La démocratie: un long processus qui inclut le Moyen âge Par

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La démocratie: un long processus qui inclut le Moyen âge
Par Michel Harvey
M.A. Histoire
Enseignant
École secondaire Antoine-Brossard
Octobre 2009
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La démocratie: un long processus qui inclut le Moyen Âge Michel Harvey
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La démocratie: Un long processus qui inclut le Moyen Âge
Par Michel Harvey, M.A. Histoire
Enseignant, école secondaire Antoine-Brossard
Le Moyen Âge, cette période généralement admise entre la chute
officielle de Rome (476) et la "Découverte" de l'Amérique par Colomb
(1492), a souffert et souffre encore aujourd'hui de façon relative d'une
évaluation négative ou simpliste. Son nom, Middle latter, tout d'abord,
sous la plume de l'historien allemand Christophe Keller au XVII
e
siècle, tend à l'enfermer dans un espace temporel statique, de la
caractériser comme une période stagnante, une période tout
progrès semble absent.
Or, il est de plus en plus permis de croire, après réévaluation de cette
dernière, qu'elle constitue à plusieurs égards une période de
continuité, une période qui permettra de définir éventuellement les
fondements même de la démocratie occidentale.
En ce sens, la vieille perception véhiculée d'une démocratie issue d'une
génération spontanée au XVIII
e
siècle ou encore puisant exclusivement
ses origines dans la seconde moitié de la Renaissance, période
coïncidant avec les Temps modernes (1492-1600), doit être revue et
réévaluée. En effet, certains acquis de la période romaine et certaines
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habitudes maintenues tout au long du Moyen âge, tendent à faire du
Moyen âge une partie intégrante du veloppement des institutions
propres à la pratique de la démocratie.
Trois caractéristiques sont d'ores et déjà identifiables: une tradition
orale rapidement codifiée, la présence de divers groupes
indépendants, de familles princières oligarchiques, adoptant des
modes de fonctionnements différents ainsi qu'une absence d'unité
politique.
De la loi traditionnelle orale à la loi constitutionnelle écrite
À l'aube de la chute de Rome (dont la date officiellement admise par la
plupart des historiens est 476) les divers clans germaniques qui
occupent l'Europe occidentale sont organisés en fédérations, structures
qui garantissent une certaine souveraineté à ces peuples guerriers
contre une assistance militaire au service de l'empire. Issus de
diverses cultures et adoptant des modes d'organisations certes tribaux
mais fort différents, ces peuples germaniques n'ont jamais vraiment
été soumis à une autorité centralisée.
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Pour assurer une certaine cohésion à l'intérieur de ces diverses
sociétés tribales dans lesquelles l'écriture semble avoir été inconnue,
on avait recourt à diverses lois ou coutumes de tradition orale. Qu'il
s'agisse de la loi salique des Francs de l'Ouest, de la loi de Gombette
des Burgondes ou encore, du Bréviaire Wisigothique, la cohésion
sociale de ces groupes semi-nomades était dictée par des traditions
ancestrales connues et respectées de tous. Or, à la chute de Rome, les
premières tentatives d'unification d'un royaume germanique à l'image
de l'empire déchu coïncident avec une volonté d'écrire la loi. En effet,
la codification de la loi salique s le VI
e
siècle (entre 507 et 511) ainsi
que l'introduction de nouvelles lois et d'amendements cadrent très
bien avec la volonté des princes, d'abord mérovingiens et ensuite
carolingiens, d'asseoir leur autorité mais surtout, d'assurer leur
succession.
La codification de la faide d'une part, littéralement "le devoir de
vengeance", permettra entre autres aux législateurs d'amender cette
loi ancestrale qui entrainait antérieurement d'interminables
représailles. En promulguant la loi salique, Clovis (465-511)
introduisait, dès le VI
è
siècle dans la législation, le wergeld, soit la
possibilité de racheter la faute par une compensation pécuniaire.
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Il en va du même esprit pour le capitulaire de Quierzy (877). Par ce
décret, Charles le Chauve (roi de France, 843-877, empereur
d'Occident 875-877) imposait une rie de règles visant à encadrer la
gestion de charges laïques et ecclésiastiques qui viendraient à être
remplacées durant son règne. La loi prévoyait notamment le transfert
des fonctions aux descendants jugés compétents: "Si l'un de nos
fidèles, après sa mort, veut, par amour pour Dieu, renoncer au monde,
laissant un fils ou un proche capable de servir l'état qu'il lui soit permis
de lui transmettre ses honneurs, selon qu'il le jugera le meilleur."
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Ainsi, Charles le Chauve, sortant tout juste d'une pleurésie, assurait du
coup sa succession.
D'autant plus importante, cette volonté de codifier la loi était renforcée
par la présence constante de forces politiques dont les souverains ne
pouvaient faire abstraction. En effet, s la fin du règne de Dagobert
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er
(629-638), les rois mérovingiens ne pouvaient empêcher la montée
du pouvoir des Pippinides (famille de Pépin de Landen ou Pépin
l'Ancien), famille de princes francs en fonction comme maire de palais
et à l'origine de la dynastie carolingienne. Moins de cent ans plus tard,
Dagobert III (711-715) règnera sous la tutelle de Pépin de Herstal.
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