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renforcement de la lutte contre la corruption et de la criminalité sous toutes ses
formes , l’amélioration des performances des services judiciaires et la mise en place
d’une juridiction de commerce. Ces mesurent concernent également le recrutement
des magistrats et greffiers en nombre significatif, la mise en place d’un programme de
formation continue des magistrats et l’amélioration du système d’information de la
justice et de l’accès à la justice.
1.3. Le renforcement de la sécurité publique et de la défense
La criminalité grandissante et le terrorisme régional et international appellent à un
état de veille permanente en matière de sécurité. Une revue des modalités
d’intervention des forces de défense et de sécurité publique est nécessaire en vue de
sa modernisation et d’une plus grande efficacité dans la gestion publique. Dans ce
cadre, il s’agira pour le Gouvernement de renforcer en infrastructures, équipements et
ressources humaines de qualité les différents corps à savoir : l’armée, la gendarmerie,
la police, les sapeurs-pompiers et les services de renseignement. Le renforcement de la
formation continue et des relations de coopération militaire constituera l’une des
actions majeures pour l’amélioration de la performance des différents acteurs du
système de sécurité et de défense.
Par ailleurs, l’action de Gouvernement consistera également à la prise et
l’amélioration de mesures législatives et règlementaires visant à faire aboutir, sans
entraves bureaucratiques et sans délai, les dossiers relatifs au trafic illicite et au crime
organisé.
II. AMELIORATION DE LA GOUVERNANCE
Au terme du rapport d'évaluation de la République du Bénin par le mécanisme
d’évaluation par les pairs (édition janvier 2008) en ses paragraphes 249 et 252 (pages
116,117) la corruption affecte tous les secteurs de l'administration publique. Les cas
les plus cités concernent la douane, le système de passation des marchés publics, le
Port autonome de Cotonou, le service des impôts. En outre, 80 à 90% des recettes
douanières avaient échappé à l'Etat entre 1996 et 1997.
Aussi, 54,2% des béninois enquêtés en 2014 sont convaincus que la plupart des
membres du gouvernement voire tous, sont impliqués dans des affaires de corruption.
Quant aux représentants du peuple que sont les députés, 46,2% de leurs électeurs
soupçonnent la plupart d’avoir trempé dans des affaires de corruption. Les juges et les
magistrats, les policiers et les gendarmes ne sont pas du reste. La perte de la confiance
en ces corps censés contrebalancer notamment le pouvoir exécutif et contribuer
effectivement à l’instauration d’une bonne gouvernance se manifeste par le fait
qu’environ deux-tiers des personnes enquêtées, sont convaincues que les membres de
ces corps ont, pour la plupart si ce n’est la totalité, trempé dans des affaires de
corruption. Cela explique que près des deux-tiers des béninois (74,2%) estiment que le
niveau de la corruption a crû au cours des dernières années. A leurs yeux, les membres
du gouvernement ainsi que certains fonctionnaires deviennent intouchables, tout le
système étant corrompu. La corruption est perçue par la population comme une
gangrène freinant le développement et 35% des béninois sont convaincus que les gens
ordinaires ne peuvent rien faire contre la corruption.