
Pays émergents : L'actualité de la semaine
Afrique du Nord, Moyen-Orient
Émirats Arabes Unis – La diversification de l’économie amortit les effets de la chute
du prix du pétrole
Avec une population modeste et une
richesse par habitant parmi les plus élevées
de la planète, les Émirats Arabes Unis (prin-
cipalement Abu Dhabi et Dubaï) disposent
d’une économie assez diversifiée qui leur
permet d’amortir les chocs conjoncturels et
notamment celui créé par la chute du prix du
pétrole de 120 à 37 USD le baril entre mi-
2014 et mars 2016.
La production de pétrole représente un tiers
du PIB, moins de 50% des exportations de
biens et une part plus modeste des revenus
budgétaires. Les Émirats sont donc beau-
coup moins impactés par la chute des prix
des hydrocarbures que les autres pays du
GCC, y compris quand on les compare aux
plus riches que sont le Qatar et le Koweït.
L’activité touristique reste très vigoureuse
(+10% de trafic de passagers à 78 millions
en 2015 à Dubaï), et les activités commer-
ciales restent bien orientées malgré une
décélération.
La chute du PIB pétrolier et les ajustements
macro-économiques vers l’austérité vont
néanmoins avoir des effets de décélération
sur la croissance qui devrait tomber à 1,2%
en 2016, avant un probable rebond à environ
2% en 2017. Cette tendance devrait se pour-
suivre à moyen terme, selon les futures
fluctuations des prix du pétrole.
Le pays ne devrait néanmoins pas profiter en
2016 de la réintégration de l’Iran pour
développer son commerce international avec
ce pays, en raison de l’apparition de nou-
velles tensions avec l’Arabie saoudite et le
GCC. Une relance du commerce pourrait
être repoussée à 2017, voire au-delà.
Commentaire – Afin de contenir les déficits budgétaires et éviter une dérive de la dette
publique, le décalage des investissements et la hausse de la fiscalité initiés en 2015 vont se
poursuivre à moyen terme. De plus, la baisse, même modeste, des subventions (essence,
eau, électricité) et la hausse des impôts vont avoir des effets positifs dans la durée. La dette
publique devrait toutefois progresser avant que la TVA ne soit introduite en 2017 et commence
à produire ses effets.
Algérie – Les recommandations du FMI.
La mission d’évaluation et de conseil
conduite par le FMI à Alger du 1er au 14 mars
a estimé qu’au regard de l’importante dété-
rioration des soldes publics, les autorités
algériennes devront maintenir et prolonger la
consolidation budgétaire et les réformes
qu’elles ont d’ores et déjà initiées.
Plus concrètement, il a été conseillé au pays
de « mobiliser davantage de recettes hors
hydrocarbures, poursuivre la réforme des
subventions tout en protégeant les ménages
pauvres et d’accroître l’efficience de l’inves-
tissement». Des réformes structurelles visant
à améliorer le climat des affaires, diversifier
l’économie et flexibiliser le marché du travail
ont également été préconisées, de même
qu’un recours à l’endettement pour financer
les déficits du pays.
Commentaire – Interrogé au sujet d’un
emprunt obligataire d’État que compte
lancer le pays pour mobiliser l’épargne
interne, le conseiller auprès du FMI, Jean-
François Dauphin, a précisé que l’endet-
tement interne pouvait être efficace, mais
était susceptible d’entraîner un effet d’é-
viction sur l’économie. Au contraire, il a
été jugé que l’endettement extérieur per-
mettait de minimiser cet effet.
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% PIB
Emirats : soldes commercial
et courant
Solde courant Solde commercial
Sources : EIU, Crédit Agricole SA