La Lettredu Patrimoine

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La Lettredu
Patrimoine
BELGIË - BELGIQUE
P.B./P.P.
B - 018
Bureau de dépôt
4099 Liège X
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Liège : de l’Émulation à la tour Schöffer
comme cela devrait toujours être le cas lorsque c’est
nécessaire, une architecture contemporaine d’une très
grande finesse et d’une incontestable qualité pour
faire naître, ainsi que l’écrit Pierre de Wit, un nouveau
théâtre « autrement que sur une attitude cherchant
désespérément les ferments dans le patrimoine bâti ».
Photo G. Focant © SPW
Le 30 septembre dernier a eu lieu la
cérémonie officielle d’inauguration du
nouveau Théâtre de Liège dans l’ancien
bâtiment de l’Émulation. Pour l’IPW, c’était
l’aboutissement d’un dossier initié par ses
soins plus de douze années auparavant !
Entre la première réunion organisée avec
les propriétaires du bâtiment de l’Émulation
(édifice partiellement classé, place du XX-Août
à Liège) le 29 mai 2001 et le bouclage définitif
du volet financier des travaux le 29 mai 2009,
le montage du projet de réaffectation de cet
édifice par l’IPW prit huit ans jour pour jour et
il s’écoula encore plus d’un an et demi avant
le début du chantier en janvier 2011 sous
l’égide de la Ville.
Au cours d’un long processus évolutif et
riche en rebondissements, l’Institut du
Patrimoine wallon fut durant ces huit
années à la manœuvre dans l’ombre pour
concevoir des formules, convaincre des
acteurs, concrétiser des accords, en jouant
constamment un rôle de facilitateur et de
monteur au service du sauvetage d’un
patrimoine classé, comme ce fut aussi le cas,
rien qu’en région liégeoise, pour l’Institut
de Botanique, les châteaux Nagelmackers
à Angleur et le Fy à Esneux, la Maison
du Peuple à Poulseur et, bientôt, la tour
Schöffer.
Compte tenu du montant des
investissements publics mobilisés, de la
décennie d’efforts qui les ont précédés,
et surtout de l’importance de ce transfert
du premier théâtre de Wallonie d’une
place d’Outremeuse vers une autre place
liégeoise, ces années de préparatifs
illustrent bien la complexité et les difficultés
de certains grands projets culturels et
patrimoniaux, où les « il n’y a qu’à » n’ont pas
leur place. Elles témoignent de la réalité du
travail des agents de l’Institut du Patrimoine
en étant, à bien des égards, transposables
dans d’autres dossiers de sauvetage. Ce
long processus préparatoire, et parfois
ingrat, constitue un volet rarement rappelé
et même rapidement escamoté lors des
inaugurations, or c’est pourtant un volet
essentiel dans l’histoire d’un édifice
quand le classement n’a pas empêché sa
dégradation et que le sauvetage a nécessité
une forte mobilisation. C’est pourquoi ce
récit « exemplaire » a été intégré dans un
Carnet du Patrimoine publié dans la foulée
de l’ouverture du nouveau Théâtre (voir en
page 17).
Les deux acteurs culturels impliqués dans
l’opération ont été invités à retracer chacun
dans ce Carnet l’histoire de leur institution
et leur rôle respectif dans l’opération (la
Société libre d’Émulation d’une part, le
Théâtre de la Place d’autre part, désormais
Théâtre de Liège). Le bureau d’architecture
de Pierre Hebbelinck et Pierre de Wit y
présente la méthodologie des interventions
qui ont permis de créer un nouveau théâtre
dans un patrimoine bâti et partiellement
classé, en réutilisant au service d’un projet
culturel contemporain un édifice ancien
tout en faisant s’épanouir dans ce dernier,
*OTUJUVUEV1BUSJNPJOFXBMMPOt3VFEV-PNCBSEt/BNVS
Dans quelques mois, un autre monument liégeois
retrouvera une nouvelle jeunesse, lui aussi grâce à une
action aussi longue que discrète de l’IPW durant les
années 2000 surtout. Il s’agit de la tour cybernétique de
Nicolas Schöffer, une sculpture abstraite de 52 mètres de
haut à côté du Palais des Congrès, inscrite en 2001 sur la
liste des monuments en danger épaulés par l’Institut, en
même temps que l’Émulation. Après avoir sensibilisé les
autorités communales et régionales ainsi que des mécènes potentiels,
l’Institut a collaboré à l’organisation du marché
pour désigner un
auteur de projet
chargé d’étudier
la restauration de
l’œuvre en accord
avec Éléonore
Schöffer, la veuve
du concepteur de
la tour. Confiée au
bureau Greisch, l’étude s’est achevée à l’été 2008.
Le dossier a suivi son parcours administratif et budgétaire
ensuite et il a abouti le 26 septembre dernier, comme
l’a peu après annoncé l’échevin Michel Firket, à l’octroi
du permis d’urbanisme. Il reste à la Ville à attribuer
le marché de travaux (déjà en cours) et à solliciter
les subsides Patrimoine auprès de la Wallonie pour
pouvoir enfin réhabiliter, sans doute au printemps, la
tour cybernétique. Tout le dossier de l’Émulation ainsi
que celui de la tour Schöffer ont été menés au sein de
l’IPW par Élisabeth Gybels jusque fin 2007 et par Vanessa
Krins depuis, en collaboration avec sa collègue architecte
Marie Taminiaux dans le second cas.
Photo G. Focant © SPW
1
La Lettre du Patrimoine - N° 32 - 2013
« Connaître la Wallonie », un nouvel outil en ligne
Depuis septembre, un nouveau site
Internet offre au public un point d’accès
unique pour découvrir la Wallonie sous
toutes ses facettes. Comme son nom
l’indique « Connaître la Wallonie » permet
aux internautes de surfer au gré de milliers
de pages présentant la Wallonie mais
également les Wallons qui ont marqué
leur région. Le site invite à la découverte
de l’histoire, de la culture et des traditions,
sans oublier le chapitre institutionnel qui
explicite la vie politique et administrative
de la Région.
Parmi tant d’autres choses, les visiteurs
pourront découvrir une ligne du temps
courant du Paléolithique à nos jours qui,
outre les grands moments de l’histoire,
pointe les faits marquants pour nos régions,
sans parler des ressources d’un atlas
historique de près de 250 cartes. De même,
la décoration du Mérite wallon – dont la
dernière édition a eu lieu le 12 septembre
2013 – et les personnalités qui en ont été
décorées sont amplement mises en valeur,
parmi le millier d’occurrences du répertoire
biographique. Au gré de la navigation, les
internautes peuvent également redécouvrir
le patrimoine immatériel, ses marches,
carnavals et autres géants. Fonctionnalité
non négligeable, cette visite peut se
poursuivre hors ligne grâce aux documents
téléchargeables librement mis à disposition
du public.
Une place particulière est enfin attribuée
aux lieux de mémoire qui rappellent les
événements majeurs ou les personnes qui
ont contribué à façonner la Wallonie. Les
informations relayées sur le site sont en
outre doublées de 48 plaques apposées
directement sur ces lieux emblématiques
dans 12 villes wallonnes. Cette dernière
partie relève d’une collaboration avec
l’Institut du Patrimoine wallon, acteur qui
s’ajoute aux nombreux partenaires qui ont
permis d’alimenter le site, à savoir l’Institut
Jules Destrée, le musée de la Vie wallonne,
le musée international du Carnaval et du
Masque de Binche, le Service public de
Wallonie et bien d’autres encore.
De belles découvertes
en perspective :
http://connaitrelawallonie.wallonie.be
Succès de foule à l’ancien hospice Sainte-Agathe
à Liège durant les Journées du Patrimoine
militaire (1814), école vétérinaire (1830),
hospice pour aliénées (1847), le bien
avait été laissé à l’abandon au départ du
CPAS en 1985. Après un projet avorté de
transformation en hôtel de luxe, l’ensemble
a été racheté en 2010 par la société Lampiris,
pour y établir son siège social.
© CRMSF
Les 7 et 8 septembre derniers, ce sont
quelque 1.735 visiteurs qui ont franchi les
portes de l’ancien hospice Sainte-Agathe
à Liège, afin de découvrir la récente
restauration de cet ensemble de bâtiments
situé à quelques pas de l’ancienne abbaye
Saint-Laurent.
Suite à l’annonce du thème « Le patrimoine
« extra » ordinaire », la Commission royale
des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF)
et la société Lampiris avaient décidé d’unir
leurs forces afin d’accueillir le public dans
ces bâtiments, dont les façades et toitures
sont classées depuis 1985.
Tour à tour couvent des Sépulchrines
(deuxième moitié du XVIIe siècle), infirmerie
D’importants travaux de restauration ont
alors été entrepris : aménagement de
bureaux au rez-de-chaussée et au soussol, création d’appartements à l’étage.
Actuellement, seule l’ancienne chapelle
doit encore être rénovée ; le dossier
d’aménagement est d’ailleurs toujours
en cours d’examen à la CRMSF. Datée de
1663 et classée depuis 1977, elle accueillera
prochainement bureaux, salles de réunion
et cafétéria.
Pour la première fois, le public a donc
été invité à apprécier cette nouvelle
affectation très réussie : il a contemplé
l’ancienne chapelle et son imposante
tribune, a cheminé dans l’ancien cloître,
avant de découvrir les aménagements
paysagers du jardin. Documents d’archives,
photographies anciennes et nouveaux
projets complétaient l’information délivrée
par les guides.
© CRMSF
Carole $"31&"69,
Secrétaire adjointe de la CRMSF
« Building Heroes », une autre manière de participer au Lundi du Patrimoine
Nouvelle opération lancée cette année, le
Lundi du Patrimoine visait à faire découvrir
aux élèves de fin de primaire comme de
secondaire les métiers de la construction
liés au patrimoine. Une opportunité
toute trouvée pour présenter ces 9 et 10
septembre au Grand-Hornu, le village
« Building Heroes », une initiative de la
Confédération de la Construction wallonne,
du Fonds Formation Construction et de la
Fondation Grand-Hornu. Durant ces deux
journées, des animations pédagogiques
2
liées à la pratique de ces métiers étaient
proposées au jeune public (de la 5e primaire
à la 2e secondaire) qui a pu s’essayer aux
techniques spécifiques des métiers de
menuisier, tailleur de pierre, maçon,
couvreur, électricien, plafonneur, carreleur,
parqueteur, peintre, voiriste, entrepreneur
de parcs et jardins ou compagnon.
À cette occasion la Confédération
Construction wallonne, l’Institut du
Patrimoine wallon et le Département du
Patrimoine ont signé une convention de
partenariat afin de définir ensemble une
offre de formation conforme aux besoins
des artisans et entreprises spécialisées
dans le domaine de la restauration du
patrimoine ou encore de faciliter l’accès
de ces entreprises aux marchés publics
lancés en rapport avec cette matière, en
les encourageant notamment à consulter
davantage le portail officiel consacré à ces
marchés.
Suite à la page 23
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Le Journal
de la Restauration
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Ardoises naturelles – règles de pose plan carré (FARCC n° 01.0812.03.01)*
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Mots-clés :
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FARCC associées :
Historique :
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Documents techniques associés :
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L’art du couvreur Encyclopédie
des métiers "TTPDJBUJPO PVWSJÒSF
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. SANGUÉ + BEAULIEU La couverture
en ardoisee²E"OHFST$IBNCSF
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Bref aperçu de l’état des connaissances
actuelles :
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Format
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Nombre
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Masse
(kg/m²)
40/22
40/20
33/23
30/20
27/18
25/15
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Ardoises naturelles – règles de pose plan carré (FARCC n° 01.0812.03.01 - suite)
Aide à la prescription
dans le cahier des charges :
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Pose au clou de cuivre :
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Pose au crochet black Inox 316 :
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La protection du patrimoine local : attribution du Trophée QVW 2013
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Les lauréats du trophée QVW 2013 en compagnie des
autorités de la Commune de Stoumont et d’Alain Delchef, Secrétaire général de QVWª278
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Suite à la page 21
Les Nouvelles
de l’Archéologie
BELGIË - BELGIQUE
P.B./P.P.
B - 018
Bureau de dépôt
4099 Liège X
P501410
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Mise au jour d’une portion fortifiée de la ville médiévale de Revogne (Beauraing)
Les plus anciens indices d’occupation
rencontrés appartiennent à l’époque
gallo-romaine ; ils sont représentés par
des fragments de céramiques et de tuiles
trouvés dans les remblais médiévaux.
Vue générale du chantier de fouille en mars 2013 : 1. Emplacement
de la porte Marion ; 2. Rempart ; 3. Fossé défensif comblé ;
4. Constructions à l’intérieur de la ville © Moers-Balloïde/SPW
Implanté à 6 km à l’est de Beauraing,
Revogne se niche dans un rétrécissement
de la vallée de la Wimbe, un affluent de
la Lesse. L’éperon calcaire qui domine
ce hameau de Famenne est surmonté
des ruines arasées d’un château et de
bâtiments d’une basse-cour datée des
XVIIe et XVIIIe siècles ; sur la rive opposée
de la rivière s’élève encore la porte de
Lomprez, attribuée traditionnellement
aux XIIIe-XIVe siècles. Ces constructions
trahissent l’importance passée de l’endroit :
au plus tard dès le Xe siècle, il est en effet
le siège d’une seigneurie qui domine une
grande partie de la vallée et des plateaux
environnants. En 1154, l’entité est acquise
par la principauté de Liège qui en fera une
prévôté. Durant le XIIIe siècle, Revogne est
dotée de droits et de libertés liés à son statut
de ville. Son essor s’interrompt brutalement
au cours de l’été 1466. La prévôté ayant
participé à des actions de guérillas contre
les intérêts du prince-évêque de Liège,
Louis de Bourbon, elle subit un sort
similaire à celui de Dinant. Son château est
démantelé et la ville probablement ravagée
par les partisans du prince-évêque et de son
oncle, le duc de Bourgogne Philippe le Bon.
Ce poids historique évoque le potentiel
archéologique des lieux. Dans ce contexte
patrimonial sensible, le projet d’un
lotissement de quatre maisons, par la
société momentanée Damilot-Libert, a
incité le Service de l’archéologie (SPW /
DGO4 / Direction extérieure de Namur /
Patrimoine) à exécuter des sondages
d’évaluation en janvier 2013. Cette
opération a mis au jour des vestiges dont
l’interprétation a nécessité un décapage
extensif sur près de 600 m2. La parcelle
concernée se situe à un point d’entrée du
hameau, orienté vers le village de Focant.
Au XIIIe siècle, l’espace est fortifié. Une
des portes de la ville, la porte Marion,
dénommée également porte du Levant, y
est érigée. Ses fondations ont été exhumées
dans l’emprise du futur lotissement et sous
l’actuelle rue de Revogne – ce complément
d’informations résulte du suivi simultané
des travaux de voirie et de la mise en place
de nouveaux égouttages. Un rempart en
pierres calcaires est adossé au flanc oriental
de la porte ; dégagé sur 30 mètres, il barre
la plaine alluviale et se dirige vers la Wimbe.
Cette maçonnerie est précédée par un fossé
en eau dont les dimensions atteignent en
moyenne 8 mètres de large sur 2,20 mètres
de profondeur.
À l’intérieur de la ville, l’apport de remblais
et plusieurs solins de constructions en
pan-de-bois témoignent de multiples
réaménagements entre les XIII e et
XVe siècles. Au total, 60 à 70 centimètres
d’épaisseur de remblais séparent le plus
ancien niveau de circulation médiéval du
plus récent. L’ultime phase d’occupation
comprend des bâtiments au sol en terre
battue ou doté d’un plancher qui sont
desservis par des ruelles pavées. Dans l’un de
ces édifices subsistait la sole d’un âtre, sole
un peu curieuse puisqu’elle était constituée
de fragments de tuiles gallo-romaines.
Ces dernières constructions subissent un
violent incendie qui provoque leur abandon
définitif et précède l’arasement du rempart.
Un tel sinistre pourrait avoir été causé par
la destruction de la ville en 1466.
Dégagement du rempart. Le flanc oriental de la porte Marion correspond
à la maçonnerie visible à l’arrière-plan. Photo Chr. Frébutte © SPW
Les objets récoltés se composent particulièrement
d’outils en fer, en cours de restauration, de trois monnaies
et de tessons de poterie. Les monnaies, identifiées par
Alain Fossion, comprennent : un denier tournois frappé
sous Louis XI, entre 1240 et 1270 ; un double mite du
comte de Namur Jean III, émis entre 1418 et 1429 ; un
brulé du prince-évêque liégeois Jean de Heinsberg
datant probablement d’entre 1419 et 1448. Quant à la
vaisselle en terre cuite, analysée par Sophie Challe (SPW /
DGO4 / Patrimoine / Direction de l’archéologie), elle
reflète les trois siècles d’occupation médiévale et intègre
des éléments associés à la préparation (marmites) et à la
présentation/consommation des aliments (terrines) et
de boissons (pichets, gobelets, coupelles). Elle souligne
également l’évolution des céramiques produites
régionalement ou importées. Ce second groupe inclut
par exemple des grès du XIVe siècle de Brunssum
(Limbourg néerlandais), de Langerwehe (Rhénanie)
ou des grès du XVe siècle issus d’ateliers de Raeren et
de Siegburg (Rhénanie).
Afin que le public bénéficie de ces découvertes, le SPW,
en collaboration avec la Ville de Beauraing et l’Office du
Tourisme de Beauraing, a organisé des visites guidées du
chantier, le dimanche 24 mars et durant le week-end des
Journées du Patrimoine, les 7 et 8 septembre. Un total
de près de 300 personnes ont ainsi participé à ce voyage
dans le temps. Parallèlement, l’école communale toute
proche de Honnay a adopté un projet pédagogique sur
l’histoire de Revogne et la démarche archéologique.
En conclusion, les résultats de la fouille de 2013 ont
apporté des données significatives sur la topographie et
la chronologie des occupations médiévales de Revogne.
Ils alimenteront également des problématiques
scientifiques à propos des petites villes du Moyen Âge.
Christian '3²#655&,
Responsable du Service de l’archéologie, SPW /
DGO4 / Direction extérieure de Namur / Patrimoine,
avec la collaboration de Carole )"3%:
Petit pichet du XVe siècle en grès de Raeren
ou de Langerwehe. Photo Chr. Frébutte © SPW
5
Les Nouvelles de l’Archéologie - N° 32 - 2013
Valoriser le site des mines néolithiques de Spiennes Reconnu par l’Unesco en 2000, le site
archéologique de Spiennes est l’un des
plus anciens et des plus vastes centres
d’extraction de silex d’Europe. Parsemé
de milliers de puits de mines, il s’étend sur
100 hectares et recèle les marques d’une
exploitation minière longue de deux
millénaires, de 4.350 à 2.300 av. J.-C. Ce
site d’exception, patrimoine de l’humanité
(Unesco), nécessitait un projet innovant,
rendant les vestiges visibles, accessibles
et soulignant les particularités de cet
ensemble.
Les mines néolithiques sont un témoin
très complet de la sédentarisation
des populations au Néolithique, de la
spécialisation de la production et de
l’entame de la distribution commerciale des
produits dans nos régions. Les 100 hectares
que couvre ce site intègrent, outre des puits
et des galeries par dizaines de milliers, les
ateliers de façonnage et de taille de la pierre
attenants ainsi qu’un village contemporain
de l’exploitation des minières. Les outils,
des lames et des lames de haches tout
particulièrement, traduisent une maîtrise
aboutie de la technique. On les retrouve
dans d’autres sites du Néolithique, à
moyenne distance.
Le Bourgmestre en titre de Mons, M. Elio
Di Rupo, a posé la première pierre du
nouveau centre d’interprétation baptisé
« Silex’s », en septembre dernier. Le
Bourgmestre faisant fonction, M. Nicolas
Martin, l’équipe des archéologues, les
conservateurs, architectes et partenaires
l’ont accompagné dans sa présentation de
l’ensemble des aménagements dédiés à la
valorisation des minières. L’ouverture du
Centre est prévue en avril 2015. Ce projet
fait l’objet d’un cofinancement Union
européenne/FEDER, Wallonie et Ville de
Mons (auteur de projet).
Pose de la première pierre du Centre d’interprétation
« Silex’s » par M. E. Di Rupo, Bourgmestre en titre de
la Ville de Mons. Photo Jean-Pierre Lippus © SRPH
Résultat de la collaboration engagée depuis
quelques années entre archéologues du
SPW / DGO4 / DE du Hainaut 1 / Patrimoine /
Service de l’archéologie et de la Société
de recherche préhistorique du Hainaut
(SRPH), la Ville de Mons, les architectes et
6
au dimanche. Le reste de l’année, sur
réservation, des visites guidées seront
organisées, adaptées au public, notamment
aux groupes scolaires.
Le nouveau Centre d’interprétation des minières
néolithiques de Spiennes. Un fût vertical s’élance à
l’aplomb du puits 53.2. et traduit, par son amplitude,
la profondeur de la descente physique qui s’annonce.
Il y règne une lumière naturelle zénithale. Architecture
Bureau Holoffe et Vermeersch © H. and V. Holoffe
Vermeersch.
les scénographes, le Centre permettra de
protéger, valoriser et donner une meilleure
accessibilité au site archéologique. Le
nouveau Silex’s abritera différents espaces :
accueil, espace muséal, accès aménagés aux
mines néolithiques, etc.
Son élaboration, orientée vers la mise en
valeur et la conservation, a été menée
d’après quatre principaux objectifs :
t
proposer un accueil de qualité ;
t
sécuriser et mettre en scène la
descente dans les minières ;
t
présenter le site dans sa dimension
historique ;
t
abriter les fouilles en cours.
Il sera installé sur le site de Petit-Spiennes.
Il se présentera comme un bâtiment
circulaire de 800 m², posé sur le terrain :
une structure légère, en acier galvanisé,
couverte de mailles ajourées, en acier
également, sous une enveloppe en
polycarbonate, légère et transparente.
Grâce aux percements zénithaux circulaires,
une lumière naturelle constante sur toute la
périphérie se concentrera sur les minières.
Le cheminement vers le pavillon fera
l’objet d’aménagements qui faciliteront le
parcours.
Pour des raisons de conservation, l’accès
en sous-sol sera limité à 5.500 visiteurs par
an et ce, selon des modalités pratiques
respectueuses de la conservation des
mines. Le Centre sera ouvert au public
chaque année d’avril à octobre, du mardi
En attendant le printemps 2015
Les fouilles de ce site extrêmement fertile
en traces et matériel archéologiques se
poursuivent. Une information est donnée
en continu sur le site et le blog des minières
de Spiennes. Plus sporadiquement, les
archéologues du Service de l’archéologie
et la Société de recherche préhistorique
du Hainaut (SRPH) participent à des
événements, conférences, colloques, etc. ou
organisent une communication sur le sujet
des recherches, en particulier. Les Journées
du Patrimoine 2013 ont été l’occasion de
présenter des expositions sur les minières,
ainsi que sur le matériel mis au jour. Elles
ont accueilli un public d’intéressés dont
des riverains particulièrement attentifs au
passé récent des activités de fouilles et aux
développements prévus dans le cadre de
l’ouverture du Centre d’interprétation.
Suivre les travaux et recherches
archéologiques et autres développements
à Spiennes : www.minesdespiennes.org.
Anne-Françoise 1*²3"3%,
SPW / DGO4 /
Département du patrimoine
d’après Ville de Mons et
Hélène $0--&5,
SPW / DGO4 /
Direction extérieure du Hainaut 1 /
Patrimoine / Service de l’archéologie
La reconnaissance de l’Unesco
au patrimoine mondial de l’humanité
Trois critères ont été retenus par l’Unesco
pour la reconnaissance du site de Spiennes.
Tout d’abord, les mines néolithiques
de Spiennes témoignent de manière
exceptionnelle de l’inventivité et de
l’ingéniosité des hommes de l’époque.
Ensuite, le site illustre abondamment
l’avènement des cultures néolithiques
qui ont marqué une étape majeure dans
l’évolution culturelle et technologique de
l’homme. Enfin, le site est considéré comme
un exemple remarquable de la technologie
et de l’extraction du silex à cette époque.
Suite à la page 19
Publications
et Manifestations
BELGIË - BELGIQUE
P.B./P.P.
B - 018
Bureau de dépôt
4099 Liège X
P501409
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Une exposition à ne pas manquer à l’Archéoforum
de Liège : « Châsses. Du Moyen Âge à nos jours »
À l’occasion du dixième anniversaire de
son ouverture au public et en collaboration
étroite avec le Trésor de la Cathédrale de
Liège, l’Archéoforum de Liège propose,
du 5 décembre 2013 au 16 mars 2014,
une exposition dans sa salle récemment
rénovée intitulée « Châsses. Du Moyen Âge
à nos jours ». Cette collaboration effective
avec le Trésor met ainsi en valeur les liens
historiques entre le site de l’ancienne
cathédrale Saint-Lambert et celui de la
nouvelle cathédrale Saint-Paul, affirmés
depuis la création de l’Archéoforum, sous
l’égide de l’IPW.
La redécouverte de l’âme en bois de la
châsse de saint Thierry de Reims, datant
du XIIIe siècle, a inspiré cette exposition sur
le thème général des châsses, ces reliquaires
précieux de tous types et techniques, des
temps mérovingiens à nos jours. Cette
œuvre rémoise, quasi inédite, est un témoin
peu connu du sacre des rois de France au
cérémonial duquel elle participait. Ainsi,
Louis XIV et sa mère se sont recueillis devant
elle avant le sacre du roi en 1654. L’œuvre est
actuellement à l’étude à Liège et l’Institut
royal du Patrimoine artistique a été sollicité
pour parfaire le dossier scientifique grâce à
l’analyse de prélèvements du bois.
La plupart des pièces exposées – châsses
ou autres reliquaires – sont pratiquement
méconnues du grand public. Qu’il s’agisse
des reliquaires portatifs préromans de
Belgique, réunis pour la première fois,
de la doyenne de nos châsses romanes,
celle de Saint-Symphorien près de Mons,
nettoyée récemment par l’IRPA, ou encore
des deux châsses peintes de Strépy
(XVIIe siècle) provenant de l’ancienne
abbaye prémontrée de Saint-Feuillien du
Rœulx.
D’autres pièces des XIIe et XIIIe siècles, par
leurs émaux et filigranes, permettront aussi
d’évoquer les grands orfèvres mosans, tels
Godefroid de Huy ou Hugo d’Oignies, ou
limousins.
Les visiteurs seront aidés dans leur visite
par des panneaux didactiques, des visites
La châsse de Saint-Symphorien © KIK-IRPA, Bruxelles
guidées et un catalogue richement illustré. Celui-ci, d’un
intérêt général durable, est rédigé par divers spécialistes
et il prendra place dans la collection des Feuillets de la
cathédrale de Liège.
Du lundi au vendredi de 9h à 17h, le samedi à partir
de 10h durant les périodes scolaires. Du lundi
au samedi de 10h à 17h durant les périodes non
scolaires. Durant l’exposition : tous les dimanches
de 14h à 17h. Tarif individuel : 6 €. Tarif réduit : 5 €.
Scolaires : 3 €. Groupe à partir de 10 personnes, visite
guidée comprise sur réservation uniquement : 6 €.
Forfait famille : 13 €.
Invitation à lire !
À l’occasion des Journées du Patrimoine,
organisées en septembre dans les trois
régions du pays, quatorze éditeurs
belges se sont unis pour présenter un
choix d’ouvrages consacrés à l’art de
construire et d’habiter, une offre très large
allant du beau livre au guide d’itinéraires, de
la monographie au livre spécialisé.
Le catalogue intitulé Invitation à lire…
publié à cette occasion est la première
initiative de cette plateforme réunissant des
éditeurs actifs dans ces domaines. D’autres
propositions suivront.
Le but de cette offre : attirer l’attention des
libraires et bien sûr, par leur intermédiaire
éclairé, du public le plus large sur
l’exceptionnelle production éditoriale belge
consacrée à notre riche patrimoine.
Une production très diversifiée : à côté de
publications qui illustrent le dynamisme
de l’architecture contemporaine ou de
l’ingénierie et qui mettent en évidence
les enjeux rencontrés et les grandes
personnalités – architectes, ingénieurs,
artisans –, on y remarque l’attention
particulière accordée aux diverses
expressions de l’Art nouveau et de l’Art
déco.
Mais la volonté d’entretenir la connaissance
du patrimoine plus ancien et d’en favoriser
l’accès par des guides bien conçus et aisés
à consulter y est aussi présent.
L’identité de Bruxelles et son évolution
liée à son rôle international constituent un
autre aspect important de cette production
éditoriale, à côté des nombreuses
publications liées à l’engouement pour la
BD, expression artistique caractéristique
de notre pays.
L’identité belge des éditeurs associés à cette
entreprise offre aussi l’occasion de traiter
des sujets ou des thèmes rarement abordés
par les éditeurs étrangers.
L’initiative « Invitation à lire… » le
patrimoine mérite sans doute d’être
saluée et de recevoir
l’attention du public en
cette rentrée littéraire
et au lendemain
de la célébration
des Journées du
Patrimoine.
Clotilde (6*4-"*/
Directrice
Éditions Mardaga
Les éditeurs : 180° Éditions – Alice Éditions – Aparté
Éditions – Archives d’Architecture Moderne – Cellule
architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles –
CFC-Éditions – Éditions du CIVA – Éditions FourreTout – Husson Éditeur – Institut du Patrimoine
wallon – Éditions Mardaga – Éditions de l’Octogone –
Prisme Éditions – Éditions Versant Sud.
7
Publications et Manifestations - N° 32 - 2013
Daniel C ONRA ADS
Sur les traces
de 14-18 en Wallonie
En mémoire d’hier et de la Grande Guerre
Le 4 août 1914, vers 10h, le cavalier
Antoine Fonck tombe sous les balles à
Thimister. Il est le premier soldat belge
tué. Le 10 novembre 1918, sept officiers
allemands en fuite franchissent la frontière
belgo-néerlandaise à Mouland. L’un d’eux
n’est autre que le Kaiser Guillaume II. Il a
abdiqué la veille à Spa. L’Armistice est signé
le lendemain. La Grande Guerre se termine
à une vingtaine de kilomètres de là où elle
a commencé.
Cinquante et un mois se sont écoulés
entre ces deux dates, faits de privations,
de souffrance et de mort pour les
populations. D’est en ouest et du nord
au sud, pratiquement aucune région de
Wallonie ne sera épargnée par les horreurs
de la première « guerre totale ».
Dominique N AHOÉ
La mémoire du patrimoine
Enrichi de nombreuses illustrations parfois
inédites, ce livre, résultat de trois ans de
recherches sur le terrain, autant que dans
les archives, relate des évènements connus,
des épisodes méconnus, des anecdotes. Il
sillonne les chemins sanglants de l’invasion :
le siège des forts de Liège et de Namur, le
martyre de Herve, Visé, Andenne, Tamines,
Dinant et de bien des villages, les quartiers
ravagés, la boucherie des combats en Gaume
et les tourments infligés aux civils. Il raconte
la légende fantastique des Anges de Mons, la
guerre de Churchill et d’Hitler à Ploegsteert et
à Comines, le premier rideau de fer de l’histoire,
les réseaux d’espionnage, les déportations,
la vaste entreprise de reconstruction après
la victoire. L’ouvrage répertorie également
les héritages encore tangibles que la Grande
Guerre a laissés en Wallonie dans les paysages,
les rues, les monuments, la mémoire collective...
Institut du
Patrimoine wallon
En mémoire d’hier pour raviver notre mémoire
d’aujourd’hui.
Daniel $0/3""%4, Dominique /")0², Sur les
traces de 14-18 en Wallonie. La mémoire du
patrimoine, Namur, Institut du Patrimoine
wallon, 2013, 360 p., 45 €.
Plein feux sur la collection des « Dossiers de l’IPW »
Le chantier palestinien d’Hosh el Etem
à l’honneur
La restauration et la réhabilitation de
l’ensemble bâti d’Hosh el Etem dans le
centre historique de Birzeit en Palestine
constituent une première collaboration
fructueuse entre Wallonie-Bruxelles
International, l’Institut du Patrimoine wallon
et l’organisation non gouvernementale
palestinienne Riwaq implantée à Ramallah.
L’ensemble ainsi restauré est destiné à
héberger des professeurs étrangers invités
par l’Université de Birzeit et des artistes en
résidence.
La première partie de l’ouvrage illustre la
diversité d’intervention de Riwaq dans les
centres anciens de Palestine mais aussi
la créativité de ses architectes mise au
service de la conservation dynamique de
leur patrimoine et de l’affirmation de leur
identité culturelle.
La seconde partie est consacrée à
l’élaboration et la mise en œuvre du projet
de sauvegarde d’Hosh el Etem et aux stages
de formation dispensés in situ par le Centre
des métiers du patrimoine « la Paix-Dieu ».
Largement illustrés, les stages de levés par
métro-photographie et laser infrarouge, de
ferronnerie traditionnelle et la peinture en
décor ont permis de « réapprendre » aux
artisans palestiniens des techniques parfois
oubliées mais aussi de lier des contacts
humains empreints de respect dans la quête
de leurs racines.
Khaldun #4)"3" et Jacques #"3-&5 avec
Ruba4"-&&.Restauration et réhabilitation
en Palestine. Hosh el Etem dans le centre
historique de Birzeit. Restoration and
rehabilitation in Palestine. Hosh el Etem in
the Historic Centre of Birzeit (Les Dossiers
de l’IPW, 10), Namur, Institut du Patrimoine
wallon, 2013, 144 p., 20 € (édition bilingue
français et anglais).
8
10
LES DOSSIERS
DE L’IPW
Restauration et
réhabilitation en Palestine
11
LES DOSSIERS
DE L’IPW
Splendeurs domestiques
Les carrelages de sol et de mur en céramique
et en ciment en Belgique
Hosh el Etem dans le centre historique de Birzeit
12
LES DOSSIERS
DE L’IPW
Dictionnaire
du patrimoine ferroviaire
Anne DAUBECHIES et Gilbert PERRIN
Restoration and rehabilitation in Palestine
Hosh el Etem in the Historic Centre of Birzeit
Khaldun BSHARA & Jacques BARLET
Mario BAECK
avec/with Ruba SALEEM
Institut du Patrimoine wallon
Institut du Patrimoine wallon
Institut du Patrimoine wallon
Splendeurs domestiques. La surprenante
histoire du carrelage en Belgique
Un patrimoine méconnu : le petit
patrimoine ferroviaire
Ce livre a pour objectif de retracer
l’histoire des réalisations en carreaux de
tous types en Belgique en général et en
Wallonie en particulier depuis l’Antiquité
jusqu’après la Seconde Guerre mondiale.
Au cours de son histoire, le chemin de
fer a laissé de multiples traces dans nos
paysages : tranchées, remblais, viaducs,
tunnels, bornes, balises, signaux, bâtiments
de gares, maisons de garde-barrière, etc. Au
travers de ce 12e volume de la collection
« Les Dossiers de l’IPW », le lecteur
découvrira les riches vestiges que l’on
rencontre le long de nos lignes ferroviaires
désaffectées lorsqu’elles ont été préservées
et aménagées en chemins pour les usagers
non motorisés, RAVeL ou Pré-RAVeL. Il
pourra admirer les diverses formes que
prend le savoir-faire de l’ingénieur quand
il s’agit de bâtir un édifice ou un ouvrage
d’art. Il apprendra ce qu’est, en termes
ferroviaires, un crapaud, un patin ou un
champignon. Il saura qu’une gare n’est pas
toujours une gare et qu’un pont n’est pas
toujours un pont. Nous souhaitons aussi
que cette découverte puisse convaincre
les autorités responsables de préserver
soigneusement cet héritage du passé.
Grâce à leur savoir-faire et à de
nombreuses innovations technologiques,
les principaux fabricants belges des
XIXe et XXe siècles sont parvenus à
produire à l’échelle industrielle des
carreaux et des panneaux décoratifs dont
la qualité, la diversité et la beauté ont
contribué, durant plusieurs décennies,
à leur renommée en Belgique et ailleurs.
Ce patrimoine, fragile et méconnu, mérite
donc toute notre attention en recourant
à différentes méthodes d’entretien et
de restauration relativement aisées à
mettre en œuvre. Richement illustré, un
échantillon de remarquables réalisations
de carreaux en Wallonie clôt cet ouvrage.
Mario #"&$,Splendeurs domestiques. Les
carrelages de sol et de mur en céramique
et en ciment en Belgique (Les Dossiers de
l’IPW, 11), Namur, Institut du Patrimoine
wallon, 2013, 336 p., 30 €.
Anne %"6#&$)*&4 et Gilbert 1&33*/, Dictionnaire
du patrimoine ferroviaire (Les Dossiers de
l’IPW, 12), Namur, Institut du Patrimoine
wallon, 2013, 114 p., 15 €.
Suite à la page 17
La Vie
des Associations
BELGIË - BELGIQUE
P.B./P.P.
B - 018
Bureau de dépôt
4099 Liège X
P605172
53*.&453*&-̓̓̓t̓̓̓0$50#3&/07&.#3&%²$&.#3&̓̓̓t̓̓̓/¡̓̓̓̓t̓̓̓#63&"6%&%²1¼5̓-*µ(&9
L’archéologie, c’est la classe !
En 2014, dans le cadre de l’Année de
l’Archéologie, le réseau Archéopass se dote
de dossiers pédagogiques !
L’archéologie est mystérieuse et porteuse
de rêves. Mais que pourrait-elle apporter
concrètement à l’école ? Cette question
anime les médiateurs de musées et sites
d’archéologie. Chacun, à sa manière, avec
ses spécificités, y répond avec des activités
et/ou des outils pédagogiques qui font le
lien entre l’archéologie et les disciplines
scolaires : les sciences, les mathématiques,
l’histoire, la géographie, le français, ou
d’autres matières.
Faire de l’archéologie, c’est tenter de
comprendre le passé grâce aux traces
matérielles qui ont pu être conservées.
Un archéologue met donc en place une
véritable démarche scientifique. Avant
de fouiller, il se pose des questions, émet
des hypothèses. La fouille, non seulement,
nourrit ce questionnement, mais aussi
permet de chercher et de collecter des
informations. Viennent ensuite les phases
d’analyse. Enfin, le savoir est structuré,
confronté et communiqué. L’énoncé de ces
étapes, ici simplifiées, permet de se rendre
compte à quel point les compétences, bases
des programmes scolaires, sont proches de
la démarche de l’archéologue.
Notons également une autre
proximité : les champs disciplinaires.
L’archéologue s’entoure de spécialistes :
géologue, topographe, palynologue,
paléoanthropologue, etc. L’archéologie est
interdisciplinaire. Elle fait donc découvrir
différents métiers aux élèves de toutes
branches et de toutes filières.
Pas d’archéologie prétexte
L’archéologie est une science complexe
et complète. Elle mobilise savoir et savoirfaire autour d’une situation problème
dans un but précis : tenter de comprendre
le passé. C’est ce qui fait la richesse de
l’archéologie en général et en particulier
pour l’école. L’élève est mobilisé face à une
problématique réelle et non artificiellement
créée pour l’enseignement. Cette mise en
situation particulière ouvre les champs de
la découverte, de la sensibilisation et de
l’éducation par et pour le patrimoine. Elle
interroge sur ce que nous sommes, d’où
nous venons et où nous allons. C’est la
dimension citoyenne de l’archéologie.
Les médiations de l’archéologie
Les sites et musées d’archéologie sont
conscients de ces ressemblances et de
ces particularités. C’est pour cela qu’ils
proposent des expériences uniques qui
ne pourraient se dérouler dans une classe.
La démarche archéologique, les lieux et
la confrontation à l’objet réel participent
évidemment à cette exclusivité. Mais ce sont
les techniques de médiation utilisées dans
ces lieux (musées et sites d’archéologie)
qui rendent tout cela accessible et
attrayant pour l’école. L’un des exemples
les plus révélateurs est la pédagogie active.
L’élève est amené à manipuler, tester, créer,
s’interroger, réfléchir, bref, il apprend à agir
et à réagir.
travailler avec les écoles au service d’une éducation qui
veut à la fois soutenir le cadre scolaire et le dépasser.
Quatre dossiers pédagogiques à destination des
enseignants
Toutes ces réflexions menées par les musées et sites
du réseau Archéopass ont donné lieu à quatre dossiers
pédagogiques à destination des enseignants. Dans ces
dossiers, vous trouverez des ressources documentaires
de qualité et des activités d’encadrement d’une sortie
scolaire. Quatre thématiques sont à votre disposition :
Préhistoire et Protohistoire, par les médiateurs de
la grotte Scladina, de l’Espace de l’Homme de Spy, du
musée des Celtes et du Préhistosite/Préhistomuseum
de Ramioul.
Les Gallo-romains, par les médiateurs du musée royal
de Mariemont, de Malagne la gallo-romaine, de la villa
Mageroy et du musée archéologique d’Arlon.
Le Moyen Âge, par les médiateurs de l’abbaye de
Stavelot, du château de Logne, de la Maison du
Patrimoine médiéval mosan et de l’abbaye de Villers.
L’archéologie et ses méthodes, pas les médiateurs du
musée royal de Mariemont et d’archéolo-J.
En 2014, retrouvez les dossiers pédagogiques du réseau
Archéopass, ces musées et leurs activités pédagogiques
sur www.archeopass.be !
Marie-Julie ."-"$)&
Musées et Société en Wallonie
Les médiateurs des musées et sites
d’archéologie sont conscients des
impératifs scolaires. Ils font le lien entre
l’école et l’archéologie. Leur mission est de
9
La Vie des Associations - N° 32 - 2013
Le système Hennebique et les constructions en béton armé
de première génération
fondamentale pour comprendre
le fonctionnement structural alors
prévu et les défaillances potentielles
de dimensionnement.
t
À travers une lecture attentive de la
littérature spécialisée publiée à cette
période, les matériaux et procédés
intervenant dans la fabrication du
béton armé, utilisés couramment au
début du XXe siècle, ont été identifiés
et analysés. Des méthodes d’essais
non destructives et destructives ont
été appliquées, principalement sur
le viaduc Colo-Hugues (1904, Brainel’Alleud, système Hennebique, fig. 1a
et b), afin d’évaluer les caractéristiques
mécaniques, les propriétés chimiques
et la durabilité tant du béton que des
renforcements métalliques.
t
Trois essais jusqu’à rupture ont
été menés, au département BATir
(ULB), sur des poutres à gousset
en T provenant de ce viaduc ColoHugues (fig. 2). Ces essais fournissent
les données essentielles pour
estimer l’efficacité structurale du
système Hennebique et identifier
ses faiblesses.
Fig. 1 – a. Vue du viaduc de Colo-Hugues en cours de construction. Fonds Hennebique, CNAM/SIAF/CAPA/Archives
d’architecture du XXe siècle. Dossier 076 Ifa 46/5 et b. Vue du viaduc de Colo-Hugues en 2010 avant sa démolition
© A. Hellebois
Le comité « Patrimoine et Histoire » de
la FABI (Fédération royale d’Associations
belges d’Ingénieurs civils, d’Ingénieurs
agronomes et de Bio-ingénieurs), actif
dans le domaine du patrimoine culturel
immobilier, s’intéresse aux dernières
avancées scientifiques et techniques,
notamment en matière de conservation
et restauration du patrimoine bâti. Ce
comité entretient un lien actif avec la
recherche universitaire belge. Le comité
FABI « Patrimoine et Histoire » a d’ailleurs
organisé une série de conférences sur
l’histoire du béton armé, rassemblé en
un volume Histoires de béton. Patrimoine,
durabilité et innovations publié en 2013
par FEBELCEM (Fédération de l’Industrie
Cimentière Belge) avec le soutien de
l’IPW. C’est dans ce cadre qu’est mise à
l’honneur la thèse de doctorat en Sciences
de l’Ingénieur d’Armande Hellebois
(Aspirante F.R.S.-FNRS), défendue, avec
succès, ce 2 juillet 2013 à l’Université
libre de Bruxelles (ULB) et intitulée
Études théoriques et expérimentales des
constructions en béton armé de première
génération. Contribution à l’analyse de la
capacité portante du système Hennebique.
Le promoteur de cette recherche est le Prof.
Bernard Espion (ULB).
Cette recherche visait une meilleure
connaissance et une conservation plus
pertinente des structures en béton armé
datant de la fin du XIXe siècle jusqu’à la
Première Guerre mondiale. L’analyse de
certains projets actuels de restauration
fait apparaître des interventions
inadéquates, révélant des lacunes dans la
compréhension des spécificités du béton
armé de cette époque. Ce doctorat s’est
donc attelé à identifier les particularités
structurales des constructions en béton
armé de première génération. Plusieurs
axes de recherche ont été développés
et ont abouti aux principaux résultats
suivants :
t
10
Un inventaire des constructions
en béton armé d’avant 1914 sur le
territoire de la région de BruxellesCapitale a identifié jusqu’à présent
plus de 500 biens, illustrant les divers
types d’utilisation constructive du
béton armé à cette période. Cet
inventaire est complété par un
relevé détaillé des brevets, environ
600, déposés à ce sujet en Belgique
à la même époque. Les brevets ont
joué un rôle fondamental dans le
développement du béton armé.
t
À la lecture du panorama offert
par l’inventaire conjugué des
constructions et des brevets, la
prééminence de la compagnie du
Français François Hennebique, et
de son système de béton armé,
sur le marché bruxellois (et par
extrapolation sur le marché belge)
est alors indéniable. Bien connu
encore aujourd’hui, le « système
Hennebique », soit un ensemble
monolithique formé par des dalles
(hourdis), poutres et colonnes, a, en
réalité, évolué au fil du temps. Cette
évolution a été observée par l’étude
d’une trentaine de cas pratiques
exécutés par Hennebique entre 1900
et 1930 en Belgique.
t
Autre acteur important : l’ingénieur
belge Paul Christophe (1870-1957). Il
fut parmi les premiers théoriciens du
béton armé mais, jusqu’à la présente
recherche, sa vie et son œuvre étaient
restées assez confidentielles. La
publication de son ouvrage Le béton
armé et ses applications en 1899
constitue une étape importante,
et internationalement reconnue,
pour le dimensionnement rationnel
d’éléments structuraux en béton
armé. La découverte d’une partie de
ses archives personnelles a permis
de clarifier son rôle dans la diffusion
du béton armé, surtout sur le plan
théorique.
t
Les différentes approches,
théoriques comme empiriques,
de dimensionnement sont aussi
brièvement décrites dans la recherche,
en parallèle avec les premières
règlementations parues entre 1904
et 1923. Maîtriser les hypothèses et
les méthodes de calculs employées
à l’époque est, en effet, une étape
Fig. 2 - Premier essai jusqu’à rupture sur une poutre extraite du
viaduc de Colo-Hugues © A. Hellebois
t
Les pathologies observées dans les
bétons armés datant du début du
XXe siècle (nids de graviers, corrosion
des armatures, etc.) résultent, la
plupart du temps, des limitations
à la mise en œuvre causées par les
outils sommaires à la disposition
des constructeurs (vibration à la
main, rapport eau/ciment plus
élevé qu’aujourd’hui, etc.) et par
une connaissance limitée des
phénomènes physiques et chimiques,
surtout à long terme.
Pour en savoir plus, l’intégralité de cette
thèse de doctorat (rédigée en anglais) est
disponible à l’adresse suivante : batir.ulb.
ac.be/publications.html#PhD. Par ailleurs,
si vous souhaitez être tenu informé des
activités du comité FABI « Patrimoine et
Histoire » envoyez vos coordonnées par
email à [email protected].
Armande )&--&#0*4, Michel 1307045
et Bernard &41*0/
Suite à la page 15
Le Centre
de la Paix-Dieu
BELGIË - BELGIQUE
P.B./P.P.
B - 018
Bureau de dépôt
4099 Liège X
P501411
53*.&453*&-̓̓̓t̓̓̓0$50#3&/07&.#3&%²$&.#3&̓̓̓t̓̓̓/¡̓̓̓̓t̓̓̓#63&"6%&%²1¼5̓-*µ(&9
Fin de restauration du moulin de l’abbaye de la Paix-Dieu
Vue ancienne du moulin © Liège, Centre d’Archives
et de Documentation de la Commission royale des
Monuments, Sites et Fouilles, fonds de la Ville de
Liège
Le moulin et sa couverture provisoire © IPW
Occupant une position stratégique à
l’entrée du site, ce moulin a été construit
en 1665. Il était divisé en deux fonctions
distinctes : la fonction industrielle de moulin
et la fonction d’habitation du meunier. Le
moulin était toujours en activité pendant
la Deuxième Guerre mondiale. Après son
abandon vers 1950, il s’est progressivement
détérioré et se trouvait à l’état de ruine au
début des années 2000.
Étude et projet
En 2005, l’Institut du Patrimoine wallon a
lancé un concours d’architecture pour sa
restauration. Le programme consistait en
l’aménagement d’un local d’accueil pour la
Maison du Tourisme Hesbaye-Meuse et de
bureaux dédiés aux agents du Secrétariat
des Journées du Patrimoine. Des espaces
pour l’archivage et le stockage de matériel
étaient également exigés. L’association
momentanée – Bertrand Evrats, Delphine
Péters et Andrea Ténuta – a remporté ce
concours.
Les architectes ont voulu conserver
l’aspect originel de l’édifice. Les principales
modifications sont liées à l’apport de
lumière. Une nouvelle circulation verticale
prend place à l’intérieur du moulin. Elle
devient source de lumière dans un bâtiment
dont les ouvertures d’origine sont étroites
pour des raisons purement fonctionnelles.
La cage d’escalier est conçue telle une
« langue » qui s’étire jusqu’en toiture pour
y prendre la lumière et la refléter ensuite
jusqu’aux entrailles du moulin. Tous les
locaux techniques sont concentrés dans
l’appentis et en occupent déjà toute la
surface. On lui a greffé une extension, un
prolongement enfoui dans le talus. Une
nappe végétale recouvre l’ensemble et apparaît comme
le prolongement de la prairie fleurie du talus. Elle répond
ainsi au versant nord de la toiture recouverte d’ardoises.
Le chantier
À la demande du maître de l’ouvrage, les travaux du
moulin ont été divisés en lots afin d’ouvrir le marché
à des artisans spécialisés et leur donner l’opportunité
d’exprimer leur talent. Les cinq lots – gros-œuvre, charpente, couverture, menuiseries et enduits à la chaux –
ont été attribués par appel d’offres général. Le prix n’était
pas le premier critère d’attribution.
Un stage « torchis » a également été organisé pour
hourdir le pan de bois. Ce stage a été inséré dans le
planning du chantier comme un « 6e lot » offrant ainsi
aux stagiaires la possibilité de réaliser un travail concret
destiné à perdurer.
La qualité des études, les choix du maître de l’ouvrage
alliés à l’écoute du savoir-faire des artisans ont contribué
à la réussite de ce chantier tant pour le résultat final
que pour l’esprit de dialogue et de respect mutuel qui
a régné entre tous les acteurs pendant ces deux années
de chantier.
Le moulin a été inauguré ce 30 août 2013 en présence
du Ministre du Patrimoine, Carlo Di Antonio et était
accessible au grand public lors de la journée « portes
ouvertes » du 13 octobre 2013.
© IPW
Sa restauration et sa réaffectation
s’inscrivent dans le projet global de
restauration du site de l’abbaye de la PaixDieu et de sa reconversion en Centre des
métiers du patrimoine.
Le moulin restauré et sa cage d’escalier. Photo G. Focant © SPW
11
Le Centre de la Paix-Dieu - N° 51 - 2013
Fin de restauration du moulin de l’abbaye de la Paix-Dieu - Fiche technique
Maître de l’ouvrage Institut du Patrimoine wallon
Entreprises Lot 1 « gros-œuvre et coordination » :
Bajart s.a. Lot 2 « charpente et pan-de-bois » :
Association momentanée Pascal
Lemlyn / Tong & Fils sprl
Lot 3 « couverture » : Entreprise Tong
& Fils sprl
Lot 4 « menuiseries extérieures et
intérieures » : menuiserie Adelaire s.a.
Lot 5 « enduits à la chaux » : Platro-Meuse
sprl
jeunes compétiteurs accompagnés de
leurs experts, du 2 au 7 juillet 2013. Cinq
des jeunes compétiteurs ont obtenu un
médaillon d’excellence. Antoine Evrard, le
cadet de l’équipe, jeune menuisier de 17 ans
de l’ICET Bastogne, s’est fièrement défendu
autour des compétiteurs internationaux.
Le Centre de la Paix-Dieu l’a soutenu tout
au long de son entraînement et de sa
préparation.
Bureaux d’études Architecture : Association momentanée
Bertrand Evrats / Delphine Péters /
Andréa Ténuta
Ingénieur en stabilité : StabiliD
Ingénieur en techn. spéciales : Ageci
Financement
Les travaux ont été réalisés pour un
montant de 1.708.865 € et financés
à 100 % par le Département du
patrimoine, Direction de la restauration.
Worldskills Leipzig 2013
L’Institut du Patrimoine wallon via
son Centre des métiers du patrimoine
soutient depuis plusieurs années l’action
de SkillsBelgium pour la promotion des
métiers manuels et techniques. Cette année,
à Leipzig, la Wallonie a été magnifiquement
représentée par une équipe de quinze
Plus d’infos : www.skillsbelgium.be
À la cellule pédagogique du Centre des métiers du patrimoine,
un été riche d’expériences…
La Fondation pour l’Architecture, située rue
de l’Ermitage à Ixelles, était l’hôte et surtout
le partenaire du premier stage de cet été
2013. Du 1er au 5 juillet, le thème abordé
était celui des voûtes, plafonds et coupoles.
Les apprentis architectes s’en sont donné à
cœur joie, entourés d’animatrices des deux
institutions. Ils se sont essayés à l’histoire de
l’art, à l’architecture, à la taille de pierre avec
Marie de Belder, artisane tailleur de pierre,
et à l’archéologie du bâti. Les cinq journées
étaient rythmées par des animations et des
visites proposées par les deux institutions
partenaires : la réalisation de la maquette
d’une coupole, des expériences sur les
forces, la visite de l’abbaye de La Cambre,
des ateliers de taille de pierre, etc.
Cette semaine de découvertes s’est
achevée par une belle exposition où étaient
présentées les différentes productions des
stagiaires dont la voûte en plâtre, œuvre
collective des apprentis sculpteurs. Cette
première « aventure » vécue conjointement
par la Fondation pour l’Architecture et le
Centre des métiers du patrimoine laisse
présager d’autres stages, d’autres projets,
etc. Que de belles rencontres !
« Au détour d’un sentier, longeant la rivière
la Grande Nèthe, nous apercevons le petit
pont. Il n’en reste pas grand-chose : le
tablier est recouvert de mousses, d’humus
et de lierres. Les rambardes en rocaille ont
presque totalement disparu. Presque, car
en y regardant d’un peu plus près, nous
découvrons la naissance des branches en
cimenterie. Un bon départ pour la création
de deux nouvelles rambardes. »
« Nous », ce sont dix stagiaires venus s’initier
à la technique de la cimenterie rocaille
avec le grottaiolo-rocailleur Gabriel Pirlet
(Christine Salles, Mathias Coderch et AnneLaure Roul de Patrimoine Patrimonis de
12
Perpignan, Marie Hanquart – guide chez
Arkadia à Bruxelles, Agnès Philips, Sandrine
Counson et Muriel De Potter du Centre des
métiers du patrimoine « la Paix-Dieu » et Paul
Van Schoors, Luc Verstraeten et Jan Durnez
de l’abbaye de Roosendael).
Le travail de restauration s’est déroulé en
plusieurs étapes : d’abord, il a fallu recréer
une structure de branchages à l’aide de tiges
filetées en métal, ensuite faire couler du
ciment dans des tuyaux servant de coffrage
aux branches des deux rambardes, et pour
finir enduire puis sculpter les réseaux de
branches de ciment afin de leur donner un
fini naturel.
Parallèlement aux après-midis
« restauration rocaille », les matinées et les
soirées étaient consacrées à, d’une part,
la découverte d’institutions patrimoniales
telles que les abbayes de Villers-la-Ville,
Herkenrode et celle des Dunes à Koksijde,
et d’autre part, à des tables rondes de
réflexion autour de la pédagogie et des
problématiques de la médiation du
patrimoine. Chacun, avec son vécu, a pu
apporter une pierre, ou plutôt du ciment,
à l’édifice.
© IPW
Une rentrée sur les chapeaux de roue…
L’équipe de l’abbaye de Roosendael
avait réservé à ses invités deux visites
exceptionnelles : la première, au jardin
d’hiver Art nouveau et au jardin anglais
de l’Institut des Ursulines à Sint-KatelijneWaver et la seconde, orchestrée par Paul Van
Schoors, guide exceptionnel et initiateur de
ce stage, dans les dédales des rues typiques
de Malines. Absolument magnifique !
Voici deux mois que le Centre des métiers
du patrimoine a rouvert ses portes aux
écoles permettant aux jeunes de s’essayer
à un métier du patrimoine architectural
pendant quatre jours. Parmi ceux-ci, les
élèves de deux classes de 1er degré général
de l’école Decroly (Bruxelles) ont découvert
les métiers d’artisan du verre et de peintre
en décors en travaillant, entre autres, sur un
projet commun aux deux artisans (Patrick
Broers et Véronique Franck) : une peinture
sur verre. En effet, l’équipe pédagogique
et les artisans ont pour nouvel objectif de
mettre sur pied des projets de collaboration
en mélangeant les techniques respectives
de chaque artisan.
Une semaine où la tête et les mains se sont
retrouvées pour pleinement collaborer ! Pour
l’artisan, c’est une évidence… Mais pour les
historiens de l’art et archéologues présents,
cette expérience fut plus qu’enrichissante.
L’année est loin d’être terminée et de beaux
projets s’annoncent encore : de la peinture
à la chaux sur tuffeau, des blasons en reliefs
peints, un châssis en bois intégré dans son
encadrement de pierre, etc.
l’honneur à la Paix-Dieu
L’enseignement spécialisé conduit le jeune
vers l’autonomie et le monde du travail par
l’acquisition de compétences liées à un
métier ainsi que par un parcours d’insertion
socioprofessionnel spécifique.
Ce 19 septembre 2013, sur le site du
Centre des métiers du patrimoine, a eu lieu
l’événement « Métiers verts, jobs en or ».
Cette action a été impulsée par l’Instance
de pilotage inter-réseaux de l’enseignement
qualifiant de la zone de Huy-Waremme
(IPIEQ) dans le cadre de « 2013, Année des
Compétences ».
© IPIEQ
Les IPIEQ – il y a une instance par zone
d’enseignement – fonctionnent depuis
2009 sur base d’un décret de la Fédération
Wallonie-Bruxelles et regroupent les
mondes socioprofessionnel et scolaire. Elles
ont notamment pour mission de valoriser
l’enseignement technique et professionnel
dont de nombreuses sections souvent,
hélas, trop peu fréquentées, conduisent
pourtant vers des métiers porteurs et donc
vers l’emploi.
L’objectif de « Métiers verts, jobs en or » était
double : mettre en lumière l’enseignement
secondaire spécialisé, méconnu et attirer
l’attention sur un secteur caractéristique
de l’arrondissement de Huy-Waremme :
l’horticulture.
L’enseignement spécialisé est organisé
en quatre formes d’enseignement, ce qui
permet de répondre aux besoins spécifiques
de chaque enfant. Par ailleurs, au terme de sa
scolarité en forme 3, l’élève peut également
obtenir un certificat de qualification,
comme dans l’enseignement professionnel
ordinaire, dans plus de 50 métiers différents
répartis en sept secteurs professionnels :
agronomie, industrie, construction,
hôtellerie-alimentation, habillementtextile, économie, services aux personnes
et arts appliqués. La possibilité d’insertion
socioprofessionnelle offerte par cet
enseignement est complétée par un
dispositif novateur, financé par le Fonds
social européen (FSE), appelé TransitionInsertion, qui vise à accompagner le jeune
de la fin de sa scolarité à son entrée dans
le monde du travail pour maximiser ses
chances d’intégration professionnelle.
Pour permettre aux visiteurs de mieux
appréhender le secteur de l’horticulture,
des partenaires actifs dans la formation
et la mise en valeur de cette filière
professionnelle ont également collaboré
à l’action : le Centre de technologie
avancée (CTA) Formations agronomiques
des secteurs verts de Gembloux, les projets
Point vert et Caravane Alpi Agricole qui
permettent, notamment, le lancement
dans le métier de maraîcher ainsi qu’un
entrepreneur en parcs et jardins.
Par des ateliers participatifs – art floral,
rempotage, culture maraîchère, etc. – des
témoignages et la présentation d’aspects
novateurs mis en place dans l’enseignement
spécialisé (école numérique, Transition-
© IPIEQ
Insertion), « Métiers verts, jobs en or » a donc permis
de montrer aux près de 200 participants le savoir-faire
et l’expérience d’élèves d’horticulture de l’enseignement
spécialisé de forme 3 et de leurs professeurs, l’excellence
et les enjeux de cet enseignement ainsi que les
particularités du secteur horticole.
Le public était principalement composé de chefs
d’établissement scolaire (primaire ordinaire et spécialisé,
secondaire ordinaire et spécialisé), d’instituteurs, de
directions de CPMS mais aussi d’élèves inscrits en
dernière année de l’enseignement primaire spécialisé –
plus de 100 élèves étaient présents ce 19 septembre – et
enfin, de représentants du monde socioprofessionnel.
Plusieurs représentants des réseaux d’enseignement et
de la Direction générale de l’Enseignement obligatoire
ainsi que des conseillers des Ministres de l’Enseignement
obligatoire et du Patrimoine ont rehaussé cette journée
par leur présence.
Un lunch, réalisé par une section d’hôtellerie de
l’enseignement spécialisé, qui a fait la part belle aux
produits maraîchers et aux légumes oubliés, a clôturé
dans la bonne humeur cet événement, certes récréatif,
mais porteur d’un message important.
Sébastien ;"/644*,
Chef de projet IPIEQ Huy-Waremme
Bon vent !
Voici cinq ans que les trois académies
universitaires francophones et la Haute
École Charlemagne ont réuni leurs
compétences pour offrir aux jeunes
architectes, ingénieurs architectes,
ingénieurs en constructions, archéologueshistoriens de l’art et architectes du paysage
une formation spécialisée en conservation
et restauration du patrimoine culturel
immobilier. L’Institut du Patrimoine wallon
assure la coordination administrative de
cette formation.
Cette année 2013 on a vu deux promotions
terminer leur formation au terme de
deux années intenses pour suivre un
cursus de 120 crédits de cours à travers
la Wallonie : pas moins de 14 étudiants
sont sortis diplômés et ont été fêtés lors
de la 6e rentrée académique du Master,
le 4 octobre, en présence de la princesse
Claire de Belgique. Au cours de cette
séance académique, l’architecte en chef
des Monuments historiques Didier Repellin,
qui avait inauguré le cycle des conférences
du Master voici cinq ans, a fait un brillant
exposé sur le projet de restauration du
Grand Hôtel-Dieu de Lyon.
Les étudiants qui ont clôturé ces deux
années, à l’issue du TFE, avec Grande
Distinction sont l’historienne de l’art Florine
Blin (en binôme avec Nathalie Simon) et
l’architecte Julie Boldrin. Les étudiants qui
se sont distingués sont les historiens de
l’art Amandine Schaus et Bastien Smeets,
les architectes Julien Étienne, Guillaume
Rambaud (en binôme avec Bérengère
Linotte), Pauline Samson (en binôme
avec Katalin Takacs), Lilian Saraiva Santos,
Jehanne Seghers, Nathalie Simon (en
binôme avec Florine Blin) et l’architecte
Didier Repellin, le conférencier de la soirée © IPW
du paysage Katalin Takacs (en binôme avec Pauline
Samson). Les étudiants qui ont satisfait sont l’historienne
de l’art Bérengère Linotte (en binôme avec Guillaume
Rambaud), l’architecte Élodie Chantinne et l’ingénieure
en construction Brigitte Van Hemelryck.
13
Le Centre de la Paix-Dieu - N° 51 - 2013
« Métiers verts, jobs en or » : l’enseignement spécialisé et le secteur de l’horticulture mis à
Le Centre de la Paix-Dieu - N° 51 - 2013
Conférence de François Icher, « Les oeuvriers des cathédrales »
Pas moins de 130 personnes curieuses
et avides d’entrer dans les mystères des
grands chantiers du Moyen Âge ont
écouté avec grande attention, ce vendredi
20 septembre 2013, François Icher, Docteur
en Histoire et spécialiste de l’histoire des
compagnonnages. Celui-ci a présenté les
différents corps de métiers qui permettent
la construction des édifices, ainsi que leur
vie quotidienne. Il a décrit les impacts
sociaux politiques, économiques et
religieux de ces entreprises qui par leurs
talents ont participé à l’identité de notre
cadre de vie.
Cette conférence amorçait une année
académique 2013-2014 riches en
enseignements multiples.
Prix du Mémoire 2013
Pour sa 5e édition, l’Institut du Patrimoine
wallon a décidé de réitérer, en 2013,
l’opération « Prix du Mémoire », portant
sur un mémoire relatif à la sauvegarde du
patrimoine immobilier et s’adressant aux
titulaires d’un diplôme d’historien de l’art
et archéologue, architecte, d’ingénieur
architecte ou du Master complémentaire
en conservation-restauration du patrimoine
culturel immobilier.
Les sujets retenus sont, soit une étude
préalable à la restauration d’un monument,
une étude spécifique d’analyse préalable
appliquée à un monument, une étude
historique et/ou technique d’un monument,
une typologie architecturale, une technique
ancienne, une analyse des potentialités
de réaffectation d’un monument ou une
étude monographique de l’œuvre d’un
architecte, d’un paysagiste, d’un artiste ou
d’un homme de métier.
Au travers des dossiers qui lui ont été
confiés, l’Institut a pu constater la richesse et
l’utilité de la documentation contenue dans
ces mémoires. Dans le cadre de sa mission
de valorisation du patrimoine, notamment à
travers des publications, l’IPW récompense
Le programme des stages
2013-2014
Ces stages sont accessibles à toute personne
ayant le désir d’améliorer ses connaissances
dans le domaine de la conservation et de
la restauration du patrimoine architectural :
artisans, ouvriers, entreprises, architectes,
historiens de l’art, gens de métiers,
enseignants du secteur et gestionnaires
du patrimoine.
Le programme complet, les dates des stages
et tout renseignement complémentaire
peuvent être obtenus au Centre des
métiers du patrimoine et sont également
disponibles sur le site internet : www.
paixdieu.be.
Centre des métiers du patrimoine
Rue Paix-Dieu, 1b
4540 Amay
Tél. +32 (0)85 / 410 350
Fax : +32 (0)85 / 410 380
[email protected]
14
donc un de ces mémoires et, le cas échéant,
le publie, in extenso ou partiellement, dans
l’une ou l’autre de ses collections. Ces
publications ainsi que les mémoires non
récompensés viennent enrichir le Centre
d’Information et de Documentation du
Centre des métiers du patrimoine.
Cette année, sur les dix mémoires remis,
deux prix ex aequo ont été décernés ainsi
qu’une mention particulière.
Les lauréates sont : Caroline Pinon pour
La chapelle du château de Deulin (Hotton).
Étude de l’architecture et des décors,
préalable au projet de conservation et de
restauration, mémoire de fin d’études
réalisé en vue de l’obtention du diplôme
de Master complémentaire en conservation
et restauration du patrimoine culturel
immobilier (2011) et Gwendael Rasseneur
pour Le charbonnage de Beaulieu à Havre : un
site, une reconversion ?, travail de fin d’études
réalisé en vue de l’obtention du diplôme de
Master complémentaire en conservation
et restauration du patrimoine culturel
immobilier (2011). Le montant du prix
décerné étant de 750 euros pour chacune
d’entre elles.
Nos
Les lauréates accompagnées de la princesse Claire de Belgique et
d’Anne-Françoise Cannella © IPW
Le jury a également accordé une mention
particulière à Aude Kubjak pour Un ensemble
architectural éclectique à Liège : la rue Pont
d’Avroy et ses façades (1884-1914), travail de
fin d’études réalisé en vue de l’obtention
du diplôme de Master en histoire de l’art
et archéologie, ULg (2012).
Les prix ont été décernés au Centre des
métiers du patrimoine à Amay lors de
la 6e rentrée académique du Master
complémentaire en conservation et
restauration du patrimoine culturel
immobilier, le 4 octobre dernier, en présence
de S.A.R. la princesse Claire de Belgique.
Stages
Dates
16
Couverture métallique - le zinc
13 au 15 janvier 2014
17
Marchés publics - une aide
16 et 17 janvier 2014
18
Dorure - la reparure (2e cycle)
20 au 24 janvier 2014
19
Charpentes en bois - roues en bois
27 au 31 janvier 2014
20
Techniques d’imitation des matières
3 au 7 février 2014
2c
La chaux - un matériau et ses diverses utilisations (1er cycle)
5 au 7 et 12 au 14 février 2014
21
Humidité dans le bâtiment
19 et 20 février 2014
22
Dorure - les patines (2e cycle)
24 au 28 février 2014
23
Patrimoine et énergie
12 au 14 mars 2014
2d
La chaux - un matériau et ses diverses utilisations (1er cycle)
17 au 19 et 26 au 28 mars 2014
24
Techniques de réparation des pierres calcaires
31 mars et 1er au 4 avril 2014
25
Les moulures - stucs, staffs, enduits (2e cycle)
22 au 25 avril 2014
26
Nettoyage et protection des façades
23 au 25 avril 2014
27
Archéologie du bâti
28 au 30 avril 2014
28
Techniques décoratives à la chaux (2e cycle)
5 au 7 mai 2014
29
Technique de pavage
5 au 9 mai 2014
30
Colombage et torchis
16 et 19 au 23 mai 2014
31
Technique du stuc (2e cycle)
12 au 16 mai 2014
32
Cimenterie rocaille - une technique
12 au 16 mai 2014
33
Maçonneries de moellons
16 et 19 au 23 mai 2014
34
Gestion des sépultures et du patrimoine funéraire
20 au 22 mai 2014
35
Les marbres belges
26 au 28 mai 2014
36
L’architecture Art nouveau
2 au 4 juin 2014
37
Consolidation des maçonneries anciennes
30 mai et 2 au 6 juin 2014
38
Patrimoine campanaire - études préalables
10 au 13 juin 2014
39
Perfectionnement en patrimoine architectural pour guidestourisme
12 et 13 juin 2014
40
Maçonneries de pierres sèches
16 au 20 juin 2014
La Vie des Associations - N° 32 - 2013
Suite de la page 10
Le Lycée Léonie de Waha, un témoin incontournable de l’architecture moderne
en Wallonie
Le bâtiment a été inauguré officiellement
le 25 septembre 1938. Construit de 1936
à 1938 sur les plans de l’architecte Jean
Moutschen, il est destiné à accueillir l’Institut
supérieur de Demoiselles, créé par Madame
Léonie de Waha de Chestret en 1868, puis
confié à la Ville de Liège. L’hôtel de Crassier,
qui héberge les classes rue des Célestines,
devenant exigu, l’échevin Georges Truffaut
donne l’impulsion nécessaire pour créer
un bâtiment résolument moderniste qui
intègre des espaces de vie exceptionnels
pour l’époque (des laboratoires, gymnases
et piscine, internat, salle des fêtes, salle de
musique). L’architecte a fait appel à dix-huit
artistes wallons tels que Crommelynck,
Donnay, Mambour, Dupagne, Caron,
Stevens, Ludovic Janssen, etc. Entre 1937
et 1940, ces artistes créent aux quatre coins
de l’école vingt œuvres originales à travers
huit modes d’expression plastique relevant,
pour la plupart, de l’art monumental : des
bas-reliefs, fresques, mosaïques, peintures
sur toile, peintures sur verre et vitraux.
De la façade au bassin de natation, en
passant par les laboratoires de chimiephysique. Le bâtiment, inscrit au patrimoine
exceptionnel de Wallonie en 1999, abrite
maintenant une école fondamentale (qui
crée en 1989 l’immersion linguistique) et un
Athénée Léonie de Waha (qui est organisé à
partir de septembre 1998 pour développer
un enseignement en pédagogie active –
pédagogie Freinet).
État des lieux
Après avoir connu de nombreux travaux
depuis douze ans (mises en conformité,
remplacement des châssis, rénovation des
toitures, création de douze classes sur le
plateau de l’ancien internat, restauration
de la façade, rénovation de divers lieux),
deux chantiers sont actuellement en cours
et concernent deux espaces classés.
t
La piscine
Elle est ornée de mosaïques dues à Adrien
Dupagne et de vitraux de Marcel Caron.
La première étape a consisté à rénover la
toiture de ce bâtiment. Une deuxième étape
se termine actuellement : l’analyse des
mosaïques en pâte de verre est réalisée par
Monsieur Bossiroy, Attaché scientifique à
l’ISSeP. Les mosaïques ont été inventoriées,
elles sont protégées in situ, l’analyse est
en cours de rédaction et une restauration
pourra être lancée sur cette base : Monsieur
Bossiroy a pu identifier les techniques
utilisées lors de la réalisation (fabrication
des verres, technique de pose).
Pour la suite… Le plan de restauration de la
piscine réalisé par le bureau d’architecture
Pierre Maes & associés est prêt à être mis en
œuvre. Le bassin et ses aménagements, mais
aussi les châssis de fenêtre, la circulation
d’air, l’éclairage, etc. seront restaurés pour
que le lieu reste authentique.
t
La salle des fêtes/salle de conférences
Son imposant volume correspond à la façade
aveugle qui isole le reste de l’établissement
du brouhaha du boulevard. Fermée en 1992
parce qu’en 1938 on utilise un matériau
alors révolutionnaire pour l’insonorisation
et la protection au feu : l’amiante ! La salle
en amphithéâtre dispose de 850 fauteuils,
avec une scène équipée d’une machinerie
pour les décors et d’une régie (son/lumière),
une cabine de projection et un écran de
cinéma. L’acoustique est excellente.
Cette salle est ornée de deux fresques
monumentales de 26 m/4,50 m réalisées
par Auguste Mambour et Fernand
Crommelynck. La première est une véritable
synthèse de l’œuvre de Mambour dont elle
répète à l’infini les personnages-types :
La salle des fêtes et de conférences avant chantier © Chr. Mans
hommes primitifs stéréotypés, fortement charpentés,
à la fois virils et tendres, aux attitudes robustes mais
candides. On les découvre dans différentes scènes de
vie et le décor est réduit à sa plus simple expression
(arbres stylisés et ciel presqu’inexistant). La palette des
couleurs est sobre et sommaire avec une dominante de
bleu. La fresque de Crommelynck retrace l’évolution de
l’homme, une sorte de ligne du temps dans l’esprit de la
Renaissance italienne : des hommes vivant précairement
de chasse ou de pêche, dans leurs activités de la vie
quotidienne, sous le regard des édiles de la Cité habillés
de toges noires. Le paysage évoque la Grèce ou l’Italie,
et l’artiste apporte beaucoup de soins à développer des
détails : des montagnes, des oliviers, un champ de blé,
un sol aride. L’artiste est un grand coloriste : il utilise
des bruns sombres, des verts profonds, des bleus azur
et des jaunes éclatants et les marie harmonieusement
à des tons pastels plus sobres.
L’entreprise Laurenty a été chargée cet été de réaliser
le désamiantage de la salle et des espaces attenants.
Concrètement : protéger les œuvres, nettoyer l’ensemble
des locaux et des matériels installés (sièges, décors
anciens, projecteurs de cinéma, etc.), supprimer les
parties de sol, de plafond et de mur qui contiennent de
l’asbeste. Tout le matériel nettoyé est conservé sur place
et sera restauré. L’objectif du projet n’est pas d’arracher
l’ensemble et de le remplacer par du neuf, mais de
remettre en état et si c’est impossible de remplacer à
l’identique. Chantier particulier : il devait être limité dans
le temps des vacances scolaires. La salle se trouvant
dans le bâtiment en façade, il a fallu limiter ou interdire
la circulation des personnes dans le hall d’entrée du
bâtiment ! Des procédures très strictes ont été mises
en place autant pour la sécurité des personnes et des
travailleurs que pour la protection des fresques et des
traces patrimoniales.
Pour la suite… Ce chantier maintenant terminé, une
deuxième phase va être lancée : l’expertise des fresques
pour évaluer les besoins de restauration. Ensuite, en
suivant le projet de restauration porté par le bureau
Pierre Maes & associés renforcé par la société Marcq
& Roba, différents chantiers pourront se succéder
pour permettre à cette salle de redevenir un lieu de
patrimoine exceptionnel qui retrouvera sa fonction :
salle de conférences, voire salle de cours, et salle de
spectacles… Dans ces différentes étapes, il est prévu
d’installer un ascenseur qui permettra l’accès PMR.
La salle des fêtes et de conférences avant chantier © Chr. Mans
15
La Vie des Associations - N° 32 - 2013
Le Lycée Léonie de Waha, un témoin incontournable de l’architecture moderne
en Wallonie (suite)
Les activités didactiques concernant
le patrimoine
L’atelier Patrimoine de l’Athénée est porté
ces dernières années par deux enseignants :
Madame François et Monsieur Van Ass,
soutenus par plusieurs collègues. Il invite
environ 25 élèves à des activités régulières
réparties sur l’ensemble de l’année scolaire
avec différents objectifs : mieux connaître
le bâtiment, les œuvres contenues,
appréhender une des formes artistiques,
apprendre à accueillir et guider des
visiteurs. Ces jeunes guides sont en activité
pendant les Journées du Patrimoine, mais
encadrent aussi la découverte du bâtiment
par les nouveaux élèves de première
année et différentes visites peuvent être
programmées durant l’année. Chaque
élève va s’approprier un lieu ou une œuvre
pour laquelle il ressent un coup de cœur
et va chercher à présenter cette œuvre à
partir de son ressenti (en s’informant avec
différents outils de référence). Cette année
en particulier, pour préparer la découverte
de la salle des fêtes, les élèves ont travaillé
à partir des plans de rénovation pour
imaginer une reconversion de la salle
restaurée. Exemple de proposition : créer
un lieu muséal, dynamique, qui pourrait
être consacré aux arts des années trente,
mais aussi au rôle de Léonie de Waha dans
la construction de l’identité wallonne. Ces
élèves participent également chaque année
à une Classe de Patrimoine à la Paix-Dieu
(Institut du Patrimoine wallon). Suivant les
années, ils ont travaillé l’ardoise, le sgraffite,
taillé la pierre, créé une mosaïque ou un
vitrail.
La salle des fêtes et de conférences en travaux © Chr. Mans
Au-delà de cet atelier Patrimoine, notre
projet envisage de diffuser l’intérêt pour
le patrimoine à l’ensemble de la population
scolaire et de développer l’appropriation
du bâtiment : faire découvrir les œuvres
et le bâtiment par des visites ou des écrits,
découvrir différents témoignages de
patrimoines. Nous avons donc pu profiter
La richesse patrimoniale du Lycée a
permis de développer diverses démarches
pédagogiques riches, en qualité comme
en variété. Celles-ci dépassent la
contemplation des traces du passé. Tout au
long de leurs six années d’études, nombreux
sont les élèves qui sont mis en contact, par
l’une ou l’autre activité, avec les notions
du Lundi du Patrimoine pour accueillir sur
les deux chantiers des classes de l’école
primaire et de l’école secondaire. De
façon régulière, Monsieur Van Ass cultive
diverses approches artistiques dans son
cours d’éducation artistique. Et d’autres
ateliers s’intéressent au bâtiment à travers
des thèmes variés, par exemple : la création
d’une fresque (en partenariat avec des
artistes des Ateliers d’art contemporain) ;
l’enregistrement du témoignage
d’anciennes élèves (audio et vidéo) ;
sporadiquement, la mise en valeur d’un
espace inhabituel (les caves aménagées
en abri antiaériens).
de patrimoine, de richesse de l’art, d’esprit
critique, d’investissement personnel et
collectif. Ces apprentissages enrichissent
les connaissances et les perceptions des
jeunes adolescents, futurs citoyens.
Le Lycée Léonie de Waha, témoignage
exceptionnel d’une architecture moderniste
qui intègre des œuvres d’art pour contribuer
à l’apprentissage du Beau, redevient
progressivement un modèle pédagogique
et esthétique. Cette construction âgée de
75 ans aujourd’hui s’associe parfaitement
aux démarches des équipes pédagogiques
actuelles : connaître l’espace où l’on vit,
s’intéresser au monde et à son histoire pour
devenir un citoyen critique et participer à
la construction du futur. C’était l’ambition
affichée de 1936.
Christian ."/4
Préfet des études
Un patrimoine méconnu, la maison « Les Roches » de Comblain-au-Pont
La dernière édition des Journées du
Patrimoine et son thème centré sur
l’extraordinaire ont fourni au musée du Pays
d’Ourthe-Amblève l’occasion de remettre à
l’honneur une personnalité peu commune
de l’entité, la comtesse Valérie de Stainlein
(1826-1908). Celle-ci avait en effet choisi de
s’installer à la fin de sa vie dans la demeure
actuellement connue sous le nom de villa
« Les Roches » à Comblain-au-Pont. Née
Valérie Nagelmackers, la comtesse de
Stainlein, côtoya les grands de son époque
16
mais au-delà, voua sa vie et la totalité de sa
fortune à l’amélioration des conditions de
vie et de travail des enfants ou des femmes,
partout où son combat altruiste la menait.
Au-delà de cette personnalité hors du
commun dont la vie a été présentée
dans le cadre d’une exposition lors des
Journées de septembre, on ne peut que
souligner l’intérêt d’un projet soutenu par
l’asbl Qualité-Village-Wallonie et auquel
est consacré un fascicule qui rassemble le
précieux travail de collecte de documents
et d’archives encadré par le Syndicat
d’Initiative et le musée. Une démarche
qui ravira les passionnés d’histoire et une
invitation à découvrir ou (re)découvrir le
musée et ses collections.
Musée du Pays d’Ourthe-Amblève
place Leblanc, 1 à 4170 Comblain-au-Pont
[email protected]
www.decouvertes.be/musee
d’un « Carnet du Patrimoine »
Depuis bientôt deux siècles, le Théâtre royal
rythme la vie culturelle liégeoise. Devenue
il y a près de cinquante ans l’Opéra royal de
Wallonie, l’institution a célébré dignement
en septembre 2012 la réouverture au public
de son écrin après un important chantier
de restauration. Le bâtiment, connu de
tous les Liégeois, reste l’un des édificesphares du XIXe siècle en Cité ardente. Son
architecture néoclassique et son décor de
style Empire attirent les regards. De son
édification à sa dernière restauration, ce
Carnet retrace l’histoire et l’évolution de sa
construction ; il revient également sur près
de 280 ans d’activité lyrique, des origines
de l’art théâtral en principauté de Liège
jusqu’à nos jours.
Frédéric ."3$)&4"/*L’Opéra
royal de Wallonie à Liège
(Carnets du Patrimoine,
105), Namur, Institut du
Patrimoine wallon, 2013,
52 p., 6 € (résumé en
néerlandais et allemand).
Carnets
du Patrimoine
Après une monographie, l’Opéra royal de Wallonie est au cœur
L’Opéra royal
de Wallonie à Liège
Met Nederlandse samenvatting
Mit deutscher Zusammenfassung
Frédéric MARCHESANI
105
Institut du Patrimoine wallon
La réaffectation de l’ancien bâtiment de
l’Émulation, place du XX-Août à Liège,
au profit du Théâtre de la Place rebaptisé
Théâtre de Liège, a pris plusieurs années
et a impliqué de nombreux acteurs. Au
cours d’un long processus évolutif et
riche en rebondissements, l’Institut du
Patrimoine wallon (IPW) fut longtemps à
la manœuvre dans l’ombre pour concevoir
des formules, convaincre des acteurs, et
concrétiser des accords. Ce Carnet du
Patrimoine est consacré à la fois au long
processus de sauvetage du monument
classé et à l’intégration dans celui-ci
d’ajouts contemporains pour permettre sa
réaffectation dans la vie culturelle liégeoise.
L’IPW se charge ici de rappeler la chronique
du dossier. Le bureau d’architecture de
Pierre Hebbelinck et Pierre de Wit présente
la méthodologie des interventions qui ont
permis de créer un nouveau théâtre dans un
patrimoine bâti. Les deux acteurs culturels
impliqués dans l’opération, eux, retracent
chacun l’histoire de leur institution et leur
rôle respectif dans l’opération : la Société
libre d’Émulation d’une part, le Théâtre
de la Place, désormais Théâtre de Liège,
d’autre part.
Pierre %& 8 *5 , Salomé
'3².*/&63, Freddy +03*4 et
Anne-Françoise -&."*3&,
De l’Émulation au Théâtre
de Liège (Carnets du
Patrimoine, 106), Namur,
Institut du Patrimoine
wallon, 2013, 60 p., 6 €.
Carnets
du Patrimoine
De l’Émulation au Théâtre de Liège
De l’Émulation
au Théâtre de Liège
Pierre DE WIT, Salomé FRÉMINEUR, Freddy JORIS
et Anne-Françoise LEMAIRE
106
Institut du Patrimoine wallon
Nouvelle édition du guide Bruxelles Art nouveau
À la fin du XIXe siècle, à Bruxelles, une
bourgeoisie industrielle et entreprenante
et des personnalités du Parti Ouvrier
s’enthousiasment pour un style neuf : l’Art
nouveau ou Modern Style, dont l’hôtel
particulier édifié en 1893 par Victor Horta
pour l’ingénieur Tassel est considéré comme
la première manifestation architecturale. À
travers la fluidité de ses espaces intérieurs et
ses audaces constructives dans l’usage du
métal et du verre, le nouveau style illustre
aussi bien l’esprit de conquête des marchés
que celui des droits récemment acquis par
les travailleurs.
géométriques inspirées par l’art japonais ou la Sécession
viennoise.
Héritier de l’éclectisme qui avait développé
l’art et la science des nœuds architecturaux,
l’Art nouveau s’exprime dans des lignes
sinueuses imitées des plantes ou
Maurice $6-05 et Anne-Marie 1*3-05, Bruxelles Art nouveau,
Bruxelles, Archives d’Architecture Moderne, 2013, 96 p.,
15 € (disponible également en version anglaise).
[email protected]
Abondamment illustré et accompagné de cartespromenades, ce guide replace l’architecture dans le
contexte culturel, politique et social de Bruxelles et
de la Belgique fin de siècle. Il permet aux amateurs de
découvrir des façades rares, des intérieurs accessibles,
des sgraffites, fer forgés, vitraux, mosaïques et autres
motifs décoratifs qui font de Bruxelles, au même titre
que Barcelone, Vienne, Nancy, Riga ou Glasgow, une des
capitales européennes de l’Art nouveau.
Focus sur une production Art déco au musée du Verre de Charleroi
Les Verreries de Scailmont et leur riche
production Art déco se retrouvent au cœur
de l’exposition annuelle du musée du Verre
de Charleroi. Se démarquant en cela de la
production habituelle de cette industrie et
de cette verrerie en particulier, la gamme Art
déco des Verreries de Scailmont a acquis une
belle notoriété. Outre sa qualité esthétique,
cette production, signée entre autres de
créateurs tels que Henri Heemskerk ou
Charles Catteau, témoigne d’un large
choix de techniques de production et
de décoration : soufflage manuel ou au
moule, pressé-moulé, peinture, émaillage
ou encore gravure au jet de sable. Une
belle occasion d’apprécier les objets qui ont participé
à l’expression de ce style dans sa globalité.
Exposition « Scailmont H.H., une verrerie hainuyère à
l’époque Art déco » accessible jusqu’au 1er décembre
2013 du mardi au vendredi de 9h à 12h30 et de 13h
à 17h et le week-end de 10h à 12h30 et de 13h à 18h.
Possibilité de rencontres avec un ancien souffleur
de verre.
Espace « Forum »
-F#PJTEV$B[JFSt.BSDJOFMMF
+32 (0)496 / 599 214
[email protected]
17
Publications et Manifestations - N° 32 - 2013
Suite de la page 8
Publications et Manifestations - N° 32 - 2013
Du côté de la Société archéologique de Namur
et du musée des Arts anciens du Namurois
Après avoir constitué le cœur
d’une exposition qui s’est tenue à
la fois au musée des Arts anciens
du Namurois et au château de
Freÿr, ce patrimoine exceptionnel
des bords de Meuse fait l’objet de
deux beaux volumes de synthèse.
Le tome premier s’ouvre sur une
série d’articles d’ordre historique
avant de s’intéresser plus
spécifiquement au cadre naturel
de la vallée de la Haute Meuse et
au château proprement dit, dans
toute sa magnificence. Le second
tome débute par une étude
historique et documentaire de ces
remarquables jardins et se poursuit en une
série de contributions relatives au verre et au
cristal en Namurois, à l’orfèvrerie dinantaise,
etc. Cette somme considérable s’achève
par un précieux inventaire des archives
et autres documents qui contribuent à la
connaissance de ce patrimoine d’exception.
La Société archéologique de
Namur vient également d’initier
une nouvelle collection intitulée
« Namur. Histoire et Patrimoine ».
Celle-ci proposera des études
sur des thèmes spécifiquement
centrés sur l’histoire, l’art et
l’archéologie de la province. Le
premier volume de cette nouvelle
série met à l’honneur l’hôtel de
Ville de Namur au travers de ses
800 ans d’histoire.
Jacques 50644"*/5 (dir.), Freyr-sur-Meuse.
Un patrimoine exceptionnel en province de
Namur (Monographies du musée provincial
des Arts anciens du Namurois, 60), Namur,
Société archéologique de Namur, 2013,
1056 p. en deux volumes, 75 €.
L’hôtel de ville de Namur (12132013). Huit siècles de vie d’un
symbole urbain, Namur, Société
archéologique de Namur, 2013,192 p., 25 €.
Pour se procurer ces ouvrages :
[email protected]
Un riche patrimoine foncier, des propriétaires
foncièrement riches en Brabant wallon
Vendues comme biens nationaux dans
la foulée de la Révolution française, les
terres jadis propriétés des abbayes passent
inexorablement dans le giron de grands
propriétaires fonciers. Ces grands bourgeois
des XIXe et XXe siècles, qu’ils se nomment
Mosselman, Boël ou Goblet d’Alviella,
sont l’incarnation parfaite des self-mademen qui se sont hissés dans la société de
l’époque jusqu’aux plus hautes fonctions.
Au sein de ces nouveaux cénacles, qui
concentrent alors les richesses, se mêlent
affaires et politique dans le climat des luttes
idéologiques de l’époque, entre partis
libéral et catholique.
L’histoire patrimoniale et les alliances que
ces trois familles, qui comptèrent parmi
les Belges les plus riches du XIXe siècle,
nouèrent entre elles se confondent en
Brabant wallon avec celle d’une des plus
grandes propriétés foncières du pays,
recréée à partir des terres appartenant
jadis à l’abbaye de Villers-la-Ville. Hormis
les ruines en tant que telles, cette partie
du Brabant a de ce fait été préservée d’un
morcellement qui a souvent démembré les
grands domaines dont la forêt de Soignes –
qui a perdu deux tiers de sa superficie au
XIXe siècle –, n’est pas des moindres. Cette
destinée foncière particulière permet au
site de l’ancienne abbaye de conserver une
image de ce qu’il a pu être durant l’Ancien
Régime, sans rupture apparente et en dépit
de l’entrée en lice de la haute bourgeoisie.
Éric . &68*44&/ , Foncièrement riches.
Mosselman, Boël, Goblet d’Alviella, Jodoigne,
2013, 168 p., 20 €.
L’ouvrage est disponible via l’auteur
ou dans certaines librairies du Brabant
XBMMPO t www.ericmeuwissen.be t
[email protected].
Une histoire de la seigneurie « du Wez », abusivement qualifiée « de Pallandt » Une synthèse sur l’appellation du lieu-dit
de Pallandt, appellation apparue à la fin
du XVIIIe siècle pour désigner la seigneurie
du Wez, vient de paraître dans les Annales
historiques des régions de Genappe, Nivelles
et Wavre. L’ouvrage fournit une approche
des institutions de cette seigneurie aux XVIe,
XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi que l’identification
des mayeurs, échevins, sergents, greffiers
etc., dont de nombreux noms se retrouvent
encore aujourd’hui dans les noms de famille
de la région.
Au travers de la vie quotidienne illustrée
par les Franches tavernes de jadis et les
us et coutumes, l’ouvrage éclaire tout un
pan de la société de l’Ancien Régime. Il se
18
termine par la découverte assez inattendue
de l’existence, dans la drève de Bourdeau
(l’actuelle rue de la ferme de Bourdeau),
d’une magnifique allée bordée de pas
moins de 394 ormes en 1724.
Annales historiques des régions de Genappe, Nivelles et Wavre
2013 / 1
Gaston BRAIVE
La seigneurie "du Wez",
Gaston #3"*7&, La seigneurie « du Wez »,
abusivement qualifiée « de Pallandt »
(Bousval, 12e - 18e siècle) dans Annales
historiques des régions de Genappe, Nivelles
et Wavre, 2013/1, 55 p., 12 € (port offert).
Virement au compte 310-0134533-80 de
la Librairie Lemoine (59 rue du Château
à 1470 Bousval). Renseignements :
[email protected].
abusivement qualifiée "de Pallandt"
(Bousval, 12e - 18e siècle)
La Drève de Bourdeau à Bousval
en 1724,
ornée de 393 ormes
Genappe (Bousval)
[email protected]
Les vestiges d’un barrage et d’un vivier sur le site de la première abbaye de Villers-la-Ville
Les vestiges impressionnants d’un barrage
en terre se dressent dans le bois de Bachet
à environ 200 m au sud-ouest de l’enceinte
de l’ancienne abbaye de Villers-la-Ville et
l’emprise de la retenue d’eau se marque
encore nettement dans le paysage. L’ouvrage
barrait le vallon du Goddiarch, un affluent
de la rivière Thyle qui coule en contrebas
à une altitude de 96 m et à une distance
de 220 m. Le ruisseau traverse le barrage à
quelque 101,50 m d’altitude tandis que la
source principale, située à environ 170 m
en amont du barrage, se trouve à 109,50 m.
Le bois de Bachet, d’une superficie de plus
de 22 ha, recouvre entièrement le vallon
jusqu’au plateau qui l’environne sur trois
côtés et jusqu’à la rivière dans la vallée ; il
est bordé au nord par la drève des Quatre
Chênes qui relie les villages de Villers-la-Ville
et Sart-Dames-Avelines au sud à l’important
carrefour de la porte de Bruxelles, la porterie
historique de l’abbaye, au nord. Le site
revêt une importance historique réelle en
ce qui concerne la naissance de l’abbaye
cistercienne de Villers-en-Brabant (11461796). En effet, la chronique de l’abbaye
rapporte que les moines, partis de Clairvaux
« après l’octave de Pâques [7 avril] » 1146,
s’installèrent d’abord ici, « à proximité
de la source Goddiarch », « iuxta fontem
Goddiarch », où ils fondèrent l’abbaye
éphémère Villers I (1146-1147), avant de
descendre dans la vallée pour y édifier
ensuite l’abbaye de transition Villers II
(1147-1197) et, cinquante ans plus tard,
l’abbaye définitive Villers III (1197-1796)
dont les ruines se visitent aujourd’hui.
Le barrage de terre barre le vallon à un
endroit propice, là où les versants en
vis-à-vis sont assez proches et où le relief
directement en amont s’étale naturellement.
Un sentier conduit depuis la vallée à
l’extrémité sud de l’ouvrage et permet de
passer, de plein pied et sans transition, sur
sa crête aplanie et suffisamment large pour
y circuler même en chariot. La configuration
primitive du barrage se définit encore assez
bien : même si la nature et le temps en ont
estompé les formes et les lignes, son état
de conservation est bon, voire très bon, la
végétation qui le recouvre et le bois qui
le renferme ayant réduit le phénomène
d’érosion.
L’ouvrage est coupé en deux par une
imposante saignée beaucoup plus large
en haut qu’en bas où coule le Goddiarch.
Profil du barrage en terre barrant le fond du vallon © SPW
Extrait de la carte IGN (1/10.000e) avec l’ancienne ferme abbatiale (1), l’enceinte de l’abbaye (2), la drève des Quatre Chênes (3),
la rivière Thyle (4), le sentier dans le vallon au départ de la vallée (5), le ruisseau Goddiarch (6) et sa source principale (7). Microrelief du vallon montrant le barrage en terre et l’étang disparu.
Il a une longueur de 80 m, une hauteur
de 7 m, une largeur à la base de 20 m et
une largeur de crête de 2 m environ. Sa
section trapézoïdale caractérise le barrage
à gravité ou barrage-poids dont l’épaisseur
diminue à mesure qu’il s’élève. La pente du
talus amont est de 33° et celle du talus aval
seulement de 23° ; la plus grande surface
au sol du talus aval répond à une contrainte
de stabilité tandis que la pente plus raide
du talus amont offre moins de prise à
l’érosion et au sapement. Les deux parois
latérales de la saignée médiane, talutées et
abruptes, présentent une surface régulière
et quasi plane comme si elles avaient été
aménagées ainsi lors de la construction et
laissées en l’état au moment de l’abandon,
c’est-à-dire au cours des travaux de
récupération des matériaux, sans doute
majoritairement du bois, de la structure du
déversoir. En effet, c’est à l’emplacement de
cette grande ouverture que se trouvait le
mécanisme de la vanne de décharge qui
permettait d’évacuer l’eau de l’étang et de le
vidanger ; la vanne était levée dès que l’eau
accumulée dépassait les besoins et risquait
d’endommager les installations. Le trou de
vidange, aménagé dans la partie la plus
basse de l’ouvrage de terre, utilisait le lit du
ruisseau sous la forme d’un pertuis canalisé.
Le trop-plein se trouvait à l’extrémité nord
du barrage d’où descend un fossé vers le ruisseau en
aval. La surface du sol de la crête est bouleversée à cet
endroit par des dépressions et monticules qui résultent
sans doute de travaux de récupération des éléments
du dispositif d’évacuation ; ce déversoir de crue était
indispensable car il permettait d’éviter la submersion
du barrage, cause principale de rupture. Des zones
d’extraction de pierres et de terres ont été creusées
dans les versants de part et d’autre du barrage et de la
retenue d’eau. Aucun débris de construction n’est visible
au pied du barrage.
Directement en amont du barrage, là où jadis
s’étendait le plan d’eau, le fond du vallon s’élargit et
s’aplanit notablement. Les traces de grands travaux
de terrassement apparaissent clairement sur l’emprise
du plan d’eau ; le long côté méridional, notamment, a
été nivelé et les déblais utilisés pour élever une digue
servant aussi de sentier. Plus en amont, la zone était
inondable et la retenue n’était donc pas endiguée sur
son petit côté ouest. L’étang, de forme rectangulaire,
s’étendait dans l’axe du vallon et son assiette présentait
une superficie approximative de 10.000 m2. Sa longueur
pouvait atteindre 120 m environ et sa largeur maximale,
correspondant à un peu moins de la longueur du
barrage, approchait 80 m.
La source principale du Goddiarch se trouvait à
quelques dizaines de mètres en amont du plan d’eau
et restait ainsi accessible en permanence. C’est elle
que désigne la chronique de l’abbaye, dans la locution
« iuxta fontem Goddiarch », pour situer le lieu de la
première et éphémère installation des moines à Villers :
« à proximité de la source Goddiarch ». De fait, elle se
différencie des nombreuses autres par son émergence
dans une dépression en forme de bassin trapézoïdal
manifestement aménagé par la main de l’homme. L’eau
de la source s’en écoule dans une tranchée canalisant
à ciel ouvert le ruisseau. Celui-ci, large d’environ 1 m,
traverse ensuite l’assiette de la retenue ; son eau est
pure, son débit constant, sa profondeur atteignant à
peine 0,10 m.
19
Les Nouvelles de l’Archéologie - N° 32 - 2013
Suite de la page 6
Les Nouvelles de l’Archéologie - N° 32 - 2013
Les vestiges d’un barrage et d’un vivier sur le site de la première abbaye
de Villers-la-Ville (suite)
alors que celle-ci avait été implantée en
fonction même de cette source. Ce passage
de la chronique confirme aussi que Villers I
se trouvait sur les hauteurs puisque saint
Bernard invita les moines « à descendre
dans cette vallée [de la Thyle] ».
La principale raison d’être de l’étang du
Goddiarch était la pisciculture. La règle
interdisant de manger de la viande
de mammifère, toutes les abbayes
cisterciennes possédaient un ou plusieurs
viviers. Les moines élevaient surtout des
carpes, pour la consommation mais aussi
pour la vente sur les marchés. Répondant
aux besoins élémentaires de subsistance
de la communauté, une exploitation
piscicole faisait donc obligatoirement
partie dès le début des infrastructures du
monastère.
Le barrage en terre. Vue depuis l’aval vers le sud © SPW
Un faisceau d’éléments invite à attribuer
ce barrage de terre à la première des trois
abbayes qui se sont succédé à Villers. Les
arguments les plus probants sont fournis
par la chronique de l’abbaye. On y apprend,
en effet, que l’abbé Laurent, douze moines
et cinq convers « quittèrent Clairvaux
après l’octave de Pâques [7 avril] » 1146
et « s’établirent près de la source Goddiarch
et, là-même, ils acquirent huit bonniers
de terre arable et quelques autres terres
accidentées et de peu de valeur ». Or, le
barrage n’était séparé de la source que
par son plan d’eau et une frange de terrain
inondable ; c’est l’eau de cette source que
retenait principalement le barrage. Il
paraît donc difficile de ne pas envisager
l’appartenance de cet ouvrage de terre à
la première abbaye de Villers. Par ailleurs,
la description paysagère contenue dans la
chronique correspond à la topographie des
abords de la source Goddiarch puisqu’elle
associe « huit bonniers de terre arable »,
que l’on trouve effectivement sur le plateau
environnant, et « quelques autres terres
accidentées et de peu de valeur » qui,
elles, caractérisent le vallon en grande
partie encaissé et humide. Enfin, la
construction du barrage et la création
du plan d’eau ont nécessité des travaux
de terrassement considérables tout en
exigeant d’indispensables compétences
en matière d’hydraulique. Qui d’autre, si
ce n’est la communauté cistercienne, était
capable d’entreprendre et de mener à bien
un tel projet ?
Mais un autre passage de la chronique
nous apprend que le choix du site se révéla
inapproprié : « Or, alors qu’ils [les moines]
étaient installés à cet endroit depuis un
certain temps, ils y endurèrent une telle
20
disette qu’ils pensèrent regagner la maison
de Clairvaux ». La suite du texte explique le
pourquoi de la pénurie, tout en attestant
l’intérêt de saint Bernard pour la fondation
d’une abbaye à Villers, puisqu’il vint en
personne sur place le 23 janvier 1147 :
« Après que saint Bernard eut visité le lieu
même et les frères et eut béni la source
de cet endroit, estimant qu’ils souffraient
du manque d’eau courante, il les invita à
descendre dans cette vallée dans laquelle
nous sommes installés… ». C’est donc le
débit insuffisant de la source Goddiarch qui
provoqua la désertion de l’abbaye Villers I,
Aujourd’hui, en contemplant le site
complètement recolonisé par la végétation,
on a grand-peine à imaginer une immense
clairière au milieu du bois. La nature a
repris ses droits sur le défrichage et les
aménagements réalisés par les moines
pionniers. Il n’empêche, saint Bernard a
foulé de ses pieds le sol de cet endroit et
y a béni la source du ruisseau Goddiarch.
L’avoir rappelé ici contribuera peut-être
à sortir de l’oubli le lieu de naissance de
l’abbaye de Villers.
Éric %&8"&-&, Frédéric HELLER
et Aude 7"/%3*&44$)&,
SPW / DGO4 /
Direction extérieure du Brabant wallon /
Patrimoine / Service de l’archéologie
Le ruisseau Goddiarch fait un coude en équerre avant de traverser la trouée médiane du barrage. Vue depuis
l’amont vers le nord-est © SPW
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Suite de la page 4
Keramis : le chantier du futur Centre de la Céramique à La Louvière présenté au public
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Mise en valeur du patrimoine arboré : les arbres exceptionnels
en province de Luxembourg
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Le vieux tilleul de Guerlange1IPUP('PDBOUª418
Les archives Hennebique à Paris : Blomme, Chambon, De Koninck, Dewin, Duesberg,
Dumont, Govaerts, Jaspar, Hamesse, Horta, Hobé, Lacoste, Saintenoy, Thirion, Vaes…
1SPKFUEÏMBSHJTTFNFOUEFTCPVMFWBSET"E"RVBNFU*TBCFMMF#SVOFMM,VSTBBMQPOUTVSMB4BNCSF͇ÏMÏWBUJPOEÏUBJM
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EÏDFNCSF Dossier 076
Ifa 1153/4 (doc. AR-13-09-10-09), CNAM/SIAF/Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’architecture
du XXe siècle (Paris)
Le système Hennebique a été quelques
décennies au premier plan international
pour l’utilisation du béton armé. On sait
peu que François Hennebique (1842-1921),
après avoir pris un premier brevet1 en 1892,
était installé à Bruxelles avant de développer
son bureau central à Paris, à partir de 1897,
et une sorte d’empire comptant avant
la Première Guerre mondiale jusqu’à
64 agences réparties dans 38 pays, au
slogan du béton armé ininflammable. Si
la plus grande partie des études a porté
sur des ouvrages de génie civil ou militaire,
une part non négligeable relevait de la
stabilité en architecture ; c’est d’elle qu’il
est ici question (voir également en page 10).
Une recherche déjà ancienne sur
l’architecte décorateur Georges Hobé a
montré le grand intérêt des archives de la
société Hennebique pour la connaissance
de l’architecture en Belgique, et donc en
Wallonie, dans le demi-siècle qui a précédé
la Seconde Guerre mondiale, ainsi que pour
la connaissance d’architectes belges ayant
œuvré à l’étranger.
Conservées par la Cité de l’architecture et
du patrimoine - Archives d’architecture du
XXe siècle à Paris, ces plans, notes de calcul
et courriers sont assez souvent complétés
par des photographies, voire, comme pour
le Stade des jeux de Namur, par un article
dans la revue de la firme, -F#ÏUPO"SNÏ. Via
le site http://archiwebture.citechaillot.fr/, la
recherche peut se faire par noms propres,
ce qui permet de trouver les architectes
belges. Le cas de Hobé l’a montré, les
documents d’architecture que recèle le
fonds peuvent être d’une exceptionnelle
rareté, fournissant de précieuses indications
sur des projets parfois mal connus.
L’intérêt du fonds Hennebique a été souligné
à l’occasion des demi-journées d’étude
organisées aux Moulins de Beez, d’octobre
2010 à avril 2013, par le Comité Patrimoine
et Histoire de la FABI, avec FEBELCEM
notamment2 . Les contributions d’Armande
Hellebois, sur les aspects techniques du
système Hennebique, de Simon Vaillant, sur
les archives Hennebique, ou de Stephanie
Van de Voorde, sur la revue -F#ÏUPOBSNÏ,
ont montré l’ampleur du phénomène
Hennebique, qui aurait concerné, selon
Gwenaël Delhumeau3, quelque 150.000
projets. À l’heure actuelle, le recensement
du fonds compte 35.028 dossiers dont
3.540 occurrences pour la Belgique. Parmi
celles-ci, le projet le plus étonnant est une
tour de 300 mètres de haut – en bois ! –,
conçue en 1888 par François Hennebique
et Léon Govaerts, pour concurrencer la
tour Eiffel à l’entrée du Bois de La Cambre.
Cette proposition est restée sur papier mais
d’innombrables projets se sont concrétisés
un peu partout dans le monde – en béton
armé ! –, à commencer par une villa à
Lombardzijde la même année.
Cela dit, le contenu quantitatif des dossiers
conservés varie beaucoup, de quelques
feuilles à des liasses entières. Ce fonds offre
cependant un complément indispensable à
d’autres ensembles archivistiques. Une fois
encore, le cas de Hobé, avec le Stade des
jeux de Namur, doit être mis en exergue, et
peut-être servir de modèle, car l’addition
des pièces du fonds Hennebique, des
archives communales de Namur et du
fonds Hobé des AAM, comme l’a montré
la thèse d’Alessandra Severi4, permet de
disposer presque de l’ensemble des plans
d’architecture, mais aussi de coffrage et
de ferraillage, ce qui sera précieux pour la
restauration d’un monument d’exception.
La valeur de ces documents d’architecture
est d’avoir précédé les études de béton
armé, qu’il y ait eu ou non réalisation.
C’est ainsi qu’on trouve des informations,
par exemple, sur des projets d’architectes
comme Blomme (cinéma Métropole à
Bruxelles, charbonnage de Winterslag),
Chambon (théâtre, cercle et salle des
fêtes à Spa), De Koninck (villa Ley à Uccle),
Dewin (hôtel de Ville de Forest, maternité
à Ixelles, hôpital Saint-Pierre à Bruxelles),
Duesberg (villa et tannerie à Verviers),
Dumont (Université libre de Bruxelles, école
professionnelle et musée industriel à Charleroi), Hamesse
(maison Dosin à Mons, cinémas Agora, Pathé-Palace et
Queen’s Hall à Bruxelles), Hobé (salle de concert Somzée
à Schaerbeek, tennis à Middelkerke, aménagements
urbains à Bouillon et à Namur), Horta (magasin Bing à
Paris, hôpital Brugmann à Jette, Palais des Beaux-Arts et
magasin Wolfers à Bruxelles), Jaspar (salle La Renommée
et deux monuments à Liège), Lacoste (agrandissement
du cimetière et deux passerelles sur l’Escaut à Tournai),
Saintenoy (maison Losseau à Mons), Thirion (fabrique
Raick Frères à Liège), Vaes (deux immeubles d’habitation
à Bruxelles) ; on y trouve aussi les noms de Bonduelle,
Colassin, Hoste, Stynen, Van Asperen, Van Averbeke,
Van Neck, etc.
Raymond #"-"6
5SBOTGPSNBUJPOEFT"UFMJFST+BTQBSSVF+POGPTTF-JÒHF͇QMBOEFMB
EJTQPTJUJPOEFTQPVUSFTFUEFMFVSTCBSSFTKVJMMFU Dossier 076
Ifa 1014/20 (doc. AR-27-08-13-01), CNAM/SIAF/Cité de l’architecture
et du patrimoine/Archives d’architecture du XXe siècle (Paris)
1BTTFSFMMF QJÏUPOOJÒSF TVS M&TDBVU RVBJ 5BJMMF1JFSSFT 5PVSOBJ
BSDI)FOSZ-BDPTUF
͇QMBOTDPVQFTFUÏMÏWBUJPOTTFQUFNCSF
Dossier 076 Ifa 3199/17 (doc. AR-27-08-13-02), CNAM/SIAF/
Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’architecture du
XXe siècle (Paris)
1
Voir A. )&--&#0*4, Theoretical and experimental studies on early
SFJOGPSDFEDPODSFUFTUSVDUVSFT$POUSJCVUJPOUPUIFBOBMZTJTPGUIF
CFBSJOHDBQBDJUZPGUIF)FOOFCJRVFTZTUFN, thèse en ligne sur batir.
ulb.ac.be/publications.html#PhD.
J.-F. %&/0´-, B. &41*0/, A. )&--&#0*4 et M. 1307045 (dir.), )JTUPJSFTEFCÏUPO
BSNÏFO#FMHJRVF1BUSJNPJOFEVSBCJMJUÏFUJOOPWBUJPOT, Bruxelles,
FEBELCEM-FABI (Comité Patrimoine et Histoire), 2013, p. 38-43. Voir
-B-FUUSFEV1BUSJNPJOF, n° 30, p. 18.
2
Voir G. %&-)6.&"6, J. (6#-&3, R. -&("6-5, C. 4*.0//&5, -FCÏUPOFO
SFQSÏTFOUBUJPO-BNÏNPJSFQIPUPHSBQIJRVFEFMFOUSFQSJTF)FOOFCJRVF
, Paris, Hazan-Institut français d’Architecture, 1993 et
G. %&-)6.&"6, -JOWFOUJPOEVCÏUPOBSNÏ)FOOFCJRVF
,
Paris, Norma Éditions-Institut français d’Architecture, 1999.
3
A. 4&7&3*, -F4UBEFEFTKFVYFU5IÏÉUSFFOQMFJOBJSEF(FPSHFT)PCÏ
ËMB$JUBEFMMFEF/BNVS (2000), thèse du RLICC Leuven (Master of
Conservation of Monuments and Sites) sous la direction de B. Van
Der Wee.
4
23
La Lettre du Patrimoine - N° 32 - 2013
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La Lettre du Patrimoine - N° 32 - 2013
Qui fait quoi ?
Un nouveau site Internet
pour l’Institut du Patrimoine wallon
Lancé en 2007, le site Internet de l’Institut
avait atteint, suite au développement
exponentiel d’Internet, ses limites
techniques. Devenu trop statique pour
continuer à constituer un outil performant à
l’aune des normes actuelles et de l’évolution
des habitudes des internautes, une refonte
globale s’imposait. Une première étape a
été franchie à la rentrée grâce au lancement
de la page Facebook de l’Institut, devenue
à présent partie intégrante de ce nouveau
site.
Résolument dynamique, le site s’adresse
aux utilisateurs au travers d’un menu
entièrement repensé. Si les cinq missions
spécifiques de l’Institut sont détaillées dans
un premier onglet, elles sont complétées
par un second, intitulé « localisation »,
qui permet de visualiser en un click
l’emplacement des différents services
de l’Institut. Enfin, outre les habituels
contacts, une des grandes nouveautés
de ce menu est la création d’un onglet
« services ». L’internaute y découvrira
comment, au travers de ses missions et
de manière spécifique, l’Institut peut
devenir un de ses partenaires privilégiés.
Ces services au public peuvent prendre la
forme de conseils et aides en matière de
patrimoine immobilier mais aussi concerner
l’organisation d’événements patrimoniaux,
l’octroi de subsides, la mise à disposition
de ressources documentaires ou d’une
large offre de formations, en passant par
la location de salles, etc.
La page d’accueil a également été
entièrement refondue pour offrir un accès
direct aux actualités et aux activités mises
à l’honneur ainsi qu’aux différentes cellules
de l’Institut. Autre nouveauté, la création
d’un espace « Foire aux questions » qui
tente de répondre aux interrogations les
plus fréquentes en matière de patrimoine
immobilier, tout en redirigeant les
internautes vers le service le plus adéquat,
si sa recherche sort des compétences
strictes de l’Institut du Patrimoine wallon.
N’hésitez pas à nous rejoindre sur www.
institutdupatrimoine.be ou sur les réseaux
sociaux pour découvrir ce nouvel outil !
Éditeur responsable
Freddy Joris
Administrateur général de l’IPW
Coordination
Stéphanie Bonato
Avec la collaboration du Département
du Patrimoine (DGATLPE/SPW) et de la
Commission royale des Monuments,
Sites et Fouilles de la Région wallonne.
Les articles non signés émanent des
collaborateurs de l’IPW.
Mise en page
Sandrine Gobbe
Impression
Imprimerie IPM printing
Rue Nestor Martin
1083 Ganshoren
+32 (0)2 / 218 68 00
S’abonner ?
La -FUUSF EV 1BUSJNPJOF est
intégralement téléchargeable sur le site
www.idpw.be
L’abonnement à -B-FUUSF est entièrement
gratuit, si vous en faites la demande par
écrit, par fax ou par mail (en aucun cas
par téléphone, s’il vous plaît) auprès de
l’IPW à l’adresse ci-dessous :
1.500e location de l’auditorium des Moulins de Beez
On s’en souviendra, c’est en 1998 que
l’ancienne minoterie est devenue les
Moulins tels qu’on les connaît aujourd’hui,
accueillant à la fois un Cabinet ministériel,
des bureaux – dont ceux occupés par l’IPW
à ses débuts et aujourd’hui par Musées et
Société en Wallonie –, un centre d’archives,
un espace polyvalent et d’expositions
temporaires et enfin, un auditorium de
140 places. La qualité de cette réaffectation
d’envergure a été saluée en 2001, à
l’initiative de l’IPW, par le Prix Europa Nostra
à l’occasion duquel les Moulins ont accueilli
le roi Albert II et la reine Paola, accompagnés
des souverains danois.
D’abord assurée directement depuis Beez,
la valorisation des espaces publics des
Moulins a été confiée, dès sa création en
1999, à l’Institut du Patrimoine wallon. Dans
ce cadre, l’Institut assure la maintenance
et la location de l’auditorium accessible,
en priorité et à titre gracieux, au Service
public de Wallonie et, à titre onéreux,
24
à toute personne physique ou morale,
les recettes de ces locations payantes
étant réinvesties dans l’entretien et le
renouvellement du matériel. Depuis lors,
l’auditorium s’est taillé une large clientèle.
Parmi celle-ci, de nombreux services et
sociétés sont devenus des clients fidèles
qui apprécient la localisation et les facilités
qu’offre l’auditorium.
Au fil du temps, les locations sont passées
de 31 en 1998 à 107 en 2012, ce qui
représente, hors mois d’été, une moyenne
de plusieurs locations par semaine. Et
ce 25 septembre 2013 coïncidait avec la
1.500e location de l’auditorium. À cette
occasion, l’Institut du Patrimoine wallon
a offert à la cinquantaine de personnes
présentes l’ouvrage -FTHFTUFTEVQBUSJNPJOF,
rassemblant des photographies de Guy
Focant, photographe au Département du
Patrimoine, sur le thème des métiers de la
restauration des monuments.
Institut du Patrimoine wallon
Cellule Communication
La Lettre du Patrimoine
Rue du Lombard, 79
B - 5000 Namur
Fax : +32 (0)81 / 65 48 44 ou 50
Courrier électronique :
[email protected]
Vous pouvez également choisir de
recevoir chaque trimestre la version
électronique de cette -FUUSF en en faisant
la demande à l’adresse :
[email protected]
Ce numéro a été tiré
à 13.500 exemplaires.
Les informations contenues
dans ce numéro ont été arrêtées
à la date du 22 octobre 2013.
Ce trimestriel est gratuit
et ne peut être vendu.
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