Les médicaments
Écrit par Administrator
Lundi, 13 Octobre 2008 13:26 -
En novembre 1999, l'usage problématique des médicaments psychotropes (opiacés exclus)
était à l'origine de 4% des prises en charge en produit primaire (7.5% en produit secondaire)
dans les centres spécialisés de soins aux toxicomanes, et 70 à 80% de ces recours étaient
liés à l'usage de benzodiazépines. Ces patients ont 32 ans de moyenne d'âge, 60.6% sont
des hommes, 4% sont adressés par la justice, 29% sont sous traitement dits de
"substitution". Les produits secondaires mentionnés sont par ordre de fréquence: l'alcool
(25%), des médicaments psychotropes autres (13.5%), les opiacés (13%), le cannabis
(10%).
Ce faible nombre de recours en centres spécialisés s'explique par le fait que les médecins
généralistes, principaux prescripteurs de psychotropes, sont probablement les premiers
impliqués dans la prise en charge des patients en difficulté avec de tels médicaments.
Par ailleurs, l'enquête OPPIDUM en 1999 a révélé que 25% des patients fréquentant les
structures de soins aux toxicomanes consommaient des benzodiazépines.
La consommation d'anxiolytiques et d'hypnotiques est stable depuis 10 ans dans toutes les
enquêtes épidémiologiques. En revanche, la consommation d'antidépresseurs s'accroît. Ces
données sont confirmées par l'évolution des ventes de médicaments psychotropes de 1990 à
1999 : +67% pour les antidépresseurs, alors que les ventes d'anxiolytiques sont en légère
baisse et les ventes de neuroleptiques et d'hypnotiques relativement stables.
Mécanisme d'action
Les benzodiazépines se fixent principalement sur les récepteurs du GABA de type A, et
potentialiseraient les effets GABAergiques centraux . D'autres mécanismes interviendraient à
l'origine des effets amnésiants et hypnotiques.
Effets indésirables, complications
Les benzodiazépines ont une toxicité générale faible, et n'ont pas de neurotoxicité.
Baisse de la vigilance, sensations ébrieuses et somnolence, potentialisées par l'alcool et
les autres dépresseurs du système nerveux central, peuvent être à l'origine d'accidents
(conduite automobile, travail sur machine,...).
La dépendance physique et psychique est possible même aux doses thérapeutiques. Elle est
favorisée par une prise prolongée, et peut entraîner un syndrome de sevrage, associant un
rebond de l'anxiété, des troubles du sommeil et parfois des convulsions.
Les doses létales de benzodiazépines étant très élevées, les décès par surdose en
benzodiazépines sont exceptionnels, mais sont en revanche très fréquents en association
avec d'autres produits dépresseurs du système nerveux central.
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