*OUSPEVDUJPO
Le cancer est une maladie des cellules1. La chimiotrapie est le
traitement général du cancer par des substances chimiques ; il met en jeu
un médicament ou une association de médicaments qui tuent les cellules
cancéreuses ou encore qui ralentissent ou arrêtent leur multiplication
ou la formation de métastases2. Les objectifs de la chimiothérapie
comprennent la destruction du cancer, la duction du volume des
tumeurs avant une chirurgie ou une radiotrapie adjuvante ou
encore la destruction des cellules cancéreuses qui persistent après ces
traitements
3
. Bien que les agents chimiothérapeutiques attaquent les
cellules cancéreuses à division rapide, ils lèsent également les cellules
et les tissus sains, y compris la muqueuse buccale et la moelle épinière
très sensibles, causant de nombreux effets secondaires temporaires qui,
pour certains, peuvent devenir permanents
2,4
. La fréquence des com-
plications buccodentaires chez les adultes sous chimiothérapie est de
40 % en moyenne5, 6, de 12 % à 80 % des patients étant touchés7, 8. La
fréquence et la gravité de ces complications dépendent souvent du deg
de toxicité buccale et de myélosuppression entraînées par les divers
agents chimiothérapeutiques9, 10.
3yMFTEFTEJTQFOTBUSJDFT
EFTPJOTCVDDPEFOUBJSFTQSJNBJSFT
Le maintien d’une bouche propre et en santé peut réduire de fon
considérable les complications et les effets indésirables oraux et généraux
de la chimiothérapie
11
. Par conséquent, l’équipe de soins buccodentaires
collabore avec le client et son équipe de soins médicaux multidisciplinai-
res afin d’obtenir les résultats optimaux du traitement tout en réduisant
au minimum les effets indésirables. Les objectifs associés au travail
de l’équipe de soins buccodentaires peuvent être classés en deux
grandes catégories : 1) évaluation, diagnostic, traitement et prise en
charge (y compris l’élimination ou la stabilisation) des maladies buc-
codentaires existantes (carie, infections apicales et parodontales, etc.) et
des complications buccodentaires secondaires à la chimiothérapie
8, 11-13
;
2) éducation des clients, de leur famille et de leurs aidants sur
l’importance d’une san buccodentaire optimale, les stratégies
*§ étudiantes au B.D.Sc. (hygiène dentaire), Université de la Colombie-Britannique. Pratique clinique privée. § Comité des directeurs, ODHA.
Resoumis le 12 mai 2008. Révisé le 29 juin 2008. Accepté le 18 juillet 2008.
Cet article a éévalué par des pairs.
Correspondance : Janet Aquilina-Arnold, janet@deerhurst.com
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DPOTJEnSBUJPOTQPVSMFTIZHJnOJTUFTEFOUBJSFT
Par Janet Aquilina-Arnold*, HD et Catherine Grater-Nakamura§, HD
Source : Can J Dent Hygiene, vol. 42, no 5, 2008 ;p. 241-248. © Reproduit avec la permission de l’ACHD.
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 - µ & 9 1 - 0 3 "5 & 6 3
%PTTJFS -&4."-"%*&4$)30/*26&4
d’hygiène buccodentaire personnelle efficaces avant, durant et après le
traitement anticancéreux et les effets indésirables possibles à court et
à long terme8, 11-13.
-FTDBUInUFSTWFJOFVYDFOUSBVY
Les médicaments qui composent la chimiothérapie peuvent être
administrés par différentes voies. Bien que l’administration par voie orale
entraîne le moins de perturbations de la vie quotidienne, elle requiert du
patient une observance minutieuse du traitement
14
. L’administration par
injection exige des visites à la clinique ou au cabinet du médecin, mais
dérange peu la vie de tous les jours. Enfin, l’administration de la chimio-
thérapie peut également être réalisée par un cathéter veineux central.
Le catter veineux central aussi appelé catter tunnellisé (de
Hickman®), cathéter central inséré par voie périphérique (CCIP ou PICC
en anglais) ou cathéter à chambre implantable (Port-a-Cath
®
)
14
– est
un dispositif inséré dans une veine de gros calibre (souvent la veine
sous-clavière, située tout juste sous la clavicule)15. Il est souvent utilisé
pour administrer les médicaments chimiothérapeutiques et pour effec-
tuer des prélèvements sanguins aux fins d’analyse. L’hygiéniste dentaire
doit savoir que les clients qui se préparent à recevoir une chimiothéra-
pie peuvent avoir en place un cathéter veineux central ou un cathéter.
Ces derniers peuvent favoriser la diffusion par le sang d’infections, et
bien qu’il existe peu de données scientifiques étayant un lien causal
direct entre la diffusion générale de bactéries orales lors d’interventions
dentaires effractives et l’infection des cathéters veineux centraux 8, 12,
la documentation médicale porte à croire que les cathéters infectés
sont souvent colonisés par Staphylococcus aureus et Staphylococcus
epidermidis16. Comme ces agents pathogènes se trouvent souvent dans
la cavité buccale17, 18 et dans les poches parodontales18, 19, la bouche
peut être considérée comme une porte d’entrée des infections générales
par ces microorganismes19. Ainsi, conformément aux recommanda-
tions de l’American Heart Association (AHA), on conseille souvent de
prescrire une antibiothérapie prophylactique aux personnes qui portent un
cathéter veineux central avant tout traitement dentaire ou d’hygiène
dentaire effractif 8, 11-13.
$PNQMJDBUJPOTCVDDPEFOUBJSFTEFMBDIJNJPUInSBQJF
Les complications buccodentaires associées à la chimiothérapie sont
complexes et présentent diverses facettes
8, 20
. Premièrement, la toxicité
buccale du schéma thérapeutique cause directement une atteinte de la
muqueuse buccale. Deuxièmement, les complications buccodentaires
sont provoquées par des effets toxiques indirects, notamment ceux
entraînés par la myélosuppression (c’est-à-dire l’inhibition de la capacité
de la moelle osseuse à produire des cellules immunitaires telles que les
neutrophiles, ce mécanisme étant considéré comme l’un des principaux
moyens de défense de l’organisme contre les bactéries nuisibles)9, 21-23.
La myélosuppression peut perturber les processus de guérison normaux
et perturber la lutte contre les infections
7-9, 21
. Les complications buc-
codentaires comprennent la mucosite, l’infection, les saignements, la
xérostomie, la dysgueusie (altération du goût), la dysphagie (difficulté
à avaler) et la neurotoxicité (douleur)8, 9.
.VDPTJUFCVDDBMF
Un tissu épithélial buccal sain se régénère tous les 7 à 16 jours6, 8, 24.
Comme les agents chimiothérapeutiques touchent les cellules qui
prolifèrent rapidement4, les modifications de la muqueuse de nature
ulcéreuse apparaissent environ de 4 à 14 jours après l’amorce d’une
chimiothérapie qui entrne des effets toxiques sur la muqueuse
buccale8, 25, 26. La mucosite buccale est un effet indésirable aigu 25
du traitement anticancéreux caractérisé par une inflammation et une
ulcération grave de la muqueuse buccale
4, 9, 25, 27
. Les variables qui déter-
minent sa gravité peuvent comprendre la maladie diagnostiquée chez
le patient, l’âge, le degde santé buccodentaire, le type et la dose
de l’agent cytotoxique administré ainsi que la fréquence et la durée
du traitement7, 9. Par exemple, les patients qui présentent un néoplasme
hématologique ou qui doivent subir une greffe de moelle osseuse sont
plus susceptibles de présenter une mucosite grave que les patients qui
reçoivent un traitement contre des tumeurs solides
9
. Cette relation est
probablement attribuable au processus pathologique lui-même, à la
nature immunosuppressive du traitement médicamenteux, à la dose
et à la fréquence d’administration des agents cytotoxiques7, 9, 25, 28. En
outre, comme les ulcérations associées à la mucosite peuvent devenir
des portes d’entrée pour les bactéries, les champignons ou les virus, le
risque d’apparition d’une septicémie constitue une préoccupation de
la plus grande importance7, 8, 25, 26, 28. Les patients atteints de mucosite
buccale présentent souvent une douleur tenace27 qui peut être accom-
pagnée d’une incapacià consommer tout aliment par la bouche,
favorisant de ce fait les carences alimentaires et la déshydratation
7, 25, 29
.
La mucosite buccale a souvent étécrite comme la complication la plus
importante et incapacitante associée à la chimiothérapie, car elle peut
affecter la qualité de vie globale du patient
9, 11, 26, 29, 30
. Comme les patients
pourraient être incapables de tolérer les effets indésirables provoqués
par l’administration de la chimiothérapie à une dose optimale, on estime
que la mucosite buccale constitue un facteur limitant la dose cytotoxi-
que efficace du traitement anticancéreux7, 9, 25, 29, 31 qui peut modifier les
résultats thérapeutiques obtenus chez le patient5, 9.
Bien que le rôle de microorganismes buccaux dans l’apparition et la
disparition de la mucosite soit encore mal connu
25, 29
, il existe une théorie
selon laquelle le patient qui présente une myélosuppression soit pré-
disposé aux infections buccales qui pourraient prolonger ou aggraver
l’évolution de la mucosite
29
. La modification de la flore buccale, les
bactéries à Gram négatif et les endotoxines qui y sont associées, les pro-
pagateurs puissants de l’inflammation29 et le virus de l’herpès simplex
(HSV)
9, 25
peuvent tous influer sur l’apparition et la gravité de la mucosite
- µ & 9 1 - 0 3 "5 & 6 3  
-&4."-"%*&4$)30/*26&4 %PTTJFS
buccale29. Les résultats de recherches sur l’effet des soins buccaux dans
la prévention et la réduction de la mucosite sont contradictoires
25, 29-32
,
mais des chercheurs faisant partie d’équipes multidisciplinaires ont
suggéré que des soins buccaux optimaux avant la chimiotrapie,
comprenant la paration des caries dentaires et le traitement de la
maladie parodontale et des infections périapicales25, 29, permettent de
réduire au minimum les effets pathologiques du traitement anticancéreux
sur la microflore buccale et ainsi de prévenir ou de diminuer l’inconfort
et le risque de séquelles générales associées à la mucosite buccale29, 33.
Le traitement et la prise en charge de la mucosite ont été étudiés de façon
approfondie
9, 25, 29
. Toutefois, la plupart des recherches se penchaient
principalement sur les traitements qui soulagent les symptômes30. Bien
que certaines options thérapeutiques aient été évaluées, on ne s’entend
pas sur l’efficacité des diverses modalités de traitement
25
. Les stratégies
de prise en charge peuvent comprendre des soins buccaux efficaces
(réalisés par des professionnels et par le patient lui-même), la prévention
des infections, l’utilisation d’agents anti-inflammatoires, la cryothéra-
pie (c.-à-d. sucer des morceaux de glace)
27
, le traitement au laser et le
traitement au moyen de facteurs de croissance à base de protéines comme
la palifermine34. La palifermine est un agent fabriqué en laboratoire qui
se veut une version modifiée du facteur de croissance des kératinocytes
(KGF), protéine de croissance humaine approuvée par la Food and Drug
Administration (FDA) des États-Unis
34
et dont l’usage est recommandé
par la Multinational Association of Supportive Care in Cancer (MASCC)
et lInternational Society for Oral Oncology (ISOO) pour prévenir et
réduire la gravité de la mucosite buccale provoquée par la chimiothérapie
administrée à forte dose34, 35.
À titre de professionnelles vouées à la promotion de la santé buccale
et globale, les hygiénistes dentaires jouent un grand rôle dans la prise
en charge de la mucosite buccale causée par la chimiothérapie. Elles
aident les gens lors des stades préparatoires de la chimiothérapie, durant
le traitement et après celui-ci. Leurs responsabilités sont de nature
clinique et éducative. Il existe peu de données scientifiques démontrant
que l’hygiène buccodentaire personnelle est nécessaire à la prévention de
la mucosite buccale. Cependant, la prévention de la carie, le traitement
et la maîtrise de la maladie parodontale
29
, les conseils sur l’alimentation
et l’éducation relative à l’hygiène buccodentaire personnelle
33, 36
ont tous
été jugés bénéfiques dans la prise en charge réussie de la mucosite. Il
a été démontré que le retrait du tartre et de la plaque sous-gingivale
contribue à optimiser la santé buccodentaire en réduisant au minimum
les complications de la chimiothérapie, notamment la mucosite, les sai-
gnements, les infections locales et générales et la douleur24.
Dans les lignes directrices élaborées par le groupe d’experts du Mucositis
Study Group36 (un groupe dont faisaient partie des hygiénistes dentaires)
de la MASCC et de l’ISOO, on peut lire que l’hygiène buccodentaire
de base fait partie des fondements des soins de soutien des patients
recevant un traitement anticancéreux. Par conséquent, on conseille
aux clients sous chimiothérapie d’atteindre et de maintenir une santé
buccodentaire optimale, même si les données scientifiques appuyant
cette recommandation sont limitées 5, 8, 29, 37. L’objectif des soins bucco-
dentaires de base est de réduire l’influence de la flore microbienne sur
la muqueuse buccale au minimum et, ainsi, de diminuer le plus possible
les séquelles qui peuvent survenir, telles que l’infection générale et la
douleur à la bouche
33
. Comme le suggère McGuire et son équipe (2006)
et le Basic Oral Care Group de la MASCC
33
, les soins buccodentaires de
base comprennent le brossage des dents (avec remplacement régulier de
la brosse à dents), le passage de la soie dentaire, le rinçage de la bouche
au moyen de solutions neutres (comme le bicarbonate de soude et l’eau)
et l’utilisation d’hydratants buccaux. Comme la gravité de la mucosite
augmente lors de l’utilisation d’une chimiothérapie à dose élevée ou
lors d’un traitement de longue durée8, les hygiénistes dentaires, à titre
de cliniciennes et d’éducatrices, sont responsables d’aider les clients
à faire diminuer l’inconfort et les effets indésirables buccaux associés
à la chimiothérapie.
$POTJEnSBUJPOTInNBUPMPHJRVFT
Comme on l’a expliqué plus haut, de nombreux protocoles chimio-
thérapeutiques ont un caractère myélosuppressif, ce qui entraîne une
neutropénie et une thrombocytopénie chez le patient et, par le fait
 - µ & 9 1 - 0 3 "5 & 6 3
%PTTJFS -&4."-"%*&4$)30/*26&4
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- µ & 9 1 - 0 3 "5 & 6 3  
-&4."-"%*&4$)30/*26&4 %PTTJFS
même, augmente le risque d’infection et d’hémorragie
38
. Normalement,
la chimiothérapie est administrée selon des cycles ou des phases
12, 13
,
et plusieurs cycles sont souvent nécessaires pour atteindre les objectifs
thérapeutiques optimaux. Le choix du bon moment pour procéder au
traitement dentaire et d’hygiène buccodentaire nécessaire du point de
vue médical est crucial ; on recommande de terminer les soins dentaires
avant l’amorce de la chimiothérapie13. Approximativement 5 à 7 jours
après la mise en route d’un cycle de chimiothérapie, les numérations
globulaires (globules rouges, globules blancs et plaquettes) commencent
à diminuer et continuent de le faire jusqu’au 14e au 21e jour environ.
Après cela, elles augmentent peu à peu pour atteindre les taux normaux
dans les quelques jours qui précèdent le début du cycle suivant
12,13
. Si
les traitements dentaires ou d’hygiène buccodentaire ne sont pas achevés
avant l’amorce de la chimiothérapie, on recommande que les traitements
justifiés du point de vue médical ou les traitements d’urgence (en cas
de douleur, d’infection, d’enflure ou d’une association de ces troubles,
par exemple) soient effectués juste avant le début d’un cycle13. La
détermination de la stabilité de l’état hématologique du patient et de
l’innocuité du traitement d’hygiène buccodentaire doit être le fruit d’une
collaboration entre l’hygiéniste dentaire, l’oncologue, le médecin de
famille, l’infirmière en soins primaires et le dentiste
13
. L’analyse de la
numération sanguine complète du patient, demandée par l’oncologue
ou le médecin de famille, est un outil d’évaluation qui permet aux hygié-
nistes dentaires de savoir quelles précautions devront être prises durant
le traitement.
*OGFDUJPO
L’infection est une complication très grave de la chimiothérapie. Les
patients chez qui le nombre de neutrophiles est insuffisant en raison d’une
myélosuppression pourraient ne pas montrer les signes et les symptômes
classiques de l’inflammation et de l’infection11, 19. On a posé l’hypothèse
voulant que les infections parodontales ne puissent être décelées par un
examen visuel, car les régions profondes du parodonte pourraient être
touchées19. Ainsi, une septicémie générale pourrait découler d’un foyer
d’infection parodontal n’ayant pas été détecté et qui aurait par consé-
quent laissé échapper le diagnostic d’infection19, 39. On a suggéré que
le prélèvement de tissus pour culture dans les régions constituant des
foyers possibles d’infection buccale pourrait être conseillé en présence
de patients fiévreux dont l’origine de l’infection est inconnue
13
. Bien
qu’on n’ait pu établir à quel degré la microflore sous-gingivale participe
au processus d’infection généralisée, il est possible que son rôle soit
sous-estimé
19
. De plus, des données étayent le lien entre la gingivite et
la parodontite préexistantes et la fièvre19, 39. Des recherches ont révélé
que les personnes atteintes d’une maladie parodontale grave présentaient
un nombre plus élevé d’épisodes de fièvre – ce qui est habituellement
un indicateur d’une infection générale – par rapport aux personnes dont
le parodonte est sain19, 39.
Par ailleurs, la neutropénie ne prédispose pas seulement les patients aux
infections, mais elle peut également favoriser une dégradation parodon-
tale importante40. Comme les signes et les symptômes classiques de la
maladie parodontale pourraient être atténués, inapparents ou absents
chez les clients immunodéprimés11-13, une évaluation précise de la santé
parodontale ne peut être effectuée sans tenir compte de la maladie
sous-jacente et de l’état hématologique. Par conséquent, on ne peut se
limiter à la seule apparence de la gencive comme indicateur de la santé
parodontale
19
. Ainsi, un examen complet du parodonte – comprenant
la mesure du degré clinique d’attache parodontale et l’interprétation
des radiographies19 – est nécessaire chez tous les clients de manière à
diagnostiquer avec exactitude l’état parodontal.
Lors du traitement d’un client recevant une chimiothérapie, la numéra-
tion absolue des neutrophiles (c’est-à-dire le nombre réel de neutrophiles
présents dans la circulation sanguine) est un paramètre médical qui a
des répercussions directes sur l’offre de soins d’hygiène buccodentaire
sécuritaires. Bien que les recommandations varient, on suggère qu’une
antibiothérapie prophylactique soit prescrite (selon les lignes directrices
de l’AHA) en présence d’une numération des neutrophiles située entre
1 000 / mm3 et 2 000 / mm3. En revanche, il a aussi été suggéré qu’une
numération des neutrophiles supérieure à 1 000 / mm
3
ne commandait
pas l’emploi d’antibiotiques. En présence d’une numération inférieure
à 1 000 / mm3, on recommande de retarder les traitements dentaires
ou d’hygiène buccodentaire non urgents
8, 13
. Dans les cas où le traite-
ment est jugé nécessaire du point de vue médical ou s’il est urgent, il
peut être nécessaire d’administrer un schéma antibiotique autre ou une
protection plus complète
8, 12
. Voir le Tableau 1 pour d’autres détails. Par
conséquent, la consultation de l’oncologue peut s’avérer nécessaire pour
déterminer l’état hématologique du patient (numération globulaire et
obtention du feu vert pour procéder à un traitement sécuritaire pour le
patient) attribuable au processus pathologique et à la chimiothérapie
myélosuppressive.
)nNPSSBHJF
Le risque possible d’hémorragie et de saignement causés par une
thrombocytopénie (nombre réduit de plaquettes) et commandant un
traitement d’urgence est une autre préoccupation d’importance pour
les hygiénistes dentaires
38
. Afin de s’assurer que la moelle osseuse du
patient fonctionne normalement ou qu’elle s’est suffisamment rétablie
à la suite d’un cycle de chimiothérapie, les hygiénistes dentaires doivent
connaître la numération des plaquettes actuelle
38
et obtenir l’approbation
de l’oncologue avant d’entreprendre tout traitement d’hygiène bucco-
dentaire. Les lignes directrices n’indiquent aucune contre-indication aux
soins buccaux effractifs en présence d’une numération des plaquettes
supérieure à 75 000 / mm
3
. Une numération < 40 000 / mm
3
- 75 000 / mm
3
peut commander l’administration d’une transfusion de plaquettes. Si la
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