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BANQUE CENTRALE
DE
MADAGASCAR
RAPPORT ANNUEL
1999
SOMMAIRE
APERCU GENERAL
5
PREMIERE PARTIE :
EVOLUTION DE L’ ECONOMIE MONDIALE
10
DEUXIEME PARTIE :
EVOLUTION DE L’ ECONOMIE NATIONALE
13
CHAPITRE 1 : LE SECTEUR REEL
13
11. PRODUIT INTERIEUR BRUT
15
111. Sources du Produit Intérieur Brut
17
112. Emplois du Produit Intérieur Brut
17
113. Solde de financement
18
12. LA PRODUCTION AGRICOLE
19
121. Cultures vivrières
20
122. Produits d’ exportation
20
123. Produits de base industriels
21
13. LA PRODUCTION INDUSTRIELLE
21
131. Industrie de l’ énergie
21
132. Industries des boissons
22
133. Production des zones franches industrielles
23
134. Industries diverses
23
14. LES ACTIVITES DU SECTEUR TERTIAIRE
24
141. Transports, voyages et tourisme
24
142. Bâtiments et travaux publics
24
143. Commerce intérieur
24
2
CHAPITRE 2 : LE SECTEUR EXTERIEUR
25
21. LA BALANCE DES PAIEMENTS
26
211. La Balance courante
27
212. Les transferts publics sans contrepartie
34
213. Les mouvements des capitaux
34
214. Le déficit global et son financement
35
22. LA DETTE EXTERIEURE
35
221. Les charges de la dette
36
222. L’ encours de la dette
36
23. LE TAUX DE CHANGE DU FRANC MALGACHE
37
231. Evolution des taux de change
38
232. Les transactions sur le Marché interbancaire des devises
38
233. Evolution de la compétitivité externe
39
CHAPITRE 3 : LES FINANCES PUBLIQUES
41
31. EVOLUTION DES RECETTES
42
32. EVOLUTION DES DEPENSES
44
33. FINANCEMENT DE LA BALANCE GLOBALE
45
CHAPITRE 4 : LE SECTEUR MONETAIRE ET FINANCIER
41. EVOLUTION DE LA MASSE MONETAIRE
46
53
411. La disponibilité monétaire
53
412. La quasi-monnaie
55
413. Les dépôts en devises
57
42. EVOLUTION DES CONTREPARTIES DE LA MASSE MONETAIRE
57
421. Les avoirs extérieurs nets et les créances nettes sur l’ Etat
58
422. Les crédits à l’ économie
60
423. Les autres postes nets
63
424. Evolution des taux d’ intérêt débiteurs
63
43. EVOLUTION DE L’ EXCEDENT DE RESERVES OBLIGATOIRES
3
64
44. LE SYSTEME DE PAIEMENTS
67
441. L’ émission de billets et monnaies
67
442. La Chambre de compensation
67
443. Les incidents de paiements
68
TROISIEME PARTIE
L’ ADMINISTRATION DE LA BANQUE CENTRALE
69
31. LE CONSEIL D’ ADMINISTRATION
69
32. LA GESTION DE LA BANQUE CENTRALE
69
321. Réformes des services et renforcement des capacités
69
322. Gestion des succursales et des agences
71
323. Effectif de la Banque Centrale
72
33. LES COMPTES ANNUELS DE LA BANQUE CENTRALE
73
331. Le bilan
74
332. Les comptes des résultats
74
ANNEXES
TABLEAUX STATISTIQUES
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Bilan de la Banque Centrale de 1997 à 1999
Comptes de résultats de la Banque Centrale de 1997 à 1999
Produit Intérieur Brut aux prix courants de 1996 à 1999
Opérations globales du Trésor de 1996 à 1999
Evolution des prix à la consommation familiale de 1995 à 1999
Evolution du taux de change de 1997 à 1999
4
77
79
80
81
82
83
APERCU GENERAL
Modeste croissance de l’ économie mondiale et bas niveau de l’ inflation
L’ économie mondiale, qui sort lentement de la crise financière des deux
dernières années, a enregistré un taux de croissance généralement modeste et
qui se situe aux environs de 2.8 % pour les pays de l’ OCDE, tandis que la
situation des économies des pays émergents reste encore fragile, il en est de
même des pays africains dont le taux de croissance moyen a été de 2.0 %.
Néanmoins, l’ année 1999 a vu l’ essor spectaculaire de l’ économie américaine
( + 4.6 % contre 3.3 % en 1998 ) qui, contre toutes les attentes qui prévoyaient
une décélération de sa croissance, a continué plus énergiquement son
expansion ayant débuté en Avril 1991. Les experts ramènent généralement
cette expansion à la croissance de la productivité, due àl’ émergence d’ une
nouvelle technologie de production, de gestion des stocks et des débouchés,
suite à l’ utilisation des ordinateurs et des réseaux internationaux
d’ informations et à des environnements économiques plus favorables à la
mondialisation. Ce sont les pays partenaires, en particulier le Japon, qui ont
profité en premier lieu de l’ expansion de l’ économie américaine, la croissance
de la demande réelle américaine s’ étant répercutée sur le déficit de sa
Balance courante, laquelle s’ est aggravée, passant de 225 Milliards de USD en
1998 à près de 335 Milliards en 1999.
Pour ce qui est de l’ inflation, elle s’ est située à un niveau très bas ( Près de
2.0 % ) et même négatif pour le Japon ( - 0.3 % ). Les raisons de ce bas niveau
de l’ inflation ont été la baisse de la demande mondiale durant les deux
dernières années, consécutive à la crise financière des pays du Sud-Est
asiatique, et qui a eu pour effet global de baisser les prix des produits de base
pétroliers et non pétroliers. Cette situation qui a prévalu en 1997 et 1998 a
continué en 1999, et si ce n’ est la hausse des prix des produits pétroliers
( Prix doublés depuis Janvier 1999 ) et des produits alimentaires en 1999,
l’ inflation mondiale se serait située aux environs de 1.0 %.
En ce qui concerne le pays non producteur de pétrole tel que Madagascar, la
baisse de l’ inflation mondiale s’ est traduite également par la baisse du coût de
production et de l’ indice des prix à la consommation ( Déflateur : 7.5 % en
1997 et 6.3 % en 1998 ; Inflation : 4.5 % en 1997 et 6.2 % en 1998 ) et, si ce
n’ est la hausse des prix des produits pétroliers et de ceux du groupe de
produits alimentaires, tels que la viande, poisson et volaille, le déflateur du PIB
et l’ inflation en 1999 se seraient situés aux mêmes niveaux que ceux de 1998
( Déflateur du PIB : 9.8 % ; Inflation : 9.9 % ).
5
Résultats mitigés de la tentative de relance économique par la monnaie et le
budget.
Pour sortir plus rapidement de la récession, plusieurs pays nouvellement sortis
de la crise financière, en particulier le Japon, ont pratiqué une politique de
détente des taux d’ intérêts ainsi qu’ une politique résolument expansive des
dépenses publiques. Il convient de noter que le Japon souffre encore de la
déflation ( - 0.3 % en 1999 ) et que, malgré l’ expansion de son déficit
budgétaire qui est passé de 4.0 % du PIB en 1998 à 7.6 % en 1999, la
croissance économique n’ a été que de 0.4 % contre – 2.3 % en 1998.
Il en est de même des pays de l’ Euro où la tendance a été d’ augmenter la
quantité de la monnaie, portant la croissance de la masse monétaire à 5.7 %
contre 3.8 % réalisés en 1997 et contribuant ainsi à baisser considérablement
le taux d’ intérêt nominal sur le marché monétaire et à provoquer une forte
diminution du taux d’ intérêt réel qui est passé en 5 ans de 8 % à près de 1.5 %.
Néanmoins, pour certains pays comme l’ Allemagne et en particulier le
Royaume-Uni où le taux d’ inflation est parmi le plus élevé d’ Europe ( 2.3 % ),
la politique monétaire et budgétaire a été partagée entre la stimulation de la
croissance économique et la lutte contre l’ inflation. La France a été la plus
chanceuse, car tout ayant réussi à maintenir le rythme de croissance de
l’ année dernière ( 2.8 % ), elle a pu améliorer en même temps ses excédents
de la Balance courante et des Finances publiques. Dans l’ ensemble, cette
politique de relance de l’ économie par la monnaie et le budget n’ a pas
suffisamment atteint le but recherché, suite à la lente reprise de la demande
internationale.
Pour ce qui est des taux de change, le Dollar américain et l’ Euro se sont
dépréciés de 12 % vis-à-vis du Yen japonais, suite à la forte compétitivité des
produits japonais. Par contre, l’ Euro s’ est déprécié vis-à-vis du Dollar
américain, situation qui s’ est traduite sur le Marché interbancaire des devises
par la vente plus chère de l’ Euro pour couvrir la dépréciation de cette devise
vis-à-vis du Dollar américain. De ce fait, le Franc malgache s’ est déprécié dans
le sens de la dépréciation de l’ Euro, soit de 10.5 % en moyenne contre 5.6 %
en 1998.
Belle performance de l’ économie malgache, mais il se pose la question de sa
pérennité.
La belle performance de l’ économie malgache en 1999 ( Croissance du PIB de
4.7 % contre 3.9 % en 1998 ) a été tirée particulièrement par les exportations et
dont les impacts se sont portés surtout sur la valeur ajoutée du secteur tertiaire
6
( + 5.5 % contre 5.1 % en 1998 ). Par contre, la valeur ajoutée du secteur
primaire, bien que cette fois en accélération par rapport à 1998 ( + 3.4 % contre
+ 2.1 % en 1998 ), a été surtout gagnée sur le marché intérieur, tandis que la
croissance de la valeur ajoutée du secteur secondaire a baissé ( + 4.3 % contre
5.2 % en 1998 ), suite au marasme dans certaines branches ( Agro-industries,
Industries alimentaires, Mines, Papeteries , …) et à la décélération de la
demande intérieure ( Consommation : + 3.6 % contre 5.1 % en 1998 ). Parmi
les branches de l’ industrie, seules les productions de boissons ( + 18.3 % ) et
de la zone franche industrielle ( + 22.4 % ) se sont notablement accrues.
Suite aux efforts des opérateurs économiques pour augmenter et diversifier les
exportations de biens et services non facteurs ( + 17.2 % contre – 4.5 % en
1998 ), le déficit de la Balance courante s’ est fortement améliorée
( Amélioration de la Balance courante : 17.3 % contre 4.0 % en 1998 ), ce qui
en d’ autres termes a augmenté l’ épargne intérieure brute et amélioré de ce fait
la couverture financière des investissements ( 87.2 % contre 74.2 % en 1998 ).
Toutefois, il semble qu’ aucune perspective d’ une croissance économique
durable n’ est à espérer, quand on pense que l’ accumulation des revenus
bénéficie en priorité au secteur tertiaire. En effet, les statistiques monétaires
montrent que les investissements sommes toutes très coûteux dans le secteur
primaire et le secteur secondaire ont été financés essentiellement par des
emprunts, alors que le secteur tertiaire arrive plus ou moins à s’ autofinancer.
Dans ce cadre, il s’ avère nécessaire de réexaminer la question sur le
traitement privilégié des secteurs primaires et secondaires, en favorisant les
entrées des intrants, des matières premières et des équipements nécessaires à
ces deux secteurs vitaux pour l’ économie.
Une politique monétaire devant être basée sur un pronostic plus sûr de l’ offre
de biens et services.
Les trois dernières années ont montré que ce sont la quantité et les prix de
l’ offre de biens et services qui ont défini le prix d’ équilibre macroéconomique,
du fait que la demande nominale y afférente s’ est adaptée le plus souvent à la
valeur de l’ offre, sans qu’ un excès quelconque de la demande ne soit induit
par l’ excès de quantité réelle de la monnaie. A ce sujet, on relève entre 1997 et
1999 deux exemples frappants de la neutralité de la monnaie vis-à-vis aussi
bien de l’ offre que de la demande de biens et services :
• Entre 1997 et 1998, le taux de croissance de la masse monétaire réelle
a été particulièrement élevé, se situant de Janvier 1997 à Mai 1998 dans
la fourchette de 10 à 22.5 %, alors que la croissance du PIB réel a été
de 3.7 % et de 3.9 % pour les deux années, ce qui devrait entraîner une
inflation nettement supérieure à celle réalisée. Pourtant, cela n’ a pas
7
été le cas, puisque l’ inflation a, par rapport aux années antérieures,
considérablement diminué, passant en terme de moyenne de 19.8 % en
1996 à 4.5 % en 1997 et à 6.2 % en 1998.
• En 1999, le taux de croissance de la masse monétaire réelle s’ est situé
dans la fourchette de 0 à 5 %, taux qui coïncident avec les taux de
croissance actuellement possibles du PIB, ce qui fait que l’ inflation
tendancielle n’ existait presque pas et que cela laisse espérer une
croissance des prix à peu près nulle. Cela n’ a pas été également le cas,
puisque l’ inflation en 1999 s’ est accélérée, passant en moyenne de
6.2 % en 1998 à 9.9 % en 1999.
A ce sujet, la situation en 1997 et 1998 ne semble trouver son explication que
dans les impacts de la crise financière de l’ Asie du Sud-Est et de la Russie sur
l’ économie mondiale en 1997 et 1998. En effet, les deux années touchées par
la crise ont provoquée une baisse générale de la demande mondiale, telle
qu’ on a enregistré une diminution globale des prix des produits de base
pétroliers et non pétroliers et, par conséquent, une baisse des prix des produits
manufacturés, ce qui a permis à un pays non producteur de pétrole et
importateur de produits intermédiaires et de consommation comme
Madagascar d’ augmenter sa production et de décélérer la croissance des prix.
De ce fait, les prix ont considérablement baissé malgré le taux d’ expansion
plus élevé de la quantité réelle de la monnaie par rapport à celui du PIB. Cela
signifie que c’ est l’ offre nominale de biens et services qui a défini le prix
d’ équilibre, sans qu’ il y ait un effet quelconque de l’ excès de quantité réelle de
la monnaie.
Le constat de 1997 et 1998 nous conduit à l’ hypothèse post-keynésienne de
l’ offre indogène de monnaie dont KALDOR figure parmi les représentants, qui
assimile cette offre à celle que les opérateurs économiques auront strictement
besoin pour leurs transactions économiques, à tel point que cette offre équivaut
par définition à leur demande de monnaie. On déduit de cette hypothèse que
seule l’ offre indogène de monnaie est déterminante pour l’ évolution des prix,
ce qui expliquerait qu’ en 1997 et 1998 l’ inflation a été très faible, malgré
l’ excès important de l’ offre exogène la monnaie ( Offre de monnaie du
système bancaire ) sur l’ offre indogène de monnaie. Le cas de 1997 et de 1998
montre également le rôle déterminant de l’ offre nominale de biens et services :
c’ est elle qui a fixé le prix d’ équilibre macroéconomique et le besoin de
financement, c’ est à dire l’ offre indogène de monnaie.
En ce qui concerne l’ année 1999, la hausse importante des prix des produits
pétroliers ( Prix mondial doublé depuis Janvier 1999 ), jointe à celle des prix
du groupe alimentaire « Viandes – Volaille – Poissons », a fait que le déflateur
8
du PIB s’ est détérioré ( 9.8 % contre 8.4 % en 1998 ), entraînant également
l’ aggravation de l’ inflation ( 9.9 % en moyenne contre 6.2 % en 1998 ). Là
encore, c’ est l’ offre nominale de biens et services qui a joué, en définissant le
prix d’ équilibre et le besoin de financement ( Offre indogène de monnaie ),
avec cette différence que, contrairement à 1997 et 1998, il n’ y a pas eu de
dérapage de la monnaie. En effet, la croissance réelle de l’ offre exogène de
monnaie a été sensiblement égale à celle du PIB, à tel point que l’ offre
exogène de monnaie équivaut à peu près à l’ offre indogène de monnaie.
Les expériences de la politique monétaire des cinq dernières années ont
montré que la masse monétaire ou offre exogène de monnaie a été neutre
vis-à-vis de la demande de biens et services, sans que toutefois la
généralisation puisse être appliquée pour l’ avenir. En tous cas, les constats
mettent en exergue la nécessité d’ un pronostic fiable de l’ offre nominale de
biens et services, sur la base duquel doit être fixée la demande nominale y
afférente et donc l’ objectif de prix d’ équilibre macroéconomique. Il est
entendu qu’ un prix d’ équilibre donné ne peut pas être considéré comme
objectif que s’ il justifie un niveau positif de la productivité marginale du capital.
9
PREMIERE PARTIE
EVOLUTION DE L’ ECONOMIE MONDIALE
1. Production et taux d’ inflation
La croissance de l’ économie mondiale en 1999 a été tirée par l’ essor
spectaculaire de l’ économie américaine qui, contre toutes les attentes qui
prévoyaient une décélération de sa croissance, a continué plus énergiquement
son expansion commencée en Avril 1991. Ainsi, la croissance de son Produit
Intérieur Brut est passée de 3.3 % en 1998 à 4.6 % en 1999 contre une
anticipation de près de 1.5 % établie par les banquiers internationaux. Les
autorités américaines attribuent cette expansion à l’ amélioration significative de
la productivité jointe à l’ augmentation de la demande réelle due à une baisse
tendancielle du taux d’ inflation qui est passé de 3 % en 1995 à 2 % en 1999,
inflation qui aurait été moindre sans l’ augmentation des prix des produits
pétroliers et alimentaires.
La croissance de la productivité aux Etats-Unis est généralement liée à
l’ émergence d’ une nouvelle technologie de production, de gestion des stocks
et des débouchés, suite à l’ utilisation des ordinateurs et des réseaux
internationaux d’ informations et à des environnements économiques nettement
plus favorables tels que la mondialisation de l’ économie et la mobilité de la
main d’ oeuvre.
L’ expansion de l’ économie américaine a entre autres effets habituels
d’ augmenter ses importations de produits manufacturés. Cette tendance s’ est
accentuée en 1999 à cause de l’ augmentation soutenue de la demande réelle
due à l’ élargissement des revenus à une plus grande majorité de la population,
le taux de chômage pour les jeunes de 16 à 19 ans étant passé de 20 % en
1992 à près de 13 à 14 % aujourd’hui. Ainsi, le déficit de la Balance courante
des Etats-Unis s’ est aggravé, passant de 225 Milliards de USD en 1998 à près
de 335 Milliards de USD en 1999 contre 250 Milliards prévus. Ce déficit a
bénéficié en priorité à l’ économie japonaise dont l’ excédent de la Balance
courante demeure très importante, en regard de son énorme potentialité
d’ exportation et de l’ amélioration de sa compétitivité ( Prix à la baisse due à la
déflation ).
En ce qui concerne en particulier le Japon, bien que cette fois positive, sa
croissance économique reste encore faible ( 0.4 % contre – 2.3% en 1998 ),
malgré une politique résolument expansive des dépenses publiques, le déficit
des Finances publiques étant passé de 4 % du PIB en 1998 à 7.6 % en 1999.
Le Japon est encore actuellement en situation de déflation ( Inflation de près de
10
– 0.3 % contre 0.5 % en 1998 ), ce qui fait que l’ appréciation du Yen japonais
par rapport au Dollar américain et à l’ Euro n’ a pas entamé sa compétitivité.
Pour ce qui est des pays de l’ Europe occidentale et en particulier la zone
Euro, leurs politiques ont été pour le moment partagées entre la croissance
économique et la lutte contre l’ inflation. Ainsi, l’ Allemagne qui comptait au
moins renouveler la croissance de plus de 2 % réalisée en 1998, a dû réviser à
la baisse son anticipation pour ne réaliser qu’ un taux de 1.4 % , en regard de la
nécessité de lutte contre l’ inflation, le pays étant déjà à la limite de sa capacité
de production. L’ Allemagne a dû pour cette raison épargner plus que dépenser,
compte tenu par ailleurs de son solde de la Balance courante devenu cette fois
négatif ( - 18 Milliards de USD contre + 5 Milliards en 1998 ).
La France et la Grande Bretagne ont été mieux favorisées, la première ayant
réussi à maintenir le rythme de croissance de l’ année dernière ( 2.8 % ) tout en
ayant amélioré les excédents des Finances publiques et de la Balance
courante, tandis que la seconde a dépassé les anticipations ( 1.9 % contre 0.8
% prévus ), bien que la réalisation ait été moindre que celle de 2.3 % atteinte en
1998. La Grande Bretagne a été, comme l’ Allemagne, davantage préoccupée
par la lutte contre l’ inflation et le redressement de sa compétitivité, son taux
d’ inflation étant parmi le plus élevé de l’ Europe ( 2.3 % ) et sa Balance
courante déficitaire.
Compte tenu de ce qui précède, le taux de croissance des pays de l’ OCDE a
été modeste ( 2.8 % ) et, sans la hausse soutenue des activités économiques
aux Etats-Unis, le taux de croissance réalisé en 1998 de 2.4 % n’ aurait pu être
dépassé. En dehors de l’ OCDE, la situation des économies des marchés
émergents d’ Asie reste également fragile, il en est de même des économies de
l’ Afrique dont le taux de croissance moyen a été de 2 % en 1999.
En ce qui concerne l’ inflation, celle-ci a été en général maîtrisée, car compte
non tenu de la hausse des prix des produits pétroliers et alimentaires elle se
serait située à 1.3 % contre 1.6 % réalisé en 1998. L’ année 1999 a été
toutefois marquée par l’ augmentation des prix des produits pétroliers et
alimentaires, en particulier les prix des produits pétroliers qui ont doublé depuis
Janvier 1999, suite aux réductions de production décidées par l’ OPEP et
d’ autres producteurs de pétrole, au moment de la hausse de la demande en
Europe et du rétablissement progressif de la demande des pays en
développement sortis de la crise financière. Ainsi, l’ effet expansif des prix du
pétrole sur l’ indice des prix à la consommation a été tel que la croissance de
cet indice aux Etats-Unis est passée de 1.5 % en 1998 à 2.6 % en 1999, il en
est de même en Europe où l’ inflation réalisée a été de 2 % contre un taux
théorique de 1 % sans l’ effet des prix des produits pétroliers.
11
Néanmoins, le niveau du taux d’ inflation reste depuis 1997 particulièrement
bas et ce, suite à la baisse de la demande de produits de base consécutive à la
crise financière de l’ Asie et de la Russie. La baisse de l’ inflation aurait
continué en 1999 sans le choc des prix des produits pétroliers et alimentaires.
Il convient toutefois de souligner que l’ augmentation des prix des produits
alimentaires a été modeste par rapport à celle très importante des prix des
produits pétroliers.
2. Taux de change et taux d’ intérêt
En 1999, le Dollar américain et l’ Euro ont été stables vis-à-vis des principales
devises autres que le Yen japonais, ce qui - compte tenu du faible niveau de
l’ inflation - a contribué à améliorer considérablement la compétitivité en
Europe ( Taux de change effectif réel passé de 105 % en 1998 à près de 90 %
en 1999 ). Par contre, le Yen japonais s’ est raffermi par rapport à l’ Euro et au
Dollar en s’ appréciant de 12 % en terme effectif en raison de la vigueur de la
demande de produits japonais. Cette hausse a été encore loin d’ affecter la
compétitivité du Japon, l’ excédent de sa Balance courante s’ étant au contraire
renforcé, passant de 99 Milliards de USD en 1998 à
100 Milliards en 1999.
En ce qui concerne la politique monétaire, la plupart des pays de l’ OCDE à
l’ exception des Etats-Unis a détendu les taux d’ intérêt. Ainsi, dans la zone
Euro et suite à l’ accélération de la croissance de la masse monétaire
( 5.7 % contre 3.8 % en 1997 ), les taux d’ intérêt sur le marché monétaire ont
considérablement baissé, passant de 4.3 % debut 1997 à 2.5 % au 1er trimestre
1999, pour ne reprendre qu’ au deuxième trimestre pour atteindre un niveau
de près de 3.5 % à la fin de l’ année, entraînant une forte diminution du taux
d’ intérêt réel qui est passé en 5 ans de 8 % à près de 1.5 %. Néanmoins, il
semble que cette politique n’ a pas augmenté significativement la demande
réelle, d’ autant plus que certains pays comme l’ Allemagne et le Royaume-Uni
ont été assez réticents pour stimuler résolument la croissance.
12
DEUXIEME PARTIE
EVOLUTION DE L’ ECONOMIE NATIONALE
CHAPITRE 1 : LE SECTEUR REEL
L’ année 1999 a été marquée par l’ accélération de la croissance du PIB dont le
taux est passé de 3.9 % en 1998 à 4.7 % en 1999, croissance qui a bénéficié
surtout au secteur tertiaire et également cette fois au secteur primaire, tandis
que le secteur secondaire a enregistré une baisse de sa croissance, suite aux
marasmes de certains sous-secteurs ( Alimentaires, agro-industries, papeterie,
industrie minière ) et à cause de l’ augmentation considérable des prix des
produits pétroliers.
Les branches d’ activités suivantes ont évolué positivement pour contribuer à
l’ expansion du PIB : la production vivrière ( Paddy, maïs, manioc, … ), les
transports, voyages, travaux publics et bâtiments et enfin les industries des
boissons surtout hygiéniques.
En ce qui concerne les emplois du PIB, on constate une baisse de croissance
de la demande intérieure réelle ( 3.2 % contre 5.1 % en 1998 ), du fait de la
diminution des investissements publics et de la baisse de la consommation
privée, si bien que la croissance du PIB a été tirée essentiellement par les
exportations de biens et services non facteurs, dont il faut noter en particulier
les exportations de produits non agricoles ( Crevettes, sucre, tissus de coton,
produits pétroliers, … ), les exportations des zones franches industrielles et les
recettes de transports et voyages. En tous cas, l’ épargne intérieure brute s’ est
améliorée, contribuant à une meilleure couverture des investissements qui, eux
mêmes, ont diminué par rapport à 1998. Il est évident que l’ avenir de
l’ économie malgache repose sur sa capacité à développer l’ épargne
intérieure, en ajustant l’ absorption intérieure et en stimulant les exportations.
La structure de la valeur ajoutée durant les trois dernières années d’ expansion
économique montre la prépondérance des revenus du secteur tertiaire, passant
de 51.7 % des revenus des facteurs en 1997 à 52.3 % et à 52.8 %
respectivement en 1998 et 1999. Par ailleurs, il est très frappant de constater
que les revenus du secteur secondaire atteignent tout juste 13 % de la valeur
ajoutée, il en est de même de ceux du secteur primaire dont la part dans la
valeur ajoutée a baissé pour se situer à 36.2 % en 1999. En effet, comme dans
tous les pays en voie de développement, le secteur tertiaire ( Commerce,
transports et voyages, Construction immobilière, … ) se présente comme étant
13
le secteur le plus rentable. Il est évident que l’ épargne du secteur tertiaire ne
peut pas être moindre que celle des autres secteurs, alors que les
investissements de ces derniers ( Secteur primaire et secteur secondaire )
sommes toutes très coûteux sont essentiellement financés par des emprunts.
Ainsi, pour que les secteurs primaires et secondaires ne soient pas les éternels
emprunteurs, il est primordial d’ inciter les opérateurs du secteur tertiaire à
investir leurs capitaux propres dans ces secteurs vitaux pour l’ économie.
Pour ce qui est de l’ évolution des prix, deux facteurs importants sont à
signaler : l’ augmentation des prix intérieurs des produits pétroliers d’ une part
et la hausse des prix du groupe de produits « Viandes – Volaille – Poissons »
d’ autre part. L’ augmentation des prix des carburants résulte de la hausse
spectaculaire des prix internationaux de produits pétroliers ( Prix doublés en un
an ) et qui a fait augmenter les prix intérieurs à la pompe de 35.4 % pour
l’ ensemble de 1999 contre seulement 4.0 % en 1998, tandis que le
renchérissement de la viande, de la volaille et du poisson fait suite à la
destruction en 1999 du cheptel porcin malgache due à la peste porcine
africaine. En particulier, la pénurie de viande de porc a poussé vers le haut les
prix des produits de substitution tels que la viande bovine et la volaille. A cela
s’ ajoute la pression sur les prix des produits de mer, suite à l’ arrêt de
l’ approvisionnement en provenance des zones contaminées par le choléra.
L’ augmentation des prix des produits pétroliers est à l’ origine de l’ accélération
du déflateur du PIB qui est passé de 8.4 % en 1998 à 9.8 % en 1999. Par
contre, l’ augmentation sommes toutes modeste des prix mondiaux des produits
alimentaires n’ a pas eu d’ effet significatif sur l’ indice des prix intérieurs à la
consommation. En fait, le prix du riz à Madagascar en 1999 a été en moyenne
stable du fait d’ une plus faible amplitude de ses variations saisonnières par
rapport à l’ année dernière. En effet, la moins faible baisse saisonnière des prix
du riz au premier semestre 1999, due à la diminution de la récolte de riz dans
la région du lac Alaotra, a été compensée par une moins faible hausse des prix
durant le second semestre, consécutive à l’ arrivée sur le marché d’ un stock
suffisant de riz importé. Néanmoins, l’ impact des prix du groupe alimentaire
« Viande – Volaille – Poissons » dans l’ indice général des prix à la
consommation a été tel que le taux d’ inflation a atteint un niveau exceptionnel
de 14.4 % en terme de glissement annuel contre 6.4 % réalisés en 1998, taux
qui serait seulement de 4.9 % sans l’ effet des prix du groupe alimentaire cidessus. Cette explication de l’ accélération des prix à Madagascar en 1999
contraste avec celle des pays de l’ OCDE où c’ est l’ augmentation des prix
des produits pétroliers qui a poussé vers le haut la croissance de leurs indices
des prix à la consommation.
14
La question se pose alors sur la limite de la politique monétaire dans sa lutte
anti-inflationniste. Comme il est dit dans l’ Aperçu général et plus tard dans le
Chapitre 4 réservé au secteur monétaire et financier, la seule explication qu’ on
puisse faire pour les trois années est que le prix d’ équilibre macroéconomique
a été simplement le prix de l’ offre réelle de biens et services. En effet, étant
donné qu’ à Madagascar la demande réelle de biens pour la production et la
consommation s’ avère particulièrement incompressible, le volume nominal de
cette demande s’ est ajustée au gré du montant nominal de l’ offre de biens et
services y afférente, sans que cette demande ait pu être accentuée par un
excès éventuel de la quantité réelle de monnaie. On a noté que cette offre a été
particulièrement à bon marché en 1997 et 1998 et a subi une légère hausse
des prix en 1999, suite à l’ augmentation importante des prix des produits
pétroliers et des autres produits intermédiaires et de consommation.
Ces constats semblent justifier que, quel que soit le rapport ex ante entre le
taux de croissance de l’ encaisse réelle et celui du Produit Intérieur Brut, il
convient de porter une attention particulière sur l’ importance et le suivi de
l’ offre de biens et services, dont la surévaluation entraîne une sous-évaluation
du prix d’ équilibre macroéconomique.
Variation de l’ indice des prix à la consommation familiale traditionnelle en %
Glissement annuel
Moyenne annuelle
1994
1995
1996
1997
1998
1999
61.2
39.0
37.3
49.0
8.3
19.8
4.8
4.5
6.4
6.2
14.4
9.9
11. PRODUIT INTERIEUR BRUT
La politique de relance économique basée sur la promotion du secteur privé a
été concrétisée en 1999 par la mise en place des reformes structurelles
convenues avec les Institutions de Bretton Woods, telles que l’ achèvement du
désengagement de l’ Etat des deux banques publiques ( BFV et BTM ) et la
privatisation des entreprises publiques, bien que sur les 46 entreprises prévues
d’ être privatisées quelques unes seulement ont trouvé pour le moment des
repreneurs ( FAMAMA, TORGINOL, SODIP, … ).
Par ailleurs, afin d’ inciter l’ accroissement de la demande intérieure globale, un
système d’ amortissement dégressif des matériels de production et une révision
à la baisse des taux et l’ aménagement des tranches imposables sur les
revenus salariaux et non salariaux ont été institués. De même, l’ impôt sur les
revenus des capitaux mobiliers ( IRCM ) a été unifié et abaissé à 25 % pour les
entreprises ( Auparavant entre 25 et 100 % ) et fixé à 30 % pour les personnes
physiques.
15
En 1999, l’ application de la TVA remboursable aux zones franches industrielles
et du droit d’ accise aux produits finis locaux même de première nécessité
( Sucre, produits de boulangerie, … ) ont provoqué une certaine inquiétude, et
même une tentative de grève de paiement, auprès des opérateurs
économiques, mais n’ ont perturbé que temporairement le climat économique.
En gros, grâce à l’ amélioration des exportations de produits manufacturés et à
l’ essor du tourisme, le secteur tertiaire a été le grand gagnant de la croissance
du PIB. Par ailleurs, la croissance des revenus du secteur primaire s’ est cette
fois améliorée, favorisée par l’ augmentation de la production vivrière.
Produit Intérieur Brut aux prix de 1984
En Milliards de FMG
1997
1998
1999
Variations en %
1998/ 97 1999/ 98
Structure en %
1997
1998
1999
2045.6
2126.1
2225.1
3.9
4.7
100.0
100.0
100.0
Secteur primaire
Secteur secondaire
Secteur tertiaire, don
Secteur public
Charges non imputées
696.9
240.5
968.6
108.1
-33.1
711.8
253.1
1017.7
108.2
-37.1
736.0
264.0
1073.7
108.2
-39.4
2.1
5.2
5.1
0.1
12.1
3.4
4.3
5.5
0.0
6.2
34.1
11.8
47.4
5.1
-1.6
33.5
11.9
47.9
5.1
-1.7
33.1
11.9
48.3
4.9
-1.8
PIB ( aux coûts des fact. )
Impôts indirects
1873.0
172.6
1945.6
180.4
2034.3
190.8
3.9
4.5
4.6
5.8
91.6
8.4
91.5
8.5
91.4
8.6
Investissements, dont
Investissem. publics
Investissements privés
Consommation, dont
Consomm. publique
Consommation privée
Exportations
Importations
217.8
115.7
102.1
1856.1
174.3
1681.9
338.3
366.6
237.5
130.5
107.0
1949.9
159.0
1790.9
323.2
384.5
246.6
130.5
116.1
2011.6
174.3
1837.3
376.8
409.9
9.0
12.8
4.8
5.1
-8.8
6.5
-4.5
4.9
-1.0
0.0
8.5
3.2
9.6
2.6
16.6
6.6
10.6
5.7
5.0
90.7
8.5
82.2
16.5
17.9
11.2
6.1
5.0
91.7
7.5
84.2
15.2
18.1
11.1
5.9
5.2
90.4
7.8
82.6
16.9
18.4
Epargne Intérieure Brute
189.5
176.2
213.5
-7.0
21.2
9.3
8.3
9.6
755.7
933.3
969.4
882.4
803.5
1007.2
1048.9
956.9
864.9
1104.8
1138.4
1050.7
6.3
7.9
8.2
8.4
7.6
9.7
8.5
9.8
PIB ( aux prix du marché )
Ressources
Emplois
Déflateur ( Indices )
Secteur primaire
Secteur secondaire
Secteur tertiaire
PIB
Sources : Institut National de la Statistique
16
111. Sources du PIB
La performance la plus forte a été celle du secteur tertiaire, avec un taux de
croissance de 5.5 % en 1999, améliorant ainsi le taux de 5.1 % atteint en 1998.
Ce résultat provient notamment de l’ essor des activités du tourisme, des
transports ainsi que des bâtiments et travaux publics.
Pour le secteur secondaire, malgré l’ essor de certaines branches, la
croissance a faibli en 1999, passant de 5.2 % en 1998 à 4.3 % en 1999. Cette
situation s’ explique par une diminution notable des résultats obtenus par les
industries extractives ( - 43.5 % ) en raison essentiellement de problèmes de
débouchés extérieurs, et par les industries alimentaires ( - 4.8 % ) suite aux
effets de la peste porcine et du choléra. Par contre, le secteur a bénéficié de
l’ essor continu de quelques branches, telles que les industries des boissons,
surtout hygiéniques, et des zones franches industrielles.
En ce qui concerne le secteur primaire, la situation d’ ensemble s’ est améliorée
( + 3.4 % contre 2.1 % en 1998 ), suite notamment à la levée de la menace
acridienne et grâce à l’ extension des surfaces cultivées et à l’ adoption de
techniques améliorées qui ont atténué l’ effet du manque de pluies dans
certaines régions telles que le lac Alaotra.
112. Emplois du PIB
Du côté des emplois, la consommation globale a été caractérisée par une forte
reprise de la consommation publique, alors que la croissance de la
consommation privée a diminué, portant la part globale de la consommation
dans le PIB à 90.4 % en 1999 contre 91.7 % en 1998 et 90.7 % en 1997.
Corollairement, le taux d’ épargne intérieure s’ est améliorée, passant de 8.3 %
du PIB en 1998 à 9.6 % en 1999
La reprise de la consommation publique ( + 9.6 % contre - 8.8 % en 1998 )
s’ explique essentiellement par des dépenses du personnel plus élevées que
prévues suite au paiement des primes et à la décompression des salaires du
personnel. Le taux de consommation publique a été de 7.8 % en 1999 contre
7.5 % et 8.5 % respectivement en 1998 et 1997. Pour la consommation privée
( + 2.6 % contre 6.5 % en 1998 ), l’ évolution semble refléter l’ effritement du
pouvoir d’ achat de la monnaie dont le taux de croissance de l’ encaisse réelle
est descendu subitement à 5 % contre un taux de 20 % trois ans auparavant.
Concernant les investissements, la baisse de la performance en 1999
( - 1.0 % contre 9.0 % en 1998 ) fait suite à la diminution des investissements
publics ( 0.0 % contre 9.0 % en 1998 ) qui n’ a pu être compensée par
17
l’ accélération de la hausse des investissements privés ( 8.5 % contre 4.8 % en
1998 ). Ainsi, malgré une certaine reprise des investissements privés, dont la
privatisation de quelques entreprises publiques telles que la FAMAMA,
TORGINOL, etc., le taux d’ investissement s’ est stabilisé ( 11.2 % du PIB en
1998 et 11.1 % en 1999 ). En général, la croissance du PIB en 1999 a été tirée
plutôt par la demande extérieure de biens et services.
Consommation globale, publique et privée
(En milliards de francs malgaches de 1984)
2500
2000
1500
1000
500
0
1994
1995
1996
Consommation globale
1997
1998
Consommation Privée
1999
Consommation Publique
Evolution de l'Epargne et des Investissements
(En milliards de francs malgaches de 1984)
350
300
250
200
150
100
50
0
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
EPA RGNE
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
INV ESTISSEMENTS
113. Solde de financement
L’ amélioration de l’ épargne intérieure, face à la diminution des
investissements, a permis de redresser le taux de couverture des
investissements qui est passé de 74.2 % en 1998 à 86.6 % en 1999, portant le
gap de ressources en francs constants à 30 Milliards de FMG contre
61.3 Milliards en 1998. En fait, le but de ce ratio n’ est pas d’ atteindre une
couverture à 100 % des dépenses d’ investissement par l’ épargne intérieure,
mais d’ appréhender l’ impact du financement sur le volume des
18
investissements. Ainsi, en ce qui concerne l’ année 1999, la baisse des
investissements notamment publics est à ramener à la faiblesse du
financement extérieur.
12. LA PRODUCTION AGRICOLE
Le taux de croissance du secteur primaire n’ a cessé de s’ améliorer ces
dernières années pour se situer à 3.4 % en 1999 contre 2.1 % en 1998 et 1.9 %
en 1997. Cette évolution provient essentiellement de l’ essor de l’ agriculture,
ce qui a permis de combler les pertes subies par l’ élevage. Ainsi, la production
agricole a augmenté de 5.4 % en 1999 contre une baisse de 1.8 % en 1998,
suite à la levée de la menace acridienne, à l’ extension des surfaces cultivées
et à l’ adoption de techniques améliorées et ce, en dépit de l’insuffisance des
pluies lors de la semence et de l’ inondation dans certaines régions.
Evolution des principaux produits agricoles
( En Milliers de tonnes )
1997
PRODUCTION
1998
1999
Variation en %
1998/1997 1999/1998
2558.0
2418.0
178.0
510.0
280.0
70.0
2447.0
2412.0
155.0
511.0
281.0
72.0
2570.0
2461.0
175.0
522.0
291.0
74.0
-4.3
-0.2
-12.9
0.2
0.4
2.9
5.0
2.0
12.9
2.1
3.6
2.8
55.0
4.3
14.5
1.5
4.3
8.0
18.0
60.0
5.0
13.5
1.7
4.3
7.8
18.0
65.0
5.5
12.3
2.0
4.3
8.0
17.0
9.1
16.3
-6.9
13.3
0.0
-2.5
0.0
8.3
10.0
-8.9
17.6
0.0
2.6
-5.6
36.2
2160.0
35.8
3.0
38.6
2180.0
34.0
3.7
34.5
2180.0
34.5
3.7
6.6
0.9
-5.0
23.3
-10.6
0.0
1.5
0.0
Cultures vivrières
PADDY
MANIOC
MAIS
PATATE DOUCE
POMME DE TERRE
HARICOT SEC
Cultures d’ exportation
CAFE
VANILLE VERTE
GIROFLE
POIVRE
CACAO
POIS DU CAP
SISAL
Cultures industrielles
COTON GRAINE
CANNE A SUCRE
ARACHIDE ( COQUE )
TABAC
Sources : Ministère de l’ Agriculture et du Développement rural
19
121. Cultures vivrières
Pour l’ ensemble des cultures vivrières, les réalisations ont augmenté par
rapport à 1998, malgré une mauvaise répartition des pluies durant la période de
végétation. Ce qui a entraîné une baisse du rendement. Ainsi, la production de
paddy s’ est accrue de 5.0 % pour atteindre 2.570.000 tonnes, après avoir
diminué de 4.3 % en 1998 ( 2.447.000 tonnes ). Dans l’ ensemble, l’ extension
des surfaces cultivées et l’ adoption de techniques améliorées ont permis de
limiter les impacts de la sécheresse et de la mauvaise répartition des pluies.
De même, le manioc, deuxième source de calories après le riz, a connu une
amélioration du rendement grâce au Programme de Vulgarisation Agricole
( PNVA ). Ce qui a permis une augmentation de 2.0 % de la production après
une légère baisse ( -0.2 % ) enregistrée en 1998.
Concernant le maïs , la hausse a été de 12.9 % contre une baisse de 12.9 % en
1998, tandis que la patate douce, la pomme de terre et le haricot sec ont connu
une légère augmentation de respectivement 2.1 %, de 3.6 % et de 2.8 % par
rapport à 1998.
122. Produits d’ exportation
Parmi les cultures d’ exportation , le café a enregistré un accroissement en
volume de 5000 tonnes, soit le même tonnage qu’ en 1998, pour se chiffrer à
65000 tonnes. Epargnés par les grands cyclones, les plants ont continué à
produire, mais la baisse des prix mondiaux ( - 18.2 % ) consécutive à une
certaine abondance des offres en provenance de l’ Amérique du Sud et de
l’ Asie du Sud-Est n’ a pas été pour encourager les opérateurs à exporter et les
paysans à renouveler leurs plantations.
Concernant la vanille verte, la production a poursuivi son expansion, suite à
l’ assainissement de la filière en 1996, pour atteindre 5.500 tonnes en 1999
contre 5.000 tonnes et 4.300 tonnes respectivement en 1998 et 1997. Par
ailleurs, la remontée du cours mondial due à la diminution de la récolte
indonésienne ( 150 tonnes environ contre 400 à 600 tonnes habituellement ) a
favorisé une bonne tenue des prix aux producteurs, passant de 5.900 Francs
malgaches le kilogramme de vanille verte en 1997 à 14.000 Francs malgaches
en 1999. Pendant cette période, le prix de la vanille préparée est passée de
20.000 à 120.000 Francs malgaches.
Pour le poivre, la hausse de la production a été de 17.6 %. Par contre,
l’ augmentation du pois du cap n’ a été que 2.6 %, compte tenu du manque de
débouchés. La production de cacao a stagné à 4.300 tonnes suite au marasme
20
du marché mondial. Il en est de même du sisal qui a baissé de 5.6 % pour
cause de difficulté à l’ exportation.
La production de girofle a continué de baisser ( - 8.9 % contre – 6.9 % en
1998 ), suite à la réduction des surfaces cultivées et malgré l’ amélioration sans
précédent de 20 % des prix internationaux et dont le niveau équivaut presque
à trois fois celui de 1998.
123. Produits de base industriels
Parmi les cultures industrielles, la production de coton graine a baissé de
11.0 % notamment à cause de la mauvaise répartition des pluies et des
détériorations importantes des prix sur le marché mondial.
En ce qui concerne la canne à sucre, la production a stagné au niveau de 1998
( 2.180.000 tonnes ), ce qui a permis néanmoins de doubler les exportations de
sucre ( 31200 tonnes contre 11600 tonnes par an auparavant ) suite au
rattrapage du quota à destination des Etats-Unis en sus du quota habituel.
La dernière estimation du tabac porte sur une production de 3.700 tonnes. Le
produit a bénéficié à la fois de la compétitivité des prix sur les marchés
mondiaux et de la reprise de la transformation industrielle après l’ incendie de
l’ usine SACIMEN en 1997.
13. LA PRODUCTION INDUSTRIELLE
Le tissu industriel de Madagascar étant constitué en grande partie par le textile
et l’ habillement, la croissance de la valeur ajoutée du secteur industriel a
diminué en 1999 ( + 4.3 % contre + 5.2 % en 1998 ), suite au renforcement de
la concurrence sur le marché local et à d’ importantes détériorations des prix
des tissus sur le marché international. Par ailleurs, certaines branches ont eu
soit des problèmes de prix et de débouchés ( Industries minières ) ou souffrent
de difficultés d’ ordre concurrentiel et structurel ( Industries de la viande,
papeterie ). Les seuls secteurs dont la production relate une certaine prospérité
sont les industries des boissons surtout hygiéniques et les zones franches
industrielles.
131. Industries de l’ énergie
Pour les produits pétroliers, l’ ensemble de la production a baissé de 3.1 %,
suite à la réduction des importations de la SOLIMA ( - 2.6 % pour les produits
finis et – 13.8 % pour le pétrole brut ), consécutivement à la hausse très
21
importante des cours mondiaux du pétrole. Par ailleurs, la diminution de la
production du kérozène ( - 13.6 % ) s’ explique en partie par la libéralisation du
secteur du transport aérien, les compagnies aériennes étrangères n’ étant pas
tenues de s’ approvisionner sur le marché local malgache. Néanmoins, la
SOLIMA a pu améliorer ses recettes de ventes à l’ exportation ( 9.80 Millions
de DTS contre 8.00 Millions en 1998, soit + 22.5 % ), malgré la diminution de la
quantité exportée ( - 4.8 % ).
En ce qui concerne l’ électricité, la consommation nationale a enregistré une
croissance de 9.7 % due surtout à des entreprises de grande taille telle que la
SOLIMA
Production de produits pétroliers
( En tonnes métriques )
1997
PRODUCTION
1998
1999
VARIATION EN %
1998/1997
1999/1998
GAZ
ESSENCE
KEROZENE
GAS OIL
FUEL OIL
5 337
69 800
57 167
107 229
204 043
4 503
67 204
59 652
93 612
209 053
5 475
71 568
51 567
101 524
190 454
-15.6
-3.7
4.3
-12.7
2.5
21.6
6.5
-13.6
8.5
-8.9
TOTAL
443 576
434 024
420 588
-2.2
-3.1
Sources : SOLIMA
Production et consommation d’ éléctricité
( En millions de KWH )
1997
1998
1999
PRODUCTION
Hydraulique
Thermique
616
489
128
642
503
139
686
511
175
4.2
2.9
8.9
6.8
1.5
26.1
CONSOMMATION
Eclairage public
Menages
Autres
485
8
200
278
528
8
226
293
579
9
249
321
8.7
8.3
13.2
10.4
9.7
8.4
9.8
4.8
VARIATIONS EN %
1998/1997
1999/1998
Sources : JIRAMA
132. Industrie des boissons
L’ industrie des boissons continue d’ enregistrer une croissance notable en
1999 ( + 18.3 % ), grâce à la popularité des produits de l’ usine STAR ( Société
22
Tananarivienne de Réfrigération ) et des produits laitiers de la firme TIKO et à
un réseau de distribution couvrant les moindres petits villages du pays. La
croissance de ce sous-secteur a été tirée en grande partie par la vente de
boissons surtout hygiéniques dont la consommation a été favorisée par
l’ inquiétude engendrée par le risque d’ attraper le choléra.
133. Production des zones franches industrielles
La croissance de la production des zones franches ( + 22.4 % ) est liée au
dynamisme de ce secteur qui, entre 1998 et 1999, a créé environ 6 000
emplois supplémentaires et dont le nombre des employés a presque triplé en
quatre ans ( 13 000 employés en 1995 et 32 000 employés en 1999 ). Par
ailleurs, la compétitivité de leurs prix à l’ exportation est assurée, grâce à une
main d’ œuvre de qualité et bon marché.
134. Industries diverses
En 1999, l’ industrie du tabac a repris ( + 9.5 % ), notamment celle des
cigarettes blondes après l’ incendie de l’ usine SACIMEN en 1997. Par contre,
les industries minières figurent parmi les sous-secteurs en difficulté du secteur
secondaire, à cause des problèmes de débouchés sur le marché extérieur.
Ainsi, la production de chromite, de mica et de graphite a subi respectivement
une baisse de 99.9 %, de 95.6 % et de 22.3 %, provoquant ainsi une diminution
de 43.5 % de la valeur ajoutée du secteur minier.
Production minière
( En tonnes )
GRAPHITE
CHROMITE
MICA
TONNAGE TOTAL
1998
1999
Variation
1999/1998 en %
18 689.6
134 659.0
1 232.4
14 516.0
144.0
53.8
-22.3
-99.9
-95.6
154 581.0
14 713.8
-90.5
Sources : Ministère de l’ Energie et des Mines
Concernant la branche agro-industrie, la diminution de la production de 11.0 %
enregistrée en 1999 s’ explique en partie par les difficultés rencontrées dans
l’ exportation des dérivées du sisal.
En ce qui concerne la production sucrière, la stagnation de la production de
canne à sucre ( 2 180 000 tonnes ) n’ a pas permis d’ utiliser pleinement la
capacité de production, notamment après la réouverture de la Sucrerie de
23
Morondava. Néanmoins, la filière a pu satisfaire leur quota à l’ exportation
( 18 300 tonnes en 1999 contre 7 500 tonnes par an auparavant ).
14. LES ACTIVITES DU SECTEUR TERTIAIRE
Etant la composante la plus importante de la valeur ajoutée, le secteur tertiaire
a été également le moteur de la croissance économique en 1999. En effet, sa
valeur ajoutée a augmenté de 5.5 % contre 5.1 % en 1998 suite entre autres à
la bonne tenue des activités du tourisme et des transports ainsi que des travaux
publics et bâtiments.
141. Transports, voyages et tourisme
Le transport maritime, mesuré par l’ ensemble des embarquements et des
débarquements, ont enregistré une hausse de 12.7 % pour le trafic des bateaux
conteneurs, de 10.1 % pour le trafic des simples navires et de 13.1 % pour les
pétroliers. A ce propos, la rubrique « Frets et assurances » de la Balance des
paiements ont enregistré une hausse exceptionnelle de 17.1 %.
En ce qui concerne le transport aérien, l’ afflux continu de touristes non
résidents a permis un développement stable du trafic à long cours. Ainsi, les
recettes de voyages ont enregistré une augmentation de 11.0 % suite à
l’ augmentation du nombre des visiteurs non résidents dans le pays ( 138 253
visiteurs en 1999 contre 121 207 visiteurs en 1998, soit + 14 % ).
142. Bâtiments et travaux publics
Les bâtiments et travaux publics ont augmenté de 11.6 %, l’ épargne du secteur
tertiaire étant investie pour la plupart dans le transport et l’ immobilier. Par
ailleurs, la construction de logements fait partie des objectifs sociaux poursuivis
par le Gouvernement.
143. Commerce intérieur
Le commerce intérieur a augmenté de près de 3.3 % en 1999. Cette
croissance sommes toutes modeste fait suite à l’ effritement cumulé du pouvoir
d’ achat depuis 1995 et à la faible augmentation de la masse salariale depuis
plusieurs années. A ce propos, la croissance de la consommation réelle globale
a subi une décélération suite justement au ralentissement de la consommation
privée.
24
CHAPITRE 2 : LE SECTEUR EXTERIEUR
Trois faits majeurs ont marqué l’ année 1999 dans le cadre de nos relations
avec l’ extérieur : l’ avènement de l’ Euro en Janvier qui a conduit la Banque
Centrale à modifier sa devise pivot en substituant l’ Euro au Franc français,
ensuite la finalisation des accords avec le FMI et la Banque Mondiale dans le
cadre des deuxièmes accords sur la Facilité d’ Ajustement Structurel Renforcé
( FASR ) et le Crédit d’ Ajustement Structurel ( CAS ), et enfin l’ entrée en
vigueur depuis Septembre de l’ abaissement tarifaire entre Maurice et
Madagascar.
Sur le plan des opérations proprement dites, on notera l’ effort entrepris par les
opérateurs économiques pour augmenter et diversifier les exportations, malgré
une conjoncture défavorable qui a baissé les prix de certains produits
stratégiques ( Café, crevettes, tissus de coton, …). Par ailleurs, les recettes de
services ont augmenté remarquablement, suite aux approvisionnements des
représentations étrangères et organismes internationaux installés à
Madagascar et aux virements de fonds privés reçus par les filiales des sociétés
étrangères. Il faut remarquer également la forte reprise des dons reçus par les
privés ainsi que la réapparition des importations sans cession de devises. Le
tout a réduit notablement le déficit de la Balance courante qui est passé de
197.1 Millions de DTS en 1998 à 180.4 Millions de DTS en 1999, soit en
amélioration de 8.5 %, malgré la hausse des importations entraînées par
l’ augmentation des prix des produits pétroliers et par les achats d’ équipements
et de matières premières.
La signature des accords avec les institutions de Bretton Woods a attiré un
volume important de dons ( + 19.7 % ) en provenance de l’ Union Européenne,
de la France, du Japon et des Etats-Unis. Par ailleurs, en ce qui concerne les
capitaux non monétaires, on constate un développement important des
investissements directs étrangers, passant de 11.9 Millions de DTS en 1998 à
42.7 Millions de DTS en 1999, suite à des rachats d’ entreprises publiques
( 15.4 Millions de DTS ) et à des nouvelles implantations ou extensions
( 27.3 Millions de DTS ). Cet ensemble, joint à l’ amélioration de la Balance
courante, a contribué à diminuer considérablement le déficit global de la
Balance des paiements, passant de 126.6 Millions de DTS en 1998 à
10.0 Millions de DTS en 1999, soit en amélioration de 92.1 %.
Pour ce qui est du financement du déficit global, on notera le déblocage de la
première tranche du deuxième accord FASR avec le FMI ( 13.6 Millions
de DTS ) et l’ allégement sur les échéances courantes de la dette équivalant à
40.8 Millions de DTS. Ainsi, compte tenu de l’ excès de financement, la
25
Banque Centrale a pu augmenter ses réserves de 43.7 Millions de DTS contre
une baisse de 86.9 Millions de DTS en 1998.
Compte tenu des afflux exceptionnels de devises en provenance de l’ étranger
( Recettes d’ exportation, recettes de services, transferts privés ), la Banque
Centrale a été tout au long de l’ année acheteur net sur le marché interbancaire
de devises ( MID ) à l’ exception du mois de juin. Les achats nets remontent à
37.4 Millions
100.5 Millions d’ Euros ( Achats : 137.8 Millions ; Ventes :
d’ EUROS ), lesquels ne peuvent toutefois pas être la cause de la dépréciation
sensible du Franc malgache qui a été en moyenne de 10.6 % contre 5.6 %
réalisés en 1998. En effet, il s’ est avéré que cette dépréciation du Franc
malgache vis-à-vis du devise pivot qui est l’ Euro n’ est que le reflet fidèle de l’
évolution du cours en Euro du Dollar américain sur les marchés internationaux.
Par ailleurs, les interventions de la Banque Centrale ont seulement pour but de
lisser les trop grandes amplitudes de fluctuation du cours de l’ Euro sur le MID.
En ce qui concerne nos dettes extérieures, les charges de la dette ont
nettement diminué en se chiffrant à 116.9 Millions de DTS contre 162.2 Millions
de DTS en 1998, soit en diminution de 27.9 %, suite à la baisse des intérêts de
retard et des charges découlant des réaménagements, ramenant le ratio
« Services de la dette / Exportations de biens et services non facteurs » à
17.6 % contre 26.5 % en 1998.
Par contre, le stock de la dette, y compris les arriérés de paiements extérieurs,
et dont 90 % sont dus au Club de Paris et aux organismes internationaux, a
augmenté de 6.2 %, suite aux nouveaux tirages obtenus des organismes
internationaux. Ainsi, notre ratio « Stock de la dette / Produit Intérieur Brut »
s’ est détérioré, passant de 116.7 % en 1998 à 125.5 % en 1999.
21. LA BALANCE DES PAIEMENTS
Après la situation assez critique en 1998, la Balance des paiements s’ est
largement redressée avec un déficit global de 10.0 Millions de DTS, suite
notamment à l’ amélioration des recettes de services ( + 12.8 % contre 8.4 %
en 1998 ), à l’ augmentation importante de l’ ensemble des transferts sans
contrepartie en provenance de l’ étranger ( + 33.0 % contre – 34.3 % en 1998 )
et à l’ essor remarquable des n
i vestissements directs étrangers ( + 258.8 %
contre 19.0 % en 1998 ). Ainsi, le déficit global de la Balance des paiements a
été ramené à 0.4 % du PIB nominal contre 4.6 % en 1998.
26
211. La Balance courante
L’ amélioration des recettes de services et l’ augmentation importante des
transferts des privés en provenance de l’ étranger ont contribué au
redressement du déficit de la Balance courante, laquelle mesure le gap de
financement du secteur privé ( Amélioration de 8.5 % contre seulement 4.0 %
en 1998 ) et ce, malgré l’ accroissement des importations. Parallèlement, le
ratio « Déficit de la balance courante / PIB nominal » a diminué, passant de
8.0 % en 1997 et de 7.2 % en 1998 à 6.6 % en 1999.
Balance des paiements de 1997 à 1999
En Millions de DTS
1997
1998
1999
1. BALANCE COURANTE
11. Balance commerciale
111. Exportations
112. Importations
12. Services nets
121. Recettes de services
122. Paiements de services
1221. Frets et assurances
1222. Transports et voyages
1223. Revenus des investissements
dont : Intérêts
1224. Autres services
13. Transferts privés sans contrepartie
-205.4
-128.9
366.7
495.6
-160.7
200.3
361
79.2
91.2
84.2
79.2
106.4
84.2
-197.1
-90.3
405.2
495.5
-168.1
217.2
385.3
78.6
118.4
72.2
67.2
116.1
61.3
-180.4
-117.8
425.9
543.7
-138.6
245.0
383.6
88.3
118.7
46.2
39.8
130.4
76.0
2. TRANSFERTS PUBLICS SANS CONTREPARTIE
140.2
86.1
120.0
3. CAPITAUX NON MONETAIRES NETS
31. Tirages
32. Amortissements ( - )
33. Engagements à long terme
34. Investissements directs
82.7
155.5
78
-4.8
10
7.1
90.2
95
0
11.9
40.6
75.0
77.1
0
42.7
4. BANQUES NETTES
-18.6
17.3
2.9
5. AUTRES, Y COMPRIS ERREURS ET OMISSIONS
20.9
-40.0
6.9
19.8
-19.8
-126.6
+126.6
-10.0
+10.0
44.4
0.7
0.7
0
-24.7
-40.2
38
-10.3
0
-10.3
12
86.9
40.8
9.8
13.6
-3.8
3.1
-43.7
BALANCE GLOBALE
FINANCEMENT DE LA BALANCE GLOBALE
1. Dettes réaménagées ( + )
2. FMI net
21. Tirages ( + )
22. Rachats ( - )
3. Variations des arriérés ( Accumulation : + )
4. Variation de la réserve de change ( Augmentation : - )
27
2111. Le commerce extérieur
Le déficit de la Balance commerciale, en se soldant à 117.8 Millions de DTS,
s’ est aggravé d’ un peu moins de 31 % après une amélioration en 1998, suite à
l’ augmentation sensible des importations ( + 9.7 % ). Il convient toutefois de
souligner que cette détérioration a été inévitable, compte tenu de
l’ augmentation extraordinaire des prix des produits pétroliers, alors que le
volume importé par la SOLIMA a même diminué. Par ailleurs, l’ augmentation
des importations en 1999 a été conforme à la croissance du Produit Intérieur
Brut, dans la mesure où elles se rapportent à des achats plus intenses de
matières premières et d’ équipements.
Evolution des exportations et des importations
(En millions de DTS)
700
650
600
550
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
1995
1996
EXPORT A T I O N S FOB
1997
1998
1999
I M P O R T A T I O N S CAF
21111. Les exportations
Sauf pour la vanille, le girofle et le poivre dont le cours ont augmenté ( Vanille :
+ 15.1 %, girofle : + 120.1 %, Poivre vert : + 24.7 % ), les prix des autres
produits à l’ exportation ont tous baissé, en particulier ceux des produits au
poids assez important dans la valeur ajoutée des exportations, tels que les
crevettes ( - 3.9 % ), les sucres ( - 33.5 % ) et les tissus de coton ( - 13.8 % ).
Néanmoins, les opérateurs n’ ont pas boudé les marchés, même si les prix ont
baissé.
211111. Exportation de produits agricoles
Les opérateurs ont profité de l’ amélioration des prix de certains produits
agricoles ( Vanille, girofle ) pour augmenter les volumes exportés, malgré
28
l’ abandon de la culture du girofle dans le passé. Ainsi, les exportations en
valeur de la vanille et du girofle ont augmenté respectivement de 23.3 % et de
73.9 %. La hausse des prix de la vanille fait suite à la diminution de la récolte
en Indonésie ( 150 tonnes environ contre 400 à 600 tonnes habituellement ).
Pour ce qui est du café, ce produit a enregistré le plus grand recul en valeur
des exportations ( - 45.9 % ), du fait d’ une forte détérioration du prix sur le
marché international ( - 18.2 % ). La baisse de nos recettes découlait d’ une
certaine abondance de l’ offre des principaux producteurs de l’ Amérique latine
et du Sud est asiatique d’ une part, et de la dégradation de la qualité du café
malgache d’ autre part.
Evolution des exportations de 1998 à 1999 en Millions de DTS
1998
Valeur
PRODUITS AGRICOLES
Café
Vanille
Girofle
Poivre
Cacao
Sisal
PROD. NON AGRICOLES
1999
Quantité
Quantité
42.05
1.20
9.90
0.40
0.90
2.70
21.90
20.20
12.00
1.74
0.93
1.52
27.90
1.30
7.82
0.62
1.04
4.64
-45.93
23.3
73.9
93.3
-7.00
26.7
5.12
191.8
182.46
Variations de la
valeur en %
-12.7
58.29
66.80
40.50
16.30
6.90
0.90
1.00
1.20
Valeur
DONT :
11.70
11.60
0.00
6.50
159.90
115.20
13.10
1.00
57.80
8.94
0.01
21.45
9.80
3.30
3.23
3.18
12.20
31.20
0.0.1
4.36
152.30
96.20
9.24
1.15
0.17
78.8
-90.0
-23.7
22.50
-43.10
-35.4
13.57
Crevettes
Sucres
Viandes
Tissus de coton
Produits pétroliers
Chromite
Graphite
Essence de girofle
57.70
5.00
0.10
28.10
8.00
5.80
5.00
2.80
SOUS-TOTAL
249.26
250.09
0.33
AUTRES REGIMES DOUAN.
12.54
11.97
-4.54
ZONES FRANCHES INDUST.
143.40
163.84
14.25
405.20
425.90
5.10
TOTAL FOB
211112. Les produits non agricoles d’ exportation
Ce groupe de produits ( Crevettes, sucres, tissus de coton, produits pétroliers,
essence de girofle, … ) a réalisé un taux d’ accroissement avec des
exportations passant de 182.5 Millions de DTS en 1998 à 191.8 Millions en
1999, soit de 5.1 %. Cette évolution reflète le résultat logique de la politique de
29
diversification des exportations adoptée depuis plusieurs années. Par ailleurs,
l’ augmentation du volume exporté est en relation avec l’ accroissement du
nombre des sociétés agréées pour les exportations à destination de l’ Europe,
ainsi qu’ avec la hausse des produits halieutiques issus de l’ aquaculture.
Environ deux tiers des exportations ont été expédiées vers l’ Europe, et le reste
vers l’ Asie notamment le Japon.
En ce qui concerne le sucre, la valeur des exportations a plus que doublé en
dépit de la détérioration du prix sur le marché. En fait, la SIRAMA qui en est la
principale exportatrice a pu rattraper cette année le quota non honoré l’ année
dernière à destination des Etats-Unis et ce, en sus de son quota habituel. Ainsi,
elle a pu exporter vers les Etats-Unis plus de 18300 tonnes contre
7 500 tonnes habituellement.
211113. Les exportations des zones franches industrielles
Avec un montant total de 163.8 Millions de DTS, les exportations des zones
franches industrielles ont connu un taux d’ expansion de 14.3 %, tandis que leur
apport dans la valeur totale des exportations est de l’ ordre de 38 %. Les
activités des zones franches industrielles sont encore orientées majoritairement
vers le secteur textile et habillement, même si quelques unes se lancent dans
les services tels que les traitements informatiques.
21112. Les importations
La valeur total des importations a progressé de 9.7 % sous l’ impulsion des
importations de matières premières et d’ équipements et surtout suite à la
valeur des produits pétroliers dont les prix ont considérablement augmenté.
Comparativement à l’année dernière durant laquelle on a enregistré une forte
reprise des importations de biens de consommation, l’ augmentation de ce
genre d’ importation n’ a été en 1999 que de 2.9 %, à cause de la baisse en
volume des importations de biens alimentaires ( - 4.7 % ) dont le riz ( - 10.0% ),
consécutive à l’ augmentation de la production locale de riz ( + 5.0 % ) et de
maïs ( + 14.2 % ).
En ce qui concerne les matières premières et les équipements, leurs
augmentations en valeur ( Matières premières : + 6.9 %, Equipements :
+ 2.9 % ) ont été le fait de la hausse de la quantité importée.
30
211121. L’ énergie, les matières premières et équipements
Pour l’ énergie, l’ accroissement de près de 21 % de la valeur des importations
résultait de l’ accroissement des cours des produits pétroliers sur le marché. Le
volume importé a même légèrement baissé, respectivement de 2.6 % pour les
produits finis et de 13.8 % pour le pétrole brut, baisse qui est liée également à
la baisse de 3.4 % de la production de la SOLIMA.
Pour ce qui est des matières premières et les équipements, les augmentations
respectives de 6.9 % et de 2.9 % des importations en valeur sont dues à
l’ accroissement de la quantité importée, les prix des équipement ayant même
subi une certaine baisse ( - 2.0 % ).
En ce qui concerne les importations des entreprises des zones franches, leurs
achats se sont fortement accrus avec un montant atteignant 147.6 Millions de
DTS, soit en augmentation de 31.3 % par rapport à 1998. Avec seulement une
hausse de 14.3 % de leurs exportations, on pourrait déduire que le différentiel a
été constitué en grande partie par des importations d’ équipements. A ce titre,
on a recensé une dizaine d’ entreprises nouvellement agréées en 1999.
211122. Les produits de consommation
L’ année 1999 a été caractérisée par une décélération des importations de
produits de consommation ( + 2.9 % contre + 22.0 % en 1998 ). Cette
tendance est due à la baisse des importations de produits alimentaires
( - 4.7 % ), en particulier le riz ( - 10.0 % ) à cause de l’ augmentation en
générale de la production vivrière ( Riz : + 5.0 %, maïs : + 14.2 % ).
2112. La balance des services
Trois facteurs ont contribué à l’ amélioration du déficit des services : le
concours de circonstances qui fait que les approvisionnements des
représentations étrangères et des organismes internationaux installés à
Madagascar ont coïncidé avec les appels de fonds effectués par les filiales des
sociétés étrangères, ensuite l’ augmentation du nombre des personnes non
résidentes qui ont visité le pays, et enfin la baisse des intérêts de la dette liée
aux projets financés par des emprunts extérieurs.
L’ ensemble des entrées de devises y afférentes et qui constitue près de 95 %
des recettes de services s’ est accru ainsi de 15.2 % par rapport à 1998, tandis
que les paiements des intérêts ont diminué de près de 40.8 %. Ainsi, le déficit
des services s’ est amélioré de 17.5 % contre une détérioration de 4.6 % en
1998.
31
Evolution des importations de 1998 à 1999 en Millions de DTS
1998
1999
ALIMENTATION
RIZ
AUTRES
39.90
12.80
27.10
33.6
9.50
24.10
ENERGIE
PETROLE BRUT
PRODUITS FINIS
AUTRES
74.80
41.25
33.50
90.70
51.46
38.38
0.86
21.26
24.75
14.57
EQUIPEMENTS
109.60
112.80
2.92
MATIERES PREMIERES
91.20
97.50
6.91
BIENS DE CONSOMMATION
108.10
111.20
2.87
423.60
445.80
5.24
46.89
112.41
46.20
147.60
-1.47
31.31
582.90
495.47
639.60
543.70
9.73
9.73
SOUS-TOTAL
AUTRES REGIMES DOUANIERS
ZONES FRANCHES INDUSTRIELLES
TOTAL CAF
TOTAL FOB
Variations en
%
-15.79
-25.78
-11.07
21121. Les recettes de services
Dans la structure des recettes de services, ce sont les transports et voyages
ainsi que les transferts de fonds reçus pour le fonctionnement des organismes
et sociétés étrangères installés dans le pays ( Cf rubrique « Autres services » )
qui constituent la majorité des entrées.
Recettes de services en 1998 et 1999
en Millions de DTS
FRETS ET ASSURANCES
TRANSPORTS ET VOYAGES
REVENUS DES INVESTISSEMENTS
AUTRES SERVICES
TOTAL
1998
1999
Variation en %
3.50
108.30
9.50
95.90
4.00
111.9
6.60
122.50
14.29
3.32
-30.53
27.74
217.20
245.00
12.80
L’ accélération de près de 28 % des recettes au niveau des « autres services »
provient de la hausse de 37 % des approvisionnements du secteur public local
32
et étranger, joints à l’ augmentation des transferts reçus par le secteur privé de
25 % pour le fonctionnement de ses filiales à Madagascar.
Les transferts des sociétés en provenance de l’ extérieur marquent un certain
regain de confiance des investisseurs étrangers vis-à-vis de l’ environnement
économique et du climat politique du pays, confiance qui se traduit également
par la hausse extraordinaire des flux d’ investissements directs ( + 258.8 %
contre 19.0 % en 1998 ) concrétisés en 1999 par des rachats d’ entreprises
( 15.4 Millions de DTS ) et des nouvelles implantations ou extensions
( 27.3 Millions de DTS ).
En ce qui concerne l’ accroissement des recettes de transports et voyages
( 3.3 % ), il ne peut être que le fruit des diverses activités de promotion de la
destination Madagascar initiées par les opérateurs du secteur depuis les
dernières années. Ainsi, le nombre de touristes est passé de 121 207 en 1998
à 138 253 en 1999, soit en augmentation de 14.0 %, tandis que le nombre
d’ hôtels a augmenté de 15.4 % et le nombre de chambres de 8.6 %.
21122. Les paiements de services
Les paiements de services ont été surtout marqués par la baisse importante
des revenus d’ investissements ( - 36.0 % ) résultant de la diminution des
charges courantes d’ intérêts de la dette extérieure. Toutefois, cette baisse a
été compensée par la hausse de l’ ordre de 12.3 % de l’ ensemble des frets et
assurances et des autres services.
Paiements de services de 1998 à 1999
en Millions de DTS
FRETS ET ASSURANCES
TRANSPORTS ET VOYAGES
REVENUS D’ INVESTISSEMENTS
Dont : Intérêts
AUTRES SERVICES
TOTAL
1998
1999
Variation en %
78.60
118.40
72.20
67.20
116.10
88.3
118.70
46.20
39.80
130.4
12.34
0.25
-36.01
-40.77
12.32
385.30
383.6
-0.44
En ce qui concerne en particulier la rubrique « Autres services », une grande
partie des paiements a pour objet la rémunération des services rendus par des
non résidents sur des projets d’ investissements publics financés sur emprunts
extérieurs, rémunération qui est passée de 40.3 Millions de DTS en 1998 à
51 Millions de DTS en 1999, alors que le montant global des tirages y afférents
ont été de 64 Millions de DTS en 1999 contre 56.5 Millions de DTS en 1998. Ce
33
qui veut dire qu’ environ 90 % des nouvelles dettes ( Tirages ) contractées par
l’ Etat durant l’ année dans le cadre de son programme d’ investissements ont
été utilisés pour payer les non résidents en contrepartie de leurs services
rendus ( Généralement des assistances techniques ).
2113. Les transferts privés sans contrepartie
Les transferts privés sans contrepartie ont présenté un solde créditeur net de
76.0 Millions de DTS contre 61.3 Millions en 1998, soit en augmentation de
24.0 %, suite à une forte reprise des dons reçus par le secteur privé et à une
importante réapparition des importations sans cession de devise ( 12.1 Millions
de DTS contre une valeur presque nulle en 1998 ).
212. Les transferts publics sans contrepartie
La finalisation des accords avec le FMI et la Banque Mondiale a été l’ occasion
pour les autres bailleurs de fonds de reprendre leurs aides non remboursables
aussi bien à titre de dons projets que de dons courants. Les transferts dans le
cadre des projets ont progressé de 28.2 % et représentent trois quarts du total
des transferts. De même, les transferts au titre des dons courants ont fortement
augmenté, avec un montant net de 25.8 Millions de DTS, soit presque deux fois
plus que la réalisation de l’ année dernière.
Les principaux donneurs demeurent encore l’ Union Européenne ( 32 % des
dons reçus ), suivie du Japon ( 16 % ) et de la France ( 11 % ).
213. Les mouvements des capitaux
Les mouvements des capitaux ont été marqués surtout par la hausse très
importante des flux au titre des investissements directs, passant de
11.9 Millions de DTS en 1998 à 42.7 Millions de DTS en 1999, soit en
augmentation de 258.8 %, pendant que les tirages sur emprunts extérieurs, en
particulier ceux réservés à la réalisation des investissements publics
( - 11.7 % ) ont sensiblement diminué.
Le fort accroissement des investissements directs découle d’ une part des
privatisations réalisées et qui ont généré de nouveaux apports en capitaux
( 15.4 Millions de DTS ), et d’ autre part des investissements directs effectués
par les opérateurs étrangers dans le cadre de nouvelles implantations ou
d’ extension des activités ( 27.3 Millions de DTS ).
34
214. Le déficit global et son financement
Le déficit global de la Balance des paiements qui est de 10 Millions de DTS
contre 126.6 Millions de DTS en 1998 a été surfinancé par le réaménagement
de la dette ( 40.8 Millions de DTS ) et par le déblocage de la première tranche
du second Accord FASR du FMI ( 13.6 Millions de DTS ), à tel point que
l’ augmentation de la réserve de change de la Banque Centrale a été de 43.7
Millions de DTS contre une diminution de 86.9 Millions de DTS en 1998, portant
le stock de réserves à près 10 semaines d’ importations de biens et services
non facteurs contre 8 semaines réalisées en 1998.
22. LA DETTE EXTERIEURE
Les charges de la dettes ont nettement diminué ( - 27.9 % ), suite
principalement aux baisses constatées au niveau des intérêts de retards et des
charges découlant des réaménagements, tandis que l’ encours de la dette a
sensiblement augmenté ( + 6.2 % ) à cause des nouveaux tirages obtenus des
organismes internationaux et à des accumulations d’ arriérés de paiements.
Néanmoins, compte tenu de la performance économique, il a été enregistré en
1999 une amélioration continue de nos indicateurs des charges et même
d’ encours de la dette par rapport aux exportations.
Evolution des services de la dette rapportés aux recettes fiscales et aux exportations bsnf
(En pourcentage)
300
250
200
150
100
50
0
84
85
86
87
88
89
90
91
Services de la dette / recettes fiscales
92
93
94
95
96
97
Services de la dette / Exportations (B&S)
35
98
99
221. Les charges de la dette
Les charges courantes de la dette ( Remboursement en capital et intérêts ) ont
nettement diminué, passant de 162.2 Millions de DTS en 1998 à 116.9 Millions
de DTS en 1999. Les indicateurs d’ endettement se sont améliorés en
conséquence, compte tenu par ailleurs des performances économiques
réalisées. Ainsi, les charges de la dette ne représentent plus que 54.6 % des
recettes fiscales contre 60.0 % en 1998, et 17.6 % des exportations de biens et
services non facteurs contre 26.3 % en 1998.
Evolution de l'encours de la dette rapporté aux exportations bsnf et au PIB
( en pourcentage )
800
700
600
500
400
300
200
100
0
84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99
Encours de la dette/Exportatios (bnsf)
Encours de la dette/PIB
222. L’ encours de la dette
L’ encours de la dette en 1999 totalise 2958.96 Millions de DTS contre
3217.55 Millions de DTS en 1998, soit en accroissement de 1.2 %, et dont près
de 14.3 % sont constitués par des arriérés de paiements extérieurs.
L’ augmentation de l’ encours de la dette provient des nouveaux tirages
obtenus des bailleurs de fonds internationaux ainsi que de l’ accumulation
d’ arriérés de paiements extérieurs vis-à-vis du Club de Paris et des autres
créditeurs officiels.
Près de 99 % de l’ encours moyen de la dette sans arriérés de paiements
extérieurs sont dus à l’ensemble du Club de Paris et des organismes
internationaux, avec des parts respectives de 45.4 % et de 53.7 %.
En ce qui concerne les arriérés de paiements extérieurs, près de 16 % sont
payables au Club de Paris, et près de 75 % aux autres créditeurs officiels dont
principalement la Libye, l’ Irak et l’ Algérie.
36
Evolution des encours de la dette de 1998 à 1999
en Millions de DTS
Encours de la dette sans
APE
Pays de l’ OCDE
Organismes internationaux
Autres créditeurs officiels
Banques privées
Prêts privés
Fonds arabes
TOTAL
APE
Encours de la dette
avec APE
1189.45
1301.18
11.07
0.53
3.11
3.77
1149.54
1361.92
8.65
0.38
1.9
12.16
63.17
0
302.43
16.01
18.50
14.58
66.04
0
18.17
17.30
16.59
6.31
1252.62
1301.18
313.5
16.54
21.61
18.35
1215.58
1361.92
326.82
17.68
18.49
18.47
2509.11
2534.55
414.69
424.41
2923.8
2958.96
L’ augmentation de l’ encours de la dette a entraîné une légère détérioration de
l’ indicateur d’ endettement « Encours de la dette / PIB » qui est passé de
106.0 % en 1998 à 108.7 % en 1999. L’ encours de la dette per capita par
contre est resté plus ou moins stable ( 202.9 DTS contre 204.5 DTS en 1998 ).
23. LE TAUX DE CHANGE DU FRANC MALGACHE
Le Franc malgache a continué de se déprécier avec un taux plus important que
celui de 1998 en terme de moyenne annuelle ( 10.5 % contre 5.6 % en 1998 ).
Cette dépréciation ne s’ est pas faite d’ une manière progressive tout au long de
l’ année comme c’ était le cas des trois dernières années. Elle s’ est
manifestée particulièrement durant le premier semestre, durant lequel l’ Euro
est passé de 6350.6 FMG en Janvier à 7065 FMG en Juin 1999, pour se
détendre par la suite à partir du mois de Septembre jusqu’ à la fin de l’ année
où le cours de l’ Euro est passé en moyenne de 7024 FMG à fin Août à
6566 FMG à fin Décembre 1999.
En fait, la dépréciation du Franc malgache n’ est pas le fruit d’ une quelconque
spéculation des opérateurs économiques, mais reflète fidèlement l’ évolution de
l’ Euro sur le marché international et à laquelle s’ orientent les opérateurs
économiques dans leur offre de cours sur le Marché interbancaire des devises
( MID ). Bien que la Banque Centrale soit demandeur net sur le MID durant
presque tous les mois de l’ année, ses interventions n’ ont pas changé la
tendance du cours de la monnaie cotée sur le MID qui est l’ Euro et ce, suite à
l’ excédent de l’ offre de devises sur ce marché
37
Evolution des indices des taux de change en 1999 ( 1er Janvier = 100 )
115
110
Pourcentage
105
100
95
90
04
/0
1/
99
18
/0
1/
99
01
/0
2/
99
15
/0
2/
99
01
/0
3/
99
15
/0
3/
99
29
/0
3/
99
12
/0
4/
99
26
/0
4/
99
10
/0
5/
99
24
/0
5/
99
07
/0
6/
99
21
/0
6/
99
05
/0
7/
99
19
/0
7/
99
02
/0
8/
99
16
/0
8/
99
30
/0
8/
99
13
/0
9/
99
27
/0
9/
99
11
/1
0/
99
25
/1
0/
99
08
/1
1/
99
22
/1
1/
99
06
/1
2/
99
20
/1
2/
99
85
( EURO )
( USD )
231. Evolution des taux de change
Suite à la reprise économique aux Etats-Unis caractérisée par un taux de
croissance exceptionnelle du PIB ( + 4.6 % contre 3.3 % en 1998 ) et un faible
niveau de l’ inflation ( 2.0 % ) qui aurait pu être moindre sans
l’ augmentation des prix des produits pétroliers, le dollar américain s’ est
raffermi par rapport aux principales devises sauf vis-à-vis du Yen japonais.
Cette situation a influencé les opérateurs économiques malgaches qui ont fixé
le prix de cession de leurs recettes d’ exportation en fonction de l’ évolution sur
les principaux marchés de devises de l’ étranger. De ce fait, le cours de l’ Euro
sur le MID a suivi de près le comportement de cette devise sur le marché
international.
En convertissant en indices ( 1er Janvier 1999 = 100 ) les valeurs observées du
taux de change du dollar sur le marché international et du taux de change de
l’ Euro sur le MID, on obtient une vision très claire de la liaison serrée de l’ Euro
coté sur le MID avec le dollar américain.
232. Les transactions sur le MID
Le volume total des transactions sur le MID s’ est chiffré à 692.9 Millions
d’ Euros, dépassant ainsi de 4.7 % celui de 1998. Si les opérations d’ achat des
38
banques de dépôts ont stagné autour de 555 Millions d’ Euro, leurs ventes par
contre ont atteint 655.5 Millions d’ Euros, soit 14.5 % de plus.
Evolution des transactions sur le MID en Millions d’
Euros
1998
1999
Variations en %
Taux de change moyen FMG / EURO
6053.4
6693.4
10.6
Volume total des transactions
661.5
692.9
4.6
Volume total des interventions de la Banque Centrale
•
Achats
•
Ventes
147.0
62.9
84.1
112.7
80.5
32.2
-23.3
28.0
-61.8
Ces évolutions indiquent que le marché est nettement en position de vendeur,
en d’ autres termes, le volume de l’ offre présenté sur le marché excédait celui
de la demande, justifiant le fait que la Banque Centrale a été tout au long de
l’ année acheteur net sur le MID à l’ exception du mois de juin. Ainsi, les achats
de la Banque Centrale ont dépassé de 28.7 % son niveau en 1998, tandis que
ses ventes ont fléchi de près de 58 %. Cette situation du marché a été le fait
des évolutions des opérations courantes ( Base paiements ), lesquelles hors
transferts publics sans contrepartie ont enregistré un excédent de 61 Millions d’
Euros contre un déficit de 44.8 Millions pour l’ année 1998.
Dans ce contexte, les interventions de la Banque Centrale ( Achat pour
reconstituer la réserve ou pour éviter une forte appréciation du FMG, Vente
pour soutenir le cours du FMG ) ont représenté 58 % du total de ses opérations
au niveau des achats et 86 % pour les ventes. En terme de valeur, les
interventions relatives aux achats ont nettement dépassé celles des ventes,
augmentant ainsi de 48.3 Millions d’ Euros le stock de réserves en devises.
Cette position d’ acheteur de la Banque Centrale a été nécessaire, afin de
réguler le marché face à un certain afflux de devises sur le marché et d’
empêcher ainsi d’ éventuelle forte appréciation du Franc malgache, source de
perte de compétitivité externe.
233. Evolution de la compétitivité externe
Le niveau de la compétitivité externe de Madagascar, mesurée par l’ indice du
taux de change effectif réel ( TCER ), s’ est nettement amélioré en terme de
moyenne annuelle, passant de 90.6 % en 1998 en 87.6 % en 1999, suite à la
dépréciation du Franc malgache plus importante que celle des pays
partenaires.
39
Evolutions des indices du TCEN et du TCER
( base 100 = moyenne 1993 )
100,0
90,0
80,0
70,0
60,0
50,0
40,0
30,0
20,0
10,0
TCEN
DEC99
NOV99
OCT99
SEPT99
AOUT99
JUIL99
JUIN99
MAI99
AVRIL99
FEV99
MARS99
JANV99
DEC98
NOV98
OCT98
SEPT98
AOUT98
JUIL98
JUIN98
MAI98
AVRIL98
MARS98
FEV98
JANV98
0,0
TCER
En terme de glissement annuel, cette compétitivité s’ est quelque peu
détériorée ( Indice de 93.2 % contre 89.9 % en 1998 ), suite à l’ appréciation
enregistrée durant les derniers mois de l’ année.
40
CHAPITRE 3 : LES FINANCES PUBLIQUES
En 1999, les évènements financiers et fiscaux ci-après ont marqué la gestion
budgétaire de l’ Etat : la finalisation des accords avec les Institutions de Bretton
Woods dans le cadre de la Facilité d’ Ajustement Structurel Renforcé ( FASR )
et du Crédit d’ Ajustement Structurel ( CAS ), l’ entrée en vigueur depuis
Septembre 1999 de l’ abaissement tarifaire entre Madagascar et Maurice et
enfin la poursuite des réformes économiques et de l’ Administration.
Les accords avec le FMI et la Banque Mondiale ont ouvert les portes à d’ autres
sources de financement, en particulier sous forme de dons et aides en
provenance des bailleurs de fonds bilatéraux. En ce qui concerne les réformes
structurelles, l’ Etat a achevé de se désengager des deux banques publiques
( Après la BFV en 1998, la BTM à fin Novembre 1999 ) et, parmi les 46
entreprises prévues d’ être privatisées, quelques unes sont déjà terminées
( FAMAMA, TORGINOL, SODIP, ... ), tandis que d’ autres font l’ objet de
tractation ( SOLIMA, AIR MAD, TELMA ).
En ce qui concerne les mesures d’ assainissement du Budget et qui ont un
impact certain sur la redistribution des revenus et, par conséquent, sur la
demande intérieure réelle, figurent :
• L’ institution d’ un système d’ amortissement dégressif des
matériels de production afin d’ inciter les opérateurs
économiques à investir ;
• La révision à la baisse des taux et aménagement des tranches
imposables sur les revenus salariaux et non salariaux ;
• L’ unification des taux de l’ Impôt sur les Revenus des Capitaux
Mobiliers( IRCM ) à 25 % pour les entreprises ( 25 à 100 %
auparavant ) et à 30 % pour les personnes physiques ;
• L’ extension des droits d’ accise à de nouveaux produits ( Sucre,
produits de boulangerie, ... ) et relèvement des taux pour certains
produits ;
• L’ aménagement du droit au remboursement du crédit de TVA
pour les exportateurs agréés ou non agréés au titre des régimes
des zones franches et modification du tableau de la TVA sur
importation pour certains produits ;
• L’ augmentation des taxes sur les produits pétroliers ( TPP ).
L’ année 1999 a vu surtout l’ amélioration du financement du déficit budgétaire
de l’ Etat , déficit qui après tout est resté presque le même qu’ en 1998
41
( 624.6 Milliards de FMG contre 646.8 Milliards de FMG en 1998 ). Ainsi, par
rapport à 1998 , durant laquelle le déficit a été surfinancé par des crédits
bancaires, le recours au système bancaire en 1999 n’ a été que de 36.0 % du
déficit et ce, suite en particulier au financement exceptionnel reçu des bailleurs
de fonds et aux recettes de privatisation ( 51.8 Milliards de FMG ).
En ce qui concerne le déficit budgétaire lui-même, il y a lieu de noter le grand
effort fourni par l’ Etat pour augmenter les recettes fiscales ( + 30 % contre
+ 17.6 % en 1998 ), lesquelles jointes aux dons courants ( + 66.4 % contre
– 61.8 % en 1998 ), lui ont permis de dépenser près de 317.6 Milliards de FMG
au titre des reformes structurelles, tout en arrivant à maintenir le déficit global
à peu près au même niveau que celui de 1998.
La pression fiscale s’ est améliorée, passant de 9.8 % du PIB nominal en 1998
à 11.0 % en 1999, ce qui a ramené le déficit global à 2.7 % du PIB nominal
contre 3.2 % réalisés en 1998. A titre indicatif, le ratio « Déficit budgétaire / PIB
nominal » réalisé par Madagascar est resté encore loin des performances
réalisées par certains pays ( France : 2.0 %, Allemagne : 1.2 % ) et certains
groupes de pays ( Pays industrialisés : 1.0 % ; zone Euro : 1.4 % ; pays de
l’ Afrique de l’ Ouest en 1998 : 1.6 % ).
Pour ce qui est de l’ impact des Finances publiques sur la croissance
économique, on rappellera les remarques faites dans le premier chapitre du
présent rapport, constatant la hausse de la consommation publique
( ici les dépenses courantes ) aux dépens des investissements publics
( ici les dépenses en capital ). Cependant, l’ expansion des dépenses
courantes en 1999 ( + 28.1 % contre 22.2 % en 1998 ) a été inévitable par
respect du calendrier de réformes structurelles, dont la concrétisation en 1999 a
été l’ engagement de dépenses exceptionnelles de 317.6 Milliards de FMG.
31. EVOLUTION DES RECETTES
L’ année 1999 a été marquée par une bonne performance des recettes fiscales
( + 30.0 % contre 17.6 % réalisés en 1998 ), suite en particulier aux efforts
réalisés au niveau des taxes à l’ importation ( + 304.7 Milliards de FMG contre
235.7 Milliards de FMG en 1998 ) et des impôts sur les biens et services
( + 232.4 Milliards de FMG contre 59.1 Milliards de FMG en 1998 ). Les impôts
sur les revenus et gains ont également augmenté ( + 14.7 % ), bien qu’ en
valeur absolue sa croissance ( + 51.1 Milliards de FMG ) soit minime par
rapport à celles des autres catégories d’ impôts. Le résultat est que les
prévisions de la Loi des Finances ont été légèrement dépassées
( 2579.4 Milliards de FMG réalisés contre 2566.7 Milliards de FMG
prévus ).
42
Il est à souligner que, même si la pression fiscale s’ est nettement améliorée
( 11.0 % du PIB nominal contre 9.8 % et 9.4 % réalisés respectivement en 1998
et 1997 ), elle reste encore assez basse par rapport à celles des pays ayant le
même niveau économique que Madagascar.
Evolution des opérations globales du Trésor de 1997 à 1999
en Milliards de FMG
1997
1998
1999
1.RECETTES ET DONS
11. Recettes courantes
111. Recettes budgétaires
1111. Rec. fiscales
1112. Rec. non fiscal.
112. Recettes extrabudg.
12. Recettes dons
13. Recettes d’ investissement
2482.3
1746.9
1746.9
1688.0
58.9
0.0
156.6
578.8
2864.5
2156.6
2076.9
1984.4
92.5
79.7
59.8
648.1
3436.8
2666.7
2666.7
2579.4
87.3
2. DEPENSES TOTALES
21. Dépenses courantes
211. Dépenses budgét.
2111. Personnel
2112. Fonctionn.
2113. Intérêts dette
21131. Extér.
21132. Intér.
213. Dépenses extrabudg.
214. Réformes structur.
215. Fonct/Dons et aides
22. Dépenses en capital
221. Sur ress. extérieur.
222. Sur ress. intérieur.
3.PAIEMENTS DIFFERES&
ACCUMULATIONS
2782
1605.5
1518.7
696.6
599.9
209.4
164.0
45.4
86.8
0.0
12.8
1176.5
902.1
274.4
-128.6
BALANCE GLOBALE
FINANCEMENT BAL. GLOBALE
VARIATIONS
Absolues
En pourcent
1997/98 1998/99 1997/98 1998/99
99.5
670.6
382.2
409.7
330
296.4
33.6
79.7
-96.8
69.3
572.3
510.1
589.8
596.0
-5.2
-79.7
39.7
22.5
3379.4
1961.9
1961.9
826.5
783.7
341.8
254.5
87.3
0.0
0.0
9.9
1417.5
1055.4
362.1
-131.9
4129.2
2513.3
2096
1000.7
679.0
414.9
247.1
167.8
99.7
317.6
1.4
1615.9
1186.3
429.6
67.6
597.4
356.4
443.2
129.9
183.8
132.4
90.5
41.9
-86.8
0.0
-2.9
241.0
153.3
87.7
-3.1
749.8
551.4
134.1
174.2
-104.7
73.1
-7.4
80.5
99.7
317.6
-8.5
198.4
130.9
67.5
199.7
-428.5
+428.5
-646.8
+646.8
-624.6
+624.6
-218.3
-218.3
22.2
22.2
1.Extérieur net
11. Tirages
12. Amortissements (- )
13. Variation des arriérés
-353.3
323.2
-189.3
-487.2
-114.1
407.3
-236.2
-285.2
198.6
515.6
-317.0
0.0
2.Intérieur net
21. Système bancaire
22. Système non bancaire
23. Différence de réévaluation
3. Financement exceptionnel
4. Restructuration des banques
5. Recettes de privatisation
-145.5
-146.0
0.5
0.0
927.3
0
0.0
901.5
741.2
160.3
0.0
0.0
-140.6
0.0
304.2
224.9
79.3
-80.4
248.1
-97.7
51.8
43
15.4
23.5
18.9
17.6
57.0
20.0
23.7
28.4
30.0
-5.6
-61.8
12.0
66.4
3.5
21.5
22.2
29.2
18.6
30.6
63.2
55.2
92.3
22.2
28.1
6.8
21.1
-13.4
21.4
-2.9
92.2
-22.7
20.5
17.0
32.0
2.4
-85.9
14.0
12.4
18.6
-151.4
50.9
50.9
-3.4
-3.4
Les recettes non fiscales ( 87.3 Milliards de FMG ) ont, par contre, régressé en
raison de la baisse enregistrée sur les produits financiers, leur niveau a
cependant dépassé de 8.1 Milliards de FMG celui prévu par la Loi des
Finances.
32. EVOLUTION DES DEPENSES
Les dépenses courantes ( 2513.3 Milliards de FMG ) ont augmenté plus
fortement que celles prévues, dépassant ainsi de 91.5 Milliards de FMG les
prévisions au titre de la Loi des Finances. Cette hausse est due aux dépenses
du personnel ( 1000.7 Milliards de FMG ) et aux dépenses exceptionnelles
engagées dans le cadre des réformes structurelles ( 317.6 Milliards de FMG ),
44
lesquelles comprennent la vérification des fichiers
décompression des salaires et le paiement des primes.
de
la
solde,
la
En ce qui concerne les dépenses en capital ( 1615.9 Milliards de FMG ), le
nombre de projets dans le cadre du Programme d’ Investissements Publics a
été ramené de 240 à 185 en 1999, entraînant ainsi une décélération de la
croissance des investissements publics ( + 14 % contre 20.5 % en 1998 ). Ainsi,
le résultat est que les investissements publics ont été ramenés à 6.9 % du
Produit Intérieur Brut contre 7.0 % en 1998 et 6.5 % en 1998.
33. FINANCEMENT DE LA BALANCE GLOBALE
Le déficit global du Trésor ( 624.6 Milliards de FMG ), dont une légère
amélioration de 3.4 % a été enregistrée par rapport à 1998, a été financé à 36.0
% par des crédits bancaires, ratio qui est nettement meilleur comparé à celui de
1998 où le déficit à peu près de même montant ( 646.8 Milliards de FMG ) a été
surfinancé à 114.6 % par les crédits bancaires. Ce schéma de financement
favorablement anti inflationniste a été rendu possible par l’ obtention d’ une
enveloppe de financement extérieur plus significatif.
En effet, en 1999 Madagascar a pu recevoir de l’ extérieur en terme net près de
198.6 Milliards de FMG en sus du financement exceptionnel de 248.1 Milliards
de FMG obtenu des bailleurs de fonds bilatéraux, alors qu’ il a dû en 1998
payer à l’ étranger en terme net près de 114.1 Milliards de FMG dans le cadre
du remboursement de la dette et du paiement des arrierés.
45
CHAPITRE 4 : LE SECTEUR MONETAIRE ET FINANCIER
L’ explication monétariste des prix veut que l’ excédent ex ante du taux de
croissance de l’ encaisse réelle sur le taux de croissance du PIB réel autrement dit l’ inflation tendancielle - provoque une tension inflationniste, telle
qu’ un prix d’ équilibre plus élevé que prévu est réalisé. L’ encaisse réelle est ici
définie comme étant le ratio « Masse monétaire / Indice des prix à la
consommation de type traditionnelle ». Comme les prix réagissent plus vite que
la production à l’ augmentation de l’ encaisse réelle, il est plus probable que
toute rupture de l’ équilibre par la hausse de la monnaie provoque
essentiellement une augmentation des prix.
Taux de croissance de la masse monétaire nominale et réelle de 1997 à 1999
30
25
Pourcentage
20
15
10
5
Masse monétaire nominale
no
v99
se
pt
-9
9
ju
il99
m
ai
-9
9
ja
nv
-9
9
m
ar
s99
no
v98
se
pt
-9
8
ju
il98
m
ai
-9
8
ja
nv
-9
8
m
ar
s98
no
v97
se
pt
-9
7
ju
il97
m
ai
-9
7
ja
nv
-9
7
m
ar
s97
0
Masse monétaire réelle
Le graphique qui précède donne l’ évolution ex post du taux de croissance de
l’ encaisse réelle depuis Janvier 1996, dans laquelle on remarque que ce taux a
baissé progressivement pour rester, à partir de Juin 1998, dans la fourchette de
taux de 0 à 5 % compatibles avec les taux de croissance actuellement
possibles du PIB. Les taux de croissance se situant dans cette fourchette
peuvent, selon les hypothèses classiques, être qualifiés de taux d’ équilibre
macroéconomique, pour lesquels il ne devrait y avoir de pression inflationniste.
46
Les hypothèses classiques d’ équilibre macroéconomique, dont la demande de
monnaie est représentée par l’ équation de Cambridge ( Mo = Md avec
Md = p * k * Yr où : Mo = Offre exogène de monnaie, Md = Demande de
monnaie, p = Niveau général des prix, k = 1 / V = Inverse de la vitesse de la
circulation de la monnaie, Yr = Revenu réel national ), sont toutefois inaptes
d’ expliquer l’ inflation qui s’ est produite durant la période de 1997 à 1999.
Ces hypothèses d’ équilibre classique dit en effet que, quand on augmente
l’ offre exogène de monnaie Mo, cela a pour effet de rehausser l’ équilibre
macroéconomique à un niveau tel que le nouveau prix p1 est supérieur à
l’ ancien prix p0, étant assumé que la vitesse de circulation de la monnaie V est
constant et que la monnaie est neutre vis-à-vis du revenu réel Yr. En effet, on
constate que :
1. En 1997 et 1998, il n’ y avait pas eu de pression inflationniste malgré le
dérapage de la quantité exogène de la monnaie. A ce sujet, le taux de
croissance de la quantité réelle de la monnaie a été particulièrement élevé,
se situant de Janvier 1997 à Mai 1998 dans la fourchette de 10 % à 22.5 %,
contre une croissance réelle du PIB de respectivement 3.7 % et de 3.9 %, ce
qui devrait entraîner une pression inflationniste. Or, cela n’ était pas le cas,
puisque l’ inflation réalisée a par contre largement diminué, passant de en
moyenne de 19.8 % en 1996 à 4.5 % en 1997 et à 6.2 % en 1998 .
2. En 1999, le taux de croissance de la quantité réelle de la monnaie s’ est
situé dans la fourchette de taux de 0 à 5 % qui correspondent aux taux de
croissance réelle du PIB actuellement réalisables, ce qui veut dire que
l’ inflation tendancielle est presque nulle et qu’ il y aurait a priori une stabilité
des prix. Cela n’ était pas non plus le cas, puisqu’ il y avait une reprise de
l’ inflation, laquelle est passée en moyenne de 6.2 % en 1998 à 9.9 %
en 1999.
La question est alors de savoir pourquoi, entre 1997 et 1998, l’ inflation réalisée
a été moindre, alors que durant cette période l’ on a constaté un dérapage de la
croissance de la quantité réelle de la monnaie par rapport celle du Produit
Intérieur Brut, de même pourquoi il y avait une reprise de l’ inflation en 1999,
alors que le taux de croissance moyenne de la quantité réelle de la monnaie
s’ est situé presque au même niveau que celui du PIB.
Cette question ouvre les débats suscités par les post-keynésiens ( KALDOR,
etc ) sur l’ indogéneité de l’ offre de monnaie, hypothèse à partir de laquelle on
déduit que l’ offre exogène de monnaie ( Par exemple la quantité de monnaie
définie par les autorités monétaires ) n’ est efficace sur la demande de biens et
services et, par conséquent, sur le prix d’ équilibre macroéconomique, que si
elle correspond à ce qu’ ils appellent l’ offre indogène de la monnaie. L’ offre
47
indogène de monnaie est celle qui correspond à la demande de monnaie
strictement nécessaire aux besoins réels de transactions de l’ économie. De ce
fait, il se pourrait qu’ il y ait une portion oisive de monnaie, soit parce que l’ offre
exogène de monnaie, c’ est à dire celle offerte par le système bancaire, excède
l’ offre indogène de monnaie. C’ est seulement dans la condition d’ une offre
exogène de monnaie égale à l’ offre indogène de monnaie que l’ équation de
Cambridge vaut pour l’ explication des prix.
En s’ appuyant sur cette thèse et en ce qui concerne les années 1997 et 1998,
l’ on a constaté que la crise financière de l’ Asie du Sud-Est durant cette
période s’ est traduite sur le plan économique par une baisse drastique de la
demande mondiale de biens et services, telle qu’ on enregistre une diminution
globale des prix des produits de base et manufacturiers. Cette crise semble
avantager les pays en développement tels Madagascar, en ce sens qu’ elle a
permis au pays de relancer sa production et d’ importer plus facilement, le tout
à des coûts moindres qu’ auparavant, si bien que le déflateur du PIB et
l’ inflation ont baissé considérablement ( Déflateur : 7.5 % en 1997 et 8.4 % en
1998 en moyenne contre 17.8 % en 1996, Inflation : en moyenne 4.5 % en
1997 et 6.2 % en 1998 contre 19.8 % en 1996 ) malgré le dérapage de la
monnaie. Ce qui pourrait dire que le besoin de financement, c’ est à dire l’ offre
indogène de monnaie, a été pour Madagascar nettement inférieure à l’ offre
exogène de monnaie du système bancaire, justifiant ainsi le fait que l’ inflation
réalisée a nettement baissée malgré le dérapage de la quantité réelle de la
monnaie.
Contrairement à la période de 1997 et 1998, on relève en 1999 un début de
reprise de la demande mondiale. Celle-ci s’ est traduite par une hausse des
prix des produits de base et alimentaires, en particulier les produits pétroliers
dont les prix ont doublé depuis Janvier 1999, suite aux réductions de la
production décidées par l’ OPEP et d’ autres producteurs de pétrole, juste au
moment de la reprise de la demande en Europe et du rétablissement progressif
de la demande des pays en développement. Ainsi, l’ effet des prix du pétrole
sur l’ indice des prix à la consommation a été tel que la croissance de cet indice
aux Etats-Unis est passée de 1.5 % en 1998 à 2.5 % en 1999, il en est de
même en Europe où l’ inflation a été de 2 % contre une inflation théorique de
1 % sans l’ effet des prix des produits pétroliers.
En ce qui concerne l’ année 1999 pour Madagascar, la hausse de l’ inflation
ainsi induite par l’ augmentation des prix internationaux, jointe au
renchérissement du groupe alimentaire « Viande – Volaille – Poissons » due à
la peste porcine, a été telle qu’ une inflation supérieure à celles de 1997 et 1998
a été réalisée ( En moyenne 9.9 % en 1999 contre 6.2 % et 4.5 %
repectivement en 1998 et 1997 ). Il est à noter que le taux de croissance réelle
48
de la quantité de monnaie en 1999 coïncidait à peu près avec celui du PIB. Ce
qui semble dire que le besoin de financement, c’ est à dire l’ offre indogène de
monnaie, coïncide avec l’ offre exogène de monnaie du système bancaire et
que, par conséquent, la reprise de l’ inflation est due essentiellement aux prix
de l’ offre de biens et services.
En conclusion, les expériences de la politique monétaire des cinq dernières
années, sans que toutefois la généralisation puisse être appliquée pour
l’ avenir, marquent l’ importance d’ un pronostic fiable de l’ offre nominale de
biens et services, sur la base duquel doit être fixée la demande nominale y
afférente et, par conséquent, le prix d’ équilibre macroéconomique que la
politique monétaire se doit de respecter. Il est entendu qu’ un prix d’ équilibre
donné ne peut être considéré comme objectif que s’ il justifie un niveau positif
de la productivité marginale du capital.
Pour ce qui est de la politique monétaire, il y lieu de noter en 1999 les mesures
prises aux mois d’ Avril et Août par la Banque Centrale et tendant à prévenir
toute excès de création monétaire des banques primaires en limitant leur
excédent de liquidité. Ainsi, en Avril 1999, il a été décidé de porter le taux
directeur de la Banque Centrale à 12 % contre 10 % auparavant, mesure qui a
été renforcée le mois d’ Août suivant par l’ aménagement des coefficients de
réserves obligatoires sur les dépôts et du système de refinancement auprès de
la Banque Centrale. Cet aménagement comporte en ce qui concerne :
• Le système des réserves obligatoires :
La fixation du coefficient de réserves obligatoires sur les dépôts à
terme et assimilés à 5 % contre 20 % auparavant et le
relèvement du coefficient de réserve sur les dépôts à vue et
assimilés à 25 % contre 20 % auparavant ;
• Système de refinancement :
L’ assimilation du taux de refinancement au taux moyen pondéré
des bons du Trésor de 12 et 24 semaines, qui de ce fait est
désormais variable suivant la situation du marché primaire des
bons du Trésor. Par ailleurs, le refinancement est seulement
possible sur l’ Open-Market, dans lequel peuvent être prises en
garantie uniquement les valeurs mobilières publiques.
En moyenne annuelle, ces mesures ont eu pour effets en 1999 de décélérer
les taux de croissance moyen annuel de la disponibilité monétaire ( M1 ) et de
ses composantes ( Circulation fiduciaire hors banques, Dépôts à vue de la
clientèle ) sans toutefois arriver à baisser la part relative de cet agrégat dans la
masse monétaire, laquelle est restée en moyenne entre 71 % et 71.4 % de la
49
masse monétaire en 1998 et 1999. Par contre, en terme de glissement annuel,
le taux de croissance de la disponibilité monétaire a continué de s’ accélérer,
passant de 10.6 % en 1998 à 20.7 % en 1999. Il en est de même en ce qui
concerne ses composantes ( Circulation fiduciaire : + 23.1 % contre 13.9 % en
1998 ; dépôts à vue : 19.1 % contre 8.6 % en 1998 ).
Pour ce qui est de la quasi-monnaie ( Ensemble des dépôts à terme, des
comptes d’ épargne et bons de caisse bancaires, plus les dépôts sur livret
auprès de la Caisse d’ épargne de Madagascar ), dont l’ expansion constituerait
un gage pour la lutte contre l’ inflation et le financement du développement, sa
variation moyenne a été légèrement positive ( + 5.2 % contre – 4.6 %
en 1998 ), sans que cela ait pu améliorer substantiellement sa part moyenne
dans la masse monétaire ( 16.4 % contre 17.5 % en 1998 et 20.7 % en 1997 ).
La faible hausse de la quasi-monnaie se laissent expliquer par la concurrence
existant entre le placement bancaire et le placement en bons du Trésor. En
effet, les taux d’ intérêt appliqués aux dépôts bancaires ( Entre 8 et 12 % ) ont
été trop faibles par rapport aux taux de rendement des bons du Trésor ( Entre
12 et 16 % ), ce qui provoque une fuite des dépôts à terme vers le marché
primaire et secondaire des bons du Trésor. Dans cette considération, on aurait
souhaité que la quasi-monnaie s’ accroisse plus rapidement que les bons du
Trésor et ce, au profit du financement de l’ économie. Mais compte tenu de
l’ absence de vrai marché financier, les non banques se sont précipités sur le
seul marché qui existe.
Par ailleurs, les récents aménagements des
procédures d’ accès au marché des bons du Trésor ont été aussi pour quelques
choses dans l’ expansion de l’ encours des bons du Trésor souscrits par les
non banques, à savoir le rabaissement du seuil de souscription de 1 Milliard de
FMG à 500 Millions de FMG, la quasi suppression du système
d’ approvisionnement préalable des comptes par les souscripteurs non
bancaires, etc. ).
En ce qui concerne les dépôts en devises des résidents, leur taux de
croissance reste stable, soit en moyenne entre 19 % et 19.8 % en 1998 et 1999
tandis que leur part dans la masse monétaire continue de s’ améliorer
( 12.2 % contre 11.5 % en 1998 et 10.9 % en 1997 ). L’ expansion des dépôts
en devises des résidents, lesquels sont également une autre forme de quasimonnaie, ne constitue pas un problème pour la politique monétaire, tant que le
Marché Interbancaire des devises n’ est pas tendu par la spéculation. Ce qui
est beaucoup préoccupant, c’ est que la disponibilité monétaire continue
d’ accroître sa part dans la masse monétaire ( 71.4 % en 1999 contre 71.0 % et
68.5 % de la masse monétaire respectivement en 1998 et 1997 ), rendant ainsi
difficile la lutte contre l’ inflation et le financement du développement.
50
La croissance de la masse monétaire, qui est en moyenne restée stable durant
les trois dernières années en se situant à 12.6 %, provient principalement des
crédits à l’ économie, les variation des avoirs extérieurs nets et des crédits nets
du système bancaire à l’ Etat s’ étant compensées durant les trois dernières
années. Les crédits à court terme, qui forment plus de 75 % de l’ ensemble des
crédits à l’ économie et sont constitués en majorité par des découverts, des
avances sur stocks de produits et de marchandises, ont augmenté de 10.2 %
en 1999 contre une baisse de 0.5 % en 1998. En ce qui concerne les crédits à
moyen terme, ils ont accéléré sensiblement leur croissance ( + 16.9 % contre
8.1 % en 1998 ) en finançant principalement les acquisitions
d’ équipements ( 56 % des crédits à moyen terme ). Par contre, les crédits à
long terme, qui forme moins de 10 % de l’ ensemble des crédits à l’ économie,
ont régressé de 17.0 % contre une augmentation de 5 % en 1998. La
régression des crédits à long terme, qui sont financés essentiellement par des
emprunts extérieurs, s’ explique par le fait qu’ il n’ y a plus de nouveaux prêts
et qu’ on est actuellement en phase de remboursement.
Le secteur secondaire et le secteur tertiaire sont les principaux bénéficiaires
des crédits bancaires, lesquels ont accru également leurs parts dans les crédits
totaux aux dépens de ceux accordés au secteur primaire. Ainsi, la part des
crédits accordés au secteur primaire a été de 14.8 % contre 18.8 % en 1998 et
21.0 % en 1997. Par contre, la part du secteur secondaire a augmenté, passant
de 41 % en 1997 et en 1998 à 43.0 % en 1999, tandis que celle du secteur
tertiaire est passée de 30.5 % en 1997, à 31.2 % en 1998 et à 33.2 % en 1999.
Les principaux bénéficiaires des crédits du secteur secondaire ont été les
manufactures, les textiles et confection, les industries mécaniques et
électriques ainsi que les travaux publics et bâtiments.
Enfin, en ce qui concerne les taux d’ intérêts, on remarque que les banques ont
depuis 1998 relevé plus particulièrement les taux créditeurs appliqués aux
dépôts à terme, lesquels sont passés de près de 8.8 % au premier trimestre
1998 à 10.9 % au deuxième trimestre 1999, tandis qu’ elles ont diminué la
rémunération des bons de caisse ( 8.0 % contre 9.0 % en 1998 ) et ce, afin de
stopper la fuite des dépôts à terme vers la souscription de bons du Trésor.
L’ effet attendu ne s’ est pas réalisé, puisque la part des dépôts à terme dans
la quasi-monnaie ont continué de diminuer, passant de 65.9 % en 1997 à
50.3 % en 1998 et à 40.5 % en 1999. Pour ce qui est des bons de caisse, leur
hausse s’ est malgré tout accélérée ( + 32.3 % contre + 29.7 % en 1998 ). Il
convient de rappeler que la part de l’ ensemble de la quasi-monnaie dans la
masse monétaire a diminué progressivement, passant de 20.7 % en 1997 à
17.5 % en 1998 et à 16.4 % en 1999, évolution qui se laisse expliquer par la
fuite d’ une partie des dépôts à terme vers les bons du Trésor.
51
Les taux débiteurs des banques ( Taux maximum et taux minimum ) sont en
général liés à l’ évolution du taux de refinancement auprès de la Banque
Centrale, lequel équivaut au taux directeur de la Banque Centrale majoré d’ un
nombre de points de pourcentage fixes. Depuis le 26 Août 1999, le taux de
refinancement a été aligné par la Banque Centrale au taux moyen pondéré des
bons du Trésor de 12 et 24 semaines, lequel peut varier toutes les quinzaines
suivant l’ évolution du marché primaire de bons du Trésor. Comme le Trésor
public dans son adjudication se réfère au taux directeur de la Banque Centrale,
les taux débiteurs des banques ainsi que le taux de refinancement sont alignés
de facto, comme avant le 26 Août 1999, au taux directeur de la Banque
Centrale. Le résultat est que les ajustements à la hausse du taux directeur de
la Banque Centrale en 1999 ( De 10 % à 12 % en Avril et de 12 % à 15 % au
mois d’ Août ) ont entraîné des hausses de même ampleur des taux de base
des banques. De 13.5 % au début de l’ année, le taux de base moyen des
banques s’ est situé à 16.5% à la fin de l’ année.
Enfin, pour ce qui est de la liquidité bancaire, la tendance générale a été la
baisse de l’ excédent de réserves obligatoires, lequel constitue la source de
création monétaire des banques et ce, par le biais de l’ octroi de crédits. Un
certain nombre de facteurs a en 1999 agi sur l’ évolution de l’ excédent de
réserves, dont les plus importants sont la hausse de la circulation fiduciaire hors
banques, la demande de crédits, les interventions de la Banque Centrale sur le
Marché interbancaire des devises, les conditions de refinancement et enfin les
comportements des banques et des non banques sur le marché des bons du
Trésor.
En effet, l’ accélération de la croissance de la circulation fiduciaire hors
banques ( + 23.1 % contre 13.9 % en 1998 en terme de glissement annuel ) et
des crédits à l’ économie ( + 7.0 % contre 0.8 % en 1998 après sortie des
créances douteuses, litigieuses et contentieuses ) ainsi que le fait que les
banques primaires sont tenues de conserver en portefeuille un stock de bons
du Trésor suffisant pour le refinancement, ont conduit plus qu’ auparavant à un
resserrement de la liquidité. Concernant en particulier le refinancement, depuis
le mois d’ Août 1999, les banques ne peuvent plus se refinancer que par
l’ open-market où actuellement, en attendant la création d’ autres titres de
créances négociables, seules les valeurs mobilières du Trésor sont éligibles
par la Banque Centrale, ce qui contraint les banques à détenir un certain
volume de portefeuille de crédits de l’ Etat.
Les transactions de plus en plus importantes des non banques sur le marché
des bons du Trésor ont été également pour quelque chose dans le
resserrement de la liquidité bancaire, en ce sens des ponctions importantes ont
été effectuées sur les dépôts à terme bancaires pour les achats de bons du
52
Trésor par le secteur non bancaire ( Baisse moyenne des dépôts à terme de
27.1 % et de 15.5 % respectivement en 1998 et 1999 ), ce qui fait que, malgré
les achats de devises importants effectuées par la Banque Centrale sur le MID,
l’ excédent de réserve n’ a cessé de diminuer durant toute l’ année, passant à
peu près de 24.6 % des réserves requises à fin Janvier 1998 à 19.2 % en
Janvier 1999 et devenant négatif à fin Novembre 1999.
Evolution de la masse monétaire de 1997 à 1999
en Milliards de FMG
1997
1998
1999
Variations en %
1998/97
1999/98
1.
Position extérieure nette
11. Avoirs extérieurs nets
12. Engagements extérieurs à MT et LT(-)
1564.3
1771.1
206.8
960.8
1172.0
211.2
1450.5
1711.5
261.0
-38.6
-33.8
2.1
51.0
46.0
23.6
2.
Créances nettes sur l’ Etat
21. Système bancaire
22. Autres créances nettes
680.1
584.3
95.8
1453.3
1325.5
127.8
1715.0
1560.7
154.4
113.7
126.9
33.4
18.0
17.7
20.8
3.
Crédits à l’ économie
31. Banques de dépôts
32. Trésor
33. Autres créances nettes
1814.1
1797.6
1.4
15.1
1828.2
1811.8
0.5
15.9
1955.4
1937.5
2.1
15.8
0.8
0.8
-64.2
5.3
7.0
6.9
320.0
-0.6
4.
Autres postes nets
-212.4
-73.2
-136.5
-65.5
86.5
3846.1
4169.1
4984.4
8.4
19.6
MASSE MONETAIRE
1.
Disponibilité monétaire
11. Circul. fiduciaire hors banques
12. Dépôts à vue
2684.2
1025.6
1658.6
2969.4
1168.2
1801.2
3584.0
1438.1
2145.9
10.6
13.9
8.6
20.7
23.1
19.1
2.
Quasi-monnaie
21. Dépôts d’ épargne
22. Dépôts à terme
23. Obligations
720.0
191.8
457.9
70.3
725.0
266.7
328.5
129.8
785.9
308.1
326.0
151.8
0.7
39.1
-28.3
84.6
8.4
15.5
-0.8
16.9
3.
Dépôts en devises
441.9
474.7
614.5
7.4
29.5
41. EVOLUTION DE LA MASSE MONETAIRE
411. La disponibilité monétaire
La disponibilité monétaire, constituée par l’ ensemble de la circulation fiduciaire
hors banques et des dépôts à vue de la clientèle, a depuis 1997 évolué au
rythme de croissance de ses composantes. Comme les taux de croissance de
la circulation fiduciaire et des dépôts à vue se sont ralentis, ils ont provoqué
également une décélération de même rythme de la disponibilité monétaire. En
effet, la croissance moyenne de la circulation fiduciaire hors banques est
passée de 19.6 % en 1998 à 16.5 % en 1999, tandis que celui des dépôts à vue
de la clientèle s’ est décélérée avec le même rythme, en passant de 15.1 % en
53
1998 à 11.3 % en 1999, le tout conduisant à décélération du taux de croissance
de la disponibilité monétaire qui est passé de 16.8 % en 1998 à 13.2 %
en 1999.
STRUCTURE DE LA MASSE MONETAIRE
100%
90%
80%
Pourcentage
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
1997
1998
Disponibilité monétaire
Quasi-monnaie
1999
Dépôts en devises
Néanmoins, la part moyenne de la disponibilité monétaire dans la masse
monétaire a continué d’ augmenter en 1998, passant de 68.5 % de la masse
monétaire en 1997 à 71.0 % en 1998. En 1999, suite vraisemblablement aux
mesures monétaires prises, en particulier l’ abaissement de 20 % à 5 % du
coefficient de réserve obligatoire sur les dépôts à terme et l’ augmentation du
coefficient de réserve sur les dépôts à vue de 20 % à 25 % en Août 1999,
l’ évolution de la part de la disponibilité dans la masse monétaire s’ est
estompée pour rester à un niveau à peu près égal à celui de 1998, soit 71.4 %.
Evolution de la disponibilité monétaire de 1997 à 1999
en Milliards de FMG
1997
876.8
Encours moyen
1998
1048.6
1999
1221.3
2. Dépôts à vue de la clientèle
1494.7
1721.2
1914.8
15.1
11.3
DISPONIBILITE MONETAIRE
( En % de la masse monétaire )
2371.5
( 68.5 )
2769.8
( 71.0 )
3136.2
( 71.4 )
16.8
13.2
1. Circulation fiduciaire hors
banques
54
Variation en %
1998/97
1999/98
19.6
16.5
4111. La circulation fiduciaire hors banques
Bien que son taux de croissance s’ est décéléré ( 16.4 % contre 19.6 % en
1998 ), la part de la circulation fiduciaire hors banques dans la disponibilité
monétaire et même sa part dans la masse monétaire tendent encore à
augmenter, la décélération de sa croissance n’ étant pas encore assez forte
pour amorcer une diminution de sa part dans les deux agrégats monétaires..
Ainsi, la part moyenne de la circulation fiduciaire dans la disponibilité monétaire
est passée de 37.0 % en 1997 à 38.9 % en 1999, tandis sa part dans la masse
monétaire a été de 27.8 % en 1999 contre 26.9 % en 1998 et 25.3 % en 1997.
4112. Les dépôts à vue de la clientèle
Les dépôts à vue de la clientèle ont non seulement décéléré leur croissance
( 11.3 % contre 15.1 % en 1998 ), mais se sont vus également diminuer
légèrement leur part dans la disponibilité monétaire ( 61.1 % contre 62.1 % en
1998 et 63.0 % en 1997 ).
Malgré la décélération de sa croissance, les dépôts à vue ont pu néanmoins
augmenter en 1998 leur part dans la masse monétaire ( 44.1 % en 1998 contre
43.2 % en 1997 ). Cette hausse de leur part dans la masse monétaire s’ est
toutefois estompée en 1999 pour rester à 43.6 % et dont la cause n’ est pas
étrangère aux mesures monétaires prises en Août 1999, tendant à sanctionner
d’ une réserve obligatoire plus importante les dépôts à vue de la clientèle.
412. La quasi-monnaie
La quasi-monnaie est comprise ici comme étant l’ ensemble constitué par les
dépôts à terme, les comptes d’ épargne et les obligations auprès des banques
de dépôts ainsi que les comptes d’ épargne auprès de la Caisse d’ Epargne de
Madagascar. Il a été constaté que, après avoir diminué en moyenne de 4.6 %
en 1998, ce groupe de placements a légèrement augmenté en 1999 ( + 5.8 % ),
suite aux mesures monétaires prises par la Banque Centrale en Août 1999 sur
le système des réserves obligatoires et tendant à pénaliser les dépôts à vue et
assimilés de la clientèle.
Il convient de souligner que, suite à la concurrence sévère entre les dépôts à
terme bancaires et la souscription de bons du Trésor, les banques ont
augmenté les taux d’ intérêts des dépôts à terme sans pour autant réussi à
empêcher la fuite d’ une partie des dépôts à terme vers les bons du Trésor. Par
contre, les taux d’ intérêt des bons de caisse ont été abaissés, mais ceux-ci ont
continué d’ accélérer leur croissance tout en augmentant leur part dans la
quasi-monnaie.
55
QUASI-MONNAIE EN MILLIARDS
DE FRANCS MALGACHES
1. Dépôts à terme
2. Bons de caisse
3. Epargne
TOTAL :
( Part dans la masse monétaire )
1997
Absolu
En %
Encours moyen
1998
Absolu
En %
Variations en %
1999
Absolu En %
1998/9
7
1999/98
471.3
85.4
159.0
65.9
11.9
22.2
343.6
110.7
228.5
50.3
16.2
33.5
290.5
146.5
285.5
40.2
20.3
39.5
-27.1
29.7
43.7
-15.5
32.3
25.0
715.7
( 20.7 )
100.0
682.8
( 17.5 )
100.0
722.4
( 16.4 )
100.0
-4.6
5.8
Taux crediteurs des banques
16
14
DAV
12
DAT
En %
10
BC
8
6
Autr
es
4
Devi
ses
2
0
1996
1997
1998
1999
En tous cas, les différentes modifications des procédures régissant le marché
des bons du Trésor initiées depuis Novembre 1998 tendant à stimuler la
souscription de bons du Trésor ont abouti à drainer une partie des dépôts à
terme de la clientèle bancaire vers les comptes de l’ Etat. Ces modifications de
procédures sont :
• Le rabaissement du seuil de souscription de 1 Milliards de FMG
à
500 Millions de FMG sur le marché primaire ;
• La quasi suppression du système d’ approvisionnement
préalable de leurs comptes par les souscripteurs non bancaires ;
• L’ acceptation des offres au-delà des montants initialement
annoncés par le Trésor ;
• La mise en place du système de taux limite pour éviter les effets
pervers du marché.
56
Ces réformes ont eu des effets perceptibles au niveau de l’ encours de bons du
Trésor, faisant passer la souscription moyenne mensuelle de Bons du Trésor
par les non banques de 21.7 Milliards de FMG en 1997 à 89.1 Milliards en
1999, augmentation qui semble n’ être réalisée que par la transformation d’ une
partie des dépôts à terme en Bons du Trésor. En particulier, l’ expansion des
bons du Trésor a été rendue possible par une meilleure compétitivité de son
taux de rendement par rapport aux taux d’ intérêt servis aux dépôts bancaires.
Situation des taux d’ intérêt créditeurs des banques
et des taux de rendement des bons du Trésor de 1997 à 1999
Dépôts à terme
Obligations
Bons du Trésor par adjudication
1997
Absolu
En % de
M3
Dépôts en devises des
résidents en Milliards
de FMG
376.4
10.8
Entre 1997 et
1998
1999
10.0 %
10.0 %
11 à 16 %
11 à 12 %
8.0 %
14 à 16 %
Encours moyen
1998
Absolu
En % en
% de M3
447.9
11.5
Variation en %
1999
Absolu
En % de
M3
536.4
12.2
1998/97
1999/98
19.0
19.8
413. Les dépôts en devises
.Bien que les intérêts des dépôts en devises soient tout à fait faibles, puisqu’ ils
se rapprochent de ceux des dépôts à vue ( Moins de 2.0 % ), la croissance
moyenne annuelle de ce genre de dépôts reste stable et particulièrement
élevée ( + 19.8 % contre 19.0 % en 1998 ). Ainsi, leur part dans la masse
monétaire, bien que infime par rapport aux autres composantes de la masse
monétaire, augmente régulièrement , passant de 10.8 % en 1997 à 11.5 % en
1998 et à 12.2 % en 1999.
42. L’EVOLUTION DES CONTREPARTIES DE LA MASSE MONETAIRE
En moyenne annuelle, le taux de croissance de la masse monétaire a été
stable durant les trois dernières années, passant d 3463.6 Milliards de FMG en
1997 à 3900.3 Milliards de FMG en 1998 et à 4395.1 Milliards de FMG en 1999,
soit en accroissement constant de 12.6 %. En général, l’ évolution de la masse
monétaire a été définie par la croissance des crédits à l’ économie, les
57
croissances et les diminutions des autres contreparties de la monnaie, en
particulier des avoirs extérieurs nets et des créances nettes du système
bancaire sur l’ Etat, s’ étant compensées pour avoir n’ avoir que peu
d’ influence sur l’ évolution de la masse monétaire.
Taux crediteurs des banques
16
14
DAV
12
DAT
En %
10
BC
8
6
Autr
es
4
Devi
ses
2
0
1996
1997
1998
1999
421. Les avoirs extérieurs nets et les créances nettes sur l’ Etat
Pendant la période de 1997 à 1999, il a été constaté une corrélation très étroite
entre les évolutions des deux grandes contreparties de la monnaie qui sont les
avoirs extérieurs nets et les créances nettes du système bancaire sur l’ Etat, à
savoir que le remboursement des créances nettes sur l’ Etat passe
nécessairement par l’ encaissement du financement extérieur du Budget qui,
par la même occasion, augmente les avoirs extérieurs nets de la Banque
Centrale. Le processus inverse fonctionne, quand les assistances financières
extérieures manquent ou tardent à être encaissées. Dans ce cas, les créances
nettes sur l’ Etat augmentent par des tirages sur la ligne d’ avances en FMG ou
par des emprunts en devises auprès de la Banque Centrale, en vue le plus
souvent du paiement de la dette extérieure. Ce qui diminue à peu près d’ autant
les avoirs extérieurs de la Banque Centrale.
Entre 1997 et 1999, on distingue généralement deux grandes phases des
évolutions respectives des avoirs extérieurs nets du système bancaire et des
créances nettes du système bancaire sur l’ Etat. La première grande phase qui
va de Janvier 1997 à fin Septembre 1998, est elle-même subdivisée en deux
petites phases : la première allant de Janvier 1997 à Décembre 1997 et la
seconde de Décembre 1997 à Septembre 1998. La deuxième grande phase,
couvrant la période de Septembre 1998 à fin Décembre 1999, comprend elle
aussi deux petites phases, l’ une allant de Septembre 1998 à fin Février 1999,
et l’ autre allant de Février à Décembre 1999.
58
La première petite phase ( Janvier à Décembre 1997 ) de la grande phase I est
caractéristique de l’ année 1997, pendant laquelle l’ Etat a été, pour ainsi dire,
en surliquidité, suite aux prêts et aides extérieurs consécutifs à la signature des
premiers arrangements FASR et CAS avec les institutions de Bretton Woods.
Le financement extérieur ainsi obtenu, joint à l’ augmentation des recettes
fiscales, a permis de rembourser considérablement les créances nettes sur
l’ Etat, dont l’ encours final ( 680.1 Milliards de FMG ) est devenu en tous cas
inférieur à celui de Janvier 1997 ( 828.3 Milliards de FMG ).
La deuxième petite phase ( Décembre 1997 à Septembre 1998 ) de la grande
phase I a été la période, durant laquelle Madagascar a vécu l’ incertitude du
déblocage de la deuxième tranche des premiers accords FASR et CAS avec
les institutions de Bretton Woods, à cause du retard dans la poursuite des
reformes économiques et de l’ Administration. Ainsi, les créances nettes sur
l’ Etat ont augmenté régulièrement par des avances en Francs malgaches et en
devises auprès de la Banque Centrale et qui ont diminué en conséquence les
avoirs extérieurs nets de la Banque Centrale.
La première petite phase ( Septembre 1998 à Février 1999 ) de la grande
phase II a vu la persistance de l’ incertitude sur l’ encaissement des deuxièmes
tranches des premiers accords avec le FMI et la Banque Mondiale. Durant cette
période, l’ Etat a été confrontée à la nécessité d’ emprunter fortement à la
Banque Centrale pour payer les échéances de la dette extérieure. Ainsi, durant
cette période, l’ Etat a enregistré la plus forte croissance de ses emprunts
auprès de la Banque Centrale, passant en terme net de 654.6 Milliards de FMG
à fin Septembre 1998 à 992.4 Milliards de FMG à fin Février 1999.
La deuxième petite phase ( Fin Février à fin Décembre 1999 ) de la grande
phase II a vu la clôture des premiers FASR et CAS des institutions de Bretton
Woods pour être remplacés par des deuxièmes accords ( FASR II et CAS II )
et qui ont abouti au déblocage de la première tranche du FASR II ( 13.6 Millions
de DTS ) et à quelques soutiens financiers multilatéraux et bilatéraux. Par
contre, le déblocage du CAS II a été reporté, suite au nouveau retard dans le
calendrier de privatisation des entreprises publiques ( SOLIMA, AIR MAD, … ).
Ainsi, cette dernière petite phase a été marquée par la croissance persistante
des créances nettes sur l’ Etat, étant donné par ailleurs que les recettes de
privatisation attendues n’ ont pas été encaissées, à tel point que les créances
nettes sur l’ Etat sont passées de 1453.3 Milliards de FMG à fin Décembre
1998 à 1715.0 Milliards de FMG à fin Décembre 1999.
Néanmoins et suite à l’ assistance financière du FMI et de quelques bailleurs de
fonds, les avoirs extérieurs du système bancaire durant cette dernière petite
59
phase ont quant même repris leur croissance après le plus bas niveau atteint à
fin Décembre 1998 ( 1172.0 Milliards de FMG ), pour se situer à 1711.6
Milliards de FMG à fin Décembre 1999, soit en augmentation de 46.0 %,
croissance qui a été favorisée par ailleurs par
l’ amélioration des recettes de
services et des transferts privés sans contrepartie en provenance de l’ étranger,
lesquels ont été achetés par la Banque Centrale sur le Marché interbancaire
des devises.
Crédits à l’ économie en
Milliards de FMG
Encours en fin de période
1997
1998
1999
Variations en %
1998/97 1999/98
Structure en %
1997
1998
1999
1400.7
1393.9
1535.7
-0.5
10.2
77.9
76.9
79.3
62.0
106.1
132.2
71.1
24.6
3.5
5.9
6.8
173.0
209.3
282.8
13.7
0.3
53.3
54.1
552.3
200.0
236.3
407.6
29.6
0.0
78.2
27.6
308.6
248.6
316.8
549.6
41.6
0.0
58.4
30.7
157.8
15.6
12.9
44.1
115.8
-93.7
46.8
-49.0
-44.1
24.3
34.1
34.9
40.7
-50.0
-25.3
11.4
-48.9
9.6
11.6
15.7
0.8
0.0
3.0
3.0
30.7
11.0
13.0
22.5
1.6
0.0
4.3
1.5
17.0
12.8
16.4
28.4
2.1
0.0
3.0
1.6
8.1
2. Crédits à MT et LT
21. Equipement
22. Immobier
23. Crédits d’ acc. et
acheteurs
24. Autres créd. MLT
25. Créan. Douteuses
384.0
146.8
33.3
43.6
408.4
142.7
75.7
35.5
401.4
224.8
48.6
31.9
6.4
-2.8
127.3
-18.5
1.7
57.5
-35.8
-10.2
21.4
8.2
1.9
2.4
22.5
7.9
4.2
2.0
20.7
11.6
2.5
1.6
36.1
124.2
52.4
102.1
62.5
33.7
45.2
-17.8
19.4
-67.0
2.0
6.9
2.9
5.6
3.2
1.7
3. Autres concours
13.0
9.5
0.1
-26.9
-98.9
0.7
0.5
0.0
1797.6
1811.9
1937.4
0.8
6.9
100.0
100.0
100.0
1. Crédits à court terme
11. Escompte
commerc.
12. Av. sur marchand.
13. Av. sur produits
14. Découverts
15. Vente à crédit
16. Faisance valoir
17. Préfin. Collecte
18. Autres crédits
19. Créances
douteuses
TOTAL
Sources : Situation comptable des banques
422. Les crédits à l’ économie
Etant donné que les variations respectives des créances nettes sur l’ Etat et
des avoirs extérieurs nets du système bancaire se sont compensées, ce ne
sont pas ces deux agrégats, mais bien les crédits à l’ économie qui ont défini
l’ évolution de la masse monétaire, sauf durant la période de Septembre à
Décembre 1999 où cette évolution a été due à l’ accélération de la croissance
des avoirs extérieurs nets, avoirs qui sont passés de 1390. 5 Milliards de FMG
à fin Septembre à 1711.6 Milliards de FMG à fin Décembre 1999, soit en
augmentation de 23.1 % en l’ espace de trois mois.
60
En terme de glissement annuel, les crédits à l’ économie, après sortie des
créances douteuses, litigieuses et contentieuses de la dernière banque
privatisée, a augmenté de 6.9 % contre 0.8 % en 1998. En fait, le taux de
croissance effectif avant sortie des créances compromises a été de 19.2 %, ce
qui est important, et les nouveaux crédits se chiffrent à 361 Milliards de FMG
contre 331.2 Milliards de FMG en 1998.
Les crédits à court terme, qui forment en moyenne près de 78.0 % des crédits
à l’ économie et sont constitués en majorité par des découverts et des
avances sur produits et de marchandises, ont fait ressortir le plus fort taux
d’ accroissement, soit de 10.2 % contre une baisse de 0.5 % en 1998 tout en
augmentant leur part dans l’ ensemble des crédits à l’ économie ( 79.3 % contre
76.9 % en 1998 et 77.9 % en 1997 ). En ce qui concerne les crédits à moyen
terme, leur croissance s’ est accélérée et a servi principalement au financement
des équipements ( 56 % des crédits à moyen terme ). Par contre, les crédits à
long terme, qui forme moins de 10 % de l’ ensemble des crédits à
l’ économie, ont régressé de 17 % contre une augmentation de 5 % en 1998. Il
convient de souligner que les crédits à long terme sont financés essentiellement
par des tirages extérieurs et que la baisse de ce genre de crédits s’ explique
par le fait qu’ il n’ y a plus de nouveaux emprunts et qu’ on est actuellement en
phase de remboursement.
En observant les crédits supérieurs à 50 Millions de FMG accordés par secteur
d’ activités, on constate que le secteur secondaire et le secteur tertiaire, tout en
accélérant leurs croissances, ont augmenté leurs parts respectives dans
l’ ensemble des crédits à l’ économie, tandis que les crédits au secteur primaire
ont vu à la fois leur croissance se décélérer et leur part dans l’ ensemble des
crédits à l’ économie diminuer. Parmi le secteur secondaire, ce sont la branche
textiles et confections ainsi que la branche mécaniques et électriques qui en
sont les principaux bénéficiaires.
Dans l’ ensemble des crédits l’ économie, ce sont les crédits accordés aux
entreprises privées qui accaparent la part la plus importante, passant de 88.5 %
en 1997 à 89.9 % en 1998 et à 95.4 % en 1999, tandis que celle des
entreprises publiques est devenue presque nulle, passant de 2.4 % en 1997 à
0.3 % en 1999. Pour ce qui est des crédits accordés aux particuliers et aux
ménages, bien que leur croissance se soit accélérée ( + 38.3 % contre 17.2 %
en 1998 ), leur part dans l’ ensemble des crédits à l’ économie a
progressivement baissé, passant de 9.1 % en 1997 à 7.5 % en 1998 et à 4.3 %
en 1999. Cette tendance des crédits à l’ économie semble refléter la prudence
des banques vis-à-vis des entreprises publiques et des particuliers en général
61
et le regain de crédibilité des entreprises privées suite aux assainissements liés
à la privatisation.
Evolution des crédits à l’ économie
par bénéficiaire en Milliards de FMG
Encours en fin de période
1997
1998
1999
Variations en %
1998/97 1999/98
Structure en %
1997
1998
1999
1. Crédits à court terme
11. Partic. et ménages
12. Entreprises privées
13. Entreprises publiques
1400.7
108.8
1254.4
37.5
1393.9
83.6
1267.3
43.0
1535.7
36.9
1493.3
5.5
-0.5
-23.2
1.0
14.7
10.2
-55.9
17.8
-87.2
78.5
6.1
70.3
2.1
77.3
4.6
70.3
2.4
79.3
1.9
77.1
0.3
2. Crédits à moyen terme
21. Partic. et ménages
22. Entreprises privées
23. Entreprises publiques
171.3
20.6
146.2
4.5
185.3
14.7
166.3
4.3
216.4
17.1
198.8
0.5
8.2
28.6
13.7
-.4.4
16.8
16.3
19.5
-88.3
9.6
1.2
8.2
0.3
10.3
0.8
9.2
0.2
11.2
0.9
10.3
0.0
3. Crédits à long terme
31. Partic. et ménages
32. Entreprises privées
33. Entreprises publiques
212.7
33.0
178.0
1.7
223.2
36.2
186.2
0.8
185.3
29.0
156.0
0.4
4.9
9.7
4.6
-52.9
-17.0
-19.9
-16.2
-50.0
11.9
1.8
10.0
0.1
12.4
2.0
10.3
0.0
9.6
1.5
8.1
0.0
TOTAL
1. Partic. et ménages
2. Entreprises privées
3. Entrepr. publiques
1784.7
162.4
1578.6
43.7
1802.4
134.5
1619.8
48.1
1937.5
83.0
1848.1
6.4
1.0
17.2
2.6
10.1
7.5
38.3
14.1
-86.7
100.0
9.1
88.5
2.4
100.0
7.5
89.9
2.7
100.0
4.3
95.4
0.3
Evolution des crédits à l’ économie
par secteur en Milliards de FMG
Encours en fin de période
1997
1998
1999
Variations en %
1998/97 1999/98
Structure en %
1997
1998
1999
1. Agriculture
366.3
329.2
285.7
-10.1
-13.2
21.0
18.8
14.8
2. Industries
Dont :Text. et confect.
Méc. et électr.
711.5
141.9
109.2
720.7
167.0
145.8
826.5
242.8
186.2
1.3
17.7
33.5
14.7
45.4
27.7
41.0
8.1
6.3
41.1
9.5
8.3
43.0
12.6
9.7
3. Services
31. Transports
32. Commerces
529.4
47.2
482.2
545.8
50.8
495.0
638.9
73.4
565.5
3.1
7.6
2.6
17.1
44.5
14.2
30.5
2.7
27.8
31.1
2.9
28.2
33.2
3.8
29.4
4. Autres activités
129.5
157.2
173.0
21.4
10.1
7.5
9.0
9.0
1736.7
1752.9
1924.1
0.9
9.8
100.0
100.0
100.0
TOTAL
62
423. Evolution des autres postes nets
Les autres postes nets du système bancaire se sont soldés par un passif net de
136.5 milliards FMG, améliorant ainsi la situation monétaire de 63.3 milliards
FMG. En ce qui concerne, par exemple, la Banque Centrale, le dégonflement
du solde débiteur net provient de la diminution notable des pertes de change
qui, de 226 milliards FMG à fin 99 a été ramené à 75,7 milliards. Cette
amélioration résulte de l’effet conjugué de la forte reconstitution des réserves
de la Banque et de la dépréciation du franc malgache.
Evolution des autres postes nets de la Banque Centrale
en Milliards de FMG
Autres postes nets
Autres postes nets en FMG
Autres postes nets en devises
Ajustement de devises
1997
1998
1999
308.2
297.0
171.4
63.6
-4.1
248.7
74.7
-3.7
226.0
95.7
0.0
75.7
S’agissant des banques commerciales, la restructuration financière nécessitée
par la privatisation de la dernière banque publique a été à l’origine de la
nouvelle structure des autres postes nets qui, d’une fin d’année à l’autre, ont vu
passer leur solde créditeur de 370,2 milliards FMG à 307,9 milliards FMG.
Evolution des autres postes nets des banques
commerciales en Milliards de FMG
Autres postes
Capitaux permanents
Dont : Provisions pour créances douteuses
Litigieuses
Autres divers nets
1997
1998
1999
-520.6
-370.2
-307.9
-645.9
-360.5
-399.5
-246.7
-445.8
-79.1
125.3
29.3
137.9
424. Evolution des taux d’ intérêt débiteurs
Les taux directeurs des banques ( Taux maximum et taux minimum ) sont
restés liés au taux de refinancement auprès de la Banque Centrale qui, avant le
26 Août 1999, équivaut au taux directeur majoré d’ un nombre de points de
pourcentage fixes.
63
Taux debiteurs des banques
30
25
Taux de base
min.
20
En %
Taux de base
max.
Taux
directeur
15
10
5
0
1996
1997
1998
1999
Depuis le 26 Août 1999, le taux de refinancement auprès de la Banque
Centrale est devenu le taux moyen pondéré des bons du Trésor de 12 et 24
semaines, taux qui peut varier tous les 15 jours suivant les taux de rendement
des bons du Trésor par adjudication. Comme le Trésor public se réfère au taux
directeur de la Banque Centrale pour fixer les taux de rendement de ses bons,
les taux débiteurs des banques ainsi que le taux de refinancement restent de
facto, comme avant le 26 Août 1999, liés au taux directeur de la Banque
Centrale.
Ainsi, il a été observé que, depuis 1997, les taux directeurs des banques
évoluent étroitement en fonction de celui de la Banque Centrale, ce qui fait que
la hausse du taux directeur de la Banque Centrale de 10 à 12 % au mois
d’ Avril 1999 et de 12 à 15 % au mois d’ Août 1999 ont entraîné des hausses de
même ampleur des taux directeurs des banques. De 13.5 % au début de
l’ année, le taux de base moyen des banques est passé à 16.5 %. Il convient de
souligner que, depuis le 24 Août 1999, les banques peuvent uniquement se
refinancer sur l’ Open-market dans lequel actuellement, en attendant la création
d’ autres titres de créances négociables, seules sont éligibles les valeurs
mobilières publiques ( Bons du Trésor, … ).
43. EVOLUTION DE L’ EXCEDENT DE RESERVES OBLIGATOIRES
Le niveau global des réserves bancaires a été toujours excédentaire vis-à-vis
des réserves requises sur les deux dernières années. Toutefois, il a été
remarqué que cet excédent de réserves obligatoires, et donc la capacité de
création monétaire des banques, a tendance à diminuer depuis 1998.
64
Excédent de réserves obligatoires (en pourcentage des réserves requises)
30
25
20
En %
15
10
nov-99
sep-99
jul-99
mai-99
mar-99
jan-99
nov-98
sep-98
jul-98
mai-98
0
mar-98
jan-98
5
-5
Un certain nombre de facteurs a agi sur l’ évolution de cet excédent de
réserves, dont les plus importants ont été le volume et le rythme d’ octroi des
crédits, les interventions de la Banque Centrale sur le Marché Interbancaire des
devises et enfin le comportement des banques et des non banques sur le
marché des bons du Trésor.
La hausse régulière de la demande de crédits a été l’ occasion pour les
banques d’ augmenter leur offre sur le marché ( Entre 330 et 360 Milliards de
FMG par an depuis 1998 ). Cela implique toutefois que, comme dans le passé,
les emplois soient soutenues par des ressources confortablement
excédentaires. Ce n’ était pas le cas depuis qu’ on a mis en place le marché
des bons du Trésor et que les banques sont désormais obligées de se
refinancer uniquement sur l’ Open-market où seules les valeurs mobilières du
Trésor sont négociées.
Pour pouvoir se refinancer, les banques ont été obligées de détenir en
portefeuille une certaine quantité de bons du Trésor, alors qu’ elles doivent
également faire face à l’ expansion des crédits à l’ économie. En tous cas,
l’ augmentation de l’ ensemble des crédits bancaires a constitué un des
facteurs de l’ expansion de l’ excédent de réserves obligatoires.
La diminution de la liquidité bancaire s’ est par ailleurs accélérée à cause des
opérations des non banques sur le marché primaire des bons du Trésor dont la
souscription moyenne mensuelle est passée de 21.7 Milliards de FMG en 1997
à 52.4 Milliards en 1998 et à 89.1 Milliards en 1999, lesquels ont été prélevés
en grande partie sur les dépôts à terme bancaires qui ont accusé une
diminution moyenne de 27.1 % en 1998 et de 15.3 % en 1999. Les taux
d’ intérêt des bons du Trésor sont en général supérieurs de 3 à 5 points aux
65
taux d’ intérêt créditeurs des dépôts à terme ( Taux de rendement moyen des
bons du Trésor : 14 à 16 % en 1999 ).
ENCOURS DE BONS DU TRESOR
(en milliards de FMG)
800
700
600
500
400
300
200
ENCOURS TOTAL
SECTEUR NON BANCAIRE
100
SECTEUR BANCAIRE
0
Jan Feb
1998
Mar
Apr
May
Jun
Jul
Aug
Sep
Oct
Nov
Dec
Jan Feb
1999
Mar
Apr
May
Jun
Jul
Aug
Sep
Oct
Nov
Dec
En général, les souscriptions de Bons du Trésor par les banques et les non
banques constituent en 1999 le facteur ayant diminué l’ excédent de réserves.
C'est le cas depuis le mois de février 1999. Par ailleurs, répondant à la forte
demande de fonds du Trésor, les banques elles-mêmes ont augmenté leurs
souscriptions, surtout au premier trimestre. Ces deux facteurs expliquent la
tendance globale à la baisse de l'excès de RO.
En analysant de près le comportement des banques vis-à-vis des bons du
Trésor en 1999, on voit qu’ elles ont souscrit énormément des bons du Trésor
au premier trimestre ( Près de 416.3 Milliards de FMG ) pour les diminuer
ensuite en vue de satisfaire le financement de l’ économie. Toutefois, il s’ est
avéré que le flux de réserve provenant de la liquidation d’ une partie des bons
du Trésor
n’ a pas été suffisant pour stabiliser l’ excédent de réserves
obligatoires, compte tenu de l’ augmentation régulière des retraits des non
banques pour la souscription de bons du Trésor ( Encours de bons du Trésor
des non banques passant de près de 300 Milliards à fin Janvier à près de 400
Milliards à fin Décembre 1999 ) et en regard de l’ expansion de la demande de
crédits à l’ économie.
Les achats de devises importants de la Banque Centrale sur le marché
interbancaire des devises en 1999 ont contribué à soulager la liquidité des
banques, en particulier durant le premier trimestre de l’ année. Toutefois, cette
66
liquidité en provenance du MID n’ a pas suffi non plus à arrêter la baisse de
l’ excédent de réserves obligatoires, à cause du besoin pressant de
financement de l’ ensemble de l’ économie et de l’ Etat.
44. LE SYSTEME DE PAIEMENT
441. L’ émission de billets et monnaies
En 1999, si le nombre de billets en circulation a augmenté à un rythme plus
rapide qu’en 1998 (+15,5 % contre 8,2 % en 1998 ), celui des pièces, par
contre, s’est quelque peu ralenti ( + 2,9 % contre + 4,0 en 1998 ). Il a été
constaté que la préférence des détenteurs de ces billets allait en priorité vers
les coupures de 25 000 FMG ( 28 % des billets en circulation ), puis vers les
billets de 500 FMG ( 22 % ) et de 1 000 FMG ( 18 % )
Circulation fiduciaire et charges annexes
1997
1998
1999
Nombre de billets et monnaies
131 470 170
142 256 857
164 255 713
Nombre de pièces de monnaie en circulation
522 986 215
543 975 410
559 695 832
Entretien de la circulation en Millions de FMG
31 560.5
35 527.5
42 080.9
Sur la période considérée, l’entretien de la circulation s’est accru de 18,4 %
pour se chiffrer à près de 42 milliards contre 35.5 Milliards de FMGen 1998.
442. La chambre de compensation
Les échanges interbancaires de chèques, virements et effets de commerce ont
conservé en 1999 leur structure de 1998., soit 74,7 % pour Antananarivo et
25,3 % pour les autres villes de Madagascar. Les montants échangés dans ces
deux cas ont en effet connu pour cette année le même accroissement d’environ
23 %.
Mouvements de la Chambre de compensation
en Milliards de FMG
1997
1998
1999
ANTANANARIVO
7071.2
8692.7
10716.7
AUTRES VILLES
2662.6
2965.7
3634.7
9733.8
11658.4
14351.3
TOTAL
67
443. Les incidents des paiements
Par rapport à 1998, le taux de croissance des impayés ont régressé aussi bien
en nombre qu’ en montant ( Nombre : - 8.9 % contre + 9.1 % en 1998 ;
Montant : - 12.6 % contre + 42.4 % en 1998 ). Ainsi, le montant moyen de
l’ ensemble des impayés a régressé et ce, à cause particulièrement de la
baisse de celui des effets impayés. ( Montant moyen : 6.6 Millions de FMG en
1999 contre 12.6 Millions en 1998 et 11.4 Millions en 1997 ). Par contre, le
montant moyen des chèques impayés a progressé régulièrement, passant de
5.5 Millions de FMG en 1997 à 7.4 Millions de FMG en 1998 et à 9.6 Millions de
FMG en 1999.
Evolution des impayés
( Montant en Milliards de FMG )
TNR
1997
Autres
TOTAL
TNR
1998
Autres
TOTAL
TNR
1999
Autres
Total
1. CHEQUES
11. Nombre
12. Montant
8015
43.2
1974
11.7
9989
54.9
7665
56.2
2366
18.1
10031
74.3
5723
45.5
2468
33.4
8191
78.9
2. EFFETS
21. Nombre
22. Montant
2464
29.6
439
3.5
2903
33.1
3078
42.6
957
8.4
4035
51.0
4243
28.7
376
1.9
4619
30.6
TOTAL
1. Nombre
2. Montant
10479
72.8
2413
15.2
12892
88.0
10743
98.9
3323
26.4
14066
125.3
9966
74.2
2844
35.3
12810
109.5
68
TROISIEME PARTIE
L’ ADMINISTRATION DE LA BANQUE CENTRALE
31. LE CONSEIL D’ ADMINISTRATION
Les administrateurs ci-après nommés pour quatre ans par décret N° 98-569 du
12 Août 1998 ont continué à remplir leur mandat :
• Au titre de la Présidence de la République :
M. Théophile RAJAONARIVELO
M. Ambroise TATA
• Au titre de l’ Assemblée Nationale :
M. ALY SAANDY
M. Joseph Elire RABEMANANJARA
• Au titre du Gouvernement :
M. Henri Victor BOANORO
M. Renaud RAJAONAH
Messieurs Honoré RAKOTOMANANA, Rasata RAIKETAMANGA et Flavien
TODY demeurent toujours censeurs après leur nomination intervenue en 1997.
Au niveau du Directoire de la Banque Centrale, il n’ y a pas eu de changement
depuis la nomination de Monsieur Gaston Edouard RAVELOJAONA au poste
de Gouverneur et de Monsieur Ferdinand VELOMITA au poste de Directeur
Général en 1996.
32. LA GESTION DE LA BANQUE CENTRALE
321. Réformes des services et renforcement des capacités
L’ année 1999 a connu la finalisation des principaux projets initiés dans le cadre
du Projet de Développement des Institutions Financières ( PRODIF ), tendant à
renforcer les capacités de la Banque Centrale dans la réalisation de sa mission.
69
3211. L’ implantation du nouveau système informatico-comptable et la
réorganisation de la Direction de la Comptabilité Générale.
A partir du 1er Avril 1999, la comptabilité de la Banque Centrale a été traitée
suivant le Système Informatico-Comptable lancé au début de Juin 1998. Ce
nouveau système est composé de :
• Plan de comptes, états de synthèse et principes comptables
conformes au plan comptable bancaire, aux normes comptables
internationales et au PCG 1987.
• Applicatifs de gestion qui traitent toutes les opérations bancaires
et qui sont intégrés à la comptabilité via un progiciel spécifique.
Ce dernier génère de façon automatique les écritures
comptables correspondantes à chaque opération traitée.
• Progiciel comptable multi-devises, compatible Euro et an 2000.
• Procédures comptables et de gestion redéfinies et formalisées.
Dans le cadre de cette réforme, une délimitation des responsabilités, une
réorganisation et un renforcement des moyens humains de la Direction de la
Comptabilité Générale, par un redéploiement des compétences existantes à la
Banque Centrale et une série de formations spécifiques, ont été entrepris.
Ainsi, sa principale mission est de produire des informations comptables et
financières fiables et de qualité à usage tant externe qu’ interne à la Banque et
de veiller au bon fonctionnement du système.
Parallèlement à ces réformes, dans le but de maîtriser les risques associés aux
changements et de renforcer la sécurité et l’ efficacité de ses opérations, la
Banque a décidé de consolider son système de contrôle interne. Aussi a-t-elle
mis en place à partir du 17 Septembre 1999 :
• Une charte du système de contrôle de l’ information comptable
qui définit :
- Le cadre d’ application, l’ organisation, l’ articulation du
système de contrôle de l’ information comptable et
financière,
- Les contrôles de premier niveau exercés en premier degré
par les Directions opérationnelles, et en second degré par
la Comptabilité Générale,
- Les contrôles de deuxième niveau exercés par une unité
indépendante du premier niveau.
• De nouvelles unités spécialisées de contrôle qui sont :
70
- Les Back-Office dans les Directions opérationnelles,
- Le Service de la Révision Comptable à la Direction de la
Comptabilité Générale,
- La Direction de l’ Audit interne rattachée au Gouvernement
de la Banque et ayant la mission principale d’ évaluer
l’ efficacité et la cohérence des contrôles internes mis en
place par le premier niveau. Elle assure la fonction de
« contrôle des contrôles » et intervient dans les domaines
d’ audit financier, de conformité, opérationnel et
stratégique. La Direction de l’ Inspection étant dissoute, les
inspecteurs sont affectés à la nouvelle Direction de l’ Audit
Interne, et des nouveaux auditeurs internes et
informatiques ont été recrutés.
Une série de formations spécifiques a été donnée aux agents nouvellement
affectés ou recrutés à ces différentes fonctions.
3212. Amélioration du Centre de la documentation
La deuxième phase du sous-projet relatif à l’ amélioration du Centre de
Documentation est arrivée à son terme. Cela a abouti à l’ informatisation des
opérations techniques de la chaîne documentaire, à l’ enrichissement du fonds
documentaire par l’ établissement
d’ une liste d’ acquisitions d’ ouvrages et
d’ abonnement et par la possibilité d’ accès aux sites INTERNET pour la
recherche documentaire.
3213. Poursuite du programme de modernisation du système informatique
Le « Projet INTERNET » de la Banque Centrale a bénéficié initialement d’ un
appui partiel de l’ USAID. Avec la prorogation de son programme « Financial
Market Development », l’ USAID a accordé à la Banque Centrale son appui
pour l’ extension de ce projet avec particulièrement la mise en place d’ une
connexion permanente à l’ INTERNET et la création d’ un site WEB de la
Banque Centrale.
322. Gestion des succursales et agences
La Succursale de la Banque Centrale de Fianarantsoa a été créée et inaugurée
officiellement le 27 Août 1999. Sur le plan opérationnel, elle couvre toute la
partie sud du territoire.
71
Auparavant, 11 agences de la Banky Fampandrosoana Ny Varotra ( BFV ) et
5 de la Bankin’ ny Tantsaha Mpamokatra ( BTM ) représentaient la Banque
Centerale dans les provinces dans le cadre d’ un contrat de louage de services.
Suite à la privatisation de ces deux banques primaires à la fin de cette année,la
BFV ayant renoncé à représenter la Banque Centrale, 8 agences ont été prises
en gestion directe, et pour lesquelles des agents ont été nommés parmi le
personnel de la Banque Centrale. Les trois agences ( Farafangana et
Mananjary de la BFV et Antsohihy de la BTM ) ont été supprimées. L’ agence
de Fianarantsoa est devenue une succursale.
Des mesures ( Etablissement des relevés, contrôle, … ) ont été prises pour les
opérations mixtes entre le Siège, les Succursales et les Agences afin d’ en
renforcer la sécurité et d’ en assurer le dénouement à bonne date et dans les
conditions optimales de régularité. Seules les opérations mixtes inter-entités
initiées à partir du 02 Novembre 1999 et transitant par compte de liaison sont
concernées par ces mesures.
323. L’ effectif de la Banque Centrale
Pour le Siège d’ Antananarivo et de la Succursale de Toamasina, l’ effectif est
passé de 668 en 1998 à 655 en 1999 suite au départ définitif de 35 agents
contre le recrutement de 22 agents. Avec l’ ouverture de la Succursale de
Fianarantsoa et des 8 Agences ( Antsiranana, Mahajanga, Manakara,
Morondava, Nosy Be, Sambava, Taolagnaro et Toliara ), l’ effectif total en 1999
est de 794.
Variation de l’ effectif de la Banque Centrale 1998 / 1999
au 31 Décembre 1998
Hors- Catégorie
Antananarivo
Toamasina
TOTAL
18
1
19
93
160
92
63
27
26
110
3
13
16
22
2
2
20
96
173
108
85
29
28
130
589
79
668
Catégories
A
B
C
D
E
F
K
TOTAL
72
Au 31 Décembre 1999
Catg.
TNR
TMS
FIA
D/S
MJA
MKA
MDN
N/B
SBV
F/D
TUL
HC
A
B
C
D
E
F
K
18
84
157
89
64
24
25
113
1
4
13
16
21
2
2
22
1
1
1
1
1
2
1
1
1
1
18
16
19
12
13
13
14
10
12
20
98
170
105
85
27
27
262
Total
574
81
21
17
20
13
15
14
15
11
13
794
1
TNR = Antananarivo
FIA = Fianarantsoa
MJA = Mahajanga
MDN = Morondava
SBV = Sambava
TUL = Toliary
Total
TMS = Toamasina
D / S = Antsiranana
MKA = Manakara
N / B = Nosy Be
F / D = Tolagnaro
33. LES COMPTES ANNUELS DE LA BANQUE CENTRALE
Sur le plan financier, les faits marquants qui ont influencé les comptes de la
Banque Centrale ont été notamment :
• Les relèvements successifs de son taux directeur qui est passé
de 10 % en début d’ année à 15 % à fin Décembre 1999,
• L’ adoption et la promulgation de la loi 99-15 complétant l’ article
15 de la loi 97-004 du 10 Juin 1994 portant statuts de la Banque
Centrale, l’ autorisant à accorder à l’ Etat des avances en
devises pour lui permettre de faire face au paiement de la dette
extérieure,
• La suspension, depuis le mois d’ Août 1999, de la mobilisation
des effets privés au titre de garantie des opérations de
refinancement des banques. Désormais, seuls les bons du
Trésor par adjudication et les titres de créances négociables
fixés par la Banque Centrale sont admis comme support de
refinancement. Les interventions de la Banque Centrale sur le
73
marché monétaire se font désormais exclusivement sous forme
d’ open-market,
• La modification, depuis Août 1999, de l’ assiette de réserves
obligatoires sur les dépôts : taux porté de 20 % à 25 % pour les
dépôts à vue et assimilés, et ramené de 20 % à 5 % pour les
dépôts à terme et assimilés,
• Prise en charge directe par la Banque Centrale des 12 agences
dont l’ administration a été assurée jusque là par les banques
primaires suivant un contrat de louage de services,
• L’inauguration de la deuxième succursale de la Banque Centrale
à Fianarantsoa.
331. Le bilan de la Banque Centrale
Sur la base des informations résultant de la nouvelle nomenclature comptable,
la masse bilancielle de la Banque Centrale s’ est accrue de 17.4 %, passant de
6700.3 Milliards de FMG en 1998 à 7866.0 Milliards de FMG à fin Décembre
1999. Cette évolution est consécutive à la forte croissance de certains postes :
• A l’ actif, il est noté une augmentation importante des « caisses
et divers » de 535 Milliards de FMG ( + 41.0 % ), des concours
aux banques et institutions financières non résidentes de
567.0 Milliards de FMG ( + 62 % ) et au Trésor de 200 Milliards
de FMG ( + 12 % ),
• Au passif, le gonflement résulte surtout des billets et monnaies
émis de 955 Milliards de FMG ( + 38 % ) et des dépôts des
établissements de crédits de 178 Milliards de FMG ( + 27 % ).
332. Les comptes des résultats
Les résultats de la Banque Centrale au titre de l’ exercice 1999 affichent un
profit de 1.19 Milliards de FMG. Ces résultats sont directement liés aux intérêts
perçus sur le Trésor qui atteignent 40.1 Milliards de FMG contre seulement
6.8 Milliards de FMG en 1998.
En effet, les encours annuels moyens des avances statutaires en Francs
malgaches se sont accrus de 47 % ( 102.3 Milliards de FMG contre
74
69.9 Milliards de FMG en 1998 ). Sur la période, les taux débiteurs appliqués à
ces encours sont passés de 9-10 % en 1998 à 10-15 % en 1999. Par ailleurs,
les avances en devises, consenties par la Banque Centrale au Trésor depuis
Septembre 1998, se sont situées à une moyenne annuelle de 517.4 Milliards
de FMG contre 344.6 Milliards de FMG durant les quatre derniers mois de
1998. Les produits financiers perçus à ce titre ont atteint 26.7 Milliards de FMG.
75
ANNEXES
76
Bilan de la Banque Centrale de 1997 à 1999
En Francs malgaches
ACTIF
1997
1998
1999
CAISSES ET DIVERS
904.455.575.333
1.301.906.050.775
1.836.809.573.303
CONCOURS AUX ETABLISSEMENTS DE
CREDIT ET AUX INSTITUTIONS
FINANCIERES RESIDENTS
107.272.290.374
134.604.951.215
75.147.467.735
19.477.135
31.897.329.141
0
107.252.813.239
102.707.622.074
75.147.467.735
CONCOURS AUX BANQUES ET AUX
INSTITUTIONS FINANCIERES NON
RESIDENTES
1.486.408.518.708
919.127.643.418
1.486.987.476.201
CONCOURS AU TRESOR PUBLIC
1.253.818.648.088
1.657.421.985.249
1.857.595.158.234
1.243.306.438.073
0
1.648.433.717.407
0
1.842.087.259.072
0
10.512.210.015
8.988.267.842
15.507.899.162
15.072.187.626
15.865.422.666
15.779.528.042
0
0
0
COMPTES DE LIAISON
127.598.514.286
2.326.008.036.822
2.347.954.992.587
COMPTES D’ ATTENTE DEBITEURS
191.862.718.648
101.191.666.281
72.866.183.415
DEBITEURS DIVERS
226.284.334.183
203.391.745.086
80.963.036.060
0
15.008.596.144
22.645.709.980
899.615.914
375.291.888
11.968.942.956
14.243.325.130
22.898.913.558
57.246.962.430
13.606.410.047
2.484.558.612
4.341.522.138.338
6.700.284.861.714
•
•
•
•
•
Interventions sur le
marché monétaire
Autres concours
Prêts au Trésor Public
Souscription de bons du
Trésor
Pension et escompte de
traites et obligations
cautionnées
CONCOURS A LA CLIENTELE
TITRES DE TRANSACTIONS
VALEURS RECUES A L’ ENCAISSEMENT
COMPTES DE REGULARISATION ET
DIVERS
VALEURS IMMOBILISEES
PERTES
TOTAL DE L’ ACTIF
77
7.865.965.030.943
PASSIF
1997
1998
1999
1.962.617.204.244
2.513.936.384.244
3.357.641.758.594
695.272.947.123
648.215.863.367
826.710.216.009
50.000.000.000
0
0
645.272.947.123
648.215.863.367
826.710.216.009
DEPOTS ET EMPRUNTS DES BANQUES
ET INSTITUTIONS FINANCIERES NON
RESIDENTES
554.838.747.110
515.680.272.681
621.062.048.856
DEPOTS DU TRESOR PUBLIC
843.454.222.992
634.934.522.846
626.068.600.943
DEPOTS DE LA CLIENTELE
28.956.566.497
2.844.825.914
20.349.478.170
COMPTES DE LIAISON
117.607.397.448
2.325.465.323.000
2.349.452.061.443
COMPTE D’ ATTENTE CREDITEURS
99.224.527.248
14.089.043.199
7.624.151.245
CREDITEURS DIVERS
444.003.500
446.767.107
14.772.446.933
COMPTES EXIGIBLES APRES
ENCAISSEMENT
319.620.704
17.613.859
1.735.462
COMPTES DE REGULARISATION ET
DIVERS
892.507.903
477.400.364
164.296.468
SUBVENTIONS D’ EQUIPEMENT
129.420.134
113.895.486
66.078.686
PROVISIONS
3.641.446.227
4.401.485.948
16.358.221.861
RESERVES
17.574.156.715
17.574.156.715
17.616.186.772
FONDS DE DOTATION
8.714.608.732
6.858.955.270
15.138.521.846
CAPITAL
1.000.000.000
1.000.000.000
1.000.000.000
0
-6.771.648.286
-.6771.648.286
BILLETS ET MONNAIES EMIS
DEPOTS DES ETABLISSEMENTS DE
CREDIT ET DES INSTITUTIONS
FINANCIERES RESIDENTS
•
•
Interventions sur le
marché monétaire
Autres dépôts
REPORT A NOUVEAU
RESULTAT EN INSTANCE D’
APPROBATION
-2.484.558.612
6.834.761.761
1.195.434.553
RESULTAT DE L’ EXERCICE
TOTAL DU PASSIF
4.341.522.138.338
78
6.700.284.861.714
7.865.965.030.943
Comptes de résultats 1997-1999
en Francs malgaches
1997
1998
1999
48.208.190.644
52.356.781.228
55.947.504.212
23.351.638.100
8.470.927.856
8.131.750.669
23.624.090.153
25.235.483.623
31.944.182.576
159.289.919
178.022.175
306.070.341
12.746.172.963
14.635.628.101
15.523.703.557
73.958.939
107.867.559
172.001.680
256.924.787
349.052.466
424.484.467
31.246.345.594
7.518.255.795
10.162.610.778
357.506.000
297.921.665
1.195.434.553
140.024.117.099
109.149.940.468
123.807.742.833
PRODUITS SUR OPERATIONS
INTERBANCAIRES
68.047.693.164
68.546.950.698
53.859.082.136
PRODUITS SUR OPERATIONS AVEC LE
TRESOR , LA CLIENTELE ET SUR
AUTRES OPERATIONS
23.874.940.181
29.117.888.599
60.426.530.820
0
1.733.966.332
1.954.506.084
72.051.708
120.365.732
259.076.326
PRODUITS EXCEPTIONNELS
29.982.482.799
4.017.344.956
1.574.717.642
REPRISE DE PROVISIONS
4.440.539.200
3.128.865.539
5.733.829.825
13.606.410.047
2.484.558.612
CHARGES
CHARGES SUR CIRCULATION
FIDUCIAIRE ET OPERATIONS
INTERBANCAIRES
CHARGES SUR OPERATIONS AVEC LE
TRESOR, LA CLIENTELE ET AUTRES
OPOERATIONS
CHARGES DU PERSONNEL
IMPOTS ET TAXES
CHARGES EXTERNES
CHARGES DIVERSES D’ EXPLOITATION
CHARGES EXCEPTIONNELLES
DOTATIONS AUX AMORTISSEMENTS ET
AUX PROVISIONS
IMPOT SUR LE BENEFICE
EXCEDENT PRODUITS SUR CHARGES
TOTAL EMPLOIS = TOTAL RESSOURCES
RESSOUCES
SUBVENTION D’ EXPLOITATION
PRODUITS DIVERS D’ EXPLOITATION
TRANSFERT DE CHARGES
EXCEDENT CHARGES SUR PRODUITS
79
PRODUIT INTERIEUR BRUT AUX PRIX COURANTS
( En Milliards de Francs malgaches )
1996
1997
1998
1999
AGRICULTURE
4 807.5
5 266.2
5 719.4
6 366.1
INDUSTRIE
2 046.6
2 244.5
2 549.3
2 916.8
SERVICES
DONT : SECTEUR PUBLIC
8 449.5
678.6
9 389.3
887.0
10 674.4
1 051.4
12 222.6
1 266.0
CHARGES NON IMPUTEES
-195.4
-207.8
-237.6
-308.5
PIB AUX COUTS DES FACTEURS
15 108.2
16 692.2
18 705.5
21 197.0
TAXES INDIRECTES
1 116.2
1 358.6
1637.9
2 182.5
PIB AUX PRIX DU MARCHE
16 224.4
18 050.8
20 343.4
23 379.5
IMPORTATIONS NETTES DE BIENS
ET SERVICES NON FACTEURS
IMPORTATIONS BSNF
EXPORTATIONS BSNF
894.3
1 539.5
1 675.6
1 823.5
4 216.1
3 324.8
5 476.9
3 937.3
6 034.4
4 358.9
7 530.6
5 707.1
RESSOURCES DISPONIBLES
17 118.7
19 590.4
22 018.9
25 202.9
CONSOMMATION
PUBLIQUE
PRIVEE
15 230.7
985.8
14 244.9
17 450.8
1 378.1
16 072.7
19 480.2
1 524.9
17 955.4
22 194.9
1519.0
20 675.9
INVESTISSEMENT
1 888.0
2 139.6
2 538.5
3008.0
CAPITAL FIXE
PUBLIC
PRIVE
1 888.0
1 081.8
806.2
2 139.6
1 136.3
1 003.3
2 538.6
1 394.8
1 143.8
3008.0
1 554.5
1 453.5
EPARGNE
993.8
600.0
863.0
1184.6
DEFLATEUR DU PIB ( 1984 = 100 )
822.4
882.4
956.7
1 050.7
13 296.0
13 668.3
14 051.0
14 444.5
POPULATION
Sources : Institut National de la Statistique
80
OPERATIONS GLOBALES DU TRESOR DE 1966 A 1999
EN MILLIARDS DE FMG
EN POURCENTAGE DU PIB
1996 1997 1998 1999
1996
1997
1998
1999
1520.7
1903.5
2216.4
2766.2
9.4
10.5
10.9
11.8
1374.2
30.4
0
116.1
1688
58.9
0
156.6
1984.4
92.5
79.7
59.8
2579.4
87.3
0
99.5
8.5
0.2
0.0
0.7
9.4
0.3
0.0
0.9
9.8
0.5
0.4
0.3
11.0
0.4
0.0
0.4
569.8
578.8
648.1
670.6
3.5
3.2
3.2
2.9
TOTAL DES RECETTES
2090.5
2482.3
2864.5
3436.8
12.9
13.8
14.1
14.7
3. DEPENSES COURANTES
1053.9
1605.5
1961.9
2513.3
6.5
8.9
9.6
10.8
31. Personnel
32. Intérêts de la dette
33. Autres
523.1
150.9
379.9
696.6
209.4
699.5
826.5
341.8
793.6
1000.7
414.9
1097.7
3.2
0.9
2.3
3.9
1.2
3.9
4.1
1.7
3.9
4.3
1.8
4.7
4. DEPENSES EN CAPITAL
1132.8
1176.5
1417.5
1615.9
7.0
6.5
7.0
6.9
41. Sur ressources extérieures
42. Sur ressources locales
43. Autres
895.3
234.9
2.6
902.1
274.4
1055.4
362.1
1186.3
429.6
5.5
1.4
0.0
5.0
1.5
0.0
5.2
1.8
0.0
5.1
1.8
0.0
TOTAL DES DEPENSES
2186.7
2782
3379.4
4129.2
13.5
15.4
16.6
17.7
-121.3
-128.6
-131.9
67.8
-0.7
-0.7
-0.6
0.3
-217.5
217.5
-428.5
428.5
-646.8
646.8
-624.6
624.6
-1.3
1.3
-2.4
2.4
-3.2
3.2
-2.7
2.7
232.5
-15
0
0
0
0
-353.2
-145.5
927.2
0
0
0
-114.0
901.5
0
0
-140.6
0
198.7
304.2
248.1
-80.4
-97.7
51.8
1.4
-0.1
0.0
0.0
0.0
0.0
-2.0
-0.8
5.2
0.0
0.0
0.0
-0.6
4.5
0.0
0.0
-0.7
0.0
0.8
1.3
1.1
-0.3
-0.4
0.2
1. RECETTES COURANTES ET DONS
11. Recettes fiscales
12. Recettes non fiscales
13. Recettes extrabudgétaires
14. Recettes dons
2. RECETTES D’ INVESTISSEMENT
5. AUTRES APUREMENTS
DEFICIT GLOBAL
FINANCEMENT
1.
2.
3.
4.
5.
6.
Extérieur net
Intérieur net
Financement exceptionnel
Différence de réevaluation
Restructuration des banques
Recettes de privatisation
81
EVOLUTION DES PRIX A LA CONSOMMATION FAMILIALE
I- Variations annuelles en %
Type traditionnel
Glissement déc/déc Moyenne de l’ année
1995
1996
1997
1998
1999
37.3
8.3
4.8
6.4
14.4
49.0
19.8
4.5
6.2
9.9
Type moderne
Glissement déc/déc Moyenne de l’ année
39.4
10.4
10.7
10.5
10.7
46.6
20.7
8.5
13.0
9.0
II- Indices des prix
( Base 100 = Moyenne Août 1971 à juillet 1972 )
Type traditionnel
Indice brut
Variation mensuelle
en %
Type moderne
Indice brut
Variation mensuelle
en %
1998
janvier
février
mars
avril
mai
juin
juillet
août
septembre
octobre
novembre
décembre
Moyenne
4150.7
4174.0
4242.4
4228.4
4184.4
4172.7
4157.2
4183.4
4231.8
4303.2
4299.5
4377.6
4225.4
0.9
0.6
1.6
-0.3
-1.0
-0.3
-0.4
0.6
1.2
1.7
-0.1
1.8
3889.4
3926.9
4005.8
4033.2
4027.8
4047.0
4074.8
4110.6
4142.2
4153.4
4156.3
4182.8
4062.5
2.8
1.0
2.0
0.7
-0.1
0.5
0.7
0.9
0.8
0.3
0.1
0.6
1999
janvier
février
mars
avril
mai
juin
juillet
août
septembre
octobre
novembre
decembre
Moyenne
4416.4
4457.3
4492.7
4528.1
4525.1
4577.3
4628.6
4666.0
4717.7
4817.6
4907.4
5005.9
4645.0
0.9
0.9
0.8
0.8
-0.1
1.2
1.1
0.8
1.1
2.1
1.9
2.0
4274.6
4292.8
4328.9
4297.3
4307.6
4398.2
4436.6
4477.5
4556.5
4559.6
4594.0
4630.3
4429.5
2.2
0.4
0.8
-0.7
0.2
2.1
0.9
0.9
1.8
0.1
0.8
0.8
Sources : Institut National de la Statistique
82
EVOLUTIONS DU TAUX DE CHANGE
( Moyenne mensuelle )
ECU
USD
DTS
1997
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
Moyenne annuelle
5478.42
566.66
5677.11
5641.56
5730.37
5767.96
5742.18
5765.86
5821.95
5828.18
5853.43
5853.89
5734.72
4509.60
4867.20
4956.00
4945.64
5012.83
5121.37
5276.19
5466.69
5342.94
5248.23
5165.77
5302.94
5101.28
6386.35
6735.66
6823.87
6787.35
6951.96
7120.20
7267.13
7390.08
7257.68
7193.27
7096.02
7183.16
7016.06
1998
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
Moyenne annuelle
5882.54
5916.31
5928.24
5974.12
6075.42
6112.02
6113.50
6183.70
6212.85
6182.74
6283.81
6371.93
6103.10
2049.58
5439.31
5455.21
5476.35
5470.78
5539.98
5567.73
5608.64
5390.14
5146.57
5368.30
5424.19
5411.40
7262.69
7344.39
7334.76
7355.57
7366.33
7387.63
7426.37
7436.44
7403.30
7230.48
7464.57
7587.54
7383.34
1999
Janvier
Février
Mars
Avril
Mai
Juin
Juillet
Août
Septembre
Octobre
Novembre
Décembre
Moyenne annuelle
6350.60
6350.10
6453.23
6597.68
6782.94
7065.00
6899.59
7023.59
6892.59
6753.62
6585.52
6565.90
6693.36
5468.49
5663.95
5920.88
6160.29
6370.69
6804.01
6666.10
6621.05
6565.13
6302.88
6367.18
6486.65
6283.11
7683.49
7827.32
8069.20
8339.68
8603.77
9123.55
8931.40
9005.16
9008.65
8757.26
8766.15
8914.49
8585.84
A partir de janvier 1999, l’ ECU est remplacé par l’ EURO
83
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