Les éléments transposables : organisation génomique et impact

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Les éléments transposables :
organisation génomique et
impact évolutif
Karine ALIX, AgroParisTech
[email protected]
Master 1 BIP
Evolution et Organisation du Génome
1
Plan suivi
• I. Introduction. Qu’est-ce que des séquences d’ADN
répétées ? Place des éléments transposables
• II. Classification, mode de transposition et
organisation génomique des éléments transposables
• III. Quand le génome domestique des éléments
transposables
• IV. Rôle des éléments transposables dans les
réponses aux stress
• V. Conclusion. Eléments transposables et plasticité
du génome
2
I. Introduction
QU’EST-CE QUE DES SÉQUENCES D’ADN
RÉPÉTÉES ? PLACE DES ÉLÉMENTS
TRANSPOSABLES
3
Les séquences d’ADN répétées
Dénaturation d’ADN génomique et renaturation progressive; mesure
du taux d’ADN non renaturé au cours du temps, en fonction de la
concentration initiale C0
Unicellulaires
Une seule courbe bien lisse
4
Les séquences d’ADN répétées
Dénaturation d’ADN génomique et renaturation progressive; mesure
du taux d’ADN non renaturé au cours du temps, en fonction de la
concentration initiale C0
Unicellulaires
Une seule courbe bien lisse
5
Les séquences d’ADN répétées
Dénaturation d’ADN génomique et renaturation progressive; mesure
du taux d’ADN non renaturé au cours du temps, en fonction de la
concentration initiale C0
Unicellulaires
Une seule courbe bien lisse
Comme trois courbes bout à bout
6
Les séquences d’ADN répétées
Dénaturation d’ADN génomique et renaturation progressive; mesure
du taux d’ADN non renaturé au cours du temps, en fonction de la
concentration initiale C0
Unicellulaires
Un seul type d’ADN et renaturation
progressive et régulière
Trois types d’ADN à taux de
répétition différents
7
Les séquences d’ADN répétées
• ADN hautement répété /10 à 15% du génome
− Peu codant, hétérochromatique (fortement condensé)
− Séquences répétées en tandem = les satellites
/ centromériques, télomériques type TTTAGGG
• ADN moyennement répété /25 à 40% du génome
– Séquences répétées dispersées = les éléments transposables,
avec un certain taux de diversité
– Les gènes des ARN ribosomiques ARNr, de transfert ARNt
(>200 copies)
• ADN unique ou faiblement répété
– Séquences uniques ou à faible nombre de copies = la fraction
codant des protéines / au niveau de l’euchromatine, souvent
8
Rappels, le noyau eucaryote
E = euchromatine, H = hétérochromatine
Nu = nucléole, EN = enveloppe nucléaire
Les séquences d’ADN répétées
correspondent
aux éléments
transposables
(TTTAGGG)n
Schmidt and Heslop-Harrison, TPS 1998
10
Eléments transposables :
la découverte
• Dès 1940s : maïs / Barbara McClintock
• Altération de la pigmentation de grains de
maïs
1902-1992
– ET inséré dans un gène de la
chaîne de biosynthèse
des anthocyanes
⇒ pas de pigmentation
– Expression du gène et
pigmentation quand excision
– Taille des tâches en fonction
du moment où a eu lieu l’excision
Élément mobile
Pas de produit du gène
gène actif
Élément mobile
Pigmentation
11
Eléments transposables :
la découverte
• Modélisation avec deux éléments :
– Ds Dissociator
– Ac Activator
1902-1992
Système Ac/Ds
• Premières notions de l’existence
d’éléments de contrôle de
l’expression des gènes
/ prémices des mécanismes de la
régulation génique
Ds
Pas de produit du gène
• Prix nobel en 1983
Ac
gène actif
Pigmentation
Ds
12
Eléments transposables : définition
• Caractéristiques :
– Fragment d’ADN mobile
– Capable de se déplacer de façon autonome dans
le génome
• Terme « élément transposable » dans les années 70s
/ génétique moléculaire
• Constituant majeur du génome eucaryote
Arabidopsis : 15%
maïs : 89%
blé : >90%
drosophile : 22%
homme : 45%
13
II.
CLASSIFICATION, MODE DE TRANSPOSITION
ET ORGANISATION GÉNOMIQUE DES
ÉLÉMENTS TRANSPOSABLES
14
Les différentes classes
Casacuberta and Santiago, Gene 2003
15
Modèle « copier – coller »
⇒ rétrotransposons à LTR
Particule de type viral
Système réplicatif
Sabot et al, Euphytica 2004
16
Les différentes classes
Réplication par ‘copier–coller’ en passant
par un ARN
Casacuberta and Santiago, Gene 2003
17
Modèle « couper-coller »
⇒ transposons sens strict
⇒ MITEs
transposase
Système conservatif
Sabot et al, Euphytica 2004
18
Les différentes classes
Réplication par ‘copier–coller’ en passant
par un ARN
Réplication par ‘couper-coller’ en restant
en ADN
Casacuberta and Santiago, Gene 2003
19
Classification acceptée
20
Classification acceptée
21
Rétrovirus et rétrotransposons : une
question d’évolution…
22
Les caractéristiques spécifiques des LTR
Les LTR, long tandem repeats – séquences répétées en
orientation directe - contiennent les régions promotrices et
régulatrices des séquences codantes de l'élément et comportent
trois domaines fonctionnels : U3, R et U5.
Les séquences promotrices
ne sont actives qu’au niveau
du LTR en 5’ ; les sites de
polyadénylation ne sont
actifs qu’au niveau du LTR en
3’. La région R des LTR se
retrouve aux deux extrémités
du transcrit et est
indispensable pour la
transcription inverse de cet
ARNm en ADNc.
23
Exercice 1
p.4
24
M.C. Serre
Les transposons bactériens : IS et Tn
Les séquences d’insertion IS (insertion sequence) sont des ET de
petite taille (de 750 à 2500 pb) présentant une organisation
très compacte ; universellement retrouvés dans le phylum
procaryote.
gène codant la transposase
IR = répétitions inversées, 20-40 pb , reconnues par la transposase
(inverted repeats)
Coopération possible entre IS. Cela permet de transposer tout
fragment d’ADN compris entre deux copies d’IS identiques ; on
parle alors de transposon composite.
25
Exemples de séquences d’insertion (IS) :
Séquence
IS
Occurence
longueur
Séquence
IR bp*
bp
cible bp
IS1
Chromosome d’E. coli (5 à 8
copies) de Salmonella (40
copies), nbx plasmides, phage P1,
Tn951
768
18/23
9
IS2
Chr d’E.coli (5 copies), facteur F
(1 copie), nbx plasmides
1327
32/41
5
IS50
constituant de Tn5
1534
8/9
9
IS101
plasmide pSC101 de E. coli
1209
30/36
5
* le 1er nombre représente le degré de perfection du palindrome, le 2ème sa
longueur.
26
M.C. Serre
Les transposons bactériens : IS et Tn
Souvent, association de
gènes de résistance à
des antibiotiques
Les transposons unitaires sont plus homogènes, sans IS, et possèdent
2 gènes : une résolvase (assurant une étape de recombinaison au site
27
res) en plus d’une transposase.
M.C. Serre
Les transposons bactériens : IS et Tn
Les transposons conjugatifs forment une famille très homogène.
Le plus petit de ces éléments, Tn916, a une taille de 18,4 kpb, ce
qui classe cette famille dans les très grands ET, les plus importants
pouvant atteindre 100 kpb.
De 18 à 100 kpb
Leurs extrémités sont formées de séquences inversées répétées de
20 à 30 pb. Entre ces bornes on trouve des gènes impliqués dans la
coupure et l’échange de brins d’ADN, la conjugaison, et des
marqueurs de résistance (antibiotiques par exemple).
28
« Nous apprécions maintenant la valeur adaptative que ces éléments
transposables procurent aux génomes bactériens en leur permettant, entre
autres, de faire face à un environnement en constante évolution. Par
exemple, au cours des 50 dernières années, l’homme a rejeté, dans son
environnement, diverses substances toxiques comme les métaux lourds, les
antibiotiques, les pesticides ou autres substances organiques de synthèse
(xénobiotiques). Ces substances ont soumis les communautés bactériennes à
une forte pression de sélection pour l’acquisition de gènes de résistance. Les
pesticides et autres xénobiotiques, souvent toxiques et faiblement
biodégradables, ont également sélectionné des microorganismes capables de
les détoxifier et même de les utiliser comme source d’énergie.
Les informations génétiques responsables de la résistance aux antibiotiques
ou de la dégradation des xénobiotiques sont très souvent portées par des
éléments génétiques mobiles tels que plasmides conjugatifs ou transposons
(certains transposons étant conjugatifs par eux-mêmes) ou parfois les deux.
Cela assure la dispersion rapide d’information génétique au sein des
communautés bactériennes ».
D’après Les éléments transposables bactériens
Christophe Merlin, Ariane Toussaint
29
« Nous apprécions maintenant la valeur adaptative que ces éléments
transposables procurent aux génomes bactériens en leur permettant, entre
autres, de faire face à un environnement en constante évolution. Par
exemple, au cours des 50 dernières années, l’homme a rejeté, dans son
environnement, diverses substances toxiques comme les métaux lourds, les
antibiotiques, les pesticides ou autres substances organiques de synthèse
(xénobiotiques). Ces substances ont soumis les communautés bactériennes à
une forte pression de sélection pour l’acquisition de gènes de résistance. Les
pesticides et autres xénobiotiques, souvent toxiques et faiblement
biodégradables, ont également sélectionné des microorganismes capables de
les détoxifier et même de les utiliser comme source d’énergie.
Les informations génétiques responsables de la résistance aux antibiotiques
ou de la dégradation des xénobiotiques sont très souvent portées par des
éléments génétiques mobiles tels que plasmides conjugatifs ou transposons
(certains transposons étant conjugatifs par eux-mêmes) ou parfois les deux.
Cela assure la dispersion rapide d’information génétique au sein des
communautés bactériennes ».
D’après Les éléments transposables bactériens
Christophe Merlin, Ariane Toussaint
30
Les éléments transposables sont en
partie responsables de la diversité
structurale des génomes, voire de leur
expression
31
Les différences de taille du génome
Arabidopsis
pin – 23 000 Mpb
125 Mpb
betterave
750 Mpb
Or contenu génique équivalent…
⇒ Enrichissement différent en éléments transposables
Schmidt and Heslop-Harrison, TPS 1998
32
Un exemple : Les Helitrons et la
variabilité génomique du maïs
Lai et al. 2005 PNAS 102: 9068-9073.
33
Variabilité haplotypique du maïs
• Comparaison entre lignées de maïs, de différents locus :
– Locus bz : McC // B73
– Locus z1C : B73 // BSSS53
– 3 autres régions génomiques : B73 // Mo17
• Ce qui a été observé :
– Des différences dans le contenu en ETs
– Des catalogues de gènes différents
de nombreux gènes spécifiques sont tronqués = pseudogènes
⇒ rupture de la colinéarité génomique au sein de l’espèce
• Hyopothèse de l’origine de cette rupture : ce sont des
INSERTIONS
COMMENT ?
34
La découverte des Helitrons
- Ont été découverts par bioinformatique :
Arabidopsis
riz
Caenorhabditis
- Réplication par rolling-circle (≠ couper-coller)
ADN helicase (replication)
Nuclease/ligase (insertion)
- Nouveau type de transposon à ADN
Kapitonov and Jurka 2001 PNAS 98: 8714-8719
35
Caractéristiques des Helitrons
- Insertion entre les bases A and T du génome hôte
- extrêmités = 5’TC and CTRR3’ (R = A or G)
- séquences de type palindrome -> hairpins côté extrêmité 3’
- pas de répétitions terminales inversées (TIRs)
- pas de duplication du site cible (TSDs)
36
Analyse chez le maïs du locus bz
Comparaison des lignées
McC et B73
/ 150 kb :
- Contenu en ETs
complètement différent
- 4 gènes sont absents du
génome de B73
Fu and Dooner 2002 PNAS 99:
9573-9578
37
McC
Blast
contre des
données de
séquences
de B73
Les séquences sont identiques à 99% !
McC
Blast
contre des
données de
séquences
de B73
Les séquences sont identiques à 99% !
Analyse d’un BAC de B73
39
9S
McC
Blast
contre des
données de
séquences
de B73
5S
Analyse d’un BAC de B73
40
Du polymorphisme d’insertion au niveau
du locus bz
2 insertions indépendantes
AT
DELETION
AT
AT
AT
Les séquences bordant l’insertion
(au niveau des bases AT) sont identiques !
41
McC
Blast
GSS B73
Pas d’autre ADNc identifié
ADNc de B73
mais il s’agit d’un pseudogène
avec des exons provenant de
gènes différents
Les deux Helitrons ne contiennent que des
fragments de gènes = pseudogènes
42
Evolution du génome du maïs
• Helitrons et insertions / des phénomènes récents
• ≠ évoluƟon du génome du maïs à parƟr d’un génome
tétraploïde pour revenir à un génome diploïde, impliquant
de nombreuses délétions et pertes de gènes
• Les Helitrons permettent le mouvement de gènes au sein
du génome du maïs ; il s’agit d’un mécanisme généralisé
20% des 21 000 gènes du maïs ont des positions
différentes entre B73 et Mo17 du fait de l’activité
d’Helitrons
Morgante et al. 2005 Nat Genet 37: 997-1002.
43
D’un point de vue fonctionnel…
• Certains Helitrons qui portent des fragments de gènes
sont exprimés / transcription d’un ARN
⇒ La fonction du gène peut-être affectée :
– ARN interférence
– Ou même traduction d’une nouvelle protéine
• Les Helitrons contribuent à
– La variabilité haplotypique du génome du maïs
– Potentiellement, aux différences d’expression des
gènes entre lignées de maïs
Buckler et al. 2006 Curr Op Plant Biology
44
III.
QUAND LE GÉNOME DOMESTIQUE LES
ÉLÉMENTS TRANSPOSABLES
45
De l’ADN poubelle à l’ADN domestiqué
« L’accumulation des ET, qui peut être très importante dans
certains génomes, suggère que de nombreuses insertions d’ET
peuvent être neutres et constitue un des arguments en faveur
de l’hypothèse de l’ADN « poubelle » (= junk DNA) pour
expliquer l’abondance de l’ADN non-codant chez les
eucaryotes » (KIDWELL & LISCH 2000).
De nombreuses insertions d’ETs sont éliminées par sélection
car elles induisent des effets délétères.
Et parfois, des insertions sont avantageuses et ont été
sélectionnées : on parle de domestication des ET.
46
Les télomères chez la Drosophile
HeT-A, TART, et TAHRE, qui seraient d’anciens rétrotransposons,
jouent le rôle de télomères chez D. melanogaster
• Maintien de l’intégrité des télomères vital pour
− réplication cellulaire
− Intégrité du génome
• Quelques dizaines de kb ou plus de séquences dites
télomériques aux extrémités des chromosomes
/TTAGGG chez l’Homme ; TTTAGGG chez Arabidopsis ; TTAGG chez
différents insectes mais pas chez Drosophila
+ activité d’une télomérase absente chez Drosophila
• D’anciens rétrotransposons sans LTR = LINEs auraient été
domestiqués pour constituer les extrémités protectrices des
chromosomes chez D. melanogaster (génome séquencé)
• N’ont jamais été trouvés ailleurs dans le génome !
Pardue and DeBaryshe PNAS, 2011
47
Le système immunitaire des mammifères
Les protéines RAG1 et RAG2 seraient d’anciens ETs « domestiqués »
pour la formation des gènes d’anticorps, par recombinaison
• Recombinase VDJ impliquée dans la fabrication des
récepteurs des cellules T de l’immunité
diversité de ces récepteurs (ciblés contre la diversité des
antigènes) liée à la recombinaison somatique,
impliquant des cassures dans l’ADN
• Deux sous-unités de cette recombinase = RAG1, RAG2,
responsables des clivages de l’ADN, avec mécanisme identique
à une transposase
• Origine : capture par transfert horizontal d’un ancien
transposon à ADN avec TIRs, de la superfamille des Transib, il
y a 500 millions d’années (Kapitonov & Koonin, 2015)
48
V(D)J recombination occurs in the primary lymphoid organs (bone marrow for B cells and
thymus for T cells) and in a nearly random fashion rearranges variable
(V), joining
(J), and in some cases, diversity (D) gene segments.
49
https://laikaspoetnik.wordpress.com/tag/vdj-recombination/
La mise en place du placenta chez les
mammifères
Rétrovirus et transposons à l’origine de la mise en place et de la
diversification du placenta chez les mammifères
• Le placenta peut-être défini comme le tissu
à l’interface des tissus maternels et fœtaux
Organe le plus diversifié
(forme, type cellulaire,…) chez les mammifères
• A l’origine : une infection par un rétrovirus aurait abouti à son
intégration dans le génome et au recrutement de ses régulateurs
d’expression génique
/mise en place du premier placenta
• Etapes d’évolution ultérieure : MER20, un transposon de classe II,
est à l’origine de la régulation de l’expression des gènes localisés
dans la paroi utérine
50
/reprogrammation fonctionnelle spécifique au niveau du placenta
Le déterminisme sexuel du melon
L’insertion d’un transposon est responsable de la transition de
fleurs mâles à fleurs femelles chez le melon
PI 124112
×
Gynadou
Identification du locus G et de la forme g, impliqué dans la
transition fleur mâle -> fleur femelle
51
Le déterminisme sexuel du melon
Gynadou AAgg x AAGG PI 124112
1,4 kb pour le locus G de
PI 124112
1,4 kb + insertion
transposon hAT pour le
locus g de Gynadou
+
_
Corrélation locus g et
présence du transposon
52
Le déterminisme sexuel du melon
Gynadou AAgg x AAGG PI 124112
1,4 kb pour le locus G de
PI 124112
1,4 kb + insertion
transposon hAT pour le
locus g de Gynadou
Inhibition de
l’expression par méthylation
+
_
Corrélation locus g et
présence du transposon
Mécanisme : Il s’agit d’un contrôle épigénétique de l’expression de
l’ORF3 causé par le transposon; quand il y a insertion du transposon, il y
53
a méthylation et non expression de l’ORF3.
IV.
RÔLE DES ÉLÉMENTS TRANSPOSABLES DANS
LES RÉPONSES AUX STRESS
54
Condensation de la chromatine
Degré de condensation de la chromatine /
modifications chimiques des histones et de l’ADN
= acétylation – phosphorylation – ubiquitinylation
- méthylation
55
Impact du degré de méthylation
• Si modification chimique des histones et de l’ADN par
méthylation :
– Modification du degré de condensation de la chromatine
– Modification de l’activité transcriptionnelle des gènes
présents
⇒ Modification épigénétique !
• Modification héritable au niveau de
l’expression du génome sans changement de
la séquence nucléotidique de l’ADN
56
Une hétérochromatine méthylée
• méthylation = pas ou peu de transcription !
• La méthylation est nécessaire à la stabilité du
génome
• Analyse de mutants où absence de méthylation
Souris : mort
Végétaux : phénotypes
très perturbés
ex : mutant ddm1
chez Arabidopsis
Miura et al, Nature 2001
57
Une hétérochromatine méthylée
• Mutant ddm1 d’Arabidopsis thaliana
/ absence de méthylation
⇒ Forte activité des éléments transposables !
– Transposition d’un transposon de classe II, type CACTA
(Miura et al, Nature 2001)
– De même pour transposon de type Mutator
(Singer et al, Genes Dev 2001)
• Maïs et transposition du transposon Spm quand
déméthylation du promoteur
(Fedoroff et al, BioEssays 1995)
58
Une hétérochromatine méthylée
• Le silencing des éléments transposables, une
question de survie pour l’espèce hôte !
• Les éléments transposables sont source de
mutations
– Recombinaison illégitime entre éléments dispersés /
aberrations chromosomiques, génomiques
– Transposition possible dans des gènes vitaux / knock-out
de gène vitaux
⇒ Accumulation des éléments transposables dans
les régions hyper-condensées et hyper-méthylées
de l’hétérochromatine
59
L’hétérochromatine
• Lieu d’accumulation des éléments transposables
• Majoritairement constituée de séquences d’ADN
répétées non codantes
• Caractéristiques :
– Compaction importante
– ADN fortement méthylé
– Faible activité transcriptionnelle
• Par opposition à l’euchromatine, qui contient
l’ensemble des gènes
• Centromères / Télomères / Certains chromosomes
Voir cours de Caroline Hartmann
60
Réponse du génome au stress
état normal
Stress
éléments transposables non actifs
« silencés » par hétérochromatinisation
= condensation et méthylation de l’ADN
?
changements dans le degré de
méthylation de l’ADN
état stressé
éléments transposables actifs
déméthylation et
décondensation de l’ADN
⇒ transcription possible !
61
Attaque de pathogènes
• Rétrotransposon de type copia Tnt1 / les Solanacées
– 5,3 kb
– 500-600 copies
Question :
Tnt1 peut-il être activé par l’attaque d’un
pathogène ?
• Activation d’un rétrotransposon
– Vérifier si le rétrotransposon est transcrit
– Est-elle accompagnée de transposition ?
62
Attaque de pathogènes
• Suivi de l’expression du
promoteur de Tnt1A
blessure
– Construction LTR-GUS
Gène reporter Gus sous contrôle
du promoteur LTR
– Transformation de plants
de tomates
Grandbastien, Trends in Plant Sci 1998
inoculation
63
Attaque de pathogènes
• Recherche de nouvelles
insertions de Tnt1A après
application d’extraits
fongiques
– Plants de tabac régénérés à
partir de protoplastes et
d’explants (témoins)
– Technique S-SAP
(Sequence -Specific Amplification
Polymorphism)
http://www-ijpb.versailles.inra.fr/fr/bc/equipes/Transposons/
64
Attaque de pathogènes
• De nouvelles bandes S-SAP
« apparaissent »
– 25 % des plantes régénérées à partir de
protoplastes
– 2,7 % des plantes régénérées à partir
d’explants - témoins
méthode de régénération
/ culture tissulaire
extraits fongiques
/ attaque de la paroi cellulosique
Melayah et al, Plant J 2001
65
Attaque de pathogènes
• Conclusions
– Activité transcriptionnelle de Tnt1A
– Suivie de transposition
– En réponse à
• une blessure
• une inoculation par un champignon
• l’application d’extraits fongiques
• L’attaque de pathogènes induit l’activation de Tnt1A
66
Attaque de pathogènes
région U3 : des analogies avec les régions régulatrices
des gènes de défense
Polymorphisme de la région U3 = spécificité de
réponse au stress
67
Casacuberta and Santiago, Gene 2003
Attaque de pathogènes
• D’autres cas répertoriés :
– Tto5 (tabac) – virus de la mosaïque du tabac
– Bs1 (maïs) – virus de la mosaïque de l’orge
⇒ Implication des éléments transposables dans
les mécanismes de défense des végétaux
68
Exercice 2
p.7 à 9
69
V. Conclusion
ELÉMENTS TRANSPOSABLES ET PLASTICITÉ DU
GÉNOME
70
Des éléments ubiquitaires et
généralement réprimés
• Les éléments transposables se retrouvent
chez tous les organismes vivants
• Les éléments transposables sont des éléments
à fort pouvoir mutagène
• Ils sont parfois en très grand nombre de
copies dans le génome
• Ils sont maintenus dans le génome MAIS
soumis à une répression de leur activité
transcriptionnelle
71
Une valeur adaptative certaine
• Les éléments transposables sont source de
variabilité génétique
• Et présentent une importante valeur
adaptative
– Mécanismes de défense aux stress biotiques
– Mécanimes d’adaptation aux stress abiotiques
• Des mutations peuvent être bénéfiques et
sélectionnées par le génome hôte
72
La plasticité du génome
Génome statique, figé
Génome plastique, dynamique
- Structure - Fonction
• Impact important des éléments transposables sur la
diversité génomique
• Importance des mécanismes épigénétiques –
méthylation, ARN interférence,…
/ domaine en pleine investigation
73
La course au séquençage du
génome des espèces
d’intérêt (ici végétales)
Possible par l’innovation
technologique et le
développement des approches
NGS
cours de Bénédicte Sturbois
MAIS, comment atteindre la
fraction correspondant à
l’ensemble des éléments
transposables ?
Problème dans l’assemblage
de la séquence au niveau de
ces régions répétées.
Vitte et al. 2014
Il ne nous reste qu’à
continuer à fouiller dans la
« poubelle » des sorties des
séquenceurs…
74
Merci
75
Diapos supplémentaires
76
Rétrotransposons Télomériques de D. melanogaster et D. Virilis
(>40 millions d’années depuis leur séparation)
Mary-Lou Pardue, and P. G. DeBaryshe PNAS 2011;108:20317-20324
77
©2011 by National Academy of Sciences
Modèle du déterminisme sexuel chez le melon
GG
aa
gg
AA
gg
aa
Idem si AA
car action inhibitrice de GG sur l’expression du locus A
78
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