4ème Colloque Simulationen enSanté Santé 4ème ColloqueFrancophone Francophone de de Simulation Paris 2015 Paris6-7 6-7 février février 2015 Réflexions sur Risques Infectieux et Simulation Zaro Goni Daniel Gestion des risque en ETS (HAS) • La gestion des risques est une démarche essentielle pour améliorer la qualité et la sécurité des soins en établissement de santé. • C’est une démarche globale, transverse et coordonnée fondée sur une approche systémique du risque et intégrée au projet managérial. Elle n’est pas uniquement une action immédiate et corrective liée à un événement indésirable, une situation de crise ou à l’actualité. • La gestion des risques : une obligation pour les établissements de santé. – Circulaire DHOS/E2/E4 n°176 du 29 mars 2004 relative aux recommandations pour la mise en place d’un programme de gestion des risques dans les établissements de santé Approche systémique des risques Modèle de James REASON Formation Procédures Management général Actes réalisés par les professionnels en contact avec le patient Précurseurs psychologiques Encadrement Protections Équipements Incident Accident Evénement Causes latentes Causes patentes Gestion des risques : principes – Approche préventive ou anticipative • Identification a priori des évènements redoutés ou des EI par une analyse du système et de ses dangers 1 – identifier les situations dangereuses et les vulnérabilités 2 – mise en place d’actions de prévention et suivi de leur efficacité La simulation en santé formidable outil pédagogique – …les méthodes de simulation permettent l’acquisition de savoir, de savoir-faire et de savoirêtre qui impactent fortement – même si cela n’a pas réellement été quantifié – la performance et la sécurité de la prise en charge des patients…* – Quid de l’impact sur le comportement des professionnels de santé dans l’exercice de leur profession ? * Rapport de mission État de l’art (national et international) en matière de pratiques de simulation dans le domaine de la santé. Dans le cadre du développement professionnel continu (DPC) et de la prévention des risques associés aux soins Janvier 2012 La simulation en santé formidable outil pédagogique * Rapport de mission État de l’art (national et international) en matière de pratiques de simulation dans le domaine de la santé. Dans le cadre du développement professionnel continu (DPC) et de la prévention des risques associés aux soins Janvier 2012 * Mesure du port de l’alliance = 42% Audit 2004 E C H E C Mesure du port de l’alliance = 43% Audit 2008 * Action de formation avec 6 messages : Les mains qui portent des bijoux sont plus contaminées Sur des mains qui portent des bijoux, l’action de HM est limitée même avec des sha Le risque de transmission est plus élevé à partir des mains avec bijoux Le risque est pour le patient mais aussi pour le soignant et son entourage L’alliance est un bijou Aucun bijou lors des soins La simulation en santé formidable outil pédagogique * Rapport de mission État de l’art (national et international) en matière de pratiques de simulation dans le domaine de la santé. Dans le cadre du développement professionnel continu (DPC) et de la prévention des risques associés aux soins Janvier 2012 La simulation en santé pour faire évoluer la prise en charge du risque infectieux • La simulation peut elle nous aider à « changer » les comportements ? • Si oui comment ? – Concevoir un scénario de simulation sur le thème du risque infectieux ? • La prévention est partie intégrante du soin – Intégrer les mesures de prévention dans TOUS les scénarios – La prise en compte du risque : élément du débriefing Intégrer quelles mesures ? • Appliquer systématiquement les précautions standard – Zéro bijou au cours des soins – Hygiène des mains (SHA, port des gants) – EPI (équipements de protection individuels) • Sur blouse • Lunettes (si risque de projection) • Masque (si risque d’aérosolisation) • Mettre à disposition le matériel nécessaire. • Insérer et évaluer lors de la phase de débriefing la question de la prévention du risque Infectieux Exemple : le risque infectieux en maternité • Lors de la phase d’accouchement, le risque d’infection à streptocoque du groupe A (SGA) est élevé : – Après rupture des membranes – Au cours des TV – Lors de l’accouchement par voie basse • REX sur ce type d’événement grave a été rapporté X fois • Mesures de prévention à la portée des professionnels – Concernent l’accouchée (toilette préparatoire à l’accouchement) – Concernent le personnel (hygiène des mains ET port du masque) AVIS DE LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE D’HYGIÈNE HOSPITALIÈRE Port du masque et infection à streptocoque du groupe A en maternité 20 avril 2005 La survenue d’un nouveau décès, en relation avec une infection à streptocoque du groupe A, chez une accouchée, nous conduit à rappeler que : a/ le pharynx est le réservoir principal de Streptococcus pyogenes ou streptocoque du groupe A. b/ le port d’un masque chirurgical* est indispensable pour toute personne (sage-femme ou accoucheur) réalisant un accouchement par voie basse : dès la rupture des membranes ; dans toute maternité d’établissement public ou privé ou lors des accouchements réalisés à domicile. c/ le port de masque chirurgical est également requis dès la rupture des membranes pour tout geste obstétrical (toucher vaginal, prélèvement vaginal…). Attention : cet avis de la Société française d’hygiène hospitalière (SFHH) ne peut être diffusé ou reproduit que dans son intégralité. REX CCLIN Sud Ouest juin 2012 : Cas groupés d’infections du post-partum à Streptocoque A • Description chronologique de l’événement Survenue en trois mois, dans un service de maternité, de huit cas d’infections du post-partum à SGA (endométrites entre un et sept jours après l’accouchement). Parmi les patientes ont été identifiés quatre cas sporadiques, trois cas reliés à un professionnel infecté et un cas relié à un professionnel colonisé. L’évolution des patientes sous antibiothérapie a été favorable. • Le CCLIN et l’ARLIN ont participé aux investigations et aux évaluations de pratiques. REX CCLIN Sud Ouest juin 2012 : Cas groupés d’infections du post-partum à Streptocoque A Investigations • • • Description et analyse des cas pour identifier le(s) mécanisme(s) de transmission ; Observation des pratiques par l’EOH puis par l’ARLIN Dépistage oropharyngé des professionnels et génotypage des souches par le centre national de référence. Hypothèses et mécanismes possibles de transmission • • • Transmission par un professionnel porteur : directe, ou indirecte via un réservoir environnemental ou matériel ; Transmission croisée entre patientes : manuportée ou via un matériel partagé ; Infection endogène à partir de la flore oropharyngée, vaginale ou cutanée de la patiente. Hypothèses pour cet épisode • • Pour quatre patientes transmission directe à partir d’un soignant porteur, Pour quatre patientes infection endogène. REX CCLIN Sud Ouest juin 2012 : Cas groupés d’infections du post-partum à Streptocoque A •Hygiène des mains et gestion des gants : - Indications et technique de friction hygiénique non suivies par tous les professionnels - Gestion des gants inappropriée •Port du masque : - Non systématique après rupture de la poche des eaux - Fréquentes manipulations et réutilisations •Prévention des infections endogènes à SGA : - Evaluation incomplète du risque d’infection à SGA des parturientes - Pas de protocole de préparation périnéale avant l’expulsion - Absence de consensus médical quant à la prise en charge d’un SGA découvert inopinément chez une parturiente La simulation d’un accouchement : les images nous parlent ... • Le scénario doit intégrer la gestion du risque infectieux dans une prise en charge globale de la patiente. • Pour tous les acteurs • Utilisation optimale des REX pour insister sur les points de défaillance en les améliorant. Quelques exemples … Simulation accouchement Les Précautions standard Une initiative d'excellence Mise en situation en formation initiale Un exemple + …. • … des internes, formés par simulation à la mise en place de cathéters veineux centraux, ont moins de complications (ponctions artérielles) que ceux qui n'ont pas été formés par cette méthode. De même, les infections liées aux cathéters seraient moins fréquentes quand ces derniers ont été mis en place par des personnels formés par simulation. Barsuk JH, Cohen ER, Feinglass J, McGaghie WC, Wayne DB. Use of simulation-based education to reduce catheter-related bloodstream infections. Arch Intern Med 2009;169(15):1420-3. Applications futures de la Simulation dans la gestion du RI Ebola BHRe EPC (entérobactéries productrices de carbapénémase) ERG (entérocoques résistants aux glycopeptides) La simulation outil de formation « Ebola » destinée aux Ets Non Référencés Habilités (projet en cours) • Travail sollicité par la DGOS, collaboratif entre JC GRANRY, MC MOOL, F RAYMOND, experts en formation par la simulation (SoFraSimS), P PARNEIX et D ZARO GONI (SF2H /CCLIN – ARLIN) • Proposer un scénario « prise en charge d’un patient présentant un tableau évocateur suspect « Ebola » • L'objectif de ce scénario est de préparer et entraîner les équipes (médicales et paramédicales) à l'accueil et à la prise en charge de ces patients ainsi qu'à la réactivité en cas de suspicion. • Public : professionnels d’établissement de santé hors ESRH Contenu du programme : partie 1 • Ateliers pratiques Habillage et déshabillage tenue de protection intégrale, Tenue de protection précautions complémentaires renforcées • Objectifs de l’exercice Mesurer la connaissance des professionnels sur la technique Maitriser les étapes de l’habillage Communiquer entre les deux acteurs Repérer et dépasser les difficultés rencontrées Savoir utiliser la personne ressource tout au long de la séance. • Exploitation et retour atelier – Membre de l’EOH – NRBC Contenu du programme : partie 2 Simulation : une personne accompagnée par son amie, se présente aux urgences d'un hôpital type CH* : prise en charge • Scénario scène 1 : le patient et son amie arrive devant l'infirmière d'accueil (IAO) du service des urgences l’infirmière est assise au bureau, elle invite les deux personnes à s’assoir. la personne tousse et se plaint d’être très fatiguée. il dit avoir de la température depuis leur retour de voyage d’un pays d’Afrique il y a 9 jours. évoque des vomissements. Contenu du programme : partie 2 • Apprenants, Personnes concernées : L’IAO accueil des urgences • Simulation : commence dès l’arrivée des 2 personnes devant l’infirmière d’accueil et d’orientation des urgences. Simulation centrée sur la communication entre les professionnels avec le patient et son amie. • Le patient et l’amie seront des patients standardisés. (Joués par 2 acteurs) Ils seront équipés d’oreillettes de manière à les guider au cours du déroulement du scénario. – Rôle patient. Il est demandé au patient de s’en tenir à ne répondre qu’aux questions posées par l’infirmière. Il revient de Sierra Leone il y a 9 jours, après un voyage pour raisons professionnelles qui a duré 1 mois. Il était accompagné de son amie qui devant ce tableau clinique l’accompagne aux urgences ce jour. Contenu du programme : partie 2 • Durant son séjour en Sierra Leone il n’a pas été en contact avec des malades connus mais a participé aux funérailles d’une connaissance locale. • Il se plaint d’être fatigué, il veut s’allonger et demande à ce que son amie reste auprès de lui. • Il a des nausées, une perte d’appétit mais pas de vomissements. • Rôle de l’amie. Son amie est inquiète et veut voir le médecin des urgences. Elle demande des nouvelles à l’infirmière à plusieurs reprises. Elle tient la main de son compagnon. Contenu du programme : partie 2 Objectifs et attitude attendue : 1. L’IAO doit affiner son interrogatoire (lieu du voyage, préciser les dates de retour en France, explorer la température). 2. Faire attendre le patient (quelques minutes) dans la zone d’accueil à l’écart des autres personnes présentes et aller vérifier au préalable que le box est correctement équipé et identifier et déballer les éléments du kit Ebola patient qui contient (une tenue habillage patient, le questionnaire de ciblage, un crayon, des bassins avec du produit gélifiant. 3. Amener le patient sans contact physique, vers le box. Lui proposer le port d’un masque. L’IAO lui demande de réaliser une friction des mains avec une SHA 4. Lui demander de s’allonger seul sur le lit/brancard (pas de contact physique avec le patient, baisser le lit/brancard au maximum...) 5. L’infirmière ne fait aucun soin 6. L’amie est orientée vers la salle d’attente avec la demande de donner ses coordonnées et de ne pas partir du service. Février 2015 : phase de tests • 4 établissements sollicités pour tester • Mise à disposition dans les centres de simulation • Opération nationale … • Réseau CCLIN/ARLIN Projet : BMR, BHRe EPC (entérobactéries productrices de carbapénémase) ERG (entérocoques résistants aux glycopeptides) • Accueil d’un patient « EPC » – Rapatriement d’un pays étranger – Application des précautions complémentaires contacts et BHRe • Prise en charge d’un patient dans un service • Gestion d’une épidémie de gale – Dans un service clinique – Dans un EHPAD • … Les jeux sérieux jeux sérieux (serious game) intérêt majeur : • permet de toucher un grand nombre • supports multiples • smartphone • tablettes http://www.cclin-sudouest.com conclusion • La gestion du RI par et avec la simulation – Veiller à Introduire ou réintroduire les règles de prévention dans les scénarios existants ou futurs – Utiliser (+) les REX – Prendre en compte des recommandations des sociétés savantes • Un « bol » d’air pour aborder la prévention du RI • Les EOH doivent s’impliquer « plus » au coté des centres et dans les programmes de simulation • Ne pas penser exclusivement simulation à travers la simulation « haute fidélité »