d’hygiène buccodentaire personnelle efficaces avant, durant et après le
traitement anticancéreux et les effets indésirables possibles à court et
à long terme8, 11-13.
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Les médicaments qui composent la chimiothérapie peuvent être
administrés par différentes voies. Bien que l’administration par voie orale
entraîne le moins de perturbations de la vie quotidienne, elle requiert du
patient une observance minutieuse du traitement
14
. L’administration par
injection exige des visites à la clinique ou au cabinet du médecin, mais
dérange peu la vie de tous les jours. Enfin, l’administration de la chimio-
thérapie peut également être réalisée par un cathéter veineux central.
Le cathéter veineux central – aussi appelé cathéter tunnellisé (de
Hickman®), cathéter central inséré par voie périphérique (CCIP ou PICC
en anglais) ou cathéter à chambre implantable (Port-a-Cath
®
)
14
– est
un dispositif inséré dans une veine de gros calibre (souvent la veine
sous-clavière, située tout juste sous la clavicule)15. Il est souvent utilisé
pour administrer les médicaments chimiothérapeutiques et pour effec-
tuer des prélèvements sanguins aux fins d’analyse. L’hygiéniste dentaire
doit savoir que les clients qui se préparent à recevoir une chimiothéra-
pie peuvent avoir en place un cathéter veineux central ou un cathéter.
Ces derniers peuvent favoriser la diffusion par le sang d’infections, et
bien qu’il existe peu de données scientifiques étayant un lien causal
direct entre la diffusion générale de bactéries orales lors d’interventions
dentaires effractives et l’infection des cathéters veineux centraux 8, 12,
la documentation médicale porte à croire que les cathéters infectés
sont souvent colonisés par Staphylococcus aureus et Staphylococcus
epidermidis16. Comme ces agents pathogènes se trouvent souvent dans
la cavité buccale17, 18 et dans les poches parodontales18, 19, la bouche
peut être considérée comme une porte d’entrée des infections générales
par ces microorganismes19. Ainsi, conformément aux recommanda-
tions de l’American Heart Association (AHA), on conseille souvent de
prescrire une antibiothérapie prophylactique aux personnes qui portent un
cathéter veineux central avant tout traitement dentaire ou d’hygiène
dentaire effractif 8, 11-13.
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Les complications buccodentaires associées à la chimiothérapie sont
complexes et présentent diverses facettes
8, 20
. Premièrement, la toxicité
buccale du schéma thérapeutique cause directement une atteinte de la
muqueuse buccale. Deuxièmement, les complications buccodentaires
sont provoquées par des effets toxiques indirects, notamment ceux
entraînés par la myélosuppression (c’est-à-dire l’inhibition de la capacité
de la moelle osseuse à produire des cellules immunitaires telles que les
neutrophiles, ce mécanisme étant considéré comme l’un des principaux
moyens de défense de l’organisme contre les bactéries nuisibles)9, 21-23.
La myélosuppression peut perturber les processus de guérison normaux
et perturber la lutte contre les infections
7-9, 21
. Les complications buc-
codentaires comprennent la mucosite, l’infection, les saignements, la
xérostomie, la dysgueusie (altération du goût), la dysphagie (difficulté
à avaler) et la neurotoxicité (douleur)8, 9.
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Un tissu épithélial buccal sain se régénère tous les 7 à 16 jours6, 8, 24.
Comme les agents chimiothérapeutiques touchent les cellules qui
prolifèrent rapidement4, les modifications de la muqueuse de nature
ulcéreuse apparaissent environ de 4 à 14 jours après l’amorce d’une
chimiothérapie qui entraîne des effets toxiques sur la muqueuse
buccale8, 25, 26. La mucosite buccale est un effet indésirable aigu 25
du traitement anticancéreux caractérisé par une inflammation et une
ulcération grave de la muqueuse buccale
4, 9, 25, 27
. Les variables qui déter-
minent sa gravité peuvent comprendre la maladie diagnostiquée chez
le patient, l’âge, le degré de santé buccodentaire, le type et la dose
de l’agent cytotoxique administré ainsi que la fréquence et la durée
du traitement7, 9. Par exemple, les patients qui présentent un néoplasme
hématologique ou qui doivent subir une greffe de moelle osseuse sont
plus susceptibles de présenter une mucosite grave que les patients qui
reçoivent un traitement contre des tumeurs solides
9
. Cette relation est
probablement attribuable au processus pathologique lui-même, à la
nature immunosuppressive du traitement médicamenteux, à la dose
et à la fréquence d’administration des agents cytotoxiques7, 9, 25, 28. En
outre, comme les ulcérations associées à la mucosite peuvent devenir
des portes d’entrée pour les bactéries, les champignons ou les virus, le
risque d’apparition d’une septicémie constitue une préoccupation de
la plus grande importance7, 8, 25, 26, 28. Les patients atteints de mucosite
buccale présentent souvent une douleur tenace27 qui peut être accom-
pagnée d’une incapacité à consommer tout aliment par la bouche,
favorisant de ce fait les carences alimentaires et la déshydratation
7, 25, 29
.
La mucosite buccale a souvent été décrite comme la complication la plus
importante et incapacitante associée à la chimiothérapie, car elle peut
affecter la qualité de vie globale du patient
9, 11, 26, 29, 30
. Comme les patients
pourraient être incapables de tolérer les effets indésirables provoqués
par l’administration de la chimiothérapie à une dose optimale, on estime
que la mucosite buccale constitue un facteur limitant la dose cytotoxi-
que efficace du traitement anticancéreux7, 9, 25, 29, 31 qui peut modifier les
résultats thérapeutiques obtenus chez le patient5, 9.
Bien que le rôle de microorganismes buccaux dans l’apparition et la
disparition de la mucosite soit encore mal connu
25, 29
, il existe une théorie
selon laquelle le patient qui présente une myélosuppression soit pré-
disposé aux infections buccales qui pourraient prolonger ou aggraver
l’évolution de la mucosite
29
. La modification de la flore buccale, les
bactéries à Gram négatif et les endotoxines qui y sont associées, les pro-
pagateurs puissants de l’inflammation29 et le virus de l’herpès simplex
(HSV)
9, 25
peuvent tous influer sur l’apparition et la gravité de la mucosite
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