CONSCIENCE =CUM-SCIENTIA) est seulement celle de l’existence. En pensant,
inévitablement, je sais que je suis, mais sans savoir encore ce que je suis. La conscience
est au fondement de l’assurance d’être « quelque chose » → indétermination de l’être.
Dans le deuxième paragraphe, Descartes fait un effort de détermination de la nature de cet
être qui sait qu’il est. Examen de « ce que j’étais ». Dans l’effort pour déterminer ce qu’il est,
Descartes reconduit la méthode précédemment utilisée : il a à nouveau recourt au doute,
c’est-à-dire à l’art de la feinte. Pourquoi vouloir feindre précisément n’avoir aucun corps ?
Table rase, rien ne peut être présupposé. Premier objet du doute : sens. Idem ici le corps est
le siège de ces sens. Feindre l’étendue = aucun lieu. Je peux librement penser qu’il n’y a rien
de tout cela sans entamer la certitude acquise de mon existence. Ce qui signifie que ce que
je suis ne doit rien à tout ce qui est corporel ou matériel. Ce que je suis = une substance
dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser → une « substance pensante » = RES
COGITANS (ou ÂME).
Différence entre « Qui suis-je ? » → identité personnelle, singulière
et « Que suis-je ? » → nature
Que suis-je ? → substance pensante (RES COGITANS) ≠ substance étendue (RES
EXTENSA : longueur-largeur-profondeur). On parle du dualisme de la substance.
Ce moi = âme → confusion puisque moi représenterait plutôt l’identité personnelle et âme
répondrait à la question « Que suis-je ? ». Conscience de soi : conscience générique de soi.
La conscience de soi peut donc varier de l’identité à la nature. Exemple : si l’on a une
réflexion à propos des Droits de l’Homme, on réfléchit en se plaçant en tant qu’Homme et
non en tant qu’individu → conscience générique de soi.
Descartes trouve sa vérité première dans le cogito (conscience = premier principe), de plus,
il dispose désormais d’un critère pour l’indentification de toutes les vérités à venir : CLARTE
et DISTINCTION → EVIDENCE. C’est l’évidence avec laquelle s’impose à nous la certitude
de penser quand on pense qui suffit à écarter tout doute et à faire de cette conscience une
vérité. PENSEE = CONSCIENCE Je ne peux pas penser sans SAVOIR que je pense,
avoir conscience que je pense.
Des Principes de la Philosophie (livre I paragraphe 9) de Descartes :
« Par le mot de penser, j’entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous
l’apercevions immédiatement par nous même. »
PENSEE = aperception immédiate
Problème : N’y a-t-il jamais aucune suspension de la conscience ?
Descartes rejette dans le corps tout ce qui ne procède pas de la conscience.
Contestation de Leibniz (philosophe allemand du XVIIe)
« Je n’ai pas seulement conscience de mon moi pensant mais aussi de mes pensées et il
n’est pas plus vrai ni plus certain que je pense qu’il n’est vrai et certain que je pense telle ou
telle chose. »
Descartes a trop présumé de sa découverte, il prête trop au cogito. Leibniz conteste le fait
que le cogito soit la vérité première. Il est une vérité première, il y en a d’autres : il est tout
aussi certain que nous pensons ceci ou cela qu’il est certain que nous pensons.
Leibniz propose en plus VARIA A ME COGITANTUR (« Des choses diverses sont pensées
par moi ») : le passif souligne le fait que l’on n’est pas maître de nos pensées, toutes ne sont
pas choisies, toutes ne sont pas aperçues. Leibniz rompt l’équation pensée=conscience.
Etude de la préface de l’œuvre de Leibniz Nouveaux Essais sur
l’entendement humain (cf. p.240-241)
Si la conscience signifie aperception, s’apercevoir c’est percevoir qu’on perçoit, et
donc au principe de la conscience il y a des perceptions. Toutes ces perceptions, pour
autant, ne sont pas aperçues. Elles sont en trop grand nombre et surtout trop