BANQUE CENTRALE DE MADAGASCAR RAPPORT ANNUEL 1999 SOMMAIRE APERCU GENERAL 5 PREMIERE PARTIE : EVOLUTION DE L’ ECONOMIE MONDIALE 10 DEUXIEME PARTIE : EVOLUTION DE L’ ECONOMIE NATIONALE 13 CHAPITRE 1 : LE SECTEUR REEL 13 11. PRODUIT INTERIEUR BRUT 15 111. Sources du Produit Intérieur Brut 17 112. Emplois du Produit Intérieur Brut 17 113. Solde de financement 18 12. LA PRODUCTION AGRICOLE 19 121. Cultures vivrières 20 122. Produits d’ exportation 20 123. Produits de base industriels 21 13. LA PRODUCTION INDUSTRIELLE 21 131. Industrie de l’ énergie 21 132. Industries des boissons 22 133. Production des zones franches industrielles 23 134. Industries diverses 23 14. LES ACTIVITES DU SECTEUR TERTIAIRE 24 141. Transports, voyages et tourisme 24 142. Bâtiments et travaux publics 24 143. Commerce intérieur 24 2 CHAPITRE 2 : LE SECTEUR EXTERIEUR 25 21. LA BALANCE DES PAIEMENTS 26 211. La Balance courante 27 212. Les transferts publics sans contrepartie 34 213. Les mouvements des capitaux 34 214. Le déficit global et son financement 35 22. LA DETTE EXTERIEURE 35 221. Les charges de la dette 36 222. L’ encours de la dette 36 23. LE TAUX DE CHANGE DU FRANC MALGACHE 37 231. Evolution des taux de change 38 232. Les transactions sur le Marché interbancaire des devises 38 233. Evolution de la compétitivité externe 39 CHAPITRE 3 : LES FINANCES PUBLIQUES 41 31. EVOLUTION DES RECETTES 42 32. EVOLUTION DES DEPENSES 44 33. FINANCEMENT DE LA BALANCE GLOBALE 45 CHAPITRE 4 : LE SECTEUR MONETAIRE ET FINANCIER 41. EVOLUTION DE LA MASSE MONETAIRE 46 53 411. La disponibilité monétaire 53 412. La quasi-monnaie 55 413. Les dépôts en devises 57 42. EVOLUTION DES CONTREPARTIES DE LA MASSE MONETAIRE 57 421. Les avoirs extérieurs nets et les créances nettes sur l’ Etat 58 422. Les crédits à l’ économie 60 423. Les autres postes nets 63 424. Evolution des taux d’ intérêt débiteurs 63 43. EVOLUTION DE L’ EXCEDENT DE RESERVES OBLIGATOIRES 3 64 44. LE SYSTEME DE PAIEMENTS 67 441. L’ émission de billets et monnaies 67 442. La Chambre de compensation 67 443. Les incidents de paiements 68 TROISIEME PARTIE L’ ADMINISTRATION DE LA BANQUE CENTRALE 69 31. LE CONSEIL D’ ADMINISTRATION 69 32. LA GESTION DE LA BANQUE CENTRALE 69 321. Réformes des services et renforcement des capacités 69 322. Gestion des succursales et des agences 71 323. Effectif de la Banque Centrale 72 33. LES COMPTES ANNUELS DE LA BANQUE CENTRALE 73 331. Le bilan 74 332. Les comptes des résultats 74 ANNEXES TABLEAUX STATISTIQUES 1. 2. 3. 4. 5. 6. Bilan de la Banque Centrale de 1997 à 1999 Comptes de résultats de la Banque Centrale de 1997 à 1999 Produit Intérieur Brut aux prix courants de 1996 à 1999 Opérations globales du Trésor de 1996 à 1999 Evolution des prix à la consommation familiale de 1995 à 1999 Evolution du taux de change de 1997 à 1999 4 77 79 80 81 82 83 APERCU GENERAL Modeste croissance de l’ économie mondiale et bas niveau de l’ inflation L’ économie mondiale, qui sort lentement de la crise financière des deux dernières années, a enregistré un taux de croissance généralement modeste et qui se situe aux environs de 2.8 % pour les pays de l’ OCDE, tandis que la situation des économies des pays émergents reste encore fragile, il en est de même des pays africains dont le taux de croissance moyen a été de 2.0 %. Néanmoins, l’ année 1999 a vu l’ essor spectaculaire de l’ économie américaine ( + 4.6 % contre 3.3 % en 1998 ) qui, contre toutes les attentes qui prévoyaient une décélération de sa croissance, a continué plus énergiquement son expansion ayant débuté en Avril 1991. Les experts ramènent généralement cette expansion à la croissance de la productivité, due àl’ émergence d’ une nouvelle technologie de production, de gestion des stocks et des débouchés, suite à l’ utilisation des ordinateurs et des réseaux internationaux d’ informations et à des environnements économiques plus favorables à la mondialisation. Ce sont les pays partenaires, en particulier le Japon, qui ont profité en premier lieu de l’ expansion de l’ économie américaine, la croissance de la demande réelle américaine s’ étant répercutée sur le déficit de sa Balance courante, laquelle s’ est aggravée, passant de 225 Milliards de USD en 1998 à près de 335 Milliards en 1999. Pour ce qui est de l’ inflation, elle s’ est située à un niveau très bas ( Près de 2.0 % ) et même négatif pour le Japon ( - 0.3 % ). Les raisons de ce bas niveau de l’ inflation ont été la baisse de la demande mondiale durant les deux dernières années, consécutive à la crise financière des pays du Sud-Est asiatique, et qui a eu pour effet global de baisser les prix des produits de base pétroliers et non pétroliers. Cette situation qui a prévalu en 1997 et 1998 a continué en 1999, et si ce n’ est la hausse des prix des produits pétroliers ( Prix doublés depuis Janvier 1999 ) et des produits alimentaires en 1999, l’ inflation mondiale se serait située aux environs de 1.0 %. En ce qui concerne le pays non producteur de pétrole tel que Madagascar, la baisse de l’ inflation mondiale s’ est traduite également par la baisse du coût de production et de l’ indice des prix à la consommation ( Déflateur : 7.5 % en 1997 et 6.3 % en 1998 ; Inflation : 4.5 % en 1997 et 6.2 % en 1998 ) et, si ce n’ est la hausse des prix des produits pétroliers et de ceux du groupe de produits alimentaires, tels que la viande, poisson et volaille, le déflateur du PIB et l’ inflation en 1999 se seraient situés aux mêmes niveaux que ceux de 1998 ( Déflateur du PIB : 9.8 % ; Inflation : 9.9 % ). 5 Résultats mitigés de la tentative de relance économique par la monnaie et le budget. Pour sortir plus rapidement de la récession, plusieurs pays nouvellement sortis de la crise financière, en particulier le Japon, ont pratiqué une politique de détente des taux d’ intérêts ainsi qu’ une politique résolument expansive des dépenses publiques. Il convient de noter que le Japon souffre encore de la déflation ( - 0.3 % en 1999 ) et que, malgré l’ expansion de son déficit budgétaire qui est passé de 4.0 % du PIB en 1998 à 7.6 % en 1999, la croissance économique n’ a été que de 0.4 % contre – 2.3 % en 1998. Il en est de même des pays de l’ Euro où la tendance a été d’ augmenter la quantité de la monnaie, portant la croissance de la masse monétaire à 5.7 % contre 3.8 % réalisés en 1997 et contribuant ainsi à baisser considérablement le taux d’ intérêt nominal sur le marché monétaire et à provoquer une forte diminution du taux d’ intérêt réel qui est passé en 5 ans de 8 % à près de 1.5 %. Néanmoins, pour certains pays comme l’ Allemagne et en particulier le Royaume-Uni où le taux d’ inflation est parmi le plus élevé d’ Europe ( 2.3 % ), la politique monétaire et budgétaire a été partagée entre la stimulation de la croissance économique et la lutte contre l’ inflation. La France a été la plus chanceuse, car tout ayant réussi à maintenir le rythme de croissance de l’ année dernière ( 2.8 % ), elle a pu améliorer en même temps ses excédents de la Balance courante et des Finances publiques. Dans l’ ensemble, cette politique de relance de l’ économie par la monnaie et le budget n’ a pas suffisamment atteint le but recherché, suite à la lente reprise de la demande internationale. Pour ce qui est des taux de change, le Dollar américain et l’ Euro se sont dépréciés de 12 % vis-à-vis du Yen japonais, suite à la forte compétitivité des produits japonais. Par contre, l’ Euro s’ est déprécié vis-à-vis du Dollar américain, situation qui s’ est traduite sur le Marché interbancaire des devises par la vente plus chère de l’ Euro pour couvrir la dépréciation de cette devise vis-à-vis du Dollar américain. De ce fait, le Franc malgache s’ est déprécié dans le sens de la dépréciation de l’ Euro, soit de 10.5 % en moyenne contre 5.6 % en 1998. Belle performance de l’ économie malgache, mais il se pose la question de sa pérennité. La belle performance de l’ économie malgache en 1999 ( Croissance du PIB de 4.7 % contre 3.9 % en 1998 ) a été tirée particulièrement par les exportations et dont les impacts se sont portés surtout sur la valeur ajoutée du secteur tertiaire 6 ( + 5.5 % contre 5.1 % en 1998 ). Par contre, la valeur ajoutée du secteur primaire, bien que cette fois en accélération par rapport à 1998 ( + 3.4 % contre + 2.1 % en 1998 ), a été surtout gagnée sur le marché intérieur, tandis que la croissance de la valeur ajoutée du secteur secondaire a baissé ( + 4.3 % contre 5.2 % en 1998 ), suite au marasme dans certaines branches ( Agro-industries, Industries alimentaires, Mines, Papeteries , …) et à la décélération de la demande intérieure ( Consommation : + 3.6 % contre 5.1 % en 1998 ). Parmi les branches de l’ industrie, seules les productions de boissons ( + 18.3 % ) et de la zone franche industrielle ( + 22.4 % ) se sont notablement accrues. Suite aux efforts des opérateurs économiques pour augmenter et diversifier les exportations de biens et services non facteurs ( + 17.2 % contre – 4.5 % en 1998 ), le déficit de la Balance courante s’ est fortement améliorée ( Amélioration de la Balance courante : 17.3 % contre 4.0 % en 1998 ), ce qui en d’ autres termes a augmenté l’ épargne intérieure brute et amélioré de ce fait la couverture financière des investissements ( 87.2 % contre 74.2 % en 1998 ). Toutefois, il semble qu’ aucune perspective d’ une croissance économique durable n’ est à espérer, quand on pense que l’ accumulation des revenus bénéficie en priorité au secteur tertiaire. En effet, les statistiques monétaires montrent que les investissements sommes toutes très coûteux dans le secteur primaire et le secteur secondaire ont été financés essentiellement par des emprunts, alors que le secteur tertiaire arrive plus ou moins à s’ autofinancer. Dans ce cadre, il s’ avère nécessaire de réexaminer la question sur le traitement privilégié des secteurs primaires et secondaires, en favorisant les entrées des intrants, des matières premières et des équipements nécessaires à ces deux secteurs vitaux pour l’ économie. Une politique monétaire devant être basée sur un pronostic plus sûr de l’ offre de biens et services. Les trois dernières années ont montré que ce sont la quantité et les prix de l’ offre de biens et services qui ont défini le prix d’ équilibre macroéconomique, du fait que la demande nominale y afférente s’ est adaptée le plus souvent à la valeur de l’ offre, sans qu’ un excès quelconque de la demande ne soit induit par l’ excès de quantité réelle de la monnaie. A ce sujet, on relève entre 1997 et 1999 deux exemples frappants de la neutralité de la monnaie vis-à-vis aussi bien de l’ offre que de la demande de biens et services : • Entre 1997 et 1998, le taux de croissance de la masse monétaire réelle a été particulièrement élevé, se situant de Janvier 1997 à Mai 1998 dans la fourchette de 10 à 22.5 %, alors que la croissance du PIB réel a été de 3.7 % et de 3.9 % pour les deux années, ce qui devrait entraîner une inflation nettement supérieure à celle réalisée. Pourtant, cela n’ a pas 7 été le cas, puisque l’ inflation a, par rapport aux années antérieures, considérablement diminué, passant en terme de moyenne de 19.8 % en 1996 à 4.5 % en 1997 et à 6.2 % en 1998. • En 1999, le taux de croissance de la masse monétaire réelle s’ est situé dans la fourchette de 0 à 5 %, taux qui coïncident avec les taux de croissance actuellement possibles du PIB, ce qui fait que l’ inflation tendancielle n’ existait presque pas et que cela laisse espérer une croissance des prix à peu près nulle. Cela n’ a pas été également le cas, puisque l’ inflation en 1999 s’ est accélérée, passant en moyenne de 6.2 % en 1998 à 9.9 % en 1999. A ce sujet, la situation en 1997 et 1998 ne semble trouver son explication que dans les impacts de la crise financière de l’ Asie du Sud-Est et de la Russie sur l’ économie mondiale en 1997 et 1998. En effet, les deux années touchées par la crise ont provoquée une baisse générale de la demande mondiale, telle qu’ on a enregistré une diminution globale des prix des produits de base pétroliers et non pétroliers et, par conséquent, une baisse des prix des produits manufacturés, ce qui a permis à un pays non producteur de pétrole et importateur de produits intermédiaires et de consommation comme Madagascar d’ augmenter sa production et de décélérer la croissance des prix. De ce fait, les prix ont considérablement baissé malgré le taux d’ expansion plus élevé de la quantité réelle de la monnaie par rapport à celui du PIB. Cela signifie que c’ est l’ offre nominale de biens et services qui a défini le prix d’ équilibre, sans qu’ il y ait un effet quelconque de l’ excès de quantité réelle de la monnaie. Le constat de 1997 et 1998 nous conduit à l’ hypothèse post-keynésienne de l’ offre indogène de monnaie dont KALDOR figure parmi les représentants, qui assimile cette offre à celle que les opérateurs économiques auront strictement besoin pour leurs transactions économiques, à tel point que cette offre équivaut par définition à leur demande de monnaie. On déduit de cette hypothèse que seule l’ offre indogène de monnaie est déterminante pour l’ évolution des prix, ce qui expliquerait qu’ en 1997 et 1998 l’ inflation a été très faible, malgré l’ excès important de l’ offre exogène la monnaie ( Offre de monnaie du système bancaire ) sur l’ offre indogène de monnaie. Le cas de 1997 et de 1998 montre également le rôle déterminant de l’ offre nominale de biens et services : c’ est elle qui a fixé le prix d’ équilibre macroéconomique et le besoin de financement, c’ est à dire l’ offre indogène de monnaie. En ce qui concerne l’ année 1999, la hausse importante des prix des produits pétroliers ( Prix mondial doublé depuis Janvier 1999 ), jointe à celle des prix du groupe alimentaire « Viandes – Volaille – Poissons », a fait que le déflateur 8 du PIB s’ est détérioré ( 9.8 % contre 8.4 % en 1998 ), entraînant également l’ aggravation de l’ inflation ( 9.9 % en moyenne contre 6.2 % en 1998 ). Là encore, c’ est l’ offre nominale de biens et services qui a joué, en définissant le prix d’ équilibre et le besoin de financement ( Offre indogène de monnaie ), avec cette différence que, contrairement à 1997 et 1998, il n’ y a pas eu de dérapage de la monnaie. En effet, la croissance réelle de l’ offre exogène de monnaie a été sensiblement égale à celle du PIB, à tel point que l’ offre exogène de monnaie équivaut à peu près à l’ offre indogène de monnaie. Les expériences de la politique monétaire des cinq dernières années ont montré que la masse monétaire ou offre exogène de monnaie a été neutre vis-à-vis de la demande de biens et services, sans que toutefois la généralisation puisse être appliquée pour l’ avenir. En tous cas, les constats mettent en exergue la nécessité d’ un pronostic fiable de l’ offre nominale de biens et services, sur la base duquel doit être fixée la demande nominale y afférente et donc l’ objectif de prix d’ équilibre macroéconomique. Il est entendu qu’ un prix d’ équilibre donné ne peut pas être considéré comme objectif que s’ il justifie un niveau positif de la productivité marginale du capital. 9 PREMIERE PARTIE EVOLUTION DE L’ ECONOMIE MONDIALE 1. Production et taux d’ inflation La croissance de l’ économie mondiale en 1999 a été tirée par l’ essor spectaculaire de l’ économie américaine qui, contre toutes les attentes qui prévoyaient une décélération de sa croissance, a continué plus énergiquement son expansion commencée en Avril 1991. Ainsi, la croissance de son Produit Intérieur Brut est passée de 3.3 % en 1998 à 4.6 % en 1999 contre une anticipation de près de 1.5 % établie par les banquiers internationaux. Les autorités américaines attribuent cette expansion à l’ amélioration significative de la productivité jointe à l’ augmentation de la demande réelle due à une baisse tendancielle du taux d’ inflation qui est passé de 3 % en 1995 à 2 % en 1999, inflation qui aurait été moindre sans l’ augmentation des prix des produits pétroliers et alimentaires. La croissance de la productivité aux Etats-Unis est généralement liée à l’ émergence d’ une nouvelle technologie de production, de gestion des stocks et des débouchés, suite à l’ utilisation des ordinateurs et des réseaux internationaux d’ informations et à des environnements économiques nettement plus favorables tels que la mondialisation de l’ économie et la mobilité de la main d’ oeuvre. L’ expansion de l’ économie américaine a entre autres effets habituels d’ augmenter ses importations de produits manufacturés. Cette tendance s’ est accentuée en 1999 à cause de l’ augmentation soutenue de la demande réelle due à l’ élargissement des revenus à une plus grande majorité de la population, le taux de chômage pour les jeunes de 16 à 19 ans étant passé de 20 % en 1992 à près de 13 à 14 % aujourd’hui. Ainsi, le déficit de la Balance courante des Etats-Unis s’ est aggravé, passant de 225 Milliards de USD en 1998 à près de 335 Milliards de USD en 1999 contre 250 Milliards prévus. Ce déficit a bénéficié en priorité à l’ économie japonaise dont l’ excédent de la Balance courante demeure très importante, en regard de son énorme potentialité d’ exportation et de l’ amélioration de sa compétitivité ( Prix à la baisse due à la déflation ). En ce qui concerne en particulier le Japon, bien que cette fois positive, sa croissance économique reste encore faible ( 0.4 % contre – 2.3% en 1998 ), malgré une politique résolument expansive des dépenses publiques, le déficit des Finances publiques étant passé de 4 % du PIB en 1998 à 7.6 % en 1999. Le Japon est encore actuellement en situation de déflation ( Inflation de près de 10 – 0.3 % contre 0.5 % en 1998 ), ce qui fait que l’ appréciation du Yen japonais par rapport au Dollar américain et à l’ Euro n’ a pas entamé sa compétitivité. Pour ce qui est des pays de l’ Europe occidentale et en particulier la zone Euro, leurs politiques ont été pour le moment partagées entre la croissance économique et la lutte contre l’ inflation. Ainsi, l’ Allemagne qui comptait au moins renouveler la croissance de plus de 2 % réalisée en 1998, a dû réviser à la baisse son anticipation pour ne réaliser qu’ un taux de 1.4 % , en regard de la nécessité de lutte contre l’ inflation, le pays étant déjà à la limite de sa capacité de production. L’ Allemagne a dû pour cette raison épargner plus que dépenser, compte tenu par ailleurs de son solde de la Balance courante devenu cette fois négatif ( - 18 Milliards de USD contre + 5 Milliards en 1998 ). La France et la Grande Bretagne ont été mieux favorisées, la première ayant réussi à maintenir le rythme de croissance de l’ année dernière ( 2.8 % ) tout en ayant amélioré les excédents des Finances publiques et de la Balance courante, tandis que la seconde a dépassé les anticipations ( 1.9 % contre 0.8 % prévus ), bien que la réalisation ait été moindre que celle de 2.3 % atteinte en 1998. La Grande Bretagne a été, comme l’ Allemagne, davantage préoccupée par la lutte contre l’ inflation et le redressement de sa compétitivité, son taux d’ inflation étant parmi le plus élevé de l’ Europe ( 2.3 % ) et sa Balance courante déficitaire. Compte tenu de ce qui précède, le taux de croissance des pays de l’ OCDE a été modeste ( 2.8 % ) et, sans la hausse soutenue des activités économiques aux Etats-Unis, le taux de croissance réalisé en 1998 de 2.4 % n’ aurait pu être dépassé. En dehors de l’ OCDE, la situation des économies des marchés émergents d’ Asie reste également fragile, il en est de même des économies de l’ Afrique dont le taux de croissance moyen a été de 2 % en 1999. En ce qui concerne l’ inflation, celle-ci a été en général maîtrisée, car compte non tenu de la hausse des prix des produits pétroliers et alimentaires elle se serait située à 1.3 % contre 1.6 % réalisé en 1998. L’ année 1999 a été toutefois marquée par l’ augmentation des prix des produits pétroliers et alimentaires, en particulier les prix des produits pétroliers qui ont doublé depuis Janvier 1999, suite aux réductions de production décidées par l’ OPEP et d’ autres producteurs de pétrole, au moment de la hausse de la demande en Europe et du rétablissement progressif de la demande des pays en développement sortis de la crise financière. Ainsi, l’ effet expansif des prix du pétrole sur l’ indice des prix à la consommation a été tel que la croissance de cet indice aux Etats-Unis est passée de 1.5 % en 1998 à 2.6 % en 1999, il en est de même en Europe où l’ inflation réalisée a été de 2 % contre un taux théorique de 1 % sans l’ effet des prix des produits pétroliers. 11 Néanmoins, le niveau du taux d’ inflation reste depuis 1997 particulièrement bas et ce, suite à la baisse de la demande de produits de base consécutive à la crise financière de l’ Asie et de la Russie. La baisse de l’ inflation aurait continué en 1999 sans le choc des prix des produits pétroliers et alimentaires. Il convient toutefois de souligner que l’ augmentation des prix des produits alimentaires a été modeste par rapport à celle très importante des prix des produits pétroliers. 2. Taux de change et taux d’ intérêt En 1999, le Dollar américain et l’ Euro ont été stables vis-à-vis des principales devises autres que le Yen japonais, ce qui - compte tenu du faible niveau de l’ inflation - a contribué à améliorer considérablement la compétitivité en Europe ( Taux de change effectif réel passé de 105 % en 1998 à près de 90 % en 1999 ). Par contre, le Yen japonais s’ est raffermi par rapport à l’ Euro et au Dollar en s’ appréciant de 12 % en terme effectif en raison de la vigueur de la demande de produits japonais. Cette hausse a été encore loin d’ affecter la compétitivité du Japon, l’ excédent de sa Balance courante s’ étant au contraire renforcé, passant de 99 Milliards de USD en 1998 à 100 Milliards en 1999. En ce qui concerne la politique monétaire, la plupart des pays de l’ OCDE à l’ exception des Etats-Unis a détendu les taux d’ intérêt. Ainsi, dans la zone Euro et suite à l’ accélération de la croissance de la masse monétaire ( 5.7 % contre 3.8 % en 1997 ), les taux d’ intérêt sur le marché monétaire ont considérablement baissé, passant de 4.3 % debut 1997 à 2.5 % au 1er trimestre 1999, pour ne reprendre qu’ au deuxième trimestre pour atteindre un niveau de près de 3.5 % à la fin de l’ année, entraînant une forte diminution du taux d’ intérêt réel qui est passé en 5 ans de 8 % à près de 1.5 %. Néanmoins, il semble que cette politique n’ a pas augmenté significativement la demande réelle, d’ autant plus que certains pays comme l’ Allemagne et le Royaume-Uni ont été assez réticents pour stimuler résolument la croissance. 12 DEUXIEME PARTIE EVOLUTION DE L’ ECONOMIE NATIONALE CHAPITRE 1 : LE SECTEUR REEL L’ année 1999 a été marquée par l’ accélération de la croissance du PIB dont le taux est passé de 3.9 % en 1998 à 4.7 % en 1999, croissance qui a bénéficié surtout au secteur tertiaire et également cette fois au secteur primaire, tandis que le secteur secondaire a enregistré une baisse de sa croissance, suite aux marasmes de certains sous-secteurs ( Alimentaires, agro-industries, papeterie, industrie minière ) et à cause de l’ augmentation considérable des prix des produits pétroliers. Les branches d’ activités suivantes ont évolué positivement pour contribuer à l’ expansion du PIB : la production vivrière ( Paddy, maïs, manioc, … ), les transports, voyages, travaux publics et bâtiments et enfin les industries des boissons surtout hygiéniques. En ce qui concerne les emplois du PIB, on constate une baisse de croissance de la demande intérieure réelle ( 3.2 % contre 5.1 % en 1998 ), du fait de la diminution des investissements publics et de la baisse de la consommation privée, si bien que la croissance du PIB a été tirée essentiellement par les exportations de biens et services non facteurs, dont il faut noter en particulier les exportations de produits non agricoles ( Crevettes, sucre, tissus de coton, produits pétroliers, … ), les exportations des zones franches industrielles et les recettes de transports et voyages. En tous cas, l’ épargne intérieure brute s’ est améliorée, contribuant à une meilleure couverture des investissements qui, eux mêmes, ont diminué par rapport à 1998. Il est évident que l’ avenir de l’ économie malgache repose sur sa capacité à développer l’ épargne intérieure, en ajustant l’ absorption intérieure et en stimulant les exportations. La structure de la valeur ajoutée durant les trois dernières années d’ expansion économique montre la prépondérance des revenus du secteur tertiaire, passant de 51.7 % des revenus des facteurs en 1997 à 52.3 % et à 52.8 % respectivement en 1998 et 1999. Par ailleurs, il est très frappant de constater que les revenus du secteur secondaire atteignent tout juste 13 % de la valeur ajoutée, il en est de même de ceux du secteur primaire dont la part dans la valeur ajoutée a baissé pour se situer à 36.2 % en 1999. En effet, comme dans tous les pays en voie de développement, le secteur tertiaire ( Commerce, transports et voyages, Construction immobilière, … ) se présente comme étant 13 le secteur le plus rentable. Il est évident que l’ épargne du secteur tertiaire ne peut pas être moindre que celle des autres secteurs, alors que les investissements de ces derniers ( Secteur primaire et secteur secondaire ) sommes toutes très coûteux sont essentiellement financés par des emprunts. Ainsi, pour que les secteurs primaires et secondaires ne soient pas les éternels emprunteurs, il est primordial d’ inciter les opérateurs du secteur tertiaire à investir leurs capitaux propres dans ces secteurs vitaux pour l’ économie. Pour ce qui est de l’ évolution des prix, deux facteurs importants sont à signaler : l’ augmentation des prix intérieurs des produits pétroliers d’ une part et la hausse des prix du groupe de produits « Viandes – Volaille – Poissons » d’ autre part. L’ augmentation des prix des carburants résulte de la hausse spectaculaire des prix internationaux de produits pétroliers ( Prix doublés en un an ) et qui a fait augmenter les prix intérieurs à la pompe de 35.4 % pour l’ ensemble de 1999 contre seulement 4.0 % en 1998, tandis que le renchérissement de la viande, de la volaille et du poisson fait suite à la destruction en 1999 du cheptel porcin malgache due à la peste porcine africaine. En particulier, la pénurie de viande de porc a poussé vers le haut les prix des produits de substitution tels que la viande bovine et la volaille. A cela s’ ajoute la pression sur les prix des produits de mer, suite à l’ arrêt de l’ approvisionnement en provenance des zones contaminées par le choléra. L’ augmentation des prix des produits pétroliers est à l’ origine de l’ accélération du déflateur du PIB qui est passé de 8.4 % en 1998 à 9.8 % en 1999. Par contre, l’ augmentation sommes toutes modeste des prix mondiaux des produits alimentaires n’ a pas eu d’ effet significatif sur l’ indice des prix intérieurs à la consommation. En fait, le prix du riz à Madagascar en 1999 a été en moyenne stable du fait d’ une plus faible amplitude de ses variations saisonnières par rapport à l’ année dernière. En effet, la moins faible baisse saisonnière des prix du riz au premier semestre 1999, due à la diminution de la récolte de riz dans la région du lac Alaotra, a été compensée par une moins faible hausse des prix durant le second semestre, consécutive à l’ arrivée sur le marché d’ un stock suffisant de riz importé. Néanmoins, l’ impact des prix du groupe alimentaire « Viande – Volaille – Poissons » dans l’ indice général des prix à la consommation a été tel que le taux d’ inflation a atteint un niveau exceptionnel de 14.4 % en terme de glissement annuel contre 6.4 % réalisés en 1998, taux qui serait seulement de 4.9 % sans l’ effet des prix du groupe alimentaire cidessus. Cette explication de l’ accélération des prix à Madagascar en 1999 contraste avec celle des pays de l’ OCDE où c’ est l’ augmentation des prix des produits pétroliers qui a poussé vers le haut la croissance de leurs indices des prix à la consommation. 14 La question se pose alors sur la limite de la politique monétaire dans sa lutte anti-inflationniste. Comme il est dit dans l’ Aperçu général et plus tard dans le Chapitre 4 réservé au secteur monétaire et financier, la seule explication qu’ on puisse faire pour les trois années est que le prix d’ équilibre macroéconomique a été simplement le prix de l’ offre réelle de biens et services. En effet, étant donné qu’ à Madagascar la demande réelle de biens pour la production et la consommation s’ avère particulièrement incompressible, le volume nominal de cette demande s’ est ajustée au gré du montant nominal de l’ offre de biens et services y afférente, sans que cette demande ait pu être accentuée par un excès éventuel de la quantité réelle de monnaie. On a noté que cette offre a été particulièrement à bon marché en 1997 et 1998 et a subi une légère hausse des prix en 1999, suite à l’ augmentation importante des prix des produits pétroliers et des autres produits intermédiaires et de consommation. Ces constats semblent justifier que, quel que soit le rapport ex ante entre le taux de croissance de l’ encaisse réelle et celui du Produit Intérieur Brut, il convient de porter une attention particulière sur l’ importance et le suivi de l’ offre de biens et services, dont la surévaluation entraîne une sous-évaluation du prix d’ équilibre macroéconomique. Variation de l’ indice des prix à la consommation familiale traditionnelle en % Glissement annuel Moyenne annuelle 1994 1995 1996 1997 1998 1999 61.2 39.0 37.3 49.0 8.3 19.8 4.8 4.5 6.4 6.2 14.4 9.9 11. PRODUIT INTERIEUR BRUT La politique de relance économique basée sur la promotion du secteur privé a été concrétisée en 1999 par la mise en place des reformes structurelles convenues avec les Institutions de Bretton Woods, telles que l’ achèvement du désengagement de l’ Etat des deux banques publiques ( BFV et BTM ) et la privatisation des entreprises publiques, bien que sur les 46 entreprises prévues d’ être privatisées quelques unes seulement ont trouvé pour le moment des repreneurs ( FAMAMA, TORGINOL, SODIP, … ). Par ailleurs, afin d’ inciter l’ accroissement de la demande intérieure globale, un système d’ amortissement dégressif des matériels de production et une révision à la baisse des taux et l’ aménagement des tranches imposables sur les revenus salariaux et non salariaux ont été institués. De même, l’ impôt sur les revenus des capitaux mobiliers ( IRCM ) a été unifié et abaissé à 25 % pour les entreprises ( Auparavant entre 25 et 100 % ) et fixé à 30 % pour les personnes physiques. 15 En 1999, l’ application de la TVA remboursable aux zones franches industrielles et du droit d’ accise aux produits finis locaux même de première nécessité ( Sucre, produits de boulangerie, … ) ont provoqué une certaine inquiétude, et même une tentative de grève de paiement, auprès des opérateurs économiques, mais n’ ont perturbé que temporairement le climat économique. En gros, grâce à l’ amélioration des exportations de produits manufacturés et à l’ essor du tourisme, le secteur tertiaire a été le grand gagnant de la croissance du PIB. Par ailleurs, la croissance des revenus du secteur primaire s’ est cette fois améliorée, favorisée par l’ augmentation de la production vivrière. Produit Intérieur Brut aux prix de 1984 En Milliards de FMG 1997 1998 1999 Variations en % 1998/ 97 1999/ 98 Structure en % 1997 1998 1999 2045.6 2126.1 2225.1 3.9 4.7 100.0 100.0 100.0 Secteur primaire Secteur secondaire Secteur tertiaire, don Secteur public Charges non imputées 696.9 240.5 968.6 108.1 -33.1 711.8 253.1 1017.7 108.2 -37.1 736.0 264.0 1073.7 108.2 -39.4 2.1 5.2 5.1 0.1 12.1 3.4 4.3 5.5 0.0 6.2 34.1 11.8 47.4 5.1 -1.6 33.5 11.9 47.9 5.1 -1.7 33.1 11.9 48.3 4.9 -1.8 PIB ( aux coûts des fact. ) Impôts indirects 1873.0 172.6 1945.6 180.4 2034.3 190.8 3.9 4.5 4.6 5.8 91.6 8.4 91.5 8.5 91.4 8.6 Investissements, dont Investissem. publics Investissements privés Consommation, dont Consomm. publique Consommation privée Exportations Importations 217.8 115.7 102.1 1856.1 174.3 1681.9 338.3 366.6 237.5 130.5 107.0 1949.9 159.0 1790.9 323.2 384.5 246.6 130.5 116.1 2011.6 174.3 1837.3 376.8 409.9 9.0 12.8 4.8 5.1 -8.8 6.5 -4.5 4.9 -1.0 0.0 8.5 3.2 9.6 2.6 16.6 6.6 10.6 5.7 5.0 90.7 8.5 82.2 16.5 17.9 11.2 6.1 5.0 91.7 7.5 84.2 15.2 18.1 11.1 5.9 5.2 90.4 7.8 82.6 16.9 18.4 Epargne Intérieure Brute 189.5 176.2 213.5 -7.0 21.2 9.3 8.3 9.6 755.7 933.3 969.4 882.4 803.5 1007.2 1048.9 956.9 864.9 1104.8 1138.4 1050.7 6.3 7.9 8.2 8.4 7.6 9.7 8.5 9.8 PIB ( aux prix du marché ) Ressources Emplois Déflateur ( Indices ) Secteur primaire Secteur secondaire Secteur tertiaire PIB Sources : Institut National de la Statistique 16 111. Sources du PIB La performance la plus forte a été celle du secteur tertiaire, avec un taux de croissance de 5.5 % en 1999, améliorant ainsi le taux de 5.1 % atteint en 1998. Ce résultat provient notamment de l’ essor des activités du tourisme, des transports ainsi que des bâtiments et travaux publics. Pour le secteur secondaire, malgré l’ essor de certaines branches, la croissance a faibli en 1999, passant de 5.2 % en 1998 à 4.3 % en 1999. Cette situation s’ explique par une diminution notable des résultats obtenus par les industries extractives ( - 43.5 % ) en raison essentiellement de problèmes de débouchés extérieurs, et par les industries alimentaires ( - 4.8 % ) suite aux effets de la peste porcine et du choléra. Par contre, le secteur a bénéficié de l’ essor continu de quelques branches, telles que les industries des boissons, surtout hygiéniques, et des zones franches industrielles. En ce qui concerne le secteur primaire, la situation d’ ensemble s’ est améliorée ( + 3.4 % contre 2.1 % en 1998 ), suite notamment à la levée de la menace acridienne et grâce à l’ extension des surfaces cultivées et à l’ adoption de techniques améliorées qui ont atténué l’ effet du manque de pluies dans certaines régions telles que le lac Alaotra. 112. Emplois du PIB Du côté des emplois, la consommation globale a été caractérisée par une forte reprise de la consommation publique, alors que la croissance de la consommation privée a diminué, portant la part globale de la consommation dans le PIB à 90.4 % en 1999 contre 91.7 % en 1998 et 90.7 % en 1997. Corollairement, le taux d’ épargne intérieure s’ est améliorée, passant de 8.3 % du PIB en 1998 à 9.6 % en 1999 La reprise de la consommation publique ( + 9.6 % contre - 8.8 % en 1998 ) s’ explique essentiellement par des dépenses du personnel plus élevées que prévues suite au paiement des primes et à la décompression des salaires du personnel. Le taux de consommation publique a été de 7.8 % en 1999 contre 7.5 % et 8.5 % respectivement en 1998 et 1997. Pour la consommation privée ( + 2.6 % contre 6.5 % en 1998 ), l’ évolution semble refléter l’ effritement du pouvoir d’ achat de la monnaie dont le taux de croissance de l’ encaisse réelle est descendu subitement à 5 % contre un taux de 20 % trois ans auparavant. Concernant les investissements, la baisse de la performance en 1999 ( - 1.0 % contre 9.0 % en 1998 ) fait suite à la diminution des investissements publics ( 0.0 % contre 9.0 % en 1998 ) qui n’ a pu être compensée par 17 l’ accélération de la hausse des investissements privés ( 8.5 % contre 4.8 % en 1998 ). Ainsi, malgré une certaine reprise des investissements privés, dont la privatisation de quelques entreprises publiques telles que la FAMAMA, TORGINOL, etc., le taux d’ investissement s’ est stabilisé ( 11.2 % du PIB en 1998 et 11.1 % en 1999 ). En général, la croissance du PIB en 1999 a été tirée plutôt par la demande extérieure de biens et services. Consommation globale, publique et privée (En milliards de francs malgaches de 1984) 2500 2000 1500 1000 500 0 1994 1995 1996 Consommation globale 1997 1998 Consommation Privée 1999 Consommation Publique Evolution de l'Epargne et des Investissements (En milliards de francs malgaches de 1984) 350 300 250 200 150 100 50 0 1984 1985 1986 1987 1988 1989 1990 EPA RGNE 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 INV ESTISSEMENTS 113. Solde de financement L’ amélioration de l’ épargne intérieure, face à la diminution des investissements, a permis de redresser le taux de couverture des investissements qui est passé de 74.2 % en 1998 à 86.6 % en 1999, portant le gap de ressources en francs constants à 30 Milliards de FMG contre 61.3 Milliards en 1998. En fait, le but de ce ratio n’ est pas d’ atteindre une couverture à 100 % des dépenses d’ investissement par l’ épargne intérieure, mais d’ appréhender l’ impact du financement sur le volume des 18 investissements. Ainsi, en ce qui concerne l’ année 1999, la baisse des investissements notamment publics est à ramener à la faiblesse du financement extérieur. 12. LA PRODUCTION AGRICOLE Le taux de croissance du secteur primaire n’ a cessé de s’ améliorer ces dernières années pour se situer à 3.4 % en 1999 contre 2.1 % en 1998 et 1.9 % en 1997. Cette évolution provient essentiellement de l’ essor de l’ agriculture, ce qui a permis de combler les pertes subies par l’ élevage. Ainsi, la production agricole a augmenté de 5.4 % en 1999 contre une baisse de 1.8 % en 1998, suite à la levée de la menace acridienne, à l’ extension des surfaces cultivées et à l’ adoption de techniques améliorées et ce, en dépit de l’insuffisance des pluies lors de la semence et de l’ inondation dans certaines régions. Evolution des principaux produits agricoles ( En Milliers de tonnes ) 1997 PRODUCTION 1998 1999 Variation en % 1998/1997 1999/1998 2558.0 2418.0 178.0 510.0 280.0 70.0 2447.0 2412.0 155.0 511.0 281.0 72.0 2570.0 2461.0 175.0 522.0 291.0 74.0 -4.3 -0.2 -12.9 0.2 0.4 2.9 5.0 2.0 12.9 2.1 3.6 2.8 55.0 4.3 14.5 1.5 4.3 8.0 18.0 60.0 5.0 13.5 1.7 4.3 7.8 18.0 65.0 5.5 12.3 2.0 4.3 8.0 17.0 9.1 16.3 -6.9 13.3 0.0 -2.5 0.0 8.3 10.0 -8.9 17.6 0.0 2.6 -5.6 36.2 2160.0 35.8 3.0 38.6 2180.0 34.0 3.7 34.5 2180.0 34.5 3.7 6.6 0.9 -5.0 23.3 -10.6 0.0 1.5 0.0 Cultures vivrières PADDY MANIOC MAIS PATATE DOUCE POMME DE TERRE HARICOT SEC Cultures d’ exportation CAFE VANILLE VERTE GIROFLE POIVRE CACAO POIS DU CAP SISAL Cultures industrielles COTON GRAINE CANNE A SUCRE ARACHIDE ( COQUE ) TABAC Sources : Ministère de l’ Agriculture et du Développement rural 19 121. Cultures vivrières Pour l’ ensemble des cultures vivrières, les réalisations ont augmenté par rapport à 1998, malgré une mauvaise répartition des pluies durant la période de végétation. Ce qui a entraîné une baisse du rendement. Ainsi, la production de paddy s’ est accrue de 5.0 % pour atteindre 2.570.000 tonnes, après avoir diminué de 4.3 % en 1998 ( 2.447.000 tonnes ). Dans l’ ensemble, l’ extension des surfaces cultivées et l’ adoption de techniques améliorées ont permis de limiter les impacts de la sécheresse et de la mauvaise répartition des pluies. De même, le manioc, deuxième source de calories après le riz, a connu une amélioration du rendement grâce au Programme de Vulgarisation Agricole ( PNVA ). Ce qui a permis une augmentation de 2.0 % de la production après une légère baisse ( -0.2 % ) enregistrée en 1998. Concernant le maïs , la hausse a été de 12.9 % contre une baisse de 12.9 % en 1998, tandis que la patate douce, la pomme de terre et le haricot sec ont connu une légère augmentation de respectivement 2.1 %, de 3.6 % et de 2.8 % par rapport à 1998. 122. Produits d’ exportation Parmi les cultures d’ exportation , le café a enregistré un accroissement en volume de 5000 tonnes, soit le même tonnage qu’ en 1998, pour se chiffrer à 65000 tonnes. Epargnés par les grands cyclones, les plants ont continué à produire, mais la baisse des prix mondiaux ( - 18.2 % ) consécutive à une certaine abondance des offres en provenance de l’ Amérique du Sud et de l’ Asie du Sud-Est n’ a pas été pour encourager les opérateurs à exporter et les paysans à renouveler leurs plantations. Concernant la vanille verte, la production a poursuivi son expansion, suite à l’ assainissement de la filière en 1996, pour atteindre 5.500 tonnes en 1999 contre 5.000 tonnes et 4.300 tonnes respectivement en 1998 et 1997. Par ailleurs, la remontée du cours mondial due à la diminution de la récolte indonésienne ( 150 tonnes environ contre 400 à 600 tonnes habituellement ) a favorisé une bonne tenue des prix aux producteurs, passant de 5.900 Francs malgaches le kilogramme de vanille verte en 1997 à 14.000 Francs malgaches en 1999. Pendant cette période, le prix de la vanille préparée est passée de 20.000 à 120.000 Francs malgaches. Pour le poivre, la hausse de la production a été de 17.6 %. Par contre, l’ augmentation du pois du cap n’ a été que 2.6 %, compte tenu du manque de débouchés. La production de cacao a stagné à 4.300 tonnes suite au marasme 20 du marché mondial. Il en est de même du sisal qui a baissé de 5.6 % pour cause de difficulté à l’ exportation. La production de girofle a continué de baisser ( - 8.9 % contre – 6.9 % en 1998 ), suite à la réduction des surfaces cultivées et malgré l’ amélioration sans précédent de 20 % des prix internationaux et dont le niveau équivaut presque à trois fois celui de 1998. 123. Produits de base industriels Parmi les cultures industrielles, la production de coton graine a baissé de 11.0 % notamment à cause de la mauvaise répartition des pluies et des détériorations importantes des prix sur le marché mondial. En ce qui concerne la canne à sucre, la production a stagné au niveau de 1998 ( 2.180.000 tonnes ), ce qui a permis néanmoins de doubler les exportations de sucre ( 31200 tonnes contre 11600 tonnes par an auparavant ) suite au rattrapage du quota à destination des Etats-Unis en sus du quota habituel. La dernière estimation du tabac porte sur une production de 3.700 tonnes. Le produit a bénéficié à la fois de la compétitivité des prix sur les marchés mondiaux et de la reprise de la transformation industrielle après l’ incendie de l’ usine SACIMEN en 1997. 13. LA PRODUCTION INDUSTRIELLE Le tissu industriel de Madagascar étant constitué en grande partie par le textile et l’ habillement, la croissance de la valeur ajoutée du secteur industriel a diminué en 1999 ( + 4.3 % contre + 5.2 % en 1998 ), suite au renforcement de la concurrence sur le marché local et à d’ importantes détériorations des prix des tissus sur le marché international. Par ailleurs, certaines branches ont eu soit des problèmes de prix et de débouchés ( Industries minières ) ou souffrent de difficultés d’ ordre concurrentiel et structurel ( Industries de la viande, papeterie ). Les seuls secteurs dont la production relate une certaine prospérité sont les industries des boissons surtout hygiéniques et les zones franches industrielles. 131. Industries de l’ énergie Pour les produits pétroliers, l’ ensemble de la production a baissé de 3.1 %, suite à la réduction des importations de la SOLIMA ( - 2.6 % pour les produits finis et – 13.8 % pour le pétrole brut ), consécutivement à la hausse très 21 importante des cours mondiaux du pétrole. Par ailleurs, la diminution de la production du kérozène ( - 13.6 % ) s’ explique en partie par la libéralisation du secteur du transport aérien, les compagnies aériennes étrangères n’ étant pas tenues de s’ approvisionner sur le marché local malgache. Néanmoins, la SOLIMA a pu améliorer ses recettes de ventes à l’ exportation ( 9.80 Millions de DTS contre 8.00 Millions en 1998, soit + 22.5 % ), malgré la diminution de la quantité exportée ( - 4.8 % ). En ce qui concerne l’ électricité, la consommation nationale a enregistré une croissance de 9.7 % due surtout à des entreprises de grande taille telle que la SOLIMA Production de produits pétroliers ( En tonnes métriques ) 1997 PRODUCTION 1998 1999 VARIATION EN % 1998/1997 1999/1998 GAZ ESSENCE KEROZENE GAS OIL FUEL OIL 5 337 69 800 57 167 107 229 204 043 4 503 67 204 59 652 93 612 209 053 5 475 71 568 51 567 101 524 190 454 -15.6 -3.7 4.3 -12.7 2.5 21.6 6.5 -13.6 8.5 -8.9 TOTAL 443 576 434 024 420 588 -2.2 -3.1 Sources : SOLIMA Production et consommation d’ éléctricité ( En millions de KWH ) 1997 1998 1999 PRODUCTION Hydraulique Thermique 616 489 128 642 503 139 686 511 175 4.2 2.9 8.9 6.8 1.5 26.1 CONSOMMATION Eclairage public Menages Autres 485 8 200 278 528 8 226 293 579 9 249 321 8.7 8.3 13.2 10.4 9.7 8.4 9.8 4.8 VARIATIONS EN % 1998/1997 1999/1998 Sources : JIRAMA 132. Industrie des boissons L’ industrie des boissons continue d’ enregistrer une croissance notable en 1999 ( + 18.3 % ), grâce à la popularité des produits de l’ usine STAR ( Société 22 Tananarivienne de Réfrigération ) et des produits laitiers de la firme TIKO et à un réseau de distribution couvrant les moindres petits villages du pays. La croissance de ce sous-secteur a été tirée en grande partie par la vente de boissons surtout hygiéniques dont la consommation a été favorisée par l’ inquiétude engendrée par le risque d’ attraper le choléra. 133. Production des zones franches industrielles La croissance de la production des zones franches ( + 22.4 % ) est liée au dynamisme de ce secteur qui, entre 1998 et 1999, a créé environ 6 000 emplois supplémentaires et dont le nombre des employés a presque triplé en quatre ans ( 13 000 employés en 1995 et 32 000 employés en 1999 ). Par ailleurs, la compétitivité de leurs prix à l’ exportation est assurée, grâce à une main d’ œuvre de qualité et bon marché. 134. Industries diverses En 1999, l’ industrie du tabac a repris ( + 9.5 % ), notamment celle des cigarettes blondes après l’ incendie de l’ usine SACIMEN en 1997. Par contre, les industries minières figurent parmi les sous-secteurs en difficulté du secteur secondaire, à cause des problèmes de débouchés sur le marché extérieur. Ainsi, la production de chromite, de mica et de graphite a subi respectivement une baisse de 99.9 %, de 95.6 % et de 22.3 %, provoquant ainsi une diminution de 43.5 % de la valeur ajoutée du secteur minier. Production minière ( En tonnes ) GRAPHITE CHROMITE MICA TONNAGE TOTAL 1998 1999 Variation 1999/1998 en % 18 689.6 134 659.0 1 232.4 14 516.0 144.0 53.8 -22.3 -99.9 -95.6 154 581.0 14 713.8 -90.5 Sources : Ministère de l’ Energie et des Mines Concernant la branche agro-industrie, la diminution de la production de 11.0 % enregistrée en 1999 s’ explique en partie par les difficultés rencontrées dans l’ exportation des dérivées du sisal. En ce qui concerne la production sucrière, la stagnation de la production de canne à sucre ( 2 180 000 tonnes ) n’ a pas permis d’ utiliser pleinement la capacité de production, notamment après la réouverture de la Sucrerie de 23 Morondava. Néanmoins, la filière a pu satisfaire leur quota à l’ exportation ( 18 300 tonnes en 1999 contre 7 500 tonnes par an auparavant ). 14. LES ACTIVITES DU SECTEUR TERTIAIRE Etant la composante la plus importante de la valeur ajoutée, le secteur tertiaire a été également le moteur de la croissance économique en 1999. En effet, sa valeur ajoutée a augmenté de 5.5 % contre 5.1 % en 1998 suite entre autres à la bonne tenue des activités du tourisme et des transports ainsi que des travaux publics et bâtiments. 141. Transports, voyages et tourisme Le transport maritime, mesuré par l’ ensemble des embarquements et des débarquements, ont enregistré une hausse de 12.7 % pour le trafic des bateaux conteneurs, de 10.1 % pour le trafic des simples navires et de 13.1 % pour les pétroliers. A ce propos, la rubrique « Frets et assurances » de la Balance des paiements ont enregistré une hausse exceptionnelle de 17.1 %. En ce qui concerne le transport aérien, l’ afflux continu de touristes non résidents a permis un développement stable du trafic à long cours. Ainsi, les recettes de voyages ont enregistré une augmentation de 11.0 % suite à l’ augmentation du nombre des visiteurs non résidents dans le pays ( 138 253 visiteurs en 1999 contre 121 207 visiteurs en 1998, soit + 14 % ). 142. Bâtiments et travaux publics Les bâtiments et travaux publics ont augmenté de 11.6 %, l’ épargne du secteur tertiaire étant investie pour la plupart dans le transport et l’ immobilier. Par ailleurs, la construction de logements fait partie des objectifs sociaux poursuivis par le Gouvernement. 143. Commerce intérieur Le commerce intérieur a augmenté de près de 3.3 % en 1999. Cette croissance sommes toutes modeste fait suite à l’ effritement cumulé du pouvoir d’ achat depuis 1995 et à la faible augmentation de la masse salariale depuis plusieurs années. A ce propos, la croissance de la consommation réelle globale a subi une décélération suite justement au ralentissement de la consommation privée. 24 CHAPITRE 2 : LE SECTEUR EXTERIEUR Trois faits majeurs ont marqué l’ année 1999 dans le cadre de nos relations avec l’ extérieur : l’ avènement de l’ Euro en Janvier qui a conduit la Banque Centrale à modifier sa devise pivot en substituant l’ Euro au Franc français, ensuite la finalisation des accords avec le FMI et la Banque Mondiale dans le cadre des deuxièmes accords sur la Facilité d’ Ajustement Structurel Renforcé ( FASR ) et le Crédit d’ Ajustement Structurel ( CAS ), et enfin l’ entrée en vigueur depuis Septembre de l’ abaissement tarifaire entre Maurice et Madagascar. Sur le plan des opérations proprement dites, on notera l’ effort entrepris par les opérateurs économiques pour augmenter et diversifier les exportations, malgré une conjoncture défavorable qui a baissé les prix de certains produits stratégiques ( Café, crevettes, tissus de coton, …). Par ailleurs, les recettes de services ont augmenté remarquablement, suite aux approvisionnements des représentations étrangères et organismes internationaux installés à Madagascar et aux virements de fonds privés reçus par les filiales des sociétés étrangères. Il faut remarquer également la forte reprise des dons reçus par les privés ainsi que la réapparition des importations sans cession de devises. Le tout a réduit notablement le déficit de la Balance courante qui est passé de 197.1 Millions de DTS en 1998 à 180.4 Millions de DTS en 1999, soit en amélioration de 8.5 %, malgré la hausse des importations entraînées par l’ augmentation des prix des produits pétroliers et par les achats d’ équipements et de matières premières. La signature des accords avec les institutions de Bretton Woods a attiré un volume important de dons ( + 19.7 % ) en provenance de l’ Union Européenne, de la France, du Japon et des Etats-Unis. Par ailleurs, en ce qui concerne les capitaux non monétaires, on constate un développement important des investissements directs étrangers, passant de 11.9 Millions de DTS en 1998 à 42.7 Millions de DTS en 1999, suite à des rachats d’ entreprises publiques ( 15.4 Millions de DTS ) et à des nouvelles implantations ou extensions ( 27.3 Millions de DTS ). Cet ensemble, joint à l’ amélioration de la Balance courante, a contribué à diminuer considérablement le déficit global de la Balance des paiements, passant de 126.6 Millions de DTS en 1998 à 10.0 Millions de DTS en 1999, soit en amélioration de 92.1 %. Pour ce qui est du financement du déficit global, on notera le déblocage de la première tranche du deuxième accord FASR avec le FMI ( 13.6 Millions de DTS ) et l’ allégement sur les échéances courantes de la dette équivalant à 40.8 Millions de DTS. Ainsi, compte tenu de l’ excès de financement, la 25 Banque Centrale a pu augmenter ses réserves de 43.7 Millions de DTS contre une baisse de 86.9 Millions de DTS en 1998. Compte tenu des afflux exceptionnels de devises en provenance de l’ étranger ( Recettes d’ exportation, recettes de services, transferts privés ), la Banque Centrale a été tout au long de l’ année acheteur net sur le marché interbancaire de devises ( MID ) à l’ exception du mois de juin. Les achats nets remontent à 37.4 Millions 100.5 Millions d’ Euros ( Achats : 137.8 Millions ; Ventes : d’ EUROS ), lesquels ne peuvent toutefois pas être la cause de la dépréciation sensible du Franc malgache qui a été en moyenne de 10.6 % contre 5.6 % réalisés en 1998. En effet, il s’ est avéré que cette dépréciation du Franc malgache vis-à-vis du devise pivot qui est l’ Euro n’ est que le reflet fidèle de l’ évolution du cours en Euro du Dollar américain sur les marchés internationaux. Par ailleurs, les interventions de la Banque Centrale ont seulement pour but de lisser les trop grandes amplitudes de fluctuation du cours de l’ Euro sur le MID. En ce qui concerne nos dettes extérieures, les charges de la dette ont nettement diminué en se chiffrant à 116.9 Millions de DTS contre 162.2 Millions de DTS en 1998, soit en diminution de 27.9 %, suite à la baisse des intérêts de retard et des charges découlant des réaménagements, ramenant le ratio « Services de la dette / Exportations de biens et services non facteurs » à 17.6 % contre 26.5 % en 1998. Par contre, le stock de la dette, y compris les arriérés de paiements extérieurs, et dont 90 % sont dus au Club de Paris et aux organismes internationaux, a augmenté de 6.2 %, suite aux nouveaux tirages obtenus des organismes internationaux. Ainsi, notre ratio « Stock de la dette / Produit Intérieur Brut » s’ est détérioré, passant de 116.7 % en 1998 à 125.5 % en 1999. 21. LA BALANCE DES PAIEMENTS Après la situation assez critique en 1998, la Balance des paiements s’ est largement redressée avec un déficit global de 10.0 Millions de DTS, suite notamment à l’ amélioration des recettes de services ( + 12.8 % contre 8.4 % en 1998 ), à l’ augmentation importante de l’ ensemble des transferts sans contrepartie en provenance de l’ étranger ( + 33.0 % contre – 34.3 % en 1998 ) et à l’ essor remarquable des n i vestissements directs étrangers ( + 258.8 % contre 19.0 % en 1998 ). Ainsi, le déficit global de la Balance des paiements a été ramené à 0.4 % du PIB nominal contre 4.6 % en 1998. 26 211. La Balance courante L’ amélioration des recettes de services et l’ augmentation importante des transferts des privés en provenance de l’ étranger ont contribué au redressement du déficit de la Balance courante, laquelle mesure le gap de financement du secteur privé ( Amélioration de 8.5 % contre seulement 4.0 % en 1998 ) et ce, malgré l’ accroissement des importations. Parallèlement, le ratio « Déficit de la balance courante / PIB nominal » a diminué, passant de 8.0 % en 1997 et de 7.2 % en 1998 à 6.6 % en 1999. Balance des paiements de 1997 à 1999 En Millions de DTS 1997 1998 1999 1. BALANCE COURANTE 11. Balance commerciale 111. Exportations 112. Importations 12. Services nets 121. Recettes de services 122. Paiements de services 1221. Frets et assurances 1222. Transports et voyages 1223. Revenus des investissements dont : Intérêts 1224. Autres services 13. Transferts privés sans contrepartie -205.4 -128.9 366.7 495.6 -160.7 200.3 361 79.2 91.2 84.2 79.2 106.4 84.2 -197.1 -90.3 405.2 495.5 -168.1 217.2 385.3 78.6 118.4 72.2 67.2 116.1 61.3 -180.4 -117.8 425.9 543.7 -138.6 245.0 383.6 88.3 118.7 46.2 39.8 130.4 76.0 2. TRANSFERTS PUBLICS SANS CONTREPARTIE 140.2 86.1 120.0 3. CAPITAUX NON MONETAIRES NETS 31. Tirages 32. Amortissements ( - ) 33. Engagements à long terme 34. Investissements directs 82.7 155.5 78 -4.8 10 7.1 90.2 95 0 11.9 40.6 75.0 77.1 0 42.7 4. BANQUES NETTES -18.6 17.3 2.9 5. AUTRES, Y COMPRIS ERREURS ET OMISSIONS 20.9 -40.0 6.9 19.8 -19.8 -126.6 +126.6 -10.0 +10.0 44.4 0.7 0.7 0 -24.7 -40.2 38 -10.3 0 -10.3 12 86.9 40.8 9.8 13.6 -3.8 3.1 -43.7 BALANCE GLOBALE FINANCEMENT DE LA BALANCE GLOBALE 1. Dettes réaménagées ( + ) 2. FMI net 21. Tirages ( + ) 22. Rachats ( - ) 3. Variations des arriérés ( Accumulation : + ) 4. Variation de la réserve de change ( Augmentation : - ) 27 2111. Le commerce extérieur Le déficit de la Balance commerciale, en se soldant à 117.8 Millions de DTS, s’ est aggravé d’ un peu moins de 31 % après une amélioration en 1998, suite à l’ augmentation sensible des importations ( + 9.7 % ). Il convient toutefois de souligner que cette détérioration a été inévitable, compte tenu de l’ augmentation extraordinaire des prix des produits pétroliers, alors que le volume importé par la SOLIMA a même diminué. Par ailleurs, l’ augmentation des importations en 1999 a été conforme à la croissance du Produit Intérieur Brut, dans la mesure où elles se rapportent à des achats plus intenses de matières premières et d’ équipements. Evolution des exportations et des importations (En millions de DTS) 700 650 600 550 500 450 400 350 300 250 200 150 100 50 0 1995 1996 EXPORT A T I O N S FOB 1997 1998 1999 I M P O R T A T I O N S CAF 21111. Les exportations Sauf pour la vanille, le girofle et le poivre dont le cours ont augmenté ( Vanille : + 15.1 %, girofle : + 120.1 %, Poivre vert : + 24.7 % ), les prix des autres produits à l’ exportation ont tous baissé, en particulier ceux des produits au poids assez important dans la valeur ajoutée des exportations, tels que les crevettes ( - 3.9 % ), les sucres ( - 33.5 % ) et les tissus de coton ( - 13.8 % ). Néanmoins, les opérateurs n’ ont pas boudé les marchés, même si les prix ont baissé. 211111. Exportation de produits agricoles Les opérateurs ont profité de l’ amélioration des prix de certains produits agricoles ( Vanille, girofle ) pour augmenter les volumes exportés, malgré 28 l’ abandon de la culture du girofle dans le passé. Ainsi, les exportations en valeur de la vanille et du girofle ont augmenté respectivement de 23.3 % et de 73.9 %. La hausse des prix de la vanille fait suite à la diminution de la récolte en Indonésie ( 150 tonnes environ contre 400 à 600 tonnes habituellement ). Pour ce qui est du café, ce produit a enregistré le plus grand recul en valeur des exportations ( - 45.9 % ), du fait d’ une forte détérioration du prix sur le marché international ( - 18.2 % ). La baisse de nos recettes découlait d’ une certaine abondance de l’ offre des principaux producteurs de l’ Amérique latine et du Sud est asiatique d’ une part, et de la dégradation de la qualité du café malgache d’ autre part. Evolution des exportations de 1998 à 1999 en Millions de DTS 1998 Valeur PRODUITS AGRICOLES Café Vanille Girofle Poivre Cacao Sisal PROD. NON AGRICOLES 1999 Quantité Quantité 42.05 1.20 9.90 0.40 0.90 2.70 21.90 20.20 12.00 1.74 0.93 1.52 27.90 1.30 7.82 0.62 1.04 4.64 -45.93 23.3 73.9 93.3 -7.00 26.7 5.12 191.8 182.46 Variations de la valeur en % -12.7 58.29 66.80 40.50 16.30 6.90 0.90 1.00 1.20 Valeur DONT : 11.70 11.60 0.00 6.50 159.90 115.20 13.10 1.00 57.80 8.94 0.01 21.45 9.80 3.30 3.23 3.18 12.20 31.20 0.0.1 4.36 152.30 96.20 9.24 1.15 0.17 78.8 -90.0 -23.7 22.50 -43.10 -35.4 13.57 Crevettes Sucres Viandes Tissus de coton Produits pétroliers Chromite Graphite Essence de girofle 57.70 5.00 0.10 28.10 8.00 5.80 5.00 2.80 SOUS-TOTAL 249.26 250.09 0.33 AUTRES REGIMES DOUAN. 12.54 11.97 -4.54 ZONES FRANCHES INDUST. 143.40 163.84 14.25 405.20 425.90 5.10 TOTAL FOB 211112. Les produits non agricoles d’ exportation Ce groupe de produits ( Crevettes, sucres, tissus de coton, produits pétroliers, essence de girofle, … ) a réalisé un taux d’ accroissement avec des exportations passant de 182.5 Millions de DTS en 1998 à 191.8 Millions en 1999, soit de 5.1 %. Cette évolution reflète le résultat logique de la politique de 29 diversification des exportations adoptée depuis plusieurs années. Par ailleurs, l’ augmentation du volume exporté est en relation avec l’ accroissement du nombre des sociétés agréées pour les exportations à destination de l’ Europe, ainsi qu’ avec la hausse des produits halieutiques issus de l’ aquaculture. Environ deux tiers des exportations ont été expédiées vers l’ Europe, et le reste vers l’ Asie notamment le Japon. En ce qui concerne le sucre, la valeur des exportations a plus que doublé en dépit de la détérioration du prix sur le marché. En fait, la SIRAMA qui en est la principale exportatrice a pu rattraper cette année le quota non honoré l’ année dernière à destination des Etats-Unis et ce, en sus de son quota habituel. Ainsi, elle a pu exporter vers les Etats-Unis plus de 18300 tonnes contre 7 500 tonnes habituellement. 211113. Les exportations des zones franches industrielles Avec un montant total de 163.8 Millions de DTS, les exportations des zones franches industrielles ont connu un taux d’ expansion de 14.3 %, tandis que leur apport dans la valeur totale des exportations est de l’ ordre de 38 %. Les activités des zones franches industrielles sont encore orientées majoritairement vers le secteur textile et habillement, même si quelques unes se lancent dans les services tels que les traitements informatiques. 21112. Les importations La valeur total des importations a progressé de 9.7 % sous l’ impulsion des importations de matières premières et d’ équipements et surtout suite à la valeur des produits pétroliers dont les prix ont considérablement augmenté. Comparativement à l’année dernière durant laquelle on a enregistré une forte reprise des importations de biens de consommation, l’ augmentation de ce genre d’ importation n’ a été en 1999 que de 2.9 %, à cause de la baisse en volume des importations de biens alimentaires ( - 4.7 % ) dont le riz ( - 10.0% ), consécutive à l’ augmentation de la production locale de riz ( + 5.0 % ) et de maïs ( + 14.2 % ). En ce qui concerne les matières premières et les équipements, leurs augmentations en valeur ( Matières premières : + 6.9 %, Equipements : + 2.9 % ) ont été le fait de la hausse de la quantité importée. 30 211121. L’ énergie, les matières premières et équipements Pour l’ énergie, l’ accroissement de près de 21 % de la valeur des importations résultait de l’ accroissement des cours des produits pétroliers sur le marché. Le volume importé a même légèrement baissé, respectivement de 2.6 % pour les produits finis et de 13.8 % pour le pétrole brut, baisse qui est liée également à la baisse de 3.4 % de la production de la SOLIMA. Pour ce qui est des matières premières et les équipements, les augmentations respectives de 6.9 % et de 2.9 % des importations en valeur sont dues à l’ accroissement de la quantité importée, les prix des équipement ayant même subi une certaine baisse ( - 2.0 % ). En ce qui concerne les importations des entreprises des zones franches, leurs achats se sont fortement accrus avec un montant atteignant 147.6 Millions de DTS, soit en augmentation de 31.3 % par rapport à 1998. Avec seulement une hausse de 14.3 % de leurs exportations, on pourrait déduire que le différentiel a été constitué en grande partie par des importations d’ équipements. A ce titre, on a recensé une dizaine d’ entreprises nouvellement agréées en 1999. 211122. Les produits de consommation L’ année 1999 a été caractérisée par une décélération des importations de produits de consommation ( + 2.9 % contre + 22.0 % en 1998 ). Cette tendance est due à la baisse des importations de produits alimentaires ( - 4.7 % ), en particulier le riz ( - 10.0 % ) à cause de l’ augmentation en générale de la production vivrière ( Riz : + 5.0 %, maïs : + 14.2 % ). 2112. La balance des services Trois facteurs ont contribué à l’ amélioration du déficit des services : le concours de circonstances qui fait que les approvisionnements des représentations étrangères et des organismes internationaux installés à Madagascar ont coïncidé avec les appels de fonds effectués par les filiales des sociétés étrangères, ensuite l’ augmentation du nombre des personnes non résidentes qui ont visité le pays, et enfin la baisse des intérêts de la dette liée aux projets financés par des emprunts extérieurs. L’ ensemble des entrées de devises y afférentes et qui constitue près de 95 % des recettes de services s’ est accru ainsi de 15.2 % par rapport à 1998, tandis que les paiements des intérêts ont diminué de près de 40.8 %. Ainsi, le déficit des services s’ est amélioré de 17.5 % contre une détérioration de 4.6 % en 1998. 31 Evolution des importations de 1998 à 1999 en Millions de DTS 1998 1999 ALIMENTATION RIZ AUTRES 39.90 12.80 27.10 33.6 9.50 24.10 ENERGIE PETROLE BRUT PRODUITS FINIS AUTRES 74.80 41.25 33.50 90.70 51.46 38.38 0.86 21.26 24.75 14.57 EQUIPEMENTS 109.60 112.80 2.92 MATIERES PREMIERES 91.20 97.50 6.91 BIENS DE CONSOMMATION 108.10 111.20 2.87 423.60 445.80 5.24 46.89 112.41 46.20 147.60 -1.47 31.31 582.90 495.47 639.60 543.70 9.73 9.73 SOUS-TOTAL AUTRES REGIMES DOUANIERS ZONES FRANCHES INDUSTRIELLES TOTAL CAF TOTAL FOB Variations en % -15.79 -25.78 -11.07 21121. Les recettes de services Dans la structure des recettes de services, ce sont les transports et voyages ainsi que les transferts de fonds reçus pour le fonctionnement des organismes et sociétés étrangères installés dans le pays ( Cf rubrique « Autres services » ) qui constituent la majorité des entrées. Recettes de services en 1998 et 1999 en Millions de DTS FRETS ET ASSURANCES TRANSPORTS ET VOYAGES REVENUS DES INVESTISSEMENTS AUTRES SERVICES TOTAL 1998 1999 Variation en % 3.50 108.30 9.50 95.90 4.00 111.9 6.60 122.50 14.29 3.32 -30.53 27.74 217.20 245.00 12.80 L’ accélération de près de 28 % des recettes au niveau des « autres services » provient de la hausse de 37 % des approvisionnements du secteur public local 32 et étranger, joints à l’ augmentation des transferts reçus par le secteur privé de 25 % pour le fonctionnement de ses filiales à Madagascar. Les transferts des sociétés en provenance de l’ extérieur marquent un certain regain de confiance des investisseurs étrangers vis-à-vis de l’ environnement économique et du climat politique du pays, confiance qui se traduit également par la hausse extraordinaire des flux d’ investissements directs ( + 258.8 % contre 19.0 % en 1998 ) concrétisés en 1999 par des rachats d’ entreprises ( 15.4 Millions de DTS ) et des nouvelles implantations ou extensions ( 27.3 Millions de DTS ). En ce qui concerne l’ accroissement des recettes de transports et voyages ( 3.3 % ), il ne peut être que le fruit des diverses activités de promotion de la destination Madagascar initiées par les opérateurs du secteur depuis les dernières années. Ainsi, le nombre de touristes est passé de 121 207 en 1998 à 138 253 en 1999, soit en augmentation de 14.0 %, tandis que le nombre d’ hôtels a augmenté de 15.4 % et le nombre de chambres de 8.6 %. 21122. Les paiements de services Les paiements de services ont été surtout marqués par la baisse importante des revenus d’ investissements ( - 36.0 % ) résultant de la diminution des charges courantes d’ intérêts de la dette extérieure. Toutefois, cette baisse a été compensée par la hausse de l’ ordre de 12.3 % de l’ ensemble des frets et assurances et des autres services. Paiements de services de 1998 à 1999 en Millions de DTS FRETS ET ASSURANCES TRANSPORTS ET VOYAGES REVENUS D’ INVESTISSEMENTS Dont : Intérêts AUTRES SERVICES TOTAL 1998 1999 Variation en % 78.60 118.40 72.20 67.20 116.10 88.3 118.70 46.20 39.80 130.4 12.34 0.25 -36.01 -40.77 12.32 385.30 383.6 -0.44 En ce qui concerne en particulier la rubrique « Autres services », une grande partie des paiements a pour objet la rémunération des services rendus par des non résidents sur des projets d’ investissements publics financés sur emprunts extérieurs, rémunération qui est passée de 40.3 Millions de DTS en 1998 à 51 Millions de DTS en 1999, alors que le montant global des tirages y afférents ont été de 64 Millions de DTS en 1999 contre 56.5 Millions de DTS en 1998. Ce 33 qui veut dire qu’ environ 90 % des nouvelles dettes ( Tirages ) contractées par l’ Etat durant l’ année dans le cadre de son programme d’ investissements ont été utilisés pour payer les non résidents en contrepartie de leurs services rendus ( Généralement des assistances techniques ). 2113. Les transferts privés sans contrepartie Les transferts privés sans contrepartie ont présenté un solde créditeur net de 76.0 Millions de DTS contre 61.3 Millions en 1998, soit en augmentation de 24.0 %, suite à une forte reprise des dons reçus par le secteur privé et à une importante réapparition des importations sans cession de devise ( 12.1 Millions de DTS contre une valeur presque nulle en 1998 ). 212. Les transferts publics sans contrepartie La finalisation des accords avec le FMI et la Banque Mondiale a été l’ occasion pour les autres bailleurs de fonds de reprendre leurs aides non remboursables aussi bien à titre de dons projets que de dons courants. Les transferts dans le cadre des projets ont progressé de 28.2 % et représentent trois quarts du total des transferts. De même, les transferts au titre des dons courants ont fortement augmenté, avec un montant net de 25.8 Millions de DTS, soit presque deux fois plus que la réalisation de l’ année dernière. Les principaux donneurs demeurent encore l’ Union Européenne ( 32 % des dons reçus ), suivie du Japon ( 16 % ) et de la France ( 11 % ). 213. Les mouvements des capitaux Les mouvements des capitaux ont été marqués surtout par la hausse très importante des flux au titre des investissements directs, passant de 11.9 Millions de DTS en 1998 à 42.7 Millions de DTS en 1999, soit en augmentation de 258.8 %, pendant que les tirages sur emprunts extérieurs, en particulier ceux réservés à la réalisation des investissements publics ( - 11.7 % ) ont sensiblement diminué. Le fort accroissement des investissements directs découle d’ une part des privatisations réalisées et qui ont généré de nouveaux apports en capitaux ( 15.4 Millions de DTS ), et d’ autre part des investissements directs effectués par les opérateurs étrangers dans le cadre de nouvelles implantations ou d’ extension des activités ( 27.3 Millions de DTS ). 34 214. Le déficit global et son financement Le déficit global de la Balance des paiements qui est de 10 Millions de DTS contre 126.6 Millions de DTS en 1998 a été surfinancé par le réaménagement de la dette ( 40.8 Millions de DTS ) et par le déblocage de la première tranche du second Accord FASR du FMI ( 13.6 Millions de DTS ), à tel point que l’ augmentation de la réserve de change de la Banque Centrale a été de 43.7 Millions de DTS contre une diminution de 86.9 Millions de DTS en 1998, portant le stock de réserves à près 10 semaines d’ importations de biens et services non facteurs contre 8 semaines réalisées en 1998. 22. LA DETTE EXTERIEURE Les charges de la dettes ont nettement diminué ( - 27.9 % ), suite principalement aux baisses constatées au niveau des intérêts de retards et des charges découlant des réaménagements, tandis que l’ encours de la dette a sensiblement augmenté ( + 6.2 % ) à cause des nouveaux tirages obtenus des organismes internationaux et à des accumulations d’ arriérés de paiements. Néanmoins, compte tenu de la performance économique, il a été enregistré en 1999 une amélioration continue de nos indicateurs des charges et même d’ encours de la dette par rapport aux exportations. Evolution des services de la dette rapportés aux recettes fiscales et aux exportations bsnf (En pourcentage) 300 250 200 150 100 50 0 84 85 86 87 88 89 90 91 Services de la dette / recettes fiscales 92 93 94 95 96 97 Services de la dette / Exportations (B&S) 35 98 99 221. Les charges de la dette Les charges courantes de la dette ( Remboursement en capital et intérêts ) ont nettement diminué, passant de 162.2 Millions de DTS en 1998 à 116.9 Millions de DTS en 1999. Les indicateurs d’ endettement se sont améliorés en conséquence, compte tenu par ailleurs des performances économiques réalisées. Ainsi, les charges de la dette ne représentent plus que 54.6 % des recettes fiscales contre 60.0 % en 1998, et 17.6 % des exportations de biens et services non facteurs contre 26.3 % en 1998. Evolution de l'encours de la dette rapporté aux exportations bsnf et au PIB ( en pourcentage ) 800 700 600 500 400 300 200 100 0 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 Encours de la dette/Exportatios (bnsf) Encours de la dette/PIB 222. L’ encours de la dette L’ encours de la dette en 1999 totalise 2958.96 Millions de DTS contre 3217.55 Millions de DTS en 1998, soit en accroissement de 1.2 %, et dont près de 14.3 % sont constitués par des arriérés de paiements extérieurs. L’ augmentation de l’ encours de la dette provient des nouveaux tirages obtenus des bailleurs de fonds internationaux ainsi que de l’ accumulation d’ arriérés de paiements extérieurs vis-à-vis du Club de Paris et des autres créditeurs officiels. Près de 99 % de l’ encours moyen de la dette sans arriérés de paiements extérieurs sont dus à l’ensemble du Club de Paris et des organismes internationaux, avec des parts respectives de 45.4 % et de 53.7 %. En ce qui concerne les arriérés de paiements extérieurs, près de 16 % sont payables au Club de Paris, et près de 75 % aux autres créditeurs officiels dont principalement la Libye, l’ Irak et l’ Algérie. 36 Evolution des encours de la dette de 1998 à 1999 en Millions de DTS Encours de la dette sans APE Pays de l’ OCDE Organismes internationaux Autres créditeurs officiels Banques privées Prêts privés Fonds arabes TOTAL APE Encours de la dette avec APE 1189.45 1301.18 11.07 0.53 3.11 3.77 1149.54 1361.92 8.65 0.38 1.9 12.16 63.17 0 302.43 16.01 18.50 14.58 66.04 0 18.17 17.30 16.59 6.31 1252.62 1301.18 313.5 16.54 21.61 18.35 1215.58 1361.92 326.82 17.68 18.49 18.47 2509.11 2534.55 414.69 424.41 2923.8 2958.96 L’ augmentation de l’ encours de la dette a entraîné une légère détérioration de l’ indicateur d’ endettement « Encours de la dette / PIB » qui est passé de 106.0 % en 1998 à 108.7 % en 1999. L’ encours de la dette per capita par contre est resté plus ou moins stable ( 202.9 DTS contre 204.5 DTS en 1998 ). 23. LE TAUX DE CHANGE DU FRANC MALGACHE Le Franc malgache a continué de se déprécier avec un taux plus important que celui de 1998 en terme de moyenne annuelle ( 10.5 % contre 5.6 % en 1998 ). Cette dépréciation ne s’ est pas faite d’ une manière progressive tout au long de l’ année comme c’ était le cas des trois dernières années. Elle s’ est manifestée particulièrement durant le premier semestre, durant lequel l’ Euro est passé de 6350.6 FMG en Janvier à 7065 FMG en Juin 1999, pour se détendre par la suite à partir du mois de Septembre jusqu’ à la fin de l’ année où le cours de l’ Euro est passé en moyenne de 7024 FMG à fin Août à 6566 FMG à fin Décembre 1999. En fait, la dépréciation du Franc malgache n’ est pas le fruit d’ une quelconque spéculation des opérateurs économiques, mais reflète fidèlement l’ évolution de l’ Euro sur le marché international et à laquelle s’ orientent les opérateurs économiques dans leur offre de cours sur le Marché interbancaire des devises ( MID ). Bien que la Banque Centrale soit demandeur net sur le MID durant presque tous les mois de l’ année, ses interventions n’ ont pas changé la tendance du cours de la monnaie cotée sur le MID qui est l’ Euro et ce, suite à l’ excédent de l’ offre de devises sur ce marché 37 Evolution des indices des taux de change en 1999 ( 1er Janvier = 100 ) 115 110 Pourcentage 105 100 95 90 04 /0 1/ 99 18 /0 1/ 99 01 /0 2/ 99 15 /0 2/ 99 01 /0 3/ 99 15 /0 3/ 99 29 /0 3/ 99 12 /0 4/ 99 26 /0 4/ 99 10 /0 5/ 99 24 /0 5/ 99 07 /0 6/ 99 21 /0 6/ 99 05 /0 7/ 99 19 /0 7/ 99 02 /0 8/ 99 16 /0 8/ 99 30 /0 8/ 99 13 /0 9/ 99 27 /0 9/ 99 11 /1 0/ 99 25 /1 0/ 99 08 /1 1/ 99 22 /1 1/ 99 06 /1 2/ 99 20 /1 2/ 99 85 ( EURO ) ( USD ) 231. Evolution des taux de change Suite à la reprise économique aux Etats-Unis caractérisée par un taux de croissance exceptionnelle du PIB ( + 4.6 % contre 3.3 % en 1998 ) et un faible niveau de l’ inflation ( 2.0 % ) qui aurait pu être moindre sans l’ augmentation des prix des produits pétroliers, le dollar américain s’ est raffermi par rapport aux principales devises sauf vis-à-vis du Yen japonais. Cette situation a influencé les opérateurs économiques malgaches qui ont fixé le prix de cession de leurs recettes d’ exportation en fonction de l’ évolution sur les principaux marchés de devises de l’ étranger. De ce fait, le cours de l’ Euro sur le MID a suivi de près le comportement de cette devise sur le marché international. En convertissant en indices ( 1er Janvier 1999 = 100 ) les valeurs observées du taux de change du dollar sur le marché international et du taux de change de l’ Euro sur le MID, on obtient une vision très claire de la liaison serrée de l’ Euro coté sur le MID avec le dollar américain. 232. Les transactions sur le MID Le volume total des transactions sur le MID s’ est chiffré à 692.9 Millions d’ Euros, dépassant ainsi de 4.7 % celui de 1998. Si les opérations d’ achat des 38 banques de dépôts ont stagné autour de 555 Millions d’ Euro, leurs ventes par contre ont atteint 655.5 Millions d’ Euros, soit 14.5 % de plus. Evolution des transactions sur le MID en Millions d’ Euros 1998 1999 Variations en % Taux de change moyen FMG / EURO 6053.4 6693.4 10.6 Volume total des transactions 661.5 692.9 4.6 Volume total des interventions de la Banque Centrale • Achats • Ventes 147.0 62.9 84.1 112.7 80.5 32.2 -23.3 28.0 -61.8 Ces évolutions indiquent que le marché est nettement en position de vendeur, en d’ autres termes, le volume de l’ offre présenté sur le marché excédait celui de la demande, justifiant le fait que la Banque Centrale a été tout au long de l’ année acheteur net sur le MID à l’ exception du mois de juin. Ainsi, les achats de la Banque Centrale ont dépassé de 28.7 % son niveau en 1998, tandis que ses ventes ont fléchi de près de 58 %. Cette situation du marché a été le fait des évolutions des opérations courantes ( Base paiements ), lesquelles hors transferts publics sans contrepartie ont enregistré un excédent de 61 Millions d’ Euros contre un déficit de 44.8 Millions pour l’ année 1998. Dans ce contexte, les interventions de la Banque Centrale ( Achat pour reconstituer la réserve ou pour éviter une forte appréciation du FMG, Vente pour soutenir le cours du FMG ) ont représenté 58 % du total de ses opérations au niveau des achats et 86 % pour les ventes. En terme de valeur, les interventions relatives aux achats ont nettement dépassé celles des ventes, augmentant ainsi de 48.3 Millions d’ Euros le stock de réserves en devises. Cette position d’ acheteur de la Banque Centrale a été nécessaire, afin de réguler le marché face à un certain afflux de devises sur le marché et d’ empêcher ainsi d’ éventuelle forte appréciation du Franc malgache, source de perte de compétitivité externe. 233. Evolution de la compétitivité externe Le niveau de la compétitivité externe de Madagascar, mesurée par l’ indice du taux de change effectif réel ( TCER ), s’ est nettement amélioré en terme de moyenne annuelle, passant de 90.6 % en 1998 en 87.6 % en 1999, suite à la dépréciation du Franc malgache plus importante que celle des pays partenaires. 39 Evolutions des indices du TCEN et du TCER ( base 100 = moyenne 1993 ) 100,0 90,0 80,0 70,0 60,0 50,0 40,0 30,0 20,0 10,0 TCEN DEC99 NOV99 OCT99 SEPT99 AOUT99 JUIL99 JUIN99 MAI99 AVRIL99 FEV99 MARS99 JANV99 DEC98 NOV98 OCT98 SEPT98 AOUT98 JUIL98 JUIN98 MAI98 AVRIL98 MARS98 FEV98 JANV98 0,0 TCER En terme de glissement annuel, cette compétitivité s’ est quelque peu détériorée ( Indice de 93.2 % contre 89.9 % en 1998 ), suite à l’ appréciation enregistrée durant les derniers mois de l’ année. 40 CHAPITRE 3 : LES FINANCES PUBLIQUES En 1999, les évènements financiers et fiscaux ci-après ont marqué la gestion budgétaire de l’ Etat : la finalisation des accords avec les Institutions de Bretton Woods dans le cadre de la Facilité d’ Ajustement Structurel Renforcé ( FASR ) et du Crédit d’ Ajustement Structurel ( CAS ), l’ entrée en vigueur depuis Septembre 1999 de l’ abaissement tarifaire entre Madagascar et Maurice et enfin la poursuite des réformes économiques et de l’ Administration. Les accords avec le FMI et la Banque Mondiale ont ouvert les portes à d’ autres sources de financement, en particulier sous forme de dons et aides en provenance des bailleurs de fonds bilatéraux. En ce qui concerne les réformes structurelles, l’ Etat a achevé de se désengager des deux banques publiques ( Après la BFV en 1998, la BTM à fin Novembre 1999 ) et, parmi les 46 entreprises prévues d’ être privatisées, quelques unes sont déjà terminées ( FAMAMA, TORGINOL, SODIP, ... ), tandis que d’ autres font l’ objet de tractation ( SOLIMA, AIR MAD, TELMA ). En ce qui concerne les mesures d’ assainissement du Budget et qui ont un impact certain sur la redistribution des revenus et, par conséquent, sur la demande intérieure réelle, figurent : • L’ institution d’ un système d’ amortissement dégressif des matériels de production afin d’ inciter les opérateurs économiques à investir ; • La révision à la baisse des taux et aménagement des tranches imposables sur les revenus salariaux et non salariaux ; • L’ unification des taux de l’ Impôt sur les Revenus des Capitaux Mobiliers( IRCM ) à 25 % pour les entreprises ( 25 à 100 % auparavant ) et à 30 % pour les personnes physiques ; • L’ extension des droits d’ accise à de nouveaux produits ( Sucre, produits de boulangerie, ... ) et relèvement des taux pour certains produits ; • L’ aménagement du droit au remboursement du crédit de TVA pour les exportateurs agréés ou non agréés au titre des régimes des zones franches et modification du tableau de la TVA sur importation pour certains produits ; • L’ augmentation des taxes sur les produits pétroliers ( TPP ). L’ année 1999 a vu surtout l’ amélioration du financement du déficit budgétaire de l’ Etat , déficit qui après tout est resté presque le même qu’ en 1998 41 ( 624.6 Milliards de FMG contre 646.8 Milliards de FMG en 1998 ). Ainsi, par rapport à 1998 , durant laquelle le déficit a été surfinancé par des crédits bancaires, le recours au système bancaire en 1999 n’ a été que de 36.0 % du déficit et ce, suite en particulier au financement exceptionnel reçu des bailleurs de fonds et aux recettes de privatisation ( 51.8 Milliards de FMG ). En ce qui concerne le déficit budgétaire lui-même, il y a lieu de noter le grand effort fourni par l’ Etat pour augmenter les recettes fiscales ( + 30 % contre + 17.6 % en 1998 ), lesquelles jointes aux dons courants ( + 66.4 % contre – 61.8 % en 1998 ), lui ont permis de dépenser près de 317.6 Milliards de FMG au titre des reformes structurelles, tout en arrivant à maintenir le déficit global à peu près au même niveau que celui de 1998. La pression fiscale s’ est améliorée, passant de 9.8 % du PIB nominal en 1998 à 11.0 % en 1999, ce qui a ramené le déficit global à 2.7 % du PIB nominal contre 3.2 % réalisés en 1998. A titre indicatif, le ratio « Déficit budgétaire / PIB nominal » réalisé par Madagascar est resté encore loin des performances réalisées par certains pays ( France : 2.0 %, Allemagne : 1.2 % ) et certains groupes de pays ( Pays industrialisés : 1.0 % ; zone Euro : 1.4 % ; pays de l’ Afrique de l’ Ouest en 1998 : 1.6 % ). Pour ce qui est de l’ impact des Finances publiques sur la croissance économique, on rappellera les remarques faites dans le premier chapitre du présent rapport, constatant la hausse de la consommation publique ( ici les dépenses courantes ) aux dépens des investissements publics ( ici les dépenses en capital ). Cependant, l’ expansion des dépenses courantes en 1999 ( + 28.1 % contre 22.2 % en 1998 ) a été inévitable par respect du calendrier de réformes structurelles, dont la concrétisation en 1999 a été l’ engagement de dépenses exceptionnelles de 317.6 Milliards de FMG. 31. EVOLUTION DES RECETTES L’ année 1999 a été marquée par une bonne performance des recettes fiscales ( + 30.0 % contre 17.6 % réalisés en 1998 ), suite en particulier aux efforts réalisés au niveau des taxes à l’ importation ( + 304.7 Milliards de FMG contre 235.7 Milliards de FMG en 1998 ) et des impôts sur les biens et services ( + 232.4 Milliards de FMG contre 59.1 Milliards de FMG en 1998 ). Les impôts sur les revenus et gains ont également augmenté ( + 14.7 % ), bien qu’ en valeur absolue sa croissance ( + 51.1 Milliards de FMG ) soit minime par rapport à celles des autres catégories d’ impôts. Le résultat est que les prévisions de la Loi des Finances ont été légèrement dépassées ( 2579.4 Milliards de FMG réalisés contre 2566.7 Milliards de FMG prévus ). 42 Il est à souligner que, même si la pression fiscale s’ est nettement améliorée ( 11.0 % du PIB nominal contre 9.8 % et 9.4 % réalisés respectivement en 1998 et 1997 ), elle reste encore assez basse par rapport à celles des pays ayant le même niveau économique que Madagascar. Evolution des opérations globales du Trésor de 1997 à 1999 en Milliards de FMG 1997 1998 1999 1.RECETTES ET DONS 11. Recettes courantes 111. Recettes budgétaires 1111. Rec. fiscales 1112. Rec. non fiscal. 112. Recettes extrabudg. 12. Recettes dons 13. Recettes d’ investissement 2482.3 1746.9 1746.9 1688.0 58.9 0.0 156.6 578.8 2864.5 2156.6 2076.9 1984.4 92.5 79.7 59.8 648.1 3436.8 2666.7 2666.7 2579.4 87.3 2. DEPENSES TOTALES 21. Dépenses courantes 211. Dépenses budgét. 2111. Personnel 2112. Fonctionn. 2113. Intérêts dette 21131. Extér. 21132. Intér. 213. Dépenses extrabudg. 214. Réformes structur. 215. Fonct/Dons et aides 22. Dépenses en capital 221. Sur ress. extérieur. 222. Sur ress. intérieur. 3.PAIEMENTS DIFFERES& ACCUMULATIONS 2782 1605.5 1518.7 696.6 599.9 209.4 164.0 45.4 86.8 0.0 12.8 1176.5 902.1 274.4 -128.6 BALANCE GLOBALE FINANCEMENT BAL. GLOBALE VARIATIONS Absolues En pourcent 1997/98 1998/99 1997/98 1998/99 99.5 670.6 382.2 409.7 330 296.4 33.6 79.7 -96.8 69.3 572.3 510.1 589.8 596.0 -5.2 -79.7 39.7 22.5 3379.4 1961.9 1961.9 826.5 783.7 341.8 254.5 87.3 0.0 0.0 9.9 1417.5 1055.4 362.1 -131.9 4129.2 2513.3 2096 1000.7 679.0 414.9 247.1 167.8 99.7 317.6 1.4 1615.9 1186.3 429.6 67.6 597.4 356.4 443.2 129.9 183.8 132.4 90.5 41.9 -86.8 0.0 -2.9 241.0 153.3 87.7 -3.1 749.8 551.4 134.1 174.2 -104.7 73.1 -7.4 80.5 99.7 317.6 -8.5 198.4 130.9 67.5 199.7 -428.5 +428.5 -646.8 +646.8 -624.6 +624.6 -218.3 -218.3 22.2 22.2 1.Extérieur net 11. Tirages 12. Amortissements (- ) 13. Variation des arriérés -353.3 323.2 -189.3 -487.2 -114.1 407.3 -236.2 -285.2 198.6 515.6 -317.0 0.0 2.Intérieur net 21. Système bancaire 22. Système non bancaire 23. Différence de réévaluation 3. Financement exceptionnel 4. Restructuration des banques 5. Recettes de privatisation -145.5 -146.0 0.5 0.0 927.3 0 0.0 901.5 741.2 160.3 0.0 0.0 -140.6 0.0 304.2 224.9 79.3 -80.4 248.1 -97.7 51.8 43 15.4 23.5 18.9 17.6 57.0 20.0 23.7 28.4 30.0 -5.6 -61.8 12.0 66.4 3.5 21.5 22.2 29.2 18.6 30.6 63.2 55.2 92.3 22.2 28.1 6.8 21.1 -13.4 21.4 -2.9 92.2 -22.7 20.5 17.0 32.0 2.4 -85.9 14.0 12.4 18.6 -151.4 50.9 50.9 -3.4 -3.4 Les recettes non fiscales ( 87.3 Milliards de FMG ) ont, par contre, régressé en raison de la baisse enregistrée sur les produits financiers, leur niveau a cependant dépassé de 8.1 Milliards de FMG celui prévu par la Loi des Finances. 32. EVOLUTION DES DEPENSES Les dépenses courantes ( 2513.3 Milliards de FMG ) ont augmenté plus fortement que celles prévues, dépassant ainsi de 91.5 Milliards de FMG les prévisions au titre de la Loi des Finances. Cette hausse est due aux dépenses du personnel ( 1000.7 Milliards de FMG ) et aux dépenses exceptionnelles engagées dans le cadre des réformes structurelles ( 317.6 Milliards de FMG ), 44 lesquelles comprennent la vérification des fichiers décompression des salaires et le paiement des primes. de la solde, la En ce qui concerne les dépenses en capital ( 1615.9 Milliards de FMG ), le nombre de projets dans le cadre du Programme d’ Investissements Publics a été ramené de 240 à 185 en 1999, entraînant ainsi une décélération de la croissance des investissements publics ( + 14 % contre 20.5 % en 1998 ). Ainsi, le résultat est que les investissements publics ont été ramenés à 6.9 % du Produit Intérieur Brut contre 7.0 % en 1998 et 6.5 % en 1998. 33. FINANCEMENT DE LA BALANCE GLOBALE Le déficit global du Trésor ( 624.6 Milliards de FMG ), dont une légère amélioration de 3.4 % a été enregistrée par rapport à 1998, a été financé à 36.0 % par des crédits bancaires, ratio qui est nettement meilleur comparé à celui de 1998 où le déficit à peu près de même montant ( 646.8 Milliards de FMG ) a été surfinancé à 114.6 % par les crédits bancaires. Ce schéma de financement favorablement anti inflationniste a été rendu possible par l’ obtention d’ une enveloppe de financement extérieur plus significatif. En effet, en 1999 Madagascar a pu recevoir de l’ extérieur en terme net près de 198.6 Milliards de FMG en sus du financement exceptionnel de 248.1 Milliards de FMG obtenu des bailleurs de fonds bilatéraux, alors qu’ il a dû en 1998 payer à l’ étranger en terme net près de 114.1 Milliards de FMG dans le cadre du remboursement de la dette et du paiement des arrierés. 45 CHAPITRE 4 : LE SECTEUR MONETAIRE ET FINANCIER L’ explication monétariste des prix veut que l’ excédent ex ante du taux de croissance de l’ encaisse réelle sur le taux de croissance du PIB réel autrement dit l’ inflation tendancielle - provoque une tension inflationniste, telle qu’ un prix d’ équilibre plus élevé que prévu est réalisé. L’ encaisse réelle est ici définie comme étant le ratio « Masse monétaire / Indice des prix à la consommation de type traditionnelle ». Comme les prix réagissent plus vite que la production à l’ augmentation de l’ encaisse réelle, il est plus probable que toute rupture de l’ équilibre par la hausse de la monnaie provoque essentiellement une augmentation des prix. Taux de croissance de la masse monétaire nominale et réelle de 1997 à 1999 30 25 Pourcentage 20 15 10 5 Masse monétaire nominale no v99 se pt -9 9 ju il99 m ai -9 9 ja nv -9 9 m ar s99 no v98 se pt -9 8 ju il98 m ai -9 8 ja nv -9 8 m ar s98 no v97 se pt -9 7 ju il97 m ai -9 7 ja nv -9 7 m ar s97 0 Masse monétaire réelle Le graphique qui précède donne l’ évolution ex post du taux de croissance de l’ encaisse réelle depuis Janvier 1996, dans laquelle on remarque que ce taux a baissé progressivement pour rester, à partir de Juin 1998, dans la fourchette de taux de 0 à 5 % compatibles avec les taux de croissance actuellement possibles du PIB. Les taux de croissance se situant dans cette fourchette peuvent, selon les hypothèses classiques, être qualifiés de taux d’ équilibre macroéconomique, pour lesquels il ne devrait y avoir de pression inflationniste. 46 Les hypothèses classiques d’ équilibre macroéconomique, dont la demande de monnaie est représentée par l’ équation de Cambridge ( Mo = Md avec Md = p * k * Yr où : Mo = Offre exogène de monnaie, Md = Demande de monnaie, p = Niveau général des prix, k = 1 / V = Inverse de la vitesse de la circulation de la monnaie, Yr = Revenu réel national ), sont toutefois inaptes d’ expliquer l’ inflation qui s’ est produite durant la période de 1997 à 1999. Ces hypothèses d’ équilibre classique dit en effet que, quand on augmente l’ offre exogène de monnaie Mo, cela a pour effet de rehausser l’ équilibre macroéconomique à un niveau tel que le nouveau prix p1 est supérieur à l’ ancien prix p0, étant assumé que la vitesse de circulation de la monnaie V est constant et que la monnaie est neutre vis-à-vis du revenu réel Yr. En effet, on constate que : 1. En 1997 et 1998, il n’ y avait pas eu de pression inflationniste malgré le dérapage de la quantité exogène de la monnaie. A ce sujet, le taux de croissance de la quantité réelle de la monnaie a été particulièrement élevé, se situant de Janvier 1997 à Mai 1998 dans la fourchette de 10 % à 22.5 %, contre une croissance réelle du PIB de respectivement 3.7 % et de 3.9 %, ce qui devrait entraîner une pression inflationniste. Or, cela n’ était pas le cas, puisque l’ inflation réalisée a par contre largement diminué, passant de en moyenne de 19.8 % en 1996 à 4.5 % en 1997 et à 6.2 % en 1998 . 2. En 1999, le taux de croissance de la quantité réelle de la monnaie s’ est situé dans la fourchette de taux de 0 à 5 % qui correspondent aux taux de croissance réelle du PIB actuellement réalisables, ce qui veut dire que l’ inflation tendancielle est presque nulle et qu’ il y aurait a priori une stabilité des prix. Cela n’ était pas non plus le cas, puisqu’ il y avait une reprise de l’ inflation, laquelle est passée en moyenne de 6.2 % en 1998 à 9.9 % en 1999. La question est alors de savoir pourquoi, entre 1997 et 1998, l’ inflation réalisée a été moindre, alors que durant cette période l’ on a constaté un dérapage de la croissance de la quantité réelle de la monnaie par rapport celle du Produit Intérieur Brut, de même pourquoi il y avait une reprise de l’ inflation en 1999, alors que le taux de croissance moyenne de la quantité réelle de la monnaie s’ est situé presque au même niveau que celui du PIB. Cette question ouvre les débats suscités par les post-keynésiens ( KALDOR, etc ) sur l’ indogéneité de l’ offre de monnaie, hypothèse à partir de laquelle on déduit que l’ offre exogène de monnaie ( Par exemple la quantité de monnaie définie par les autorités monétaires ) n’ est efficace sur la demande de biens et services et, par conséquent, sur le prix d’ équilibre macroéconomique, que si elle correspond à ce qu’ ils appellent l’ offre indogène de la monnaie. L’ offre 47 indogène de monnaie est celle qui correspond à la demande de monnaie strictement nécessaire aux besoins réels de transactions de l’ économie. De ce fait, il se pourrait qu’ il y ait une portion oisive de monnaie, soit parce que l’ offre exogène de monnaie, c’ est à dire celle offerte par le système bancaire, excède l’ offre indogène de monnaie. C’ est seulement dans la condition d’ une offre exogène de monnaie égale à l’ offre indogène de monnaie que l’ équation de Cambridge vaut pour l’ explication des prix. En s’ appuyant sur cette thèse et en ce qui concerne les années 1997 et 1998, l’ on a constaté que la crise financière de l’ Asie du Sud-Est durant cette période s’ est traduite sur le plan économique par une baisse drastique de la demande mondiale de biens et services, telle qu’ on enregistre une diminution globale des prix des produits de base et manufacturiers. Cette crise semble avantager les pays en développement tels Madagascar, en ce sens qu’ elle a permis au pays de relancer sa production et d’ importer plus facilement, le tout à des coûts moindres qu’ auparavant, si bien que le déflateur du PIB et l’ inflation ont baissé considérablement ( Déflateur : 7.5 % en 1997 et 8.4 % en 1998 en moyenne contre 17.8 % en 1996, Inflation : en moyenne 4.5 % en 1997 et 6.2 % en 1998 contre 19.8 % en 1996 ) malgré le dérapage de la monnaie. Ce qui pourrait dire que le besoin de financement, c’ est à dire l’ offre indogène de monnaie, a été pour Madagascar nettement inférieure à l’ offre exogène de monnaie du système bancaire, justifiant ainsi le fait que l’ inflation réalisée a nettement baissée malgré le dérapage de la quantité réelle de la monnaie. Contrairement à la période de 1997 et 1998, on relève en 1999 un début de reprise de la demande mondiale. Celle-ci s’ est traduite par une hausse des prix des produits de base et alimentaires, en particulier les produits pétroliers dont les prix ont doublé depuis Janvier 1999, suite aux réductions de la production décidées par l’ OPEP et d’ autres producteurs de pétrole, juste au moment de la reprise de la demande en Europe et du rétablissement progressif de la demande des pays en développement. Ainsi, l’ effet des prix du pétrole sur l’ indice des prix à la consommation a été tel que la croissance de cet indice aux Etats-Unis est passée de 1.5 % en 1998 à 2.5 % en 1999, il en est de même en Europe où l’ inflation a été de 2 % contre une inflation théorique de 1 % sans l’ effet des prix des produits pétroliers. En ce qui concerne l’ année 1999 pour Madagascar, la hausse de l’ inflation ainsi induite par l’ augmentation des prix internationaux, jointe au renchérissement du groupe alimentaire « Viande – Volaille – Poissons » due à la peste porcine, a été telle qu’ une inflation supérieure à celles de 1997 et 1998 a été réalisée ( En moyenne 9.9 % en 1999 contre 6.2 % et 4.5 % repectivement en 1998 et 1997 ). Il est à noter que le taux de croissance réelle 48 de la quantité de monnaie en 1999 coïncidait à peu près avec celui du PIB. Ce qui semble dire que le besoin de financement, c’ est à dire l’ offre indogène de monnaie, coïncide avec l’ offre exogène de monnaie du système bancaire et que, par conséquent, la reprise de l’ inflation est due essentiellement aux prix de l’ offre de biens et services. En conclusion, les expériences de la politique monétaire des cinq dernières années, sans que toutefois la généralisation puisse être appliquée pour l’ avenir, marquent l’ importance d’ un pronostic fiable de l’ offre nominale de biens et services, sur la base duquel doit être fixée la demande nominale y afférente et, par conséquent, le prix d’ équilibre macroéconomique que la politique monétaire se doit de respecter. Il est entendu qu’ un prix d’ équilibre donné ne peut être considéré comme objectif que s’ il justifie un niveau positif de la productivité marginale du capital. Pour ce qui est de la politique monétaire, il y lieu de noter en 1999 les mesures prises aux mois d’ Avril et Août par la Banque Centrale et tendant à prévenir toute excès de création monétaire des banques primaires en limitant leur excédent de liquidité. Ainsi, en Avril 1999, il a été décidé de porter le taux directeur de la Banque Centrale à 12 % contre 10 % auparavant, mesure qui a été renforcée le mois d’ Août suivant par l’ aménagement des coefficients de réserves obligatoires sur les dépôts et du système de refinancement auprès de la Banque Centrale. Cet aménagement comporte en ce qui concerne : • Le système des réserves obligatoires : La fixation du coefficient de réserves obligatoires sur les dépôts à terme et assimilés à 5 % contre 20 % auparavant et le relèvement du coefficient de réserve sur les dépôts à vue et assimilés à 25 % contre 20 % auparavant ; • Système de refinancement : L’ assimilation du taux de refinancement au taux moyen pondéré des bons du Trésor de 12 et 24 semaines, qui de ce fait est désormais variable suivant la situation du marché primaire des bons du Trésor. Par ailleurs, le refinancement est seulement possible sur l’ Open-Market, dans lequel peuvent être prises en garantie uniquement les valeurs mobilières publiques. En moyenne annuelle, ces mesures ont eu pour effets en 1999 de décélérer les taux de croissance moyen annuel de la disponibilité monétaire ( M1 ) et de ses composantes ( Circulation fiduciaire hors banques, Dépôts à vue de la clientèle ) sans toutefois arriver à baisser la part relative de cet agrégat dans la masse monétaire, laquelle est restée en moyenne entre 71 % et 71.4 % de la 49 masse monétaire en 1998 et 1999. Par contre, en terme de glissement annuel, le taux de croissance de la disponibilité monétaire a continué de s’ accélérer, passant de 10.6 % en 1998 à 20.7 % en 1999. Il en est de même en ce qui concerne ses composantes ( Circulation fiduciaire : + 23.1 % contre 13.9 % en 1998 ; dépôts à vue : 19.1 % contre 8.6 % en 1998 ). Pour ce qui est de la quasi-monnaie ( Ensemble des dépôts à terme, des comptes d’ épargne et bons de caisse bancaires, plus les dépôts sur livret auprès de la Caisse d’ épargne de Madagascar ), dont l’ expansion constituerait un gage pour la lutte contre l’ inflation et le financement du développement, sa variation moyenne a été légèrement positive ( + 5.2 % contre – 4.6 % en 1998 ), sans que cela ait pu améliorer substantiellement sa part moyenne dans la masse monétaire ( 16.4 % contre 17.5 % en 1998 et 20.7 % en 1997 ). La faible hausse de la quasi-monnaie se laissent expliquer par la concurrence existant entre le placement bancaire et le placement en bons du Trésor. En effet, les taux d’ intérêt appliqués aux dépôts bancaires ( Entre 8 et 12 % ) ont été trop faibles par rapport aux taux de rendement des bons du Trésor ( Entre 12 et 16 % ), ce qui provoque une fuite des dépôts à terme vers le marché primaire et secondaire des bons du Trésor. Dans cette considération, on aurait souhaité que la quasi-monnaie s’ accroisse plus rapidement que les bons du Trésor et ce, au profit du financement de l’ économie. Mais compte tenu de l’ absence de vrai marché financier, les non banques se sont précipités sur le seul marché qui existe. Par ailleurs, les récents aménagements des procédures d’ accès au marché des bons du Trésor ont été aussi pour quelques choses dans l’ expansion de l’ encours des bons du Trésor souscrits par les non banques, à savoir le rabaissement du seuil de souscription de 1 Milliard de FMG à 500 Millions de FMG, la quasi suppression du système d’ approvisionnement préalable des comptes par les souscripteurs non bancaires, etc. ). En ce qui concerne les dépôts en devises des résidents, leur taux de croissance reste stable, soit en moyenne entre 19 % et 19.8 % en 1998 et 1999 tandis que leur part dans la masse monétaire continue de s’ améliorer ( 12.2 % contre 11.5 % en 1998 et 10.9 % en 1997 ). L’ expansion des dépôts en devises des résidents, lesquels sont également une autre forme de quasimonnaie, ne constitue pas un problème pour la politique monétaire, tant que le Marché Interbancaire des devises n’ est pas tendu par la spéculation. Ce qui est beaucoup préoccupant, c’ est que la disponibilité monétaire continue d’ accroître sa part dans la masse monétaire ( 71.4 % en 1999 contre 71.0 % et 68.5 % de la masse monétaire respectivement en 1998 et 1997 ), rendant ainsi difficile la lutte contre l’ inflation et le financement du développement. 50 La croissance de la masse monétaire, qui est en moyenne restée stable durant les trois dernières années en se situant à 12.6 %, provient principalement des crédits à l’ économie, les variation des avoirs extérieurs nets et des crédits nets du système bancaire à l’ Etat s’ étant compensées durant les trois dernières années. Les crédits à court terme, qui forment plus de 75 % de l’ ensemble des crédits à l’ économie et sont constitués en majorité par des découverts, des avances sur stocks de produits et de marchandises, ont augmenté de 10.2 % en 1999 contre une baisse de 0.5 % en 1998. En ce qui concerne les crédits à moyen terme, ils ont accéléré sensiblement leur croissance ( + 16.9 % contre 8.1 % en 1998 ) en finançant principalement les acquisitions d’ équipements ( 56 % des crédits à moyen terme ). Par contre, les crédits à long terme, qui forme moins de 10 % de l’ ensemble des crédits à l’ économie, ont régressé de 17.0 % contre une augmentation de 5 % en 1998. La régression des crédits à long terme, qui sont financés essentiellement par des emprunts extérieurs, s’ explique par le fait qu’ il n’ y a plus de nouveaux prêts et qu’ on est actuellement en phase de remboursement. Le secteur secondaire et le secteur tertiaire sont les principaux bénéficiaires des crédits bancaires, lesquels ont accru également leurs parts dans les crédits totaux aux dépens de ceux accordés au secteur primaire. Ainsi, la part des crédits accordés au secteur primaire a été de 14.8 % contre 18.8 % en 1998 et 21.0 % en 1997. Par contre, la part du secteur secondaire a augmenté, passant de 41 % en 1997 et en 1998 à 43.0 % en 1999, tandis que celle du secteur tertiaire est passée de 30.5 % en 1997, à 31.2 % en 1998 et à 33.2 % en 1999. Les principaux bénéficiaires des crédits du secteur secondaire ont été les manufactures, les textiles et confection, les industries mécaniques et électriques ainsi que les travaux publics et bâtiments. Enfin, en ce qui concerne les taux d’ intérêts, on remarque que les banques ont depuis 1998 relevé plus particulièrement les taux créditeurs appliqués aux dépôts à terme, lesquels sont passés de près de 8.8 % au premier trimestre 1998 à 10.9 % au deuxième trimestre 1999, tandis qu’ elles ont diminué la rémunération des bons de caisse ( 8.0 % contre 9.0 % en 1998 ) et ce, afin de stopper la fuite des dépôts à terme vers la souscription de bons du Trésor. L’ effet attendu ne s’ est pas réalisé, puisque la part des dépôts à terme dans la quasi-monnaie ont continué de diminuer, passant de 65.9 % en 1997 à 50.3 % en 1998 et à 40.5 % en 1999. Pour ce qui est des bons de caisse, leur hausse s’ est malgré tout accélérée ( + 32.3 % contre + 29.7 % en 1998 ). Il convient de rappeler que la part de l’ ensemble de la quasi-monnaie dans la masse monétaire a diminué progressivement, passant de 20.7 % en 1997 à 17.5 % en 1998 et à 16.4 % en 1999, évolution qui se laisse expliquer par la fuite d’ une partie des dépôts à terme vers les bons du Trésor. 51 Les taux débiteurs des banques ( Taux maximum et taux minimum ) sont en général liés à l’ évolution du taux de refinancement auprès de la Banque Centrale, lequel équivaut au taux directeur de la Banque Centrale majoré d’ un nombre de points de pourcentage fixes. Depuis le 26 Août 1999, le taux de refinancement a été aligné par la Banque Centrale au taux moyen pondéré des bons du Trésor de 12 et 24 semaines, lequel peut varier toutes les quinzaines suivant l’ évolution du marché primaire de bons du Trésor. Comme le Trésor public dans son adjudication se réfère au taux directeur de la Banque Centrale, les taux débiteurs des banques ainsi que le taux de refinancement sont alignés de facto, comme avant le 26 Août 1999, au taux directeur de la Banque Centrale. Le résultat est que les ajustements à la hausse du taux directeur de la Banque Centrale en 1999 ( De 10 % à 12 % en Avril et de 12 % à 15 % au mois d’ Août ) ont entraîné des hausses de même ampleur des taux de base des banques. De 13.5 % au début de l’ année, le taux de base moyen des banques s’ est situé à 16.5% à la fin de l’ année. Enfin, pour ce qui est de la liquidité bancaire, la tendance générale a été la baisse de l’ excédent de réserves obligatoires, lequel constitue la source de création monétaire des banques et ce, par le biais de l’ octroi de crédits. Un certain nombre de facteurs a en 1999 agi sur l’ évolution de l’ excédent de réserves, dont les plus importants sont la hausse de la circulation fiduciaire hors banques, la demande de crédits, les interventions de la Banque Centrale sur le Marché interbancaire des devises, les conditions de refinancement et enfin les comportements des banques et des non banques sur le marché des bons du Trésor. En effet, l’ accélération de la croissance de la circulation fiduciaire hors banques ( + 23.1 % contre 13.9 % en 1998 en terme de glissement annuel ) et des crédits à l’ économie ( + 7.0 % contre 0.8 % en 1998 après sortie des créances douteuses, litigieuses et contentieuses ) ainsi que le fait que les banques primaires sont tenues de conserver en portefeuille un stock de bons du Trésor suffisant pour le refinancement, ont conduit plus qu’ auparavant à un resserrement de la liquidité. Concernant en particulier le refinancement, depuis le mois d’ Août 1999, les banques ne peuvent plus se refinancer que par l’ open-market où actuellement, en attendant la création d’ autres titres de créances négociables, seules les valeurs mobilières du Trésor sont éligibles par la Banque Centrale, ce qui contraint les banques à détenir un certain volume de portefeuille de crédits de l’ Etat. Les transactions de plus en plus importantes des non banques sur le marché des bons du Trésor ont été également pour quelque chose dans le resserrement de la liquidité bancaire, en ce sens des ponctions importantes ont été effectuées sur les dépôts à terme bancaires pour les achats de bons du 52 Trésor par le secteur non bancaire ( Baisse moyenne des dépôts à terme de 27.1 % et de 15.5 % respectivement en 1998 et 1999 ), ce qui fait que, malgré les achats de devises importants effectuées par la Banque Centrale sur le MID, l’ excédent de réserve n’ a cessé de diminuer durant toute l’ année, passant à peu près de 24.6 % des réserves requises à fin Janvier 1998 à 19.2 % en Janvier 1999 et devenant négatif à fin Novembre 1999. Evolution de la masse monétaire de 1997 à 1999 en Milliards de FMG 1997 1998 1999 Variations en % 1998/97 1999/98 1. Position extérieure nette 11. Avoirs extérieurs nets 12. Engagements extérieurs à MT et LT(-) 1564.3 1771.1 206.8 960.8 1172.0 211.2 1450.5 1711.5 261.0 -38.6 -33.8 2.1 51.0 46.0 23.6 2. Créances nettes sur l’ Etat 21. Système bancaire 22. Autres créances nettes 680.1 584.3 95.8 1453.3 1325.5 127.8 1715.0 1560.7 154.4 113.7 126.9 33.4 18.0 17.7 20.8 3. Crédits à l’ économie 31. Banques de dépôts 32. Trésor 33. Autres créances nettes 1814.1 1797.6 1.4 15.1 1828.2 1811.8 0.5 15.9 1955.4 1937.5 2.1 15.8 0.8 0.8 -64.2 5.3 7.0 6.9 320.0 -0.6 4. Autres postes nets -212.4 -73.2 -136.5 -65.5 86.5 3846.1 4169.1 4984.4 8.4 19.6 MASSE MONETAIRE 1. Disponibilité monétaire 11. Circul. fiduciaire hors banques 12. Dépôts à vue 2684.2 1025.6 1658.6 2969.4 1168.2 1801.2 3584.0 1438.1 2145.9 10.6 13.9 8.6 20.7 23.1 19.1 2. Quasi-monnaie 21. Dépôts d’ épargne 22. Dépôts à terme 23. Obligations 720.0 191.8 457.9 70.3 725.0 266.7 328.5 129.8 785.9 308.1 326.0 151.8 0.7 39.1 -28.3 84.6 8.4 15.5 -0.8 16.9 3. Dépôts en devises 441.9 474.7 614.5 7.4 29.5 41. EVOLUTION DE LA MASSE MONETAIRE 411. La disponibilité monétaire La disponibilité monétaire, constituée par l’ ensemble de la circulation fiduciaire hors banques et des dépôts à vue de la clientèle, a depuis 1997 évolué au rythme de croissance de ses composantes. Comme les taux de croissance de la circulation fiduciaire et des dépôts à vue se sont ralentis, ils ont provoqué également une décélération de même rythme de la disponibilité monétaire. En effet, la croissance moyenne de la circulation fiduciaire hors banques est passée de 19.6 % en 1998 à 16.5 % en 1999, tandis que celui des dépôts à vue de la clientèle s’ est décélérée avec le même rythme, en passant de 15.1 % en 53 1998 à 11.3 % en 1999, le tout conduisant à décélération du taux de croissance de la disponibilité monétaire qui est passé de 16.8 % en 1998 à 13.2 % en 1999. STRUCTURE DE LA MASSE MONETAIRE 100% 90% 80% Pourcentage 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 1997 1998 Disponibilité monétaire Quasi-monnaie 1999 Dépôts en devises Néanmoins, la part moyenne de la disponibilité monétaire dans la masse monétaire a continué d’ augmenter en 1998, passant de 68.5 % de la masse monétaire en 1997 à 71.0 % en 1998. En 1999, suite vraisemblablement aux mesures monétaires prises, en particulier l’ abaissement de 20 % à 5 % du coefficient de réserve obligatoire sur les dépôts à terme et l’ augmentation du coefficient de réserve sur les dépôts à vue de 20 % à 25 % en Août 1999, l’ évolution de la part de la disponibilité dans la masse monétaire s’ est estompée pour rester à un niveau à peu près égal à celui de 1998, soit 71.4 %. Evolution de la disponibilité monétaire de 1997 à 1999 en Milliards de FMG 1997 876.8 Encours moyen 1998 1048.6 1999 1221.3 2. Dépôts à vue de la clientèle 1494.7 1721.2 1914.8 15.1 11.3 DISPONIBILITE MONETAIRE ( En % de la masse monétaire ) 2371.5 ( 68.5 ) 2769.8 ( 71.0 ) 3136.2 ( 71.4 ) 16.8 13.2 1. Circulation fiduciaire hors banques 54 Variation en % 1998/97 1999/98 19.6 16.5 4111. La circulation fiduciaire hors banques Bien que son taux de croissance s’ est décéléré ( 16.4 % contre 19.6 % en 1998 ), la part de la circulation fiduciaire hors banques dans la disponibilité monétaire et même sa part dans la masse monétaire tendent encore à augmenter, la décélération de sa croissance n’ étant pas encore assez forte pour amorcer une diminution de sa part dans les deux agrégats monétaires.. Ainsi, la part moyenne de la circulation fiduciaire dans la disponibilité monétaire est passée de 37.0 % en 1997 à 38.9 % en 1999, tandis sa part dans la masse monétaire a été de 27.8 % en 1999 contre 26.9 % en 1998 et 25.3 % en 1997. 4112. Les dépôts à vue de la clientèle Les dépôts à vue de la clientèle ont non seulement décéléré leur croissance ( 11.3 % contre 15.1 % en 1998 ), mais se sont vus également diminuer légèrement leur part dans la disponibilité monétaire ( 61.1 % contre 62.1 % en 1998 et 63.0 % en 1997 ). Malgré la décélération de sa croissance, les dépôts à vue ont pu néanmoins augmenter en 1998 leur part dans la masse monétaire ( 44.1 % en 1998 contre 43.2 % en 1997 ). Cette hausse de leur part dans la masse monétaire s’ est toutefois estompée en 1999 pour rester à 43.6 % et dont la cause n’ est pas étrangère aux mesures monétaires prises en Août 1999, tendant à sanctionner d’ une réserve obligatoire plus importante les dépôts à vue de la clientèle. 412. La quasi-monnaie La quasi-monnaie est comprise ici comme étant l’ ensemble constitué par les dépôts à terme, les comptes d’ épargne et les obligations auprès des banques de dépôts ainsi que les comptes d’ épargne auprès de la Caisse d’ Epargne de Madagascar. Il a été constaté que, après avoir diminué en moyenne de 4.6 % en 1998, ce groupe de placements a légèrement augmenté en 1999 ( + 5.8 % ), suite aux mesures monétaires prises par la Banque Centrale en Août 1999 sur le système des réserves obligatoires et tendant à pénaliser les dépôts à vue et assimilés de la clientèle. Il convient de souligner que, suite à la concurrence sévère entre les dépôts à terme bancaires et la souscription de bons du Trésor, les banques ont augmenté les taux d’ intérêts des dépôts à terme sans pour autant réussi à empêcher la fuite d’ une partie des dépôts à terme vers les bons du Trésor. Par contre, les taux d’ intérêt des bons de caisse ont été abaissés, mais ceux-ci ont continué d’ accélérer leur croissance tout en augmentant leur part dans la quasi-monnaie. 55 QUASI-MONNAIE EN MILLIARDS DE FRANCS MALGACHES 1. Dépôts à terme 2. Bons de caisse 3. Epargne TOTAL : ( Part dans la masse monétaire ) 1997 Absolu En % Encours moyen 1998 Absolu En % Variations en % 1999 Absolu En % 1998/9 7 1999/98 471.3 85.4 159.0 65.9 11.9 22.2 343.6 110.7 228.5 50.3 16.2 33.5 290.5 146.5 285.5 40.2 20.3 39.5 -27.1 29.7 43.7 -15.5 32.3 25.0 715.7 ( 20.7 ) 100.0 682.8 ( 17.5 ) 100.0 722.4 ( 16.4 ) 100.0 -4.6 5.8 Taux crediteurs des banques 16 14 DAV 12 DAT En % 10 BC 8 6 Autr es 4 Devi ses 2 0 1996 1997 1998 1999 En tous cas, les différentes modifications des procédures régissant le marché des bons du Trésor initiées depuis Novembre 1998 tendant à stimuler la souscription de bons du Trésor ont abouti à drainer une partie des dépôts à terme de la clientèle bancaire vers les comptes de l’ Etat. Ces modifications de procédures sont : • Le rabaissement du seuil de souscription de 1 Milliards de FMG à 500 Millions de FMG sur le marché primaire ; • La quasi suppression du système d’ approvisionnement préalable de leurs comptes par les souscripteurs non bancaires ; • L’ acceptation des offres au-delà des montants initialement annoncés par le Trésor ; • La mise en place du système de taux limite pour éviter les effets pervers du marché. 56 Ces réformes ont eu des effets perceptibles au niveau de l’ encours de bons du Trésor, faisant passer la souscription moyenne mensuelle de Bons du Trésor par les non banques de 21.7 Milliards de FMG en 1997 à 89.1 Milliards en 1999, augmentation qui semble n’ être réalisée que par la transformation d’ une partie des dépôts à terme en Bons du Trésor. En particulier, l’ expansion des bons du Trésor a été rendue possible par une meilleure compétitivité de son taux de rendement par rapport aux taux d’ intérêt servis aux dépôts bancaires. Situation des taux d’ intérêt créditeurs des banques et des taux de rendement des bons du Trésor de 1997 à 1999 Dépôts à terme Obligations Bons du Trésor par adjudication 1997 Absolu En % de M3 Dépôts en devises des résidents en Milliards de FMG 376.4 10.8 Entre 1997 et 1998 1999 10.0 % 10.0 % 11 à 16 % 11 à 12 % 8.0 % 14 à 16 % Encours moyen 1998 Absolu En % en % de M3 447.9 11.5 Variation en % 1999 Absolu En % de M3 536.4 12.2 1998/97 1999/98 19.0 19.8 413. Les dépôts en devises .Bien que les intérêts des dépôts en devises soient tout à fait faibles, puisqu’ ils se rapprochent de ceux des dépôts à vue ( Moins de 2.0 % ), la croissance moyenne annuelle de ce genre de dépôts reste stable et particulièrement élevée ( + 19.8 % contre 19.0 % en 1998 ). Ainsi, leur part dans la masse monétaire, bien que infime par rapport aux autres composantes de la masse monétaire, augmente régulièrement , passant de 10.8 % en 1997 à 11.5 % en 1998 et à 12.2 % en 1999. 42. L’EVOLUTION DES CONTREPARTIES DE LA MASSE MONETAIRE En moyenne annuelle, le taux de croissance de la masse monétaire a été stable durant les trois dernières années, passant d 3463.6 Milliards de FMG en 1997 à 3900.3 Milliards de FMG en 1998 et à 4395.1 Milliards de FMG en 1999, soit en accroissement constant de 12.6 %. En général, l’ évolution de la masse monétaire a été définie par la croissance des crédits à l’ économie, les 57 croissances et les diminutions des autres contreparties de la monnaie, en particulier des avoirs extérieurs nets et des créances nettes du système bancaire sur l’ Etat, s’ étant compensées pour avoir n’ avoir que peu d’ influence sur l’ évolution de la masse monétaire. Taux crediteurs des banques 16 14 DAV 12 DAT En % 10 BC 8 6 Autr es 4 Devi ses 2 0 1996 1997 1998 1999 421. Les avoirs extérieurs nets et les créances nettes sur l’ Etat Pendant la période de 1997 à 1999, il a été constaté une corrélation très étroite entre les évolutions des deux grandes contreparties de la monnaie qui sont les avoirs extérieurs nets et les créances nettes du système bancaire sur l’ Etat, à savoir que le remboursement des créances nettes sur l’ Etat passe nécessairement par l’ encaissement du financement extérieur du Budget qui, par la même occasion, augmente les avoirs extérieurs nets de la Banque Centrale. Le processus inverse fonctionne, quand les assistances financières extérieures manquent ou tardent à être encaissées. Dans ce cas, les créances nettes sur l’ Etat augmentent par des tirages sur la ligne d’ avances en FMG ou par des emprunts en devises auprès de la Banque Centrale, en vue le plus souvent du paiement de la dette extérieure. Ce qui diminue à peu près d’ autant les avoirs extérieurs de la Banque Centrale. Entre 1997 et 1999, on distingue généralement deux grandes phases des évolutions respectives des avoirs extérieurs nets du système bancaire et des créances nettes du système bancaire sur l’ Etat. La première grande phase qui va de Janvier 1997 à fin Septembre 1998, est elle-même subdivisée en deux petites phases : la première allant de Janvier 1997 à Décembre 1997 et la seconde de Décembre 1997 à Septembre 1998. La deuxième grande phase, couvrant la période de Septembre 1998 à fin Décembre 1999, comprend elle aussi deux petites phases, l’ une allant de Septembre 1998 à fin Février 1999, et l’ autre allant de Février à Décembre 1999. 58 La première petite phase ( Janvier à Décembre 1997 ) de la grande phase I est caractéristique de l’ année 1997, pendant laquelle l’ Etat a été, pour ainsi dire, en surliquidité, suite aux prêts et aides extérieurs consécutifs à la signature des premiers arrangements FASR et CAS avec les institutions de Bretton Woods. Le financement extérieur ainsi obtenu, joint à l’ augmentation des recettes fiscales, a permis de rembourser considérablement les créances nettes sur l’ Etat, dont l’ encours final ( 680.1 Milliards de FMG ) est devenu en tous cas inférieur à celui de Janvier 1997 ( 828.3 Milliards de FMG ). La deuxième petite phase ( Décembre 1997 à Septembre 1998 ) de la grande phase I a été la période, durant laquelle Madagascar a vécu l’ incertitude du déblocage de la deuxième tranche des premiers accords FASR et CAS avec les institutions de Bretton Woods, à cause du retard dans la poursuite des reformes économiques et de l’ Administration. Ainsi, les créances nettes sur l’ Etat ont augmenté régulièrement par des avances en Francs malgaches et en devises auprès de la Banque Centrale et qui ont diminué en conséquence les avoirs extérieurs nets de la Banque Centrale. La première petite phase ( Septembre 1998 à Février 1999 ) de la grande phase II a vu la persistance de l’ incertitude sur l’ encaissement des deuxièmes tranches des premiers accords avec le FMI et la Banque Mondiale. Durant cette période, l’ Etat a été confrontée à la nécessité d’ emprunter fortement à la Banque Centrale pour payer les échéances de la dette extérieure. Ainsi, durant cette période, l’ Etat a enregistré la plus forte croissance de ses emprunts auprès de la Banque Centrale, passant en terme net de 654.6 Milliards de FMG à fin Septembre 1998 à 992.4 Milliards de FMG à fin Février 1999. La deuxième petite phase ( Fin Février à fin Décembre 1999 ) de la grande phase II a vu la clôture des premiers FASR et CAS des institutions de Bretton Woods pour être remplacés par des deuxièmes accords ( FASR II et CAS II ) et qui ont abouti au déblocage de la première tranche du FASR II ( 13.6 Millions de DTS ) et à quelques soutiens financiers multilatéraux et bilatéraux. Par contre, le déblocage du CAS II a été reporté, suite au nouveau retard dans le calendrier de privatisation des entreprises publiques ( SOLIMA, AIR MAD, … ). Ainsi, cette dernière petite phase a été marquée par la croissance persistante des créances nettes sur l’ Etat, étant donné par ailleurs que les recettes de privatisation attendues n’ ont pas été encaissées, à tel point que les créances nettes sur l’ Etat sont passées de 1453.3 Milliards de FMG à fin Décembre 1998 à 1715.0 Milliards de FMG à fin Décembre 1999. Néanmoins et suite à l’ assistance financière du FMI et de quelques bailleurs de fonds, les avoirs extérieurs du système bancaire durant cette dernière petite 59 phase ont quant même repris leur croissance après le plus bas niveau atteint à fin Décembre 1998 ( 1172.0 Milliards de FMG ), pour se situer à 1711.6 Milliards de FMG à fin Décembre 1999, soit en augmentation de 46.0 %, croissance qui a été favorisée par ailleurs par l’ amélioration des recettes de services et des transferts privés sans contrepartie en provenance de l’ étranger, lesquels ont été achetés par la Banque Centrale sur le Marché interbancaire des devises. Crédits à l’ économie en Milliards de FMG Encours en fin de période 1997 1998 1999 Variations en % 1998/97 1999/98 Structure en % 1997 1998 1999 1400.7 1393.9 1535.7 -0.5 10.2 77.9 76.9 79.3 62.0 106.1 132.2 71.1 24.6 3.5 5.9 6.8 173.0 209.3 282.8 13.7 0.3 53.3 54.1 552.3 200.0 236.3 407.6 29.6 0.0 78.2 27.6 308.6 248.6 316.8 549.6 41.6 0.0 58.4 30.7 157.8 15.6 12.9 44.1 115.8 -93.7 46.8 -49.0 -44.1 24.3 34.1 34.9 40.7 -50.0 -25.3 11.4 -48.9 9.6 11.6 15.7 0.8 0.0 3.0 3.0 30.7 11.0 13.0 22.5 1.6 0.0 4.3 1.5 17.0 12.8 16.4 28.4 2.1 0.0 3.0 1.6 8.1 2. Crédits à MT et LT 21. Equipement 22. Immobier 23. Crédits d’ acc. et acheteurs 24. Autres créd. MLT 25. Créan. Douteuses 384.0 146.8 33.3 43.6 408.4 142.7 75.7 35.5 401.4 224.8 48.6 31.9 6.4 -2.8 127.3 -18.5 1.7 57.5 -35.8 -10.2 21.4 8.2 1.9 2.4 22.5 7.9 4.2 2.0 20.7 11.6 2.5 1.6 36.1 124.2 52.4 102.1 62.5 33.7 45.2 -17.8 19.4 -67.0 2.0 6.9 2.9 5.6 3.2 1.7 3. Autres concours 13.0 9.5 0.1 -26.9 -98.9 0.7 0.5 0.0 1797.6 1811.9 1937.4 0.8 6.9 100.0 100.0 100.0 1. Crédits à court terme 11. Escompte commerc. 12. Av. sur marchand. 13. Av. sur produits 14. Découverts 15. Vente à crédit 16. Faisance valoir 17. Préfin. Collecte 18. Autres crédits 19. Créances douteuses TOTAL Sources : Situation comptable des banques 422. Les crédits à l’ économie Etant donné que les variations respectives des créances nettes sur l’ Etat et des avoirs extérieurs nets du système bancaire se sont compensées, ce ne sont pas ces deux agrégats, mais bien les crédits à l’ économie qui ont défini l’ évolution de la masse monétaire, sauf durant la période de Septembre à Décembre 1999 où cette évolution a été due à l’ accélération de la croissance des avoirs extérieurs nets, avoirs qui sont passés de 1390. 5 Milliards de FMG à fin Septembre à 1711.6 Milliards de FMG à fin Décembre 1999, soit en augmentation de 23.1 % en l’ espace de trois mois. 60 En terme de glissement annuel, les crédits à l’ économie, après sortie des créances douteuses, litigieuses et contentieuses de la dernière banque privatisée, a augmenté de 6.9 % contre 0.8 % en 1998. En fait, le taux de croissance effectif avant sortie des créances compromises a été de 19.2 %, ce qui est important, et les nouveaux crédits se chiffrent à 361 Milliards de FMG contre 331.2 Milliards de FMG en 1998. Les crédits à court terme, qui forment en moyenne près de 78.0 % des crédits à l’ économie et sont constitués en majorité par des découverts et des avances sur produits et de marchandises, ont fait ressortir le plus fort taux d’ accroissement, soit de 10.2 % contre une baisse de 0.5 % en 1998 tout en augmentant leur part dans l’ ensemble des crédits à l’ économie ( 79.3 % contre 76.9 % en 1998 et 77.9 % en 1997 ). En ce qui concerne les crédits à moyen terme, leur croissance s’ est accélérée et a servi principalement au financement des équipements ( 56 % des crédits à moyen terme ). Par contre, les crédits à long terme, qui forme moins de 10 % de l’ ensemble des crédits à l’ économie, ont régressé de 17 % contre une augmentation de 5 % en 1998. Il convient de souligner que les crédits à long terme sont financés essentiellement par des tirages extérieurs et que la baisse de ce genre de crédits s’ explique par le fait qu’ il n’ y a plus de nouveaux emprunts et qu’ on est actuellement en phase de remboursement. En observant les crédits supérieurs à 50 Millions de FMG accordés par secteur d’ activités, on constate que le secteur secondaire et le secteur tertiaire, tout en accélérant leurs croissances, ont augmenté leurs parts respectives dans l’ ensemble des crédits à l’ économie, tandis que les crédits au secteur primaire ont vu à la fois leur croissance se décélérer et leur part dans l’ ensemble des crédits à l’ économie diminuer. Parmi le secteur secondaire, ce sont la branche textiles et confections ainsi que la branche mécaniques et électriques qui en sont les principaux bénéficiaires. Dans l’ ensemble des crédits l’ économie, ce sont les crédits accordés aux entreprises privées qui accaparent la part la plus importante, passant de 88.5 % en 1997 à 89.9 % en 1998 et à 95.4 % en 1999, tandis que celle des entreprises publiques est devenue presque nulle, passant de 2.4 % en 1997 à 0.3 % en 1999. Pour ce qui est des crédits accordés aux particuliers et aux ménages, bien que leur croissance se soit accélérée ( + 38.3 % contre 17.2 % en 1998 ), leur part dans l’ ensemble des crédits à l’ économie a progressivement baissé, passant de 9.1 % en 1997 à 7.5 % en 1998 et à 4.3 % en 1999. Cette tendance des crédits à l’ économie semble refléter la prudence des banques vis-à-vis des entreprises publiques et des particuliers en général 61 et le regain de crédibilité des entreprises privées suite aux assainissements liés à la privatisation. Evolution des crédits à l’ économie par bénéficiaire en Milliards de FMG Encours en fin de période 1997 1998 1999 Variations en % 1998/97 1999/98 Structure en % 1997 1998 1999 1. Crédits à court terme 11. Partic. et ménages 12. Entreprises privées 13. Entreprises publiques 1400.7 108.8 1254.4 37.5 1393.9 83.6 1267.3 43.0 1535.7 36.9 1493.3 5.5 -0.5 -23.2 1.0 14.7 10.2 -55.9 17.8 -87.2 78.5 6.1 70.3 2.1 77.3 4.6 70.3 2.4 79.3 1.9 77.1 0.3 2. Crédits à moyen terme 21. Partic. et ménages 22. Entreprises privées 23. Entreprises publiques 171.3 20.6 146.2 4.5 185.3 14.7 166.3 4.3 216.4 17.1 198.8 0.5 8.2 28.6 13.7 -.4.4 16.8 16.3 19.5 -88.3 9.6 1.2 8.2 0.3 10.3 0.8 9.2 0.2 11.2 0.9 10.3 0.0 3. Crédits à long terme 31. Partic. et ménages 32. Entreprises privées 33. Entreprises publiques 212.7 33.0 178.0 1.7 223.2 36.2 186.2 0.8 185.3 29.0 156.0 0.4 4.9 9.7 4.6 -52.9 -17.0 -19.9 -16.2 -50.0 11.9 1.8 10.0 0.1 12.4 2.0 10.3 0.0 9.6 1.5 8.1 0.0 TOTAL 1. Partic. et ménages 2. Entreprises privées 3. Entrepr. publiques 1784.7 162.4 1578.6 43.7 1802.4 134.5 1619.8 48.1 1937.5 83.0 1848.1 6.4 1.0 17.2 2.6 10.1 7.5 38.3 14.1 -86.7 100.0 9.1 88.5 2.4 100.0 7.5 89.9 2.7 100.0 4.3 95.4 0.3 Evolution des crédits à l’ économie par secteur en Milliards de FMG Encours en fin de période 1997 1998 1999 Variations en % 1998/97 1999/98 Structure en % 1997 1998 1999 1. Agriculture 366.3 329.2 285.7 -10.1 -13.2 21.0 18.8 14.8 2. Industries Dont :Text. et confect. Méc. et électr. 711.5 141.9 109.2 720.7 167.0 145.8 826.5 242.8 186.2 1.3 17.7 33.5 14.7 45.4 27.7 41.0 8.1 6.3 41.1 9.5 8.3 43.0 12.6 9.7 3. Services 31. Transports 32. Commerces 529.4 47.2 482.2 545.8 50.8 495.0 638.9 73.4 565.5 3.1 7.6 2.6 17.1 44.5 14.2 30.5 2.7 27.8 31.1 2.9 28.2 33.2 3.8 29.4 4. Autres activités 129.5 157.2 173.0 21.4 10.1 7.5 9.0 9.0 1736.7 1752.9 1924.1 0.9 9.8 100.0 100.0 100.0 TOTAL 62 423. Evolution des autres postes nets Les autres postes nets du système bancaire se sont soldés par un passif net de 136.5 milliards FMG, améliorant ainsi la situation monétaire de 63.3 milliards FMG. En ce qui concerne, par exemple, la Banque Centrale, le dégonflement du solde débiteur net provient de la diminution notable des pertes de change qui, de 226 milliards FMG à fin 99 a été ramené à 75,7 milliards. Cette amélioration résulte de l’effet conjugué de la forte reconstitution des réserves de la Banque et de la dépréciation du franc malgache. Evolution des autres postes nets de la Banque Centrale en Milliards de FMG Autres postes nets Autres postes nets en FMG Autres postes nets en devises Ajustement de devises 1997 1998 1999 308.2 297.0 171.4 63.6 -4.1 248.7 74.7 -3.7 226.0 95.7 0.0 75.7 S’agissant des banques commerciales, la restructuration financière nécessitée par la privatisation de la dernière banque publique a été à l’origine de la nouvelle structure des autres postes nets qui, d’une fin d’année à l’autre, ont vu passer leur solde créditeur de 370,2 milliards FMG à 307,9 milliards FMG. Evolution des autres postes nets des banques commerciales en Milliards de FMG Autres postes Capitaux permanents Dont : Provisions pour créances douteuses Litigieuses Autres divers nets 1997 1998 1999 -520.6 -370.2 -307.9 -645.9 -360.5 -399.5 -246.7 -445.8 -79.1 125.3 29.3 137.9 424. Evolution des taux d’ intérêt débiteurs Les taux directeurs des banques ( Taux maximum et taux minimum ) sont restés liés au taux de refinancement auprès de la Banque Centrale qui, avant le 26 Août 1999, équivaut au taux directeur majoré d’ un nombre de points de pourcentage fixes. 63 Taux debiteurs des banques 30 25 Taux de base min. 20 En % Taux de base max. Taux directeur 15 10 5 0 1996 1997 1998 1999 Depuis le 26 Août 1999, le taux de refinancement auprès de la Banque Centrale est devenu le taux moyen pondéré des bons du Trésor de 12 et 24 semaines, taux qui peut varier tous les 15 jours suivant les taux de rendement des bons du Trésor par adjudication. Comme le Trésor public se réfère au taux directeur de la Banque Centrale pour fixer les taux de rendement de ses bons, les taux débiteurs des banques ainsi que le taux de refinancement restent de facto, comme avant le 26 Août 1999, liés au taux directeur de la Banque Centrale. Ainsi, il a été observé que, depuis 1997, les taux directeurs des banques évoluent étroitement en fonction de celui de la Banque Centrale, ce qui fait que la hausse du taux directeur de la Banque Centrale de 10 à 12 % au mois d’ Avril 1999 et de 12 à 15 % au mois d’ Août 1999 ont entraîné des hausses de même ampleur des taux directeurs des banques. De 13.5 % au début de l’ année, le taux de base moyen des banques est passé à 16.5 %. Il convient de souligner que, depuis le 24 Août 1999, les banques peuvent uniquement se refinancer sur l’ Open-market dans lequel actuellement, en attendant la création d’ autres titres de créances négociables, seules sont éligibles les valeurs mobilières publiques ( Bons du Trésor, … ). 43. EVOLUTION DE L’ EXCEDENT DE RESERVES OBLIGATOIRES Le niveau global des réserves bancaires a été toujours excédentaire vis-à-vis des réserves requises sur les deux dernières années. Toutefois, il a été remarqué que cet excédent de réserves obligatoires, et donc la capacité de création monétaire des banques, a tendance à diminuer depuis 1998. 64 Excédent de réserves obligatoires (en pourcentage des réserves requises) 30 25 20 En % 15 10 nov-99 sep-99 jul-99 mai-99 mar-99 jan-99 nov-98 sep-98 jul-98 mai-98 0 mar-98 jan-98 5 -5 Un certain nombre de facteurs a agi sur l’ évolution de cet excédent de réserves, dont les plus importants ont été le volume et le rythme d’ octroi des crédits, les interventions de la Banque Centrale sur le Marché Interbancaire des devises et enfin le comportement des banques et des non banques sur le marché des bons du Trésor. La hausse régulière de la demande de crédits a été l’ occasion pour les banques d’ augmenter leur offre sur le marché ( Entre 330 et 360 Milliards de FMG par an depuis 1998 ). Cela implique toutefois que, comme dans le passé, les emplois soient soutenues par des ressources confortablement excédentaires. Ce n’ était pas le cas depuis qu’ on a mis en place le marché des bons du Trésor et que les banques sont désormais obligées de se refinancer uniquement sur l’ Open-market où seules les valeurs mobilières du Trésor sont négociées. Pour pouvoir se refinancer, les banques ont été obligées de détenir en portefeuille une certaine quantité de bons du Trésor, alors qu’ elles doivent également faire face à l’ expansion des crédits à l’ économie. En tous cas, l’ augmentation de l’ ensemble des crédits bancaires a constitué un des facteurs de l’ expansion de l’ excédent de réserves obligatoires. La diminution de la liquidité bancaire s’ est par ailleurs accélérée à cause des opérations des non banques sur le marché primaire des bons du Trésor dont la souscription moyenne mensuelle est passée de 21.7 Milliards de FMG en 1997 à 52.4 Milliards en 1998 et à 89.1 Milliards en 1999, lesquels ont été prélevés en grande partie sur les dépôts à terme bancaires qui ont accusé une diminution moyenne de 27.1 % en 1998 et de 15.3 % en 1999. Les taux d’ intérêt des bons du Trésor sont en général supérieurs de 3 à 5 points aux 65 taux d’ intérêt créditeurs des dépôts à terme ( Taux de rendement moyen des bons du Trésor : 14 à 16 % en 1999 ). ENCOURS DE BONS DU TRESOR (en milliards de FMG) 800 700 600 500 400 300 200 ENCOURS TOTAL SECTEUR NON BANCAIRE 100 SECTEUR BANCAIRE 0 Jan Feb 1998 Mar Apr May Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec Jan Feb 1999 Mar Apr May Jun Jul Aug Sep Oct Nov Dec En général, les souscriptions de Bons du Trésor par les banques et les non banques constituent en 1999 le facteur ayant diminué l’ excédent de réserves. C'est le cas depuis le mois de février 1999. Par ailleurs, répondant à la forte demande de fonds du Trésor, les banques elles-mêmes ont augmenté leurs souscriptions, surtout au premier trimestre. Ces deux facteurs expliquent la tendance globale à la baisse de l'excès de RO. En analysant de près le comportement des banques vis-à-vis des bons du Trésor en 1999, on voit qu’ elles ont souscrit énormément des bons du Trésor au premier trimestre ( Près de 416.3 Milliards de FMG ) pour les diminuer ensuite en vue de satisfaire le financement de l’ économie. Toutefois, il s’ est avéré que le flux de réserve provenant de la liquidation d’ une partie des bons du Trésor n’ a pas été suffisant pour stabiliser l’ excédent de réserves obligatoires, compte tenu de l’ augmentation régulière des retraits des non banques pour la souscription de bons du Trésor ( Encours de bons du Trésor des non banques passant de près de 300 Milliards à fin Janvier à près de 400 Milliards à fin Décembre 1999 ) et en regard de l’ expansion de la demande de crédits à l’ économie. Les achats de devises importants de la Banque Centrale sur le marché interbancaire des devises en 1999 ont contribué à soulager la liquidité des banques, en particulier durant le premier trimestre de l’ année. Toutefois, cette 66 liquidité en provenance du MID n’ a pas suffi non plus à arrêter la baisse de l’ excédent de réserves obligatoires, à cause du besoin pressant de financement de l’ ensemble de l’ économie et de l’ Etat. 44. LE SYSTEME DE PAIEMENT 441. L’ émission de billets et monnaies En 1999, si le nombre de billets en circulation a augmenté à un rythme plus rapide qu’en 1998 (+15,5 % contre 8,2 % en 1998 ), celui des pièces, par contre, s’est quelque peu ralenti ( + 2,9 % contre + 4,0 en 1998 ). Il a été constaté que la préférence des détenteurs de ces billets allait en priorité vers les coupures de 25 000 FMG ( 28 % des billets en circulation ), puis vers les billets de 500 FMG ( 22 % ) et de 1 000 FMG ( 18 % ) Circulation fiduciaire et charges annexes 1997 1998 1999 Nombre de billets et monnaies 131 470 170 142 256 857 164 255 713 Nombre de pièces de monnaie en circulation 522 986 215 543 975 410 559 695 832 Entretien de la circulation en Millions de FMG 31 560.5 35 527.5 42 080.9 Sur la période considérée, l’entretien de la circulation s’est accru de 18,4 % pour se chiffrer à près de 42 milliards contre 35.5 Milliards de FMGen 1998. 442. La chambre de compensation Les échanges interbancaires de chèques, virements et effets de commerce ont conservé en 1999 leur structure de 1998., soit 74,7 % pour Antananarivo et 25,3 % pour les autres villes de Madagascar. Les montants échangés dans ces deux cas ont en effet connu pour cette année le même accroissement d’environ 23 %. Mouvements de la Chambre de compensation en Milliards de FMG 1997 1998 1999 ANTANANARIVO 7071.2 8692.7 10716.7 AUTRES VILLES 2662.6 2965.7 3634.7 9733.8 11658.4 14351.3 TOTAL 67 443. Les incidents des paiements Par rapport à 1998, le taux de croissance des impayés ont régressé aussi bien en nombre qu’ en montant ( Nombre : - 8.9 % contre + 9.1 % en 1998 ; Montant : - 12.6 % contre + 42.4 % en 1998 ). Ainsi, le montant moyen de l’ ensemble des impayés a régressé et ce, à cause particulièrement de la baisse de celui des effets impayés. ( Montant moyen : 6.6 Millions de FMG en 1999 contre 12.6 Millions en 1998 et 11.4 Millions en 1997 ). Par contre, le montant moyen des chèques impayés a progressé régulièrement, passant de 5.5 Millions de FMG en 1997 à 7.4 Millions de FMG en 1998 et à 9.6 Millions de FMG en 1999. Evolution des impayés ( Montant en Milliards de FMG ) TNR 1997 Autres TOTAL TNR 1998 Autres TOTAL TNR 1999 Autres Total 1. CHEQUES 11. Nombre 12. Montant 8015 43.2 1974 11.7 9989 54.9 7665 56.2 2366 18.1 10031 74.3 5723 45.5 2468 33.4 8191 78.9 2. EFFETS 21. Nombre 22. Montant 2464 29.6 439 3.5 2903 33.1 3078 42.6 957 8.4 4035 51.0 4243 28.7 376 1.9 4619 30.6 TOTAL 1. Nombre 2. Montant 10479 72.8 2413 15.2 12892 88.0 10743 98.9 3323 26.4 14066 125.3 9966 74.2 2844 35.3 12810 109.5 68 TROISIEME PARTIE L’ ADMINISTRATION DE LA BANQUE CENTRALE 31. LE CONSEIL D’ ADMINISTRATION Les administrateurs ci-après nommés pour quatre ans par décret N° 98-569 du 12 Août 1998 ont continué à remplir leur mandat : • Au titre de la Présidence de la République : M. Théophile RAJAONARIVELO M. Ambroise TATA • Au titre de l’ Assemblée Nationale : M. ALY SAANDY M. Joseph Elire RABEMANANJARA • Au titre du Gouvernement : M. Henri Victor BOANORO M. Renaud RAJAONAH Messieurs Honoré RAKOTOMANANA, Rasata RAIKETAMANGA et Flavien TODY demeurent toujours censeurs après leur nomination intervenue en 1997. Au niveau du Directoire de la Banque Centrale, il n’ y a pas eu de changement depuis la nomination de Monsieur Gaston Edouard RAVELOJAONA au poste de Gouverneur et de Monsieur Ferdinand VELOMITA au poste de Directeur Général en 1996. 32. LA GESTION DE LA BANQUE CENTRALE 321. Réformes des services et renforcement des capacités L’ année 1999 a connu la finalisation des principaux projets initiés dans le cadre du Projet de Développement des Institutions Financières ( PRODIF ), tendant à renforcer les capacités de la Banque Centrale dans la réalisation de sa mission. 69 3211. L’ implantation du nouveau système informatico-comptable et la réorganisation de la Direction de la Comptabilité Générale. A partir du 1er Avril 1999, la comptabilité de la Banque Centrale a été traitée suivant le Système Informatico-Comptable lancé au début de Juin 1998. Ce nouveau système est composé de : • Plan de comptes, états de synthèse et principes comptables conformes au plan comptable bancaire, aux normes comptables internationales et au PCG 1987. • Applicatifs de gestion qui traitent toutes les opérations bancaires et qui sont intégrés à la comptabilité via un progiciel spécifique. Ce dernier génère de façon automatique les écritures comptables correspondantes à chaque opération traitée. • Progiciel comptable multi-devises, compatible Euro et an 2000. • Procédures comptables et de gestion redéfinies et formalisées. Dans le cadre de cette réforme, une délimitation des responsabilités, une réorganisation et un renforcement des moyens humains de la Direction de la Comptabilité Générale, par un redéploiement des compétences existantes à la Banque Centrale et une série de formations spécifiques, ont été entrepris. Ainsi, sa principale mission est de produire des informations comptables et financières fiables et de qualité à usage tant externe qu’ interne à la Banque et de veiller au bon fonctionnement du système. Parallèlement à ces réformes, dans le but de maîtriser les risques associés aux changements et de renforcer la sécurité et l’ efficacité de ses opérations, la Banque a décidé de consolider son système de contrôle interne. Aussi a-t-elle mis en place à partir du 17 Septembre 1999 : • Une charte du système de contrôle de l’ information comptable qui définit : - Le cadre d’ application, l’ organisation, l’ articulation du système de contrôle de l’ information comptable et financière, - Les contrôles de premier niveau exercés en premier degré par les Directions opérationnelles, et en second degré par la Comptabilité Générale, - Les contrôles de deuxième niveau exercés par une unité indépendante du premier niveau. • De nouvelles unités spécialisées de contrôle qui sont : 70 - Les Back-Office dans les Directions opérationnelles, - Le Service de la Révision Comptable à la Direction de la Comptabilité Générale, - La Direction de l’ Audit interne rattachée au Gouvernement de la Banque et ayant la mission principale d’ évaluer l’ efficacité et la cohérence des contrôles internes mis en place par le premier niveau. Elle assure la fonction de « contrôle des contrôles » et intervient dans les domaines d’ audit financier, de conformité, opérationnel et stratégique. La Direction de l’ Inspection étant dissoute, les inspecteurs sont affectés à la nouvelle Direction de l’ Audit Interne, et des nouveaux auditeurs internes et informatiques ont été recrutés. Une série de formations spécifiques a été donnée aux agents nouvellement affectés ou recrutés à ces différentes fonctions. 3212. Amélioration du Centre de la documentation La deuxième phase du sous-projet relatif à l’ amélioration du Centre de Documentation est arrivée à son terme. Cela a abouti à l’ informatisation des opérations techniques de la chaîne documentaire, à l’ enrichissement du fonds documentaire par l’ établissement d’ une liste d’ acquisitions d’ ouvrages et d’ abonnement et par la possibilité d’ accès aux sites INTERNET pour la recherche documentaire. 3213. Poursuite du programme de modernisation du système informatique Le « Projet INTERNET » de la Banque Centrale a bénéficié initialement d’ un appui partiel de l’ USAID. Avec la prorogation de son programme « Financial Market Development », l’ USAID a accordé à la Banque Centrale son appui pour l’ extension de ce projet avec particulièrement la mise en place d’ une connexion permanente à l’ INTERNET et la création d’ un site WEB de la Banque Centrale. 322. Gestion des succursales et agences La Succursale de la Banque Centrale de Fianarantsoa a été créée et inaugurée officiellement le 27 Août 1999. Sur le plan opérationnel, elle couvre toute la partie sud du territoire. 71 Auparavant, 11 agences de la Banky Fampandrosoana Ny Varotra ( BFV ) et 5 de la Bankin’ ny Tantsaha Mpamokatra ( BTM ) représentaient la Banque Centerale dans les provinces dans le cadre d’ un contrat de louage de services. Suite à la privatisation de ces deux banques primaires à la fin de cette année,la BFV ayant renoncé à représenter la Banque Centrale, 8 agences ont été prises en gestion directe, et pour lesquelles des agents ont été nommés parmi le personnel de la Banque Centrale. Les trois agences ( Farafangana et Mananjary de la BFV et Antsohihy de la BTM ) ont été supprimées. L’ agence de Fianarantsoa est devenue une succursale. Des mesures ( Etablissement des relevés, contrôle, … ) ont été prises pour les opérations mixtes entre le Siège, les Succursales et les Agences afin d’ en renforcer la sécurité et d’ en assurer le dénouement à bonne date et dans les conditions optimales de régularité. Seules les opérations mixtes inter-entités initiées à partir du 02 Novembre 1999 et transitant par compte de liaison sont concernées par ces mesures. 323. L’ effectif de la Banque Centrale Pour le Siège d’ Antananarivo et de la Succursale de Toamasina, l’ effectif est passé de 668 en 1998 à 655 en 1999 suite au départ définitif de 35 agents contre le recrutement de 22 agents. Avec l’ ouverture de la Succursale de Fianarantsoa et des 8 Agences ( Antsiranana, Mahajanga, Manakara, Morondava, Nosy Be, Sambava, Taolagnaro et Toliara ), l’ effectif total en 1999 est de 794. Variation de l’ effectif de la Banque Centrale 1998 / 1999 au 31 Décembre 1998 Hors- Catégorie Antananarivo Toamasina TOTAL 18 1 19 93 160 92 63 27 26 110 3 13 16 22 2 2 20 96 173 108 85 29 28 130 589 79 668 Catégories A B C D E F K TOTAL 72 Au 31 Décembre 1999 Catg. TNR TMS FIA D/S MJA MKA MDN N/B SBV F/D TUL HC A B C D E F K 18 84 157 89 64 24 25 113 1 4 13 16 21 2 2 22 1 1 1 1 1 2 1 1 1 1 18 16 19 12 13 13 14 10 12 20 98 170 105 85 27 27 262 Total 574 81 21 17 20 13 15 14 15 11 13 794 1 TNR = Antananarivo FIA = Fianarantsoa MJA = Mahajanga MDN = Morondava SBV = Sambava TUL = Toliary Total TMS = Toamasina D / S = Antsiranana MKA = Manakara N / B = Nosy Be F / D = Tolagnaro 33. LES COMPTES ANNUELS DE LA BANQUE CENTRALE Sur le plan financier, les faits marquants qui ont influencé les comptes de la Banque Centrale ont été notamment : • Les relèvements successifs de son taux directeur qui est passé de 10 % en début d’ année à 15 % à fin Décembre 1999, • L’ adoption et la promulgation de la loi 99-15 complétant l’ article 15 de la loi 97-004 du 10 Juin 1994 portant statuts de la Banque Centrale, l’ autorisant à accorder à l’ Etat des avances en devises pour lui permettre de faire face au paiement de la dette extérieure, • La suspension, depuis le mois d’ Août 1999, de la mobilisation des effets privés au titre de garantie des opérations de refinancement des banques. Désormais, seuls les bons du Trésor par adjudication et les titres de créances négociables fixés par la Banque Centrale sont admis comme support de refinancement. Les interventions de la Banque Centrale sur le 73 marché monétaire se font désormais exclusivement sous forme d’ open-market, • La modification, depuis Août 1999, de l’ assiette de réserves obligatoires sur les dépôts : taux porté de 20 % à 25 % pour les dépôts à vue et assimilés, et ramené de 20 % à 5 % pour les dépôts à terme et assimilés, • Prise en charge directe par la Banque Centrale des 12 agences dont l’ administration a été assurée jusque là par les banques primaires suivant un contrat de louage de services, • L’inauguration de la deuxième succursale de la Banque Centrale à Fianarantsoa. 331. Le bilan de la Banque Centrale Sur la base des informations résultant de la nouvelle nomenclature comptable, la masse bilancielle de la Banque Centrale s’ est accrue de 17.4 %, passant de 6700.3 Milliards de FMG en 1998 à 7866.0 Milliards de FMG à fin Décembre 1999. Cette évolution est consécutive à la forte croissance de certains postes : • A l’ actif, il est noté une augmentation importante des « caisses et divers » de 535 Milliards de FMG ( + 41.0 % ), des concours aux banques et institutions financières non résidentes de 567.0 Milliards de FMG ( + 62 % ) et au Trésor de 200 Milliards de FMG ( + 12 % ), • Au passif, le gonflement résulte surtout des billets et monnaies émis de 955 Milliards de FMG ( + 38 % ) et des dépôts des établissements de crédits de 178 Milliards de FMG ( + 27 % ). 332. Les comptes des résultats Les résultats de la Banque Centrale au titre de l’ exercice 1999 affichent un profit de 1.19 Milliards de FMG. Ces résultats sont directement liés aux intérêts perçus sur le Trésor qui atteignent 40.1 Milliards de FMG contre seulement 6.8 Milliards de FMG en 1998. En effet, les encours annuels moyens des avances statutaires en Francs malgaches se sont accrus de 47 % ( 102.3 Milliards de FMG contre 74 69.9 Milliards de FMG en 1998 ). Sur la période, les taux débiteurs appliqués à ces encours sont passés de 9-10 % en 1998 à 10-15 % en 1999. Par ailleurs, les avances en devises, consenties par la Banque Centrale au Trésor depuis Septembre 1998, se sont situées à une moyenne annuelle de 517.4 Milliards de FMG contre 344.6 Milliards de FMG durant les quatre derniers mois de 1998. Les produits financiers perçus à ce titre ont atteint 26.7 Milliards de FMG. 75 ANNEXES 76 Bilan de la Banque Centrale de 1997 à 1999 En Francs malgaches ACTIF 1997 1998 1999 CAISSES ET DIVERS 904.455.575.333 1.301.906.050.775 1.836.809.573.303 CONCOURS AUX ETABLISSEMENTS DE CREDIT ET AUX INSTITUTIONS FINANCIERES RESIDENTS 107.272.290.374 134.604.951.215 75.147.467.735 19.477.135 31.897.329.141 0 107.252.813.239 102.707.622.074 75.147.467.735 CONCOURS AUX BANQUES ET AUX INSTITUTIONS FINANCIERES NON RESIDENTES 1.486.408.518.708 919.127.643.418 1.486.987.476.201 CONCOURS AU TRESOR PUBLIC 1.253.818.648.088 1.657.421.985.249 1.857.595.158.234 1.243.306.438.073 0 1.648.433.717.407 0 1.842.087.259.072 0 10.512.210.015 8.988.267.842 15.507.899.162 15.072.187.626 15.865.422.666 15.779.528.042 0 0 0 COMPTES DE LIAISON 127.598.514.286 2.326.008.036.822 2.347.954.992.587 COMPTES D’ ATTENTE DEBITEURS 191.862.718.648 101.191.666.281 72.866.183.415 DEBITEURS DIVERS 226.284.334.183 203.391.745.086 80.963.036.060 0 15.008.596.144 22.645.709.980 899.615.914 375.291.888 11.968.942.956 14.243.325.130 22.898.913.558 57.246.962.430 13.606.410.047 2.484.558.612 4.341.522.138.338 6.700.284.861.714 • • • • • Interventions sur le marché monétaire Autres concours Prêts au Trésor Public Souscription de bons du Trésor Pension et escompte de traites et obligations cautionnées CONCOURS A LA CLIENTELE TITRES DE TRANSACTIONS VALEURS RECUES A L’ ENCAISSEMENT COMPTES DE REGULARISATION ET DIVERS VALEURS IMMOBILISEES PERTES TOTAL DE L’ ACTIF 77 7.865.965.030.943 PASSIF 1997 1998 1999 1.962.617.204.244 2.513.936.384.244 3.357.641.758.594 695.272.947.123 648.215.863.367 826.710.216.009 50.000.000.000 0 0 645.272.947.123 648.215.863.367 826.710.216.009 DEPOTS ET EMPRUNTS DES BANQUES ET INSTITUTIONS FINANCIERES NON RESIDENTES 554.838.747.110 515.680.272.681 621.062.048.856 DEPOTS DU TRESOR PUBLIC 843.454.222.992 634.934.522.846 626.068.600.943 DEPOTS DE LA CLIENTELE 28.956.566.497 2.844.825.914 20.349.478.170 COMPTES DE LIAISON 117.607.397.448 2.325.465.323.000 2.349.452.061.443 COMPTE D’ ATTENTE CREDITEURS 99.224.527.248 14.089.043.199 7.624.151.245 CREDITEURS DIVERS 444.003.500 446.767.107 14.772.446.933 COMPTES EXIGIBLES APRES ENCAISSEMENT 319.620.704 17.613.859 1.735.462 COMPTES DE REGULARISATION ET DIVERS 892.507.903 477.400.364 164.296.468 SUBVENTIONS D’ EQUIPEMENT 129.420.134 113.895.486 66.078.686 PROVISIONS 3.641.446.227 4.401.485.948 16.358.221.861 RESERVES 17.574.156.715 17.574.156.715 17.616.186.772 FONDS DE DOTATION 8.714.608.732 6.858.955.270 15.138.521.846 CAPITAL 1.000.000.000 1.000.000.000 1.000.000.000 0 -6.771.648.286 -.6771.648.286 BILLETS ET MONNAIES EMIS DEPOTS DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT ET DES INSTITUTIONS FINANCIERES RESIDENTS • • Interventions sur le marché monétaire Autres dépôts REPORT A NOUVEAU RESULTAT EN INSTANCE D’ APPROBATION -2.484.558.612 6.834.761.761 1.195.434.553 RESULTAT DE L’ EXERCICE TOTAL DU PASSIF 4.341.522.138.338 78 6.700.284.861.714 7.865.965.030.943 Comptes de résultats 1997-1999 en Francs malgaches 1997 1998 1999 48.208.190.644 52.356.781.228 55.947.504.212 23.351.638.100 8.470.927.856 8.131.750.669 23.624.090.153 25.235.483.623 31.944.182.576 159.289.919 178.022.175 306.070.341 12.746.172.963 14.635.628.101 15.523.703.557 73.958.939 107.867.559 172.001.680 256.924.787 349.052.466 424.484.467 31.246.345.594 7.518.255.795 10.162.610.778 357.506.000 297.921.665 1.195.434.553 140.024.117.099 109.149.940.468 123.807.742.833 PRODUITS SUR OPERATIONS INTERBANCAIRES 68.047.693.164 68.546.950.698 53.859.082.136 PRODUITS SUR OPERATIONS AVEC LE TRESOR , LA CLIENTELE ET SUR AUTRES OPERATIONS 23.874.940.181 29.117.888.599 60.426.530.820 0 1.733.966.332 1.954.506.084 72.051.708 120.365.732 259.076.326 PRODUITS EXCEPTIONNELS 29.982.482.799 4.017.344.956 1.574.717.642 REPRISE DE PROVISIONS 4.440.539.200 3.128.865.539 5.733.829.825 13.606.410.047 2.484.558.612 CHARGES CHARGES SUR CIRCULATION FIDUCIAIRE ET OPERATIONS INTERBANCAIRES CHARGES SUR OPERATIONS AVEC LE TRESOR, LA CLIENTELE ET AUTRES OPOERATIONS CHARGES DU PERSONNEL IMPOTS ET TAXES CHARGES EXTERNES CHARGES DIVERSES D’ EXPLOITATION CHARGES EXCEPTIONNELLES DOTATIONS AUX AMORTISSEMENTS ET AUX PROVISIONS IMPOT SUR LE BENEFICE EXCEDENT PRODUITS SUR CHARGES TOTAL EMPLOIS = TOTAL RESSOURCES RESSOUCES SUBVENTION D’ EXPLOITATION PRODUITS DIVERS D’ EXPLOITATION TRANSFERT DE CHARGES EXCEDENT CHARGES SUR PRODUITS 79 PRODUIT INTERIEUR BRUT AUX PRIX COURANTS ( En Milliards de Francs malgaches ) 1996 1997 1998 1999 AGRICULTURE 4 807.5 5 266.2 5 719.4 6 366.1 INDUSTRIE 2 046.6 2 244.5 2 549.3 2 916.8 SERVICES DONT : SECTEUR PUBLIC 8 449.5 678.6 9 389.3 887.0 10 674.4 1 051.4 12 222.6 1 266.0 CHARGES NON IMPUTEES -195.4 -207.8 -237.6 -308.5 PIB AUX COUTS DES FACTEURS 15 108.2 16 692.2 18 705.5 21 197.0 TAXES INDIRECTES 1 116.2 1 358.6 1637.9 2 182.5 PIB AUX PRIX DU MARCHE 16 224.4 18 050.8 20 343.4 23 379.5 IMPORTATIONS NETTES DE BIENS ET SERVICES NON FACTEURS IMPORTATIONS BSNF EXPORTATIONS BSNF 894.3 1 539.5 1 675.6 1 823.5 4 216.1 3 324.8 5 476.9 3 937.3 6 034.4 4 358.9 7 530.6 5 707.1 RESSOURCES DISPONIBLES 17 118.7 19 590.4 22 018.9 25 202.9 CONSOMMATION PUBLIQUE PRIVEE 15 230.7 985.8 14 244.9 17 450.8 1 378.1 16 072.7 19 480.2 1 524.9 17 955.4 22 194.9 1519.0 20 675.9 INVESTISSEMENT 1 888.0 2 139.6 2 538.5 3008.0 CAPITAL FIXE PUBLIC PRIVE 1 888.0 1 081.8 806.2 2 139.6 1 136.3 1 003.3 2 538.6 1 394.8 1 143.8 3008.0 1 554.5 1 453.5 EPARGNE 993.8 600.0 863.0 1184.6 DEFLATEUR DU PIB ( 1984 = 100 ) 822.4 882.4 956.7 1 050.7 13 296.0 13 668.3 14 051.0 14 444.5 POPULATION Sources : Institut National de la Statistique 80 OPERATIONS GLOBALES DU TRESOR DE 1966 A 1999 EN MILLIARDS DE FMG EN POURCENTAGE DU PIB 1996 1997 1998 1999 1996 1997 1998 1999 1520.7 1903.5 2216.4 2766.2 9.4 10.5 10.9 11.8 1374.2 30.4 0 116.1 1688 58.9 0 156.6 1984.4 92.5 79.7 59.8 2579.4 87.3 0 99.5 8.5 0.2 0.0 0.7 9.4 0.3 0.0 0.9 9.8 0.5 0.4 0.3 11.0 0.4 0.0 0.4 569.8 578.8 648.1 670.6 3.5 3.2 3.2 2.9 TOTAL DES RECETTES 2090.5 2482.3 2864.5 3436.8 12.9 13.8 14.1 14.7 3. DEPENSES COURANTES 1053.9 1605.5 1961.9 2513.3 6.5 8.9 9.6 10.8 31. Personnel 32. Intérêts de la dette 33. Autres 523.1 150.9 379.9 696.6 209.4 699.5 826.5 341.8 793.6 1000.7 414.9 1097.7 3.2 0.9 2.3 3.9 1.2 3.9 4.1 1.7 3.9 4.3 1.8 4.7 4. DEPENSES EN CAPITAL 1132.8 1176.5 1417.5 1615.9 7.0 6.5 7.0 6.9 41. Sur ressources extérieures 42. Sur ressources locales 43. Autres 895.3 234.9 2.6 902.1 274.4 1055.4 362.1 1186.3 429.6 5.5 1.4 0.0 5.0 1.5 0.0 5.2 1.8 0.0 5.1 1.8 0.0 TOTAL DES DEPENSES 2186.7 2782 3379.4 4129.2 13.5 15.4 16.6 17.7 -121.3 -128.6 -131.9 67.8 -0.7 -0.7 -0.6 0.3 -217.5 217.5 -428.5 428.5 -646.8 646.8 -624.6 624.6 -1.3 1.3 -2.4 2.4 -3.2 3.2 -2.7 2.7 232.5 -15 0 0 0 0 -353.2 -145.5 927.2 0 0 0 -114.0 901.5 0 0 -140.6 0 198.7 304.2 248.1 -80.4 -97.7 51.8 1.4 -0.1 0.0 0.0 0.0 0.0 -2.0 -0.8 5.2 0.0 0.0 0.0 -0.6 4.5 0.0 0.0 -0.7 0.0 0.8 1.3 1.1 -0.3 -0.4 0.2 1. RECETTES COURANTES ET DONS 11. Recettes fiscales 12. Recettes non fiscales 13. Recettes extrabudgétaires 14. Recettes dons 2. RECETTES D’ INVESTISSEMENT 5. AUTRES APUREMENTS DEFICIT GLOBAL FINANCEMENT 1. 2. 3. 4. 5. 6. Extérieur net Intérieur net Financement exceptionnel Différence de réevaluation Restructuration des banques Recettes de privatisation 81 EVOLUTION DES PRIX A LA CONSOMMATION FAMILIALE I- Variations annuelles en % Type traditionnel Glissement déc/déc Moyenne de l’ année 1995 1996 1997 1998 1999 37.3 8.3 4.8 6.4 14.4 49.0 19.8 4.5 6.2 9.9 Type moderne Glissement déc/déc Moyenne de l’ année 39.4 10.4 10.7 10.5 10.7 46.6 20.7 8.5 13.0 9.0 II- Indices des prix ( Base 100 = Moyenne Août 1971 à juillet 1972 ) Type traditionnel Indice brut Variation mensuelle en % Type moderne Indice brut Variation mensuelle en % 1998 janvier février mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre décembre Moyenne 4150.7 4174.0 4242.4 4228.4 4184.4 4172.7 4157.2 4183.4 4231.8 4303.2 4299.5 4377.6 4225.4 0.9 0.6 1.6 -0.3 -1.0 -0.3 -0.4 0.6 1.2 1.7 -0.1 1.8 3889.4 3926.9 4005.8 4033.2 4027.8 4047.0 4074.8 4110.6 4142.2 4153.4 4156.3 4182.8 4062.5 2.8 1.0 2.0 0.7 -0.1 0.5 0.7 0.9 0.8 0.3 0.1 0.6 1999 janvier février mars avril mai juin juillet août septembre octobre novembre decembre Moyenne 4416.4 4457.3 4492.7 4528.1 4525.1 4577.3 4628.6 4666.0 4717.7 4817.6 4907.4 5005.9 4645.0 0.9 0.9 0.8 0.8 -0.1 1.2 1.1 0.8 1.1 2.1 1.9 2.0 4274.6 4292.8 4328.9 4297.3 4307.6 4398.2 4436.6 4477.5 4556.5 4559.6 4594.0 4630.3 4429.5 2.2 0.4 0.8 -0.7 0.2 2.1 0.9 0.9 1.8 0.1 0.8 0.8 Sources : Institut National de la Statistique 82 EVOLUTIONS DU TAUX DE CHANGE ( Moyenne mensuelle ) ECU USD DTS 1997 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Moyenne annuelle 5478.42 566.66 5677.11 5641.56 5730.37 5767.96 5742.18 5765.86 5821.95 5828.18 5853.43 5853.89 5734.72 4509.60 4867.20 4956.00 4945.64 5012.83 5121.37 5276.19 5466.69 5342.94 5248.23 5165.77 5302.94 5101.28 6386.35 6735.66 6823.87 6787.35 6951.96 7120.20 7267.13 7390.08 7257.68 7193.27 7096.02 7183.16 7016.06 1998 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Moyenne annuelle 5882.54 5916.31 5928.24 5974.12 6075.42 6112.02 6113.50 6183.70 6212.85 6182.74 6283.81 6371.93 6103.10 2049.58 5439.31 5455.21 5476.35 5470.78 5539.98 5567.73 5608.64 5390.14 5146.57 5368.30 5424.19 5411.40 7262.69 7344.39 7334.76 7355.57 7366.33 7387.63 7426.37 7436.44 7403.30 7230.48 7464.57 7587.54 7383.34 1999 Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Moyenne annuelle 6350.60 6350.10 6453.23 6597.68 6782.94 7065.00 6899.59 7023.59 6892.59 6753.62 6585.52 6565.90 6693.36 5468.49 5663.95 5920.88 6160.29 6370.69 6804.01 6666.10 6621.05 6565.13 6302.88 6367.18 6486.65 6283.11 7683.49 7827.32 8069.20 8339.68 8603.77 9123.55 8931.40 9005.16 9008.65 8757.26 8766.15 8914.49 8585.84 A partir de janvier 1999, l’ ECU est remplacé par l’ EURO 83