Question 3

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PROMOTION DE L’AMÉLIORATION
DES PRATIQUES PROFESSIONNELLES
dans le cadre du programme MobiQual
Prévenir, évaluer,
Prendre en charge
La douLeur
chez la Personne âgée
cas cLiniQue
Monsieur c. 90ans
Monsieur c., âgé de 90 ans est hospitalisé en unité de soins palliatifs pour prise en charge d’escarres dans
un contexte de fin de vie. il vivait jusqu’à présent à domicile avec son épouse âgée de 93 ans. il a 3 enfants.
dans ses antécédents, on retient un cancer de la prostate d’emblée métastatique.
HIsTOIRE de la MaLaDIE
À domicile, le patient présente une baisse importante de son état général et se grabatise. il développe des
escarres, surinfectées et douloureuses. il est alors hospitalisé dans un service de dermatologie.
les escarres sont traitées par antibiothérapie et détersion mécanique. Quelques jours plus tard, il retourne
à domicile avec le soutien d’un réseau gériatrique.
deux jours plus tard, l’organisation des soins n’a pas été mise en place et le patient est hospitalisé en unité
de soins palliatifs.
À sON aRRIVEÉE DaNs LE sERVIcE
il présente :
- sur le plan physique : • l’indice de Karnofski est à 20% (grabataire), gir = 2 ; on constate une fonte
musculaire importante. il est dénutri, déshydraté, infecté et anémique.
• les escarres sont très nombreuses - trochantériennes, sacrées, ischiatiques et
talonnières - profondes étendues et fibrineuses. Mr c. dit ne pas être douloureux
mais les soins sont longs et appréhendés.
- sur le plan cognitif :
• le
- sur le plan social :
• la
- sur le plan spirituel :
• Mr
patient présente quelques troubles cognitifs.
famille est très présente les premiers jours de l’hospitalisation.
• ses enfants souhaitent un retour à domicile.
c. est catholique et très pratiquant.
Question 1 :
- lors d’une réunion interdisciplinaire, comment définissezvous le projet de soin pour ce patient ? après avoir
identifié les facteurs de risque d’aggravation et d’extension
des lésions cutanées, que proposez-vous ?
Question 2 :
- le patient présente une douleur globale ou “total pain”
des anglo-saxons. Pouvez-vous définir ses 4 composantes ?
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cas cLiniQue n°3
Question 3 :
- Le patient présente une douleur physique.
Pourquoi ? comment l’évaluez-vous (quel outil) ?
- Le patient dit ne pas être douloureux mais lors des soins il gémit. son traitement comporte
sKENaN® 30 mg matin et soir et acTIsKENaN® 5 mg (une gélule toutes les 4 heures).
Quelles critiques pouvez-vous apporter à ce traitement et
que proposez-vous ?
- Malgré les modifications de traitement les soins restent douloureux.
Que proposez-vous ?
- Le patient reste douloureux et appréhende les soins.
Que proposez-vous ?
Quelle conduite à tenir pour les soins des escarres ?
Question 4 :
- Le patient présente une douleur psychique, il est triste, pleure quand il est seul.
Que proposez-vous ?
Question 5 :
- Douleur sociale : les enfants du patient souhaitent que leur père décède à la maison. On rappelle
que le premier retour à domicile a été un échec.
Que proposez-vous ?
Question 6 :
- Douleur spirituelle : le patient fait une relecture de sa vie.
comment l’aidez-vous ?
cas cLiniQue
3.1
Fiche technique
formateur
Points abordés
• Projet de soin et de vie
• Prise en charge globale du patient : psychologique, sociale, spirituelle
• Prise en charge de la douleur • Réflexion éthique
Pistes de réPonses et réfLexions
Question 1.
- soins palliatifs et réflexion
éthique
Le patient est au centre de notre réflexion. Il est nécessaire de
toujours réfléchir par rapport au patient et non par rapport à la
souffrance de la famille et des soignants. Lors d’une réunion
interdisciplinaire, il faut savoir se poser des questions :
- Que demande le patient ou comment privilégier
l’autonomie du patient ?
- Quel est le but de la prise en charge ?
- Quel est le projet de soin ?
- Quelle est la finalité de nos décisions ?
- Quels bénéfices et quels risques/principe de bienfaisance et de non malfaisance ?
À propos de la prise en charge, l’objectif n’est pas de guérir les
escarres mais de faire en sorte que le patient soit le plus confortable possible. C’est pourquoi il est important de détailler les
facteurs de risque afin de pouvoir agir sur ces derniers. Parmi ces
facteurs on note :
- Grabatisation, échelle de Braden, installation sur un
matelas nimbus.
- Dénutrition, à ce stade l’acharnement nutritionnel - pose
d’une sonde naso-gastrique, voie veineuse centrale - n’apportera pas d’amélioration et sera certainement préjudiciable. On privilégie une alimentation plaisir.
- Anémie : en soins palliatifs, ce sont les signes cliniques dyspnée, asthénie intense - qui nous feront porter l’indication
d’une transfusion.
- Infection : le patient est apyrétique.
Question 2.
- Les 4 composantes de la
douleur globale qui doivent
être recherchées systématiquement chez tout patient
en fin de vie sont :
-
La douleur physique
La douleur psychique
La douleur sociale
La douleur spirituelle
Question 3.
- ce patient présente une
douleur physique dont il faut
comprendre son origine et
son mécanisme pour pouvoir
la traiter :
- Les escarres et les métastases osseuses sont à l’origine
d’une douleur nociceptive.
- L’alitement entraîne des douleurs musculaires
d’ankylose de raideur par excès de stimulation
nociceptive, et par mécanismes réflexes moteur et
sympathique.
- La fin de la vie, l’anxiété sont à l’origine d’une douleur
psychique.
Évaluation de la douleur : le patient n’est pas toujours très cohérent,
on privilégie une hétéroévaluation en choisissant l’échelle
comportementale personne âgée (ECPA) qui nous permet de
mesurer la douleur en dehors de soins et durant les soins afin
d’adapter au mieux le traitement.
Cette évaluation doit être faite par 2 soignants, deux fois par
jour jusqu’à ce que le patient ne soit plus douloureux.
Critique du traitement : les interdoses d’ACTISKENAN® ne doivent
pas être données systématiquement. Elles sont utiles pour prévenir
les douleurs induites par les soins et calmer les recrudescences de
douleur. Plusieurs propositions de traitement sont possibles :
- augmenter le SKENAN®,
- ou changer de voie en utilisant la voie sous-cutané
avec un pousse seringue ou une pompe à morphine.
- Il est important d’anticiper et de prescrire des
interdoses dont la posologie est de 10 % ou 1/6 de la
dose journalière.
Si le patient continue à souffrir, on peut augmenter les bolus de
morphine.
Le patient appréhende les soins, on propose alors d’introduire de
l’HYPNOVEL®, benzodiazépine d’action rapide, anxiolytique,
amnésie du soin.
Si le patient reste encore douloureux, on peut proposer du protoxyde d’azote qui a un effet antalgique (récepteurs NMDA) par
une diminution des différents stimuli douloureux.
Le traitement de l’escarre : nous sommes en phase palliative.
Savoir se poser la question : quels sont les bienfaits et les préjudices des soins locaux pour le patient ?
Question 4.
3.1
cas cLiniQue n°3
- nous pouvons proposer le suivi régulier par une psychologue,
la mise en place d’un traitement anxiolytique et l’organisation
d’un déjeuner du couple dans le studio des familles.
Nous demandons également aux bénévoles d’assurer des passages quand le patient est seul dans sa chambre.
Question 5.
- il est important de discuter de ce problème de retour à domicile
(rad) en équipe au cours d’une réunion interdisciplinaire.
Nous décidons de rencontrer les enfants du patient pour savoir s’ils sont toujours d’accord pour un RAD car la condition sine qua
none du RAD est le souhait du patient et de son entourage. Nous prendrons également contact avec le médecin du réseau de gériatrie.
Question 6.
- Le patient fait une relecture de sa vie, importance de l’écoute
des soignants.
Il a les visites régulières de l’aumônier et une célébration religieuse est organisée dans sa chambre en présence de son épouse et
de ses enfants.
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