La Lettredu Patrimoine BELGIË - BELGIQUE P.B./P.P. B - 018 Bureau de dépôt 4099 Liège X P501407 53*.&453*&-̓̓̓t̓̓̓0$50#3&/07&.#3&%²$&.#3&̓̓̓t̓̓̓/¡̓̓̓̓t̓̓̓#63&"6%&%²1¼5̓-*µ(&9 Liège : de l’Émulation à la tour Schöffer comme cela devrait toujours être le cas lorsque c’est nécessaire, une architecture contemporaine d’une très grande finesse et d’une incontestable qualité pour faire naître, ainsi que l’écrit Pierre de Wit, un nouveau théâtre « autrement que sur une attitude cherchant désespérément les ferments dans le patrimoine bâti ». Photo G. Focant © SPW Le 30 septembre dernier a eu lieu la cérémonie officielle d’inauguration du nouveau Théâtre de Liège dans l’ancien bâtiment de l’Émulation. Pour l’IPW, c’était l’aboutissement d’un dossier initié par ses soins plus de douze années auparavant ! Entre la première réunion organisée avec les propriétaires du bâtiment de l’Émulation (édifice partiellement classé, place du XX-Août à Liège) le 29 mai 2001 et le bouclage définitif du volet financier des travaux le 29 mai 2009, le montage du projet de réaffectation de cet édifice par l’IPW prit huit ans jour pour jour et il s’écoula encore plus d’un an et demi avant le début du chantier en janvier 2011 sous l’égide de la Ville. Au cours d’un long processus évolutif et riche en rebondissements, l’Institut du Patrimoine wallon fut durant ces huit années à la manœuvre dans l’ombre pour concevoir des formules, convaincre des acteurs, concrétiser des accords, en jouant constamment un rôle de facilitateur et de monteur au service du sauvetage d’un patrimoine classé, comme ce fut aussi le cas, rien qu’en région liégeoise, pour l’Institut de Botanique, les châteaux Nagelmackers à Angleur et le Fy à Esneux, la Maison du Peuple à Poulseur et, bientôt, la tour Schöffer. Compte tenu du montant des investissements publics mobilisés, de la décennie d’efforts qui les ont précédés, et surtout de l’importance de ce transfert du premier théâtre de Wallonie d’une place d’Outremeuse vers une autre place liégeoise, ces années de préparatifs illustrent bien la complexité et les difficultés de certains grands projets culturels et patrimoniaux, où les « il n’y a qu’à » n’ont pas leur place. Elles témoignent de la réalité du travail des agents de l’Institut du Patrimoine en étant, à bien des égards, transposables dans d’autres dossiers de sauvetage. Ce long processus préparatoire, et parfois ingrat, constitue un volet rarement rappelé et même rapidement escamoté lors des inaugurations, or c’est pourtant un volet essentiel dans l’histoire d’un édifice quand le classement n’a pas empêché sa dégradation et que le sauvetage a nécessité une forte mobilisation. C’est pourquoi ce récit « exemplaire » a été intégré dans un Carnet du Patrimoine publié dans la foulée de l’ouverture du nouveau Théâtre (voir en page 17). Les deux acteurs culturels impliqués dans l’opération ont été invités à retracer chacun dans ce Carnet l’histoire de leur institution et leur rôle respectif dans l’opération (la Société libre d’Émulation d’une part, le Théâtre de la Place d’autre part, désormais Théâtre de Liège). Le bureau d’architecture de Pierre Hebbelinck et Pierre de Wit y présente la méthodologie des interventions qui ont permis de créer un nouveau théâtre dans un patrimoine bâti et partiellement classé, en réutilisant au service d’un projet culturel contemporain un édifice ancien tout en faisant s’épanouir dans ce dernier, *OTUJUVUEV1BUSJNPJOFXBMMPOt3VFEV-PNCBSEt/BNVS Dans quelques mois, un autre monument liégeois retrouvera une nouvelle jeunesse, lui aussi grâce à une action aussi longue que discrète de l’IPW durant les années 2000 surtout. Il s’agit de la tour cybernétique de Nicolas Schöffer, une sculpture abstraite de 52 mètres de haut à côté du Palais des Congrès, inscrite en 2001 sur la liste des monuments en danger épaulés par l’Institut, en même temps que l’Émulation. Après avoir sensibilisé les autorités communales et régionales ainsi que des mécènes potentiels, l’Institut a collaboré à l’organisation du marché pour désigner un auteur de projet chargé d’étudier la restauration de l’œuvre en accord avec Éléonore Schöffer, la veuve du concepteur de la tour. Confiée au bureau Greisch, l’étude s’est achevée à l’été 2008. Le dossier a suivi son parcours administratif et budgétaire ensuite et il a abouti le 26 septembre dernier, comme l’a peu après annoncé l’échevin Michel Firket, à l’octroi du permis d’urbanisme. Il reste à la Ville à attribuer le marché de travaux (déjà en cours) et à solliciter les subsides Patrimoine auprès de la Wallonie pour pouvoir enfin réhabiliter, sans doute au printemps, la tour cybernétique. Tout le dossier de l’Émulation ainsi que celui de la tour Schöffer ont été menés au sein de l’IPW par Élisabeth Gybels jusque fin 2007 et par Vanessa Krins depuis, en collaboration avec sa collègue architecte Marie Taminiaux dans le second cas. Photo G. Focant © SPW 1 La Lettre du Patrimoine - N° 32 - 2013 « Connaître la Wallonie », un nouvel outil en ligne Depuis septembre, un nouveau site Internet offre au public un point d’accès unique pour découvrir la Wallonie sous toutes ses facettes. Comme son nom l’indique « Connaître la Wallonie » permet aux internautes de surfer au gré de milliers de pages présentant la Wallonie mais également les Wallons qui ont marqué leur région. Le site invite à la découverte de l’histoire, de la culture et des traditions, sans oublier le chapitre institutionnel qui explicite la vie politique et administrative de la Région. Parmi tant d’autres choses, les visiteurs pourront découvrir une ligne du temps courant du Paléolithique à nos jours qui, outre les grands moments de l’histoire, pointe les faits marquants pour nos régions, sans parler des ressources d’un atlas historique de près de 250 cartes. De même, la décoration du Mérite wallon – dont la dernière édition a eu lieu le 12 septembre 2013 – et les personnalités qui en ont été décorées sont amplement mises en valeur, parmi le millier d’occurrences du répertoire biographique. Au gré de la navigation, les internautes peuvent également redécouvrir le patrimoine immatériel, ses marches, carnavals et autres géants. Fonctionnalité non négligeable, cette visite peut se poursuivre hors ligne grâce aux documents téléchargeables librement mis à disposition du public. Une place particulière est enfin attribuée aux lieux de mémoire qui rappellent les événements majeurs ou les personnes qui ont contribué à façonner la Wallonie. Les informations relayées sur le site sont en outre doublées de 48 plaques apposées directement sur ces lieux emblématiques dans 12 villes wallonnes. Cette dernière partie relève d’une collaboration avec l’Institut du Patrimoine wallon, acteur qui s’ajoute aux nombreux partenaires qui ont permis d’alimenter le site, à savoir l’Institut Jules Destrée, le musée de la Vie wallonne, le musée international du Carnaval et du Masque de Binche, le Service public de Wallonie et bien d’autres encore. De belles découvertes en perspective : http://connaitrelawallonie.wallonie.be Succès de foule à l’ancien hospice Sainte-Agathe à Liège durant les Journées du Patrimoine militaire (1814), école vétérinaire (1830), hospice pour aliénées (1847), le bien avait été laissé à l’abandon au départ du CPAS en 1985. Après un projet avorté de transformation en hôtel de luxe, l’ensemble a été racheté en 2010 par la société Lampiris, pour y établir son siège social. © CRMSF Les 7 et 8 septembre derniers, ce sont quelque 1.735 visiteurs qui ont franchi les portes de l’ancien hospice Sainte-Agathe à Liège, afin de découvrir la récente restauration de cet ensemble de bâtiments situé à quelques pas de l’ancienne abbaye Saint-Laurent. Suite à l’annonce du thème « Le patrimoine « extra » ordinaire », la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles (CRMSF) et la société Lampiris avaient décidé d’unir leurs forces afin d’accueillir le public dans ces bâtiments, dont les façades et toitures sont classées depuis 1985. Tour à tour couvent des Sépulchrines (deuxième moitié du XVIIe siècle), infirmerie D’importants travaux de restauration ont alors été entrepris : aménagement de bureaux au rez-de-chaussée et au soussol, création d’appartements à l’étage. Actuellement, seule l’ancienne chapelle doit encore être rénovée ; le dossier d’aménagement est d’ailleurs toujours en cours d’examen à la CRMSF. Datée de 1663 et classée depuis 1977, elle accueillera prochainement bureaux, salles de réunion et cafétéria. Pour la première fois, le public a donc été invité à apprécier cette nouvelle affectation très réussie : il a contemplé l’ancienne chapelle et son imposante tribune, a cheminé dans l’ancien cloître, avant de découvrir les aménagements paysagers du jardin. Documents d’archives, photographies anciennes et nouveaux projets complétaient l’information délivrée par les guides. © CRMSF Carole $"31&"69, Secrétaire adjointe de la CRMSF « Building Heroes », une autre manière de participer au Lundi du Patrimoine Nouvelle opération lancée cette année, le Lundi du Patrimoine visait à faire découvrir aux élèves de fin de primaire comme de secondaire les métiers de la construction liés au patrimoine. Une opportunité toute trouvée pour présenter ces 9 et 10 septembre au Grand-Hornu, le village « Building Heroes », une initiative de la Confédération de la Construction wallonne, du Fonds Formation Construction et de la Fondation Grand-Hornu. Durant ces deux journées, des animations pédagogiques 2 liées à la pratique de ces métiers étaient proposées au jeune public (de la 5e primaire à la 2e secondaire) qui a pu s’essayer aux techniques spécifiques des métiers de menuisier, tailleur de pierre, maçon, couvreur, électricien, plafonneur, carreleur, parqueteur, peintre, voiriste, entrepreneur de parcs et jardins ou compagnon. À cette occasion la Confédération Construction wallonne, l’Institut du Patrimoine wallon et le Département du Patrimoine ont signé une convention de partenariat afin de définir ensemble une offre de formation conforme aux besoins des artisans et entreprises spécialisées dans le domaine de la restauration du patrimoine ou encore de faciliter l’accès de ces entreprises aux marchés publics lancés en rapport avec cette matière, en les encourageant notamment à consulter davantage le portail officiel consacré à ces marchés. Suite à la page 23 #&-(*Ë#&-(*26& 1#11 # Le Journal de la Restauration #VSFBVEFEÏQÙU -JÒHF9 1 53*.&453*&-̓̓̓t̓̓̓0$50#3&/07&.#3&%²$&.#3&̓̓̓t̓̓̓/¡̓̓̓̓t̓̓̓#63&"6%&%²1¼5̓-*µ(&9 Ardoises naturelles – règles de pose plan carré (FARCC n° 01.0812.03.01)* NB : $FUUFöDIFDPOTFJMFTUVOFBQQSPDIF TZOUIÏUJRVFEFMBUIÏNBUJRVF&MMFOF QFVUEPODFOBVDVODBTÐUSFDPOTJEÏSÏF DPNNFFYIBVTUJWFFUEPJUÐUSFMVFBWFD MBQSVEFODFRVJTJNQPTF%BOTUPVT MFTDBTDFMMFDJEPJUÐUSFDPOGSPOUÏFË MBSÏBMJUÏEFMJOUFSWFOUJPOJOTJUVFUË MB QIJMPTPQIJF EF MB SFTUBVSBUJPO -F 418 OF QFVU ÐUSF DPOTJEÏSÏ DPNNF SFTQPOTBCMFEFTJOUFSQSÏUBUJPOTMJÏFTË DFUUFöDIF -FOTFNCMFEFT'"3$$FTUUÏMÏDIBSHFBCMF HSBUVJUFNFOUTVSMFTJUF̓IUUQEHP TQXXBMMPOJFCFEHBUMQEHBUMQ1BHFT 1BUSJNPJOF1BHFT'BSDDEFGBVMUBTQ t Mots-clés : $SPDIFUBSEPJTFDPVWFSUVSFDMPVDVJWSF ÏQBVMFNFOU DPGGJOF QVSFBV BMUJUVEF PSJFOUBUJPOTBVUPOSFDPVWSFNFOUUSJBHF QVSFBVWPMJHFBHFMBUUFDPOUSFMBUUFPVSOF JOPYÏQBVMFNFOU t FARCC associées : Historique : 4FMPOMFTTPVSDFTEJTQPOJCMFTMFTQSFNJÒSFT USBDFTEFMVUJMJTBUJPOEBSEPJTFTOBUVSFMMFT FO UPJUVSF SFNPOUFSBJFOU BV 9**e̓ TJÒDMF -FTNBUÏSJBVYNJTFOVWSFBWBOUDFUUF ÏQPRVFÏUBJFOUFOGPODUJPOEFTSFTTPVSDFT EVQSPQSJÏUBJSFFUEFT[POFTHÏPHSBQIJRVFT EVDIBVNFEFTUVJMFTEFUFSSFDVJUFEFT CBSEFBVY FU FYDFQUJPOOFMMFNFOU EFT UBCMFTEFQMPNCSÏTFSWÏFTBVYÏEJöDFT QSFTUJHJFVY+VTRVBV97**e TJÒDMFMFGPSNBU EFT BSEPJTFT ÏUBJU IBCJUVFMMFNFOU VO SFDUBOHMFEBQQSPYJNBUJWFNFOU-FT GPSNBUTQPVSMFTTJÒDMFTTVJWBOUTÏUBOUQMVT BMÏBUPJSFTPOSFUSPVWFEBOTMFTDBUBMPHVFT DPNNFSDJBVYEFTQSPEVDUFVSTCFMHFTEFT GPSNBUTBMMBOUEFË t Documents techniques associés : t /*5 5PJUVSFT FO BSEPJTFT DPODFQUJPOFUNJTFFOVWSF$45$̓ 454 ̓ $PVWFSUVSF EFT CÉUJNFOUT̓BSEPJTFOBUVSFMMFÏEJUJPO ̓ %56/'1 NBJ ̓ $PVWFSUVSF FO BSEPJTFT 1BSUJF ̓ $BIJFSEFTDMBVTFTTQÏDJBMFT̓ &/BWSJM̓ L’art du couvreur Encyclopédie des métiers "TTPDJBUJPO PVWSJÒSF EFT $PNQBHOPOT EV %FWPJS -FT $PNQBHOPOTEV%FWPJS̓ . SANGUÉ + BEAULIEU La couverture en ardoisee²E"OHFST$IBNCSF TZOEJDBMFEFTBSEPJTJÒSFTEFM0VFTU t t t t t t Bref aperçu de l’état des connaissances actuelles : *M OZ B QMVT BVKPVSEIVJ FO #FMHJRVF EF DBSSJÒSF QSPEVJTBOUEFTBSEPJTFTËEFTUJOBUJPOEFMBDPVWFSUVSF 0O USPVWF TVS MF NBSDIÏ EFT BSEPJTFT QSPWFOBOU FTTFOUJFMMFNFOUE&TQBHOFEF'SBODFE"MMFNBHOF FUEF(SBOEF#SFUBHOFQPVSDFRVJFTUEVDPOUJOFOU FVSPQÏFO%BVUSFTQBZTDPNNFMF#SÏTJMMF$BOBEBFUMB $IJOFFYQPSUFOUMFVSTBSEPJTFTTVSMFNBSDIÏFVSPQÏFO 4JMZBCJFOVOÏMÏNFOUEBOTVONPOVNFOUBODJFO RVJBÏUÏSFOPVWFMÏËQMVTJFVSTSFQSJTFTFOGPODUJPO EFMÉHFEFDFMVJDJDFTUCJFOMBDPVWFSUVSF&OFòFU POFTUJNFBVKPVSEIVJRVFMBEVSÏFEFWJFNPZFOOF EVOFBODJFOOFUPJUVSFFOBSEPJTFTOBUVSFMMFTWBSJFFOUSF ̓FUBOTFOGPODUJPOEFMBRVBMJUÏEFTBSEPJTFTEF MFVSNJTFFOVWSFFUEFTDPOEJUJPOTDMJNBUJRVFT*MFTU EPODEJóDJMFEFEÏUFSNJOFSBWFDQSÏDJTJPOMFGPSNBU FYBDUEFMBSEPJTFTBVGËDPOTJEÏSFSRVFMPOSFUSPVWF EBODJFOOFTBSEPJTFTTPVWFOUDBDIÏFTBVOJWFBVEFMB TBCMJÒSF5PVUFGPJTJMFTUDPNNVOÏNFOUBENJTRVFMFT 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(FARCC n° 01.0812.03.01 - suite) Aide à la prescription dans le cahier des charges : t t t t t t t "WBOUMBNJTFFOVWSFEFTBSEPJTFT QSÏWPJS VOF SÏDFQUJPO UFDIOJRVF EF MB DIBSQFOUF FO QSÏTFODF EV DPVWSFVSBöOEFTBTTVSFSRVFUPVUFT MFTDPOEJUJPOTTPJFOUSFNQMJFTQPVS PCUFOJSVOSÏTVMUBUTBUJTGBJTBOU -FT ÏDIBGBVEBHFT TFSPOU BEBQUÏT BVUSBWBJMTVSMBUPJUVSFBVDVOQPJOU EBQQVJOFTUBVUPSJTÏTVSMBDPVWFSUVSF DPODFSOÏF QBS MB SFTUBVSBUJPO MF QPTJUJPOOFNFOUEFTQMBUFBVYFUPV EF MB TUSVDUVSF EF MÏDIBGBVEBHF TFSPOU JOTUBMMÏT EF NBOJÒSF UFMMF RVF MF DPVWSFVS QVJTTF USBWBJMMFS DPOGPSUBCMFNFOUFUFOUPVUFTÏDVSJUÏ $IBRVFBSEPJTFEPJUQSÏBMBCMFNFOU ÐUSF TPOOÏF Ë MBJEF EVO NBSUFBV NÏUBMMJRVF BWBOU TB QPTF 6O TPO j̓GBVY̓xFOUSBÔOFSBTPOSFCVU -BUPJUVSFOFEPJUQBTGPSDÏNFOUÐUSF QBSGBJUFNFOU QMBOF -B DPVWFSUVSF QFVU TBEBQUFS EBOT VOF DFSUBJOF NFTVSFBVYEÏGPSNBUJPOTÏWFOUVFMMFT EF MB DIBSQFOUF QPVS BVUBOU RVF MÏUBODIÏJUÏTPJUQBSGBJUFNFOUBTTVSÏF 4JMFTSBOHTTPOUNBUÏSJBMJTÏTQBSMFT MBUUFTMFTUSBJUTEPVSOFTEFWSPOUÐUSF GBJUTBWBOUMFYÏDVUJPOEVUSBWBJM%BOT 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B - 018 Bureau de dépôt 4099 Liège X P501410 53*.&453*&-̓̓̓t̓̓̓0$50#3&/07&.#3&%²$&.#3&̓̓̓t̓̓̓/¡̓̓̓̓t̓̓̓#63&"6%&%²1¼5̓-*µ(&9 Mise au jour d’une portion fortifiée de la ville médiévale de Revogne (Beauraing) Les plus anciens indices d’occupation rencontrés appartiennent à l’époque gallo-romaine ; ils sont représentés par des fragments de céramiques et de tuiles trouvés dans les remblais médiévaux. Vue générale du chantier de fouille en mars 2013 : 1. Emplacement de la porte Marion ; 2. Rempart ; 3. Fossé défensif comblé ; 4. Constructions à l’intérieur de la ville © Moers-Balloïde/SPW Implanté à 6 km à l’est de Beauraing, Revogne se niche dans un rétrécissement de la vallée de la Wimbe, un affluent de la Lesse. L’éperon calcaire qui domine ce hameau de Famenne est surmonté des ruines arasées d’un château et de bâtiments d’une basse-cour datée des XVIIe et XVIIIe siècles ; sur la rive opposée de la rivière s’élève encore la porte de Lomprez, attribuée traditionnellement aux XIIIe-XIVe siècles. Ces constructions trahissent l’importance passée de l’endroit : au plus tard dès le Xe siècle, il est en effet le siège d’une seigneurie qui domine une grande partie de la vallée et des plateaux environnants. En 1154, l’entité est acquise par la principauté de Liège qui en fera une prévôté. Durant le XIIIe siècle, Revogne est dotée de droits et de libertés liés à son statut de ville. Son essor s’interrompt brutalement au cours de l’été 1466. La prévôté ayant participé à des actions de guérillas contre les intérêts du prince-évêque de Liège, Louis de Bourbon, elle subit un sort similaire à celui de Dinant. Son château est démantelé et la ville probablement ravagée par les partisans du prince-évêque et de son oncle, le duc de Bourgogne Philippe le Bon. Ce poids historique évoque le potentiel archéologique des lieux. Dans ce contexte patrimonial sensible, le projet d’un lotissement de quatre maisons, par la société momentanée Damilot-Libert, a incité le Service de l’archéologie (SPW / DGO4 / Direction extérieure de Namur / Patrimoine) à exécuter des sondages d’évaluation en janvier 2013. Cette opération a mis au jour des vestiges dont l’interprétation a nécessité un décapage extensif sur près de 600 m2. La parcelle concernée se situe à un point d’entrée du hameau, orienté vers le village de Focant. Au XIIIe siècle, l’espace est fortifié. Une des portes de la ville, la porte Marion, dénommée également porte du Levant, y est érigée. Ses fondations ont été exhumées dans l’emprise du futur lotissement et sous l’actuelle rue de Revogne – ce complément d’informations résulte du suivi simultané des travaux de voirie et de la mise en place de nouveaux égouttages. Un rempart en pierres calcaires est adossé au flanc oriental de la porte ; dégagé sur 30 mètres, il barre la plaine alluviale et se dirige vers la Wimbe. Cette maçonnerie est précédée par un fossé en eau dont les dimensions atteignent en moyenne 8 mètres de large sur 2,20 mètres de profondeur. À l’intérieur de la ville, l’apport de remblais et plusieurs solins de constructions en pan-de-bois témoignent de multiples réaménagements entre les XIII e et XVe siècles. Au total, 60 à 70 centimètres d’épaisseur de remblais séparent le plus ancien niveau de circulation médiéval du plus récent. L’ultime phase d’occupation comprend des bâtiments au sol en terre battue ou doté d’un plancher qui sont desservis par des ruelles pavées. Dans l’un de ces édifices subsistait la sole d’un âtre, sole un peu curieuse puisqu’elle était constituée de fragments de tuiles gallo-romaines. Ces dernières constructions subissent un violent incendie qui provoque leur abandon définitif et précède l’arasement du rempart. Un tel sinistre pourrait avoir été causé par la destruction de la ville en 1466. Dégagement du rempart. Le flanc oriental de la porte Marion correspond à la maçonnerie visible à l’arrière-plan. Photo Chr. Frébutte © SPW Les objets récoltés se composent particulièrement d’outils en fer, en cours de restauration, de trois monnaies et de tessons de poterie. Les monnaies, identifiées par Alain Fossion, comprennent : un denier tournois frappé sous Louis XI, entre 1240 et 1270 ; un double mite du comte de Namur Jean III, émis entre 1418 et 1429 ; un brulé du prince-évêque liégeois Jean de Heinsberg datant probablement d’entre 1419 et 1448. Quant à la vaisselle en terre cuite, analysée par Sophie Challe (SPW / DGO4 / Patrimoine / Direction de l’archéologie), elle reflète les trois siècles d’occupation médiévale et intègre des éléments associés à la préparation (marmites) et à la présentation/consommation des aliments (terrines) et de boissons (pichets, gobelets, coupelles). Elle souligne également l’évolution des céramiques produites régionalement ou importées. Ce second groupe inclut par exemple des grès du XIVe siècle de Brunssum (Limbourg néerlandais), de Langerwehe (Rhénanie) ou des grès du XVe siècle issus d’ateliers de Raeren et de Siegburg (Rhénanie). Afin que le public bénéficie de ces découvertes, le SPW, en collaboration avec la Ville de Beauraing et l’Office du Tourisme de Beauraing, a organisé des visites guidées du chantier, le dimanche 24 mars et durant le week-end des Journées du Patrimoine, les 7 et 8 septembre. Un total de près de 300 personnes ont ainsi participé à ce voyage dans le temps. Parallèlement, l’école communale toute proche de Honnay a adopté un projet pédagogique sur l’histoire de Revogne et la démarche archéologique. En conclusion, les résultats de la fouille de 2013 ont apporté des données significatives sur la topographie et la chronologie des occupations médiévales de Revogne. Ils alimenteront également des problématiques scientifiques à propos des petites villes du Moyen Âge. Christian '3²#655&, Responsable du Service de l’archéologie, SPW / DGO4 / Direction extérieure de Namur / Patrimoine, avec la collaboration de Carole )"3%: Petit pichet du XVe siècle en grès de Raeren ou de Langerwehe. Photo Chr. Frébutte © SPW 5 Les Nouvelles de l’Archéologie - N° 32 - 2013 Valoriser le site des mines néolithiques de Spiennes Reconnu par l’Unesco en 2000, le site archéologique de Spiennes est l’un des plus anciens et des plus vastes centres d’extraction de silex d’Europe. Parsemé de milliers de puits de mines, il s’étend sur 100 hectares et recèle les marques d’une exploitation minière longue de deux millénaires, de 4.350 à 2.300 av. J.-C. Ce site d’exception, patrimoine de l’humanité (Unesco), nécessitait un projet innovant, rendant les vestiges visibles, accessibles et soulignant les particularités de cet ensemble. Les mines néolithiques sont un témoin très complet de la sédentarisation des populations au Néolithique, de la spécialisation de la production et de l’entame de la distribution commerciale des produits dans nos régions. Les 100 hectares que couvre ce site intègrent, outre des puits et des galeries par dizaines de milliers, les ateliers de façonnage et de taille de la pierre attenants ainsi qu’un village contemporain de l’exploitation des minières. Les outils, des lames et des lames de haches tout particulièrement, traduisent une maîtrise aboutie de la technique. On les retrouve dans d’autres sites du Néolithique, à moyenne distance. Le Bourgmestre en titre de Mons, M. Elio Di Rupo, a posé la première pierre du nouveau centre d’interprétation baptisé « Silex’s », en septembre dernier. Le Bourgmestre faisant fonction, M. Nicolas Martin, l’équipe des archéologues, les conservateurs, architectes et partenaires l’ont accompagné dans sa présentation de l’ensemble des aménagements dédiés à la valorisation des minières. L’ouverture du Centre est prévue en avril 2015. Ce projet fait l’objet d’un cofinancement Union européenne/FEDER, Wallonie et Ville de Mons (auteur de projet). Pose de la première pierre du Centre d’interprétation « Silex’s » par M. E. Di Rupo, Bourgmestre en titre de la Ville de Mons. Photo Jean-Pierre Lippus © SRPH Résultat de la collaboration engagée depuis quelques années entre archéologues du SPW / DGO4 / DE du Hainaut 1 / Patrimoine / Service de l’archéologie et de la Société de recherche préhistorique du Hainaut (SRPH), la Ville de Mons, les architectes et 6 au dimanche. Le reste de l’année, sur réservation, des visites guidées seront organisées, adaptées au public, notamment aux groupes scolaires. Le nouveau Centre d’interprétation des minières néolithiques de Spiennes. Un fût vertical s’élance à l’aplomb du puits 53.2. et traduit, par son amplitude, la profondeur de la descente physique qui s’annonce. Il y règne une lumière naturelle zénithale. Architecture Bureau Holoffe et Vermeersch © H. and V. Holoffe Vermeersch. les scénographes, le Centre permettra de protéger, valoriser et donner une meilleure accessibilité au site archéologique. Le nouveau Silex’s abritera différents espaces : accueil, espace muséal, accès aménagés aux mines néolithiques, etc. Son élaboration, orientée vers la mise en valeur et la conservation, a été menée d’après quatre principaux objectifs : t proposer un accueil de qualité ; t sécuriser et mettre en scène la descente dans les minières ; t présenter le site dans sa dimension historique ; t abriter les fouilles en cours. Il sera installé sur le site de Petit-Spiennes. Il se présentera comme un bâtiment circulaire de 800 m², posé sur le terrain : une structure légère, en acier galvanisé, couverte de mailles ajourées, en acier également, sous une enveloppe en polycarbonate, légère et transparente. Grâce aux percements zénithaux circulaires, une lumière naturelle constante sur toute la périphérie se concentrera sur les minières. Le cheminement vers le pavillon fera l’objet d’aménagements qui faciliteront le parcours. Pour des raisons de conservation, l’accès en sous-sol sera limité à 5.500 visiteurs par an et ce, selon des modalités pratiques respectueuses de la conservation des mines. Le Centre sera ouvert au public chaque année d’avril à octobre, du mardi En attendant le printemps 2015 Les fouilles de ce site extrêmement fertile en traces et matériel archéologiques se poursuivent. Une information est donnée en continu sur le site et le blog des minières de Spiennes. Plus sporadiquement, les archéologues du Service de l’archéologie et la Société de recherche préhistorique du Hainaut (SRPH) participent à des événements, conférences, colloques, etc. ou organisent une communication sur le sujet des recherches, en particulier. Les Journées du Patrimoine 2013 ont été l’occasion de présenter des expositions sur les minières, ainsi que sur le matériel mis au jour. Elles ont accueilli un public d’intéressés dont des riverains particulièrement attentifs au passé récent des activités de fouilles et aux développements prévus dans le cadre de l’ouverture du Centre d’interprétation. Suivre les travaux et recherches archéologiques et autres développements à Spiennes : www.minesdespiennes.org. Anne-Françoise 1*²3"3%, SPW / DGO4 / Département du patrimoine d’après Ville de Mons et Hélène $0--&5, SPW / DGO4 / Direction extérieure du Hainaut 1 / Patrimoine / Service de l’archéologie La reconnaissance de l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité Trois critères ont été retenus par l’Unesco pour la reconnaissance du site de Spiennes. Tout d’abord, les mines néolithiques de Spiennes témoignent de manière exceptionnelle de l’inventivité et de l’ingéniosité des hommes de l’époque. Ensuite, le site illustre abondamment l’avènement des cultures néolithiques qui ont marqué une étape majeure dans l’évolution culturelle et technologique de l’homme. Enfin, le site est considéré comme un exemple remarquable de la technologie et de l’extraction du silex à cette époque. Suite à la page 19 Publications et Manifestations BELGIË - BELGIQUE P.B./P.P. B - 018 Bureau de dépôt 4099 Liège X P501409 53*.&453*&-̓̓̓t̓̓̓0$50#3&/07&.#3&%²$&.#3&̓̓̓t̓̓̓/¡̓̓̓̓t̓̓̓#63&"6%&%²1¼5̓-*µ(&9 Une exposition à ne pas manquer à l’Archéoforum de Liège : « Châsses. Du Moyen Âge à nos jours » À l’occasion du dixième anniversaire de son ouverture au public et en collaboration étroite avec le Trésor de la Cathédrale de Liège, l’Archéoforum de Liège propose, du 5 décembre 2013 au 16 mars 2014, une exposition dans sa salle récemment rénovée intitulée « Châsses. Du Moyen Âge à nos jours ». Cette collaboration effective avec le Trésor met ainsi en valeur les liens historiques entre le site de l’ancienne cathédrale Saint-Lambert et celui de la nouvelle cathédrale Saint-Paul, affirmés depuis la création de l’Archéoforum, sous l’égide de l’IPW. La redécouverte de l’âme en bois de la châsse de saint Thierry de Reims, datant du XIIIe siècle, a inspiré cette exposition sur le thème général des châsses, ces reliquaires précieux de tous types et techniques, des temps mérovingiens à nos jours. Cette œuvre rémoise, quasi inédite, est un témoin peu connu du sacre des rois de France au cérémonial duquel elle participait. Ainsi, Louis XIV et sa mère se sont recueillis devant elle avant le sacre du roi en 1654. L’œuvre est actuellement à l’étude à Liège et l’Institut royal du Patrimoine artistique a été sollicité pour parfaire le dossier scientifique grâce à l’analyse de prélèvements du bois. La plupart des pièces exposées – châsses ou autres reliquaires – sont pratiquement méconnues du grand public. Qu’il s’agisse des reliquaires portatifs préromans de Belgique, réunis pour la première fois, de la doyenne de nos châsses romanes, celle de Saint-Symphorien près de Mons, nettoyée récemment par l’IRPA, ou encore des deux châsses peintes de Strépy (XVIIe siècle) provenant de l’ancienne abbaye prémontrée de Saint-Feuillien du Rœulx. D’autres pièces des XIIe et XIIIe siècles, par leurs émaux et filigranes, permettront aussi d’évoquer les grands orfèvres mosans, tels Godefroid de Huy ou Hugo d’Oignies, ou limousins. Les visiteurs seront aidés dans leur visite par des panneaux didactiques, des visites La châsse de Saint-Symphorien © KIK-IRPA, Bruxelles guidées et un catalogue richement illustré. Celui-ci, d’un intérêt général durable, est rédigé par divers spécialistes et il prendra place dans la collection des Feuillets de la cathédrale de Liège. Du lundi au vendredi de 9h à 17h, le samedi à partir de 10h durant les périodes scolaires. Du lundi au samedi de 10h à 17h durant les périodes non scolaires. Durant l’exposition : tous les dimanches de 14h à 17h. Tarif individuel : 6 €. Tarif réduit : 5 €. Scolaires : 3 €. Groupe à partir de 10 personnes, visite guidée comprise sur réservation uniquement : 6 €. Forfait famille : 13 €. Invitation à lire ! À l’occasion des Journées du Patrimoine, organisées en septembre dans les trois régions du pays, quatorze éditeurs belges se sont unis pour présenter un choix d’ouvrages consacrés à l’art de construire et d’habiter, une offre très large allant du beau livre au guide d’itinéraires, de la monographie au livre spécialisé. Le catalogue intitulé Invitation à lire… publié à cette occasion est la première initiative de cette plateforme réunissant des éditeurs actifs dans ces domaines. D’autres propositions suivront. Le but de cette offre : attirer l’attention des libraires et bien sûr, par leur intermédiaire éclairé, du public le plus large sur l’exceptionnelle production éditoriale belge consacrée à notre riche patrimoine. Une production très diversifiée : à côté de publications qui illustrent le dynamisme de l’architecture contemporaine ou de l’ingénierie et qui mettent en évidence les enjeux rencontrés et les grandes personnalités – architectes, ingénieurs, artisans –, on y remarque l’attention particulière accordée aux diverses expressions de l’Art nouveau et de l’Art déco. Mais la volonté d’entretenir la connaissance du patrimoine plus ancien et d’en favoriser l’accès par des guides bien conçus et aisés à consulter y est aussi présent. L’identité de Bruxelles et son évolution liée à son rôle international constituent un autre aspect important de cette production éditoriale, à côté des nombreuses publications liées à l’engouement pour la BD, expression artistique caractéristique de notre pays. L’identité belge des éditeurs associés à cette entreprise offre aussi l’occasion de traiter des sujets ou des thèmes rarement abordés par les éditeurs étrangers. L’initiative « Invitation à lire… » le patrimoine mérite sans doute d’être saluée et de recevoir l’attention du public en cette rentrée littéraire et au lendemain de la célébration des Journées du Patrimoine. Clotilde (6*4-"*/ Directrice Éditions Mardaga Les éditeurs : 180° Éditions – Alice Éditions – Aparté Éditions – Archives d’Architecture Moderne – Cellule architecture de la Fédération Wallonie-Bruxelles – CFC-Éditions – Éditions du CIVA – Éditions FourreTout – Husson Éditeur – Institut du Patrimoine wallon – Éditions Mardaga – Éditions de l’Octogone – Prisme Éditions – Éditions Versant Sud. 7 Publications et Manifestations - N° 32 - 2013 Daniel C ONRA ADS Sur les traces de 14-18 en Wallonie En mémoire d’hier et de la Grande Guerre Le 4 août 1914, vers 10h, le cavalier Antoine Fonck tombe sous les balles à Thimister. Il est le premier soldat belge tué. Le 10 novembre 1918, sept officiers allemands en fuite franchissent la frontière belgo-néerlandaise à Mouland. L’un d’eux n’est autre que le Kaiser Guillaume II. Il a abdiqué la veille à Spa. L’Armistice est signé le lendemain. La Grande Guerre se termine à une vingtaine de kilomètres de là où elle a commencé. Cinquante et un mois se sont écoulés entre ces deux dates, faits de privations, de souffrance et de mort pour les populations. D’est en ouest et du nord au sud, pratiquement aucune région de Wallonie ne sera épargnée par les horreurs de la première « guerre totale ». Dominique N AHOÉ La mémoire du patrimoine Enrichi de nombreuses illustrations parfois inédites, ce livre, résultat de trois ans de recherches sur le terrain, autant que dans les archives, relate des évènements connus, des épisodes méconnus, des anecdotes. Il sillonne les chemins sanglants de l’invasion : le siège des forts de Liège et de Namur, le martyre de Herve, Visé, Andenne, Tamines, Dinant et de bien des villages, les quartiers ravagés, la boucherie des combats en Gaume et les tourments infligés aux civils. Il raconte la légende fantastique des Anges de Mons, la guerre de Churchill et d’Hitler à Ploegsteert et à Comines, le premier rideau de fer de l’histoire, les réseaux d’espionnage, les déportations, la vaste entreprise de reconstruction après la victoire. L’ouvrage répertorie également les héritages encore tangibles que la Grande Guerre a laissés en Wallonie dans les paysages, les rues, les monuments, la mémoire collective... Institut du Patrimoine wallon En mémoire d’hier pour raviver notre mémoire d’aujourd’hui. Daniel $0/3""%4, Dominique /")0², Sur les traces de 14-18 en Wallonie. La mémoire du patrimoine, Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2013, 360 p., 45 €. Plein feux sur la collection des « Dossiers de l’IPW » Le chantier palestinien d’Hosh el Etem à l’honneur La restauration et la réhabilitation de l’ensemble bâti d’Hosh el Etem dans le centre historique de Birzeit en Palestine constituent une première collaboration fructueuse entre Wallonie-Bruxelles International, l’Institut du Patrimoine wallon et l’organisation non gouvernementale palestinienne Riwaq implantée à Ramallah. L’ensemble ainsi restauré est destiné à héberger des professeurs étrangers invités par l’Université de Birzeit et des artistes en résidence. La première partie de l’ouvrage illustre la diversité d’intervention de Riwaq dans les centres anciens de Palestine mais aussi la créativité de ses architectes mise au service de la conservation dynamique de leur patrimoine et de l’affirmation de leur identité culturelle. La seconde partie est consacrée à l’élaboration et la mise en œuvre du projet de sauvegarde d’Hosh el Etem et aux stages de formation dispensés in situ par le Centre des métiers du patrimoine « la Paix-Dieu ». Largement illustrés, les stages de levés par métro-photographie et laser infrarouge, de ferronnerie traditionnelle et la peinture en décor ont permis de « réapprendre » aux artisans palestiniens des techniques parfois oubliées mais aussi de lier des contacts humains empreints de respect dans la quête de leurs racines. Khaldun #4)"3" et Jacques #"3-&5 avec Ruba4"-&&.Restauration et réhabilitation en Palestine. Hosh el Etem dans le centre historique de Birzeit. Restoration and rehabilitation in Palestine. Hosh el Etem in the Historic Centre of Birzeit (Les Dossiers de l’IPW, 10), Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2013, 144 p., 20 € (édition bilingue français et anglais). 8 10 LES DOSSIERS DE L’IPW Restauration et réhabilitation en Palestine 11 LES DOSSIERS DE L’IPW Splendeurs domestiques Les carrelages de sol et de mur en céramique et en ciment en Belgique Hosh el Etem dans le centre historique de Birzeit 12 LES DOSSIERS DE L’IPW Dictionnaire du patrimoine ferroviaire Anne DAUBECHIES et Gilbert PERRIN Restoration and rehabilitation in Palestine Hosh el Etem in the Historic Centre of Birzeit Khaldun BSHARA & Jacques BARLET Mario BAECK avec/with Ruba SALEEM Institut du Patrimoine wallon Institut du Patrimoine wallon Institut du Patrimoine wallon Splendeurs domestiques. La surprenante histoire du carrelage en Belgique Un patrimoine méconnu : le petit patrimoine ferroviaire Ce livre a pour objectif de retracer l’histoire des réalisations en carreaux de tous types en Belgique en général et en Wallonie en particulier depuis l’Antiquité jusqu’après la Seconde Guerre mondiale. Au cours de son histoire, le chemin de fer a laissé de multiples traces dans nos paysages : tranchées, remblais, viaducs, tunnels, bornes, balises, signaux, bâtiments de gares, maisons de garde-barrière, etc. Au travers de ce 12e volume de la collection « Les Dossiers de l’IPW », le lecteur découvrira les riches vestiges que l’on rencontre le long de nos lignes ferroviaires désaffectées lorsqu’elles ont été préservées et aménagées en chemins pour les usagers non motorisés, RAVeL ou Pré-RAVeL. Il pourra admirer les diverses formes que prend le savoir-faire de l’ingénieur quand il s’agit de bâtir un édifice ou un ouvrage d’art. Il apprendra ce qu’est, en termes ferroviaires, un crapaud, un patin ou un champignon. Il saura qu’une gare n’est pas toujours une gare et qu’un pont n’est pas toujours un pont. Nous souhaitons aussi que cette découverte puisse convaincre les autorités responsables de préserver soigneusement cet héritage du passé. Grâce à leur savoir-faire et à de nombreuses innovations technologiques, les principaux fabricants belges des XIXe et XXe siècles sont parvenus à produire à l’échelle industrielle des carreaux et des panneaux décoratifs dont la qualité, la diversité et la beauté ont contribué, durant plusieurs décennies, à leur renommée en Belgique et ailleurs. Ce patrimoine, fragile et méconnu, mérite donc toute notre attention en recourant à différentes méthodes d’entretien et de restauration relativement aisées à mettre en œuvre. Richement illustré, un échantillon de remarquables réalisations de carreaux en Wallonie clôt cet ouvrage. Mario #"&$,Splendeurs domestiques. Les carrelages de sol et de mur en céramique et en ciment en Belgique (Les Dossiers de l’IPW, 11), Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2013, 336 p., 30 €. Anne %"6#&$)*&4 et Gilbert 1&33*/, Dictionnaire du patrimoine ferroviaire (Les Dossiers de l’IPW, 12), Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2013, 114 p., 15 €. Suite à la page 17 La Vie des Associations BELGIË - BELGIQUE P.B./P.P. B - 018 Bureau de dépôt 4099 Liège X P605172 53*.&453*&-̓̓̓t̓̓̓0$50#3&/07&.#3&%²$&.#3&̓̓̓t̓̓̓/¡̓̓̓̓t̓̓̓#63&"6%&%²1¼5̓-*µ(&9 L’archéologie, c’est la classe ! En 2014, dans le cadre de l’Année de l’Archéologie, le réseau Archéopass se dote de dossiers pédagogiques ! L’archéologie est mystérieuse et porteuse de rêves. Mais que pourrait-elle apporter concrètement à l’école ? Cette question anime les médiateurs de musées et sites d’archéologie. Chacun, à sa manière, avec ses spécificités, y répond avec des activités et/ou des outils pédagogiques qui font le lien entre l’archéologie et les disciplines scolaires : les sciences, les mathématiques, l’histoire, la géographie, le français, ou d’autres matières. Faire de l’archéologie, c’est tenter de comprendre le passé grâce aux traces matérielles qui ont pu être conservées. Un archéologue met donc en place une véritable démarche scientifique. Avant de fouiller, il se pose des questions, émet des hypothèses. La fouille, non seulement, nourrit ce questionnement, mais aussi permet de chercher et de collecter des informations. Viennent ensuite les phases d’analyse. Enfin, le savoir est structuré, confronté et communiqué. L’énoncé de ces étapes, ici simplifiées, permet de se rendre compte à quel point les compétences, bases des programmes scolaires, sont proches de la démarche de l’archéologue. Notons également une autre proximité : les champs disciplinaires. L’archéologue s’entoure de spécialistes : géologue, topographe, palynologue, paléoanthropologue, etc. L’archéologie est interdisciplinaire. Elle fait donc découvrir différents métiers aux élèves de toutes branches et de toutes filières. Pas d’archéologie prétexte L’archéologie est une science complexe et complète. Elle mobilise savoir et savoirfaire autour d’une situation problème dans un but précis : tenter de comprendre le passé. C’est ce qui fait la richesse de l’archéologie en général et en particulier pour l’école. L’élève est mobilisé face à une problématique réelle et non artificiellement créée pour l’enseignement. Cette mise en situation particulière ouvre les champs de la découverte, de la sensibilisation et de l’éducation par et pour le patrimoine. Elle interroge sur ce que nous sommes, d’où nous venons et où nous allons. C’est la dimension citoyenne de l’archéologie. Les médiations de l’archéologie Les sites et musées d’archéologie sont conscients de ces ressemblances et de ces particularités. C’est pour cela qu’ils proposent des expériences uniques qui ne pourraient se dérouler dans une classe. La démarche archéologique, les lieux et la confrontation à l’objet réel participent évidemment à cette exclusivité. Mais ce sont les techniques de médiation utilisées dans ces lieux (musées et sites d’archéologie) qui rendent tout cela accessible et attrayant pour l’école. L’un des exemples les plus révélateurs est la pédagogie active. L’élève est amené à manipuler, tester, créer, s’interroger, réfléchir, bref, il apprend à agir et à réagir. travailler avec les écoles au service d’une éducation qui veut à la fois soutenir le cadre scolaire et le dépasser. Quatre dossiers pédagogiques à destination des enseignants Toutes ces réflexions menées par les musées et sites du réseau Archéopass ont donné lieu à quatre dossiers pédagogiques à destination des enseignants. Dans ces dossiers, vous trouverez des ressources documentaires de qualité et des activités d’encadrement d’une sortie scolaire. Quatre thématiques sont à votre disposition : Préhistoire et Protohistoire, par les médiateurs de la grotte Scladina, de l’Espace de l’Homme de Spy, du musée des Celtes et du Préhistosite/Préhistomuseum de Ramioul. Les Gallo-romains, par les médiateurs du musée royal de Mariemont, de Malagne la gallo-romaine, de la villa Mageroy et du musée archéologique d’Arlon. Le Moyen Âge, par les médiateurs de l’abbaye de Stavelot, du château de Logne, de la Maison du Patrimoine médiéval mosan et de l’abbaye de Villers. L’archéologie et ses méthodes, pas les médiateurs du musée royal de Mariemont et d’archéolo-J. En 2014, retrouvez les dossiers pédagogiques du réseau Archéopass, ces musées et leurs activités pédagogiques sur www.archeopass.be ! Marie-Julie ."-"$)& Musées et Société en Wallonie Les médiateurs des musées et sites d’archéologie sont conscients des impératifs scolaires. Ils font le lien entre l’école et l’archéologie. Leur mission est de 9 La Vie des Associations - N° 32 - 2013 Le système Hennebique et les constructions en béton armé de première génération fondamentale pour comprendre le fonctionnement structural alors prévu et les défaillances potentielles de dimensionnement. t À travers une lecture attentive de la littérature spécialisée publiée à cette période, les matériaux et procédés intervenant dans la fabrication du béton armé, utilisés couramment au début du XXe siècle, ont été identifiés et analysés. Des méthodes d’essais non destructives et destructives ont été appliquées, principalement sur le viaduc Colo-Hugues (1904, Brainel’Alleud, système Hennebique, fig. 1a et b), afin d’évaluer les caractéristiques mécaniques, les propriétés chimiques et la durabilité tant du béton que des renforcements métalliques. t Trois essais jusqu’à rupture ont été menés, au département BATir (ULB), sur des poutres à gousset en T provenant de ce viaduc ColoHugues (fig. 2). Ces essais fournissent les données essentielles pour estimer l’efficacité structurale du système Hennebique et identifier ses faiblesses. Fig. 1 – a. Vue du viaduc de Colo-Hugues en cours de construction. Fonds Hennebique, CNAM/SIAF/CAPA/Archives d’architecture du XXe siècle. Dossier 076 Ifa 46/5 et b. Vue du viaduc de Colo-Hugues en 2010 avant sa démolition © A. Hellebois Le comité « Patrimoine et Histoire » de la FABI (Fédération royale d’Associations belges d’Ingénieurs civils, d’Ingénieurs agronomes et de Bio-ingénieurs), actif dans le domaine du patrimoine culturel immobilier, s’intéresse aux dernières avancées scientifiques et techniques, notamment en matière de conservation et restauration du patrimoine bâti. Ce comité entretient un lien actif avec la recherche universitaire belge. Le comité FABI « Patrimoine et Histoire » a d’ailleurs organisé une série de conférences sur l’histoire du béton armé, rassemblé en un volume Histoires de béton. Patrimoine, durabilité et innovations publié en 2013 par FEBELCEM (Fédération de l’Industrie Cimentière Belge) avec le soutien de l’IPW. C’est dans ce cadre qu’est mise à l’honneur la thèse de doctorat en Sciences de l’Ingénieur d’Armande Hellebois (Aspirante F.R.S.-FNRS), défendue, avec succès, ce 2 juillet 2013 à l’Université libre de Bruxelles (ULB) et intitulée Études théoriques et expérimentales des constructions en béton armé de première génération. Contribution à l’analyse de la capacité portante du système Hennebique. Le promoteur de cette recherche est le Prof. Bernard Espion (ULB). Cette recherche visait une meilleure connaissance et une conservation plus pertinente des structures en béton armé datant de la fin du XIXe siècle jusqu’à la Première Guerre mondiale. L’analyse de certains projets actuels de restauration fait apparaître des interventions inadéquates, révélant des lacunes dans la compréhension des spécificités du béton armé de cette époque. Ce doctorat s’est donc attelé à identifier les particularités structurales des constructions en béton armé de première génération. Plusieurs axes de recherche ont été développés et ont abouti aux principaux résultats suivants : t 10 Un inventaire des constructions en béton armé d’avant 1914 sur le territoire de la région de BruxellesCapitale a identifié jusqu’à présent plus de 500 biens, illustrant les divers types d’utilisation constructive du béton armé à cette période. Cet inventaire est complété par un relevé détaillé des brevets, environ 600, déposés à ce sujet en Belgique à la même époque. Les brevets ont joué un rôle fondamental dans le développement du béton armé. t À la lecture du panorama offert par l’inventaire conjugué des constructions et des brevets, la prééminence de la compagnie du Français François Hennebique, et de son système de béton armé, sur le marché bruxellois (et par extrapolation sur le marché belge) est alors indéniable. Bien connu encore aujourd’hui, le « système Hennebique », soit un ensemble monolithique formé par des dalles (hourdis), poutres et colonnes, a, en réalité, évolué au fil du temps. Cette évolution a été observée par l’étude d’une trentaine de cas pratiques exécutés par Hennebique entre 1900 et 1930 en Belgique. t Autre acteur important : l’ingénieur belge Paul Christophe (1870-1957). Il fut parmi les premiers théoriciens du béton armé mais, jusqu’à la présente recherche, sa vie et son œuvre étaient restées assez confidentielles. La publication de son ouvrage Le béton armé et ses applications en 1899 constitue une étape importante, et internationalement reconnue, pour le dimensionnement rationnel d’éléments structuraux en béton armé. La découverte d’une partie de ses archives personnelles a permis de clarifier son rôle dans la diffusion du béton armé, surtout sur le plan théorique. t Les différentes approches, théoriques comme empiriques, de dimensionnement sont aussi brièvement décrites dans la recherche, en parallèle avec les premières règlementations parues entre 1904 et 1923. Maîtriser les hypothèses et les méthodes de calculs employées à l’époque est, en effet, une étape Fig. 2 - Premier essai jusqu’à rupture sur une poutre extraite du viaduc de Colo-Hugues © A. Hellebois t Les pathologies observées dans les bétons armés datant du début du XXe siècle (nids de graviers, corrosion des armatures, etc.) résultent, la plupart du temps, des limitations à la mise en œuvre causées par les outils sommaires à la disposition des constructeurs (vibration à la main, rapport eau/ciment plus élevé qu’aujourd’hui, etc.) et par une connaissance limitée des phénomènes physiques et chimiques, surtout à long terme. Pour en savoir plus, l’intégralité de cette thèse de doctorat (rédigée en anglais) est disponible à l’adresse suivante : batir.ulb. ac.be/publications.html#PhD. Par ailleurs, si vous souhaitez être tenu informé des activités du comité FABI « Patrimoine et Histoire » envoyez vos coordonnées par email à [email protected]. Armande )&--&#0*4, Michel 1307045 et Bernard &41*0/ Suite à la page 15 Le Centre de la Paix-Dieu BELGIË - BELGIQUE P.B./P.P. B - 018 Bureau de dépôt 4099 Liège X P501411 53*.&453*&-̓̓̓t̓̓̓0$50#3&/07&.#3&%²$&.#3&̓̓̓t̓̓̓/¡̓̓̓̓t̓̓̓#63&"6%&%²1¼5̓-*µ(&9 Fin de restauration du moulin de l’abbaye de la Paix-Dieu Vue ancienne du moulin © Liège, Centre d’Archives et de Documentation de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles, fonds de la Ville de Liège Le moulin et sa couverture provisoire © IPW Occupant une position stratégique à l’entrée du site, ce moulin a été construit en 1665. Il était divisé en deux fonctions distinctes : la fonction industrielle de moulin et la fonction d’habitation du meunier. Le moulin était toujours en activité pendant la Deuxième Guerre mondiale. Après son abandon vers 1950, il s’est progressivement détérioré et se trouvait à l’état de ruine au début des années 2000. Étude et projet En 2005, l’Institut du Patrimoine wallon a lancé un concours d’architecture pour sa restauration. Le programme consistait en l’aménagement d’un local d’accueil pour la Maison du Tourisme Hesbaye-Meuse et de bureaux dédiés aux agents du Secrétariat des Journées du Patrimoine. Des espaces pour l’archivage et le stockage de matériel étaient également exigés. L’association momentanée – Bertrand Evrats, Delphine Péters et Andrea Ténuta – a remporté ce concours. Les architectes ont voulu conserver l’aspect originel de l’édifice. Les principales modifications sont liées à l’apport de lumière. Une nouvelle circulation verticale prend place à l’intérieur du moulin. Elle devient source de lumière dans un bâtiment dont les ouvertures d’origine sont étroites pour des raisons purement fonctionnelles. La cage d’escalier est conçue telle une « langue » qui s’étire jusqu’en toiture pour y prendre la lumière et la refléter ensuite jusqu’aux entrailles du moulin. Tous les locaux techniques sont concentrés dans l’appentis et en occupent déjà toute la surface. On lui a greffé une extension, un prolongement enfoui dans le talus. Une nappe végétale recouvre l’ensemble et apparaît comme le prolongement de la prairie fleurie du talus. Elle répond ainsi au versant nord de la toiture recouverte d’ardoises. Le chantier À la demande du maître de l’ouvrage, les travaux du moulin ont été divisés en lots afin d’ouvrir le marché à des artisans spécialisés et leur donner l’opportunité d’exprimer leur talent. Les cinq lots – gros-œuvre, charpente, couverture, menuiseries et enduits à la chaux – ont été attribués par appel d’offres général. Le prix n’était pas le premier critère d’attribution. Un stage « torchis » a également été organisé pour hourdir le pan de bois. Ce stage a été inséré dans le planning du chantier comme un « 6e lot » offrant ainsi aux stagiaires la possibilité de réaliser un travail concret destiné à perdurer. La qualité des études, les choix du maître de l’ouvrage alliés à l’écoute du savoir-faire des artisans ont contribué à la réussite de ce chantier tant pour le résultat final que pour l’esprit de dialogue et de respect mutuel qui a régné entre tous les acteurs pendant ces deux années de chantier. Le moulin a été inauguré ce 30 août 2013 en présence du Ministre du Patrimoine, Carlo Di Antonio et était accessible au grand public lors de la journée « portes ouvertes » du 13 octobre 2013. © IPW Sa restauration et sa réaffectation s’inscrivent dans le projet global de restauration du site de l’abbaye de la PaixDieu et de sa reconversion en Centre des métiers du patrimoine. Le moulin restauré et sa cage d’escalier. Photo G. Focant © SPW 11 Le Centre de la Paix-Dieu - N° 51 - 2013 Fin de restauration du moulin de l’abbaye de la Paix-Dieu - Fiche technique Maître de l’ouvrage Institut du Patrimoine wallon Entreprises Lot 1 « gros-œuvre et coordination » : Bajart s.a. Lot 2 « charpente et pan-de-bois » : Association momentanée Pascal Lemlyn / Tong & Fils sprl Lot 3 « couverture » : Entreprise Tong & Fils sprl Lot 4 « menuiseries extérieures et intérieures » : menuiserie Adelaire s.a. Lot 5 « enduits à la chaux » : Platro-Meuse sprl jeunes compétiteurs accompagnés de leurs experts, du 2 au 7 juillet 2013. Cinq des jeunes compétiteurs ont obtenu un médaillon d’excellence. Antoine Evrard, le cadet de l’équipe, jeune menuisier de 17 ans de l’ICET Bastogne, s’est fièrement défendu autour des compétiteurs internationaux. Le Centre de la Paix-Dieu l’a soutenu tout au long de son entraînement et de sa préparation. Bureaux d’études Architecture : Association momentanée Bertrand Evrats / Delphine Péters / Andréa Ténuta Ingénieur en stabilité : StabiliD Ingénieur en techn. spéciales : Ageci Financement Les travaux ont été réalisés pour un montant de 1.708.865 € et financés à 100 % par le Département du patrimoine, Direction de la restauration. Worldskills Leipzig 2013 L’Institut du Patrimoine wallon via son Centre des métiers du patrimoine soutient depuis plusieurs années l’action de SkillsBelgium pour la promotion des métiers manuels et techniques. Cette année, à Leipzig, la Wallonie a été magnifiquement représentée par une équipe de quinze Plus d’infos : www.skillsbelgium.be À la cellule pédagogique du Centre des métiers du patrimoine, un été riche d’expériences… La Fondation pour l’Architecture, située rue de l’Ermitage à Ixelles, était l’hôte et surtout le partenaire du premier stage de cet été 2013. Du 1er au 5 juillet, le thème abordé était celui des voûtes, plafonds et coupoles. Les apprentis architectes s’en sont donné à cœur joie, entourés d’animatrices des deux institutions. Ils se sont essayés à l’histoire de l’art, à l’architecture, à la taille de pierre avec Marie de Belder, artisane tailleur de pierre, et à l’archéologie du bâti. Les cinq journées étaient rythmées par des animations et des visites proposées par les deux institutions partenaires : la réalisation de la maquette d’une coupole, des expériences sur les forces, la visite de l’abbaye de La Cambre, des ateliers de taille de pierre, etc. Cette semaine de découvertes s’est achevée par une belle exposition où étaient présentées les différentes productions des stagiaires dont la voûte en plâtre, œuvre collective des apprentis sculpteurs. Cette première « aventure » vécue conjointement par la Fondation pour l’Architecture et le Centre des métiers du patrimoine laisse présager d’autres stages, d’autres projets, etc. Que de belles rencontres ! « Au détour d’un sentier, longeant la rivière la Grande Nèthe, nous apercevons le petit pont. Il n’en reste pas grand-chose : le tablier est recouvert de mousses, d’humus et de lierres. Les rambardes en rocaille ont presque totalement disparu. Presque, car en y regardant d’un peu plus près, nous découvrons la naissance des branches en cimenterie. Un bon départ pour la création de deux nouvelles rambardes. » « Nous », ce sont dix stagiaires venus s’initier à la technique de la cimenterie rocaille avec le grottaiolo-rocailleur Gabriel Pirlet (Christine Salles, Mathias Coderch et AnneLaure Roul de Patrimoine Patrimonis de 12 Perpignan, Marie Hanquart – guide chez Arkadia à Bruxelles, Agnès Philips, Sandrine Counson et Muriel De Potter du Centre des métiers du patrimoine « la Paix-Dieu » et Paul Van Schoors, Luc Verstraeten et Jan Durnez de l’abbaye de Roosendael). Le travail de restauration s’est déroulé en plusieurs étapes : d’abord, il a fallu recréer une structure de branchages à l’aide de tiges filetées en métal, ensuite faire couler du ciment dans des tuyaux servant de coffrage aux branches des deux rambardes, et pour finir enduire puis sculpter les réseaux de branches de ciment afin de leur donner un fini naturel. Parallèlement aux après-midis « restauration rocaille », les matinées et les soirées étaient consacrées à, d’une part, la découverte d’institutions patrimoniales telles que les abbayes de Villers-la-Ville, Herkenrode et celle des Dunes à Koksijde, et d’autre part, à des tables rondes de réflexion autour de la pédagogie et des problématiques de la médiation du patrimoine. Chacun, avec son vécu, a pu apporter une pierre, ou plutôt du ciment, à l’édifice. © IPW Une rentrée sur les chapeaux de roue… L’équipe de l’abbaye de Roosendael avait réservé à ses invités deux visites exceptionnelles : la première, au jardin d’hiver Art nouveau et au jardin anglais de l’Institut des Ursulines à Sint-KatelijneWaver et la seconde, orchestrée par Paul Van Schoors, guide exceptionnel et initiateur de ce stage, dans les dédales des rues typiques de Malines. Absolument magnifique ! Voici deux mois que le Centre des métiers du patrimoine a rouvert ses portes aux écoles permettant aux jeunes de s’essayer à un métier du patrimoine architectural pendant quatre jours. Parmi ceux-ci, les élèves de deux classes de 1er degré général de l’école Decroly (Bruxelles) ont découvert les métiers d’artisan du verre et de peintre en décors en travaillant, entre autres, sur un projet commun aux deux artisans (Patrick Broers et Véronique Franck) : une peinture sur verre. En effet, l’équipe pédagogique et les artisans ont pour nouvel objectif de mettre sur pied des projets de collaboration en mélangeant les techniques respectives de chaque artisan. Une semaine où la tête et les mains se sont retrouvées pour pleinement collaborer ! Pour l’artisan, c’est une évidence… Mais pour les historiens de l’art et archéologues présents, cette expérience fut plus qu’enrichissante. L’année est loin d’être terminée et de beaux projets s’annoncent encore : de la peinture à la chaux sur tuffeau, des blasons en reliefs peints, un châssis en bois intégré dans son encadrement de pierre, etc. l’honneur à la Paix-Dieu L’enseignement spécialisé conduit le jeune vers l’autonomie et le monde du travail par l’acquisition de compétences liées à un métier ainsi que par un parcours d’insertion socioprofessionnel spécifique. Ce 19 septembre 2013, sur le site du Centre des métiers du patrimoine, a eu lieu l’événement « Métiers verts, jobs en or ». Cette action a été impulsée par l’Instance de pilotage inter-réseaux de l’enseignement qualifiant de la zone de Huy-Waremme (IPIEQ) dans le cadre de « 2013, Année des Compétences ». © IPIEQ Les IPIEQ – il y a une instance par zone d’enseignement – fonctionnent depuis 2009 sur base d’un décret de la Fédération Wallonie-Bruxelles et regroupent les mondes socioprofessionnel et scolaire. Elles ont notamment pour mission de valoriser l’enseignement technique et professionnel dont de nombreuses sections souvent, hélas, trop peu fréquentées, conduisent pourtant vers des métiers porteurs et donc vers l’emploi. L’objectif de « Métiers verts, jobs en or » était double : mettre en lumière l’enseignement secondaire spécialisé, méconnu et attirer l’attention sur un secteur caractéristique de l’arrondissement de Huy-Waremme : l’horticulture. L’enseignement spécialisé est organisé en quatre formes d’enseignement, ce qui permet de répondre aux besoins spécifiques de chaque enfant. Par ailleurs, au terme de sa scolarité en forme 3, l’élève peut également obtenir un certificat de qualification, comme dans l’enseignement professionnel ordinaire, dans plus de 50 métiers différents répartis en sept secteurs professionnels : agronomie, industrie, construction, hôtellerie-alimentation, habillementtextile, économie, services aux personnes et arts appliqués. La possibilité d’insertion socioprofessionnelle offerte par cet enseignement est complétée par un dispositif novateur, financé par le Fonds social européen (FSE), appelé TransitionInsertion, qui vise à accompagner le jeune de la fin de sa scolarité à son entrée dans le monde du travail pour maximiser ses chances d’intégration professionnelle. Pour permettre aux visiteurs de mieux appréhender le secteur de l’horticulture, des partenaires actifs dans la formation et la mise en valeur de cette filière professionnelle ont également collaboré à l’action : le Centre de technologie avancée (CTA) Formations agronomiques des secteurs verts de Gembloux, les projets Point vert et Caravane Alpi Agricole qui permettent, notamment, le lancement dans le métier de maraîcher ainsi qu’un entrepreneur en parcs et jardins. Par des ateliers participatifs – art floral, rempotage, culture maraîchère, etc. – des témoignages et la présentation d’aspects novateurs mis en place dans l’enseignement spécialisé (école numérique, Transition- © IPIEQ Insertion), « Métiers verts, jobs en or » a donc permis de montrer aux près de 200 participants le savoir-faire et l’expérience d’élèves d’horticulture de l’enseignement spécialisé de forme 3 et de leurs professeurs, l’excellence et les enjeux de cet enseignement ainsi que les particularités du secteur horticole. Le public était principalement composé de chefs d’établissement scolaire (primaire ordinaire et spécialisé, secondaire ordinaire et spécialisé), d’instituteurs, de directions de CPMS mais aussi d’élèves inscrits en dernière année de l’enseignement primaire spécialisé – plus de 100 élèves étaient présents ce 19 septembre – et enfin, de représentants du monde socioprofessionnel. Plusieurs représentants des réseaux d’enseignement et de la Direction générale de l’Enseignement obligatoire ainsi que des conseillers des Ministres de l’Enseignement obligatoire et du Patrimoine ont rehaussé cette journée par leur présence. Un lunch, réalisé par une section d’hôtellerie de l’enseignement spécialisé, qui a fait la part belle aux produits maraîchers et aux légumes oubliés, a clôturé dans la bonne humeur cet événement, certes récréatif, mais porteur d’un message important. Sébastien ;"/644*, Chef de projet IPIEQ Huy-Waremme Bon vent ! Voici cinq ans que les trois académies universitaires francophones et la Haute École Charlemagne ont réuni leurs compétences pour offrir aux jeunes architectes, ingénieurs architectes, ingénieurs en constructions, archéologueshistoriens de l’art et architectes du paysage une formation spécialisée en conservation et restauration du patrimoine culturel immobilier. L’Institut du Patrimoine wallon assure la coordination administrative de cette formation. Cette année 2013 on a vu deux promotions terminer leur formation au terme de deux années intenses pour suivre un cursus de 120 crédits de cours à travers la Wallonie : pas moins de 14 étudiants sont sortis diplômés et ont été fêtés lors de la 6e rentrée académique du Master, le 4 octobre, en présence de la princesse Claire de Belgique. Au cours de cette séance académique, l’architecte en chef des Monuments historiques Didier Repellin, qui avait inauguré le cycle des conférences du Master voici cinq ans, a fait un brillant exposé sur le projet de restauration du Grand Hôtel-Dieu de Lyon. Les étudiants qui ont clôturé ces deux années, à l’issue du TFE, avec Grande Distinction sont l’historienne de l’art Florine Blin (en binôme avec Nathalie Simon) et l’architecte Julie Boldrin. Les étudiants qui se sont distingués sont les historiens de l’art Amandine Schaus et Bastien Smeets, les architectes Julien Étienne, Guillaume Rambaud (en binôme avec Bérengère Linotte), Pauline Samson (en binôme avec Katalin Takacs), Lilian Saraiva Santos, Jehanne Seghers, Nathalie Simon (en binôme avec Florine Blin) et l’architecte Didier Repellin, le conférencier de la soirée © IPW du paysage Katalin Takacs (en binôme avec Pauline Samson). Les étudiants qui ont satisfait sont l’historienne de l’art Bérengère Linotte (en binôme avec Guillaume Rambaud), l’architecte Élodie Chantinne et l’ingénieure en construction Brigitte Van Hemelryck. 13 Le Centre de la Paix-Dieu - N° 51 - 2013 « Métiers verts, jobs en or » : l’enseignement spécialisé et le secteur de l’horticulture mis à Le Centre de la Paix-Dieu - N° 51 - 2013 Conférence de François Icher, « Les oeuvriers des cathédrales » Pas moins de 130 personnes curieuses et avides d’entrer dans les mystères des grands chantiers du Moyen Âge ont écouté avec grande attention, ce vendredi 20 septembre 2013, François Icher, Docteur en Histoire et spécialiste de l’histoire des compagnonnages. Celui-ci a présenté les différents corps de métiers qui permettent la construction des édifices, ainsi que leur vie quotidienne. Il a décrit les impacts sociaux politiques, économiques et religieux de ces entreprises qui par leurs talents ont participé à l’identité de notre cadre de vie. Cette conférence amorçait une année académique 2013-2014 riches en enseignements multiples. Prix du Mémoire 2013 Pour sa 5e édition, l’Institut du Patrimoine wallon a décidé de réitérer, en 2013, l’opération « Prix du Mémoire », portant sur un mémoire relatif à la sauvegarde du patrimoine immobilier et s’adressant aux titulaires d’un diplôme d’historien de l’art et archéologue, architecte, d’ingénieur architecte ou du Master complémentaire en conservation-restauration du patrimoine culturel immobilier. Les sujets retenus sont, soit une étude préalable à la restauration d’un monument, une étude spécifique d’analyse préalable appliquée à un monument, une étude historique et/ou technique d’un monument, une typologie architecturale, une technique ancienne, une analyse des potentialités de réaffectation d’un monument ou une étude monographique de l’œuvre d’un architecte, d’un paysagiste, d’un artiste ou d’un homme de métier. Au travers des dossiers qui lui ont été confiés, l’Institut a pu constater la richesse et l’utilité de la documentation contenue dans ces mémoires. Dans le cadre de sa mission de valorisation du patrimoine, notamment à travers des publications, l’IPW récompense Le programme des stages 2013-2014 Ces stages sont accessibles à toute personne ayant le désir d’améliorer ses connaissances dans le domaine de la conservation et de la restauration du patrimoine architectural : artisans, ouvriers, entreprises, architectes, historiens de l’art, gens de métiers, enseignants du secteur et gestionnaires du patrimoine. Le programme complet, les dates des stages et tout renseignement complémentaire peuvent être obtenus au Centre des métiers du patrimoine et sont également disponibles sur le site internet : www. paixdieu.be. Centre des métiers du patrimoine Rue Paix-Dieu, 1b 4540 Amay Tél. +32 (0)85 / 410 350 Fax : +32 (0)85 / 410 380 [email protected] 14 donc un de ces mémoires et, le cas échéant, le publie, in extenso ou partiellement, dans l’une ou l’autre de ses collections. Ces publications ainsi que les mémoires non récompensés viennent enrichir le Centre d’Information et de Documentation du Centre des métiers du patrimoine. Cette année, sur les dix mémoires remis, deux prix ex aequo ont été décernés ainsi qu’une mention particulière. Les lauréates sont : Caroline Pinon pour La chapelle du château de Deulin (Hotton). Étude de l’architecture et des décors, préalable au projet de conservation et de restauration, mémoire de fin d’études réalisé en vue de l’obtention du diplôme de Master complémentaire en conservation et restauration du patrimoine culturel immobilier (2011) et Gwendael Rasseneur pour Le charbonnage de Beaulieu à Havre : un site, une reconversion ?, travail de fin d’études réalisé en vue de l’obtention du diplôme de Master complémentaire en conservation et restauration du patrimoine culturel immobilier (2011). Le montant du prix décerné étant de 750 euros pour chacune d’entre elles. Nos Les lauréates accompagnées de la princesse Claire de Belgique et d’Anne-Françoise Cannella © IPW Le jury a également accordé une mention particulière à Aude Kubjak pour Un ensemble architectural éclectique à Liège : la rue Pont d’Avroy et ses façades (1884-1914), travail de fin d’études réalisé en vue de l’obtention du diplôme de Master en histoire de l’art et archéologie, ULg (2012). Les prix ont été décernés au Centre des métiers du patrimoine à Amay lors de la 6e rentrée académique du Master complémentaire en conservation et restauration du patrimoine culturel immobilier, le 4 octobre dernier, en présence de S.A.R. la princesse Claire de Belgique. Stages Dates 16 Couverture métallique - le zinc 13 au 15 janvier 2014 17 Marchés publics - une aide 16 et 17 janvier 2014 18 Dorure - la reparure (2e cycle) 20 au 24 janvier 2014 19 Charpentes en bois - roues en bois 27 au 31 janvier 2014 20 Techniques d’imitation des matières 3 au 7 février 2014 2c La chaux - un matériau et ses diverses utilisations (1er cycle) 5 au 7 et 12 au 14 février 2014 21 Humidité dans le bâtiment 19 et 20 février 2014 22 Dorure - les patines (2e cycle) 24 au 28 février 2014 23 Patrimoine et énergie 12 au 14 mars 2014 2d La chaux - un matériau et ses diverses utilisations (1er cycle) 17 au 19 et 26 au 28 mars 2014 24 Techniques de réparation des pierres calcaires 31 mars et 1er au 4 avril 2014 25 Les moulures - stucs, staffs, enduits (2e cycle) 22 au 25 avril 2014 26 Nettoyage et protection des façades 23 au 25 avril 2014 27 Archéologie du bâti 28 au 30 avril 2014 28 Techniques décoratives à la chaux (2e cycle) 5 au 7 mai 2014 29 Technique de pavage 5 au 9 mai 2014 30 Colombage et torchis 16 et 19 au 23 mai 2014 31 Technique du stuc (2e cycle) 12 au 16 mai 2014 32 Cimenterie rocaille - une technique 12 au 16 mai 2014 33 Maçonneries de moellons 16 et 19 au 23 mai 2014 34 Gestion des sépultures et du patrimoine funéraire 20 au 22 mai 2014 35 Les marbres belges 26 au 28 mai 2014 36 L’architecture Art nouveau 2 au 4 juin 2014 37 Consolidation des maçonneries anciennes 30 mai et 2 au 6 juin 2014 38 Patrimoine campanaire - études préalables 10 au 13 juin 2014 39 Perfectionnement en patrimoine architectural pour guidestourisme 12 et 13 juin 2014 40 Maçonneries de pierres sèches 16 au 20 juin 2014 La Vie des Associations - N° 32 - 2013 Suite de la page 10 Le Lycée Léonie de Waha, un témoin incontournable de l’architecture moderne en Wallonie Le bâtiment a été inauguré officiellement le 25 septembre 1938. Construit de 1936 à 1938 sur les plans de l’architecte Jean Moutschen, il est destiné à accueillir l’Institut supérieur de Demoiselles, créé par Madame Léonie de Waha de Chestret en 1868, puis confié à la Ville de Liège. L’hôtel de Crassier, qui héberge les classes rue des Célestines, devenant exigu, l’échevin Georges Truffaut donne l’impulsion nécessaire pour créer un bâtiment résolument moderniste qui intègre des espaces de vie exceptionnels pour l’époque (des laboratoires, gymnases et piscine, internat, salle des fêtes, salle de musique). L’architecte a fait appel à dix-huit artistes wallons tels que Crommelynck, Donnay, Mambour, Dupagne, Caron, Stevens, Ludovic Janssen, etc. Entre 1937 et 1940, ces artistes créent aux quatre coins de l’école vingt œuvres originales à travers huit modes d’expression plastique relevant, pour la plupart, de l’art monumental : des bas-reliefs, fresques, mosaïques, peintures sur toile, peintures sur verre et vitraux. De la façade au bassin de natation, en passant par les laboratoires de chimiephysique. Le bâtiment, inscrit au patrimoine exceptionnel de Wallonie en 1999, abrite maintenant une école fondamentale (qui crée en 1989 l’immersion linguistique) et un Athénée Léonie de Waha (qui est organisé à partir de septembre 1998 pour développer un enseignement en pédagogie active – pédagogie Freinet). État des lieux Après avoir connu de nombreux travaux depuis douze ans (mises en conformité, remplacement des châssis, rénovation des toitures, création de douze classes sur le plateau de l’ancien internat, restauration de la façade, rénovation de divers lieux), deux chantiers sont actuellement en cours et concernent deux espaces classés. t La piscine Elle est ornée de mosaïques dues à Adrien Dupagne et de vitraux de Marcel Caron. La première étape a consisté à rénover la toiture de ce bâtiment. Une deuxième étape se termine actuellement : l’analyse des mosaïques en pâte de verre est réalisée par Monsieur Bossiroy, Attaché scientifique à l’ISSeP. Les mosaïques ont été inventoriées, elles sont protégées in situ, l’analyse est en cours de rédaction et une restauration pourra être lancée sur cette base : Monsieur Bossiroy a pu identifier les techniques utilisées lors de la réalisation (fabrication des verres, technique de pose). Pour la suite… Le plan de restauration de la piscine réalisé par le bureau d’architecture Pierre Maes & associés est prêt à être mis en œuvre. Le bassin et ses aménagements, mais aussi les châssis de fenêtre, la circulation d’air, l’éclairage, etc. seront restaurés pour que le lieu reste authentique. t La salle des fêtes/salle de conférences Son imposant volume correspond à la façade aveugle qui isole le reste de l’établissement du brouhaha du boulevard. Fermée en 1992 parce qu’en 1938 on utilise un matériau alors révolutionnaire pour l’insonorisation et la protection au feu : l’amiante ! La salle en amphithéâtre dispose de 850 fauteuils, avec une scène équipée d’une machinerie pour les décors et d’une régie (son/lumière), une cabine de projection et un écran de cinéma. L’acoustique est excellente. Cette salle est ornée de deux fresques monumentales de 26 m/4,50 m réalisées par Auguste Mambour et Fernand Crommelynck. La première est une véritable synthèse de l’œuvre de Mambour dont elle répète à l’infini les personnages-types : La salle des fêtes et de conférences avant chantier © Chr. Mans hommes primitifs stéréotypés, fortement charpentés, à la fois virils et tendres, aux attitudes robustes mais candides. On les découvre dans différentes scènes de vie et le décor est réduit à sa plus simple expression (arbres stylisés et ciel presqu’inexistant). La palette des couleurs est sobre et sommaire avec une dominante de bleu. La fresque de Crommelynck retrace l’évolution de l’homme, une sorte de ligne du temps dans l’esprit de la Renaissance italienne : des hommes vivant précairement de chasse ou de pêche, dans leurs activités de la vie quotidienne, sous le regard des édiles de la Cité habillés de toges noires. Le paysage évoque la Grèce ou l’Italie, et l’artiste apporte beaucoup de soins à développer des détails : des montagnes, des oliviers, un champ de blé, un sol aride. L’artiste est un grand coloriste : il utilise des bruns sombres, des verts profonds, des bleus azur et des jaunes éclatants et les marie harmonieusement à des tons pastels plus sobres. L’entreprise Laurenty a été chargée cet été de réaliser le désamiantage de la salle et des espaces attenants. Concrètement : protéger les œuvres, nettoyer l’ensemble des locaux et des matériels installés (sièges, décors anciens, projecteurs de cinéma, etc.), supprimer les parties de sol, de plafond et de mur qui contiennent de l’asbeste. Tout le matériel nettoyé est conservé sur place et sera restauré. L’objectif du projet n’est pas d’arracher l’ensemble et de le remplacer par du neuf, mais de remettre en état et si c’est impossible de remplacer à l’identique. Chantier particulier : il devait être limité dans le temps des vacances scolaires. La salle se trouvant dans le bâtiment en façade, il a fallu limiter ou interdire la circulation des personnes dans le hall d’entrée du bâtiment ! Des procédures très strictes ont été mises en place autant pour la sécurité des personnes et des travailleurs que pour la protection des fresques et des traces patrimoniales. Pour la suite… Ce chantier maintenant terminé, une deuxième phase va être lancée : l’expertise des fresques pour évaluer les besoins de restauration. Ensuite, en suivant le projet de restauration porté par le bureau Pierre Maes & associés renforcé par la société Marcq & Roba, différents chantiers pourront se succéder pour permettre à cette salle de redevenir un lieu de patrimoine exceptionnel qui retrouvera sa fonction : salle de conférences, voire salle de cours, et salle de spectacles… Dans ces différentes étapes, il est prévu d’installer un ascenseur qui permettra l’accès PMR. La salle des fêtes et de conférences avant chantier © Chr. Mans 15 La Vie des Associations - N° 32 - 2013 Le Lycée Léonie de Waha, un témoin incontournable de l’architecture moderne en Wallonie (suite) Les activités didactiques concernant le patrimoine L’atelier Patrimoine de l’Athénée est porté ces dernières années par deux enseignants : Madame François et Monsieur Van Ass, soutenus par plusieurs collègues. Il invite environ 25 élèves à des activités régulières réparties sur l’ensemble de l’année scolaire avec différents objectifs : mieux connaître le bâtiment, les œuvres contenues, appréhender une des formes artistiques, apprendre à accueillir et guider des visiteurs. Ces jeunes guides sont en activité pendant les Journées du Patrimoine, mais encadrent aussi la découverte du bâtiment par les nouveaux élèves de première année et différentes visites peuvent être programmées durant l’année. Chaque élève va s’approprier un lieu ou une œuvre pour laquelle il ressent un coup de cœur et va chercher à présenter cette œuvre à partir de son ressenti (en s’informant avec différents outils de référence). Cette année en particulier, pour préparer la découverte de la salle des fêtes, les élèves ont travaillé à partir des plans de rénovation pour imaginer une reconversion de la salle restaurée. Exemple de proposition : créer un lieu muséal, dynamique, qui pourrait être consacré aux arts des années trente, mais aussi au rôle de Léonie de Waha dans la construction de l’identité wallonne. Ces élèves participent également chaque année à une Classe de Patrimoine à la Paix-Dieu (Institut du Patrimoine wallon). Suivant les années, ils ont travaillé l’ardoise, le sgraffite, taillé la pierre, créé une mosaïque ou un vitrail. La salle des fêtes et de conférences en travaux © Chr. Mans Au-delà de cet atelier Patrimoine, notre projet envisage de diffuser l’intérêt pour le patrimoine à l’ensemble de la population scolaire et de développer l’appropriation du bâtiment : faire découvrir les œuvres et le bâtiment par des visites ou des écrits, découvrir différents témoignages de patrimoines. Nous avons donc pu profiter La richesse patrimoniale du Lycée a permis de développer diverses démarches pédagogiques riches, en qualité comme en variété. Celles-ci dépassent la contemplation des traces du passé. Tout au long de leurs six années d’études, nombreux sont les élèves qui sont mis en contact, par l’une ou l’autre activité, avec les notions du Lundi du Patrimoine pour accueillir sur les deux chantiers des classes de l’école primaire et de l’école secondaire. De façon régulière, Monsieur Van Ass cultive diverses approches artistiques dans son cours d’éducation artistique. Et d’autres ateliers s’intéressent au bâtiment à travers des thèmes variés, par exemple : la création d’une fresque (en partenariat avec des artistes des Ateliers d’art contemporain) ; l’enregistrement du témoignage d’anciennes élèves (audio et vidéo) ; sporadiquement, la mise en valeur d’un espace inhabituel (les caves aménagées en abri antiaériens). de patrimoine, de richesse de l’art, d’esprit critique, d’investissement personnel et collectif. Ces apprentissages enrichissent les connaissances et les perceptions des jeunes adolescents, futurs citoyens. Le Lycée Léonie de Waha, témoignage exceptionnel d’une architecture moderniste qui intègre des œuvres d’art pour contribuer à l’apprentissage du Beau, redevient progressivement un modèle pédagogique et esthétique. Cette construction âgée de 75 ans aujourd’hui s’associe parfaitement aux démarches des équipes pédagogiques actuelles : connaître l’espace où l’on vit, s’intéresser au monde et à son histoire pour devenir un citoyen critique et participer à la construction du futur. C’était l’ambition affichée de 1936. Christian ."/4 Préfet des études Un patrimoine méconnu, la maison « Les Roches » de Comblain-au-Pont La dernière édition des Journées du Patrimoine et son thème centré sur l’extraordinaire ont fourni au musée du Pays d’Ourthe-Amblève l’occasion de remettre à l’honneur une personnalité peu commune de l’entité, la comtesse Valérie de Stainlein (1826-1908). Celle-ci avait en effet choisi de s’installer à la fin de sa vie dans la demeure actuellement connue sous le nom de villa « Les Roches » à Comblain-au-Pont. Née Valérie Nagelmackers, la comtesse de Stainlein, côtoya les grands de son époque 16 mais au-delà, voua sa vie et la totalité de sa fortune à l’amélioration des conditions de vie et de travail des enfants ou des femmes, partout où son combat altruiste la menait. Au-delà de cette personnalité hors du commun dont la vie a été présentée dans le cadre d’une exposition lors des Journées de septembre, on ne peut que souligner l’intérêt d’un projet soutenu par l’asbl Qualité-Village-Wallonie et auquel est consacré un fascicule qui rassemble le précieux travail de collecte de documents et d’archives encadré par le Syndicat d’Initiative et le musée. Une démarche qui ravira les passionnés d’histoire et une invitation à découvrir ou (re)découvrir le musée et ses collections. Musée du Pays d’Ourthe-Amblève place Leblanc, 1 à 4170 Comblain-au-Pont [email protected] www.decouvertes.be/musee d’un « Carnet du Patrimoine » Depuis bientôt deux siècles, le Théâtre royal rythme la vie culturelle liégeoise. Devenue il y a près de cinquante ans l’Opéra royal de Wallonie, l’institution a célébré dignement en septembre 2012 la réouverture au public de son écrin après un important chantier de restauration. Le bâtiment, connu de tous les Liégeois, reste l’un des édificesphares du XIXe siècle en Cité ardente. Son architecture néoclassique et son décor de style Empire attirent les regards. De son édification à sa dernière restauration, ce Carnet retrace l’histoire et l’évolution de sa construction ; il revient également sur près de 280 ans d’activité lyrique, des origines de l’art théâtral en principauté de Liège jusqu’à nos jours. Frédéric ."3$)&4"/*L’Opéra royal de Wallonie à Liège (Carnets du Patrimoine, 105), Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2013, 52 p., 6 € (résumé en néerlandais et allemand). Carnets du Patrimoine Après une monographie, l’Opéra royal de Wallonie est au cœur L’Opéra royal de Wallonie à Liège Met Nederlandse samenvatting Mit deutscher Zusammenfassung Frédéric MARCHESANI 105 Institut du Patrimoine wallon La réaffectation de l’ancien bâtiment de l’Émulation, place du XX-Août à Liège, au profit du Théâtre de la Place rebaptisé Théâtre de Liège, a pris plusieurs années et a impliqué de nombreux acteurs. Au cours d’un long processus évolutif et riche en rebondissements, l’Institut du Patrimoine wallon (IPW) fut longtemps à la manœuvre dans l’ombre pour concevoir des formules, convaincre des acteurs, et concrétiser des accords. Ce Carnet du Patrimoine est consacré à la fois au long processus de sauvetage du monument classé et à l’intégration dans celui-ci d’ajouts contemporains pour permettre sa réaffectation dans la vie culturelle liégeoise. L’IPW se charge ici de rappeler la chronique du dossier. Le bureau d’architecture de Pierre Hebbelinck et Pierre de Wit présente la méthodologie des interventions qui ont permis de créer un nouveau théâtre dans un patrimoine bâti. Les deux acteurs culturels impliqués dans l’opération, eux, retracent chacun l’histoire de leur institution et leur rôle respectif dans l’opération : la Société libre d’Émulation d’une part, le Théâtre de la Place, désormais Théâtre de Liège, d’autre part. Pierre %& 8 *5 , Salomé '3².*/&63, Freddy +03*4 et Anne-Françoise -&."*3&, De l’Émulation au Théâtre de Liège (Carnets du Patrimoine, 106), Namur, Institut du Patrimoine wallon, 2013, 60 p., 6 €. Carnets du Patrimoine De l’Émulation au Théâtre de Liège De l’Émulation au Théâtre de Liège Pierre DE WIT, Salomé FRÉMINEUR, Freddy JORIS et Anne-Françoise LEMAIRE 106 Institut du Patrimoine wallon Nouvelle édition du guide Bruxelles Art nouveau À la fin du XIXe siècle, à Bruxelles, une bourgeoisie industrielle et entreprenante et des personnalités du Parti Ouvrier s’enthousiasment pour un style neuf : l’Art nouveau ou Modern Style, dont l’hôtel particulier édifié en 1893 par Victor Horta pour l’ingénieur Tassel est considéré comme la première manifestation architecturale. À travers la fluidité de ses espaces intérieurs et ses audaces constructives dans l’usage du métal et du verre, le nouveau style illustre aussi bien l’esprit de conquête des marchés que celui des droits récemment acquis par les travailleurs. géométriques inspirées par l’art japonais ou la Sécession viennoise. Héritier de l’éclectisme qui avait développé l’art et la science des nœuds architecturaux, l’Art nouveau s’exprime dans des lignes sinueuses imitées des plantes ou Maurice $6-05 et Anne-Marie 1*3-05, Bruxelles Art nouveau, Bruxelles, Archives d’Architecture Moderne, 2013, 96 p., 15 € (disponible également en version anglaise). [email protected] Abondamment illustré et accompagné de cartespromenades, ce guide replace l’architecture dans le contexte culturel, politique et social de Bruxelles et de la Belgique fin de siècle. Il permet aux amateurs de découvrir des façades rares, des intérieurs accessibles, des sgraffites, fer forgés, vitraux, mosaïques et autres motifs décoratifs qui font de Bruxelles, au même titre que Barcelone, Vienne, Nancy, Riga ou Glasgow, une des capitales européennes de l’Art nouveau. Focus sur une production Art déco au musée du Verre de Charleroi Les Verreries de Scailmont et leur riche production Art déco se retrouvent au cœur de l’exposition annuelle du musée du Verre de Charleroi. Se démarquant en cela de la production habituelle de cette industrie et de cette verrerie en particulier, la gamme Art déco des Verreries de Scailmont a acquis une belle notoriété. Outre sa qualité esthétique, cette production, signée entre autres de créateurs tels que Henri Heemskerk ou Charles Catteau, témoigne d’un large choix de techniques de production et de décoration : soufflage manuel ou au moule, pressé-moulé, peinture, émaillage ou encore gravure au jet de sable. Une belle occasion d’apprécier les objets qui ont participé à l’expression de ce style dans sa globalité. Exposition « Scailmont H.H., une verrerie hainuyère à l’époque Art déco » accessible jusqu’au 1er décembre 2013 du mardi au vendredi de 9h à 12h30 et de 13h à 17h et le week-end de 10h à 12h30 et de 13h à 18h. Possibilité de rencontres avec un ancien souffleur de verre. Espace « Forum » -F#PJTEV$B[JFSt.BSDJOFMMF +32 (0)496 / 599 214 [email protected] 17 Publications et Manifestations - N° 32 - 2013 Suite de la page 8 Publications et Manifestations - N° 32 - 2013 Du côté de la Société archéologique de Namur et du musée des Arts anciens du Namurois Après avoir constitué le cœur d’une exposition qui s’est tenue à la fois au musée des Arts anciens du Namurois et au château de Freÿr, ce patrimoine exceptionnel des bords de Meuse fait l’objet de deux beaux volumes de synthèse. Le tome premier s’ouvre sur une série d’articles d’ordre historique avant de s’intéresser plus spécifiquement au cadre naturel de la vallée de la Haute Meuse et au château proprement dit, dans toute sa magnificence. Le second tome débute par une étude historique et documentaire de ces remarquables jardins et se poursuit en une série de contributions relatives au verre et au cristal en Namurois, à l’orfèvrerie dinantaise, etc. Cette somme considérable s’achève par un précieux inventaire des archives et autres documents qui contribuent à la connaissance de ce patrimoine d’exception. La Société archéologique de Namur vient également d’initier une nouvelle collection intitulée « Namur. Histoire et Patrimoine ». Celle-ci proposera des études sur des thèmes spécifiquement centrés sur l’histoire, l’art et l’archéologie de la province. Le premier volume de cette nouvelle série met à l’honneur l’hôtel de Ville de Namur au travers de ses 800 ans d’histoire. Jacques 50644"*/5 (dir.), Freyr-sur-Meuse. Un patrimoine exceptionnel en province de Namur (Monographies du musée provincial des Arts anciens du Namurois, 60), Namur, Société archéologique de Namur, 2013, 1056 p. en deux volumes, 75 €. L’hôtel de ville de Namur (12132013). Huit siècles de vie d’un symbole urbain, Namur, Société archéologique de Namur, 2013,192 p., 25 €. Pour se procurer ces ouvrages : [email protected] Un riche patrimoine foncier, des propriétaires foncièrement riches en Brabant wallon Vendues comme biens nationaux dans la foulée de la Révolution française, les terres jadis propriétés des abbayes passent inexorablement dans le giron de grands propriétaires fonciers. Ces grands bourgeois des XIXe et XXe siècles, qu’ils se nomment Mosselman, Boël ou Goblet d’Alviella, sont l’incarnation parfaite des self-mademen qui se sont hissés dans la société de l’époque jusqu’aux plus hautes fonctions. Au sein de ces nouveaux cénacles, qui concentrent alors les richesses, se mêlent affaires et politique dans le climat des luttes idéologiques de l’époque, entre partis libéral et catholique. L’histoire patrimoniale et les alliances que ces trois familles, qui comptèrent parmi les Belges les plus riches du XIXe siècle, nouèrent entre elles se confondent en Brabant wallon avec celle d’une des plus grandes propriétés foncières du pays, recréée à partir des terres appartenant jadis à l’abbaye de Villers-la-Ville. Hormis les ruines en tant que telles, cette partie du Brabant a de ce fait été préservée d’un morcellement qui a souvent démembré les grands domaines dont la forêt de Soignes – qui a perdu deux tiers de sa superficie au XIXe siècle –, n’est pas des moindres. Cette destinée foncière particulière permet au site de l’ancienne abbaye de conserver une image de ce qu’il a pu être durant l’Ancien Régime, sans rupture apparente et en dépit de l’entrée en lice de la haute bourgeoisie. Éric . &68*44&/ , Foncièrement riches. Mosselman, Boël, Goblet d’Alviella, Jodoigne, 2013, 168 p., 20 €. L’ouvrage est disponible via l’auteur ou dans certaines librairies du Brabant XBMMPO t www.ericmeuwissen.be t [email protected]. Une histoire de la seigneurie « du Wez », abusivement qualifiée « de Pallandt » Une synthèse sur l’appellation du lieu-dit de Pallandt, appellation apparue à la fin du XVIIIe siècle pour désigner la seigneurie du Wez, vient de paraître dans les Annales historiques des régions de Genappe, Nivelles et Wavre. L’ouvrage fournit une approche des institutions de cette seigneurie aux XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi que l’identification des mayeurs, échevins, sergents, greffiers etc., dont de nombreux noms se retrouvent encore aujourd’hui dans les noms de famille de la région. Au travers de la vie quotidienne illustrée par les Franches tavernes de jadis et les us et coutumes, l’ouvrage éclaire tout un pan de la société de l’Ancien Régime. Il se 18 termine par la découverte assez inattendue de l’existence, dans la drève de Bourdeau (l’actuelle rue de la ferme de Bourdeau), d’une magnifique allée bordée de pas moins de 394 ormes en 1724. Annales historiques des régions de Genappe, Nivelles et Wavre 2013 / 1 Gaston BRAIVE La seigneurie "du Wez", Gaston #3"*7&, La seigneurie « du Wez », abusivement qualifiée « de Pallandt » (Bousval, 12e - 18e siècle) dans Annales historiques des régions de Genappe, Nivelles et Wavre, 2013/1, 55 p., 12 € (port offert). Virement au compte 310-0134533-80 de la Librairie Lemoine (59 rue du Château à 1470 Bousval). Renseignements : [email protected]. abusivement qualifiée "de Pallandt" (Bousval, 12e - 18e siècle) La Drève de Bourdeau à Bousval en 1724, ornée de 393 ormes Genappe (Bousval) [email protected] Les vestiges d’un barrage et d’un vivier sur le site de la première abbaye de Villers-la-Ville Les vestiges impressionnants d’un barrage en terre se dressent dans le bois de Bachet à environ 200 m au sud-ouest de l’enceinte de l’ancienne abbaye de Villers-la-Ville et l’emprise de la retenue d’eau se marque encore nettement dans le paysage. L’ouvrage barrait le vallon du Goddiarch, un affluent de la rivière Thyle qui coule en contrebas à une altitude de 96 m et à une distance de 220 m. Le ruisseau traverse le barrage à quelque 101,50 m d’altitude tandis que la source principale, située à environ 170 m en amont du barrage, se trouve à 109,50 m. Le bois de Bachet, d’une superficie de plus de 22 ha, recouvre entièrement le vallon jusqu’au plateau qui l’environne sur trois côtés et jusqu’à la rivière dans la vallée ; il est bordé au nord par la drève des Quatre Chênes qui relie les villages de Villers-la-Ville et Sart-Dames-Avelines au sud à l’important carrefour de la porte de Bruxelles, la porterie historique de l’abbaye, au nord. Le site revêt une importance historique réelle en ce qui concerne la naissance de l’abbaye cistercienne de Villers-en-Brabant (11461796). En effet, la chronique de l’abbaye rapporte que les moines, partis de Clairvaux « après l’octave de Pâques [7 avril] » 1146, s’installèrent d’abord ici, « à proximité de la source Goddiarch », « iuxta fontem Goddiarch », où ils fondèrent l’abbaye éphémère Villers I (1146-1147), avant de descendre dans la vallée pour y édifier ensuite l’abbaye de transition Villers II (1147-1197) et, cinquante ans plus tard, l’abbaye définitive Villers III (1197-1796) dont les ruines se visitent aujourd’hui. Le barrage de terre barre le vallon à un endroit propice, là où les versants en vis-à-vis sont assez proches et où le relief directement en amont s’étale naturellement. Un sentier conduit depuis la vallée à l’extrémité sud de l’ouvrage et permet de passer, de plein pied et sans transition, sur sa crête aplanie et suffisamment large pour y circuler même en chariot. La configuration primitive du barrage se définit encore assez bien : même si la nature et le temps en ont estompé les formes et les lignes, son état de conservation est bon, voire très bon, la végétation qui le recouvre et le bois qui le renferme ayant réduit le phénomène d’érosion. L’ouvrage est coupé en deux par une imposante saignée beaucoup plus large en haut qu’en bas où coule le Goddiarch. Profil du barrage en terre barrant le fond du vallon © SPW Extrait de la carte IGN (1/10.000e) avec l’ancienne ferme abbatiale (1), l’enceinte de l’abbaye (2), la drève des Quatre Chênes (3), la rivière Thyle (4), le sentier dans le vallon au départ de la vallée (5), le ruisseau Goddiarch (6) et sa source principale (7). Microrelief du vallon montrant le barrage en terre et l’étang disparu. Il a une longueur de 80 m, une hauteur de 7 m, une largeur à la base de 20 m et une largeur de crête de 2 m environ. Sa section trapézoïdale caractérise le barrage à gravité ou barrage-poids dont l’épaisseur diminue à mesure qu’il s’élève. La pente du talus amont est de 33° et celle du talus aval seulement de 23° ; la plus grande surface au sol du talus aval répond à une contrainte de stabilité tandis que la pente plus raide du talus amont offre moins de prise à l’érosion et au sapement. Les deux parois latérales de la saignée médiane, talutées et abruptes, présentent une surface régulière et quasi plane comme si elles avaient été aménagées ainsi lors de la construction et laissées en l’état au moment de l’abandon, c’est-à-dire au cours des travaux de récupération des matériaux, sans doute majoritairement du bois, de la structure du déversoir. En effet, c’est à l’emplacement de cette grande ouverture que se trouvait le mécanisme de la vanne de décharge qui permettait d’évacuer l’eau de l’étang et de le vidanger ; la vanne était levée dès que l’eau accumulée dépassait les besoins et risquait d’endommager les installations. Le trou de vidange, aménagé dans la partie la plus basse de l’ouvrage de terre, utilisait le lit du ruisseau sous la forme d’un pertuis canalisé. Le trop-plein se trouvait à l’extrémité nord du barrage d’où descend un fossé vers le ruisseau en aval. La surface du sol de la crête est bouleversée à cet endroit par des dépressions et monticules qui résultent sans doute de travaux de récupération des éléments du dispositif d’évacuation ; ce déversoir de crue était indispensable car il permettait d’éviter la submersion du barrage, cause principale de rupture. Des zones d’extraction de pierres et de terres ont été creusées dans les versants de part et d’autre du barrage et de la retenue d’eau. Aucun débris de construction n’est visible au pied du barrage. Directement en amont du barrage, là où jadis s’étendait le plan d’eau, le fond du vallon s’élargit et s’aplanit notablement. Les traces de grands travaux de terrassement apparaissent clairement sur l’emprise du plan d’eau ; le long côté méridional, notamment, a été nivelé et les déblais utilisés pour élever une digue servant aussi de sentier. Plus en amont, la zone était inondable et la retenue n’était donc pas endiguée sur son petit côté ouest. L’étang, de forme rectangulaire, s’étendait dans l’axe du vallon et son assiette présentait une superficie approximative de 10.000 m2. Sa longueur pouvait atteindre 120 m environ et sa largeur maximale, correspondant à un peu moins de la longueur du barrage, approchait 80 m. La source principale du Goddiarch se trouvait à quelques dizaines de mètres en amont du plan d’eau et restait ainsi accessible en permanence. C’est elle que désigne la chronique de l’abbaye, dans la locution « iuxta fontem Goddiarch », pour situer le lieu de la première et éphémère installation des moines à Villers : « à proximité de la source Goddiarch ». De fait, elle se différencie des nombreuses autres par son émergence dans une dépression en forme de bassin trapézoïdal manifestement aménagé par la main de l’homme. L’eau de la source s’en écoule dans une tranchée canalisant à ciel ouvert le ruisseau. Celui-ci, large d’environ 1 m, traverse ensuite l’assiette de la retenue ; son eau est pure, son débit constant, sa profondeur atteignant à peine 0,10 m. 19 Les Nouvelles de l’Archéologie - N° 32 - 2013 Suite de la page 6 Les Nouvelles de l’Archéologie - N° 32 - 2013 Les vestiges d’un barrage et d’un vivier sur le site de la première abbaye de Villers-la-Ville (suite) alors que celle-ci avait été implantée en fonction même de cette source. Ce passage de la chronique confirme aussi que Villers I se trouvait sur les hauteurs puisque saint Bernard invita les moines « à descendre dans cette vallée [de la Thyle] ». La principale raison d’être de l’étang du Goddiarch était la pisciculture. La règle interdisant de manger de la viande de mammifère, toutes les abbayes cisterciennes possédaient un ou plusieurs viviers. Les moines élevaient surtout des carpes, pour la consommation mais aussi pour la vente sur les marchés. Répondant aux besoins élémentaires de subsistance de la communauté, une exploitation piscicole faisait donc obligatoirement partie dès le début des infrastructures du monastère. Le barrage en terre. Vue depuis l’aval vers le sud © SPW Un faisceau d’éléments invite à attribuer ce barrage de terre à la première des trois abbayes qui se sont succédé à Villers. Les arguments les plus probants sont fournis par la chronique de l’abbaye. On y apprend, en effet, que l’abbé Laurent, douze moines et cinq convers « quittèrent Clairvaux après l’octave de Pâques [7 avril] » 1146 et « s’établirent près de la source Goddiarch et, là-même, ils acquirent huit bonniers de terre arable et quelques autres terres accidentées et de peu de valeur ». Or, le barrage n’était séparé de la source que par son plan d’eau et une frange de terrain inondable ; c’est l’eau de cette source que retenait principalement le barrage. Il paraît donc difficile de ne pas envisager l’appartenance de cet ouvrage de terre à la première abbaye de Villers. Par ailleurs, la description paysagère contenue dans la chronique correspond à la topographie des abords de la source Goddiarch puisqu’elle associe « huit bonniers de terre arable », que l’on trouve effectivement sur le plateau environnant, et « quelques autres terres accidentées et de peu de valeur » qui, elles, caractérisent le vallon en grande partie encaissé et humide. Enfin, la construction du barrage et la création du plan d’eau ont nécessité des travaux de terrassement considérables tout en exigeant d’indispensables compétences en matière d’hydraulique. Qui d’autre, si ce n’est la communauté cistercienne, était capable d’entreprendre et de mener à bien un tel projet ? Mais un autre passage de la chronique nous apprend que le choix du site se révéla inapproprié : « Or, alors qu’ils [les moines] étaient installés à cet endroit depuis un certain temps, ils y endurèrent une telle 20 disette qu’ils pensèrent regagner la maison de Clairvaux ». La suite du texte explique le pourquoi de la pénurie, tout en attestant l’intérêt de saint Bernard pour la fondation d’une abbaye à Villers, puisqu’il vint en personne sur place le 23 janvier 1147 : « Après que saint Bernard eut visité le lieu même et les frères et eut béni la source de cet endroit, estimant qu’ils souffraient du manque d’eau courante, il les invita à descendre dans cette vallée dans laquelle nous sommes installés… ». C’est donc le débit insuffisant de la source Goddiarch qui provoqua la désertion de l’abbaye Villers I, Aujourd’hui, en contemplant le site complètement recolonisé par la végétation, on a grand-peine à imaginer une immense clairière au milieu du bois. La nature a repris ses droits sur le défrichage et les aménagements réalisés par les moines pionniers. Il n’empêche, saint Bernard a foulé de ses pieds le sol de cet endroit et y a béni la source du ruisseau Goddiarch. L’avoir rappelé ici contribuera peut-être à sortir de l’oubli le lieu de naissance de l’abbaye de Villers. Éric %&8"&-&, Frédéric HELLER et Aude 7"/%3*&44$)&, SPW / DGO4 / Direction extérieure du Brabant wallon / Patrimoine / Service de l’archéologie Le ruisseau Goddiarch fait un coude en équerre avant de traverser la trouée médiane du barrage. Vue depuis l’amont vers le nord-est © SPW -F+PVSOBMEFMB3FTUBVSBUJPO/¡̓̓ Suite de la page 4 Keramis : le chantier du futur Centre de la Céramique à La Louvière présenté au public ('PDBOUª418 ('PDBOUª418 -*OTUJUVU EV 1BUSJNPJOF XBMMPO NÒOF BDUVFMMFNFOUVOQSPKFUNVTÏBMTVSMFTJUF EFMBODJFOOFNBOVGBDUVSF3PZBM#PDIË -B-PVWJÒSF1PVSMBQSFNJÒSFGPJTMFQSPKFU B ÏUÏ QSÏTFOUÏ Ë MB QSFTTF FU VOF WJTJUF EFDIBOUJFSFOQSÏTFODFEV.JOJTUSFEV 1BUSJNPJOFEFTBVUPSJUÏTDPNNVOBMFTFU EFTQSJODJQBVYDPOUSJCVUFVSTöOBODJFSTB ÏUÏPSHBOJTÏFMFBPßUEFSOJFS $FQSPKFUTJOTDSJUEBOTVOFWBTUFPQÏSBUJPO EF SÏIBCJMJUBUJPO EV TJUF EF MBODJFOOF NBOVGBDUVSFIFDUBSFT NFOÏFQBSMB7JMMF FUSFOEVFQPTTJCMFQBSVODPöOBODFNFOU FVSPQÏFO '&%&3 6O OPVWFBV RVBSUJFS FTU EPOD FO QIBTF EF EÏWFMPQQFNFOU JOUÏHSBOU EF OPNCSFVTFT GPODUJPOT EPOUEVMPHFNFOUEFTDPNNFSDFTEFT TFSWJDFTQVCMJDTFUDVMUVSFMT-F$FOUSFEF MB$ÏSBNJRVFQSPQSFNFOUEJUEPTTJFSNFOÏ EFCPVUFOCPVUQBSM*OTUJUVUQSÏWPJUEF NFUUSFFOWBMFVSEVOFQBSUMFTDÏSBNJRVFT QSPEVJUFTQBSMBNBOVGBDUVSF3PZBM#PDI QSÏTFSWBOU BJOTJ MB 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53*.&453*&-̓̓̓t̓̓̓0$50#3&/07&.#3&%²$&.#3&̓̓̓t̓̓̓/¡̓̓̓̓t̓̓̓#63&"6%&%²1¼5̓-*µ(&9 Mise en valeur du patrimoine arboré : les arbres exceptionnels en province de Luxembourg ® MJOJUJBUJWF EV $PMMÒHF QSPWJODJBM EV -VYFNCPVSH CFMHF MBTCM 3FTTPVSDFT /BUVSFMMFT%ÏWFMPQQFNFOUWJFOUEÏEJUFS VONBHOJöRVFPVWSBHFJOUJUVMÏDes arbres et des hommesRVJFTUFOGBJUMFQSPMPOHFNFOU MPHJRVFEFMFYQPTJUJPOJUJOÏSBOUFÏQPOZNF NPOUÏFJMZBRVFMRVFTNPJT $PNNFQPVSMFYQPTJUJPODFUUFQVCMJDBUJPO FTUMFGSVJUEVOFDPMMBCPSBUJPOFYFNQMBJSF FOUSFMF%ÏQBSUFNFOUEFMBOBUVSFFUEF MB GPSÐU MF %ÏQBSUFNFOU EV QBUSJNPJOF FU #FOKBNJO 4UBTTFO BVUFVS EÏKË CJFO DPOOVEPVWSBHFTDPOTBDSÏTBVYBSCSFT FYDFQUJPOOFMT $PNNVOFQBSDPNNVOFDFMJWSFQSÏTFOUF EFTUÏNPJOTFNCMÏNBUJRVFTEVQBUSJNPJOF BSCPSÏQSPWJODJBM%FTBSCSFTRVJPOUSÏTJTUÏ BVY BMÏBT EV UFNQT FU RVJ TZNCPMJTFOU BVKPVSEIVJMÏWPMVUJPOEFOPUSFTPDJÏUÏ "V USBWFST EF MFVS IJTUPJSF RVBOE JMT NBSRVBJFOUMFTMJNJUFTTFJHOFVSJBMFTRVBOE JMTÏUBJFOUMJÏTËMFYFSDJDFEVQPVWPJSPV RVBOEQMBOUÏTËMBDSPJTÏFEFTDIFNJOT JMTHVJEBJFOUQÒMFSJOTFUNBSDIBOETJMTOPVT SBDPOUFOUMFQBTTÏEFTIPNNFT Tilleuls et croix à Gérouville1IPUP('PDBOUª418 1BSUJSËMFVSSFODPOUSFTVSMFUFSSBJOFTU ÏHBMFNFOUVOPCKFDUJGBWPVÏEFDFUPVWSBHF TFOTJCJMJTBUFVS (SÉDF BVY DPPSEPOOÏFT (14FUBVYBESFTTFTQPTUBMFTEFDIBDVO EFTBSCSFTQSÏTFOUÏTJMJOWJUFUPVUDPNNF VOEÏQMJBOURVJMBDDPNQBHOFMFDUFVSTFU UPVSJTUFTËEÏDPVWSJSDFQBUSJNPJOFFODPSF USPQNÏDPOOV .BOJGFTUFNFOUMBQSPWJODFEF-VYFNCPVSH FOMBOÎBOUEBCPSEMJEÏFEVOFFYQPTJUJPO JUJOÏSBOUFTVSMBUIÏNBUJRVFEFTBSCSFTRVJ UÏNPJHOFOUEFOPUSFIJTUPJSFFUFOTVJUF FOQVCMJBOUDFUPVWSBHFBCJFODPNQSJT RVBUUJSFSMBUUFOUJPOEVHSBOEQVCMJDTVS MFVSFYJTUFODFFUMFVSJOUÏSÐUDVMUVSFMDÏUBJU EÏKËTFOHBHFSËNJFVYMFTQSPUÏHFS 3ÏBMJTÏF QBS MFT ²EJUJPOT EV 1FSSPO MB QVCMJDBUJPO EF QBHFT JMMVTUSÏFT EF TVQFSCFT QIPUPT FO DPVMFVST FTU FO QSÏTFOUBUJPOEBOTMFT.BJTPOTEV5PVSJTNF FUMFT4ZOEJDBUTE*OJUJBUJWFEFMBQSPWJODFEF -VYFNCPVSHFUFTUFOWFOUF̓ûGSBJTEF QPSU BVQSÒTEFMBTTPDJBUJPO3/%®OPUFS RVFMFTTPNNFTSÏDPMUÏFTTFSPOUSÏJOWFTUJFT EBOTMBTFOTJCJMJTBUJPOFUMBQSPNPUJPOEFT 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AR-13-09-10-09), CNAM/SIAF/Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’architecture du XXe siècle (Paris) Le système Hennebique a été quelques décennies au premier plan international pour l’utilisation du béton armé. On sait peu que François Hennebique (1842-1921), après avoir pris un premier brevet1 en 1892, était installé à Bruxelles avant de développer son bureau central à Paris, à partir de 1897, et une sorte d’empire comptant avant la Première Guerre mondiale jusqu’à 64 agences réparties dans 38 pays, au slogan du béton armé ininflammable. Si la plus grande partie des études a porté sur des ouvrages de génie civil ou militaire, une part non négligeable relevait de la stabilité en architecture ; c’est d’elle qu’il est ici question (voir également en page 10). Une recherche déjà ancienne sur l’architecte décorateur Georges Hobé a montré le grand intérêt des archives de la société Hennebique pour la connaissance de l’architecture en Belgique, et donc en Wallonie, dans le demi-siècle qui a précédé la Seconde Guerre mondiale, ainsi que pour la connaissance d’architectes belges ayant œuvré à l’étranger. Conservées par la Cité de l’architecture et du patrimoine - Archives d’architecture du XXe siècle à Paris, ces plans, notes de calcul et courriers sont assez souvent complétés par des photographies, voire, comme pour le Stade des jeux de Namur, par un article dans la revue de la firme, -F#ÏUPO"SNÏ. Via le site http://archiwebture.citechaillot.fr/, la recherche peut se faire par noms propres, ce qui permet de trouver les architectes belges. Le cas de Hobé l’a montré, les documents d’architecture que recèle le fonds peuvent être d’une exceptionnelle rareté, fournissant de précieuses indications sur des projets parfois mal connus. L’intérêt du fonds Hennebique a été souligné à l’occasion des demi-journées d’étude organisées aux Moulins de Beez, d’octobre 2010 à avril 2013, par le Comité Patrimoine et Histoire de la FABI, avec FEBELCEM notamment2 . Les contributions d’Armande Hellebois, sur les aspects techniques du système Hennebique, de Simon Vaillant, sur les archives Hennebique, ou de Stephanie Van de Voorde, sur la revue -F#ÏUPOBSNÏ, ont montré l’ampleur du phénomène Hennebique, qui aurait concerné, selon Gwenaël Delhumeau3, quelque 150.000 projets. À l’heure actuelle, le recensement du fonds compte 35.028 dossiers dont 3.540 occurrences pour la Belgique. Parmi celles-ci, le projet le plus étonnant est une tour de 300 mètres de haut – en bois ! –, conçue en 1888 par François Hennebique et Léon Govaerts, pour concurrencer la tour Eiffel à l’entrée du Bois de La Cambre. Cette proposition est restée sur papier mais d’innombrables projets se sont concrétisés un peu partout dans le monde – en béton armé ! –, à commencer par une villa à Lombardzijde la même année. Cela dit, le contenu quantitatif des dossiers conservés varie beaucoup, de quelques feuilles à des liasses entières. Ce fonds offre cependant un complément indispensable à d’autres ensembles archivistiques. Une fois encore, le cas de Hobé, avec le Stade des jeux de Namur, doit être mis en exergue, et peut-être servir de modèle, car l’addition des pièces du fonds Hennebique, des archives communales de Namur et du fonds Hobé des AAM, comme l’a montré la thèse d’Alessandra Severi4, permet de disposer presque de l’ensemble des plans d’architecture, mais aussi de coffrage et de ferraillage, ce qui sera précieux pour la restauration d’un monument d’exception. La valeur de ces documents d’architecture est d’avoir précédé les études de béton armé, qu’il y ait eu ou non réalisation. C’est ainsi qu’on trouve des informations, par exemple, sur des projets d’architectes comme Blomme (cinéma Métropole à Bruxelles, charbonnage de Winterslag), Chambon (théâtre, cercle et salle des fêtes à Spa), De Koninck (villa Ley à Uccle), Dewin (hôtel de Ville de Forest, maternité à Ixelles, hôpital Saint-Pierre à Bruxelles), Duesberg (villa et tannerie à Verviers), Dumont (Université libre de Bruxelles, école professionnelle et musée industriel à Charleroi), Hamesse (maison Dosin à Mons, cinémas Agora, Pathé-Palace et Queen’s Hall à Bruxelles), Hobé (salle de concert Somzée à Schaerbeek, tennis à Middelkerke, aménagements urbains à Bouillon et à Namur), Horta (magasin Bing à Paris, hôpital Brugmann à Jette, Palais des Beaux-Arts et magasin Wolfers à Bruxelles), Jaspar (salle La Renommée et deux monuments à Liège), Lacoste (agrandissement du cimetière et deux passerelles sur l’Escaut à Tournai), Saintenoy (maison Losseau à Mons), Thirion (fabrique Raick Frères à Liège), Vaes (deux immeubles d’habitation à Bruxelles) ; on y trouve aussi les noms de Bonduelle, Colassin, Hoste, Stynen, Van Asperen, Van Averbeke, Van Neck, etc. Raymond #"-"6 5SBOTGPSNBUJPOEFT"UFMJFST+BTQBSSVF+POGPTTF-JÒHF͇QMBOEFMB EJTQPTJUJPOEFTQPVUSFTFUEFMFVSTCBSSFTKVJMMFU Dossier 076 Ifa 1014/20 (doc. AR-27-08-13-01), CNAM/SIAF/Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’architecture du XXe siècle (Paris) 1BTTFSFMMF QJÏUPOOJÒSF TVS M&TDBVU RVBJ 5BJMMF1JFSSFT 5PVSOBJ BSDI)FOSZ-BDPTUF ͇QMBOTDPVQFTFUÏMÏWBUJPOTTFQUFNCSF Dossier 076 Ifa 3199/17 (doc. AR-27-08-13-02), CNAM/SIAF/ Cité de l’architecture et du patrimoine/Archives d’architecture du XXe siècle (Paris) 1 Voir A. )&--&#0*4, Theoretical and experimental studies on early SFJOGPSDFEDPODSFUFTUSVDUVSFT$POUSJCVUJPOUPUIFBOBMZTJTPGUIF CFBSJOHDBQBDJUZPGUIF)FOOFCJRVFTZTUFN, thèse en ligne sur batir. ulb.ac.be/publications.html#PhD. J.-F. %&/0´-, B. &41*0/, A. )&--&#0*4 et M. 1307045 (dir.), )JTUPJSFTEFCÏUPO BSNÏFO#FMHJRVF1BUSJNPJOFEVSBCJMJUÏFUJOOPWBUJPOT, Bruxelles, FEBELCEM-FABI (Comité Patrimoine et Histoire), 2013, p. 38-43. Voir -B-FUUSFEV1BUSJNPJOF, n° 30, p. 18. 2 Voir G. %&-)6.&"6, J. (6#-&3, R. -&("6-5, C. 4*.0//&5, -FCÏUPOFO SFQSÏTFOUBUJPO-BNÏNPJSFQIPUPHSBQIJRVFEFMFOUSFQSJTF)FOOFCJRVF , Paris, Hazan-Institut français d’Architecture, 1993 et G. %&-)6.&"6, -JOWFOUJPOEVCÏUPOBSNÏ)FOOFCJRVF , Paris, Norma Éditions-Institut français d’Architecture, 1999. 3 A. 4&7&3*, -F4UBEFEFTKFVYFU5IÏÉUSFFOQMFJOBJSEF(FPSHFT)PCÏ ËMB$JUBEFMMFEF/BNVS (2000), thèse du RLICC Leuven (Master of Conservation of Monuments and Sites) sous la direction de B. Van Der Wee. 4 23 La Lettre du Patrimoine - N° 32 - 2013 Suite de la page 2 La Lettre du Patrimoine - N° 32 - 2013 Qui fait quoi ? Un nouveau site Internet pour l’Institut du Patrimoine wallon Lancé en 2007, le site Internet de l’Institut avait atteint, suite au développement exponentiel d’Internet, ses limites techniques. Devenu trop statique pour continuer à constituer un outil performant à l’aune des normes actuelles et de l’évolution des habitudes des internautes, une refonte globale s’imposait. Une première étape a été franchie à la rentrée grâce au lancement de la page Facebook de l’Institut, devenue à présent partie intégrante de ce nouveau site. Résolument dynamique, le site s’adresse aux utilisateurs au travers d’un menu entièrement repensé. Si les cinq missions spécifiques de l’Institut sont détaillées dans un premier onglet, elles sont complétées par un second, intitulé « localisation », qui permet de visualiser en un click l’emplacement des différents services de l’Institut. Enfin, outre les habituels contacts, une des grandes nouveautés de ce menu est la création d’un onglet « services ». L’internaute y découvrira comment, au travers de ses missions et de manière spécifique, l’Institut peut devenir un de ses partenaires privilégiés. Ces services au public peuvent prendre la forme de conseils et aides en matière de patrimoine immobilier mais aussi concerner l’organisation d’événements patrimoniaux, l’octroi de subsides, la mise à disposition de ressources documentaires ou d’une large offre de formations, en passant par la location de salles, etc. La page d’accueil a également été entièrement refondue pour offrir un accès direct aux actualités et aux activités mises à l’honneur ainsi qu’aux différentes cellules de l’Institut. Autre nouveauté, la création d’un espace « Foire aux questions » qui tente de répondre aux interrogations les plus fréquentes en matière de patrimoine immobilier, tout en redirigeant les internautes vers le service le plus adéquat, si sa recherche sort des compétences strictes de l’Institut du Patrimoine wallon. N’hésitez pas à nous rejoindre sur www. institutdupatrimoine.be ou sur les réseaux sociaux pour découvrir ce nouvel outil ! Éditeur responsable Freddy Joris Administrateur général de l’IPW Coordination Stéphanie Bonato Avec la collaboration du Département du Patrimoine (DGATLPE/SPW) et de la Commission royale des Monuments, Sites et Fouilles de la Région wallonne. Les articles non signés émanent des collaborateurs de l’IPW. Mise en page Sandrine Gobbe Impression Imprimerie IPM printing Rue Nestor Martin 1083 Ganshoren +32 (0)2 / 218 68 00 S’abonner ? La -FUUSF EV 1BUSJNPJOF est intégralement téléchargeable sur le site www.idpw.be L’abonnement à -B-FUUSF est entièrement gratuit, si vous en faites la demande par écrit, par fax ou par mail (en aucun cas par téléphone, s’il vous plaît) auprès de l’IPW à l’adresse ci-dessous : 1.500e location de l’auditorium des Moulins de Beez On s’en souviendra, c’est en 1998 que l’ancienne minoterie est devenue les Moulins tels qu’on les connaît aujourd’hui, accueillant à la fois un Cabinet ministériel, des bureaux – dont ceux occupés par l’IPW à ses débuts et aujourd’hui par Musées et Société en Wallonie –, un centre d’archives, un espace polyvalent et d’expositions temporaires et enfin, un auditorium de 140 places. La qualité de cette réaffectation d’envergure a été saluée en 2001, à l’initiative de l’IPW, par le Prix Europa Nostra à l’occasion duquel les Moulins ont accueilli le roi Albert II et la reine Paola, accompagnés des souverains danois. D’abord assurée directement depuis Beez, la valorisation des espaces publics des Moulins a été confiée, dès sa création en 1999, à l’Institut du Patrimoine wallon. Dans ce cadre, l’Institut assure la maintenance et la location de l’auditorium accessible, en priorité et à titre gracieux, au Service public de Wallonie et, à titre onéreux, 24 à toute personne physique ou morale, les recettes de ces locations payantes étant réinvesties dans l’entretien et le renouvellement du matériel. Depuis lors, l’auditorium s’est taillé une large clientèle. Parmi celle-ci, de nombreux services et sociétés sont devenus des clients fidèles qui apprécient la localisation et les facilités qu’offre l’auditorium. Au fil du temps, les locations sont passées de 31 en 1998 à 107 en 2012, ce qui représente, hors mois d’été, une moyenne de plusieurs locations par semaine. Et ce 25 septembre 2013 coïncidait avec la 1.500e location de l’auditorium. À cette occasion, l’Institut du Patrimoine wallon a offert à la cinquantaine de personnes présentes l’ouvrage -FTHFTUFTEVQBUSJNPJOF, rassemblant des photographies de Guy Focant, photographe au Département du Patrimoine, sur le thème des métiers de la restauration des monuments. Institut du Patrimoine wallon Cellule Communication La Lettre du Patrimoine Rue du Lombard, 79 B - 5000 Namur Fax : +32 (0)81 / 65 48 44 ou 50 Courrier électronique : [email protected] Vous pouvez également choisir de recevoir chaque trimestre la version électronique de cette -FUUSF en en faisant la demande à l’adresse : [email protected] Ce numéro a été tiré à 13.500 exemplaires. Les informations contenues dans ce numéro ont été arrêtées à la date du 22 octobre 2013. Ce trimestriel est gratuit et ne peut être vendu.