. Pierre Schrimpf fait des études secondaires et entre à l'Ecole supérieure de commerce de Paris de laquelle il sort diplômé. En 1926, il effectue son service militaire et suit au titre d'élève officier de réserve des cours de perfectionnement à Saint-Cyr. Démobilisé, et après plusieurs séjours en Afrique britannique, il se fixe au Cameroun où il fonde une plantation de bananes près de Manengole. Le 2 septembre 1939, il est mobilisé comme souslieutenant dans les forces de Police du Cameroun. Pierre Schrimpf En mars 1940, il est nommé lieutenant dans une compagnie chargée d'encadrer des travailleurs indigènes affectés à la construction de la route Douala-Yaoundé sous les ordres du lieutenant Dronne. Le lieutenant Schrimpf apprécie peu d'être ainsi réduit à une relative inactivité. Dès la fin juin 1940, il se rallie, avec d'autres cadres, dont son chef, au général de Gaulle. La dissidence devient effective après le débarquement du commandant Leclerc à Douala le 26 août 1940. En septembre, il se joint au commandant Dio et au lieutenant Dronne pour mener à bien les opérations de ralliement du Gabon au sein du Régiment de tirailleurs du Cameroun (RTC) formé à partir des forces de police du Cameroun. Fin décembre 1940, Pierre Schrimpf rentre au Cameroun et stationne avec le détachement Dio à Ebolowa. En mars 1941, il est envoyé au camp du Bataillon de marche n° 5 (BM 5) sous les ordres du commandant Gardet près de Yaoundé. Il est alors affecté à la 1ère compagnie ; au cours de l'année 1941, il est chargé d'aller étudier au Nigeria les possibilités d'achat de matériel anglais. En décembre 1941, il est affecté à la "Compagnie de découverte et de combat du Cameroun" mise sur pied sous les ordres du capitaine Dronne et stationne à Maroua. Au premier semestre 1942, nouveau changement d'appellation, sa compagnie devient "Compagnie portée du Cameroun" et quitte Maroua pour Fort Lamy en septembre 1942. En novembre, elle se dirige vers la zone du Tibesti puis rejoint la "Force L". Entre-temps, en février 1943, la CPC est devenue la Batterie n° 31 (antichars). Ensuite, Pierre Schrimpf prend part à la campagne de Tunisie à l'issue de laquelle, il est promu capitaine ; il est engagé dans la bataille de Ksar Rhilane où il reçoit une citation à l'ordre de la Division. A partir de juin 1943, après la reddition allemande, il stationne successivement en Tripolitaine, en Algérie et au Maroc où son Régiment, devenu Régiment de marche du Tchad (RMT) et intégré à la 2e DB, se perfectionne et reçoit du matériel américain. Le 26 mars 1944, le capitaine Schrimpf s'embarque à Casablanca pour l'Angleterre et débarque à Swansea avant d'être dirigé sur Packlington. En mai, il est détaché provisoirement du 3e Bataillon pour s'occuper du ravitaillement de la Division mais, en prévision du débarquement en Normandie, il est replacé sous les ordres du colonel Dio comme officier de liaison auprès du 1er Bataillon. Il débarque à Saint-Marcouf dans les premiers jours d'août 1944 et combat près de Granville et Avranches dans la Manche. Le 19 août 1944, à Mauvaisville devant Argentan, il se porte volontaire pour une mission de reconnaissance et part dans sa jeep avec son chauffeur ; il quitte sa voiture à l'entrée de la ville et poursuit sa route, seul, à pied. Il est alors attaqué, probablement par un sniper allemand embusqué dans un arbre, et est tué d'une balle dans le dos. Il est provisoirement inhumé par ses camarades de combat dans le cimetière de Saint-Martindes-Champs près de Mauvaisville. Plus tard, son corps sera transféré au cimetière Loyasse à Lyon pour y être inhumé dans le caveau familial. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 24 mars 1945 • Croix de Guerre 39/45 (3 citations) • Médaille Coloniale avec agrafe "Fezzan-Tripolitaine" François Seité François Seité est né le 12 février 1923 dans le Finistère, à Locquirec, où ses parents étaient hôteliers. Il fait ses études secondaires au collège SaintLouis de Brest et, son collège étant évacué pendant la campagne de 1940, il rentre à Locquirec. A la veille de l'armistice, répondant à l'appel du général de Gaulle, le 19 juin, il s'embarque clandestinement à Diben dans le Finistère, avec quelques camarades, sur un bateau de pêche pour rejoindre l'Angleterre. Engagé dans les Forces françaises libres, il est jugé trop jeune pour combattre (il n'a que 17 ans) et est envoyé à Brynbach au pays de Galles avec les scouts de la France libre. François Seité En septembre 1940, il entre au prytanée militaire de la France libre à Rake-Manor au sud de Londres. Il y suit une formation militaire et, en février 1941, entre à l'Ecole des Cadets de la France libre à Malvern d'où il sort aspirant en mai 1942 (promotion Libération). Envoyé en Tunisie à la fin des opérations militaires en juin 1943, il est affecté à la 3e Compagnie du Bataillon de marche n° 5 de la 2e Brigade française libre. En avril 1944, il débarque avec la 1ère Division française libre en Italie et reçoit le baptême du feu à Monte Marone où, en avant-garde, il lance sa section à l'assaut comme à l'exercice. Le 5 juin 1944, il est grièvement blessé par une balle lors de l'attaque de la Villa Adriana près de Tivoli alors qu'il s'efforce de repérer les armes automatiques ennemies dont les feux violents empêchent la progression de sa section. Gravement atteint, il fait l'admiration de tous ses hommes en ne pensant pas une seconde à lui-même. Après quelques semaines passées à l'hôpital, bien qu'incomplètement guéri, il rejoint son unité qui débarque la première à Cavalaire en Provence le 16 août 1944. Promu sous-lieutenant sur le champ de bataille à titre exceptionnel, il se voit attribuer la Croix de Guerre avec palme. Il se distingue à nouveau au cours des combats pour la prise de Toulon, enlevant avec brio sa section à l'attaque des cotes 79,5 et 75,5, le 22 août 1944, sur la route de la Valette à Toulon ; il s'empare de plusieurs blockhaus, fait plus de 25 prisonniers et se maintient sur son objectif, malgré les contre-attaques d'un ennemi supérieur en nombre, jusqu'à l'arrivée des renforts. Il remonte vers le Nord avec le BM 5 et prend part à la bataille des Vosges et à la prise de Belfort où, le 17 novembre 1944, il est mortellement blessé par balle à la tempe. François Seité décède à l'hôpital quelques heures plus tard sans avoir repris connaissance. Il a été inhumé au cimetière de Locquirec. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 7 mars • Croix de Guerre avec Palme • Médaille de la Résistance avec rosette 1945 Jean-Louis Sourbieu Jean-Louis Sourbieu est né le 14 mai 1903 à Gury dans l'Oise. Son père a été fusillé par les Allemands pendant la guerre de 14/18, il est élevé par sa mère. Ouvrier agricole, il est appelé sous les drapeaux en 1923 et sert successivement pendant un an au 8e Régiment de tirailleurs coloniaux (8e RTC) puis au 17e RTC au Levant. Vers 1930, il part pour l'Afrique où il travaille sur les chantiers du Congo-Océan. Mobilisé sur place en septembre 1939, Jean-Louis Sourbieu choisit, le 28 août 1940, de rallier la France libre en même temps que le territoire du Congo. En décembre 1940, il est affecté au 1er Bataillon de marche de l'AEF (BM 1). Jean-Louis Sourbieu Promu caporal en janvier 1941, il est envoyé en renfort en Erythrée avec son bataillon en mars-avril 1941 et est nommé sergent ; arrivé à la fin de la campagne d’Erythrée, il est envoyé en Palestine et participe à la campagne de Syrie (juin-juillet 1941). Affecté au Bataillon de marche n° 11 lors de sa création le 1er septembre 1941 au Levant par dédoublement du BM 1, il est promu au grade de sergent-chef un mois plus tard. Après la campagne de Libye, il rejoint de nouveau les rangs du BM 1 en septembre 1942 et prend part, avec la 1ère Compagnie du Bataillon, à la seconde campagne du Fezzan-Tripolitaine puis aux opérations de Tunisie début 1943 au sein de la Force L. En juin 1943, son unité, stationnée en Tunisie où se forme la 2e DB, se transforme en Régiment de Marche du Tchad (RMT). Jean-Louis Sourbieu est alors affecté au 2e Bataillon du RMT et est nommé adjudant en janvier 1944 ; après un entraînement intensif au Maroc, le RMT est envoyé en Angleterre où se poursuit, de mai à juillet 1944, son entraînement en vue du débarquement en Normandie. L'adjudant Sourbieu débarque le 3 août 1944 à Utah Beach avec la 2e DB et se distingue, dès le 10, dans la Sarthe, en conduisant son groupe à Nouans dans la reconnaissance de 88 antichars ; le lendemain, il se signale dans l'attaque du village d'Ancinnes où est détruit un matériel important et où sont faits un grand nombre de prisonniers. En septembre 1944, il est promu adjudant-chef. Il est blessé par éclat d’obus lors de la campagne d’Alsace le 4 janvier 1945 à Gros Rederching en Moselle. Nommé sous-lieutenant en juin 1945, il est démobilisé en octobre en Afrique où il travaille à la Compagnie forestière du Gabon avant de s'installer comme exploitant forestier à PortGentil. Jean-Louis Sourbieu est décédé le 4 juillet 1957 à Port-Gentil des suites de maladie ; il a été inhumé à Paris, au cimetière du Montparnasse. • • • • • Chevalier de la Légion d’Honneur Compagnon de la Libération - décret du 24 mars 1945 Croix de Guerre 39/45 (2 citations) Médaille Coloniale avec agrafes "Fezzan-Tripolitaine" Médaille du Levant Michel Stahl Michel Stahl est né le 1er juin 1914 à Grenoble. Son père était docteur en médecine. Appartenant à l'Eglise réformée de France, il est étudiant en Théologie. Il effectue son service militaire dans les Chasseurs alpins en 1937 et se destine au sacerdoce quand il est mobilisé en qualité d'officier de réserve en 1939 au 6e Bataillon de Chasseurs Alpins (6e BCA). Affecté à la 1ère Division Légère de Chasseurs, il combat avec le corps expéditionnaire français en Norvège en mai et juin 1940 où il reçoit une citation à l'ordre de la Division. Dès son retour de Norvège en juin 1940, rapatrié en Angleterre avec l'ensemble du corps expéditionnaire, il décide de rallier la France libre. Michel Stahl Il est affecté au Bataillon de Chasseurs de Camberley comme chef de la 2e section de la 2e Compagnie du lieutenant Dupont. Le 1er octobre 1940, le lieutenant Michel Stahl prend le commandement de la 3e Compagnie qui vient d'être formée avant d'être chargé de la formation d'élèves aspirants. A la mi-août 1941, il est affecté à Londres, au Quartier général de Carlton Gardens et y effectue des tâches administratives. Il obtient de partir pour le Moyen-Orient et gagne la Syrie début janvier 1942. Il sert alors comme commandant de la 11e Compagnie, au Bataillon de Marche n° 3 (BM 3). Il prend part avec son unité à la campagne de Libye au sein de la 2e Brigade française libre ; en juillet 1942, alors que le BM 3 est renvoyé au Tchad, Michel Stahl est affecté à la 21e Compagnie Nord Africaine, future Compagnie Antichars n°2 (CAC 2). Avec sa nouvelle unité, il participe à la Bataille d'El Alamein, en octobre 1942, en qualité de commandant de compagnie antichars. S'ensuit au début de l'année 1943, une période d'entraînement sur du matériel anglais (canons antichars 6 pounders dont vient d'être dotée la Brigade). Le 5 avril 1943 en Egypte, récemment promu capitaine, Michel Stahl est gravement blessé en service commandé, au cours d'une séance de tir réel sur cible mobile. Soigné sur les bords du canal de Suez, il ne rejoint son unité que le 12 juin 1943, à Zuara en Tripolitaine, après les opérations de Tunisie. Il participe ensuite, comme adjoint au commandant de la CAC n° 2, aux difficiles combats d'Italie au printemps 1944. Il débarque en Provence le 16 août 1944 à Cavalaire et se bat devant Toulon. Puis, c'est la remontée sur Lyon et la bataille de Belfort. En septembre, le capitaine Stahl est affecté à l'Etat-major de la 2e Brigade de la 1ère DFL où il est chargé de la 1ère section qui traite tous les renseignements qui parviennent à la Brigade. Il prend part à la campagne d'Alsace et, plusieurs fois cité pour son "caractère d'une droiture irréprochable, modèle de probité et de désintéressement", le capitaine Stahl termine la guerre dans les Alpes en avril 1945. Après sa démobilisation, il s'installe à Bordeaux en 1948 comme Pasteur de l'Eglise réformée de France. En 1962, il s'installe à Mulhouse jusqu'à sa retraite en 1981. Michel Stahl est décédé le 30 septembre 1989 à Aimargues dans le Gard où il a été inhumé. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 7 août 1945 • Croix de Guerre 39/45 (3 citations) • Médaille de la Résistance • Croix de Guerre (Norvège) Jean Starcky Jean Starcky est né le 3 février 1909 à Mulhouse dans le Haut-Rhin. Son père est fondé de pouvoirs à Mulhouse mais aussi en Pologne et en Tchécoslovaquie où séjournera le jeune Jean Starcky. Il fait ses études secondaires aux lycées de Mulhouse et de Mayence (lycée français) et à l'école Saint-Joseph de Reims. Il poursuit des études supérieures à l'Institut catholique de Paris, à l'Institut des hautes études, à l'Institut biblique de Rome et enfin à l'Ecole biblique de Jérusalem. Avant la Guerre, Jean Starcky est prêtre du diocèse de Paris puis professeur d'Ecriture sainte à l'Université Saint-Joseph de Beyrouth et curé de Palmyre. Jean Starcky Exempté de service militaire, il n'est pas mobilisé en 1939 prend connaissance de l'appel du général de Gaulle peu après le 18 juin. Refusant l'armistice et le totalitarisme nazi, et bien que maintenu exempté de service à deux reprises par la commission de réforme de Beyrouth en 1940, il s'engage volontairement dans les Forces françaises libres fin août 1941, au lendemain de la campagne de Syrie. Jean Starcky est incorporé le 29 août 1941 comme aumônier militaire et affecté au 1er Bataillon d'infanterie de marine (1er BIM). Désigné ensuite comme aumônier de la garnison de Beyrouth le 19 décembre 1941, puis affecté le 15 avril 1942 au Bataillon de marche n°11 (BM 11) qui stationne en Palestine avec son corps expéditionnaire à destination de l'Egypte, il arrive au Caire début juillet 1942. Le 25 septembre 1942, il est nommé aumônier capitaine. Passé en Libye le 25 janvier 1943 puis en Tunisie le 28 avril avec son unité, le Père Starcky est ensuite affecté, à partir du 27 novembre 1943, au Bataillon d'infanterie de marine et du Pacifique (BIMP). Il embarque à Tunis pour l'Italie le 17 avril 1944 et débarque deux jours plus tard sur la terre italienne. Il s'illustre par son courage, son abnégation et sa grandeur d'âme notamment lors des combats du Garigliano où, sous un bombardement intense, il va en rampant assister un soldat allemand qui se meurt à quelque distance entre les lignes. Après la campagne d'Italie, il est dirigé sur Tarente à la fin de juillet 1944. Il débarque à Cavalaire en Provence le 17 août et prend part aux opérations devant Hyères et Toulon jusqu'au 24 août. Le 22 septembre, son bataillon est dirigé vers le théâtre d'opération de la région de Villersexel en Haute-Saône, puis, le 5 décembre 1944 sur le front ouest et rappelé en urgence sur le front Est le 26 du mois. Le 11 avril 1945, il est blessé à la face par un éclat d'obus dans les combats du massif de l'Authion dans les Alpes et est démobilisé en septembre suivant. Après la guerre, Jean Starcky est professeur au Grand Séminaire de Meaux et membre, de 1945 à 1949, de l'Institut français d'Archéologie de Beyrouth. De 1948 à 1952, il est professeur à l'Institut catholique de Paris et parallèlement chercheur au CNRS de 1949 à 1978 spécialisé dans les études épigraphiques en Syrie et en Palestine. A partir de 1952 il participe au déchiffrement et à l'interprétation des "manuscrits de la Mer Morte". Egalement directeur de l'Institut français d'Archéologie de 1968 à 1971, il demeure après sa retraite en 1978, Directeur de recherche honoraire au CNRS. Son activité de chercheur le conduit sur de nombreux lieux de fouilles au Moyen-Orient. Jean Starcky est décédé le 9 octobre 1988 à l'hôpital du Val-de-Grâce à Paris. Il a été inhumé au cimetière du Montparnasse. • Officier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944 • Croix de Guerre 39/45 (2 citations) • Médaille Coloniale avec agrafes "Libye", "Tunisie" • Silver Star (USA) • Mérite Syrien Principales publications : • Palmyre, • Palmyre, la fiancée du désert, Direction générale des antiquités, Damas 1948 A. Maisonneuve, Paris 1952 Benjamin Tagger Benjamin Tagger est né en 1912 à Tachkent au Turkestan russe (aujourd'hui Ouzbékistan). Naturalisé libanais après la 1ère Guerre mondiale, il choisit la carrière militaire. Il sert depuis 8 ans quand éclate la 2e Guerre mondiale. Il est alors officier à la 2e Compagnie du 3e Bataillon de Chasseurs du Liban. N'acceptant pas la défaite, il décide de quitter l'armée régulière libanaise après la signature de l'armistice. Le 17 janvier 1941 il signe son engagement dans les Forces françaises libres. Le 21 janvier, le capitaine Répiton-Preneuf, officier de la liaison française de Jérusalem écrit au délégué général des FFL dans le Moyen-Orient : " Après avoir songé à venir avec sa compagnie qu'il commandait près de Merdjayoum, en l'absence de son capitaine et après y avoir renoncé par scrupule pour ce dernier, il s'est décidé à passer seul. Benjamin Tagger Il se trouve maintenant déserteur, dans l'impossibilité absolue de rentrer au Liban. Sa formation militaire entièrement française et la certitude qu'il avait en partant de nous joindre, rendent, je crois, très difficile de notre part un refus [..] Allant franc, d'allure très militaire, il semble un excellent officier et les premiers renseignements recueillis auprès du District Officer de Tibériade qui le connaît confirment qu'il était apprécié de ses chefs et de ses camarades. " Incorporé dans les Troupes spéciales, il participe à la campagne d'Erythrée contre les Italiens. Le 22 avril 1941, il est condamné à mort par contumace pour trahison et désertion par le Tribunal militaire du Quartier général des Troupes du Levant. En juin 1941, il combat en Syrie. En octobre 1941, le lieutenant Tagger est exceptionnellement affecté au Bataillon de Marche n°3 à titre français en raison de sa participation, dans les rangs français, à la campagne d'Erythrée. Le 13 avril 1942, il est muté au BM 11 et prend part à la campagne de Libye et combat entre autre le 30 mai à Djalo où les troupes françaises harcèlent Rommel sur ses flancs. Suivent le repli en Egypte et, sous l'égide de la 8e Armée britannique, la bataille d'El Alamein. Le 1er mars 1943, Benjamin Tagger est promu au grade de capitaine à titre exceptionnel et participe avec son unité aux opérations en Tunisie où il est cité pour avoir magnifiquement dirigé un coup de main sur une maison occupée par l'ennemi ; il est blessé au cours de cette action. Il prend part ensuite à la campagne d'Italie où il débarque en avril 1944. A nouveau blessé grièvement, il est évacué sur l'hôpital de Blida (Algérie) mais il rejoint volontairement le BM11, bien qu'incomplètement rétabli, pour participer au débarquement en Provence, malgré les pressions raisonnables de sa famille et de ses chefs. Le 16 août 1944, il débarque à Cavalaire ; le 21 août, il remplace à la tête de la 5e Compagnie du Bataillon le lieutenant Dupuis, tué la veille. Alors qu'il mène une offensive délicate de sa section à l'assaut d'un fortin de défense de Toulon, il est atteint par des éclats d'obus et est tué sur le coup. Benjamin Tagger est inhumé au cimetière divisionnaire des Militaires "Morts pour la France" de la Londe-lesMaures dans le Var. Ensuite, conformément au voeu de son frère, le commandant Henri Tagger, il est inhumé auprès de ses hommes tués autour de lui, au Cimetière national de Saint-Raphaël-Boulouris dans le Var. • Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944 • Croix de Guerre 39/45 (2 citations) • Médaille Coloniale avec agrafes "Erythrée", "Libye" Marie-Roger Tassin Marie-Roger Tassin est né le 19 avril 1900 à Paris. Après des études secondaires suivies à Paris, il s'engage pour la durée de la guerre en août 1918. Promu aspirant en octobre 1919, il part comme volontaire pour le Levant avec le 74e Régiment d'infanterie en février 1920. Pendant la campagne de Syrie-Cilicie, il assure la défense comme chef de poste du pont de Karadjellas qui franchit le Seyoun sur la voie ferrée Mersina-Bagdad. En juillet 1920, lors d'une attaque, il est blessé par une balle turque. Marie-Roger Tassin Il reçoit sa première citation. Réformé, Marie-Roger Tassin part pour le Congo belge où il s'installe comme colon; il y crée une plantation de caféiers. En 1939, il répond à son ordre d'appel à Brazzaville. Démobilisé, il retourne dans sa plantation et décide de rallier la France libre au moment du ralliement du Congo, le 28 août 1940. Il se rend à Brazzaville où il arrive comme adjudant, il a 40 ans. Voulant à tout prix servir comme combattant (on lui propose d'abord d'être instructeur), il parvient à se faire affecter en surnombre au Bataillon de marche n°1 (BM 1) ; il termine la campagne de Syrie comme souslieutenant. Affecté au Dépôt des Troupes du Levant en avril 1942, il rejoint, début septembre 1942, la 22e Compagnie nord-africaine (22e CNA) placée sous les ordres du capitaine Lequesne. En octobre 1942, le sous-lieutenant Tassin combat à El Alamein en Egypte ; blessé le 24 octobre 1942, il est évacué sur Beyrouth. Après un mois de convalescence, il rejoint son unité. En 1943, au lendemain de la campagne de Tunisie, son unité devient le 22e Bataillon de marche nord-africain (22e BMNA) et est rattaché à la 2e Brigade française libre de la 1ère Division française libre. Le lieutenant Tassin commande une des trois compagnies de voltigeurs du Bataillon et prend une part active à la campagne d'Italie. Au Garigliano, le 12 mai 1944, il fonce à la tête de sa compagnie à l'assaut de blockhaus allemands quand il est touché par une balle qui le blesse très grièvement. Hospitalisé à Naples, soigné par des médecins américains, il est considéré comme inapte désormais au combat ; mais refusant une fois encore d'abandonner la lutte, il n'hésite pas : il boucle ses affaires et, sans prévenir personne, quitte l'hôpital pour rejoindre son bataillon fin juillet 1944. Quelques jours plus tard, à la mi-août 1944, il débarque en Provence avec la 1ère DFL et prend part à la prise de Toulon. Après la remontée de la vallée du Rhône et la libération de Lyon, c'est la dure bataille de Belfort dans le froid et la neige. Après la campagne d'Alsace, Marie-Roger Tassin est envoyé avec la Division sur le front des Alpes où il termine la guerre avec le grade de capitaine. Démobilisé en août 1945, il retourne au Congo et regagne sa plantation. Le 29 juin 1953, à l'occasion du premier congé qu'il s'octroie depuis la guerre, il trouve la mort dans un accident d'automobile à Lubefu, en se rendant au lac de Kivu au Congo occidental. Marie-Roger Tassin est inhumé au cimetière de la mission catholique de Lubefu dans le sud du Zaïre. • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 20 novembre 1944 • Croix de Guerre 14/18 • Croix de Guerre 39/45 avec palme • Croix de Guerre des TOE • Médaille Coloniale avec agrafe "AFL" • Médaille des Services Volontaires dans la France Libre • Médaille Commémorative 39/45 Denis Thiriat Denis Thiriat est né le 5 octobre 1913 à Verneuil-sur-Avre dans l'Eure. Après le certificat d'études, il devient ouvrier boulanger. Engagé volontaire dans l'armée en 1932, il sert dans l'Infanterie coloniale, au 2e Régiment d'Infanterie coloniale (2e RIC), et passe deux années en service en Chine où il sert comme garde de l'ambassade. En 1938, il est muté au Congo puis en Oubangui-Chari. Sous-officier au Tchad au moment de la débâcle, Denis Thiriat prend part, le 26 août 1940, au ralliement du Tchad à la France libre. Affecté au Bataillon de Marche n°1 sous le commandement du capitaine Massu, il prend part à la conquête du Fezzan de décembre 1942 à juin 1943. Denis Thiriat De juin 1943 à avril 1944, il se bat en Tunisie après avoir rejoint les rangs du Bataillon de Marche n° 5 (BM 5) au sein de la 1ère Division française libre. Ensuite, c'est le débarquement à Naples, le 21 avril 1944, et les durs combats des lignes "Gustav" et "Hitler". Le 24 mai, l'adjudant Thiriat se distingue en ramenant dans les lignes françaises le chef de bataillon Langlois, grièvement blessé par des éclats d'obus, ce qui lui vaut une citation à l'ordre de l'armée. Il est lui-même grièvement blessé le lendemain à Monte Marone par des éclats d'obus. Il rejoint son unité sans même prendre de jours de convalescence et participe au débarquement en Provence le 16 août 1944 à Cavalaire. Il s'illustre au cours de la prise de Toulon quand, le 20 août, il atteint l'un des premiers le Mont Redon, clef de voûte du système défensif allemand au nord de Hyères, faisant de nombreux prisonniers. Il poursuit les combats avec son unité par la remontée du Rhône, les Vosges, l'Alsace et le Rhin. Chef de groupe, il contraint, dans la nuit du 20 janvier 1945 dans les Bois de l'Illwald en Alsace, une patrouille allemande à la fuite, lui infligeant de lourdes pertes. Denis Thiriat repousse brillamment une tentative de coup de force sur ses groupes installés aux avant-postes à Orschwiller (Bas-Rhin). Bien qu'ayant contracté, le 25 janvier, un début de gelure aux pieds, il refuse de se faire évacuer pour terminer l'attaque en cours à Gerstheim. Il termine la guerre dans la région des Alpes où il reprend son activité de patrouilleur et, le 14 avril, il organise rapidement une patrouille pour bondir sur les traces d'un gros détachement ennemi infiltré dans le dispositif allié à la faveur de la nuit. Prenant la tête de son groupe pour le franchissement d'une zone suspecte, il saute sur une mine et est très grièvement blessé. Amputé de la cuisse gauche, c'est à l'hôpital de Beaulieu où il a du être évacué qu'il apprend la capitulation de l'Allemagne. Denis Thiriat est décédé le 9 octobre 1998 à Pont-Audemer dans l'Eure. Il a été incinéré à Evreux. • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 17 novembre 1945 • Médaille Militaire • Croix de Guerre 39/45 (3 citations) • Médaille de la Résistance • Médaille Coloniale avec agrafes "AFL", "Fezzan", "Tunisie" • Bronze Star Medal (USA) Marcel Vincent Marcel Vincent est né le 24 juin 1913 à Azay sur Thouet (DeuxSèvres). Son père, tué pendant la Grande Guerre, était agriculteur. Il fait des études secondaires au collège de Niort puis, devançant l'appel, s'engage dans l'armée en 1931. En 1932, il se réengage pour quatre ans, choisit les Troupes Coloniales et part en Indochine avec le grade de caporal-chef. Nommé sergent en 1936, il est envoyé au Tchad l'année suivante. C'est là, à Moussoro, qu'il apprend l'armistice par la radio en juin 1940. Il rallie les Forces françaises libres au mois d'août et participe pleinement au ralliement de Fort Archambault à la France libre. En novembre 1940, il est incorporé comme cadre au Bataillon de marche n° 3 de l'AEF (BM 3) du commandant Garbay. Marcel Vincent Chef de la 3e Section de la 9e Compagnie du Bataillon, il participe à la campagne d'Erythrée ; lors de la bataille de Cub Cub, le 21 février 1941, il est blessé à la tête de sa section mais refuse d'être évacué. Ce qui lui vaut d'être cité à l'ordre de l'Armée et décoré de la Military Medal. Finalement soigné, il retrouve son unité le 20 avril 1941 et est promu sergent-chef. Le 26 mai 1941, le sergent-chef Vincent est à nouveau décoré, cette fois par le général de Gaulle en personne, à Qastina en Palestine. Promu adjudant en septembre 1941, il participe successivement aux campagnes de Libye, d'Italie et de France où il débarque, le 16 août 1944, en Provence. Promu sous-lieutenant en septembre 1944, il prend part aux combats de la Pointe de Grave et, le 16 avril 1945, il fait tomber la position de Fort-Vivien et capture de nombreux prisonniers. Après la guerre, il est nommé lieutenant, retourne au Tchad et en 1946, sur sa demande, il est dégagé des cadres de l'Armée pour devenir guide de chasse en Oubangui et au Tchad. Il travaille d'abord pour le compte de la Société Zoologique Intercontinentale avant de rejoindre en 1948 la Société des Grandes Chasses en Oubangui et au Tchad. Il meurt accidentellement, tué par un lion, lors d'un safari cinématographique le 27 mai 1950 au Tchad à Fort Archambault où il est inhumé . • Chevalier de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 30 juin 1941 • Médaille Militaire • Croix de guerre 39/45 (2 palmes et étoile de bronze) • Médaille de la Résistance • Médaille Coloniale avec agrafes • Médaille Commémorative des Services Volontaires dans la France Libre • Military Medal (GB) • Mérite Syrien Nicolas Wyrouboff Nicolas Wyrouboff est né le 7 février 1915 à Orel (Russie) dans une famille d'ancienne noblesse russe. Son père est administrateur de biens. A la suite de la Révolution d'octobre 1917, il vit en Russie avec ses grands parents, sa soeur et son frère. Sa mère meurt du typhus après avoir été incarcérée. Son père, à la demande de mouvements contre révolutionnaires, part en mission auprès du président Wilson, de Lloyd George et de Clémenceau, accompagnant son parent, le prince Lvof, ancien chef de gouvernement. Il ne retournera plus en Russie. La famille Wyrouboff obtient l'autorisation de quitter l'URSS en 1924 après un versement d'argent aux autorités soviétiques par une parente en Allemagne. Nicolas Wyrouboff Arrivé à Paris en mai 1924, Nicolas Wyrouboff obtient ensuite son baccalauréat. Admis à l'Université d'Oxford en 1938, il se trouve en Angleterre au moment de la déclaration de guerre. Il demande à rentrer en France pour s'engager; la demande restant sans suite, il cherche alors à s'engager dans l'armée britannique en octobre 1939 mais en vain, n'étant pas sujet britannique. En août 1940, il s'engage dans les Forces françaises libres à Londres sous le pseudonyme de Fleury. Affecté à la compagnie des volontaires étrangers du capitaine Durif, il participe à l'expédition de Dakar en septembre 1940 puis, est affecté au Bataillon de marche n° 1 (BM 1) à Brazzaville. Il prend part, en juin 1941, au sein de la 1ère Division légère française libre, à la campagne de Syrie. Après un court passage à l'Etat-major de la 2e Brigade française libre (général Cazaud), il est muté au Bataillon de marche n° 11 (BM 11) avec lequel il participe successivement aux campagnes d'Egypte (juin 42), de Libye (oct.42-janv.43) et de Tunisie (avril-mai 43). En mai 1944, l'adjudant Wyrouboff est blessé une première fois par une rafale de mitrailleuse à Pontecorvo en Italie ; moins de 15 jours plus tard, alors qu'il avait demandé à servir dans une compagnie de voltigeurs pour "mieux approcher l'ennemi", il est à nouveau blessé par des éclats d'obus à Bagni di Tivoli. Evacué et hospitalisé en Afrique du nord, il rejoint le BM 11 en France sans convalescence le 1er septembre 1944. Le même mois, dans les Vosges, il entraîne ses tirailleurs à l'attaque de Lomontot malgré le tir meurtrier de l'ennemi. Il termine la guerre après la campagne d'Alsace. En 1946 il est démobilisé, obtient la nationalité française et est engagé comme fonctionnaire international aux Nations-Unies où il est chargé du problème des Réfugiés. En 1948, il travaille à l'Organisation Internationale des Réfugiés. Entre 1950 et 1953, il effectue à ce titre deux séjours en Corée. En poste à Vienne puis à Londres, il quitte l'ONU. Au moment du putsch de 1961, il s'engage à la sécurité militaire en Algérie (action anti OAS). En 1963, il devient délégué ministériel aux Rapatriés pour la région parisienne. A la retraite, il s'occupe de maisons de retraite. Nicolas Wyrouboff est décédé le 13 août 2009 à Paris. Il est inhumé à Sainte-Geneviève des Bois dans l’Essonne. • Commandeur de la Légion d'Honneur • Compagnon de la Libération - décret du 29 décembre 1944 • Croix de Guerre 39/45 (2 citations) • Médaille Coloniale (avec agrafes)